BULLETIN
DE LA SOCIÉTÉ
D'HISTOIRE NATURELLE
DES
ARDENNES
DOUZIEME ANNEE
TOME XII
1005
CHARLEVILLE
TYPOGRAPHIE ET LITHOGRAPHIE A. ANCIAUX
29, RUE DE L'ARQUEBUSE ET RUE DE CLÈVES, 18
Le Bulletin paraît par fascicules tous les deux ou trois mois
Par suite d'une entente entre la Société d'histoire naturelle et l'éditeur, la Société devient propriétaire des exemplaires restant du
CATALOGUE RAISONNE ET DESCRIPTIF
DES
PLANTES VASCULAIRES
DU DÉPARTEMENT DES
PAR
A. GALLAY
Ancien Pharmarcien au Chesne
Préface de M. E. BOURQUELOT
Membre de l'Académie de Médecine
Professeur de l'École supérieure de Pharmacie de l'Université de Pans
Ouvrage couronné par 1'Académie des Sciences
Publié sous les auspices de la .Société d'Histoire naturelle des Ardennès :
Prière aux personnes qui désirent se procurer cet ouvrage, d'en faire la demande au Secrétaire général, n° 22, rue Dubois-Crance,- à Charleville.
Prix : 5 francs (remise de 20 p. 0/0 aux Sociétaires) (pris au siège de la Société).
LE BULLETIN DE LA D'HISTOIRE NATURELLE
DES ARDENNES
Comprenant les communications faites aux séances sur divers sujets de, zoologie, botanique, géologie, les travaux des membres de la Société, des articles de vulgarisation, les comptes-rendus des excursions faites dans le département, importa.ntésxontribuiions à l'étude des flores et faunes l locales, est en vente aux conditions suivantes :
Tomes I à XII (1893-1905) parus à ce jour :
, Le volume broché: .5 francs.
La collection complète 42 — vh
(Pris au siège de la Société, au Vieux-Moulin, à Charleville).
Le Tome I (1893-1894), très rare, ne se vend qu'avec la collection complète.. V Une remise de 20 0/0 est accordée aux Sociétaires.
Adresser les demandes au Secrétaire général, 22, rue Dubois-Cranc, a Charleville.
BULLETIN
DE LA SOCIETE
D'HISTOIRE NATURELLE
DES
ARDENNES
DOUZIEME ANNEE
1905
CHARLEVILLE
TYPOGRAPHIE ET LITHOGRAPHIE A. ANCIAUX 28, RUE SE L'ARQUEBUSE ET RUE DE CLEVES, 18
BULLETIN
DE LA SOCIÉTÉ
D'HISTOIRE NATURELLE
DES
ARDENNES
MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ Année 1905
Membres d'honneur : MM.
LE MAIRE de Charleville, Président.
D'ARBOIS DE JUBAINVILLE, ancien conservateur des forêts, 57, rue de Toul,
à Nancy. BARROIS, professeur de géologie à la Faculté des sciences de Lille. DAUTZENBERG, 209, rue de l'Université, à Paris. GOSSELET, correspondant de l'Institut, doyen honoraire de la Faculté des
sciences (Université de Lille), 18, rue d'Antin, à Lille.
DE LAPPARENT, membre de l'Institut, professeur de géologie, 3, rue de Tilsitt, à Paris.
MEUNIER, Stanislas, professeur de géologie au Muséum d'histoire naturelle, à Paris.
NIVOIT, inspecteur général des mines, professeur de géologie à l'Ecole des Ponts et Chaussées, 2, rue de la Planche, à Paris.
PIETTE, juge honoraire, à Rumigny.
Membres bienfaiteurs :
Mme veuve BOILEAU-CALLAY, à Vouziers. MM. BAULMONT, Auguste, place du Sépulcre, à Charleville. BAULMONT, René, lieutenant au 4e Tonkinois, à Bac-Ninh.
Membres correspondants : MM.
BOIS, assistant de botanique au Muséum, 15, rue Faidherbe, à SaintMandé.
JANNEL, géologue ( u retraite) de la Compagnie de l'Est, 25, rue SaintVincent-de-Paul, à Paris.
RAMOND, assistant de géologie au Muséum d'histoire naturelle, à Paris, 18, rue Louis-Philippe, à Neuilly-sur-Seine.
Membres honoraires : MM.
1895. DESCHARMES, avocat, à Charleville.
1894. GAILLY, ancien sénateur des Ardennes, à Charleville.
1895. JOYE-LIBLANC, cours d'Orléans, à Charleville. 1895. LOMBARD, pharmacien honoraire, à Charleville. 1894. PRÉVOST, Edouard, banquier, à Charleville. 1894. A. DE WIGNACOURT, à Guignicourt-sur-Vence.
Membres actifs : MM.
1903. AUTIER, pharmacien à Braux.
1894. BAZOT, professeur honoraire, 17, rue du Drapeau, à Dijon.
1904. BENOIST, Raymond, clerc de notaire, à Vendresse. 1894. BENOIT, instituteur à Nanteuil, par Rethel.
1893. BESTEL, professeur à l'école normale, à Charleville.
1893. BOURGUIGNON, agent de forges, 22, rue Dubois-Grancé, à Charleville.
Charleville.
1894. BOURQUELOT, professeur à l'Ecole supérieure de Pharmacie, 42,
rue de Sèvres, à Paris.
1902. BRUNEAU, juge d'instruction à Montmédy.
1893. CADIX, propriétaire, à Bosséval, par Vrigne-aux-Bois.
1902. CARDOT, 1, square du Petit-Bois, à Charleville.
1898. CÉSAR, inspecteur départemental du travail, à Mézières.
1893. CHARPENTIER, pharmacien honoraire à Sedan.
1902. CHOPIN, instituteur-adjoint à Mohon.
1905. COCHART, Georges, médecin vétérinaire, 4, rue Forest, à Charleville.
Charleville.
1893. Cocu, institutour à Liart.
1903. COLAS, instituteur à Mézières.
1894. DOGNY, pharmacien, rue Monge, à Mézières.
1903. DOGNY, Louis, étudiant en pharmacie à Mézières. 1901. Dr DOIZY, médecin à Flize.
1904. DT DRAPIER, médecin à Rethel.
1904. DUQUÉNOIS, publiciste, 23, avenue de Mézières, à Charleville. 1903. DUSIGNE, Léon, cultivateur à Rilly, par Semuy.
1893. GAUTIER, instituteur à Boulzicourt.
1895. GILBIN-DRIQUERT, fondeur à Haraucourt. 1897. GILLET, Ch., pharmacien à Charleville. 1893. GOFFAUX, pharmacien à Charleville.
1900. GONDREXON, artiste peintre, rue des Ecoles, à Charleville.
1896. GRAFTIEAUX, pharmacien à Charleville.
1894. GRANDPIERRE, pharmacien à Sedan. 1901. GUELLIOT, pharmacien à Vouziers. 901 GUILLAUME, pharmacien à Monthermé.
893. GUILMART, conducteur principal des ponts et chaussées à Mézières.
1902 HANOTEL, pharmacien à Charleville. 1893. HARLAY, A., pharmacien honoraire à Charleville. 1802 HARLAY, V., pharmacien à Charleville. 1895 HARLAY, M., pharmacien à Vouziers. 1891. Dr H. D'HÔTEL, industriel à Charleville. j. HOUPILLART, pharmacien à Givet. 1895 HUA-RENAUDIN, 254, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1891 HUET, directeur de l'école primaire supérieure à Mézières. 1985 HUET, Raymond, clere de notaire à Nouvion-sur-Meuse. 1898 JACQUEMARD, pharmacien à Nouzon. 1888 JULLION, instituteur-adjoint à Sedan. LABBÉ, Ernest, élève à l'école vétérinaire d'Alfort (Seine). 1 LABOUVERIE, pharmacien honoraire, rue Waroquier, à Charleville.
Charleville. AGNEAU, André, élève en pharmacie, 20, rue des Juifs, à Charleville.
1894. LANDRAGIN, médecin à Rethel.
1893. LA Pol, négociant à Charleville.
1895. LECK (Mlle), professeur, 4, rue Barbette, à Paris.
1894. LEFEBK instituteur à Machault.
1893. .LEROY-M\\T, 1, rue du Petit-Bois, à Charleville.
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1905. LESIEUR, Léon, instituteur-adjoint à Sedan.
1896. LONGUET, professeur, 32, rue de Monceau, à Paris.
1893. MAILFAIT, pharmacien à Charleville.
1894. MANQUILLET, instituteur à Charleville.
1903. MANTEN, Edouard, ancien architecte à Charleville. 1893. MARCOTTE, pharmacien à Rethel.
1901. MAUPY, pharmacien à Liart.
1897. Dr MEUGY, médecin, 13, rue d'Evigny, à Rethel.
1904. MILLARD, instituteur-adjoint à Mohon.
1905. MOREAUX, cultivateur à Montcy-Saint-Pierre.
1896. MORIN, avocat, 11, rue des Juifs, à Charleville.
1900. NICOT (L'abbé), professeur au collège Notre-Dame, à Rethel. 1905. PAILLAS, pharmacien à Wasigny.
1905. PÉRIN, instituteur à Neuflize.
1901. PIEROUIN, ancien négociant, faubourg de Flandre, à Charleville. 1893. PIGEOT, directeur de l'Ecole pratique d'agriculture de Rethel. 1901. PUYCOUYOUL-LABRUYÈRE, pharmacien à Charleville.
1893. RICHARD, pharmacien à Charleville.
1897. Dr RICHELET, médecin, 34, avenue de la Gare, à Charleville.
1894. ROSSIGNOL, pharmacien à Mézières.
1895. RUBEN, libraire à Charleville.
1901. SÉGAUD, pharmacien-à Château-Regnault.
1902. SÉGAUD René, élève au Lycée Saint-Louis, boulevard Saint-Michel,
à Paris.
1894. SIMON, instituteur a La Férée, par Rumigny.
1904. TATON, Albert, capitaine au 3e régiment d'artillerie coloniale, à
Toulon (Var).
1905. VALEN, agent général d'assurances, 9, rue Sainte-Marguerite, à
Charleville.
1903. VANY, André, 25, rue de Clèves, à Charleville.
1895. Dr VASSAL, industriel à Charleville. 1894. WILTE, pharmacien à Mohon.
1893. WATRIN, sous-ingénieur des mines, 24, boulevard Carnot, à Mézières.
1900. L'Ecole pratique d'Agriculture de Rethel.
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CONSEIL DE LA SOCIÉTÉ (1904-1905)
Président
MM. BESTEL (I. ff), Professeur à l'Ecole normale d'Instituteurs à Charleville.
Vice-Présidents
PIGEOT, Ingénieur agronome, Directeur de l'Ecole pratique d'Agriculture de Rethel, Membre de la Société entomologique de France.
CARDOT, à Charleville, Président de la Société des Naturalistes et Archéologues du Nord de la Meuse à Montmédy, Membre de la Société royale de Botanique de Belgique.
Secrétaire général
BOURGUIGNON (A. et M.), Agent de Forges à Charleville.
Secrétaire de la rédaction du « Bulletin »
V. HARLAY, Licencié ès-sciences naturelles, Docteur en pharmacie, à Charleville, Membre de la Société mycologique de France.
Secrétaire adjoint
CÉSAR, Inspecteur départemental du Travail à Mézières.
Conservateur dix Musée
HANOTEL, Pharmacien à Charleville.
Bibliothécaire-Archiviste
LEROY, Ancien Libraire, à Charleville.
Trésorier
MAILFAIT, Pharmacien à Charleville.
Conseillers
CADIX, Propriétaire à Bosséval, par Vrigne-aux-Bois, Membre de
la Société botanique de France. GRANDPIERRE (A. ff), Pharmacien à Sedan, Membre de la Société
mycologique de France. A. HARLAY, Pharmacien honoraire à Charleville.
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HUET (A. ||), Directeur de l'Ecole primaire supérieure à Mézières. LABOUVERIE, Pharmacien honoraire à Charleville. RICHARD, Pharmacien à Charleville. Dr VASSAL, Licencié ès-sciences naturelles, Médecin honoraire à
Charleville. WATRIN (A. ||), Sous-Ingénieur des mines à Mézières.
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LES CHAMPIGNONS TOXIQUES (Suite)
PAR M. V. HARLAY
L'Amanite fausse-oronge.
Voici maintenant un champignon sur lequel il est nécessaire que l'attention soit attirée d'autre façon que par sa beauté, sa prestance et l'éclat de sa couleur, caractères qui, à première vue, n'ont rien que d'engageant. Je veux parler de l'amanite tue-mouches, ou fausse-oronge. Le nom d'amanite tue-mouches lui vient de ce fait que les mouches qui se posent à sa surface tombent mortes ou engourdies après avoir absorbé son suc. Le nom de fausse-oronge lui est attribué à cause de sa ressemblance (assez éloignée, à mon avis) avec la véritable oronge. Disons, sans insister, car nous ne voulons parler que des champignons dangereux, que la véritable oronge se distingue par la couleur jaune vif de ses lames et de son pied ; on ne l'a pas encore trouvée, que je sache, dans les Àrdennes.
On rapporte des faits fort singuliers, concernant la fausse-oronge; en certaines localités, dit-on, certaines personnes la mangent impunément; par exemple, en certaine localité du Gard (1), ou dans certains pays des environs d'Epernay (2); il serait, paraît-il, assez fréquemment consommé en Russie. Il y a là une contradiction évidente avec d'autres faits bien constatés, qui, à plusieurs reprises, ont pu prouver nettement la toxicité réelle de ce champignon. Les exceptions peuvent être imputables à un mode de cuisson spécial (auquel il ne faut pas se fier), ou à une immunité spéciale de certains sujets. La liste suivante des méfaits de l'amanite fausse-oronge peut servir d'enseignement à cet égard.
1° Empoisonnement à Bois-le-Roi (Seine-et-Marne) (3), 6 septembre 1896. — Une personne consomme cinq champignons. Début trois heures après. Eblouissements, tremblements nerveux, vomissements... guérison.
2° Empoisonnement à Monthermé (Ardennes) (4), 12 septembre 1896.— Un homme. Mort.
3° Empoisonnement à Mazamet (Tarn) (5), 12 octobre 1900. —
(1) Voir RICHON et ROZE. Atlas des champignons comestibles et vénéneux.
(2) D'après HUYOT. Bull. Soc. myc. Fr„ t. V, p. 131, 1889.
(3) Rapporté par E. BOURQUELOT. Bull. Soc. myc. Fr., t. XII, p. 148,1896. (4) Petit Ardennais (faits-divers du).
(8) Rapporté par V. et X. GILLOT. Bull. Soc. myc. Fr., t. XVIII, p. 36,1902.
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Quatre personnes. Début deux heures après le repas. Vertige, délire, anurie... guérison après crise de polyurie.
4° Empoisonnement au fort de Razimont, près Epinal (1), 29 octobre 1895. — Trois personnes. Guérison. L'une montre une immunité spéciale et sent à peine une lourdeur de tête peu marquée.
5° Empoisonnement au Creusot (2), octobre 1903. — La cuisinière, se méfiant, n'avait pas mis de sel, pour rendre le plat moins appétissant. Deux hommes ne sentirent qu'un peu de malaise, et des nausées quatre heures après le repas; un jeune chien qui mangea les restes Test mort en quatre heures.
6° Empoisonnement à Montgaillard (Hautes-Pyrénées) (3). — 1er octobre 1903. — Une personne, déjà malade et débilitée, ressentit les premiers symptômes une heure après le repas, Mort six heures après.
7° Empoisonnement à Revin (Ardennes) (4), 17 septembre 1904. — Guérison.
Au point de vue de la toxicité et de la nature des phénomènes, cette espèce se placerait près de l'amanite-panthère ; en particulier, parmi les symptômes constatés, un des plus fréquents est une sorte d'ivresse avec quelquefois sentiment de joie, d'exaltation ; ce symptôme se retrouve dans l'empoisonnement par ces deux champignons.
Les propriétés toxiques de la fausse-oronge ont été longtemps attribuées à la muscarine. Mais, d'après les recherches de Harmsen (5), la muscarine qui est contenue à la dose de 0,012 à 0,013 pour 100 de champignon frais, serait en dose insuffisante pour expliquer les effets toxiques. La dose mortelle de muscarine étant, pour l'homme, voisine de Ogr 52, il faudrait, pour obtenir un effet toxique, absorber environ 4 kilogr. de champignon. De plus, les phénomènes d'intoxication par la muscarine ne sont pas absolument ceux de l'intoxication par la fausseoronge; l'atropine, enfin, peut arrêter les symptômes de la muscarine, mais est inefficace s'il s'agit du champignon. L'auteur ci-dessus nommé a fait quelques recherches qui lui donnent lieu de croire à la présence, à côté de la muscarine, d'un poison agissant sur les centres nerveux, et qu'il nomme Pilztoxine (toxine de champignon). Ce principe nocif diminue pendant la dessication et paraît s'atténuer plus ou moins sous l'influence de la chaleur. Ceci pourrait expliquer dans une certaine mesure l'inconstance des propriétés nocives de la fausse-oronge, inconstance signalée plus haut.
(1) Rapporté par L. MAGNIN. Bull. Soc. myc. Fr., t. XIX, p. 173,1903.
(2) Rapporté par X. GILLOT, ibid., t. XIX, p. 383,1903.
(3) Rapporté par B. SOUCRÉ, ibid., t. XX, p. 47,1904.
(4) Communication personnelle sans détails.
(5) Voir Bull. Soc. myc. Fr., t. XX, p. 239,1904.
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Il est donc nécessaire de connaître l'amanite fausse-oronge, qui est un champignon réellement dangereux. Rien n'est plus simple. Quand, en été et surtout en automne, parcourant les bois, en particulier ceux de bouleaux, en terrain siliceux, ou silicocalcaire, vous apercevrez de beaux champignons, grands, élancés, à chapeau bien régulier, convexe ou plan, d'un orangé vif, maculé de taches blanches, vous pourrez avec certitude affirmer que c'est la fausse-oronge. Fries lui applique l'épithète de Speciosus, c'est-à-dire magnifique, de belle prestance. L'épithète est méritée ; la couleur vive du chapeau tranche avec la blancheur parfaite des lames et du pied. Celui-ci, cylindrique, bien régulier, porte au tiers supérieur une élégante collerette renversée, à frange floconneuse, quelquefois teintée de jaune vif. En bas, il se renfle en un bulbe sphérique, régulier, portant plusieurs rangées circulaires de ciselures plus ou moins anguleuses ; c'est là tout ce qui reste de la volve sur le pied, lequel, grandissant en hauteur, a fragmenté la volve en anneaux circulaires, qui, par suite de l'accroissement en diamètre, se sont brisés en tronçons plus ou moins anguleux. La partie de la volve qui enveloppait le chapeau primitivement, s'est trouvée également fragmentée, et forme celte constellation de verrues blanches qui maculent si élégamment la face supérieure du chapeau. Dès le jeune âge, dès qu'à l'extérieur on commence à voir l'ébauche du sillon qui sépare du chapeau le bulbe du pied, la volve se montre toute fissurée, et prête à céder par une multitude de fentes à la poussée du champignon qu'elle contient. Quand le champignon est adulte, il arrive quelquefois qu'à la suite de pluies prolongées, le tout, ou la majeure partie des verrues blanches du chapeau disparaît, entraîné. La forme du bulbe, la couleur rouge orangé du chapeau (un peu strié sur les bords), la blancheur du pied et des lames, permettront toujours de reconnaître la fausse-oronge.
CARACTÈRES ESSENTIELS
DE
L'AMANITE FAUSSE-ORONGE(1)
CHAPEAU rouge-orangé, avec (ou quelquefois sans) taches blanches en relief.
LAMES blanches
PIED blanc, avec collerette blanche; renflé en bulbe régulier comme un bouchon de carafe, avec des ciselures disposées en rangées circulaires.
ESPÈCE TRÈS DANGEREUSE
(1) Voir la description plus détaillée dans l'article correspondant.
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CATALOGUE DES ÉCHINIDES IRRÉGULIERS
nu
JURASSIQUE DES ARDENNES
PAR M. P. PIGEOT
Les Echinides ou oursins se répartissent en deux groupes : 1° Les Echinides réguliers chez lesquels l'ouverture anale, opposée à l'ouverture buccale, se trouve renfermée dans l'appareil apical ;
2° Les Echinides irréguliers dont l'ouverture anale n'est, ni opposée à l'ouverture buccale, ni comprise dans l'appareil apical.
ÉCHINIDES IRRÉGULIERS
Ce sous-ordre comprend sept familles, quatre seulement sont jurassiques et sont représentées dans les Ardennes.
1° Famille des eollyritidées d'Orb.
CARACTÈRES GÉNÉRAUX. — Pores non pétaloïdes ; aires ambulacraires fortement disjointes; tubercules petits, inégaux, crénelés et perforés. Péristome souvent excentrique en avant, périprocte placé à la face postérieure. Appareil apical disjoint, tantôt allongé, tantôt subcompact.
Des quatre genres que renferme cette famille, seul le G. Collyrites est représenté dans les Ardennes par une espèce, à savoir :
Collyrites bicordata Des Moul. que l'on rencontre dans l'Oxfordien à Am. cordatus. Je l'ai récoltée à Villers-le-Tourneur, Vieil-SaintRemy, la Romagne. Deux de mes échantillons portent des radioles très petits, abondants surtout dans la région apicale. Ces radioles aciculés, longs à peine de 1 millimètre, ne présentent nulle strie longitudinale sur leur tige, mais la partie basale, renflée, est finement striée.
Dans la Paléontologie française, le Collyrites elliptica Des Moul. est indiqué de Vieil-Saint-Remy. J'ignore si l'espèce s'y rencontre, mais tous les échantillons que j'ai vus jusqu'alors se rapportent à Collyrites bicordata Des Moul.
2° Famille des Cassidulidées Agass.
