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Titre : Histoire de la lèpre en France . I. Lépreux et cagots du Sud-Ouest, notes historiques, médicales, philologiques, suivies de documents, par le Dr H.-M. Fay, avec une préface du professeur Gilbert Ballet,...

Auteur : Fay, Henri-Marcel (1879-1959). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1910

Contributeur : Ballet, Gilbert (1853-1916). Préfacier

Sujet : Lèpre

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30423452j

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : In-8° , XXVI-784 p., pl.

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Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k57243705

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-TD132-110

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 10/10/2009

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LES CAGOTS DE BÉARN AVANT 1551 135

La Rénovation de Cour-Mayour (1398) consacra définitivement la générosité de Gaston Phoebus à l'égard des cagots. L'article 9 1 de ce code assimile les cagots aux lépreux, d'autant qu'il est inspiré manifestement, autant dans sa forme que dans son fond, du texte d'un article analogue des conciles de Morcenx (1326) et de Paris (1346), où les prêtres et les hôpitaux sont cités à côté des léproseries. De Maria commentant cet article émet une opinion que nous ne pouvons accepter. Tandis que cet auteur reconnaît que prêtres et hospitaliers furent dispensés de la taille « par le privilège qu'on doit aux choses pies », il croit que les cagots ne bénéficièrent du même avantage qu'en raison du mépris qu'ils inspiraient et " afin qu'ils n'aient rien de commun avec les autres gens de la province 2 ». La rédaction seule de l'article contredit celte opinion, car il est invraisemblable qu'on ait mis côte à côte, sans commentaire, des privilégiés d'espèces si opposées. Les cagots figurent ici comme « choses pies », comme lépreux; d'ailleurs ils n'étaient pas encore en butte au mépris public; ce sentiment à leur égard ne naquit que plus tard, lorsque la lèpre qui les rendait sacrés au xive siècle aura presque disparu, ne laissant après elle que des coutumes qui persisteront incomprises parce que injustifiées. Alors le peuple, se refusant d'être illogique, cherchera à expliquer ses usages par une légende peu soutenable (l'origine gothe), que les historiens les plus graves contribueront à faire vivre.

Quoique jouissant de grandes libertés, les cagots n'en étaient pas moins lépreux; comme tels ils avaient à se soumettre à quelques mesures que réclamaient les préoccupations prophylactiques de leur époque. C'est ainsi qu'ils portaient sur leurs habits une marque d'étoffe rouge en forme de patte d'oie, étaient contraints d'aller par les routes munis de chaussures, habitaient dans une maison ou un quartier isolé, etc. En 1460, plusieurs d'entre eux s'étaient déjà libérés

et par corps, à payer, à Gaston, comte de Foix, la somme de 64 florins dor à peine du double si celte somme n'était pas versée dans les huit jours.

1. Art. 9. — Idem. Fut établi et ordonné que les prêtres, hospitaliers, et cagots n'auront pas à payer la taille ni à contribuer aux dons faits au Seigneur, pour le sol des églises, hôpitaux, ou cagoteries.

2. Commentaires sur le For. Voir : P. J. N° 183.