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Titre : Le tricorne enchanté : bastonnade en un acte et en vers, mêlée d'un couplet / par Théophile Gautier et Siraudin...

Auteur : Gautier, Théophile (1811-1872). Auteur du texte

Auteur : Siraudin, Paul (1812-1883). Auteur du texte

Éditeur : Marchand (Paris)

Date d'édition : 1845

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31373821c

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 14 p. ; gr. in-8

Format : Nombre total de vues : 21

Description : Collection : Magasin théâtral

Description : Avec mode texte

Description : Opéras-comiques

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5724146t

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-YTH-4112

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 16/09/2009

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MAGASIN THÉÂTRAL

CHOIX DE PIÈGES NOUVELLES,

JOUÉE Sl'K TOl'S ItS T1IÉ.VTRKS DE PARIS.

Tllf.YTKE DES VAMÉTES.

LE TRICORNE ENCHANTÉ,

Bastonnade en un ad.'.

PARIS.

MARCHANT, ÉDITEUR,

Boulevart Saint-Martin, 12.

BRUXELLES.

TARR1DK LIBRAIRE, PASSAGE DE LA COMEDIE'

La réimpression des 27 vol. formant la BIBLIOTHEQUE DE VILLE ET DE CAMPAGNE, i

■utièremenl terminée ; nous prévenons nos Souscripteur* qu'il paraîtra le octobre de *J . .1 'e année deui nouveaux volumes Faisant suite à cette collection; ces volumes comme ceux £ '|~ bliâf«e vendront séparément.


CATALOGUE DES PIÈGES

mu

BIBLIOTHÈQUE DE VILLE ET DE CAMPAGNE,

(2e* ÉDITION OC MAGASIN THÉÂTRAL). ILLUSTRÉE DE GRAVURES SUR BOIS ET DE PORTRAITS D'ACTEURS.

Ctiaque volume se vend séparément : 3 (r. 50 c.

VOXE fHEKlER.

Marin i F»)iiro, tr. 5 a. par

0. Pdavigna. 50

L'Homme du uècle, dr. h, <u LeRoYaoaie des femmes, I. Su Le Sauteur, com. 3 a. 40

L'Amitié d'une jeune fille, m. 40 Je aérai Cornélien, e. en t a • 30 LeCutéMérino, dr. Sa, 50 Àntony. d. 4 a. par Al. Duoea-ssO Le Mari d'une muse, com.-v. S» Lea 4 Age* du Palais-Royal. 40 Juliette, dr. en 3 a. 40

Une Dame de l'Empire, c.-v. 30 La Pavsaine demoiselle, v. 41) Les Lîaisins dangereuses, d. 40 Un de plu», com.-v. Sa. 40 Le Doigt de Dieu, dr. l a. So L'honneur dans le crime, d. 50

TOMÏ II.

Catherine Howard, dr. en i a.

par Aleiandre Dumas. 54 Une Passion, v. t a. 30

La Vénitienne, dr. S a. $0

Théophile, com.-v. i a. 30

Pécherai l'empailleur, T. 30 Estelle, com.-v. t a. 30

L'Apprenti, v. en t a. 39

Saltoisy, com. en ï actes, 40 Lestocq, op -com. 4 actes. SO Turiaf-le-lViidu, V. I a. 50

Uu Enfant, dr 4 a. <o

Le Capitaine Itouixf e.-v. So La Nappe le Tortioi, Î.-V. 40 Les Duels, com.-v. » a. 4» L'Ambitieua.eom. sa. so

LeCommUetlaGrisette, v. 30 lleureusecommeua' pritiresie40

TO»Ï ai. Les Enlans d'Edouard, tr»g. 4o Mari o> la veuve, A. Dumas. 3u Le» Qvx Borgne», fol.-v. 10 Prétez-owl a fr»ncs, mél. 40 Le Juif errant, drame fan». 30 La Lectrice, v. a a. 4*

La Famille Morooyal, dr. S a.H Morin, dr. nn 5 a. S»

Mon Ami Grandet, v. 4«

Le Ramoneur, v. 3^

La vie de Napoléon, se. ép. 30 1 atude, mél. hist. $<i

l'rtma Dcna, v, 1 i. 40 Georgette, v. 30

LeFor-l'Evèque, v. 40

Frélillon, v. en S a. 50

trn et i»3S, revue épis, l a.3o La Fille de l'Avare, T. en 2 a.so

TOUS IV.

Napoléon, par Al. Dumas. 10 Jler-Gull. mél. 4 a. 4»

Etr» alioé ou mourir, o-v. 30 Dollv, drame en 3 acte*. 40 Les Chauffeur*, mél. en Sa. 43 Les Pages Je B»s«omplerre. 30 ; Farinelli, com.-hist, 3 a. 44 La None sanglante, i. 3 a. 50 La Marquise, op.-com. > a. 40 Fieh-Touft-King, v. i a. 4» Mademoiselle Mirgueritt. 34 Les Uants jaunes, v. t a. 40 Le Cheval de Broou, o.-c. 3 a.40 Le» Beignets t la Cour.c. I a.S» Le Père Goriot, v. 2 a. 4*

Fleurette, drame 3 a. 40

Etienne et Robert, v. *4

Une Hère, dr. 2 a. 4»

TuKt V.

Charle» VU. tragédie m 5 a.

par Al. Dumas. 50

Had. d'Egiuont, com. 3 a. 40 La Traite des Noirs, drame. Se Karl, drame en 4 actes. 40 La Croii d'or, com.-v. 3 a. 40 Jeanne de Vlandre, mél. s' Use ChaumUre et ton coeur,U On ne passe pas, vaud. I a. 30 Corstro, paroiie d'Angélo. 40 Cromweil, drame 5 actes, par

Cordelier De'snoue. 40

MatUilde, com. la. 44

Ma Femmeet DIIB Pantins, 30 La Berline de l'Emîg. d. S a. SO Le Curé de Champsuberl, v. 4o L'Habit ne fait pas le moine, 40 Marguerite de Q-jélu», d. 3 a. 40, Le'deui Reine», op.-e. 30

ToM VI, Thérésa.d.Sa.psrA. Dumas. 30 Charlotte, dr. i a. 40

La Consigne, com.-v. 11. 30 Pauvre Jacques c.-v. > t. 30 Msdelon Fruiuet, v. 1 a. 40 L'Auminierdu régiment, I a. 40 Un Mariage sous 1 emp. v. 2 a. 40 La Pensionaire mariée, c.-v. 40 Le MariagL'raisonnable, ci». 30 La Tirelire, com.-v. t a. 40 La tache de sang, d. 3 a. 40 La Savonnette impériale, t. 40 André v. 2 a. 40

Jean-Jean, parodie en t pièe. 50 La Sonnette dé, nuit, t.-v. 1 a. 40 La Fiole de Caglioslro, T. 40 InBdélitésde Luette, T. 3 «.i 40 Les Enragés, tabL viUtgeols.30 Jérusalem: délivrée. fs

TOM» Vil.

Angele,d. 5 a. par Alexandre

Dunus. 50

L'Homme du uoade, d. S ». 30 Le Conseil de révision, v. 4 a.4C Le Procès du nur. Ney, 4 a. 30 Valetrtine, dr.-vaud. 2 ictes

par Scribe et Mélesvill». 40 Coquelicot v. 3 a. 40

Pensionat da Hootereaa, 30 La Foile, 4t. 3 a. 40

Le Gamin de Paris, c.-v. 3 a. 4u La Transfuge, d. en 3 t. 40 M. ttM«»Galoehard. 30

Us Chansons de Désaugier». SO UPrevitdeParii, mél. 3 a. 44 Gilblas, v. s a. 40

ReuatÛn de Cuit, e.-v. » a. 4e Chut t 2 actes, pu Sente. 40 Cotillon III, e.-v. U. 40

ïom vin. La Chambre Ardente, i. 3 a.

par Méiesville et Bavard, 30 Le Moine, dr. t a. 40

HéloïsoîtAbeilard, i. S a. SO U Laide, d. 3 a. 40

L'Enf» nt du Faubourg, v. s a, 40 L'Ingénieur, d. 3 a. par Ch.

Duveyrier 44

La Harq.dePrétintaille,v.la.34 Don Juan de Marins, mjat.

par Ain. Dumas. SO

Le Démon de la nuit, v. 3 a. 44 Un Procès criminel, e. S a.

par Rosier. 34

Le Comte da Born, dr. 3 a. 44 On Bal du graud monde,v.ia.44 Le Barbier du Rjji d'ArigooSa.

parDupeuty ,f Sctao etAder. 44 Reine, Cardinal et Page, v. 34

TOMK IX.

La Yaubt I :!■ re, or. 3 a. 30

Jeanne Vaubermer, e. 3 a. 4C Indiana, dr. en s parties. SO Jn'its gris «nus Charles IX.

d.psr Lockroy et Arnould. 4o Mistress §jdoos, c.-v. la. fo Tout on Rien, dr. 3 a. 40

Amatampo, dr. 4 a. 61. se Cfcristiero, mél. 3 a. 40

Casanova, v. 3 a. 40

Georgine, e.-v. la. so

Sir Hugues, par Scribe, dr. 40 Arriver a propos, v. i ». s« Hirie, par M<°* Ancelot. Se Pierre le Rouge, par de Rougernout.DupeutyetAntier.

Rougernout.DupeutyetAntier. LeTemroe de l'épicier, v. i a.3o L'Épie ■!# mon père, y. il. 30

von x. Kean, drame en 5 actes par

A. Duron. su

Père A Parraia, v. 2 ». | 40 Les Deux Divorces, e.-v. 1 a. 34 UnCtenrdemSrecT. »a. 4c Jjffier, drame en s a. Se

LeMutld'Ingouville, e.-v. 3a4« El Gitans, mél. 3 ». , s* Léon, drame en doq actes,

Îiar Rougentont. s»

s d'un ji;entdechange, la.30 Le comte de Chirolaié, e. 31.40 Le Mari de la dame de cheeurr-se Roquelaure, vaad. 4 a. SO

Mslan.c Fav«rt, com. 3a par ' Xavier e Mauoa, 4e

L'Ambassadrice, op.-e. > aci. par Scribe. 4<

TOHI u. • L'Année au U Sellete, rsrr. i .30 Le Secret de mon oncle, v» I aSO U NonvaUe HéloïM, dr. |«. 40 Oasoardo.par M. Boucuaiidy. 30 La Cbovatiored'Ëaa, ï. J a. 40 lia Pbtjtillaa de Lenjumeaa, 40 HosterliU, <véaemeatbist.3a.4o U muet d»St-Malc,v. » ». 30 Riche et Panvr», <L\ S a. so Strad^la,cooe. la. 4c

Là Laitière et lea 2 Chasseuraîr Huh ans de plus, mél. 3 a. 4e LaChampcaeslé, e.-anec. 2 ».4« Michel, c.-V. 4 ». 4«

Les sept Infans do Lara/,. S a. 3» Paravtàdes, dr. 3 t 44

Père et Fils, v. 1 a. 'r

Le Portefeuille ou ', FimiVIea, 5<

Tom in. Riqulqu'. com.-vand. 3 a. 44 Un grand Orateur, c.-v. 1 a. 34 Trop heureuse, e.-v. 1 a. 44 L* Paysan des Alpes, dr. 3 a. S4 La Vieillesse d'un grand roi, 40 L'Étudiant et la grande Dame, 41 La Comtesse da Tonneau, 2a. SO Polly, eom.-vaud. 3 a. 4»

Le Bouqnet de bal, e. 1 a. 30 Là Vendéenne, e.-v. i a. 34 Julie,com. sa. 14

L'honneur de ma Hère, dr. S a.SO Eulalie Granger, dr. 5 a. par

Rougeniunl. <(

Scbubry, cora.-vaod. I a. 30 t'Ang» Gardien, dr.-v. 3 a. 40 Miel et Vinaiare, e.-v. I a. 14 ' Ferom3 et Maîtresse, e.-v. la. 34

vont XIII.; UB C!:ef-d'<lEiivre inconnu, 40 Jeinne de Naples. dr. sa. Se LeOart, dr. sa. SO

Vouloir c'est Pouvoir, c-v.2 a.4n Mina, ena.-viud H 40

ht 3"" e* 1» «B«, v. t a. îo Le Père de l'Enfant, c-y. 2 a. 4o ' Sans rtoml itiy«tère en 1 a. 40 L'Airr»fe, roélod. 3 a. 40

Le Mari I la ville et la Femme

à la campagre), c.-v. 2 a. 40 Use Fille de l'Air, féerie, *> a. SO Le Chattes de roi Nièce, cl a. » La Fille d'un'Militaire, c. 3a. 40 Le Tour de Farticn v. 1 a. 34 La Double tV-bc'Je, op.-e. t ». 40 Bran» le Filt-or, v. » i. 3» Ua Jour de Grandeur,dr. i a. i*

TOUX XIV.