CARACTÈRES GÉNÉRAUX. — Pores ambulacraires pétaloïdes ou subpétaloïdes; aires ambulacraires non disjointes, l'antérieure semblable aux autres par ses pores ; tubercules petits inégaux. Péristome subcen-
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tral, périprocte très variable. Appareil apical compact, remarquable par le développement de la plaque madréporique qui se prolonge au milieu de l'appareil.
Les quatre genres jurassiques de cette famille peuvent se séparer d'après le tableau suivant :
1. Aires ambulacraires pétaloïdes, fïoscelle très apparent........ 2
— Aires ambulacraires subpétaloïdes, fïoscelle peu apparent 3
2. Périprocte inférieur, ordinairement ovale, longitudinal, face inférieure pulvinée G. Pygurus Agass.
— Périprocte supérieur, ovale, logé dans un sillon profond, face inférieure subpulvinée, test subcirculaire G. Clypeus Klein.
3. Test allongé G. Echinobrissus Breyn.
— Test transverse G. Pseudo-Desorella Etallon.
Les genres Clypeus et Echinobrissus renferment les espèces que j'ai
eu l'occasion d'étudier.
G-. Clypeus Klein. Clyp. Ploti Klein. On peut rencontrer cette espèce dans toute l'oolithe inférieure, bien qu'elle soit plus commune dans le Bathonien.
Localités : Vaux-Vilaine, Logny-Bogny, Connage, Raucourt, Jandun, etc., etc.
Clyp. Martini Cott. Je rapporte à cette espèce, caractérisée par sa forme subcirculaire, son sommet ambulacraire presque central, son sillon anal large, profond à la partie supérieure, un exemplaire faisant partie de ma collection et qui provient du Bathonien de Haraucourt.
Clyp. subulatus Wright.
Espèce très rare, un exemplaire unique en a été récolté à Vieil-SaintRemy, par Buvignier.
G-. Echinobrissus Breyn.
Ech. Lorioli Cott.? J'ai reçu de M. A. Benoit un Echinobrissus en bon état de conservation et trouvé par lui dans le Bajocien de Boutancourt. Cet exemplaire est très voisin de Ech. Lorioli Cott. signalé du Bajocien de Longwy, Il diffère du type (PI. 64 de la Paléontologie française) par sa face supérieure moins conique et son bord antérieur coupé plus carrément; la forme des aires ambulacraires, la disposition des tubercules, les caractères présentés par le péristome, le sillon anal et le périprocte sont identiques.
Ech. clunicularis d'Orb. Espèce très commune dans le Bathonien, abondante dans les talus de
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la gare à Poix-Terron, plus rare, mais souvent de taille plus grande à Logny-Bogny.
Ech. amplus Desor. Assez commun à Logny-Bogny dans les talus de la ligne de Liart à Mézières, récolté aussi à Neuville et à This. Bathonien.
Ech. elongatus d'Orb. Espèce Bathonienne, plus rare que les précédentes, elle a été récoltée par V. Harlay, près de Bouvellemont, et à Logny-Bogny, par Bourguignon. Peut-être faudrait-il rapporter à cette espèce un Echinobrissus que j'ai recueilli dans le Bathonien de Poix ; il diffère du type par sa région antérieure plus étroite et sa forme générale est assez voisine de celle figurée pour Ech. scutatus (fig. 2 et 3, PI. 76 de la Paléontologie française) ; toutefois, le sillon anal beaucoup plus évasé, rapproche cet exemplaire de Ech. elongatus d'Orb.
Ech. orbicularis Phill. Je n'en ai récolté qu'un seul échantillon dans les talus de la gare à Poix-Terron. Bathonien.
Ech. pulvinatus Cott. Espèce rare dont je ne possède qu'un exemplaire trouvé à La Romagne. Oxfordien à Am. cordatus.
Ech. micraulus d'Orb. Se rencontre communément dans l'Oxfordien ferrugineux à Am. cordatus, à Vieil-Saint-Remy, Villers-le-Tourneur, Neuvizy, La Romagne, etc. J'en possède un exemplaire provenant de Vieil-Saint-Remy, remarquable par sa forme conique, plus accusée que dans la fig. 6, PI. 75 de la Paléontologie française. Les exemplaires des lavoirs à minerai ne sont jamais en bon état.
Ech. scutatus. Plus rare que l'espèce précédente dont elle diffère par son sillon anal atteignant l'appareil apical. Orfordien à Am. cordatas : Launois, Villersle-Tourneur ; Orfordien supérieur, marnes à Am. Martelli : Hagnicourt, Sauville.
3° Famille des Echinonéidées Wrigt.
CARACTÈRES GÉNÉRAUX. — Pores ambulacraires simples ou légèrement subpétaloïdes ; aires ambulacraires non disjointes, l'antérieure semblable aux autres par la structure de ses pores, mais quelquefois un peu différente par sa forme. Péristome situé à la face inférieure, plus ou moins central, sans fïoscelle ni mâchoires; périprocte très variable dans sa forme et dans sa position. Appareil apical compact, subcompact ou allongé.
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Cette famille comprend sept genres, dont quatre existaient pendant la période jurassique. Le genre Hyboclypeus Agass. est seul représenté dans les Ardennes.
Hyb. subcircularis Cott. J'ai récolté dans le Bajocien, sur le territoire de Neuville-et-This, un Echinide en mauvais état de conservation, mais la forme générale, l'aspect du sillon anal, la position du péristome, m'engagent à le rapporter à Hyb. subcircularis Cott., signalé dans le Bajocien des environs de Nancy.
Hyb. gibberulus Agas. ? J'ai recueilli dans l'Oxfordien ferrugineux à Am. cordatus, à VieilSaint-Remy et à La Romagne, un Hyboclypeus voisin de Hyb. gibberulus Agass. Dans mes exemplaires, le sommet apical et le péristome occupent une situation plus antérieure, ce qui les rapproche de Hyb. Wrighti Etall. Du reste, Hyb. gibberulus Agass. se rencontre dans le Bathonien, tandis que Hyb. Wrighli Etall. se trouve dans l'Oxfordien supérieur.
4° Famille des Echinoconidées d'Orb.
CARACTÈRES GÉNÉRAUX. — Pores ambulacraires simples ou légèrement subpétaloïdes, quelquefois dédoublés. Aires ambulacraires non disjointes, l'antérieure toujours semblable aux autres. Tubercules de petite taille, tantôt épars, tantôt disposés en séries longitudinales assez régulières; granules intermédiaires abondants, serrés, homogènes. Péristome central, subcirculaire ou décagonal, toujours muni de mâchoires; périprocte, tantôt ovale, tantôt pyriforme, quelquefois oblique, très variable dans sa position. Appareil apical compact.
Elle comprend six genres, dont trois jurassiques, groupés dans le tableau suivant :
1. Périprocte inférieur G. Holectypus Desor.
— Périprocte supérieur 2
2. Périprocte éloigné du sommet, pores simples, irrégulièrement superposés G. Pileus Desor.
— Périprocte rapproché du sommet, pores simples, régulièrement superposés G. Pygasler Agass.
Le G. Pileus Desor. ne renferme qu'une espèce signalée du Corallien inférieur de l'Yonne et de la Côte-d'Or ; les deux autres sont représentés dans nos formations jurassiques.
G. Holectypus Desor. Hol. depressus Desor. Cette espèce, à face supérieure régulièrement bombée ou subconique,
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a été rencontrée depuis le Bajocien jusqu'au Corallien. J'en ai récolté un exemplaire conique dans le Bathonien, à Logny-Bogny, et d'autres exemplaires à face supérieure simplement bombée dans les couches inférieures du Corallien, à Hagnicourt.
Hol. arenatus Desor. J'ai récolté cet Holectypus, déjà signalé des Ardennes, par Wohlgemuth (Notes de géologie, Nancy, 1882), dans l'Oxfordien à Am. cordatus de La Romagne.
Hol. planus Desor. A l'âge adulte, le lest de cette espèce est légèrement pentagonal. Localité : Villers-le-Tourneur; même horizon que l'espèce précédente.
Hol. corallinus d'Orb. J'en possède un exemplaire provenant du Corallien de Quatre-Champs. G. Pygaster Agass. Pyg. semisulcatus Agass. J'ai trouvé cette rare espèce, représentée par un échantillon pourvu de son test, dans la collection de l'Institution de Notre-Dame, de Rethel. Cet exemplaire provient à peu près certainement des Ardennes, mais il est impossible d'en connaître la localité d'origine. D'après la Paléontologie française, tous les exemplaires connus de France, sont à l'état de moule et proviennent de Bajocien de l'Est et de l'Ouest ; ceux pourvus de leur test se rencontrent en Angleterre.
Pyg. umbrella Agass. J'en ai récolté un échantillon incomplet dans le Corallien de Saulceaux-Bois.
Pyg. Gresslyi Desor. Cette espèce est signalée de la localité précédente; M. Bourguignon en a recueilli un échantillon à la base du Corallien, au sud de Neuvizy.
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VARIATIONS OU SACCHAROSE
DANS LES RACINES
PENDANT LA VIE DE LA PLANTE
PAR M. M. HARLAY
Dans un article paru dans ce Bulletin en 1903, M. V. HARLAY (1) a montré le rôle du saccharose comme substance de réserve dans certains tubercules.
Au cours d'essais faits en vue de constater la présence du saccharose dans les organes végétaux souterrains, j'ai eu l'occasion d'étudier les variations de ce corps aux diverses époques de la végétation. Le procédé employé pour la recherche du sucre de canne est le procédé à l'invertine exposé en 1903, dans ce Bulletin, par M. BOURQOELOT.
Les essais que je vais rapporter ici ont eu pour objet les quatre organes souterrains suivants :
1° Bulbes d'Arum maculatum L.;
2° Racine d'Eryngium campestre L. ;
3° Racine de Valeriana officinalis L.;
4° Racine de Verbascum Thapsus h.
A) Expériences faites avec l'Arum maculatum L. — Les organes de réserve de celte plante sont représentés par un rhizome tuberculeux constitué en grande partie par un parenchyme lâche que l'on a considéré comme une moelle très dilatée. Si l'on considère ces tubercules au mois de mars, époque antérieure à la floraison, mais correspondant au début de la végétation, on voit qu'ils présentent deux parties distinctes, limitées extérieurement par une légère dépression : l'une de ces parties, celle d'où part la nouvelle tige, est de consistance ferme, et porte une quantité de petites racines adventives ; c'est un nouveau tubercule en voie de formation. L'autre partie, qui est constituée par le tubercule de l'année précédente, ne porte pas de racines; elle est plus développée, mais moins turgescente; la région la plus éloignée de la tige est même toute ridée à la surface, et flasque à l'intérieur; c'est de celte portion, épuisée la première, que la tige a tiré le premier aliment nécessaire à son développement. Au mois de juillet, c'est-à-dire pendant la fructification, les tubercules jeunes subsistent seuls; les anciens tubercules se sont complètement vidés, et forment une masse flasque adhérent encore
(1) A propos du saccharose comme substance de réserve. Bull. Soc. Eut. natur. Ard., t. X, p. 39,1903.
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à l'extrémité des tubercules jeunes. Ceux-ci commencent à emmagasiner des réserves qui leur permettent de nourrir la nouvelle plante au début de l'année suivante.
Un lot de tubercules, recueillis au mois de mars, m'a fournis 140 grammes de tubercules jeunes et 370 grammes de tubercules vieux. En les coupant longitudinalement, et en traitant la section par de l'eau iodée, j'ai obtenu, dans les tubercules jeunes, une coloration bleue très foncée, indiquant la présence d'une notable quantité d'amidon. Ces mêmes tubercules ne contenaient pas de sucre réducteur, mais du saccharose dans la proportion de 0gr364 pour 100 grammes d'organe frais.
Un lot de tubercules d'Arum récoltés au mois de juillet m'a fourni 225 grammes de tubercules jeunes, et 25 grammes seulement de tubercules vieux, ces derniers complètement vidés. Un simple essai des tubercules jeunes à l'eau iodée a donné lieu à une coloration moins intense qu'au mois de mars ; celte différence de coloration permet de conclure, sans autre opération, à la présence d'une quantité plus faible d'amidon. Le dosage des sucres m'a donné les résultats suivants :
Sucre réducteur........ 0gr447 pour 100 grammes d'organe frais.
Saccharose 0gr812 — —
Le sucre de canne a donc plus que doublé depuis le mois de mars, et, en même temps, diminuait l'amidon et apparaissait le sucre réducteur.
Considérons maintenant ce que sont devenus les tubercules d'Arum au mois de mars de l'année suivante, époque où la vie végétative recommence, et où la plante utilise les réserves précédemment emmagasinées : ce sont les tubercules anciens que nous avons décrits plus haut, tubercules que nous avons vus se vider à partir de l'extrémité opposée à la jeune plante. Essayés à l'eau iodée, ils se colorent en bleu intense dans leur partie ferme, et en rougeâtre ou jaunâtre dans la partie flasque, où l'amidon est déjà transformé en dextrine et sucre réducteur assimilable. J'ai dosé le sucre réducteur et le saccharose comme précédemment, et j'ai trouvé les proportions suivantes :
Sucre réducteur 1gr 082 pour 100 grammes d'organe frais.
Saccharose 0gr'639 — —
Ce qu'il faut retenir de ces expériences, où, malheureusement, je n'ai pas dosé les proportions d'amidon, c'est que le saccharose est mis en réserve du mois de mars au mois de juillet de la première année dans des tubercules destinés à nourrir la plante l'année suivante. Il est consommé au mois de mars de la deuxième année, époque de reprise de la végétation.
B) Expériences faites avec l'Eryngium campestre L. — Les,organes souterrains qui viennent de nous servir de sujet d'étude, en ce qui concerne les variations et métamorphoses des réserves sucrées et amyla-
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cées, sont des tubercules. On peut se demander si l'étude des phénomènes et échanges nutritifs dans des racines moins différenciées, moins spécialement adaptées à la fonction d'organes de réserve, conduirait aux mêmes conclusions. C'est pour résoudre cette question que je me suis adressé à une racine de structure typique, une racine pivotante, où d'ailleurs le saccharose existe en quantité notable. Cette racine est celle du Panicaut, ou Chardon-Roland, Eryngium campestre L., plante vivace de la famille des Ombellifères.
Le Panicaut a des racines longues et très épaisses ; elles se composent d'une écorce spongieuse, assez développée, d'un liber lacuneux, et d'un bois à vaisseaux larges, séparés par des cellules à parois minces, et sillonné par des rayons médullaires étroits; enfin, au centre, on remarque une moelle peu volumineuse. La recherche des sucres opérée sur un lot de racines récoltées le 9 août, m'a donné les résultats suivants :
Sucre réducteur 0.
Saccharose 4gr954 pour 100 grammes d'organe frais.
Un deuxième lot de racines d'Eryngium, récoltées le 26 septembre, traité de même, a fourni les résultats suivants :
Sucre réducteur 0.
Saccharose 3sr652 pour 100 grammes d'organe frais.
Si l'on compare ces deux séries de résultats, on constate que la quantité de saccharose s'est abaissée, du mois d'août au mois de septembre, de 4gr95 à 3gr65. C'est précisément l'époque de floraison de l' Eryngium, période de vie très active, pendant laquelle la plante a dû utiliser une partie du saccharose accumulé dans sa racine, pour en transporter peut-être les éléments vers les fleurs et les fruits, qui, vraisemblablement, renferment du saccharose, élément rencontré déjà dans plusieurs fruits d'Ombellifères.
C) Expériences faites avec la Valériane. — La Valériane végète de la façon suivante : un jeune individu, provenant d'une graine ou d'un stolon, passe une première année à émettre des racines et pousser une rosette de feuilles, puis donne, la deuxième année, tige et fleurs, en même temps qu'il émet des stolons terminés par une rosette de feuilles; de sorte que, si la plante peut être considérée comme vivace, l'individu n'est que bisannuel, c'est-à-dire qu'une racine de Valériane n'a comme durée d'existence que deux ans et ne porte qu'une seule fois tige et fleurs.
Un premier essai, portant sur des racines de Valériane de première année, récoltées au mois d'octobre, donc sur des racines n'ayant pas encore donné naissance à une plante développée a abouti aux résultats suivants :
Sucre réducteur 0gr769 pour 100 grammes d'organe frais.
Saccharose 0gr693 — —
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Reprenant cette étude sur des racines de Valériane de seconde année, récoltées le 28 juillet, c'est-à-dire pendant la floraison, j'ai obtenu les résultats suivants :
Sucre réducteur 0gr681 pour 100 grammes d'organe frais.
Saccharose 0gr301 — —
Pour terminer, je me suis adressé à des racines de Valériane ayant achevé leur évolution, et qui, par conséquent, devaient avoir épuisé leurs réserves. Ces racines, récoltées le 10 octobre, m'ont donné les résultats suivants :
Sucre réducteur 0gr46 pour 100 grammes d'organe frais.
Saccharose 0gr052 — —
Le saccharose a donc été peu à peu consommé pendant la période de végétation de la deuxième année de la plante. Il est très probable qu'il est utilisé en entier, non pas tant par la formation de fleurs et de fruits, mais plutôt par la création de nouveaux individus par les stolons.
D) Expériences faites avec le Verbascum Thapsus L. — Je me suis adressé au Verbascum Thapsus L. (Scrofulariacées-Verbascées) comme type de plante bisannuelle, quoiqu'au fond, il n'y ait pas grande différence entre le mode de végétation du Verbascum, nettement bisannuel, et celui de la Valériane. La seule différence consiste, chez la Valériane, dans l'émission de stolons avant la mort de la plante.
J'ai d'abord opéré sur des racines récollées le 29 avril, c'est-à-dire au moment où la lige florifère commence à se développer (début de la deuxième année). Les essais ont porté séparément sur l'écorce et le cylindre central. A cette époque, l'écorce est assez développée ; son diamètre représente environ les deux tiers de celui de la racine. J'ai trouvé les résultats suivants :
Ecorce fraîche..
Sucre réducteur.... Ogr 217 pr 100 grammes. Saccharose 0gr697 —
Cylindre central frais
Sucre réducteur 0gr247 —
Saccharose 0gr729 —
Etant donné qu'un même lot de racines m'a fourni 110 grammes de cylindre central et 225 grammes d'écorce, un simple calcul me permet d'établir pour l'ensemble de la racine les proportions suivantes :
Sucre réducteur initial pour 100 grammes 0gr226
Saccharose pour 100 grammes 0gr706
Au mois de décembre suivant, ces mêmes racines arrivent au terme de leur existence. La plante étant bisannuelle, la tige meurt, puis la racine ; le végétal, ayant produit les graines, s'éteint complètement. La date de celte mort peut vraisemblablement varier de quelques jours d'une année à l'autre. Très rapidement, en quelques jours, des racines qui présentaient tous les caractères de racines vivantes, meurent et se
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décomposent; en moins de dix jours, on ne trouve plus en arrachant les vieilles tiges sèches de Verbascum, que les squelettes ligneux du cylindre central, avec, par places, quelques lambeaux noirs de tissu cortical pourri.
Une récolte faite le 24 décembre m'a encore fourni un total de 200 grammes de racines intactes, en bon état, que je séparai en 110 grammes d'écorce d'une part, et 90 grammes de cylindre central d'autre part. ! L'écorce ne représente plus qu'environ la moitié du poids total, au lieu des deux tiers qu'elle représentait au mois d'avril, soit que l'écorce se soit en partie épuisée, soit que le cylindre central ait pris un plus grand développement à mesure que la tige s'élevant nécessitait une fixation plus solide au sol. Les essais m'ont conduit aux résultats suivants :
Ecorce fraîche..
Sucre réducteur.... 0gr856 pr 100 grammes. Saccharose 0gr325 —
Cylindre central frais
Sucre réducteur.... 0gr249 —
Saccharose 0gr218 —
Donc, pour l'ensemble de la racine, en tenant compte des proportions relatives d'écorce et de cylindre central, on arrive aux résultats, suivants :
Sucre réducteur initial pour 100 gramme de racine 0gr582
Saccharose 0gr276
Lorsque l'on compare ces résultats avec ceux obtenus au mois d'avril, on observe une forte diminution du saccharose, en même temps qu'une augmentation sensible du sucre réducteur. La plante a donc consommé ; le saccharose nécessaire à son développement, après l'avoir transformé en sucre réducteur assimilable, dont une partie, non utilisée par le végétal, est restée dans l'organe de réserve épuisé. Si toutes les réserves de saccharose n'ont pas été utilisées comme dans la Valériane, c'est probablement parce que le Verbascum n'a pas, comme la Valériane, la faculté d'émettre des stolons avant sa mort, stolons qui se produisent sans doute', tant que la plante contient encore assez de saccharose (et aussi d'autres réserves) pour pouvoir les produire.
Le dosage du saccharose et du sucre réducteur séparément dans l'écorce et le cylindre central nous permet de constater une particularité que je veux seulement mentionner sans prétendre lui donner une explication exempte de toute critique. Dans les deux parties de la racine, le saccharose a subi d'avril à décembre une diminution importante (de 0,697 à 0,325 p. 100 pour l'écorce; de 0,729 à 0,218 p. 100 pour le cylindre central). La diminution du saccharose dans l'écorce est accompagnée d'une augmentation notable du sucre réducteur (de 0,217 à 0,856 p. 100) ; au contraire, dans le cylindre central, si le saccharose a diminué, les proportions de sucre réducteur sont restées à peu près les
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mêmes (0,247 et 0,249 p. 100). Les produits de digestion du saccharose du cylindre central ont donc été ou bien utilisés directement, ou bien transportés dans l'écorce pour être de là transmis, par l'intermédiaire du liber, aux parties en voie de croissance.
