CH. XXI. — J.-C. ET LES VERTUS CHRÉTIENNES 275
qui lui demeurent fidèles dans la révolte publique, de même il semble que Dieu considère, avec une bonté particulière, ceux qui défendent aujourd'hui la pureté de la religion et de la morale, quand elle est combattue. Mais il y a cette différence entre les rois de la terre et le Roi des rois, que les princes ne rendent pas leurs sujets fidèles; mais qu'ils les trouvent tels: au lieu que Dieu ne trouve jamais les hommes qu'infidèles et qu'il les rend fidèles quand ils le sont. De sorte qu'au lieu que les rois ont une obligation insigne à ceux qui demeurent clans leur obéissance, il arrive au contraire que ceux qui subsistent dans le service de Dieu lui sont eux-mêmes redevables infiniment 1. ", .
L Extrait de la 5e lettre de M"e Roannez. — Allusions aux querelles jansénistes du temps.
III. — Us usent si mal, au moins en ce qui m'en paraît, de l'avantage que Dieu leur offre de souffrir quelque chose pour l'établissement de ses vérités. Car, .quand.ee serait pour l'établissement de leurs vérités, ils n'agiraient, pas autrement; et il semble qu'ils ignorent que la même Providence qui a inspiré les lumières aux uns, les refuse aux autres; et il semble qu'en travaillant à les persuader, ils servent un autre Dieu que celui qui permet que des obstacles s'opposent à leur progrès. Ils croient rendre service à Dieu, en murmurant contre les empêchements : comme si c'était une autre puissance qui excitât leur piété et une autre qui donnât vigueur à ceux qui s'y opposent!
C'est ce que fait l'esprit propre. Quand nous voulons, par notre propre mouvement, que quelque chose réus- . sissse, nous nous irritons contre les obstacles, parce que nous sentons dans ces empêchements ce que le motif qui nous fait agir n'y a pas mis, et nous y trouvons des choses que l'esprit propre, qui nous fait agir, n'y a pas formées.
Mais quand Dieu fait agir véritablement, nous ne sentons jamais rien au dehors qui ne vienne du même principe