U Tourlourou, va'd. 1 à. so Le Bon Garcoo, op.-c t a. io L'Officier Bleu, dr. Sa. ' 50 PortierJeveuideteseheveuxUt Kita l'Espagnole, dr. 4 t. SO Piquillo, op.-com. 3 a. : 40 Le Café des Comédiens. T. I a. 40 Thomas Maurevert, dr. S ». 50 Pauvre Hère I dr. 5 a. par

Francis Corna et Auger. 50 Sportacl* 'a la Coar, c.-v. 2 », 40 Le Domino Noir, op.-o. 3 ».

par Scribe. SO

Uaguo-EpeV, dr. S ». 54

Man* PadilU.enSa. 40

Rowfojl Juliette, trag. ( ».

par. Frédéric Sôolié. S»

La Folie Beaujoa, v«ud. 30

TOUS XV.

MarqnuwdeSer.aeterre,e..<(a.4« Caligulaj s a pu A. Dumas. 3» L'IledeU'/olie.r.U a. 30 U Dam* d» la Halle, v. 1 ». 4c Les Siltlmbanques, par. 3 ». Si A Trente ans, v, » actes, par

Rosier. 40

L'Elève de St-Cjr, dr. I ». sa Marcel, dr. 4 a. Sf

La Maltresse de Langues, 11,4 e Le Cabaret de Lustucru, 11. 40 L'Interdiction, dr. 2 ». 4e

U Pauvre Fille, mal. % a. SO Isabelle, com. 3 a. 40

La Petite Maison, c-v. 2 ». 40 U Demoiselle Majeure, v. 1 ». 3e M. tt M"? Pinchon, e.-v. la. se MU* Daugeville, c.-v. la. 40

vont XVI. Arthur, e.-v. 2 a. ', 44

Les Suite* d'une faute, d. 5 a. 54 Lea Enfant da délire, v. I ». 44 M»teo,d. sa. S»

Le Mariage en CapocboD,v. 2 a 44 ABasles borauws | v. t ». 44 U Bourse de Péiéoasv. ta. 30 Lo'd Surrey, dr. S acte* par ; / ^ilion el de Josserand. ' 19 Simon Terre-Neu«e. e.-v. I *.S4 Gaspard Hausnr, d. 4 ». par

AnieetftDennery. 30

Lea deax Pigéou, e.v. 4 ». 44 Mathiaii'Invalide,e,-v.2». 44 tmpresslios de Voyages, v. 1 44 Ceaevievè de Brabant, ra. 4 ». 14 Rafaël, i.-e. t a. 44

Faut* da t'entendra, e, 11. 40


KmTRICORNE ENCHANTÉ ,

BASTONNADE EN UN ACTE KT EN VERS, MELEE D'UN COUPLET,

PAR MM. THÉOPHILE GAUTIER ET SIRAUDIN , ( ^ r-^

RENIÉSESTÉB rotin u PRUUÈHE FOIS, A I'AIIIS, suit i.e THÉÂTRE I>F-S VARIÉTÉS I.K 7 AVIUI. 184O.

PERSONNAGES. ACTEURS.' PERSONNAGES. ACTEURS.

GÉRONTE......'. MM. LEPF.ISTKEjeune. CHAMPAGNE NELVILU:.

VALÈRE LiosEt. INEZ M»«« Pirnox.

FRONTIN... LAFONT. MARINETTE KUESSAN.

ÏA )fine se Jiiwe devant la maison de Girome, sur mie place publique.

SCÈNE PREMIÈRE.

FRONTIN, MARINETTK.

FitoNTiN, entrant, à part. Quoi IMarinette ici l

MARINETTE, même jeu.

Frontin! quelle rencontre! FRONTIN," de mime. La coquine!

MARSSETTE, de mime. I.c drôle! FRONTIN*, dt même.

Il faut que je me montre.

Klle m'a vu...

Haut.

Bonjour, Marinciic.

MARINETTE.

Bonjour, Frontin... Ce cher ami, le voilà de retour !

FRONTIN.

Oui, d'hier seulement... J'étais à la campagne, Dans mes terrés...

MARINETTE.

lît mot qui le croyais au bagne! FRONTIN. Tu me flattes!... Mais, toi, qui doue m'a raconté Que, faute de château pour passer Ion été,


MAGASIN THEATRAL.

— N'en rougis pas, U chose arrive ai* s plus hon[nctes!..,

hon[nctes!.., sli mois, lu pris l'air.,, aux MadelonneU

MARINETTE. [ICSÎ

D'où je sortis le jour que, par malentendu Sans doute, en plein marché ion oncle fui pendu ..

FRONTIX.

Hélas! de compagnie avec monsieur ton père... Quel brave homme t Le ciel l'enviait i laterre," Si bien qu'il a fallu le meure entre les deux ! Hi!hi!hi!hl!

MARINETTE.

Cessons des propos hasardeux. A quoi bon rappeler de semblables vétilles ? Chacun a ses malheurs, et si dans nos familles U s'est trouvé parfois de ces rares esprits, Par des juges mesquins, méconnus, incompris, Faut-il I aller crier sur la place publique? Non, ce n'est pas ainsi qu'entre amis l'on t'explifque!

t'explifque!

FRONTIN.

C'est juste. Mais changeons d'entretien, Que fais-tu Maintenant?

MARINETTE.

Rien qui soit contraire à la vertu.

FRONTIN. Ah bah!

MARINETTE,

De mes conseils j'aide une demoiselle Charmante, sur qui pèse une affreuse tutelle

FRONTIN. Qui donc l'a procuré de bons certificats !

MARINETTE.

Insolent!

FIIONTIN.

Là, tout doux! Je fais le plus grand cas De toi... je plaisantais.

MARINETTE,

Trêve de raillerie! Surqticl pied, dans ce monde, est votreseigeuric ?

FRONTIN*.

Je sers un gentilhomme amoureux, —l'animal ! J'ai très-peu de profits; mais j'ai beaucoup de mal. U faut tout faire! Ah! si le sort m'avait fait naître Situé de façon à pouvoir Être maître, Je ne t'aurais pas pris pour valet, à coup sur! N'est pas valet qui veut! C'est un métier fort dur: On exige de nous tant de vertus... pratiques! JJien des héros seraient de piètres domestiques; Les maîtres! que feraient sans nous ces marauds[là?

marauds[là?

MARINETTE.

Mais si quelqu'un au lien allait dire cela...

FRONTIN.

Il n'en ferait que rire; il m'aime. J'ai des vices...

MARINETTE.

Lesquels rendent aux siens de précieux services !

FRON'm.

C'est vrai! Je suis... adroit; mais il est amoureux. Et ces deux grands défauts se consolent entteeux!

MARINETTE,

C'est comme moi, Frontin; si j'étais trop naïve, De quoi donc servirais-je à mon Agnès craintive?

FRONTIN.

Je m'en rapporte à toi pour faire Ion devoir, Marinctte... A propos, je voudrais bien savoir Pour quel motif lu viens, h ces heures sauvages, Mvstéricusemem rôder dans ces parages?

MARINETTE,

Ainsi que toi, je suis dans la position, Cher Frontin, de commettre une indiscrétion ; — Je la commets, — Pourquoi venir ici, vieux

Cdrôlc, La toque sur les yeui", le manteau sur l'épaule?

FRONTIW.

Réponds, je répondrai.

MARINETTE.

'Tu sais qu'en demandant, L'on n'obtient rien de moi. J'ai des moeurs...

FRONTIN.

Cependant, Il n'en fut pas toujours ainsi,.. ^V-/;'.■"'.

MARINETTE.

Fat!. , '>'*,

■ ' FROïiT'N. /::.'■ ^ .:' ' '' J

:'r.Il Oublieuse!';

MARINRTTE.

Impertinent!

FRONTIN.

Méchante!

MARINETTE.

Indiscret!

. FRONTIN.

Curieuse!

MARINETTE.

Chut! quelqu'un vient.

FRONTIN.

Eh I c'est Champagne, le valet De Céronle... A-t-il l'air d'un oison!

MARINETTE.

Est-il laid!

SCÈNE 11. '

LES MÊMES, CHAMPAGNE.

FRONTIN.

Hé! Champagne!

CHAMPAGNE.

Hé! Frontin!

FRONTIN.

Dis-nous comment se porte Monsieur Géronte?

CHAMPAGNE.

U va d'une admirable sorte ! A moins qu'on ne l'assomme, il ne mourra jamais.

MARINETTE.

Il est encor très-vert...

CHAMPAGNE.

Un peu jaune.


LE TRICORNE ENCHANTÉ.

MARINETTE.

Très-frais...

CHAMPAGNE,

Oui, rempli de fraîcheurs !

MARINETTE.

Très-ingambe.

CHAMPAGNE.

Sans doute, Quand il a son bâton et qu'il n'a pas sa goutte.

MARINETTE.

H esi, ma foi, très-bien, et je l'aimerais mieux Qu'un las de jeunes gens qui font les merveilleux.

FRONTIN.

A quoi s'occupe-t-il, ce digne maître?

CHAMPAGNE.

Il grille, Verrouille, cadenasse et clôture une fille Fort jolie; un jeune ange aux yeux perçants et

[doux, Mademoiselle Inei, donl il est si jaloux, Que pour elle il a fait, malgré sa ladrerie, Des prodigalités,..

rHONTIN.

Bah !

CHAMPAGNE.

De serrurerie !

MARINETTE.

C'est d'un homme prudent et d'un sage tuteur.

FRONTIN,

El réussit-il?

CHAMPAGNE.

Peu. Le côté séducteur N'est pas son fort! Il est, pour un objet si rare, Trop vieux, trop laid, trop sot et surtout trop

[avare!

FRONTIN.

Le ciel évidemment ne l'avait pas formé Pour jouir ici-bas du bonheur d'être aimé.

CHAMPAGNE.

Personne n'a jamais aimé monsieur Géronte.

FRONTIN.

Pas même sa femme?

CHAMPAGNE.

Elle? allons donc!

FRONTIN.

A ce compte...

CHAMPAGNE.

Monsieur Géronte était, sois-en bien convaincu...

FRONTIN*.