Ces diverses expériences montrent toutes que la plante accumule du sucre de canne dans ses parties souterraines, lorsqu'elle prévoit qu'elle en aura besoin. Ces réserves dépassent même dans certains cas la quantité nécessaire à sa consommation, puisque l'on retrouve encore du saccharose non utilisé dans les racines de deuxième année du Verbascum Thapsus, racines qui, arrivées au terme de leur vie, n'ont aucune raison de posséder encore des matières de réserve. Peut-être y a-t-il lieu de rapprocher de ce fait l'accumulation du sucre dans les fruits, par exemple dans la pomme, la poire, la fraise, la framboise (BUIGNET), dans la pulpe du fruit d'Aucuba (BOURQUELOT et HÉRISSEY), sucre qui ne paraît pas avoir ici d'importance bien réelle pour la conservation ou la propagation de l'espèce (1). L'augmentation du sucre réducteur alors que diminue le saccharose a pu être constatée au cours de ces essais, et semble bien prouver que le saccharose est puisé dans les réserves pour les besoins de la plante, non pas en nature, mais après hydrolyse préalable, hydrolyse qui se fait au sein même de l'organe de réserve, fait qui nous a déjà été révélé pour l'amidon par un simple examen, après coloration à l'eau iodée, des tubercules d'Arum.
REVUES, ANALYSES .
ET
EXTRAITS DES PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES
Parthénogenèse chez les phanérogames. — D'après le compte rendu d'une conférence de M. le professeur KIRCHNER, à Hohenheim, compte rendu paru dans le Sudd. Apoth. Zeitg. (1904, p. 739), la parthénogenèse chez les phanérogames serait un fait plus commun qu'on ne le pense en général. On appelle parthénogenèse la fructification sans fécondation. Dans le Bégonia dioica et la Concombre, il arrive que sans aucune fécondation par le pollen, les fruits se développent, et renferment des graines capables de germer. L'Antennaria alpina, les Alche(1)
Alche(1) moins qu'on n'y veuille voir soit un appât pour les oiseaux, qui, se nourrissant des fruits, contribuent ainsi à la dissémination des graines, soit un élément favorable au développement des bactéries ou microorganismes qui, désagrégeant le fruit, permettent à la graine de germer.
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milla alpina et pubescens sont dans le même cas. Des recherches portant sur un certain nombre de plantes ont montré que plusieurs plantes se reproduisaient presque normalement par parthénogenèse.
En particulier, presque tous les Taraxacum et la plupart des Hieracium sont dans ce cas. Ces plantes, récoltées quelques semaines avant la floraison, transportées en serre, et cultivées en ayant soin d'entourer leurs boutons floraux d'une gaze très fine, après avoir enlevé les étamines, ont produit des graines capables de germer. L'expérience a été répétée ainsi : on choisit des plantes à capitules encore fermés ; au moyen d'un scalpel très tranchant, on élimine par une coupe transversale les parties supérieures des fleurs, c'est-à-dire la partie supérieure de la corolle, les étamines, le style. L'extrémité de l'aigrette se trouve aussi coupée. Après la floraison, les ovaires grossissent et se transforment en fruits normaux : un examen microscopique du gynécée montre que tout y est normal (sauf quelques exceptions, on y rencontre les formations normales, oosphère, synergides, antipodes). A l'exception de quelques cas où intervint l'influence funeste des fourmis, de la pluie, l'émission de latex, on put constater au bout de quelque temps la formation d'akènes normaux à aigrette tronquée par l'opération subie, et dont les graines germaient normalement, et produisaient des plantes robustes, ne différant aucunement des plantes de même espèce que l'on rencontre dans la nature.
La petite Chrysomèle bleue de l'osier, par M. L. DANGUY (1). — Les oseraies de la Loire déjà sérieusement éprouvées il y a vingtcinq ans, sont de nouveau attaquées par une petite chrysomèle (Phyllodecta, ou Phratora vulgatissima), communément appelée bleu de l'osier. Elle laisse des traces visibles de son passage en rongeant les feuilles et arrêtant ainsi l'allongement des rameaux de l'osier.
Les bleus passent l'hiver à l'état parfait sous les rugosités de l'écorce, dans les vieux murs, ..., et se rendent dans les oseraies au réveil de la végétation. Ils rongent les feuilles en respectant celles du sommet, détruisant le parenchyne sans toucher aux nervures. Peu actifs du soir au matin, vers le milieu du jour, ils volent au-dessus des oseraies, et se transportent assez loin dans les oseraies encore indemnes. L'accouplement se produit peu après l'apparition de l'insecte, et la ponte commence de suite pour se poursuivre pendant longtemps, de telle sorte qu'on trouve à la fois des insectes parfaits, des insectes accouplés, des oeufs et des larves.
Les oeufs sont déposés à la face inférieure des feuilles par plaques, comprenant un nombre variable d'oeufs (de quelques-uns, à vingt-cinq
(1) C. R. Assoc. fr. p. avanc. des sc. Grenoble, 1904. D'après Bull. Soc. sc. nat. Ouest, Fr„ t. V, p. 23,1905.
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et plus). Ceux-ci sont oblongs, de moins de 1 millimètre de longueur, de couleur blond opalin. Ils éclosent au bout de trois à dix jours. Les larves atteignent, à leur complet développement, une longueur de 1 centimètre. Leur période de vie active varie de vingt-cinq à trente jours, pendant lesquels elles causent des dégâts considérables. La nymphose, qui s'opère en terre, demande douze jours environ. Dès le milieu de juillet, il existe donc une nouvelle génération de bleus adultes, qui, de nouveau, s'accouplent et pondent.
Comme on trouve à la fois des larves et des insectes parfaits plus résistants, la destruction est plus difficile que quand il s'agit uniquement de larves. Des essais ont pourtant montré que la destruction de l'insecte adulte peut se faire par pulvérisation de jus de tabac dilué à 2 ou 3 0/0, sans inconvénient pour le végétal, à condition de ne pas appliquer le traitement dans le milieu du jour.
L'auteur emploie :
Jus de tabac titré 2-3 litres.
Cristaux de soude 200 grammes.
Savon noir 1 kilogramme.
Alcool dénaturé 1 litre.
Eau 100 litres.
Un procédé efficace consiste à répandre à la main de la chaux vive en poudre, puis à pulvériser sur le tout la solution précédente, mais contenant seulement 1 0/0 de jus de tabac.
Le Pissode du sapin dans les Vosges, par M. HENRY (1). — Cet insecte, qui n'a pas encore été signalé comme dangereux pour les sapinières françaises, nous arrive de l'Est, et vient de commettre des dégâts assez graves aux environs de Baccarat et de Saint-Dié. C'est un charançon, le Pissodes picea, qui vit presque exclusivement sur le sapin (Abies peclinata) et plus rarement sur l'épicéa (Picea excélsa). Voisin du Pissodes notatus du pin, il en diffère par sa taille plus forte (8-10 millimètres). Brun, recouvert en dessus d'écaillés brunes et jaunes, il a les élytres munies de lignes parallèles marquées par de fortes impressions quadrangulaires, et portant sur leur moitié postérieure une large bande transversale jaune.
L'insecte parfait paraît en juin-juillet, quelquefois plus tôt. Il pond aussi bien sur les perches que sur les vieux arbres, mais préfère les sapins dominés, chaudronnés ou à végétation languissante; il s'installe aussi sur les souches fraîches et les chablis, à condition que ce matériel soit frais et sous écorce. D'ordinaire le tronc seul des arbres est attaqué, de préférence immédiatement au-dessous du verticille inférieur. La
(1) Bull, séances Soc. sc. Nancy, t. VI, p. 19,1905.
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face interne de l'écorce présente un lacis de galeries s'irradiant irrégulièrement autour d'un centre, principalement dans le sens longitudinal, jusque sur 50 ou 60 centimètres de longueur. Ces galeries sinueuses, larges au début de 1/4 de millimètre, atteignent bientôt jusqu'à 5 millimètres et se terminent par une chambre de nymphose elliptique, garnie d'un couche de fibres déchiquetées.
Si l'insecte ne s'attaquait qu'aux arbres languissants ou cassés, le mal serait assez peu important, mais bien que préférant les arbres maladifs, il peut être forcé, par suite de pullulation, de s'attaquer aux arbres sains.
Chaque fois que l'on verra dépérir vite et se décortiquer par le bas des sapins de cinquante à cent cinquante ans, dominés, ou chaudronnés, ou penchés par le vent, on pourra incriminer le pissode. L'examen de plaques d'écorce à différentes hauteurs confirmera le diagnostic.
Moyens préventifs. — Ils consistent, autant que faire se peut, à enlever au plus vite les sapins dominés, chaudronnés, ou ébranlés par le vent.
Moyens destructifs. — Pendant l'hiver, reconnaître les arbres attaqués (teinte maladive des feuilles, et ocorce se détachant par plaques dans le bas). Avant juin, on abattra ces arbres, qui sont destinés à périr; on les écorcera, on brûlera les écorces et les larves ou nymphes qu'elles renferment. Il faudra écorcer aussi les souches des sapins brisés ou exploités.
Enfin, au mois de juin-juillet, on pourra disposer des tronces fraîches de sapin sans valeur, où viendront pondre les femelles; en hiver ou au printemps, ou incinérera les écorces.
Le pissode a des ennemis parmi les ichneumonides et les oiseaux; le pic épeiche principalement (Picus major) leur fait une guerre acharnée.
Sur l'analyse capillaire. — M. Friedrich GOPPELSROEDER a entrepris, depuis 1861, toute une longue suite de recherches et d'expériences sur ce qu'il a nommé analyse capillaire. Il n'entre pas dans le cadre de cette revue d'exposer en détail les recherches de l'auteur (1) ; mais à l'occasion d'un deuxième mémoire exposant les travaux récents (2) de GOPPELSROEDER, il nous semble intéressant de faire connaître le principe de sa méthode et quelques-uns des résultats qu'il a obtenus.
Si l'on suspend, au-dessus d'un liquide, ou de solutions de substances solides ou liquides, de manière que la partie inférieure plonge de 3 à 4 centimètres dans le liquide, des substances capillaires diverses, tissus de laine, soie, coton, papier parchemitié, et surtout papier à filtrer très
(1) Ces recherches ont paru dans les Verhandl. der Naiurforsch. Ges. %. Basel, t. XIV, 1901, 545 pages de texte, 59 planches.
(2) Ibid., t. XVII, 1904,198 pages de texte, 142 planches.
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fin, très homogène, très pur (celui qui est employé dans les analyses chimiques les plus délicates), les liquides ou les substances dissoutes s'y élèvent à des hauteurs différentes. Au bout de vingt-quatre heures, la hauteur atteinte est la hauteur maxima. Si l'on a affaire à un mélange de plusieurs liquides miscibles, ou à une solution de plusieurs substances, chaque substance atteint dans la bande de papier son niveau capillaire propre, de sorte que les diverses substances forment sur la bande des zones distinctes. Si l'on enlève séparément aux différentes zones du papier, grâce à des dissolvants appropriés, les substances qu'elles ont absorbées, un deuxième essai capillaire permettra une séparation plus complète; et ainsi, par dissolutions et capillarisations répétées, on pourra arriver à séparer nettement l'une de l'autre une douzaine de substances mélangées primitivement; on pourra les caractériser soit spectroscopiquement, ou par quelque autre propriété physique, soit par réactions microscopiques ou essais chimiques. Pour les substances colorées, la séparation est déjà perceptible à l'oeil; il n'en est plus de même pour les substances incolores ; mais à l'aide de réactifs, on peut la mettre en évidence, souvent par des réactions colorées.
Les corps se comportent de façon différente : les uns ont un grand pouvoir d'ascension capillaire, et un faible pouvoir de fixation (d'absorption) ; chez les autres, les propriétés sont tout opposées. Il y a des corps qui s'élèvent dans le papier à filtrer tout en haut, aussi haut que le liquide, et qui y forment une zone terminale supérieure, plus ou moins étroite. D'autres ne s'élèvent que jusqu'à une certaine hauteur au-dessus de la zone d'immersion, c'est-à-dire au-dessus de la surface du liquide, formant à des hauteurs plus ou moins grandes, des zones plus ou moins étendues. D'autres encore ne peuvent s'élever au-dessus de la zone d'immersion, mais atteignent la partie supérieure de cette zone, et forment aux limites de cette zone, c'est-à-dire au niveau de la surface du liquide une étroite ligne ou bande tranchant par sa couleur, ou décelable par les réactifs. D'autres subtances enfin n'ont aucun pouvoir d'ascension capillaire et restent dans la partie immergée ; ce sont des corps qui possèdent un grand pouvoir de fixation vis-à-vis de la substance à structure capillaire employée.
Si l'on imprègne au préalable le papier à filtrer avec certaines substances, le pouvoir d'ascension capillaire des substances en solution peut être diminué, et le pouvoir de fixation augmenté; et après l'essai, la bande de papier présentera un tout autre aspect. Des substances colorées, par exemple, au lieu de s'élever très haut, resteront dans les zones inférieures, ou, au lieu de former de larges zones de couleur pâle, se concentreront en zones étroites de couleur intense.
En des endroits divers du papier à filtrer, il peut arriver que, soit à la suite de modifications chimiques, soit par suite du pouvoir de fixation, ou simplement mécaniquement, des corps se séparent à l'état
amorphe ou cristallisé, ce qui a souvent lieu dans la zone d'immersion.
On comprend qu'on puisse tirer parti de ces propriétés pour l'analyse.
Peu de chercheurs ont envisagé à ce point de vue l'étude des phénomènes de capillarité. Un des premiers qui ait remarqué la constance des effets capillaires pour les mêmes substances est RUNGE. Celui-ci, dans un ouvrage intitulé « der Bildungsbetrieb der Stoffe ; Veranschaulicht in selbständig gewachsenen Bildern », indique la manière de produire des dessins décoratifs en faisant tomber des gouttes de solutions salines diverses sur du papier à filtrer. Les figures produites par suite des réactions des sels l'un sur l'autre, sont très variées, mais sont toujours identiques si l'essai est conduit de la même façon. Un des exemples qu'il cite, consiste à faire tomber sur du papier à filtrer imbibé de sulfate de cuivre, et bien sec, des gouttes d'une solution de phosphate d'amoniaque, puis, après dessication, des gouttes de ferrocyanure de potassium.
SCHOENBEIN, en faisant ses recherches sur l'ozone, eut l'occasion d'observer les phénomènes capillaires dans la préparation de ses papiersréactifs au gaïac, ou à l'empois ioduré. Il eut l'idée d'étudier plus attentivement les manifestations de cette force, et fit des expériences méthodiques sur des solutions acides, basiques, salines, etc. Il faisait plonger de 3 millimètres dans le liquide une bande de papier à filtrer de 24 centimètres sur 3 centimètres, et la laissait jusqu'à ce que le liquide fûtmonté de 3 centimètres. Il recherchait quelle hauteur avait atteint la substance en solution. Voici ses principaux résultats :
1° Solution de potasse à 1 p. 100. Le papier employé était au curcuma, ou au tournesol. Les 3/10 supérieurs de la zone mouillée étaient inaltérés; les 7/10 inférieurs étaient seuls colorés par la potasse;
2° Acide sulfurique, 1 p. 100 ; eau, 2/10 ; acide, 8/10 ;
3° Tannin, 1 p. 100 ; eau, 7/10 ; tannin, 3/10 ;
4° Acide pyrogallique, 1 p. 100 ; eau, 2/3 ; pyrogallol, 1/3 ;
5° Perchlorure de fer, 1 p. 100 ; eau, 1/2 ; perchlorure, 1/2 ;
6° Solution sulfurique d'indigo ; indigo, 1/2 ; acide, 3/5 ; eau, 2/5 ;
7° Teinture de tournesol bleue; bleu, 11/12 ; faiblement violet, 1/12.
SCHOENBEIN termine sa communication (1) par ces mots : Quoique incomplets, les résultats obtenus ont quelque valeur, et peuvent rendre des services au chimiste en tant que moyens d'analyse qualitative.
C'est cette idée qui séduisit Goppelsroeder. Déjà en 1861, à la Société industrielle de Mulhouse, il fit une communication « sur une méthode nouvelle propre à déterminer la nature d'un mélange de principes colorants ». Dès cette époque, il remarque le haut pouvoir ascensif de l'acide picrique, qui permet de le mettre en évidence dans des mélanges tels que acide picrique et curcumine, acide picrique et bleu d'indigo, acide picrique
(1) Verhandl. der Naturforsch. Ges. z. Basel, 1861, pages 249, 255.
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et murexide. Dans l'azuline du commerce, cette méthode lui permet de séparer une matière colorante étrangère, rose.
Depuis, ses recherches se sont multipliées. Etudiant les propriétés des différents milieux capillaires, tels que étoffes de laine, soie, coton, lin, papier, etc., il a constaté que suivant la nature des colorants, et suivant leur affinité diverse pour telle ou telle fibre, la manifestation des phénomènes capillaires se traduit de façon variable, quant à la hauteur atteinte, la largeur des zones colorées, l'intensité de la coloration. Si les fibres végétales sont mordancées, ou si elles sont animalisées par l'albumine, la hauteur qu'y atteignent les colorants est comparable à celle qu'ils atteignent dans les étoffes de fibre animale (soie, laine).
Les dissolvants à employer doivent être appropriés à la nature des substances ; de plus, ils doivent être d'une pureté parfaite. Il n'est pas rare qu'avec l'eau distillée on obtienne une légère bordure ocre, ou jaune, de 1 millimètre à 1 millimètre 1/2, due, soit à des matières organiques, soit à des traces de fer (celui-ci facile à mettre en évidence par le ferrocyanure et l'acide chlorhydrique très dilué). On ne saurait trop insister sur l'essai préalable des dissolvants par la méthode capillaire elle-même.
Un agent qui a beaucoup d'influence sur la hauteur d'ascension des diverses substances, c'est la température. En général, les substances s'élèvent d'autant plus haut que la température est plus basse. D'autre part, dans le vide, l'ascension capillaire est également plus considérable. Il en résulte qu'en opérant dans le vide, on peut obtenir des zones plus étendues, de couleurs plus nettement différenciées. Pour obtenir des zones bien nettement colorées, il ne faut pas opérer sur des solutions trop concentrées ; des solutions diluées donnent des zones de couleur plus nette.
La durée des essais doit être de vingt-quatre heures, temps au bout duquel les substances en solution ont atteint leur niveau maximum.
La sensibilité du procédé est extrême. Pour la fuchsine, une teneur de 0mgr000018 par centimètre cube donne déjà sur papier à filtre une coloration rose à peine perceptible; avec 0mgr000579 la couleur est très nette. Pour l'éosine, une solution aqueuse à 0mgr 000034 par centimètre cube colore en rose très pâle la partie supérieure du papier à filtrer. Pour le bleu de méthylène, 0mgr000000025 par centimètre cube, la couleur bleue est à peine visible sur papier ; avec 0mgr0018, le bleu est très net.
Nous ne pouvons citer ici tous les essais de l'auteur ; cela nous entraînerait trop loin ; voici cependant quelques-uns des faits principaux qu'il a observés :
Pour la potasse caustique, jusqu'à une certaine dilution, l'ascension de la potasse est la même que celle de l'eau ; si la dilution est plus con sidérable, la potasse est en retard sur l'eau, et d'autant plus que la dilu-
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tion est plus forte. L'ammoniaque, par contre, ainsi que l'acide chlorhydrique, l'acide sulfurique, les sels métalliques, atteignent la même hauteur que l'eau.
Les sels métalliques ne sont pas dissociés ; mais les sels d'ammoniaque subissent une légère dissociation, le papier à filtrer imbibé par capillarité se colorant en violet-rouge par le tournesol; les sels d'aniline et homologues sont également dissociés.
Des essais faits avec l'eau, le vin, la bière, ont démontré la facilité de découvrir la présence de fer dans les eaux, et d'acide salicylique dans les boissons. Pour le lait, des expériences ne semblent pas permettre d'établir un rapport précis entre les hauteurs d'ascension et le degré de dilution du lait; d'une façon générale, l'ascension est d'autant plus forte que le lait contient plus d'eau; mais, d'autre part, le lait bouilli monte plus que le lait non bouilli.
La capillarisation des solutions permet d'étudier plus facilement les pigments végétaux (pigments des feuilles ou des fleurs). C'est ainsi que en soumettait à l'analyse capillaire l'extrait alcoolique de feuilles, l'auteur a pu isoler la chlorophylle (vraie), la xanthophylle et l'acide phyllocyanique (pigment des feuilles brunies). Les spectres de ces substances peuvent être observés soit dans leurs solutions, soit plus simplement à travers le papier même, rendu transparent par l'essence de Wintergreen.
Une question qui se rattache à celle de l'analyse capillaire est l'ascension des substances solubles dans les plantes vivantes ; elle se complique de phénomènes physiologiques. En général, cependant, le pouvoir ascensif est de même ordre, pour les différentes substances, dans ces milieux vivants que dans les milieux morts.
Dans le deuxième mémoire de Goppelsroeder, l'auteur aborde plus à fond l'analyse capillaire appliquée à l'urine; il expose une multitude de faits, dont les conclusions sont encore entourées d'une sorte de brume. Est-il possible, dit-il, d'obtenir par l'analyse capillaire la séparation des substances qui composent l'urine, plus rapidement que par l'analyse chimique; est-il possible de séparer celles de ces substances qui n'existent, qu'à l'état de traces et échappent plus ou moins à de longues opérations chimiques. Ce sont des questions auxquelles aura à répondre le chercheur ; les travaux exposés par l'auteur, au cas où ils n'auraient pas d'utilité pratique, ont leur utilité en tant qu'élude; et le chercheur, qui reste toute sa vie un studiosus, est récompensé de ses efforts par la satisfaction que lui donne cette étude, et par celle d'avoir ouvert une nouvelle voie à ceux qui continueront ses recherches.
De nombreuses expériences ont été faites sur l'étude, par l'analyse capillaire de la tinction vitale ; l'auteur étudie ainsi l'absorption graduelle, par le cyprin doré, de substances colorées dissoutes dans l'eau
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où il vit, et découvre toute une foule de questions dont plusieurs sont du plus haut intérêt au point de vue physiologique.
