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Titre : Les pensées de Pascal : reproduites d'après le texte autographe, disposées selon le plan primitif et suivies des Opuscules / édition philosophique et critique, enrichie de notes et précédée d'un Essai sur l'apologétique de Pascal, par A. Guthlin,...

Auteur : Pascal, Blaise (1623-1662). Auteur du texte

Éditeur : P. Lethielleux (Paris)

Date d'édition : 1896

Contributeur : Guthlin, Aloïse (1828-1878). Éditeur scientifique

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb119402398

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31062779f

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 1 vol. (CXCV-508 p.) ; in-12

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Description : [Pensées (français)]

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5722364t

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, D-70907

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 26/10/2009

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78 , PENSEES DE PASCAL

formellement engagée, les lois doivent être observées par le fait même qu'elles sont lois et établies comme telles. Mais rieu n'empêche qu'on travaille à les réformer conformément à l'idéal supérieur de la justice. Or Pascal, — et c'est là ce qui atténue la crudité de sa doctrine, — ne nie pas cet idéal, puisqu'il admet, que le peuple ne suit la coutume établie que « ■ parce ' qu'il la croit juste » et ne « veut être assujetti qu'à la raison ou à la justice ». C'est là même le point de son dissentiment, avec Montaigne. Il reconnaît d'ailleurs « qu'il y a des lois naturelles », tout en insistant sur ce que « la nature corrompue a tout corrompu ». Corruption cependant n'est pas anéantissement, et l'exagération du mot est ici corrigée par le sens des deux citations de Tacite et de Sèuôque.

Somme toute, en relevant, avec l'implacable accent qui lui est propre, les oblitérations et les déviations que subit, en fait, la loi ou la justice naturelle, il n'en nie ni l'existence, ni la portée essentielle.

11 en est de môme des antinomies que Pascal relève entre la justice et la force. Le rapprochement des divers passages atténue ce qu'ils peuvent avoir de heurté. Dans sa pensée, le droit et la force doivent être unis pour assurer la paix publique et l'on fait injure à Pascal en lui reprochant de préconiser l'égalité .collectiviste des biens, la négation de la propriété, la force qui prime le droit. — loi surtout il faut tenir compte du caractère fruste et, inachevé" de ces fragments, dont plusieurs ne sont peut-être que des objections que le penseur se posait, à lui-même, ou des réflexions fugitives auxquelles la rédaction finale aurait donné une autre forme.

Il importe aussi d'observer que Pascal parle moins en théoricien qui discute des principes abstraits, qu'en moraliste qui envisage les faits, sous l'impression des circonstances historiques dont il avait été le témoin et la victime. 11 avait, vu les ravages de la guerre de Trente-Ans et les troubles intérieurs; son père tantôt menacé de la ruine et de la Bastille par la politique financière de Richelieu, tantôt luttant contre la révolte des oa-nu-pieds de Normandie et perdant sa place d'intendant dans les agitations de la Fronde; plus tard, les mesures du pouvoir civil contre ses amis .de Port-Royal. Tout cela dutinfluenoer son opinion sur les inconvénients du divorce entre « la justice et la force » et sur les avantages de la paix, « qui est le souverain bien », clans la stabilité des « coutumes établies ».