Ce qu'en terme polis ott appelle... trompé!

CHAMPAGNE.

C'était moi qui portais les billets à madame. Elle est morte; que Dieu veuille prendre son âme! L'heureux temps I je buvais à tire-larigot. Et du port des poulets je me fis un maDot, Lequel est dans les mains de Géronte, mon matlre, Qui voulant le garder, me garde aussi peut-être ; Car, de na.ure, il est lent à rendre l'argent, Rien qu'à 11 recevoir il soit fort diligent... Au reste, il me nourrit plus mal qu'un chien de

[chasse,

De mes gages déduit les cannes qu'il me casse Sur le dos, et m'habille avec de tels lambeaux Que je fais d'épouvante envoler les corbeaux! Quel sort! Ah' je suisnésousun astre bien chiche!

FRONTIN.

Si lu veux me servir, moi, je le ferai riche.

MARINETTE.

El moi, je t'aimerai.

CHAMPAGNE.

Non... je suis vertueux, Et ne donne les mains à rien de lortueut ; Car, s'il en avait vent, le sieur Géronte est homme A me mettre dehors en retenant ma somme!

FRONTIN.

Ainsi lu dis non?

CHAMPAGNE.

Oui, je dis non. FRONTIN, f« battant.

Ah! gredin! Ali! marouffle! ah! veillaque! en veux-tu du gour[din.'

gour[din.' voilà !

CHAMPAGNE.

Aie! aicl aie! on me roue,on m'échine! Marinelte me pince, et Frontin m'assassine!

FRONTIN.

Entre dans mes projets:à tes yeux éblouis Va rayonner soudain un rouleau de louis.

CHAMPAGNE.

Donne.

FRONTIN.

Sers-moi d'abord.

CHAMPAGNE.

Pour qui me prends-tu?

FRONTIN.

Traître ! Tu veux rester honnête et fidèle à ton maître! Tiens!...

Il le bal de nouveau.

SCÈNE III. LES MÊMES, GÉRONTE.

GÉRONTE.

Qu'est-ce? On bat Champagne?

FRONTIN.

H l'a bien mérite ; Et je voudrais l'avoir encor plus maltraite!

GÉRONTE.

Qu'a-t-il fait?

FRONTIN*.

Rien, monsieur, et c'est son plus grand crime ; Un laquais fainéant est indigne d'estime ; Car il est bien prouvé qu'on ne l'engage pas Pour cracher dans les puits cl se croiser les bras.

GÉROSTE.

Mon domestique, oisif! ah! le lâche courage'. Tu me frustres !


I

MAGASIN THEATRAL.

CHAMPAGNE.

Monsieur, j'ai fini mon ouvrage.

GÉRONTE. ;

Recommence-le!

FRONTIN.

Au lieu de garder la maison. Il boit au cabaret à perdre la raison!

MARINETTE.

Voyci plutôt: le vin illumine sa trogne,

Et sur son net écrit en couleur rouge ; Ivrogne !

CHAMPAGNE.

Si j'ai bu, les poissons dans la Seine sont gris.

GÉRONTE.

Est-ce pour le soûler, goinfre, que je l'ai pris?

CHAMPAGNE,

Je suis à jeun.

FRONTIN, Je poussant.

Le sol, à son pied qui chancelle, Semble, par un gros temps, le pont d'une nacelle.

MAHINETTE, mime jeu. Il ne danserait pas sur la corde, bien sûr!

FRONTIN, mljne jeu. Pour l'appuyer, veux-tu que je t'apporte un mur?

CHAMPAGNE.

Ne me pousse donc pas!

GÉRONTE.

Sac a vin ! bruïe immonde !

MAIIIXETTI*.

En cet affreux état pendant qu'il vagabonde, Quelqu'un de ces blondins, hirondelles d'amour Qui rasent les balcons sur le déclin du jour, N'aurait qu'à pénétrer jusqu'à votre pupille!

FRONTIN*.

Quelqu'un de ces gaillards, de morale facile, N'aurait qu'à se glisser jusqu'à votre trésor!

GÉRONTE.

Ciel! que dites-vous là? Ma pupille! mon or! Les galants, les voleurs! Ah! j'en perdrai la tête! Je léchasse, brigand!

CHAMPAGNE.

Monsieur, je vous répète Que...

GÉRONTE. ,

l'as un mol de plus ou j. i iinmc!

CHASIPAGNl

Au moins, Heiidcr-iuoi mon argent.

GÉRONTE.

Tu n'as pas de témoins: l'on argent? pour les frais de dépôt, je le garde. Sors d'ici, scélérat!

Tous tombent sur Champagne eu IMPAGNE, se sauvant.

Au secours! à la garde!

SCÈNE IV. GËKOME, FRONTIN. MAUiNET'I'E.

f'i'llll.M'F..

Me voilà délivré de ce fieffé vaurien !

Il aura beau crier, je ne lui rendrai rien ; Car comment a-t-il pu, même étant économe, Moi ne le payant pas, amasser'celle somme?

FKONTIN.

Il vous a détroussé.

MARINETTE.

C'esl limpide.

FRONTIN.

L'Argent Du drôle est vôtre. Un maître un peu moins indul[geni

indul[geni sur la mer, écrire avec des plumes Dcquin/e pieds, coiffé, dans la crainte des rhumes, D'un superbe bonnet du rouge le plus vif I

MARINETTE.

Vous tromper, c'est oiTrcux ! Vous, si bon t si naïf !

GÉRONTE.

Je suis assez vengé, si je n'ai rien à rendre. Et j'aime autant qu'il aille ailleurs se faire pendre.

FRONTIN,

Très-bien! mais vous voilà sans valet maintenant.

GÉRONTE.

Sans valet, tu l'as dit. 0 revers surprenant! Un homme comme moi sans valet! Quelle honte t

FRONTIN.

De ses augustes mains, certes, monsieur Géronte Ne peut pas, aux regards des voisins ébaubis, ■ Peindre en noir sa chaussure et battre ses habits.

- GÉRONTE.

Non ; l'on feraitsur moi cent brocards,cent risées.

MARINETTE.

Qui suifera, le soir, vos boucles défrisées?

GÉRONTE.

Dans quel gouffre de maux suis-jc tombé, prand

v Dieu !

MARINETTE.

Qui viendra, le matin, vous allumer du feu?

GÉRONTE.

Je me sens affaisse'... la tristesse me gagne ; Ah! Champagne, mon bon, mon fidèleChampagne, Tu me manques! - *.

FRONTIN.

Un sol!

MARINETTE.

Un ivrogne!

FRONTIN.

Un voleur!

GÉRONTE.

D'accord; mais s'il volait, j'étais le receleur; El désormais, le fruit de ses... économies, Il le déposera dans* des mains ennemies.

FRONTIN.

C'est vraiment ('ouloureux; niais, puisqu'il est

[chassé, N'y pense* plus.

GÉRONTE.

Par qui sera-l-il remplacé? Ilrlns!

I KflYIIN

l\ir moi.


LE TRICORNE ENCHANTE.

MARINETTE.

Par moi.

GÉRONTE,

Frontin ou Marjnctle? Quel choix embarrassant!

FRONTIN,

Monsieur, je suis honnête, Actif, intelligent, mangeant peu, buvant moins.

MARINETTE.

Pour un maître, monsieur, j'ai mille petits soins: Je bassine son lit, je chauffe ses pantoufles, Je lui liens son bougeoir, je lui fais...

FRONTIN.

Tu l'essouffles, Ma chère! Laisse-moi la parole un moment. Si je m'offre, monsieur, c'est par pur dévoûment; Je ne veux rien de vous, rien, ou fort peu de chose: Vingt écus !

* GÉRONTE.

Ce garçon plaide fort bien sa cause. Je te prends.

•MARINETTE.

Quinze écus, et l'honneur d'être à vous, De mes peines seront un loyer assez doux; Car je sers pour la gloire.

GÉRONTE.

Elle est, ma fol, gentille; J'aime sa bouche en coeur et son oeil qui scintille. Je te prends.

FRONTIN.

Dix écus, monsieur, me suffiront.

GÉRONTE.

Je le retiens.

MARINETTE.

Monsieur, ne soyez pas si prompt. Je liens plus, près d'un maître, aux égards qu'au

[salaire. Donnez-moi cinq écus, et je fais votre affaire.

GÉRONTE.

C'est conclu, Marinelte.

FRONTIN.

Une minute; moi, Je ne demande rien du tout!

GÉRONTF.

Alors, c'est toi Que je choisis,

MARINETTE.

Je fais de plus grands avantages : Au lieu de moi, c'eslvous qui recevrez des gages, Et je vous donnerai cent pistoles par an!

GÉRONTE.

Ce mode cslU meilleur. Marinelte, viens-t'en.

FROTTIS.

J'offre deux cents!

MARINETTE.

Trois cents!

FRONTIN.

Les prolits!

MARINETTE.

I.a défroque.

GÉRO.NTE, à part. Tant de zèle à la fin me parait équivoque; Et quel but peut avoir un tel acharnement?

MARI.XETTI*. Ne vous «mpêlrez pas d'un pareil garnement.

FRONTIN*. Parbonléd'ime il faut que je vous avertisse...

MARINETTE.

Vous allez, avec lui, prendre à votre service Une collection de penchants dissolus.

FRONTIN. Elle a tous les défauts, et quelques-uns de plus!

GÉRONTE. Au fait, elle a bien l'air d'une franche coquine.

FRONTIN. C'est sa seule franchise.

MARINETTE.

Et lui, voyez sa mine, Son oeil d'oiseau de proie et son teint basané : C'est un ce pe-jarret authentique et... signé!

GÉRONTE.

Marinelte, Froutin, je vous crois l'un et l'autre; El, sur chacun de vous, mon avis est le vôtre. Mon choix, entre vous deux, hésite suspendu ; Aussi, tout bien pesé, bien vu, bien entendu, J'aime encor mieux Champagne, et vais à sa recherche Dans le cabaret louche où d'ordinaire il perche.

Il sort.

SCÈNE V. MARINETTE, FRONTIN.

FRONTIN.

Diantre ! le vieil oison s'envole effarouché !

MARINETTE.

Frontin, ai-je été sotte!

FRONTIN.

Ai-je eu l'esprit bouché, Marinelte!

MARINETTE.

D'abord, j'aurais dû te comprendre."

FRONTIN.

Et nous nous sommes nui, faute de nous entendre!

MARINETTE.

J'ai défait ton ouvrage.

FRONTIN.

Et moi, détruit le tien.

MARINETTE.

Au lieu de nous prêter un mutuel soutien !

FRONTIN.

C'est trop de deux fripons pour la même partie.

MARINETTE.

Toujours par l'un des deux la dupe est avertie.

FRO.NTIN.

Jouons cartes sur table, cl parlons sans détour. Tu machinais ici pour des choses d'amour?

MARINETTE.

Sans doute; —comme toi?


6

MAGASIN THÉÂTRAL.

FROSTIN.

Tuvenaispourl'amante?

MARINETTE.

Oui;—loi, pour l'amant?

FRONTIN.

Oui.

MARINETTE*.

La rencontre est char[mante!

FRONTIN,

Pourlnei?

MARINETTE.

PourValèrc?

FRONTIN,

Assez ! embrasions-nous ! Unissons nos moyens et concertons nos coups t

SCÈNE VI. LES MÊMES, VALÈRE.

FRONTIN.

Mais j'aperçois de loin venir monsieur Valère, Mon nouveau maître.

MARINETTE.