On s'imagine difficilement la multitude des côtés sous lesquels on peut envisager les faits observés ; mais la lecture rapide de ces mémoires suffit à montrer qu'il y a bien des faits naturels à étudier et à expliquer et qu'ainsi nous sommes loin de la faillite de la science dont on a tant parlé. L'observation des phénomènes naturels fait faire aux connaissances humaines une série de découvertes souvent fortuites, dont l'étude raisonnée conduit non pas tant à l'explication absolue qu'à la découverte de nouveaux problèmes à résoudre. Dans la recherche des causes premières, dans l'élude des forces naturelles, on est amené à gravir des hauteurs successives du sommet desquelles on découvre non pas toujours un vaste horizon, mais de nouveaux sommets à franchir. L'oeuvre patiente de Goppelsroeder a pour effet de nous signaler une de ces régions inconnues comparables à celles qui maculaient autrefois dans les cartes géographiques le centre de l'Asie ou de l'Afrique, et qui ne nous deviennent connues que par les efforts surhumains d'intrépides explorateurs.
Conditions que doivent remplir, au point de vue de l'hygiène, les eaux issues de terrains calcaires. — Nous empruntons textuellement le passage suivant à un mémoire de M. le professeur E. FOCRNIER, de Besançon (1) :
1° Les terrains calcaires sont susceptibles, dans certaines conditions, de fournir des eaux excellentes; pour cela, il faut et il suffit que le bassin d'alimentation des eaux issues de ces terrains soit entièrement boisé, inculte et inhabité, et qu'il ne comprenne ni gouffres, ni points d'absorption d'eaux superficielles.
2° La filtration ne peut exister dans les terrains calcaires que dans des cas tout à fait exceptionnels, par exemple, dans le cas où toutes les fissures du calcaire sont comblées par des terrains filtrants. Il ne faut donc pas compter sur une épuration sérieuse des eaux dans leur parcours dans le calcaire, quelque long que puisse être ce parcours.
3° Les eaux des terrains calcaires, troublées par les argiles de décalcification lors des crues, subissent, par décantation, une épuration partielle, parce qu'un certain nombre de bactéries se précipitent au fond avec ces argiles dans les cavités stagnantes. Mais cette épuration par décantation est toujours très incomplète et les boues de décantation deviennent une cause d'aggravation de la contamination lorsqu'elles sont remises en circulation par les crues.
(1) Recherches spéléologique dans la chaîne du Jura (Spelunca, t. V, n° 40).
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4° Il faut donc se montrer beaucoup plus circonspect dans l'admission pour l'alimentation des eaux issues du calcaire que pour les eaux issues d'une nappe constituée par des terrains filtrants, et la moindre cause de contamination dans le bassin alimentaire doit suffire pour les faire rejeter. Il en résulte aussi que, lorsqu'une eau issue du calcaire a été admise, on ne doit, sous aucun prétexte, laisser établir dans son bassin la moindre modification (construction de maison, défrichement d'une région boisée, etc.) capable d'apporter une cause de contamination * si faible puisse-t-elle paraître. Ce bassin doit donc être l'objet d'une surveillance incessante.
5° Quand une source issue du calcaire comprend dans son bassin d'alimentation des gouffres, bêtoires, entonnoirs, pertes de ruisseaux, et des villages, toutes les mesures que l'on peut prendre pour tenter son amélioration sont illusoires, et l'usage de telles sources doit être rigoureusement prohibé.
6° Il n'existe qu'exceptionnellement dans les calcaires des nappes continues homogènes : parfois la fissuration est assez grande pour permettre la constitution d'une nappe discontinue; plus fréquemment-encore, comme l'a dit excellemment M. Martel, les eaux circulent dans des galeries comparables à celles des égouts d'une ville.
Nous avons proposé de réserver le nom de sources vraies à celles qui sont issues d'une nappe homogène continue, de donner le nom d'exsurgences à celles issues d'une nappe discontinue de fissuration, et de conserver celui de résurgences adopté depuis longtemps par M. Martel, aux eaux d'origine superficielle ayant circulé, avant d'arriver au jour, dans un réseau plus ou moins complexe de galeries souterraines.
Le bon sens le plus élémentaire exige que l'on conserve soigneusement la distinction entre les résurgences et les sources, sans quoi il n'y aurait plus de raison pour ne pas qualifier d'eau de source une eau prise à même dans un cours d'eau superficiel quelconque, attendu qu'au point de vue de la destruction des bactéries les cours d'eau superficiels, grâce à la lumière et à l'aération, sont même dans des conditions bien meilleures que les cours d'eau souterrains.
7° Quand on a le choix entre des eaux placées dans les mêmes conditions au point de vue de leur bassin alimentaire et issues les unes de terrains calcaires, les autres de terrains filtrants, il faut, sans hésitation, choisir ces dernières.
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LE CONGRÈS INTERNATIONAL DE BOTANIQUE
Session de Vienne, 12-18 juin 190B PAR M. HENRI HUA
Deuxième session d'une série régulière de Congrès décidée et inaugurée à Paris en 1900, le Congrès international de Botanique tenu à Vienne, du 12 au 18 juin 1905, affirma de la part des Botanistes de tous pays la préoccupation de rester en relations suivies pour le règlement des questions d'intérêt général. Les organisateurs et les membres du Congrès de Paris avaient donc eu raison de penser qu'à l'avenir ces assises scientifiques ne devaient plus se tenir au hasard de telle ou telle circonstance particulière : Exposition universelle, comme à Paris en 1867, 1878, 1889, 1900 ; centenaire de Christophe Colomb, comme à Gênes en 1892; mais qu'elles devaient être la manifestation d'une vie indépendante, jouissant de son activité propre.
Le grand nombre et la qualité des Botanistes du monde entier inscrits au nombre de plus de cinq cent cinquante, dont près de quatre cent cinquante vinrent à Vienne, a montré d'une éclatante façon que le Congrès est par lui seul une attraction suffisante pour ses adhérents. Il semble même avantageux au point de vue des résultats positifs que l'attention ne soit pas dispersée sur des objets étrangers à la science, motif de la réunion.
Pour ce qui est du Congrès de Vienne, l'intérêt des questions mises en discussion, l'attrait du programme préparé par le Comité local, justifièrent l'empressement de ceux qui s'y rendirent. L'attention accordée par les pouvoirs publics à cette manifestation scientifique, en Autriche et dans les principales nations représentées au Congrès (1), fut une haute satisfaction et un précieux encouragement pour ses organisateurs.
Les travaux du Congrès seront exposés en détail dans le compte rendu
(1) Voici la liste des membres chargés de délégations officielles : Allemagne : MM. Engler (Berlin); Focke (Brème); Goebel (Munich); Zacharias (Hambourg). Belgique : M. Durand (Bruxelles). Chili : M. Jobow (Valparaiso). Etat indépendant du Congo : M. de Wildeman (Bruxelles). Danemarck : M. Warming (Copenhague). Espagne : M. Reyer y Prosper. Etats- Unis : M. J. Arthur (Lafayelte). France : MM. Flahault (Montpellier); Henri Hua, Perrot (Paris). Eongrie : MM. Linhart, Macgocsy-Dietz (Budapesth). Nicaragua : comte Matzenau. Pays-Bas : MM. Goethart, Lolzy (Leyde). Russie : A. de Janczewcki. Suède : M. Nordstedt (Lund). Suisse : MM. Schinz, Schroeter (Zurich).
Beaucoup d'autres nations étaient représentées, sans délégations officielles : ainsi la République Argentine, la Bulgarie, la Grande Bretagne, l'Italie, la Norvège, la Roumanie, la Serbie, etc.
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officiel en cours de publication à Vienne ; on en trouvera le résumé pour ainsi dire heure par heure dans divers recueils scientifiques (1). Nous essaierons seulement ici de donner d'abord une idée de l'organisation et de la physionomie générales du Congrès. Nous tenterons ensuite de faire ressortir les principaux résultats acquis.
I
Le bureau du Congrès de Paris en 1900 (2), maintenu en fonctions par un vote spécial de cette assemblée pendant l'intervalle entre les deux Sessions, servit de lien effectif entre elles. Tout particulièrement, il s'attacha à l'organisation de la Commission de révision du code de la nomenclature. Entretenant des relations suivies avec le rapporteur général, nommé aussi par le Congrès de 1900, M. John Briquet, directeur du Conservatoire botanique de la ville de Genève ; avec la Commission d'organisation constituée à Vienne, dès le début de 1903 (3) ; et avec diverses personnalités des plus compétentes en la matière, il s'efforça avant toutes choses de faire préciser les termes de la discussion en dehors de toute idée théorique préconçue. C'est ce qui fut réalisé dans le remarquable rapport soumis par M. Briquet à la Commission à la fin de l'année 1904. L'oeuvre de cette Commission nous occupera plus lard.
Ce qu'il importe de remarquer quant à présent, c'est que parmi les causes principales du succès du Congrès de Vienne on doit compter, d'une part, le souci apporté par le bureau de Paris à voir effectivement traitées au cours de la session de 1905 au moins la principale des questions posées en 1900, et, d'autre part, le soin mis par la Commission viennoise à placer au programme de celte réunion tout ce qui pouvait attirer l'attention, non seulement des spécialistes, mais aussi de toute personne intelligente curieuse des choses de la Botanique : conférences scientifiques, excursions, visites d'établissements, fêtes, exposition.
L'organisation matérielle était également aussi parfaite que possible.
(1) Voir notamment la Revue scientifique des 12 août et 2 septembre (articles de M. Gatin) ; les articles du Dr Gillot, dans le Bulletin de l'Académie internationale de Géographie botanique (août-septembre 1905), et au Bulletin de la Société d'Histoire naturelle d'Autun ; le fascicule spécial, sous presse, que la Société botanique de France consacre au Congrès.
(2) MM. de Seynes, président; Drake del Caslillo, Dutailly, Flahault, Rouy, vice-présidents; É. Perrot, secrétaire général; Guéguen, Guérin et Lutz, secrétaires; Henri Hua, trésorier.
(3) Son Exe. le chevalier G. de Hartel, ministre des Cultes et de l'Instruction publique ; Son Exe. le baron Ch. de Giovanelli, ministre de l'Agriculture ; le Prof. Dr E. Suess, président de l'Aeadémie des sciences, présidents d'honneur; MM. le chevalier R. von Weltstein et J. Wiessner, professeurs à l'Université, présidents ; Ed. Hackel, de Saint-Polten, Hans Molisch, de Prague, vice-présidents ; Al. Zahlbrückner, secrétaire général, etc., etc.
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Un bureau spécial avait été mis à la disposition des adhérents pour leur assurer un logement à leur convenance à leur arrivée à Vienne. Les vastes locaux de l'hôtel de la Société des ingénieurs et architectes autrichiens, choisis comme centre des réunions, offraient aux congressites, une grande salle de conférences parfaitement outillée, des salles de lecture et de correspondance, un bureau permanent de renseignements, où était en distribution, chaque matin, le programme détaillé de la journée et où les membres du Congrès pouvaient recevoir leur courrier. Pendant toute la semaine du Congrès, le président de la Commission, M. de Wettstein, et son secrétaire général, M. Zahlbrückner, y furent tout à tous, admirablement secondés par une pléiade de collaborateurs, que nous ne pouvons nommer tous ici, mais dont nous avons su apprécier l'inépuisable complaisance.
A côté du comité scientifique, un comité de dames s'occupa, avec la plus grande bonne grâce de fournir aux dames venues à Vienne à l'occasion du Congrès, les distractions les plus en rapport avec leurs goûts.
A tous égards, on le voit, le zèle de la Commission viennoise mérite les plus chaleureux remercîments de la part de ceux qui furent à même d'en constater les résultats.
II
Le lundi 12 juin, dans les larges vestibules du palais de l'Université se presse la foule des savants de toutes nations, heureux de se retrouver ou de lier connaissance, des personnages officiels, représentants de S. M. l'Empereur, du Gouvernement, de la ville de Vienne, des invités parmi lesquels de nombreuses dames. La grande salle des fêtes, où va se tenir la séance inaugurale est trop petite, malgré ses belles dimensions, et nombre d'assistants doivent rester debout, malgré le nombre considérable de sièges prévus.
Au cours de cette séance, après les discours de bienvenue et de présentation de MM. Wiessner et de Wettstein, au nom de la Commission d'organisation viennoise, on entendit Son Exc. le ministre de l'Agriculture, parlant au nom du Gouvernement ; M. le recteur Schindler, au nom de l'Université ; l'éminent géologue Suess, président de l'Académie des sciences, au nom de ce corps savant; M. le bourgmestre Lueger, au nom de la ville de Vienne. Puis, M. le professeur Perrot, secrétaire général du bureau permanent de Paris, en exposa l'oeuvre dans un substanciel rapport, que des applaudissements unanimes approuvèrent. Il nous est doux d'enregistrer ce témoignage d'approbation donné à la contribution de la France pour la réussite du présent Congrès.
Une conférence faite par M. Reinke, de Kiel, sur les Hypothèses, les Suppositions, les Problèmes en Biologie, affirma à la suite de ces diverses allocutions officielles ou administratives, le caractère hautement scien-
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tifique de la réunion. Enfin, avant de se séparer, on constitua le bureau chargé de présider aux destinées du Congrès de Vienne (1).
Les jours suivants, dans les locaux de la Société des ingénieurs et architectes, divers sujets furent abordés dans des communications auxquelles les matinées réservées pour elles par le programme ne suffirent pas. On dut organiser l'après-midi des séances supplémentaires auxquelles ne purent prendre part ceux que retenaient les discussions sur la nomenclature.
La Géographie botanique eut la plus large place : Sur le développement de la flore d'Europe depuis les temps tertiaires, MM. Penk, de Vienne, et Engler, de Berlin, exposèrent d'abord les données générales de la Géologie et de la Botanique; ensuite, MM. Anderson, de Stokholm ; Weber, de Brème, Drude, de Dresde ; Briquet, de Genève ; Adamovicz, de Belgrade, présentèrent des cas particuliers concernant la Scandinavie ; les plaines basses de l'Allemagne du Nord ; les montagnes et collines de l'Allemagne centrale ; les Alpes occidentales ; les Balkans ; M. Fedde, de Berlin, étudia la distribution géographique des Papaveroideoe; M. Wille, de Christiania, la pénétration en Norwège des éléments de la flore arcliqae; M.Tanfiljeff, de Saint-Pétersbourg, les steppes de Russie ; M. Palacky, de Prague, les origines de la flore africaine, etc., etc.
La Paléobotanique fit l'objet d'une remarquable conférence de M. Scott, de Kew, où furent synthétisées les connaissances tout récemment acquises sur les plantes filicoïdes de l'époque -carbonifère, rangées jusqu'ici parmi les fougères à cause de l'apparence de leurs frondes, mais que la présence, constatée sur les lobes de ces frondes, de graines analogues à celles des cycadées, amène à rattacher à ce dernier groupe. D'autre part, M. Kurtz exposa ses recherches sur la flore fossile de la République Argentine.
En Physiologie, l'assimilation de l'acide carbonique, occupa MM. Molisch et Huppe, de Prague, et M. Kassowitz, de Vienne; les phénomènes de la régénération, MM. Goebel, de Munich, et Lopriore, de Catane.
Nombre d'autres sujets variés furent abordés. Ne pouvant ici les énumérer, nous nous bornerons à mentionner ceux traités en langue française. M. Hochreutiner, de Genève, nous a fait participer à ses impressions lors d'un récent séjour de plusieurs mois fait par lui dans un Institut botanique sous les tropiques, le beau jardin de Buitenzorg, à Java, où les travailleurs trouvent l'accueil le meilleur, et toutes facilités.
(1) Furent désignés pour la présidence des séances : MM. Borodin (Saint-Pétersbourg); Drude (Dresde); Engler (Berlin); Flahault (Montpellier); Goebel (Munich); Pfeffer (Leipsig) ; Scott (Kew) ; Strasbürger (Bonn) ; Trelease (Saint-Louis) ; Warming (Copenhague); et pour la vice-présidence : MM. Ascherson (Berlin) ; Britton (NewYork); Durand (Bruxelles) ; Errera (Bruxelles) ; Lotsy (Leyde); Mattirolo (Turin); Nordstedt (Lund) ; Perrot (Paris) ; Prain (Calcutta) ; Robinson (Cambridge U. S. A) ; Schroeler (Zurich) ; Marshall- Ward (Cambridge) ; Wille (Christiania).
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de travail au milieu de la plus luxuriante végétation. M. Henri Hua, de Paris, a rendu compte du mandat à lui confié par le Congrès de 1900, en exposant les suites données au voeu du Congrès de 1900 concernant l'établissement d'un organe international pour la publication des noms nouveaux, question dont il avait fait ressortir l'intérêt primordial dans un rapport présenté à cette époque. Si, en théorie, il reste toujours désirable, pour éviter les doubles emplois, que les noms nouveaux pour être valables soient publiés dans un organe central unique, des difficultés d'ordre pratique obligent à se contenter quant à présent de répertoires relevant aussi vite que possible les publications faites. Dans cet ordre d'idée, sans oublier les améliorations apportées au Botanisches Jahresbericht, de Just, sous la direction de M. Fedde, les fiches publiées par le Bulletin de l'herbier Boissier, sous la direction de M. Beauverd, sont la réalisation la meilleure de ce voeu.
Les après-midi étaient consacrés aux débats sur la nomenclature, dont nous exposerons les résultats principaux, à des réunions diverses, à des excursions.
III
Avant et après la session proprement dite, des excursions du plus haut intérêt avaient pour but de faire connaître les principaux aspects de la flore austro-hougroise. La plus suivie fut celle qui, au mois de mai fit visiter l'Ulyrie, le Monténégro et la Bosnie. Dans ce dernier pays, les congressistes purent voir l'une des dernières forêts vierges de l'Europe ; un voeu du Congrès fut adressé aux pouvoirs publics pour assurer la conservation d'une partie au moins de ce document naturel dont l'importance n'échappe à aucun botaniste.
La grande course dans les Alpes orientales, à la fin de juin, était aussi des plus tentantes ; peut-être un peu rude pour les personnes non exercées à l'alpinisme, elle gagna d'ailleurs à être faite en petit comité par des fervents de la montagne (1).
Ceux qui, faute de temps, ne pouvaient prendre part à ces excursions d'une durée d'un mois environ, avaient le choix entre un voyage de huit à dix jours dans les Alpes de la Basse-Autriche et dans la vallée du Danube, et un voyage de même durée sur les côtes de l'Istrie.
Ainsi, la flore alpine, la flore forestière, la flore côtière ont pu être étudiées avec profit.
Un autre aspect devait être rencontré dans les plaines de la Hongrie, avec la flore spéciale à la Pousta, cette grande prairie à végétation mélangée, considérée par quelques-uns comme donnant l'avant-goût des steppes de l'Orient. La région montagneuse du Bas-Danube attirait aussi
(1) Un rapport sur cette excursion, par le très compétent professeur Schroeter, de Zurich, sera publié dans le Bulletin de la Société botanique de France.
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par son caractère oriental très marqué. Les bosquets de lilas en fleurs rencontrés sur les pentes dominant Hei kules Furdo ont charmé ceux de nos collègues qui prirent part à cette excursion organisée par la Société royale hongroise des sciences naturelles de Budapesth.
Au cours même de la session, les botanistes pour lesquels l'herborisation l'emportait sur les discussions théoriques, ont pu dans une série de courses choisies, se faire une idée excellente des principaux types floristiques des environs immédiats de Vienne, en visitant les stations gréseuses du Wienerwald ; les stations calcaires des environs de Moedling ; les plaines alluvionnaires du Danube ; enfin, les régions subalpines du Schneeberg (1).
L'ascension du Schneeberg, bien facilitée par le chemin de fer à crémaillère, montant jusqu'à 1,800 mètres à travers des forêts de pins noirs, d'épicéas et de mélèzes, mélangés de hêtres et de sycomores, est une des promenades favorites des Viennois. Elle fut pour les congressistes, le motif d'une charmante réunion d'adieu avant la dispersion, terminant dans la pure atmosphère des sommets la semaine laborieuse de la session.
La forêt de Pinus montana est une des formations caractéristiques de cette montagne, aux environs de 1,800 mètres d'altitude. Quand nous disons forêt, c'est faute d'un autre mot pour exprimer cette réunion d'arbres rabougris, comme appliqués au sol pour résister à la violence des vents et au poids des neiges. Plus haut, les yeux se reposèrent sur les tapis rosés d'Azalea (Loiseleuria) procumbens, sur les exquises Primulacées croissant au bord des champs de neige : Primula clusiana, P. minima, aux fleurs roses ; Soldanella alpina, S. minima, dont les fleurs bleuâtres n'attendent souvent pas pour s'épanouir que la neige ait découvert le sol ; et sur tant d'autres plantes dont les corolles brillantes, blanches chez les Anémone narcissiflora, Ranuncalus alpestris, Dryas octopetala, bleues chez les Genliana bavarica et vema, jaunes chez les Geum montanum, attirent les regards, même des profanes, tandis que les botanistes sont d'ailleurs retenus par de plus humbles espèces, comme les saules nains dont trois espèces : S. relusa, reticulala, et Jacquini, rampent sur le sol, ou comme ces représentants de familles diverses, qui, sous l'influence du milieu, prennent un aspect presque identique, comme le font par exemple : Androsace chamoejasme, Saxifraga androsacea, et Draba slellata.
Nos confrères viennois ont d'ailleurs tenu à ce que le profit de ces excursions, qui ont laissé le souvenir le plus vivace à ceux qui y participèrent, s'étendît en quelque sorte même aux adhérents du Congrès qui n'ont pu s'y rendre. Des notices soignées sur toutes les régions par(1)
par(1) sur le Schneeberg, le compte rendu de l'excursion, par M. Flahault, dans le Bulletin de la Société botanique de France.
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courues leur ont été distribuées, et les belles reproductions photogra-; phiques qui les accompagnent, permettent à tous d'avoir sous les yeux les aspects principaux de leur végétation (1).
En nous étendant quelque peu sur les excursions, nous avons cru intéresser particulièrement les membres d'une Société dont un des plus grands attraits est l'organisation de promenades scientifiques.
IV
Nous passerons plus vite, malgré leur importance, sur les établissements scientifiques et horticoles dont la visite était au programme de la session à Vienne : les musées et la bibliothèque de la Cour; le Jardin botanique et l'Institut de physiologie botanique de l'Université; les jardins et serres du château impérial de Schoenbrunn ; ceux du baron de Rottschild. A Budapesth, nos confrères hongrois nous firent les honneurs dans les jours qui suivirent de jardins, collections et laboratoires également dignes d'attention.
Il convient de faire une place particulière à l'Institut ampélologique de Budapesth. Cet établissement en pleine voie de développement, sous l'habile direction de M. G. de Islwanffi, peut être considéré comme un modèle d'organisation. On y trouve synthétisées toutes les études concernant la vigne, sa culture et ses produits. Au milieu d'un jardin où sont cultivés la plupart des cépages connus, sur un coteau ensoleillé favorable à leur développement, s'élèvent, autour d'un bâtiment central destiné au logement du Directeur et aux services administratifs, quatre pavillons isolés, chacun réservé à l'examen d'une des faces de la question : 1° la biologie, étude raisonnée des conditions de végétation de la vigne et des parasites qui l'entravent; 2° la chimie des produits de la vigne ; 3° la zymologie, comprenant toutes les recherches spéciales sur; les phénomènes de fermentation et les organismes qui les déterminent ; 4° l'application à la pratique des résultats théoriques obtenus.
L'installation des laboratoires dont l'outillage est des plus soignés, a exercé une répercussion intéressante sur l'industrie magyare. Tenant à n'être pas tributaire des pays voisins, M. de Istwanffi détermina la création d'une verrerie à laquelle il fit exécuter, sur les modèles choisis par lui, tout le matériel de laboratoire. Cette fabrique est prospère et produit également divers objets pour les usages privés.
Le but poursuivi à l'Institut ampélologique est de conserver dans
(1) I. A Ginzberger u. K. Maly. Excursion in die illyrischen Lander. — II. V. Schiffner. E. in das osterreichische Küstenland. — III. F. Vierhapper, u. H. von Handel-Mazzetti. E. in die Ostalpen. — IV. Zederbaner. E. in die niederosterreichischen Alpen und in das Donauthal. — V. A. Cieslar, A. von Hayek, A. Ginzberger. E. in die Umgebung Wiens. — VI. A. v. Hayek. E. auf den Wiener Schneeberg. — Avec cinquante-deux Planches, édité à Vienne, 1905, par le Comité d'organisation du Congrès.
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leur pureté et d'améliorer par l'usage de meilleurs procédés de vinifica- : tion et par l'emploi des levures sélectionnées caractéristiques de chacun d'eux, les excellents crus de la Hongrie; le célèbre Tokay est universellement renommé, les autres mériteraient d'être connus davantage en dehors de leur pays d'origine. C'était l'impression unanime des congressistes après la dégustation de quatorze d'entre eux choisis parmi les meilleurs, à laquelle le gouvernement hongrois les avaient conviés à la suite de la visite des laboratoires.
V
La très chaleureuse réception faite à l'Institut ampétologique de Budapesth, au cours de laquelle celui des délégués officiels de la France qui était présent eut plaisir à porter un toast à la nation magyare, soeur de la France par les vignobles et par l'esprit primesautier ; la façon toute délicate avec laquelle Mme de Istwanffi voulut s'y associer en conviant dans ses appartements privés les dames qui avaient suivi l'excursion; de même aussi celle à laquelle, au Jardin botanique de la même ville, présidèrent de si gracieuse façon Mme et Mlle Magocsy-Dietz, femme et fille du sympathique directeur de cet établissement, ont permis d'apprécier le caractère si accueillant des Hongrois, rappelant par tant de côtés, ardeur patriotique, vivacité des sensations, le caractère français.
Entre autres manifestations de celte fraternité de nature entre Magyars et Français, un souvenir particulier nous est resté d'une fin de journée aux bords du Danube. Nous avions herborisé tout l'après midi dans les dunes sableuses de la pousta de Dunakesg. Avant de rentrer en ville, nous avions trouvé le dîner préparé dans une auberge, la Csarda de Kapotztas-Megyer, entre la grand'route et le fleuve. Pour accompagner la soupe au poisson et le poulet frit assaisonné de paprika (1), un orchestre de Tsiganes en redingotes et vestons noirs, la veste rouge étant d'une couleur locale réservée aux restaurants des boulevards parisiens, laissait courir des archets avec la plus étourdissante fantaisie. Et voici que de cette étrange harmonie se dégagent peu à peu des accords plus familiers aux oreilles françaises, ceux de la Marseillaise. Parmi ceux qui l'applaudissaient, le chef d'orchestre avait remarqué des Français. Sensibles à cet hommage tout spécial rendu à leur pays, ceux-ci se lèvent, entonnant leur chant national auquel s'associent la plupart des assistants, puis remercient par d'enthousiastes Eljen Hungaria ! L'enthousiasme avait soufflé sur cette réunion d'hommes accoutumés aux austérités de la recherche scientifique. Il ne s'arrêta plus. La musique ayant repris les motifs d'une danse nationale hongroise, l'on vit le professeur Klein, doyen des botanistes de Budapesth,
(1) Piment rouge pilé servant de base à une sauce nationale hongroise, et qu'on trouve dans les salières en place du poivre noir usité en France.
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invitant la gracieuse jeune fille de son collègue Magoczy-Dielz, danser comme un jeune homme avec une furia valant bien la furia francèse. D'autres couples suivirent cet exemple, tables et bancs furent repoussés, et la soirée s'acheva dans un bal improvisé. Ceux que n'entraînèrent pas cette ardeur juvénile, quittant l'air échauffé de la salle, purent goûter un calme exquis au bord de la large nappe des eaux du fleuve nacrée par le reflet d'un crépuscule mourant.
Ces réceptions d'une cordialité si expansive, ne pouvaient pourtant faire oublier celles, d'un autre caractère, mais non moins cordiales qui avaient été préparées à Vienne et qui ont laissé le meilleur souvenir aussi à ceux qui y participèrent. Ainsi, l'excursion faite sous le patro nage du Comité des dames au Kahlenberg, cette colline d'où le panorama de la capitale autrichienne est si pittoresque surtout à la tombée du jour; la réunion du soir au Prater, sous les auspices de la Société de zoologie et de botanique, où les dames et les jeunes filles de la Société, après avoir exécuté des choeurs harmonieux, descendirent de l'estrade pour initier les jeunes congressistes étrangers aux charmes de la valse viennoise ; la fête académique à Huttelsdorff ; et tant d'autres réunions charmantes où les savants venus de partout fraternisaient le soir dans l'intimité après la solennité des séances de travail.
Certains d'entre eux ont à peine profité de ces fêtes viennoises. Le labeur de la Commission de nomenclature cédant seulement devant la tombée du soir, ne laissa guère à ceux, nombreux, qui les suivirent assidûment, le loisir de profiter pleinement de cet attrayant côté du programme. Seul les plus jeunes et les plus ardents, menant de front travail et plaisir, rejoignaient leurs collègues pour passer avec eux des fins de soirées prolongées parfois fort avant dans la nuit.
Ces réunions, dont nous ne citons que quelques-unes, étaient dues à l'initiative privée de nos confrères viennois. Les pouvoirs publics avaient tenu, de leur côté, à ne pas rester en dehors de ces fêtes. Le Congrès devait avoir l'honneur d'être reçu à la Cour; plusieurs de ses membres étaient désignés pour être présentés à S. M. l'empereur François-Joseph (1). Un deuil inopiné qui frappa la famille impériale (2), fit contremander la réception. Pour cette même cause, la municipalité laissa fermées les portes de l'Hôtel de Ville, qu'elle s'était apprêtée à ouvrir en l'honneur des étrangers venus à Vienne pour le Congrès. Pour remplacer dans une certaine mesure les fêtes officielles supprimées par cette triste circonstance, des invitations aux théâtres impériaux du Burg et de l'Opéra et à d'autres lieux de spectacle furent largement distribuées par ordre de la Cour et de la municipalité.
(1) Parmi eux, trois de nos compatriotes : MM. Flahault, Henri Hua et Perrot, délégués du Ministère de l'Instruction publique de France.
(2) La mort de l'archiduc Joseph, cousin de S. M. l'Empereur.
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VI
A côté des réunions du Congrès même se tinrent les assemblées générales de plusieurs associations particulières. Ainsi, celles des Botanistes agricoles, sous les auspices de la station de contrôle des semences de Vienne ; de l'Association libre des botanistes syslématiciens et phytogéographes (Freie Vereinigung der syslemalischen Botaniker und Pflanzengeograplien), créée il y a deux ans en Allemagne, sous l'inspiration de M. Engler ; de l' Association internationale des Botanistes, fondée à Genève en 1901, ayant son siège à Leyde (Pays-Bas), et destinée à servir de trait d'union entre les travailleurs du monde entier, aussi bien les indépendants que ceux qui sont rattachés à des services officiels, en les aidant à connaître les publications nouvelles par les analyses données dans son organe le Botanische Centralblatt et à se procurer des matériaux d'étude par l'intermédiaire d'un bureau de correspondance installé à Leyde.
Une autre annexe originale du Congrès, due précisément à l'initiative de l'Association internationale des Botanistes, fut une Exposition, exclusivement composée d'objets se rapportant à la science botanique. Malgré cette spécialisation, elle réunit un très grand nombre de matériaux qui furent présentés au public dans les vastes orangeries du château de plaisance impérial de Sclioenbrunn, divisées par des cloisons en cabinets tous bien garnis. L'insigne du Congrès en assurait l'accès gratuit à ses membres. L'affluence des visiteurs fut considérable pendant toute la semaine et au delà. S. M. l'Empereur s'y intéressa spécialement en lui consacrant une visite, malgré son deuil.
A côté des éditions rares et de superbes reproductions de plantes par divers procédés, aquarelle, gravure, etc., exposées par les bibliothèques et musées de la Cour, on y voyait des séries d'instruments destinés à l'observation des phénomènes physiologiques les plus délicats, des microscopes répondant aux besoins les plus divers, des planches didactiques destinées aux démonstrations publiques, des spécimens de collections, herbiers ou autres, des ouvrages d'enseignement, de vulgarisation ou de haute science. Parmi ces derniers, il convient de faire une mention spéciale des Icones fungorum, de M. Boudier, l'éminent mycologue français, éditées avec un soin particulier par M. Paul Klincksieck. C'est un véritable monument élevé à la science mycologique par le plus assidu des observateurs de champignons dans la nature au XIXe, et qui mérite les plus grands encouragements. Un diplôme d'honneur, la plus haute récompense dont disposât le Jury, lui fut accordé à l'Exposition de Vienne.
Il convient aussi de faire remarquer le grand nombre de photographies représentant des aspects de végétation européens ou exotiques, ou des types choisis d'espèces végétales pris dans leur milieu naturel,. Parmi ces intéressantes collections, nous avons noté la très belle série
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de photographies 13 x 18 de M. Guido Kraskowitz, à Vienne, représentant soit des ensembles de végétation, soit des groupes de plantes d'une même espèce, soit des fleurs isolées, et les superbes vues stéréoscopiques du Jardin de Buitenzorg. Il y a là un exemple des plus féconds à suivre en France, où ce genre de documents pris sur le vif n'a pas encore été utilisé, à de rares exceptions près. Pour la bonne connaissance de la flore exotique, c'est à l'heure actuelle un complément indispensable à joindre aux documents d'Herbier.
VII
La séance de clôture eut lieu le samedi 17 juin, sous la présidence de M. de Wettstein.
Deux décisions importantes y furent prises.
Tout d'abord le soin d'assurer la liaison entre les sessions successives du Congrès, confié de 1900 à 1905 au bureau de la première session à Paris, est transmis à l'Association internationale des botanistes. Indépendante de toute tendance nationale particulière et de toute école scientifique, elle est à même d'assurer ce service avec la plus grande impartialité. Son caractère permanent confirme pour l'avenir la continuité de l'institution des Congrès botaniques internationaux. Il permet le dépôt des archives en un lieu certain, au siège de l'Association. De plus, on espère qu'un accord avec l'éditeur de l'Association sera susceptible de réduire de beaucoup les frais de publication des actes. Ces multiples avantages rallièrent tous les suffrages en faveur de cette décision.
Enfin, on fixa le lieu de la prochaine session. Trois villes : Londres, New-York ou Bruxelles furent proposées. Une invitation officielle adressée par le Gouvernement belge, décida le Congrès à opter pour cette dernière.
C'est donc à Bruxelles que l'on se donne rendez-vous pour 1910. MM. Durand et Errera sont désignés pour grouper autour d'eux lé futur Comité d'organisation. L'ordre du jour porte déjà d'importantes questions : d'abord les questions concernant la nomenclature des cryptogames cellulaires et celle des végétaux fossiles, laissées de côté dans les décisions prises à Vienne, et pour l'étude desquelles le nom d'un certain nombre de spécialistes (1) a été mis en avant. En second lieu, la fixation des termes phytogéographiques, à l'étude depuis le projet déjà si précis présenté en 1900 par M. Flahault. Ce dernier a demandé qu'on lui adjoignît M. Schroeter, de Zurich, pour la rédaction d'un rapport de mise au point de la question en 1910.
Dès maintenant, on peut donc se préparer à de fructueuses discussions pour cette époque, et c'est le meilleur gage de la vitalité de l'ins(1)
l'ins(1) lesquels, notre confrère de Charleville, M. Cardot, pour les Muscinées.
titution des Congrès périodiques, leur raison d'être étant précisément dans cette continuité de l'étude de certaines questions posées à une session et devant être résolues à une session ultérieure.
VIII
Le résumé des travaux et des fêtes du Congrès de Vienne, que nous venons de faire, permet de mesurer l'intensité de vie scientifique qui s'y manifesta et les efforts, couronnés de succès, faits pour amener les congressistes à se lier entre eux par nombre d'excellents souvenirs communs. N'y eut-il que ce double résultat, il y aurait lieu déjà de s'en féliciter.
Mais c'est loin d'être tout. On peut penser qu'il sortira de ces assises au moins une tendance plus forte vers l'entente entre botanistes de tous pays pour exprimer les idées et les faits basés de leurs études communes suivant une règle uniforme, qui ne saurait, sans préjudice pour la science universelle, être l'apanage particulier de telle ou telle nation et qui doit résulter d'un accord entre les principes suivis de préférence jusqu'ici chez chacune. Cet unification demande des sacrifices réciproques. C'est ce qu'a compris la grande Commission de nomenclature qui siégea à Vienne, dans l'amphithéâtre de Jacquin, au Jardin botanique, pendant toute la semaine du Congrès.
Les décisions prises au cours de ces mémorables discussions seront l'objet d'un article spécial de notre part, où nous nous proposons après avoir donné ici une idée d'ensemble du Congrès, de montrer les résultats obtenus à la suite de ses travaux.
LES RAVAGES DE LA TORDEUSE VERTE DU CHENE
Par M. V. HARLAY
Lors de l'excursion que fit à Vendresse, le 28 mai 1905, la Société d'histoire naturelle des Ardennes, l'attention fut attirée sur la présence, dans les coupes d'un ou deux ans, de nombreux excréments de chenilles qui recouvraient les feuilles de tous les jeunes buissons de coudrier, chêne, bouleau, charme.... En levant les yeux, on pouvait s'apercevoir que les grands chênes gardés comme réserve, étaient entièrement dépouillés de leurs feuilles. Ce fait avait été remarqué par plusieurs d'entre nous qui n'y avaient pas attaché d'importance, et l'avaient attribué à la
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gelée. Il n'en était rien, et quelques jours après on avait la solution complète de la question : en effet, au milieu de juin voletaient tout autour des chênes attaqués des myriades de petits papillons. L'étendue des dégâts paraît assez considérable : plusieurs d'entre nous ont pu les constater aux environs de Charleville, aux Hauts-Buttés, à Vendresse, dans la forêt de Montmorency. Nul doute que ces dégâts ne se soient produits également dans les points intermédiaires, et bien au delà. C'est pour cette raison que je crois utile de présenter l'auteur de ces méfaits ; il est d'ailleurs connu depuis un assez long temps, puisque Réaumur a étudié et décrit ses moeurs avec la minutie dont il a maintes fois fait preuve. Aussi, ces quelques lignes n'auront pas le mérite de la nouveauté (1).
La pyrale verte, ou plutôt tordeuse verte, appartient au genre Tortrix, genre de microlépidoptères qui présente entre autres caractères : 1° une courbure nette du bord externe de l'aile, de telle sorte que le papillon paraît revêtu d'un manteau jeté sur les épaules, coupé carrément en arrière et bordé d'une frange ; de là le nom de papillon aux larges épaules, et de phalène chape ; 2° des palpes labiaux très développés, formant comme une sorte de double bec en avant de la tête ; 3° des épines aux cuisses et aux tibias des pattes moyennes et postérieures.
C'est au mois de juin que paraît la tordeuse verte du chêne, ou chape verte (Tortrix viridana). Le papillon ne s'éloigne pas de l'endroit de son éclosion, et voltige autour des arbres qui portent sa chrysalide. D'une longueur de 10 à 11 millimètres, il a la tête, le corselet et les ailes antérieures vert clair, un peu plus pâles chez le mâle qui est plus petit; les ailes inférieures sont gris cendré, ainsi que le dessus de l'abdomen; elles sont repliées en éventail sous les ailes supérieures qui les couvrent et couvrent complètement l'abdomen. Une frange blanche borde l'extrémité postérieure des quatre ailes ; le dessous est blanc verdâtre ainsi que les pattes. Les antennes sont filiformes. C'est par milliers qu'il voltige autour des chênes dont sa chenille a rongé les feuilles, faisant entendre un vrai bourdonnement comparable à celui d'un essaim d'abeilles. Il s'accouple peu après son éclosion, et pond ses oeufs dans le voisinage des bourgeons.
Les oeufs éclosent au printemps suivant; il en sort des chenilles très voraces, très actives. Celles-ci sont cylindriques, d'un vert plus ou moins foncé avec la tête noire ainsi que la première partie du premier
(1) J'ai observé le papillon aux environs du 20 juin, au moment de son éclosion ; et j'ai obtenu d'autres individus de chrysalides que j'avais récoltées. Les renseignements qui m'ont servi pour celte étude, ont été puisés surtout dans :
Maurice GIRARD. — Traité élémentaire d'entomologie, 1.111, Paris, 1885.
BROCCHI. — Traité de zoologie agricole, Paris, 1886.
COUPIN. — L'amateur de papillons, Paris, 1895.
Maurice GIRARD. — Catalogue raisonné des animaux utiles et nuisibles de la France, Paris, 1878.
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anneau et les six pattes thoraciques. Les fausses pattes, au nombre de dix, sont vertes. Les anneaux portent des tubercules noirs surmontés chacun d'un poil noir. Cette chenille vit individuellement, se construisant un abri en roulant les feuilles de chêne de façon à en faire un cylindre creux formé de plusieurs tours concentriques fixés par quelques fils de soie. La chenille habite l'intérieur du cylindre, qu'elle dévore en.commençant par ses parties les plus internes. C'est par l'extrémité de ce cylindre ouvert aux deux bouts qu'elle laisse tomber ses excréments; c'est par là qu'en cas de danger, elle se laisse tomber, suspendue par un fil de soie qui lui sert à regagner sa demeure. Quand elle a rongé en entier son habitation, elle s'en façonne une autre qui subit le même sorbet ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle se transforme en chrysalide dans un fourreau semblable.
La chrysalide est brun noirâtre, d'une longueur de 9 à 10 millimètres, portant sur chaque anneau de l'abdomen deux lignes circulaires de petits tubercules. Elle est fixée par l'extrémité de l'abdomen à l'aide de quelques fils de soie. Si on la touche, elle s'agite vivement; il n'est pas rare de rencontrer des chrysalides sorties de leurs étuis de feuilles et suspendues à l'extrémité inférieure du cylindre. Il est relativement facile d'observer l'éclosion ; ayant récolté des chrysalides le 20 juin, vers dix heures du matin, j'ai pu obtenir avant le soir deux papillons, un troisième la nuit, un quatrième le lendemain malin. Malheureusement, il m'a été impossible d'assister au moment précis de l'éclosion. Sur une des chrysalides que j'ai observées, celle qui s'est ouverte la nuit, j'ai pu constater entre huit et dix heures du soir, des mouvements spontanés assez vifs et fréquents. J'ai pu en observer une autre au moment où elle commençait à s'entrouvrir, c'est-à-dire au moment où la couleur verte du papillon transparaissait à travers une fente verticale dorsale sur le corselet, et dans le sillon séparant l'étui des ailes de ceux des pattes et des antennes. De midi à trois heures et demie, aucun changement bien appréciable ne put être constaté. Avec une pointe, j'ai cherché à faciliter la venue au monde du papillon et j'ai pu constater que l'intérieur de la chrysalide était tapissé d'un mince tissu de soie qui n'était que distendu, et dont la rupture mit au jour le corselet du papillon. Une nouvelle manoeuvre de la pointe fit sortir les ailes; et peu à peu, le papillon aidant, j'arrivai par fragments à détacher tout le corps (1), sauf la tête, les palpes et les antennes qui restèrent couverts de leur étui, comme d'une sorte de masque noir. Le papillon s'agitait vivement pour se dégager, mais en vain. Le pauvre avorton resta tel, rabougri, avec ses ailes petites (2), et mourut deux jours après.
(1) J'ai perçu nettement à ce moment une faible odeur de méthylamine.