Il a tout ce qu'il faut pour [plaire, Beauté, jeunesse...

FRONTI"*.

Oui, tout, hormis l'essentiel : L'argent.

A Valero. Qu'apporlez-vous?

VALEUR,

Pas un sol.

IRO.NTIN.

0\Nt->>, Terre et ciel! A quoi vous sert d'avoir un onde ridicule?

VALÈRE.

Sois plus respectueux pour Géronte.

( FRONTIN.

Scrupule Touchant! Un oncle affreux qui vous laisse nourrir Par les juifs, et s'entête à no jamais mourir!

VA 1ÈRE.

Il m'a déshérité.

FRONTIN.

C'est différent: qu'il vive!

VALÈRE.

Et toi, qu'as-tu fait?

FRONTIN.

J'ai dans l'imaginative Certain lour fort subtil, d'un effet assuré.

VALÈRE.

Raconte-moi la chose.

FRONTIN.

Oh non! Je suis muré. Le secret est beaucoup dans un tel stratagème, Et vous ne saurez rien que par le succès même. Inc* parait à son balcon.

SCÈNE VII, LES MÊMES, INEZ, OH balcon.

MARINETTE.

Monsieur, de ce côté, veuillez tonrner les yeux ; C'cil Inei qui paraît.

VALÈUl:.

J«i vois s'ouvrir les cicux !

FRONTI**,

Descieux!—Une fenêtre à carreaux vert-bouteille!

VALÈRE,

L'Aurore resplendit souriante el vermeille...

. FRONTIN. . L'Aurore se met donc au balcon, ce matin?

VALÈRE.

Faisant polir la rose à l'éclat de son teint !

FRONTIN. [que,

Pardon, monsieur.—Ce style est Irop métaphoriÈt vous perdez le temps en fleurs de rhétorique ; L'occasion est femme, et ne nous attend pas... Marinelte, aux aguets cours te mettre là-bas, —Au pied du mur,' je vais faire la courte échelle, Afin de vous hausser jusques à votre belle.

VALÈRE.

Comment payer...

FRONTIN. Plus tard, quand vous serez en [fonds!

VALÈRE.

Frontin, ô mon sauveurl

FRONTIN.

, Allons, vite grimpons!

Uncl deux! • •

VALÈRE, sur le dos de Frontin. M'y voilà !

FRONTIN.

Tenez-vous au baluslre. VALÈRE,d Inet. Pour s'élever à vous, il faudrait être illustre, . Inez, être le fils des rois ou des héros!

FRONTIN.

Il suffit d'un Frontin, qui vous prête son dos...

VALÈRE.

Je sens tout mon néant et toute ma misère ! Je n'ai rien, jele sais, qui soit fait pour vous plaire; Mais vos yeux, à la fois charmants et meurtriers, Ont des traits à percer les plus durs boucliers. Ne vous offensez pas des soupirs qui s'échappent Du sein des malheureux que, par mégarde, ils

[frappent; Ne vous offensez pas d'un téméraire espoir, El ce coeur tout à vous, daignez le recevoir I

INEZ.

Le pardon est aisé, quand l'offense est si douce !

VALÈRE.

Croyez que mon amour... A Frontin.

Diantre! quelle secousse! J'ai failli choir!


LE TRICORNE ENCHANTÉ.

FRONTIN.

- Monsieur, vous pesez comme un plomb,,. Achevez, et, pour Dieu, ne soyei pas si long !

' ■ I.NFZ.

Volére, je vous crois; Valère, je vous aime; Je vous l'avoue ici beaucoup trop vite même; Mais la gêne où je vis excuse cet aveu, Qu'uneaulrc moins gardée eût fait attendre un peu. Cesv,ieux barbons jaloux, avec toutes leursgrilles, Aces extrémités forcent d'honnêtes filles!

VALÈRE.

Votre franchise, lnez, augmente mon respect.

HtHlNRTTE.

Garde à vous, un objet monstrueux et suspect S'avance à l'horizon.

FRONTIN.

Vite qu'Inez se penche; Dressei-vous ei baisez le bout de sa main blanche.

MARINETTEC'est

MARINETTEC'est

FRONTIN.

Abrégeons.

INEZ.

Adieu, Valère, adieu!

FRONTIN.

Nous autres, maintenant, changeons d'air et de

[lieu!

Us sortent. ■

SCÈNE VIII.

GÉRONTE, seul;

Quel est donc le fossé, quelle est donc la muraille Où glt, cuvant son vin, cette brave canaille? 0 Champagne! es-tu mort? As-tu pris pour cerfcueil

cerfcueil tonneau défoncé de Brie ou d'Argentcutl ? Modèle des valets, perle des domestiques, Qui passais en vertus les esclaves antiques, Que le ciel avait fait uniquement pour moi, Par qui te remplacer, comment vivre .sans toi? —Parbleu! si j'essayais de me servir moi-même! Ce serait la façon de trancher le problème. Je me commanderais et je m'obéirais; Je m'aurais sous la main, et quand je me voudrais, Je n'aurais pas besoin de'mc pendre aux sonnettes. Nul ue sait mieux que moi que j'ai des moeurs hon •

[nêtes! Que je me suis toujours conduit loyalement; Ainsi donc je m'accepte avec empressement. Ah! messieurs les blondins, si celui-là me trompe. Vous le pourrez aller crier à son-de trompe! J'empocherai votre cr, et me le remettrai: Vos billets pteins de musc, c'est moi qui les lirai... D'ailleurs, je prends demain, qu'on me loue ou me

[blâme, Mademoiselle lnez, ma pupille, pour femme. Elle me soignera dans mes quintes de tout.

Bt.près d'elle couché, je me rirai de vous, Les Amariis transis, les coureurs de fortune, Gelant sous le balcon par un beau clair de lune! Et quand j'apercevrai mon coquin de neveu, De deux ou trois seaux d'eau j'arroserai son feu.,.

SCÈNE IX. GÉRONTS,VALÈRE.

GÉRONTE.

I h quoil c'est vous encor ? •

VALÈRE.

Mon oncle, je l'avoue, C'est moi,

GÉRONTE.

• Vos pieds prendront racinedans la boue; Au même endroit planté vous restez trop longtemps. Moucher, t vousaurezdes feuilles au printemps!

VALÈRE.

Je venais pour...

GÉRONTE,

C'est bien; allez-vous-en !

VALÈRE.

De grSce !

GÉRONTE.

Pas de grâce !

VALÈRE.

Mou onclcl ah ! que je vous embrasse!

GÉRONTE.'

Nonl non! quel embrasseurque monsieur mon ne[veu!

ne[veu!

VALÈRE.

Mon oncle, il faut qu'ici je vous fasse un aveu....

GÉRONTE.

Je refuse l'ouïe à tout aveu!

VALÈRI-.

Mon oncle!...

GÉRONTE.

Au beau milieu du nez. qu'il me pousse un furonSi j'écoute jamais rien de ce que tu dis!... [de, Je l'ai déshérité; de plus, je te maudtsl...

VALÈRE.

J^airae...

GÉRONTE.

Jeune indécent, quel mot cru! Sur ma nuque Vos impudicités font rougir ma perruque !

VALÈRE.

Oui, j'aime lnez...

GERONTE

Assez ! Si je vous vois eucor Dans ces lieux...Regardez ce jonc à pomme d'or! Valère s'éloigne. Entre Frontin, qui échange avec lui un

signe d'intelligence. VALÈRE.

Mon oncle, vous avez des façons violentes.

GÉRONTE.

Décampe... j'ai les mains de colère tremblantes.


MAGASIN THEATRAL.

VALÈaE.

Calmez-vous.... je m'en vais.... Maintenant mon

• (destin i.vépend de l'heureux sort des ru-es de Frontin.

SCÈNÉiX.

GÉRONTE, FRONTIN. FRONTIN, d part. Décidément Géronte est un oncle farouche. Vieillard dénaturé, puisque rien ne te touche, Je m'en vais le donner une bonne leçon, Et te servir tout chaud un plat de ma façon...

"> Ilautets'eronja'nt. Monsieur, qu'avez*vous donc?vous avez l'air tout : ■ _,-'■■"'.." "• ' i '■ [chose!

" GÉRONTE.

J'étrangle de colère. ,

FRONTIN.

Elle pourquoi? *

GÉhONTEi

La cause Qui peut faire passer de l'éculalc au bleu Un oncle modéré, quelle csl-elle?

l'UONTIS.

Un neveu.

GÉRONTI'.

Sous prétexte qu'il est un peti (ils de mon frère, Ce Valère maudit inc damne él m'exaspère.

FRONTIN.

Heureux, trois foisheureux, qui n'a pas de parents'.

GÉKONTE. Sous le balcon d'Inez tous les jours je le prends, Rrassant quelque projet, dressant quelque ma[chine...

ma[chine...

FRONTIN.

La tulipe se plaît au\ vases dé la Chine, ' I.a margueri'.c aux prés, ta violette aux bois, L'iris au bord des eaux, la giroflée aux toits; Mais la fleur qui le tnieui vient sous une fenêtre, C'est un amant ; lnez l'a remarqué, peut-être.

GÉRONTE.

Je saurai nettoyer cl sarcler le terrain... Mais, Frontin, couvre-toi ; tu prendras le serein, Si tu restes ainsi tans chapeau dans la rue.

FROSTIS. "

Si je mets mon chapeau, j'échappe à votre vue, Je m'éclipse...

GÉnONTE.

Comment?

> FRONTIN.

Je disparais lotit vifl

GÉRONTE.

Que medi.intcs-lu là?

FRONTIN.

■lien que de positif. Avec ntlention examinez re feutre.

ntJKOMt. Il ci d'un poil dnuttùi ti d'une teinté neutre.

FRONTIN*.

Dites qu'il est déteint, bcssiié, crasseux, gras ; Que le soleil, la pluie et les ans l'ont fait ras ; J'en conviens. Mais jamais sur la lerre où nous

[sommes, Depuis les temps anciensqiie secoiffen lies hommes, Bien qu'il soit déformé, uns ganse et tout roussi, Il n'exista chapeau pareil à Celui-ci !

GÉRONTE.

J'en ai vu d'aussi laids, mais non pas de plus sales 1

FRONTIN.

D'où pensez-vous qu'il vienne?

GÉKOTTE. :

Eh 1 des piliers des Halles t

FROTTIS.

Fi donc I c'est le chapeau de Fortunalus. C/RONTE.

"•r; . Ça? _

FRONTIN.

Ça t'le chapeau qui rend invisible. Il passa Dans mes ma'hs par unlasdehasirds incroyables, D'événements trop vrais pour être vraisemblables.

GÉRONTE.

Quand on ace chapean sur la têle, dis'lu, Personne ne vous voit?

FRONTIN,

' Oui, tille est sa vertu.

GÉRONTE.

J'ai confiance en loi... Mais je ne puis te croire: L'a tel prodige Veut une preuve notoire.

lilONTIN.

Vous l'aurez. (

GÉRONTE. . . i .

Sur-le-champ?

FRONTI*. ,

Tenez, rcgardcz-blen...

'■'••'- GÉRONTE.

ÏJui... oui...

FRONTIN, pajsont derrière Géronte, et le tenant ' par la basque de s*n habit.

Le tour est fait..—Que voyez-vous? [Plus rien.

'.'•■ GÉRONTE. ' :

Où donc est-il passé? d'est incompréhensible!

FRONTIN, Même jeu. Nulle part; je suis là, devant vous, invisible.

'. "' GÉRONTE.