(2) Voir ce que dit J.-H. FABRE (Souvenirs entomologiques, lre série, p. 114) à propos de l'éclosion du Sphex â ailes jaunes : « Peu de temps avant leur apparition normale, on peut les extraires (les ailes) facilement de leurs fourreaux; mais alors elle ne s'étalent pas et restent toujours crispées. »
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Il en est autrement si on laisse faire la nature. J'ai pu: voir plusieurs papillons qui venaient de sortir de la chrysalide. Avec leur abdomen cendré, soyeux, conique, que laissent à découvert leurs ailes courtes, bouffantes, entrebaillées sur le dos, ils ont l'air de lépisoies qui se seraient affublés de paniers verts à la mode de nos aïeules du dix-huitième siècle. Peu à peu, les ailes grandissent, s'allongent, tout en. restant convexes, et arrivent à recouvrir presque complètement l'abdomen, figurant alors comme deux élytres de coléoptère (Galeruca, ou Adimonia). Ce n'est qu'ensuite qu'elles s'étalent complètement et prennent leur forme et leur disposition normales. Alors le papillon, qui sautillait de temps à autre pendant cette transformation, reste immobile et relève ses ailes l'une contre l'autre, comme les papillons diurnes au repos, posture qu'il ne prend jamais à l'état adulte. Au bout de quelques instants, il les rabat en arrière horizontalement, et se met ensuite à voltiger. Il faut compter environ dix minutes depuis le moment où l'on trouve le papillon à paniers jusqu'à celui où il a acquis sa forme et sa posture normales.
Comme je l'ai dit plus haut, ce sont les chênes qui sont attaqués, à tel point que leurs feuilles sont, ou complètement, ou presque complètement rongées, ne conservant dans ce dernier cas que juste l'étendue dé parenchyme nécessaire pour construire l'étui protecteur de la chrysalide. On comprend que certaines chenilles soient en peine dé trouver la place où elles puissent se chrysalider. Aussi, au moyen d'un fil descendent-elles sur les buissons placés sous les grands chênes. On trouve sur ces touffes de jeunes arbres, sur les branches situées à lm80 ou 2 mètres au dessus du sol, des feuilles mangées et pliées, portant de nombreuses chrysalides. Ce sont surtout les charmes qui sont attaqués ainsi de façon secondaire; mais aussi les bouleaux, noisetiers, trembles, frênes, par ordre de fréquence et d'intensité.
On comprend quels dégâts ce parasite peut causer dans les forêts (1). Il n'existe malheureusement aucun moyen pratique pour lutter contre lui, en raison de sa grande extension et par ce fait que les chenilles ont chacune leur nid propre, et non un nid commun, comme en ont les processionnaires. Heureusement, il compte beaucoup d'ennemis : les oiseaux sylvicoles (fauvettes, rouges-gorges, rossignols, merles, coucous, pies-grièches...), les insectes carnassiers (carabes, calosomes...), les hyménoptères entomophages (Ichrrumoniens (2), Brachoniens, Chal(1)
Chal(1) autre espèce de lépidoptère parasite du chêne, pourrait peut-ôre prêter à confusion. C'est l'Halias quercana, du groupe des Bombyciens. Il se distingue entre autres caractères : 1° par sa taille plus grande ; 2° par deux lignes obliques jaune pâle sur les ailes, ce qui lui a valu le nom de chape verte à bandes; 3° par la façon dont il se chrysalide, dans une coque de soie en forme de nacelle renversée.
J'ai rencontré cette espèce au mois de juillet, aux environs du roc Latour.
(2) J'ai obtenu d'une chrysalide un exemplaire d'un ichneumonien que M. Pigeot a reconnu pour être un Pimpta.
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crdiens). Enfin, les intempéries, les gelées tardives peuvent contribuer à le faire presque disparaître pour plusieurs années.
COMPOSITION DE DEUX MINÉRAUX
trouves sur les Schistes de Laifour
PAR M. V. HARLAY
Ces deux minéraux m'ont été remis par M. Cardot qui les avait trouvés dans les carrières des Dames-de-Meuse; à première vue, je les ai crus formés de sulfate de fer provenant de l'altération des pyrites, plus ou moins mélangé de sulfate de chaux, lequel aurait pu provenir de la réaction du sulfate de fer sur du carbonate de chaux. L'impossibilité d'admettre la présence, dans les roches de Laifour, ou dans leurs produits d'altération, de carbonate de chaux en quantité suffisante pour expliquer la forte proportion d'éléments insolubles de l'un de ces minéraux, m'a donné l'idée d'examiner plus à font ces produits.
Dans l'Ardenne, de GOSSELET, on trouve une description détaillée des modifications physiques déterminées dans les schistes ou les phyllades par l'altération des pyrites ; je n'ai rien pu trouver concernant la genèse des minéraux nouveaux résultant de cette action, ou leur composition exacte.
Par contre, SAUVAGE signale, dans la Statistique minéralogique et géologique des Ardennes (p. 110), la formation d'alunogène (sulfate d'alumine naturel) en petite quantité dans les terrains de transition des environs de Bevin, par suite de la réaction des pyrites de fer sur la partie alumineuse de ces schistes. L'alunogène se présenterait en houppes soyeuses. Aucune analyse de ces minéraux n'étant donnée, il m'a paru intéressant d'étudier plus en détail ceux que j'avais entre les mains.
Minéral n° 1. — Il se présente sous forme de concrétions mamelonnées, jaunâtre pâle à la surface, blanches et d'aspect soyeux rayonné à l'intérieur, souillées ça et là de quelques très menus débris de schistes. Le minéral est assez peu consistant ; il s'écrase facilement, et peut s'étar 1er sous la pression comme une substance pâteuse. Sa saveur est stiptique, acide, astringente. .
Au microscope, il se présente sous forme de fines aiguilles, solubles dans l'eau ; après la dissolution, on peut voir, en très petit nombre, de minces cristaux en tables hexagonales plus ou moins bien formées; ils sont mélangés d'impuretés diverses, parcelles de schistes, poussières.
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Chauffé, il fond, se boursoufle, se dessèche en devenant blanc verdâtre au centre, jaunâtre à la périphérie.
Dissous dans une petite quantité d'eau, et mélangé à du carbonate de chaux au préalable divisé dans l'eau, il décompose celui-ci avec effervescence vive.
Essayé au point de vue qualitatif, il donne les réactions des sels de fer au minimum; on y trouve de l'alumine, de l'acide sulfurique, de l'eau, des traces extrêmement faibles de chaux.
ANALYSE. — Sur un échantillon, j'ai dosé l'eau ; un autre échantillon a servi au dosage du fer, de l'alumine et de l'acide sulfurique.
Dosage de l'eau — Si on dessèche directement du sulfate de fer, ou du sulfate d'alumine, à partir d'une certaine température le départ de l'eau s'accompagne du départ d'une portion de l'acide sulfurique combiné, de telle sorte qu'il est impossible de doser l'eau par dessication par la chaleur sans employer un artifice. Pour le sulfate de fer, une autre cause d'erreur intervient : c'est l'oxydation qui transforme en sel au maximum le sel au minimum.
On peut éviter en grande partie ces inconvénients en opérant de la façon suivante. On calcine de la litharge, pour lui faire perdre l'acide carbonique qu'elle contient toujours ; on pèse un poids déterminé du sulfate à analyser, qu'on mélange avec environ trois ou quatre fois son poids de litharge. La prise est enfermée dans un tube à essais desséché, que l'on étire ensuite à la lampe en pointe fine. On pèse le petit vase ainsi obtenu, avec son contenu, puis on le chauffe jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus de vapeurs, et même jusqu'à commencement de fusion de la litharge. Aussitôt, on ferme la pointe à la lampe. On laisse refroidir; après refroidissement, on fait un trait de diamant à la pointe du vase; on ouvre celui-ci pour laisser rentrer l'air, mais en ayant soin de faire une cassure nette; le tout, y compris le petit fragment détaché, est porté sur le plateau de la balance et de nouveau pesé. La différence du poids représente la perte en eau.
Ainsi, on a évité la perte d'acide sulfurique, celui-ci se trouvant fixé par la litharge, et, en partie du moins, l'oxydation du sel ferreux, la calcination n'ayant eu lieu qu'en présence d'une quantité d'air très faible.
Dosage des autres éléments. — Une prise d'essai, pesée, a été dissoute dans l'eau, additionnée d'acide chlorhydrique. Le résidu non dissous a été recueilli sur filtre, lavé, séché, pesé. Une partie de la solution a été été soumise à l'ébullition en présence d'acide nitrique, pour peroxyder le fer, et ensuite, précipitée par l'ammoniaque. Le précipité mixte (alumine, sesquioxyde de fer) a été lavé, séché, calciné, pesé. Une autre partie de la solution a été traitée de même, et le précipité, lavé sur le filtre, a été redissous dans l'acide sulfurique dilué. Dans cette nouvelle
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solution, on a réduit le sel ferrique en sel ferreux par addition de zinc pur, et on a dosé le fer par le procédé Margueritte (au permanganate). De la quantité de protoxyde de fer trouvée, on a déduit la quantité correspondante de sesquioxyde à retrancher du poids du précipité mixte pour obtenir la quantité d'alumine. Voici les résultats obtenus pour 100 p. du minéral :
Minéral, Alunogène (1).
Substances insolubles 0,3 (argile) 0,04
Alumine anhydre 13,45 — 16
Protoxyde de fer (2) 5,26 — 0,04
Acide sulfurique anhydre 35,70 — 36,4
Eau...... 45,86 — 46,6
Chaux traces 0,02
100,57
Le total des éléments trouvés n'est pas absolument égal à 100 ; cela n'a rien d'étonnant, car les déterminations des éléments sont faites sur deux échantillons différents, et ceux-ci peuvent ne pas contenir la même quantité de substances étrangères, il faut aussi tenir compte des erreurs d'expérience, difficilement évitables.
La quantité d'acide sulfurique correspond à peu près à celle qui est nécessaire pour saturer les bases. (38 calculé, au lieu de 35,7 trouvé.) En groupant ensemble les divers éléments, on peut considérer le minéral comme formé, en chiffres ronds, de :
Sulfate de fer anhydre 10
Sulfate d'alumine anhydre 45
Eau 45
ou, encore :
Sulfate ferreux hydraté 18 (avec perte d'eau de 5 0/0 par efflorescence).
Sulfate d'alumine hydraté.. 87 — —
C'est donc du sulfate d'alumine mélangé d'une forte proportion de sulfate ferreux.
Minéral n° 2. — Ce minéral, qui se trouvait, comme le précédent, en croûte mamelonnée à la surface des schistes, mais non au voisinage du précédent, est gris-verdâtre, mat, en concrétions irrégulières. Sa
(1) Cette analyse, donnée par Dufrénoy (Traité de minéralogie, 1844, t. II, p. 364) et par Guibourt (Histoire naturelle des drogues simples, 1849, 1.1, p. 346) a été faite par Boussingault, et se rapporte à des échantillons provenant des schistes du Rio Saldana en Colombie. On remarque une analogie frappante avec le mineral analysé dans ce travail.
(2) Un dosage direct au permanganate, effectué sur la solution du minéral dans l'eau acide, a montré que la quantité de sesquioxyde existant dans l'échantillon, est très faible, et que tout le fer peut être considéré comme étant à l'état de sel au minimum.
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couleur se trouve encore foncée par la présence de nombreux débris de schistes; il est plus impur que le précédent. Comme lui, il s'écrase facilement, et possède un toucher humide, presque onctueux. Sa saveur est astringente, mais moins fortement que celle du précédent. D'ailleurs, il est très peu soluble dans l'eau ; il s'y délaie en donnant un liquide blanchâtre, opaque, chatoyant. Par addition suffisante d'acide chlorhydrique ou sulfurique, il se dissout totalement, sauf les débris de schistes.
Au microscope, son aspect est le même que celui du minéral n° 1, mais les aiguilles ne se dissolvent pas, à moins d'addition d'acide.
Calciné, il se boursoufle sans se liquéfier complètement, se fonce, devient rouge foncé. Le résidu, hygrométrique, paraît composé de colcothar et d'acide sulfurique.
Essayé au point de vue qualitatif, il présente les mêmes éléments que le minéral précédent; la chaux n'y existe aussi qu'à l'état de traces extrêmement faibles.
ANALYSE. — L'analyse a été conduite exactement comme la précédente, avec cette légère différence, que pour dissoudre le minéral, on a dû ajouter une notable proportion d'acide chlorhydrique.
Les chiffres trouvés dans une seule série d'opérations ont une certitude moins absolue encore que pour le premier minéral, en raison de l'inégale répartition des nombreux débris schisteux de dimensions petites, mais assez irrégulières. Quoi qu'il en soit, voici les chiffres tels qu'ils ont été trouvés :
Substances insolubles 5,93
Alumine 5,36
Sesquioxyde de fer (1) 21,37
Acide sulfurique anhydre 25,12
Eau 47,03
Chaux traces
104,81 (2)
Par le calcul, on trouve que pour saturer tout le sesquioxyde de fer, il faudrait 32 0/0 d'acide sulfurique ; pour saturer l'alumine, il faudrait 11,7. Le minéral ne contenant que 25 d'acide sulfurique pour 100, on peut le considérer comme un sulfate basique de sesquioxyde de fer contenant environ 5 0/0 d'alumine. Comme le précédent, il dérive de l'oxydation des pyrites et de la décomposition du schiste par les produits
(1) Ici le fer est à l'état de persel, un dosage direct du protoxyde par le procédé Margueritte ayant donné moins de 1 0/0.
(2) Le total est notablement supérieur à 100 ; ce fait peut être expliqué en partie par la souillure du minéral qui ne permet pas des prises d'essai comparables ; en partie, parce que les 47 0/0 d'eau trouvée dans le minéral total sont imputables au minéral pur, mais vraisemblablement pas aux impuretés schisteuses qui l'accompagnent, ce
qui diminue déjà de 5,93 X Jg = 2,78 0/0 le total obtenu.
d'oxydation ; mais, outre d'autres différences, il présente un degré d'oxydation bien plus avancé, et doit être un terme de transformation plus ou moins compliquée du précédent.
LE SONDAGE DE BOULZICOURT
PAR M. F. BESTEL
Le Syndicat minier des Ardennes créé en vue surtout de la recherche du terrain houiller dans les Ardennes a fait exécuter, au commencement de l'année 1905, un sondage dans la vallée de la Vence, près de la gare de Boulzicourt, en un point dont l'altitude est 160 mètres. Il s'est adressé à la Société Raky. Les travaux commencés le 4 janvier, ont été terminés le 4 avril. Nous donnons ci-après la coupe qui nous a été communiqué par notre collègue, M. Duquénois, secrétaire du Syndicat.
Le forage commencé au diamètre 0m 343 et tube jusqu'à la profondeur de 300 mètres, a été terminé au diamètre de 0m21. Il est descendu jusqu'à 515 mètres. Les sondeurs ont travaillé jusqu'à 505 mètres par percussion, réduisant la roche en poussière et enlevant les débris par un courant d'eau ascendant. A celte profondeur, dans le schiste dévonien, ils ont travaillé à la couronne de diamant et ont enlevé une carotte de lm 10 de longueur. Ils ont repris le procédé par percussion et ont approfondi de quelques moires encore jusqu'au quartzite.
Un échantillon du schiste vert venant de la profondeur 506 mètres est déposé dans les collections de la Société d'Histoire naturelle.
COUPE DU SONDAGE DE BOULZICOURT
Exécuté par le procédé Raky. (4 janvier au 4 avril 1905.)
Alluvions et Toarcien : 77m80.
Profondeur. Epaisseur.
» Glaise jaune oolithique lm
lm Glaise jaune mélangée d'argile 1m
2m Glaise bleue 2m
4m Glaise bleue avec rognons calcaires (marnes de Flize). 3m
7m Marne grise tendre (marnes de Flize) 70,80
Charmouthien : 192m20.
,77,80 Marne grise tendre avec bancs calcaires durs intercalés (calcaire ferrugineux) 119,20
197m Marne grise dure avec couches tendres alternant
(marnes moyennes à ovoïdes) 73m
Sinémurien : 146m2o.
270m Marne grise dure avec couches calcaires intercalées. 28™ 298m Calcaire gris très dur avec alternances sableuses
(calcaire sableux) 42m
340m Calcaire gris très dur avec couches tendres intercalées (calcaire sableux) 20m
360m Argile bleue avec couches très dures intercalées (calcaire hydraulique, calcaire à gryphites) 40m
400m Marne grise très dure 6m
406= Marne grise demi-dure 10,25
Hettangien : 83^25.
416,25 Calcaire gris très dur 49,25
465,50 Grès tendre gris rougeâtre 9,15
474,75 Grès dur 3,35
478,10 Grès tendre 4,50
482,60 Grès dur 0,30
482,90 Grès tendre 1,10
484m Conglomérat [Poudingue liasique) 15,50
Dévonien.
499,50 Schiste vert 14m90
514,40 Quartzite 1,12
515,53 Fin du sondage dans le banc de quartzite.
Le schiste dévonien que l'on atteint à la profondeur de 500 mètres est satiné, de couleur verte, assez semblable à celui de certaines couches que l'on observe aux environs de Charleville, dans les escarpements de la Meuse et dans la tranchée du Canal. On peut le rapporter au Gédinnien supérieur, faciès du mont Olympe.
Le sondage dé Boulzicourt a traversé tout le lias. Si l'on compare les épaisseurs trouvées dans ce sondage à celles qui ont été relevées aux affleurements dans les carrières des environs de Charleville et qui sont consignées dans les ouvrages de Sauvage et Buvignier, de M. Gosselet, de M. de Lapparent, on ne peut manquer d'être frappé de l'accroissement considérable que prennent les couches en allant vers le Sud,
Epaisseur Epaisseur
aul affleurements. d'après le sondage.
Toarcien 1l0m 78m
Charmouthien 110m 182m
Sinémurien 80m 146'"
Hettangien 5m 83m
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En tenant compte de la difficulté que présente la caractérisation des étages dans le procédé Raky et de l'approximation que comportent nécessairement les mesures, on peut admettre que les deux étages supérieurs, Toarcien et Charmouthien, sont sous Boulzicourt avec des épaisseurs peu différentes de celles des affleurements : un cinquième plus grandes environ, et l'accroissement paraît porter surtout sur le calcaire ferrugineux. La différence est bien plus grande pour les deux étages inférieurs; pour leur ensemble, l'épaisseur est plus que double et pour l'hettangien seul elle est plus de quinze fois plus grande : 83 mètres contre 5 mètres.
Au total, on admet pour le lias une épaisseur de 300 mètres aux affleurement ; le sondage de Boulzicourt en révèle une de 500 mètres.
Si l'on compare les altitudes, on voit que les schistes qui affleurent à Charleville vers 150 mètres, se trouvent sous Boulzicourt à — 340 mètres.
L'inclinaison très forte des couches semblerait devoir les porter à une bien plus grande profondeur. Il doit exister entre Charleville et Boulzicourt des plis ou des failles qui les rapprochent de la surface, de la même façon que ceux du mont Olympe, contemporains des schistes de Joigny, sont ramenés au jour par le pli et la grande faille d'Aiglemont.
LES OSSEMENTS DU MAMMOUTH A ALLAMUY
PAR M. F. BESTEL
La découverte de fossiles de l'époque quaternaire est un fait assez rare dans nos régions. Les terrains de cette période sont cependant assez étendus dans les grandes vallées de la Meuse, de l'Aisne, de la Bar; mais les exploitations et les travaux de terrassement y sont rares. Il n'y a que quelques carrières de gravier dans la vallée de l'Aisne et dans celle de la Bar.
Au mois de juillet 1905, M. Thirriard Donatien, propriétaire exploitant d'une carrière de gravier à Alland'huy, mit à découvert, à une profondeur de lm75, un ossement très volumineux. C'est une partie de bassin de mammouth. Il fut dégagé avec précaution, et la pièce encore en son gisement fut un objet de curiosité très visité. Les gratifications des visiteurs indemnisèrent largement le propriétaire du temps qu'il passait à suivre les allées et venues des curieux.
Nous l'avons visité quelques jours après la découverte. Il était bien conservé, mais cependant assez friable, encore engagé en grande partie dans le gravier. Pour l'empêcher de s'altérer on le recouvrait, en dehors du moment des visites, d'une toile mouillée. Le propriétaire le gardait
avec soin, voulant le préserver de toute déprédation de la part de curieux qui, ne comprenant pas la valeur scientifique d'une telle pièce, l'auraient réduite en morceaux pour en emporter un souvenir.
Malgré toutes les précautions et la plus grande vigilance, après quelques semaines, l'ossement commençant à s'effritter et ayant été détérioré d'un coup de pioche, le propriétaire se décida à l'enlever; il le transporta à son domicile où il continua à s'altérer. Peu après, sur le conseil de M. Douxami, maître de conférences de géologie à la Faculté de Lille, il en fit don au Musée de la Société d'Histoire naturelle des Ardennes.
Nous remercions chaleureusement M. Douxami de sa bienveillante intervention et M. Thirriard de sa générosité. Et nous nous permettons, à cette occasion, de faire appel aux maîtres carriers, aux entrepreneurs de terrassement, à toutes les personnes que le hasard ou leur profession peuvent mettre à même de faire quelque découverte se rattachant à l'Histoire naturelle de la région. Ces objets, qui excitent la curiosité par leur étrangeté ou par leur rareté, fournissent souvent au naturaliste des renseignements intéressants; ce sont parfois de précieux documents pour la science. Mais ils seraient sans utilité s'ils n'étaient mis à la disposition de ceux qui se consacrent à leur étude.
La Société d'Histoire naturelle des Ardennes accueillera toujours avec reconnaissance les communications qui lui seront faites et placera dans sa collection régionale tous les échantillons que l'on voudra bien lui offrir. Le but d'une semblable collection est justement de centraliser tout ce qu'il y a intérêt à connaître dans le pays, afin de mieux faire ressortir toutes ses ressources.
La sablière d'Alland'huy est ouverte dans les alluvions anciennes de l'Aisne, à 200 mètres au sud du village, sur la gauche de la route de Charbogne. L'altitude en ce point est voisine de 100 mètres. La rivière coule actuellement à 3 kilomètres au sud à une altitude voisine de 85 mètres.
La carrière est à ciel ouvert, mais il y a quelques années on a extrait par galeries souterraines dans des endroits où l'épaisseur de terre végétale atteint plus de lm50. On en tire du gravier que l'on emploie dans les constructions pour la fabrication des mortiers et à divers usages sur les roules, dans les allées des jardins, etc. Le fin gravier se vend 4 francs et le gros 2 francs le mètre cube.
Voici la coupe que nous y avons relevée :
1. — Terre végétale; limon sabloargileux jaunâtre constituant un sol des
plus fertiles 0m80
2. — Limon rouge avec gravier 0m 12
3. — Alluvion sableuse grise 0m12
4. — Alluvion rouge avec gravier, semblable à la couche 2 0m 20
5. — Alluvion argileuse grise avec grains de glauconie 0m25
— 56 -
6. — Gravier mélangé, blanc ou gris avec très petits lits d'argile
impalpable lm80
7. — Petit lit d'argile ocreuse avec fragments volumineux de pierre
siliceuse. (Caillou de Stonne.) 0m05 à 0m 10
8. — Argile grise impalpable avec grains noirs très fins 0m50
9. — Calcaire corallien. (Roche en place, d'après le maître carrier.)
Les couches 2 et 4 sont fortement ocreuses ; elles renferment des graviers calcaires et des fragments de silex.
La couche 5 est assez riche en carbonate de chaux; elle perd 28 0/0 par l'action de l'acide chlorhydrique à froid ; le résidu insoluble est constitué par un peu d'argile et un sable fin renfermant des éléments gris ou blancs, ternes ou transparents et des grains vert foncé de glaucome; il s'y trouve aussi quelques grains noirs de phosphate de chaux. La glauconie ne paraît former qu'environ un dixième de la masse.
La couche 6 est la plus importante. C'est pour elle que l'exploitation a été établie. Elle est formée d'un mélange de sable grossier et de gravier. Le tamisage de 500 grammes de ce mélange nous a fourni :
Sable passant au tamis de 1m/m 150gr, soit 30 0/0.
Gravier 350gr, soit 70 0/0.
Le sable est formé de grains de grosseur assez variable ; on y trouve des fragments de calcaire, de gaize, de quartz blanc, de silex jaune et des grains noirs de phosphate de chaux. 25 grammes de ce sable traité par l'acide chlorhydrique à froid ont perdu 15 grammes, ce qui correspond à 60 0/0 de calcaire. Le phosphate de chaux forme moins d'un dixième du résidu insoluble ; il est en grains plus fins que ceux de silice.
Certains galets du gravier atteignent la grosseur d'une amande ; beaucoup ne dépassent guère la taille d'un grain de blé. On y reconnaît des fragments de calcaire homogène un peu jaune semblable à du calcaire lithographique, de la gaize, de la craie, du silex, de l'oxyde de fer, du phosphate de chaux. Beaucoup de galets aplatis sont remplis de grains de glauconie ; d'autres sont couverts de petites taches brunes semblables aux dendrites de manganèse»
Le triage fait à la main nous a permis de séparer divers minéraux : des morceaux de silex, 0,5 0/0 ; de l'oxyde de fer, 0,8 0/0 ; du phosphate de chaux depuis la grosseur d'un grain de millet jusqu'à celle d'un gros haricot, 7 0/0 ; des débris organiques, 1 0/0.
Ces débris organiques comprennent des fragments de fossiles du Crétacé, — cénomanien et turonien, — dont la désagrégation a fourni le gravier et quelques restes d'animaux quaternaires.
On reconnaît dans les premiers :
Rhynchonella.
Ostrea (de petite taille).
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Peclen (de menus fragments).
Cidaris (des radioles et des plaques de test).
Foraminifères : Flabellina.
Dents de squales : probablement Lamna et Oxyrhina.
Parmi les fossiles quaternaires, il faut citer : Petits gastéropodes de la taille des Pupa. Ossements de cheval.
Ossements de mammouth. (Elephas primigenius.) Silex taillé.
L'ossement de mammouth gisait dans la couche de gravier n° 6 à une profondeur de 25 à 30 centimètres, soit environ lm 75 au-dessous de la surface du sol. Il comprend les diverses pièces du bassin. Ces os, encore contigus, avaient subi un déplacement autour de la symphyse pubienne qui avait amené les os iliaques presque dans un plan horizontal.
L'écartement des centres des cavités cotyloïdes a été trouvé de 60 centimètres; le diamètre de ces cavités, 20 centimètres; la longueur de l'iléon, 1 mètre.
Ces dimensions indiquent un animal de très grande taille. Le mammouth était plus grand que l'éléphant des Indes actuel. Il le surpassait par sa taille et par le développement de ses défenses. Il en différait encore par une fourrure épaisse de poils longs de 25 à 30 centimètres, fourrure qui lui permettait d'endurer le froid.
Le mammouth a dû exister dans notre région vers le milieu de l'époque pléistocène. Il caractérise la période froide et humide intermédiaire entre l'âge de l'Elephas antiquus, à climat assez chaud, et l'âge du renne, à climat froid et sec.
L'homme a vécu dans la vallée de l'Aisne à l'âge du mammouth ; un silex taillé, trouvé dans la carrière d'Allandhuy, en fournit la preuve.
Les mammouths ayant été surtout des habitants des plaines et ayant, comme les éléphants actuels, recherché les cours d'eau pour s'y baigner, ils ont dû fréquemment y laisser leurs dépouilles qui, au moment des crues, ont été ensevelies dans les alluvions sableuses et caillouteuses. Celles de l'Aisne en ont fourni plusieurs échantillons : Sauvage cite une dent molaire de la vallée de l'Aire ; on nous a parlé de dents trouvées aux environs d'Atligny, et parmi les fragments recueillis chez M. Thirriard, nous avons trouvé une lamelle provenant d'une dent qui a été brisée et emportée de la carrière par un inconnu.
Il est permis d'espérer que si les exploitations devenaient plus nombreuses, on pourrait réunir dans nos Ardennes une belle série de documents se rapportant à ces temps qui ont immédiatement précédé la période historique.
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QUELQUES MOTS SUR LES CRINOIDES
ET
Catalogue des espèces rencontrées dans le Jurassique des Menues
Par M. P. PIGEOT
Les Crinoïdes sont des animaux marins faisant partie de l'embranchement des Echinodermes. Toujours fixés dans leur jeunesse, presque toujours durant toute leur existence, quelques-uns seulement (la plupart des espèces qui vivent actuellement) se séparent de leur tige à l'âge adulte et flottent librement.
La masse viscérale de l'animal est protégée par une enveloppe solide nommée calice; de celui-ci partent des appendices ou bras, formés d'articles nombreux et souvent munis de pinnules articulées. Les espèces fixées sont presque toujours munies d'une tige articulée parfois très longue; un très petit nombre seulement sont sessiles.
Les Crinoïdes abondent dans certaines formations sédimentaires. Dès; la période silurienne, ils sont nombreux en 'genres et en espèces ; ils sont très communs encore pendant le dévonien, et de nombreuses formes nouvelles se montrent au début de la période carbonifère.
Avec les temps Paléozoïques, la plupart des Crinoïdes disparaissent et la classe cesse d'occuper une place importante dans le règne animal.
Le trias voit apparaître quelques genres nouveaux; pendant le Jurassique, les Crinoïdes redeviennent communs; mais le nombre des genres et des espèces n'a fait que diminuer depuis la période crétacique. Dans les mers actuelles, seule la famille des Gomatulidées compte de nombreuses espèces.
La classe des Crinoïdes se divise en trois ordres :
Les Crinoïdes proprement dits ou Eucrinoïdes, Les Cystidées, Les Blastoïdes.
Les deux derniers ordres disparaissent avec les temps paléozoïques, les Eucrinoïdes comptent encore des représentants dans les mers actuelles. Cet ordre se divise en trois sous-ordres :
Les Paléocrinoïdes, Les Néocrinoïdes, Les Saccocrinoïdes.
Les premiers sont paléozoïques; c'est aux Néocrinoïdes qu'appartiennent les espèces jurassiques qui se répartissent entre les familles :
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Eugeniacrinidées, Holopidées, Apiocrinidées, Bourgueticrimdées, Penta crinidées, Comaiulidées.
Toutes les espèces que j'ai recueillies dans le Jurassique des Ardennes, ou qui m'ont été communiquées, appartiennent aux deux familles des Apiocrinidées et des Pentacrinidées.
Chez les Apiocrinidées, la tige, dépourvue de cirres, est formée d'articles ornés de stries simplement rayonnantes; le calice est relativement volumineux. Chez les Pentacrinidées, la tige est pourvue de cirres verticillés et ses articles présentent une rosette à cinq pétales; le calice est de faibles dimensions.
Famille des Apicrionidées.
Quatre genres ont été établis dans cette famille ; dans les couches jurassiques des Ardennes, j'ai reconnu la présence d'espèces appartenant, aux genres Apiocrinus Miller et Millericrinus d'Orb.
G. Apiocrinus Miller. — Le genre Apiocrinus Miller renferme de nombreuses espèces qui se montrent avec le bathonien et disparaissent avec l'astartien.
Apiocr. Parkinsoni Bronn.
J'ai récolté des parties du cône basai de cette espèce à Neuville-etThis, et des fragments de tiges dans les tranchées de la gare de Poix.
Apiocrinus sp ?
Tige cylindrique de 24 millimètres de diamètre, formée d'articles égaux en épaisseur (1 millimètre), séparés par des sutures très visibles, non dentées. Surface articulaire convexe, couverte de stries rayonnantes excessivement fines, très serrées, s'étendant du centre à la circonférence ; canal central très étroit.
Corallien inférieur. Buissonwé.
NOTA. — Je signale plus loin dans le G. Millericrinus d'Orb. quelques tiges cylindriques qui pourraient bien appartenir à des espèces du G. Apiocrinus Miller, la spécification des fragments de tiges étant parfois à peu près impossible.
G. Millericrinus d'Orb. — Les premiers représentants du G. Millericrinus d'Orb. se montrent avec le lias, ils se multiplient et atteignent leur maximum à l'époque corallienne. Le genre disparaît à peu près avec les temps jurassiques.
Mill. liasinus Terquem. Sous le nom de Eugeniacrinus liasinus Terq., M. Piette a signalé cette espèce comme se rencontrant dans les grès infraliasiques de Rimogne (1).
(1) Société géologique de France, 1856.
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Les articles de la tige mesurent 3,5 mill. de diamètre et 1,5 d'épaisseur ; les facettes articulaires en sont planes, lisses dans leur milieu, pourvues sur leur pourtour de fines crénelures courtes et serrées.
Millericrinus sp ?
J'ai récolté dans le bathonien de Neuville-et-This, un petit fragment de tige cylindrique lisse, formée d'articles minces, un peu convexes en dehors, à suture ne paraissant pas crénelée et dont la face articulaire, plane, présente des côtes rayonnantes simples ou bifurquées, assez saillantes, élargies vers l'extérieur et s'étendant du bord au canal central qui est très étroit.
Diamètre de la tige 6,5 mill.; épaisseur des articles 1,25.
Mill. horridus d'Orb.
Tige plus ou moins pentagone ou tout à fait cylindrique, souvent arquée, formée d'articles égaux ou inégaux, plans ou convexes en dehors, ornés de tubercules ou de prolongements simples ou ramifiés, parfois plus longs que le diamètre de l'article et pouvant aller se souder avec les prolongements d'une tige voisine. Facette articulaire plane, couverte de sillons droits allant du centre à la circonférence, ou disposés en cinq groupes et laissant au centre un espace étoile.
Racine très volumineuse, très ramifiée, pouvant porter plusieurs tiges..
Cette espèce est très commune dans l'oxfordien à Ammonites cordatus, les plus beaux exemplaires se trouvent dans les marnières de Villers-le-Tourneur, Vieil-Saint-Remy, etc. ; elle abonde à Neuvizy où l'on peut récolter des fragments de tiges rapportés par d'Orbigny à diverses espèces, toutes comprises actuellement dans le Mil. horridus d'Orb.
Dans les « Crinoïdes Jurassiques », M. de Loriol a donné la description d'un calice trouvé à Launois (lavoir de Villers-le-Tourneur?), et qu'il rapporte à cette espèce. Je possède un calice semblable provenant du lavoir de Neuvizy ; bien que d'un diamètre un peu plus faible, tous ses caractères sont identiques à ceux indiqués. Malheureusement, il est incomplet, il n'existe qu'une portion de l'article basai, et deux pièces basales manquent.
Mill. regularis d'Orb. Cette espèce a été signalée à Neuvizy, par d'Orbigny. Je possède une portion de tige provenant de cette localité et tout à fait comparable à celui figuré PI. 75, fig. 2, des « Crinoïdes Jurassiques ». C'est un fragment long de 15 millimètres et formé de six articles un peu inégaux entre eux. Ces articles sont très faiblement pentagones, chacun de leurs angles est prolongé par un tubercule aigu, très étroit, non lamelliforme comme c'est souvent le cas chez Mill. horridus d'Orb.; sur le milieu des faces des articles plus épais, on observe un tubercule semblable à celui des angles. Les lignes de suture sont finement et nettement dentées, la
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surface articulaire, peu distincte ; le diamètre est environ de 3 millimètres.
. Mill. convexus d'Orb.
Tige cylindrique, lisse, rarement ornée de tubercules isolés, formée d'articles de même épaisseur, très convexes en dehors, séparés par des sutures profondes et denticulées, à surface articulaire plane, couverte de fortes côtes rayonnantes assez nombreuses, qui partent du centre et parfois se bifurquent vers l'extérieur; la largeur de ces côtes est à peu près égale à celle des sillons qui les séparent.
Racine ovoïde, épaisse, peu ramifiée.
Localités : Vieil-Saint-Remy, Villers-le-Tourneur, la Romagne, etc., oxfordien à Am. cordatus.
Mill. Knorri P. de Loriol.
Tige cylindrique formée d'articles légèrement convexes en dehors, inégaux entre eux, à surface articulaire plane, couverte de sillons larges, relativement peu nombreux.
Racine volumineuse non très étalée.
Espèce très commune dans l'oxfordien ferrugineux.
REMARQUE". — J'ai reçu de M. Bestel, un exemplaire de Mill Knorri P. de Loriol, provenant de Vieil-Saint-Remy. Cet échantillon comprend une racine volumineuse de laquelle sortent trois tiges. La racine est constituée par des radicelles très ramifiées, mais peu étalées ; elle est large de 7 centimètres, épaisse de 3, longue de 10. La plus grosse tige (diamètre 12 millimètres) est formée d'articles très inégaux, la surface articulaire est parcourue par des côtes nombreuses, assez saillantes, seoir blables à celles du Mill. convexus d'Orb. ; les deux autres tiges sont formées d'articles presque égaux, beaucoup plus convexes que dans la première, et bien que la facette articulaire n'en soit pas visible, l'égalité des articles oblige à rapporter ces tiges au Mill. convexus d'Orb. Il semblerait, d'après cet exemplaire, que l'on doive réunir les Mill. convexus et Knorri; du reste, dans la Monographie des Crinoïdes « Paléontologie Française », M. de Loriol émet cette opinion.
Je possède du lavoir de Villers-le-Tourneur, une portion de tige qui présente à la base des articles nettement convexes, tandis que plus haut, les articles complètement plans, deviennent identiques au Mill. Dudressieri d'Orb.
Mill. goupttianus d'Orb.
Tige cylindrique formée d'articles convexes en dehors et munis de trois carènes transversales légèrement tuberculeuses ; sutures profondes; facette articulaire garnie de sillons disposés en cinq groupes avec, au centre, un espace lisse, étoile.
Localité : Villers-le-Tourneur, oxfordien ferrugineux à Am. cordatus.
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Mill. sp?
Tige cylindrique de 6 millimètres de diamètre, formée d'articles très minces (0,8 mill.), égaux en épaisseur, inégalement convexes et d'une façon alterne. Facette articulaire couverte de stries fines ; canal central assez large.
Localité : Hagnicourt, marnes oxfordiennes supérieures.
Mill. Studeri P. de Loriol.
Tige cylindrique, formée d'articles d'épaisseur égale (1,5 à 1,75 mill.) et dont le diamètre peut être supérieur à 15 millimètres ; articles légèrement convexes en dehors, séparés par des sutures bien visibles, finement denticulées, à surface lisse ou munie de quelques tubercules. Facette articulaire plane, couverte de très nombreuses côtes rayonnantes fines et très serrées. Canal central plus ou moins large.
Ces tiges abondent à Hagnicourt, à la base du Corallien, dans les talus du chemin allant à la Haute-Maison. Dans ces talus, j'ai recueilli une tige ramifiée, montrant des articles en formation et semblable à celle représentée PI. 99, fig. 3 de la Paléontologie Française. L'espèce existe aussi au même niveau à Buissonwé, mais elle y est moins commune.
Mill. Charpyi P. de Loriol.
Tige cylindrique ou pentagone, de 6 millimètres de diamètre au plus, formée d'articles inégaux, convexes ou évidés sur leurs faces, lisses ou ornés de tubercules. Facette articulaire montrant une rosette de cinq pétales crénelés sur leur bord.
Corallien inférieur : Hagnicourt, Buissonwé.
Mill sp ?
Tiges cylindriques de 8 à 12 millimètres de diamètre, formées d'articles à peine inégaux, de hauteur moyenne, à sutures superficielles, dentées, plans ou à peine convexes. Facette articulaire plane, mais présentant un enfoncement annulaire autour du canal central qui est large; la partie plane est parcourue par des stries rayonnantes peu élevées, fines, nombreuses et ramifiées vers l'extérieur.
Ces tiges, qui appartiennent peut-être à un Apiocrinus, se rencontrent dans le Corallien inférieur à Buissonwé, Hagnicourt, etc.
Mill. Munsterianus d'Orb. Dans la « Paléontologie Française », cette espèce est signalée à Wagnon, dans le corallien. J'en ai recueilli un calice, dans cette même assise, entre Mazerny et Hagnicourt; l'espèce existe aussi à Buissonwé où j'ai trouvé une seconde radiale.
Mill. gracilis d'Orb. Je possède, de l'Astartien du Mont-de-Jeux, près Attigny, une racine et des portions de tiges qui appartiennent à cette espèce.
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La racine, peu volumineuse, est très ramifiée. Quatre tiges y prennent naissance; elles sont tuberculeuses à la base, puis deviennent lisses. Les articles sont égaux entre eux et mesurent 0,75 mill. de hauteur; leur suture est denticulée et leur facette articulaire, plane, est ornée de stries rayonnantes fines et assez serrées.
REVUES, ANALYSES
ET
EXTRAITS DES PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES
Sur l'éclosion de Calliphora (Lucilia) Coesar (Dipt.) et opinion sur le rôle de l'ampoule frontale des muscides, par M. M.
ROYER (1). — L'auteur a fait des observations sur le Calliphora Coesar. La nymphe est contenue dans une coque chitineuse (pupe) constituée par la dépouille de la larve. Cette coque ovoïde, longue de 6 à 7 millimètres, présente sur le quatrième anneau en partant du pôle céphalique, un rétrécissement correspondant au cou. Au moment de l'éclosion, il se produit une fente intéressant le troisième anneau, mais non le quatrième. Celte fente est due à l'action d'une hernie, ou ampoule frontale, paraissant entre les yeux et les antennes ; ampoule qui, toutes les douze secondes environ, se gonfle, triplant le volume de la tête. L'ampoule a donc pour effet d'ouvrir la pupe, mais aussi de permettre au corps de franchir le rétrécissement cervical ; les contractions par lesquelles l'insecte gonfle son ampoule frontale progressent en effet nettement de l'arrière vers l'avant, permettant à l'insecte de diminuer le volume de son corps engagé derrière le rétrécissement. La présence du rétrécissement sur la pupe de la lucilie césar, rétrécissement qui n'existe pas chez les Calliphora vomitoria, Sarcophaga carnaria, et autres diptères, confirme cette opinion.
Successivement Réaumur, von Gleichen, Lacordaire, ont observé l'action défonçante de cette ampoule frontale qu'ils croyaient gonflée d'air. Laboulbène reconnaît qu'elle est gonflée de liquide sanguin, mais croit que son seul rôle est de déterminer la chute de la calotte céphalique. Künckel d'Herculaïs le premier lui attribue, en outre, le rôle d'un réservoir où la mouche fait affluer du sang qu'elle refoule du thorax et
(1) Ann. Assoc. natural. Levallois-Perret, X, p. 26,1904.
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de l'abdomen, pour diminuer la capacité de son corps. Les observations de l'auteur confirment cette opinion (1).
Procédé de coloration du liège par l'Alkanna, et triple coloration des coupes végétales, par M. Louis PETIT (2). — Les coupes sont traitées d'abord à la potasse, puis à l'eau de Javel, pour détruire le contenu cellulaire. Après lavage à l'eau distillée, la coupe est plongée dans la teinture d'Alkanna, qui colore en rouge la cuticule et le liège ; la coupe est placée dans une solution alcoolique de vert d'iode, et lavée à l'alcool (coloration du bois en vert). Les parties celluloiques sont ensuite colorées en plongeant la coupe dans une solution d'acétate de plomb, puis dans de l'eau, et ensuite dans du bichromate de potasse.