Il faut que je le trouve absolument. FRONTIN, même/eu.

Cherchez^ Gros horhmcl

GÉRONTE.

Je n'ai pas pourtant les yeui bouchés. FRONTIN-, «terne /eu. Je le lui donne en cet t. Je le tiens par la bisque De ion habill Monsieur, vous courez comme un

Ménagez-voUS. ' ' [Basque,

GÉROSTÉ,

Prodige étrange à concevoir ! Il est là qui me parle el je ne puis le voir) Où donc tfs-ili', Frohttn? A gauche?


LE TRICORNE ENCHANTÉ.

9

FRONTIT, même /eu.

Non, adroite.

GÉRONTE.

Par ici?

FRONTIN, mime jeu. Non, par là.—Va, marche : je t'emboîte! GÉRONTE. Oufl Je suis tout en nage I

FRONTIN*.

Étes-vous satisfait? Êtes-voui convaincu pleinement?

GÉRONTE.

Tout à fait. Fnoxm. Or ça, reparaissons.

■ Il passe devant Géronte.

GÉRONTE.

Je le vois à merveille.

FRONTIN.

Pardieu!

GERONTE.

C'est étonnant. Je ne sais si je veille ! Ou si je dors.—Veux-tu me donner ce chapeau?

FRONTIN.

Je voudrais bien, monsieur) vous en faire cadeau; Mais, vraiment, je ne puis...Ce chapeau c'est mou Ma cave, ma cuisine.;. [gîte,

GÉRONTE.

Il te sert de marmite? Je ne suis plus surpris alors qu'il soit si gras l Fait-il de bon bouillon?

FRONTIN.

Vous ne comprenez pat. Çaar>d l'heure du dîner me carillonne au ventre, l'enfonce mon castor jusqu'au sourcil, et j'entre Chez quelque rôtisseur, invisible pour tous. Là, parmi les poulets, colorés de tons roux, J'avise le plus blond, je le prends et le mange Les pieds sur les chenets, où nul ne me dérange. Puis, au bouchon voisin, pour arroser mon rôt, Je sable du meilleur, sans payer mon écot.

GÉRONTE.

C'est merveilleuxI

FRONTIN.

J'en use avec la friperie Comme avec la taverne et la rôtisserie. Demandez-moi mes ycui, demander-moi ma peau, Mafcmme, mes entants, mais non pasmon chapeau.

CÉRONTE.

De ce feutre coiffé, qu'iljmc serait facile De savoir ce que font Valère et ma pupille!

FRONTIN.

Pour un tuteur hors d'âge, amoureux, et jaloux, Ce moyen est plus sûr que grilles et verrous, Avec un tel trésor, plus de ruse possible; Devant le criminel vous surgisse!, terrible, Au moment périlleux, sans que l'on sache d'où, Comme un diable k ressort qui jaillit d'un joujou l

GÉRONTE.

Je le l'acliète.

IROTTIN.

Non,—Yous {tes trop avare t

Ce feutre me fait roi de France et de Navarre, - Et vous, m'en offririez des prix déshonorants.

GÉRONTE.

Cent écus, est-ce assez?

FRONTIN.

C'est peu... mais je les prends.

GÉRONTE.

Je voudrais bien avant de te donner la bourse, Essayer...

FRONTIN.

Comment donc l GÉRONTE, dparf, mettant le chapeau.

Je vais prendre ma course, Et j'aurai le chapeau sans qu'il m'en coûte un sou! Il ne me verra pas.

FRONTIN, d part. J'ai compris, vieux filou! Haut. Ah! monsieur, c'est très-mal de frustrer un pauvre

[homme t Une telle action me renverse et m'assomme; Cest affreux... Il ne peut encore être bien loin; Afin de le trouver, bàtonnons chaque coin ; Tapons, faisons des bleus sur te dos de l'espace; Dans notre moulinet il faudra bien qu'il passe l Frappons à tout hasard... PanI pant pan... pift

[paft pouf En long, en large, en haut, en bas, en travers...

GÉRONTE.

Oufl... Ah! ta cuissel ah! le brasl ah! le dosl ah! l'épaule!

FRONTIN.

Je m'escrimerai tant du bout de cette gaule,

Que je l'attraperai.—Si je ne te vois pas,

Je l'entends qui renifle et geint à chaque pas...

A part. D'un revers de bâton faisons cesser le charme. Il fait tomber le chapeau, GÉRONTE, à part. Je suis tigré, zébré l

FRONTIN.

Ça, déposons notre arme. Votre éclipse m'avait vraiment Inquiété; Je vous cherchais partout. Vous aurais-je heurté?

GÉRONTE.

Nullement.

FRONTIN. J'aurais pu vous faire quelque bosse. GÉRONTE, d part. Je suis dur. Je payerai quelqu'un pour qu'il te roue, Assassin)

FRONTIN, tutpre'senfanf (« chapeau. Achevons promptement le marché. Nous sommes confiants... Quand vous aurez lâché, Je lâcherai.

GÉRONTE, tut donnant uns couru. C'est fait.

FRONTIN,

Heureux mortel I Le monde Est à vous maintenant,moins cette boutsc ronde.

Il l'empoche.


10 MAGASIN THÉÂTRAL.

Vous êtes comme l'air : vous entrez en tout lieu Ï Homme f vous possédez la science d'un dieu! Rien ne vous est caché, vous lisez dans les âra.j, Et,cequehuln'afaU,Yousconnalssez!esfemmes.,. Marinelte à propos se dirige vers nous ; Disparaissez, je vais la confesser sur vous.

Géronte se coiffe du chapean.

SCÈNE XI. LE» MÊMES, MARINETTE.

FRONTIN.

Qu'as-tu donc, mon enfant? HkWimE, feigjwnt.de ne pas voir Géronte. Je n'ai rien.

FRONTJN,.

Si; ta mine Qu'un sourire joyeux d'ordinaire illumine, Est lugubre,aujoûrr\'hui,,cornmcun enterrement". On dirait qç.e tu riens, de perdre ton, amant,

HARINETTE, mêm»/eu,. Pour le perù'e, il faudrait l'avoir eu... Je suissage, KL. n'admets que soupirs tendant au. mariage, Fro.nti.nI-.

GÉnosTE, à part. Où diable va se nicher la vertu? FRONTIN. Mais alors,,d'où te vient cet air morne, abattu?-

MARINETTE, mlmejeu. D'une toute autre çause. me flatter Irop prompte, J'avais l'espoir de plaire au bon monsteurGércnlej, Et d.'enlrcr.pour ibut faire,en service chez lui..,' Tu sais le résultat, et j'en ai de l'ennui.

: CÉRONTB, même/eu. Je suliv-raiment fâché de ne l'avoir pas prise.

MAJUNSTTE, même/eu. Maintenant, il est seul. Qui le coiffe et le frise?' Qui lui met sa cravate cl lui cherche ses gants? Moi, j.'auraiseupour lui tous.ces soins fatigants, al je l'aurai» choy<5 comme une fillo un pèrel

■ . • . GÉRONTE, même jeu. Ce que je n'ai pas faiujo puis encor le faire.

MARINETTE.

C'est un homme si doux, si poli, si charmant!

FJtONTW..

Je ne partage pasidu loutton sentiment. Un.iVje.ux.,.,

GÉRONTE, bas à Frontin. Comment,.»

F,ROXTI.V.

Laid, sot.,,.

GÉRONTE, mlmejeu.,

Credin,!.

FRONTIN.

Acariâtre... CÉROXTE, de mime. Datidit!'

rnoNTiNi » Crasseux 1...

.GÉRONTE, de même. Je vais te battre comme un plâtre, SI... . . ,,

FRONTIN, bas à Géronte. C'est pour l'éprouver, monsieur;,tenez-vous coi! Tu le trouves donc bien ?

MARINETTE.

Il al je ne sais quoi* De franc, d'épanoui, qui me plaît et m'enchante. Aht que dele servir j'aurais été contente!.

GÉRONTE, A part. Quel bon coeur ! Je sens le coin de l'oeil mouillé, Et, par l'émotion, j'ai le nez chatouillé.

- U éternue.

MARINETTE.

J'entends éternuer, et je.ne vois personne!

GÉRONTE.

C'est mot qui...

MARINETTE.

Mais quelle est cette voix qui résonne? Un fantôme» un. esprit...

«ÉRONTE..

Eh 1 non; c'est moi.

MARINETTE,

Qui donc?/

GÉRONTE.

Géronte.

MARINETTE.

Et votre corps, où donc est-il î FRONTIN, décoiffant Gérontt,

Pardon ! Monsieur, vous oubliez que pour être visible 11 faut vous décoiffer. .

MARINETTE.

Ah! quelle peur.horrible. Monsieur,, vous m'avez faite.

GÉRONTE.

Allons,,rassure-toi;. î ïe vais en quatre mots dissiper ton effroi : Ce chapeau, qu'il suffit d'ôler et de remettre.. Me fait a volonté paraître et disparaltrcl

MARINETTE, à part.

Feignons d'être timide et jouons l'embarras.

GÉRONTE.

La place que lu veux, mon enfant, lu l'auras.

MARINETTE.

: Vous étiez Ilt.isohsicur? Vbus m'avez entendue?,.. Le trouble... la pudeur... Ah! je suis confondue t

GERONTE.

Tondévpûracnt pourrnols'cst faitconnaltrcalnsi,

FRONTIN.

Pendant que nous voilà, si nous tentions aussi,. Avec ce tailsthan, une autre expérience, Pour savoir ce qu'lnck sur votre compte pense?

GÉRONU.

] Pourquoi faite,.Fronlin? Je ne suti pas.atmé!

' FÎtONTINf

SI, vous'l'êtcs. Le coeur est un livre fermés \ Il faut qu'il soit ouvert pour qu'on y puisse lire.

MARjNETTE.

I Voulez-vpus qu'une femme aille d'abord vous dire 1 Les feux dont en secret elle brûle pour vous ?


LE TRirjORÏîE ENCHANTÉ.

\\

GÉRONTE.

Mais elle m'avingt fois refusé pour époux!

■FRONTIN.

Et vous vous arrêtez à de telles vétilles? Le véritable sens du non des jeunes filles, C'est oui!

MAKINETTE.

Monsieur, je suis de l'avis de Frontin : Mademoiselle lnez vous aime, c'est certain.

GÉRCNTF,

Prends ma clef, Marinelte; ouvre, entre et fais en

[sorte, Sous un prétexte en l'air, que ma pupille sorte. Miriaetto entre dans U maison.

SCÈNE XII.

GÉRONTE, FRONTIN.

FRONTIN.

Grâce à votre chapeau, triomphant et vainqueur, Vous lirez votre nom dans ce cher petit coeur.

GÉRONTE.

Je iremble d'j trouver Valère en toutes lettres 1

FRONTIN.

Les femmes n'aimentpascesfrêlcspetils-mallrcs... Mais les voici... Mettez vite votre chapeau.

SCÈNE XIII. LES MÊMES, INEZ, MARINETTE.

MARINETTE, d IntS.

Faisons deux ou trois tours dehors. II fait si beau!

INEZ.

Je le veux bien ; je sors si rarement.

MARINETTE.

Valère Est peut-être par là.

INEZ.

Lui! s'il voulait me plaire, 11 devrait bien cesser ses imporUmitéj; Il est pour ses soupirs assez d'autres beautés,

MARINRT'lTj.

J'avais jusqu'à présent pensé, mademoiselle, Que vous récompensiez son feu d'une étincelle?

INEZ.

Je faisais à ses sotns un accueil assez doux. Faut-il se gendarmer cl se mettre en courroux, Pour les efforts que fait à nous être agréable Un jeune homme galant cl de figuro aimable?

CÉRONTE, d tuf-même. Certainement! ,

FRONTIN, bat. Monsieur, ne criez pas si fort.

INEZ.

Il me plaisait assez.

GÉRONTE, à Frontin.

Soutiens-moi, j».-uli mort 1

INEZ.

Mais, depuis, j'ai bien v u que ses galanteries N'étaientque faux sémillants et pures tromperies.

GÉRONTE, à part. Je renais t

INEZ.

J'ai compris, en la connaissant mieux, Que citait à mon bien qu'il faisait les doux yeux.

FRONTi.v, las à Géronte. Que vous av&is-je dit?

MARINETTE.

Fi! l'âme intéressée!

INEZ.

Et vers un autre amour j'ai tourné ma pensée. Un homme...

FRONTIN, de mime. Ecoutez-bien. GÉRONTE. J'écoute.

INEZ.

D'âgCtiiûr... raoNTiN. C'est vous.

GÉr.O.NTE.

Tais-toi I

INEZ.

Brûlait pour moi d'un feu plus pur.

MARINETTE.

Son nom?

INEZ,

Je n'ose pas...

GÉRONTE.

Le cramoisi me monte A la figure I

MARINETTE.

Allons...

GÉRONTE.

Je frissonne.

INEZ.

Géronte!

GÉRONTE.

Je suis au paradis! aux anges!

FRONTIN.

Est-ce clair? Cent écus.... Trouvez-vous que mon chapeau soit .GÉRONTE. [cher?

Frontini mon seul ami !

rnoNTiN, à part.

Je vais dire à mon maître Que pour jouer son rôle il est temps de paraître.

INEZ.

Géronte, mon tuteur, qui sera mon mari,

Et qui, seul, maintenant règne en mon coeur guéri.

GÉRONTE.

Pauvre petit bouchon, val

MARINETTE.

La chose est certaine, On no sait pas aimer avant ta soixantaine. Où t'ouratt-on appris i au collège?

GÉRONTE.

Bien dit, Ma fille i Qui vient là? C'est ValèreI Ah! bandit I


12

MAGASIN THEATRAL.

FRONTIN.

Calmez-vous...

GÉRONTE. '

Mais il va parler à ma pupille!

FRONTIN.

Eh bien?

GÉRONTE.

Comment! eh bien? Tu m'échauffes la bile t

FRONTIN.

Vous parlez en tuteur, et vous êtes l'amant; Les rôles sont changés!

SCÈNE XIV. LES MÊMES, VALÈRE.

INEZ.

Valère, en ce moment. Ici!

VALÈRE, feignant de nepasvoirGéronte.pendant

toute là aine.

Rassurez-vous; Je ne suis plus le même;

Je ne viens pas vous dire, lnez, que je vous aime :

Mon coeur est revenu de ces frivolités.

INEZ.

En me parlant ainsi, monsieur, vous m'enchantez.

VALÈRE.

Je ne veux pas lutter contre un oncle adorable...

INEZ.

Adoré!

FRONTIN, à GeVonfe. Vous voyez.

VALÉHE.

Milite fois préférable A son neveu...

GÉRONTE.

C'est vrai.

VALÈRE.

Qui n'a que ta vingt ans...

JlARtNETTE.

Mérite qui décroît et passe avec le temps.

GÉRONTE, d Frontin. Cette fille a du sens.

FRONTIN, d Gttonle.

Continuons l'épreuve.

VALÈRE.

Vous épousez Géronte?

INEZ.

Oui.

VALÈRE.

Je 6ais une veuve, Belle de deux maisons et de cent mille francs j Quels yeux à ses appas seraient indifférents t

l>"SJt.

C'est un fort bon parti : faites ce mariage.

GÉRONTE. Le monde va finir; mon neveu devteht sage!

VALERE.

Cet hymen m'enrichit, et j'en veux profiter, Comme tout bon neveu le doit, pour acquitter,

Sans y jeter les yeux, les comptes de tutelle De mon oncle.

GÉRONTE.

C'est grand !

INEZ.

Une femme peut-elle Abandonner ses biens à l'époux de son choix?

VALÈRE.

Assurément.

INEZ.

Je cède à Géronte mes droits. GÉRONTE. Ab! quel beau trait 1

FRONTIN.

Fort beau!

INEZ.

Mes deux fermes en Brie, Mes terres au soleil, tant en bois qu'en prairie, Mes rentes, ma maison sur le pont Saint-Michel, Mes nippes, mes bijoux...

GÉRONTE.

Poursuis, ange du ciel!

INEZ.

J'en veux faire présent à Géronie.

VALÈRE.

J'approuve Ce dessein.

GÉRONTE. Cher neveu !

INEZ.

Si mon tuteur me trouve Digne d'être sa femme, ayant déjà mon bien, Alors à mon bonheur il ne manquera rien.

GÉRONTE.

Quelle délicatesse!

INEZ.

Et je serai bien sûre, Étant pauvre, que c'est par affection pure.

< • " GÉRONTE,.

Va, je t'épouserai, sois tranquille.

FRONTIN.

Comment Reconnaître jamais un pareil détournent?

INEZ.

Faut-il faire un écrit?

VALÈRE.

Pour qu'elle soit exacte, De la donation on dresse un petit acte. Chez un notaire avec deux témoins pour signer, Marinelte et Frontin vont nous accompagner.

CÉROXTE.

SI l'on faisait venir te notaire?

PnONTIN.

Non cette. On n'Instrumente pas sur une place ouvert*.

' CÉR6XTE.

Au théâtre pourtant cela se passe ainsi.

FRONTIN. '

Mais nous ne jouons pis la comédie tel.

Ils sortent,


LE TRICORNE ENCHANTÉ. 13

SCÈNE XV. GÉRONTE, puis CHAMPAGNE.

GÉRONTE.

Frontin avait raison : c'est moi qu'elle préfère ; L'oncle bat le neveu ! Géronte bat Valère I [peau, Ils me donnent leurs biens! Grâce à ce vieux chaLe monde m'apparatt sous un jour tout nouveau! CHAMPAGNE, {«« d chantant.

Quand, sous ta treille, Une bouteille, Blonde ou vermeille, M'a fait asseoir, Ma foi, j'ignore Si c'est l'aurore . Qui la colore, Ou bien le soir.

GÉRONTE, mettant ton chapeau. U est comme une grive au temps de la vendange. Très-soûl.

CHAMPAGNE.

Bonjour, monsieur.

GÉRONTE.

Hein I Bonjour? C'en étrange? Faquin, tu me vois donc!

CHAMPAGNE.

Pardieu, si je vous vols !

» GÉRONTE.

Pourtant, je suis couvert.

CHAMPAGNE.

Je vous verrais deux fois Plutôt qu'une, ayant bu; tout homme Ivre voit C-est un fait avéré. [double,

GÉRONTE. •

Ce qu'il a dit me trouble.

CHAMPAGNE.

Dieu n'a fait qu'un soleil, et le vin en fait deux... Heuhl

GÉRONTE.

Je ne me suis pas assez méfié d'euxt Tu ne peux pas me voir, car je suis invisible. ' En vertu d'un chapeau magique.

CHAMPAGNE.

C'est possible; Mais voici votre dos...

Il tui donne un coup. Ai-je bien attrapé?

GÉRONTE.

Très-bien

CHAMPAGNE.

Votre gros ventre...

GÉRONTE.

Oht

CHAMPAGNE.

Me suts-je trompé?

GÉRONTE.

Non pas.

CHAMPAGNE.

Ce coup de pied, ce n'est pal votre télé Qui te reçoit?

GÉRONTE.

Oht nonl Grands dieux! ai-je été bête! Je suis dupé, volé, joué comme un enfant!

CIUHFAGNE.dparf.

Qu'a-t-il donc à pousser des soupirs d'éléphan t

GÉRONTE.

On m'a pris cent écus! on m'a pris ma pupille! A l'assassin! au feu!

'■ SCÈNE XVI. LES MÊMES, FRONTIN.

FRONTIN.

Quel vacarme inutile! Ils ne sont pas perdus l Tiens, Champagne 1A pro[pos,

pro[pos, un homme gris il fallait deux chapeaux; J'aurais dû vous le dire. Il vous a vu, sans doute?

GÉRONTE.

Puisse le ciel, croulant, l'écraser sous sa voûte! Filou, gatérlen, faussaire, empoisonneur !

FRONTIN.

Que de titres, monsieur, vous me faites honneur!

lnez revient avec Valère et Marinotte. Tenez! 4

SCÈNE XVII. LES MÊMES, INEZ, VALÈRE, MARINETTE.

GÉRONTE,

D'où sortez-vous?

MARINETTE.

D'un endroit fort honnête.

VALÈRE.

Nous avons fait dresser, chez le tabellion, Un acte en bonne forme.

GÉRONTE.

: Oui? la donation?

VALÈRE.

Non pas; mais un contrat...

GÉRONTE.

Comment!... VA'eus.

De mariage, Entre madame et mot!

GÉRONTE.

J'éclaterai de rage!

YALfJtE.

Nous avons réfléchi que l'amour et l'hymen Peuvent marcher ensemble en se donnant la main.

GÉRONTE.

C'était mût qu'elle aimait.

MARINETTE.

Femme souvent varie, A dit un rot de France, et bien fou qui s'y fie I

FRONTIN.

Faites lé mouvement de bénir les époux..,


14

MAGASLN THEATRAL;

GÉRONTE.

Si lu railles cncor, je t'éreinte de coups!

. MAnmETTÏ.' . ..-i.;

Valère est si gentil!

GÉRONTE.

Gourgandine! tarognel

CHAMPAGNE.

Monsieur, reprenez-moi.

CÉROSTE.

Que me veut cet ivrogne? Des calottes? J'en al!

îllesouuletle.

CHAMPAGNE.

Ma place ou mon argent!

GÉRONTE.

Je l'ai ramassé nu comme un petit saint Jean, Et t'ai payé fort ma! des gages très-minimes? Commentas-tu gagnécctargenlîparqueij crimes?

CHAMPAGNE.

Monsieur, c'était du temps quevous étiez... cocu.

GÉRONTE.

Je te reprends!

CHAMPAGNE.

Oh I si madame mit vêtu I

GÉRONTE,

Tais-loi!

MARINETTE.

Ne soyez pas un oncle coriace! A ce couple charmant, de bon coeur, faites grâce!

GÉRONTE,

Jamais!

ISII,... . ""' Mon cher tuteur, nous vous aimerons bien.

. , CÉROSTE.

Point!

1ROSTIN.

En faveur du but, oubliez le moyen.

VALÈRE.

ilonondel

GÉRONTE,

Mon neveu, vous êtes un fier drôle; Mats je suis un Géronte, il faut jouer mon rôle... Je pardonne! •■ ,

TOCS. ■ ';

Merci.

FRONTIN.

Fais ton Tôle à ton tour, Public, pardonne-nous,...i sols oncle.;... pour un

>V '''I tiour. Accorde tes bravos à cette comédie; En tout temps et partout elle fut applaudie : C'est l'oncle et le valet, la pupille et l'amant; Le sujet qui fera rire éternellement! Oiseaux de gais babil et de brillant plumage, Nous différons des geais et des merles <h cage. Les auteurs font pour nous de la proseet detvers, Mais sans être siffles nous apprenons nos airs. Bien que nous n'ayons point pris le nom de Mo[licre,

Mo[licre, va pas nous traiter de façon cavalière : Tu nous connais déjà, nous sommes vieux amis, Et lu peux nous claquer sans être, compromis.

FIN.

Imprimerie de M" V» Donoir-DcrRÉ, rue Salnt-Louti, 46, au Marais.




T0ÏE XVII.

La Fcnime au salon,c.-v. 5 a. 40 Moustache, c.-v. 3 a. 40

DroitsdelaFerume,c.-r. le. 30 M.deCoyltiii, c.-v. ta. 30

La Pitcs'do 2 4sous,c-v. 1 e. 3<> Fille do l'Airdans son Ménago.so Philippe lll.tr. en Sa. 50

L'Orphelin du Parus, v.i a. 4o La Croix de Feu, mél. 3 a. lu Plerk le Pécheur, v. m 3o

mee, c.-v. 3 a. 4o

L'Escroc .iuGran.ln.o.ido, 3a.-co Les» Dimanches, c.-«. (J

U'fCluciisduSt.-IVrnar.l, ca.so La Figurante, op.-c- 5a. r.o

LaCom'.-ssc.ieCli.'iniiU.v.d.'a'.i

TOME XVIIt.

LeSonneurdeSt.-P6ul, .SE.50

Mademiiisi-II?, C.-v.ia. '!>

Maria Padills.tr. 5 a. 50

Paul Jim."., drame 5 actes par

Alexandre Dutuas. 50

Le Brasseur de l'reston.op.Ss.so Françoise do fUitiini,*. 3 a. '0 Lr.ly M-I.il,c.-v.36. 43

Tron-'nette, c-v. i ». 3»

Le Discours der.tiilrée, v. 1 e. 3a Pierre d'Arrezzo, J. 3 s. <o

L''> Coulisses, v. 2 8. 40

Le Marquis vu Gage, c.-v. t e. 3a Le Pu'I.r. r.a 3 t. 40

Claudf Sl"cq, d. 5 a. 50

Jeanne ll,ioh,tte,d. 5. a. 51

tOME XIX.

Lckoin, v. 2 a. ts Diana de Chivry.dr. S 8. pat

Frédéric Sortie. sa

Les iris Bals, \. 3 s. <'

LcManoir.'eMontl.'U.ïer, bi

Dieu vous bénisse, v. t a. Jo

Maurice, c.-v. ïa. 40

lialthilde, d.3a. «..

Pascal t-lCIiauib'ird.c.-v.'ta. t

Maria, c.-v. 2 a. I?

Ls bfTc-'re.i'lvrv.rf. 5 a. 50 M''*de!MloMc,di2me5'!.

par Ali xan Ire Pumas,

Mari • P., mwid, d,-\. 3 e. 4-:

Si'll|l.'tl..', v, I ». .1.

L^ Flétri n, v. 2 £. *-,

TOKE XI.

L'Alchimiste, d. 5 e. 33

Naufrage: de la Mêlas», $ s. 50 Baloobard, c.-v. 3 a. 49

La Maîtresse et U Fia ncé^îi. 40 Marguerite d'Vcrck, m'I. t i.tO Deux jeunes feutLies, d. £ a. SO KiR'ibert, mél.-e. ta. 10

Gabrielle, c.-v. e-i 21. 40

La j"une'«.'ii'.'Gi'thi"1v. 1 ». ÎO r.ir.ile, v. eu I a. 30

Le HU de la Folio, d. S t. SO Il fuit nue jeunes*. 5 '. pisse, 40 Um.iuiievir.i--w, 1 a. 53

Le Marché J. Si-Pierre-, par

Antier et Combcroosse, JO Arnindine, c.-ven 2 ». 40

T'.'SIE XVI.

II était teo.ps! V. ca 1 a. il)

L'article (■;>, m. M

L'Art de i,« pas monter sa £>r. :••

L'Angei».o. le p.".ni!.-,c. ia. ■'■■>

Christine, 5 a. part*. Soulié. '-"

Lfscl-.c»..'i\ duCanu'ct, 5 a. 51

Laureni d.- Mé!i'i-,lr. 3 a. <-i

Les 3 Beaux-Frères, V. I a. i:

Revue ilC.i.rriiî..'o,c -y. 1 a 3<>

Le-Loup de M r, d. la. 4> Christi-i he le Sué I,■*«..!. 5 s.

par Jo-eph Bmii'liardy. *o

Le Pro-orit, d, 5 a. r.o Le Massacre d.slruToccns, 5 s. su

Thomas l'Egyptien, v. 1 k. ' 1

Clémence, c.-v. 2 a 4 >

T"ME XXII.

Le Château de Sainl-G. rrjiiin, se bs Bamboch -s Je l'Année, r.l '.') Oi.-itni-seire. extraorèiiiairo, 0 Deui Cou'o-tnes, c.tpi. 1 e. 3. Les Knîa'i s !*,. tr.-.Tj; t-, c.-v. 2a. 50 L'Ouvrier, drame m :. actes,

par Frédéric Soulié. u>

Tri-mVi. de ic-rre d> la Martini.su La F»-:.ille lu Fui .M.o, V. 2a. 40 L.-s Iniinir-, v. 1 a. 30

La Madone, d. ta. to

L-s Pru-.si.-ii-; eu Lorrain?, 50, Roland Furi.'ur, f.-v. 1 J. "0 L'nSecr.l,dr.-v. 3 a. 40

L'Abbais de Ci-tro, d. Sa. 50 LaFaniill." deLu>'i;nyd.ô s. ' I

TUME xvil i,

Viiilrin, d i a. :•:

L'Onr.ipMl, d.-v. I' e 4

Ai!;rs\ le Méiivi,-, J. 1 2. ( [/- ll.',iK.,-.i.-s.t| lîl-sr;, i f..'- l'u.ers à îi so-is, 1. 1 i-, 3 Ai...'.- .tl'.idetuc-v. 2 a. {• le- fils du Dr.-.v.i, v. 1 5. 3 I:'. ui nl.ire, v. "1 ;.. il ' t. (J L'Eel.'.detlire.d. ïs le

C-..ori-o, v. î a. !.

S.jiv.-;,irs de h Marî.^ 1 V'". La Julie F.llr du fuul-wr^, {; L... ii 1 iiint, c.-v.i a. a

Le ('.'liteau ''e Veriwuil,d. "i 5,1 .La MaréLlale,l'An:rî,d. 5.5.;" Les t'.u u el 1rs I1 iiss,u-'es,

l.'Mil XXiV.

ii ..-iuii.Ffre.it FiK, v. ! ». tO

Le Mui de ..iFillr; v. 2i. S0

Li Clej-je'.; -, c! la Colcrsbe, 40

l>jil'...- ou IiouMe, c.-.. 2t. 10 L'.T^.I*, IiOWireet Us

Fniin.es, .-. ia. et 5 t. 50

M-r.'urrite, J. 3a 10

Pailla,,!. 5 5. 50

'i'-i ai.i CIf5ohul, T. 11. 30

fii.ili. .1. (.-• S0

l-i l'.in.an inii-ue, c. t a. 30

I.,....velePitr-, d. sa. S0 L't-xol'd'^Jot. matâtes, e.!», 50

C.ieilv, c.-'. 24. 40

N"es-jtt.,d.4a. 50

Le [>*-rc Marcel, c.-r. 2 t- 40

ÎOME xw. L'tlosj.iialitJ, v. 1 a. 30

Le GuiUrn-ro, op.-c. 3 a it LaFètc des Fous, d. 5 a.. '0 La Favnrite.np. 4 a. 50

LeN':veu du Mercier,'lr.-\.3 a.5>> Le Perruquier, dr. 5 a. .'.)

Zarliarie, dr. s a. 5o

Tiridate, c.-v. I a. 4o

La Itouuu, titre, dr.-v. î c. -10 Jarom-s Li,Tr,t. (U. s A. L'École des Jeu nés BlleSid. 5 e. 50 La Protectrice, c. 1 a. 40

Manche a Manche, c.-v. t a. i UnM'riiges.vus Liuis XV,

par Alexandre Dumas, i. Fabio le Kevice, dr. 3 a. S'

TOME xxvi. L'iie Vorati -ri, ivn.-v. 2 a. 40 l.nS.eur.le Jneri-'S>, v. 1 0. to Vfin-i.ruri;, c.vm.-v. 2 9. i"> |j»Marrliaii.lù'bal>it«> dr.Sa, sr. Mi.n ami Pierrot, c.-v. 1 a. 10 La Lcsooinlat, dr. 5 0. 50

fora, .\r. ' a. 5c

Lviçeli, com.-v. t a. 40

Murât, piccera 3 a., 14 lab. 50 Froisirufs dan s'in panier, 4 a. 41' Mathieu L'ie, o'r. 5 a, en veis.jii Onliste, conie vaud. en 1 a. te ;L'Aveucle et soa Cit..n, I a. 43 Paul et Virginie, dr. 5 a. 50 Los Enfants l'Ianos, dr, 5 a, so f.a Vo.sin, mél. 5 a. se

T««i: ixvil. Iva-i.leRus-i,., trjjéllV. SJ

Le O.^iMlif, vn-ldeville. 10

Cn ll.isldeu, Viiiii'ovili». <o LesFll.-ti.ie Sai:it-f.t.)i:,l. 51 Lor, nr.l'i.i, dn,t;i?e:t 5 aet.,

par M. Alex. Ornas • 50 Le Plaine df Grenelle, i. 5a. 50 La Dot Je S.i/vlte,:d. s a 50 Vniojr et AMI-J iretle, v. 5 a. 50 Pans le li.>li.',niin, d. 5 a. 50 Leç[îri,;iais de la Loire,d.

5 actes. 50

Marçj.t, v. I ». 4»

Pari-la nuit, d. 5 a 8 t. 5J

Emerv le négociant, d. 3 a. 50 La Silp'triero. dr. 5 1. 50

mÈGES NOUVELLES DU MAGASIK THÉÂTRAL.

La Del d'Auvergne, v. t a. 40 Claudine, dr. 3 a. 5o

L'Hôtel des 4 nations,c.-v. «c, Les Chanteur!» ambulants,3 j.î'i Séducteur et Mari, d.en J d.5ç Céline, c.-v. 2 a. 41

Les Pilules du i)ialil»,33.îol. 5n Les 2 lîri^iliers, vaud. 2 a, 4' Leltcid'Yv-rtot, op.-coin.3e. 30 L'AulieraedelaMi lono.d. r.e.re. Les ressources dejonallias, i a S' Oivisou lebiHibrurd'clrctoujO Ilalifm ,c. 4 a. avecprcl. 5' La liellc-A'iiélie, c.-v. i a. t' Lo prince Eugène, 3 a. 111. 5'> Loharon de Lnlleur,c.3a.eitv.5e Vision du Tasse, l o. en v. 30 La Main droite cl la Main

g.iueliD.drnme en s actes, t f Madelein», dr. en 5 8. 50

M"» Je la Faille, d. 5 n. S t. 50 L'Extase, c.-v. 3 o. 50

Le Menuet ,W. la Heine, 2 a. 5c Les Mille et L'no Nuits, 4 .1. se L'F.ulï v.-mentdol'i'janiro.v. S 1) Hcdgautitlet, d. 3 a. a\ec pr.5 Lo succès, ;oiii. 2 en actes. 51 Le palais-nu al, la bisij|lp,tayi Lacliaiuhro verte, c.-v. 2 a. 5e Les enfants trouvés, dr. 3 a. 50 Lad" nuild'A.C.hénier.ni >n.30 Le soleil do ma tlr.-tac.,ie, 3 », :,o L'n mauvais père, d.-v. i a. 50 Margueritel'otlior,d.(a.ipr. S-» Lafaiiiillel\ciitieville,d.Sa. u 50

Itrispiel, c.-v. i a. 50

Le. Grands et les Petits. 5 a. 5o L ilé.-osdu niar.jiitsdol -.sous.50 Lajeuneala vi.illeparde,! a.40 L. s.- Saurs, c.-v. en un a. 4u Alrieiine, vand. tu un aete. 4e Les Fu'te urs,c.-v. en 2 a. 5.) f.,"ivi fr. de récouipoiis>,d.5î. 5n Les jn tiles misère4 de la vie, 1 i'i Gloire cl perruque, v.rn ! a. In LeiIteiiioi;ell,sd..St-C>r. 3 I f. Lepcis.rriif ren Sihérie.d.Sé. le. l.é'tore, draniecn 5 actes. 50 (J.ian.i l'amour s'en \a...v.lt.(o l'iiS.-cret de famille, d.-v.la.50 Paris,Orl.MinelIloiien,v.3î. 5o Les iliHorants, e.-v. 2 a. io L'n Jour d'orale, c. 4o

L'Errin, c.-v 3 0. 5o

Le* Holié nions ilcPdHs,d/>a 5o Patin la (iiraud.dr. 5 6. 50

l>>o(Juicliotte et Saneho Pan^'a,

pièce iivii tal leinx, 50

l'nel'.anipaiiiie'a.h'iiï.c.-v.ta.ti) L» l'éserteur, op -com. 3 a. 5u I.IKÎO, drame en 3 actes. 5o Pierre Lnnlâis, dr. eu 5 a. 50 La Croit d'ncicr, dr. efi 1 a. Se L'Uoiiiinehlasé, vaud.cn 2 a.50 Louise l!iTnar.l,draiiio eu Sa.

par Alexandre humas. 5o Stella, diniiio en 5 odes. 5» L'Ombre, ballet. 3o

Le Venpiir, drame en 3 a. 50 LeTWàtreetlaCuisinc," 5C

Les llfs-M.uii'lises, revue on

2 ailes. -o

Méi.iMrcs He dent jeunes Mi-i

liées, taudi-ville (11 I IHte. i >'

L'art.lotircrd searotte.. 1 a !0J L'1,0 Idée de luéd '.in, v. I a. :p Le l.nird.le llnml ik.v, cens ,,'

p,ir Alexandre ïluiins. r.r, j La duchés G d : ('hiiîi'a.iroiu' ,

dr. eu i a. :,o

Marjolaine, v. I ,1. 4.1

Molière au b" siè.-le, c. i a. 4.1 L-s trois amis, dr -v.en 3 a. 50 lianl I) ij.trdin, r. 1 a. i

La Faidlie Ouc'iois, c 3 n. :. 1,0 Vieux Cotrill, Ir. en 5 a. 5n (Ihoii.nM.eslé, c. 1 a. ;n

L'Oiii leàsuece s;.,£if c-^. 2a. 5' h".- Grey, tr. 5 a. 5:

Alt., lia t'", e-v. 2 0, Su

Garclted'sïiit.i,niur,v. t a r,c Jac t'ieslet;,.r-aire,dr. enl e. '• La lùi-et'.' i!ci|ii.ili;é, v. 3 a. £r Lr> M ni à la. aii.pa,'ii",ç, 0 a, 5' P..lil< métiers .lePari?, v.So.V (Jui se resseii blesc (;.'iic,v.ta.l l.o lii leur. dr. S a. .si

Paris loi. tir, \au.l. 0 n. 5c ['..n Cé-ar de llnnn,dr, 5a. '.'. T Châteaux d.i ilial.lefér. 3 e. M Le liai Mal.iil". c-v. ou t g. 4; l'n Amant iiiillieiirnit,v 2 a. 6e lx> uiaçi.ii ( t !e hanjuier, 3 a. 51 IC.alvpso, féerie-ni\lli. 3 tah. :,i 'Les i péchés du dial.de, v. l o.l'>

L'Epieierd.! Chantilly, v. 2 a.50 L'F.t'oirneau, vaud. en 3 ocl. 50 Le l'jclu li-r Je Scgovîu, c. 5 a. 50 \Jn mimais ménage,dr. 3a. 50 A'ihry h' liniiclier,' dr. 4 act. 50 Les o'rph. Unes irAn\cr.s,d.5a.50 J'Mnnoii'Arrru prison,v. I n. 30 l'v« Ai-iiH-sd'i lii.ihle, v. 3. a. 50 Au Lord de l'oldiii", v. I a. . 50 l-.ès, dr. en 5 a. 50

l-orte.Spi.la, dr. en 5 a. 50 L-s trois lo^es, c-v., 3 a. 30 l'i.c l.onne régulation, cl n. 40 I.aCopiclii?!,e .lunuartr, 1.9. (0 ('.a ri..n, fniic-vaud. 1 a. 40

Los mines do Va élément Lo.50 Nrti-e-ll.-iine li-s aliimcsd 5a. 50 j.i l'our d'l'r-ol:.ii, c.-v. 2 a. 5') l'jr'c. ai l'oriier. v. I a. 4rt La l'.Hh.'aii -is.f.Vr, li.tah. .'o) Le friioiiie l'iuliai.té, 1 a. lu La le'rc Tau; in, \a.td. 3 a. 50


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Le Tartuffe, comédie en s actes Andromaque, tragéd. en S acte» Cinna, tragédie en J actes. Le mariage de Figaro, com. 5 a. Othello, tragédie en 5 acte». Le Dépit amoureux, com. 2 act Mahomet, tragédie eu 5 acte». Le CiJ, tragédie en 5 aetes.

Athalic, tragédie en 5 actes. Uamlet, tragédie en 5 actes. La Mère coupable, tr-. en 5 actes, La Mort de César, tr. en 3 actes LeBarbierdcSéville.cotn. 4 act Phèdre,tragédie en 5 actes. L'Écoledes ie.mraes.corii.cn 5 ac. Les Plaideurs, comédie eu 3 actei

Les Ijoraces, tragédie en 5 actes, h Le Misanthrope, com. en 5 actes. Pi Mérope, tragédie en 5 actes. Zaïre, tragédie en 5 actes. Britannicus, tragédie en 5 actes L'avare, comédie en 5 actes. j La Mctromanie com. tn 5 actes. l Le Malade imaginaire, c. en 3 a.

ÎS Folies amoureuses, *.*«. ulyeucte, tragédie ea 5 actes

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TOME PREMIER. Acteurs. Auteurs,

1. Mlle Rachel J. Janin.

2. M. Perrot E. liriffault.

3. M. Deburau E. Briffault.

i. M. Mélingue J. Bouchardy.

s. MiieFsuny Elssler E. Briffault. e. M"-* PLessy...... H.Rol'e.

î. M. Dunrei E. Briffault.

g. M*"Mélingue.... J. Bouchardy.

s. M. Atliird E. Guinot.

,0. M'IeDozc E. Briffault.

il. M.Odry J. T. Merle.

i;. Mllc Fargueil II. Lucas.

13. M.Franctsiueoîné. J. Bouchardy. ,<. M.Lepeinlrejeune. IL Rolle.

,5. M'i«Tegliom J. T. Merle.

1C. M"«Dupont...... h. Arago.

,7. M. Boulin........ L. Couailhac.

1S. M. Lcvossour G. Bénédit.

19. M 11» Flore Dumersan.

go. M"* Georges IL Lucas.

•il. M. Joatitiy , IL Lucas.

•il. M. Alk-ii.. L. Couailliac.

33. M'ieJenny Verlpré IL Lucas.

24. M. Monrose...... J. T. Merle.

25. M. Bocoge M. Mallefille.

îC M"e P. Leroux... E. Arego. 27. M. Firmin IL Lucas,

58. M. Rubini....... Cbnudes-Aicues.

29. M. Saint-Ernest.. J. Bouchardy.

30. M"» Mars E. Briffault.

31. Mlle IVrsisrii.... Chaudc;-Aigucs.

32. M. Menjaud II. Lucas.

33. M"' Prévost L. Couailhac.

;4. Mlle E. Sauvage.. J. T. Merle. 35. MacDamoreau... C. Bénédit.

3G. M. Lolotil J.T. Merle.

3;, M. Bardou H. Lucas.

3B, M. lleùiiva'.let.... A. Arnould. 3a. M. Atci'ic/l'ousez. J. T. Mr-rle. ii. M" 1» Voliiys II. Rolle.

TOME DEUXIEME.

Acteurs. Auteurs.

11. M. Fcrville J. T. Merle.

12. M. Volnys H. Rolle.

43. Mme (juillotnio.. Marie Aycard.

14. M*" 10 Gauthier.... A. Arnould.

15, M, I.ahlache Couailliac.

46. JI.'Arnal E. Briffault.

47. M!'e Giulia Grisi. Couailliac.

48. M. Tatnbtiritii... Chaudes-Aiguës.

49. M" 0 Clarisse.... K. Lemoine.

50. M. Klein ....... Marie Aycard.

5t. IL Chiily.. A. Arnould.

52. MfeStoItz II. Lucas.

53. M, Mocssard A. Arnould.

54. Mme A. Thillon.. H. Rolle.

55. M. llrunel Duincrsan.

50. Mme Alhert II. Lucns.

57. M. Provost E. Artigo.

58. M»e Brohan J. T. Merle.

5». M. Chollct Couailliac.

60. M. Roger...,,... Couailhtc.

61. M"» Aiiiis J. T. Merle.

02. M. Vernet H, liolle.

G3. M»e 0. Grisi.... Th. Gautier. 04. MeDesiiioussoaui. Couailhac.

65. M. Mario P. A. Florentine).

OG. Mme tlorvol. H. Rolle.

67. M 010 Dorus-Gras. E. Arago.

(S. M. Régnitr A. Arnould.

69. M'Ie Mante E. Arago.

70. M»'Julienne II. Rolle.

71. SI-Lepeinlreaine. E. Arago.

72. M"el)éjarct,.... E. Guinot.

». M. Nmna II. Rolle

si. M. Santson A. ArnonM.

!5. M. Sainville L. CouailliSc.

70. M. I.igier II. Rolle.

77. Ml'J.GolonLcplus E. Arago.

76. M. lioiicoiirl 3. Bouchardy.

7». M. Bouffé E. Briffault.

80. M. l'réd. Leinoltre Adolphe Dumas.

TOME TROISIÈME.

Acteurs. Auteurs.

et. M.Clarence Al. Vanauld.

82. MmeRossi-Caccia. Al. Cler. sî. M.Ravel II. Rolle.

84. Mlle Esther II. Rolle.

85. M. Guyon M. MallcûTle.

88. MUeRoseChéri.. Fournier.

S7. M.Lcménil AL Cler.

t.8. M"e Doclie...... IL Rolle.

89. M. Francisque je. Paul deKock. 'jo. M. Lafcrricre.... E. Guinot. 91. M»« Fitzjames... II. Rolle.

93. M"e Nathalie.... II. Rolle.

93. M. Henry Al. Cler.

91. M. Leroénil...... Paul de Kock.

95. M. Mocker Al. Cler.

9G. Me Guyon H.'Rolle.

97. MU» Mêlante Salvador.

98. M"'DésiréeLtibize.

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Paris. — Imprimerie Je v <■* Dondey-Dupré, rue Saint-Louis, 48, au Msral*.