Sur une maladie de la vigne nommée court-noué dans le pays Vaudois, par M. le Dr H. FAËS (3). — Cette maladie n'est pas à proprement dire le court-noué, mais c'est une déformation due à la présence en quantité d'un acarien, un Phyloplus, voisin du Phytoptus vitis, l'auteur de l'érinose, déformation bien connue des feuilles de vigne. Sous l'influence de ce nouveau Phytoptus, les entrenoeuds restent courts, les feuilles frisotées, les bois petits. A ces déformations visibles dès le printemps, succède en été une brunissure spéciale des feuilles. D'après des essais de l'auteur, le meilleur remède de la maladie déclarée consisterait dans la pulvérisation, au moyen de solution de savon noir 2 0/0 et jus de tabac 1 0/0. On peut employer comme traitement préventif, après la taille, en février-mars, avant tout débourrement, la pulvérisation avec des solutions antiseptiques assez concentrées, telles que : savon noir 3 0/0 et acide phénique 1 0/0 ; ou lysol 4 0/0 ; en ayant soin de traiter spécialement les bourgeons.
(1) FABRE, dans sa 8e série de Souvenirs entomologiques, pnge 253, émet la même opinion. C'est par une manoeuvre analogue, en gonflant la partie antérieure de leur corps sortie à l'extérieur et diminuant la partie encore incluse dans le noyau de prunelle, que sort la lave du Rhynchites auratus, au moment de se transformer en nymphe; de môme, la larve du Balaninus nucum quitte la noisette en passant par un orifice ayant la dimension de la tête de la larve, c'est-à-dire un tiers de celle du corps. La partie émergée, immédiatement derrière la tête, se gonfle jusqu'à atteindre cinq à six fois le diamètre de la tête ; la partie interne se dégonfle d'autant. (Voir FABRE, 7e série, page 125.)
(2) Bull. Soc. Amis sc. nal. Rouen, 1903, p. 8.
(3) Bull. Soc. Vaud. sc. nal., XLI, LVIII, 1905.
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Constitution de l'amidon, par MM. MAQUENNE et Roux (1). — Si on fait agir une solution fermentaire obtenue avec le malt, sur un empois d'amidon préparé depuis plusieurs jours, il reste un résidu inattaquable par le malt, ne bleuissant pas par l'iode, et qui a été nommé amylocellulose. L'empois a rétrogradé.
L'amylocellulose est insoluble dans l'eau à 100 et même 120°; à 150°, elle se dissout en donnant un liquide facilement filtrable, qui, par refroidissement, dépose la substance sous forme d'une poudre blanche, colorable en bleu par l'iode, et ayant au microscope l'aspect des grains d'amidon de riz ou d'avoine.
On obtient donc ainsi, en parlant de l'amylocellulose insoluble, ne bleuissant pas par l'iode, inattaquable par le malt, un amidon artificiel, bleuissant par l'iode, attaquable par le malt (à condition qu'on opère pendant qu'il est encore à l'état de solution, c'est-à-dire non encore précipité) et donnant alors des dextrines et du maltose.
Cet amidon artificiel diffère cependant du naturel, parce qu'il ne peut donner d'empois, mais une solution fluide précipitant par refroidissement; de plus, saccharifié par le malt vers 50°, il se transforme totalement en maltose, tandis qu'avec l'amidon naturel, on obtient toujours finalement 20 p. 0/0 de dextrines.
A la suite de nombreuses recherches, les auteurs sont amenés à considérer le grain d'amidon comme formé de deux substances (ou de deux groupes de substances de condensation différente) :
1° L'amylose, existant à l'état soluble dans le grain, et se dissolvant lors de la préparation de l'empois, mais s'en séparant à la longue, par rétrogradation de l'empois, sous forme d'amylocellulose, qui est la variété insoluble et insaccharifiable de l'amylose. L'amylocellulose se tranforme en amylose par chauffage à 150 avec l'eau, et, à l'état de solution,,devient colorable en bleu par l'iode et saccharifiable.
2° L'amylopectine formant 20 p. 0/0 de l'amidon ou de la fécule; elle ne bleuit pas par l'iode, donne à chaud des solutions visqueuses, est liquéfiable par le malt (en se transformant en dextrine, mais non en maltose). La liquéfaction des empois d'amidon par le malt conduit à admettre dans le malt la présence d'un fermeni soluble capable de l'effectuer, l'amylopectinase.
A propos de plantes carnivores (2). — Nous savons que chez les plantes carnivores, dont les plus connues sont les Drosera, Pinguicula, Aldrovanda et Drosophyllum, le contact des feuilles produit un
(1) Bull, muséum hist. nal., 190b, p. 276.
(2) Nettes über fleischfressende Pflanzen ; Schw. Woch. /'. Ch. u. Pli., XLIII, p. 458, 1905.
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mouvement spontané, que l'on attribue à la transmission de l'irritation à partir du point touché. Comment se transmet celte irritation ? La capture des insectes n'est-elle qu'un phénomène accessoire de la vie de la plante, ou est-elle, au contraire, un besoin de la plante? C'est à ces deux questions que répondent, en partie du moins, les études de C. A. FENNER.
S'occupant d'abord de la grassette, Fenner remarque qu'elle se comporte tout autrement dans la nature que dans les expériences de laboratoire. En effet, quand ses feuilles sont touchées par un insecte, elles se roulent complètement, et entourent l'insecte, tandis que, touchées par un petit objet (gravier, éclat de verre, etc.), elles ne se courbent que très peu. Mais ce tour de force (de l'enroulement de la feuille) ne peut pas se renouveler plus de deux ou trois fois, sous peine d'épuisement et de mort de la feuille. L'enroulement de la feuille est d'autant plus bizarre, que sa structure ne paraît pas de nature à le permettre ; il arrive même souvent que la feuille se fend ; la production de la fente met un terme à la transmission de l'irritation. Ce dernier fait donne donc à penser qu'il doit y avoir une trame conductrice de l'irritation, trame qui se brise facilement par la production d'une fente dans la feuille. Si l'on ajoute, d'autre part, que les glandes digestives sont tout à fait mal placées pour le but qu'elles doivent remplir, et que leur sécrétion se trouve entraînée par la pluie, on verra dans ce double fait un contraste flagrant avec l'adaptation, d'ordinaire si parfaite, des plantes à leur mode de vie. N'en faut-il pas conclure que l'on est en présence d'un organisme qui est sur le point de s'adapter à un nouveau genre de vie, et qui se trouve dans une période de transition. La grassette peut, il est vrai, capturer des insectes, mais son organisme n'est pas encore parfaitement approprié à ce mode de nourriture ; une nourriture animale n'est pas indispensable à la plante.
Dans la grassette, on voit (surtout sur les boutons floraux) les cellules de l'épiderme reliées de façon très intéressante par des filaments facilement colorables, qui s'étendent, comme un double réseau télégraphique à travers toutes les cellules de l'épiderme. Quoiqu'on n'ait pas pu établir expérimentalement leur véritable signification, il est plus que probable que ce sont là les cléments transmetteurs de l'excitation.
Fenner a trouvé encore plus développé ce système conducteur dans le Drosophyllum. Là, les cellules conductrices forment des bandes ininterrompues courant le long du faisceau central des glandes pédonculées, où elles s'appliquent sur les cellules internes de la glande, jusqu'aux glandes sessiles, et formant dans la feuille de nombreuses ramifications qui accompagnent les nervures de troisième et de quatrième ordre. Là, leur rôle a été établi par l'expérience. Quoiqu'on ait déjà depuis plusieurs années observé ces « nerfs végétaux » dans l'extrémité des racines de nombreuses plantes, jamais on ne les a trouvés cependant aussi développés que chez le Drosophyllum.
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On peut conclure que si la grassette, pour qui la capture des insectes n'a pas grande importance, n'est pourvue que d'un appareil rudimentaire ; pour le Drosophyllum, au contraire, si bien outillé pour prendre les insectes, la nourriture animale doit avoir une importance autrement marquée. Et de fait, il en est ainsi ; en même temps que les glandes perdent leur activité, la feuille se déroule, se fane, se flétrit ; ce qu' prouve que la fonction des glandes a plus d'importance que celle du tissu assimilant, puisque, celle-là disparue, celui-ci se détruit, n'ayant plus de raison d'être. On peut donc conclure que la nourriture animale est.nécessaire au Drosophyllum, qui est si bien adapté à ce genre de nourriture.
Cette différence d'adaptation dans les deux plantes envisagées, ne semble-t-elle pas indiquer que malgré une origine commune, il y a dans les plantes des échelons, des grades, des capacités diverses. Il semble qu'il se prépare quelque chose de nouveau dans le monde végétal, et que contraintes par de mauvaises conditions d'existence, les plantes utilisent plus ou moins, suivant leurs capacités et leurs aptitudes, un nouveau mode de subsistance. La nourriture animale contraint les plantes à des efforts, à des tendances extraordinaires. Voici le Drosophyllum qui possède un système nerveux, chose inouie chez une plante! Quelles surprises le monde végétal peut-il bien encore nous réserver? Est-ce l'ébauche d'une nouvelle série d'êtres, animaux-végétants, ou plantesanimées, créatures douées d'attributs encore inconnus jusque-là?
La clandestine écailleuse, par M. L. MATRUCHOT (1). — L'auteur décrit le Lathroea squamaria, plante que nous trouvons çà et là dans les Ardennes, et qu'il a trouvée vivant en parasite sur les racines d'aulnes. L'intérêt de cette étude réside surtout dans la description de la partie souterraine, description qu'on ne trouve pas dans les flores. Au-delà de la souche rameuse couverte d'écaillés, plus profondément, on trouve un rhizome portant de nombreuses racines qui vont rampant à la surface des racines d'aulne, et y prennent contact par des suçoirs ; ceux-ci sont de petites racines-tubercules, isolées ou rapprochées en série, d'un diamètre de quelques millimètres, qui établissent la communication entre les vaisseaux de l'hôte et du parasite. Une autre particularité de la plante est l'existence fréquente de fleurs cléistogames, ne s'ouvrant pas, et se fécondant elles-mêmes; le plus souvent la corolle est réduite, et les étamines plus ou moins atrophiées. Cette disposition est pour ainsi dire nécessaire chez une plante dont la vie est presque exclusivement souterraine.
(1) Bull. Soc. se. hist. et nal. Semur-en-Auxois, XXXIII, p. 179,1904.
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Sur un puceron (Aphis papaveris Fabr.) ennemi de la betterave, par M. A. LÉCAILLON (1). — L'hémiptère en question, qui se rencontre sur le pavot, le maïs, le haricot, ..., est susceptible d'attaquer la betterave. L'auteur a constaté sa présence en assez grande quantité depuis quelques années dans des champs de betterave du département de l'Aisne. Le parasite se tient à la face inférieure des feuilles, qui se crispent et retombent davantage sur le sol; elles se développent moins que les feuilles non parasitées, et ont un aspect demi-fané. En même temps la racine ne grossit que très lentement, et reste de beaucoup plus, petite que celle des plantes saines. II semble difficile de combattre la maladie en raison de la situation du parasite. Heureusement, le développement du puceron est entravé par la présence de nombreux ennemis (Hyménoptères entomophages, larves de syrphes, coccinelles, ...); il arrive souvent qu'en août-septembre, on ne trouve plus que des dépouilles de pucerons sans qu'il en reste aucun de vivant.
EXCURSION DU 1 MAI 1906
Carrières et Exploitations minières de l'Oxfordien
à Viel-Saint-Remy et Neuvizy.
COMPTE RENDU PAR M. F. BESTEL
Le beau temps si favorable aux excursions nous a fait défaut dans cette journée. Un orage survenu à cinq heures du matin, avec averses très copieuses, en dépit de toute prévision météorologique par vent du Nord et assez bonne pression, n'était pas encore terminé à l'heure du départ de Charleville. Il n'a pas été sans influence sur l'abstention de plusieurs de nos collègues ordinairement assidus aux excursions. Se trouvaient au rendez-vous MM. BOURGUIGNON, V. HARLAY, VANY, BESTEL. A notre arrivée à Launois, nous trouvons M. PIGEOT et M. RENAUD, instituteur de Viel-Saint-Bemy ; plus tard vient nous rejoindre M. BENOIST, de Vendresse, qu'un déraillement à la gare de Baâlons a obligé de venir à pied jusque Viel-Saint-Remy.
La pluie s'est apaisée pendant notre voyage et une accalmie de trois heures nous permet de visiter quelques carrières de la gaize et de la marne à minerai. Mais à la reprise de l'excursion après midi, c'est sous
(1) Bull. Soc. entomol. Fr., p. 258,1905.
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l'averse qu'il nous a fallu parcourir les quelques kilomètres qui séparent Belair de la Crète et la Crète du lavoir du bois de Touly. On aura une idée des conditions défavorables que nous avons eues lorsque l'on saura que dans cette journée, les pluviomètres de la région ont recueilli une quantité d'eau dépassant de beaucoup la moyenne; on a engistré à Faissault, une épaisseur d'eau de 20 millimètres; à Signy-1'Abbaye, 22 millimètres; à Poix, 20 millimètres; à Attigny, 15 millimètres; à Charleville, 34 millimètres.
Parcourir les hautes herbes toutes ruisselantes de l'averse, piétiner l'argile délayée dans les carrières, chercher les fossiles dans la terre mouillée, avoir constamment la préoccupation de ramener la pèlerine qui, petit à petit, se charge et ruisselle, cela n'a rien de bien agréable. Mais quelque trouvaille intéressante vient à point réveiller l'entrain qui s'engourdit sous la monotonie de l'averse et ramener un peu de gaîté. La découverte bien inattendue d'une Morille sur les remblais d'une minière produit une diversion utile. La recherche du délicieux cryptogame dans les fourrés voisins et sous les pommiers, la cueillette de quelques beaux spécimens dont la présence dans ce milieu rappelle les expériences de culture sur le marc de pommes récemment annoncées dans les journaux, nous font oublier pendant quelques instants l'amertume de la situation et les préoccupations géologiques.
Plus tard, l'abri du lavoir lui-même ne nous est guère utile, la recherche des fossiles devant se faire sur les remblais qui ne sont pas à couvert. Mais, petit à petit, le ciel s'éclaircit et c'est par un beau temps relatif que nous reprenons le chemin des carrières du bois de Touly et de la gare.
Par beau temps notre course aurait certainement été plus fructueuse et nos récoltes plus abondantes, car il eût été possible d'explorer avec plus de soin chacune des zones remarquables du terrain que nous nous proposions d'étudier.
L'affleurement de l'Oxfordien présente entre Launois et Viel-SaintRemy une largeur d'environ trois kilomètres. Il forme, du côté du nord, les escarpements qui dominent la Péreuse et la vallée de la Vence. Vers le sud, il présente de faibles ondulations. Une partie du plateau est recouverte par de l'argile du Gault, elle-même masquée en grande partie par le limon des plateaux.
Quittant la gare de Launois et passant par la Péreuse, on laisse le premier chemin à gauche qui contourne le massif par l'est et le chemin de droite qui s'engage dans la vallée et va à la Basse-Naugerin. On va jusqu'à l'extrémité de la Péreuse par le chemin qui contourne le massif par l'ouest. La route est facile à tenir jusque Viel-Saint-Remy.
A mi-côte, environ un kilomètre de la Péreuse, sur la droite sont ouvertes des carrières dans la partie moyenne de la gaize. La roche siliceuse tendre est toute fissurée; elle présente des bancs plus durs d'un
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calcaire marneux bleuâtre que l'on utilise quelquefois comme moellonst Ces carrières ne fournissent guère que des matériaux d'empierremen d'assez mauvaise qualité utilisés dans la région où l'on ne peut s'en procurer à bon compte de meilleurs.
Dans les déblais de carrière et dans les parties plus tendres de la roche, on rencontre quelques fossiles. Ammonites Lamberli qui a donné son nom à cette zone paléontologique, est rare; les bivalves sont beaucoup plus communs.
On peut rencontrer les espèces suivantes :
Ammonites Lamberli. Modiola bipartila. Pinna lanceolata. Pholadomya exaltata. Mytilus consobrinus.
Mytilus imbricatus. Perna. Terebratula. Rhynchonella.
Il y a grand avantage à visiter ces carrières dans une année où l'exploitation est active.
A l'arrivée sur le plateau, on reconnaît facilement le Limon. On Fatteint un peu avant le chemin des Tavernes qui suit le faîte du nord-ouest au sud-est. A partir de ce chemin, la pente du terrain est vers le sud. Dans les fossés à droite de la route, on peut voir quelques lambeaux de l'argile du Gault ; le chemin coupe l'affleurement à 500 ou 600 mètres de Viel-Saint-Remy ; on atteint immédiatement l'Oxfordien supérieur à Ammonites cordatus.
Une petite marnière à gauche de la route est intéressante à explorer. Elle n'est malheureusement plus exploitée et il faut piocher dans le talus pour rechercher dans la roche désagrégée. Le calcaire y est rempli de de petites oolithes ferrugineuses. C'est la marne à Ammonites cordatus dans son état naturel. Ce niveau peut fournir de nombreux fossiles.
Ammonites cordatus.
— plicatilis.
— arduennensis. Trigonia costata. Rhynchonella Thurmanni.
Gervilia aviculoïdes. Ostrea Marshii. Echinobrissus micraulus. Cidaris.
Plus souvent, on peut observer dans la région ces couches marneuses décalcifiées et amenées à l'état argileux ; elles peuvent être alors plus ou moins remaniées. Ces argiles ferrugineuses ont été autrefois activement exploitées à Viel-Saint-Remy et ce sont elles qui ont créé la réputation de cette localité comme gisement fossilifère.
A l'entrée du village, à une cinquantaine de mètres à droite de la route, on peut voir dans une excavation cette couche où les grosses ammonites sont assez communes.
Les lavoirs de minerai autrefois communs sur le petit ruisseau au sud
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du village ont disparu, mais leur emplacement se reconnaît facilement aux remblais qui couvrent la prairie et à l'abondance des fossiles dans les berges du ruisseau. La visite au plus rapproché du village, dans les conditions défavorables où nous avons pu la faire, ne nous a rien procuré de remarquable. Nous pensons malgré cela qu'il y a toujours intérêt à y faire des recherches.
De Viel-Saint-Remy aux minières de Neuvizy, il y a bien près de quatre kilomètres. Il faut d'abord se rendre à la Crète, ce qui est facile. A un demi-kilomètre de là, sur le chemin de Villers-le-Tourneur, prendre un sentier à gauche ou longer les clôtures des pâturages. Les exploitations sont à 200 mètres du chemin et le lavoir un peu plus loin sur le ruisseau au bord du bois.
Les fouilles dans la minière ont environ 2 mètres de profondeur. L'argile y est remplie d'oolithes ferrugineuses ; les fossiles y sont abondants, à l'état siliceux. On peut s'en procurer de nombreux exemplaires au lavoir où tout le minerai est transporté. Les échantillons sont assez fragiles, mais cependant en général assez bien conservés pour être déterminâmes.
On y trouve en abondance :
Ammonites cordatus.
— perarmatus.
— arduennensis.
— biplex. Chemnitzia heddingtonensis. Rhynchonella Thurmanni.
— varians.
Trigonia costata.
Plicatula tubifera. Ostrea Marshii. Millericrinus ornalus. — horridus.
Serpula. Collyrites. Gervilia. Terebratula.
Du lavoir, on regagne la route de Launois à travers la forêt par un chemin qui suit le fond de la vallée, près du ruisseau.
A 200 ou 300 mètres au-dessous du lavoir s'ouvrent à gauche de grandes carrières dans la gaize. Les pierres extraites servent à l'entretien des chemins; elles paraissent plus dures que celles de la Péreuse.
Les carrières du bois de Touly sont dans le même escarpement que celles de la montée de la Crète, à droite et à gauche de la route et qui sont connues sous le nom de Carrières de Neuvizy.
— 72 — Excursion du 28 mai 1905
La Flore des bois du Calcaire oolithique et de l'Argile callovienne
AUX ENVIRONS DE VENDRESSE
COMPTE RENDU PAR M. F. BESTEL
Une excursion à Vendresse est actuellement chose facile. Par la ligne départementale, on arrive sur le terrain avant huit heures du matin et on en repart après six heures du soir. C'est un temps largement suffisant pour une bonne herborisation. Ont pris part à l'excursion du 28 mai, MM. BENOIST, BESTEL, BOURGUIGNON, CHOPIN, COLAS, DUSSIGNE, GILBIN, V, HARLAY, HUET, MAILFAIT, MOREAUX, RICHARD, LESIEUR et VANY.
La petite ligne n'est connue de la plupart des membres de notre Société que jusqu'à Baâlons. Nous allons en faire connaître les traits principaux de Baâlons à Vendresse. Elle est tracée dans l'Oxfordien et le Callovien. Quittant la gare dé Baâlons, elle traverse la plaine que dominela falaise corallienne de Bouvellemont. De petites tranchées y mettent à découvert l'oxfordien à minerai et la partie supérieure de la gaize. Suivant ensuite le vallon de Failleau, à la lisière de la forêt, elle entame la partie moyenne et la partie inférieure de la gaize. Les tranchées présentent de bonnes coupes. Les bancs marneux durs et bleuâtres s'y distinguent nettement ainsi que la partie siliceuse tendre. Il y a peu de fossiles.
Au-delà de la prairie de Chagny, la ligne entame un peu les ondulations du callovien sous la côte d'Omoni qu'elle contourne. Elle passe au pied de la falaise oxfordienne autrefois couronnée par le célèbre château dont la destruction remonte au temps d'Henri IV.
Après la Tuilerie, la voie s'engage dans le vallon qui aboutit à la grande plaine marécageuse de la Bar. Elle reste sur le callovien jusqu'au Chauffour. Dans la plaine, elle est sur l'alluvion. Les carrières de l'oolithe supérieure sont à quelques mètres de la ligne terrée sur la route de Terron.
Les argiles calloviennes sont légèrement ondulées. De nombreux petits vallons reçoivent les eaux de ruissellement; très humides pendant la saison des pluies, ils sont à sec pendant la saison chaude. Celui que suit la voie ferrée entre Omont et Terron se creuse assez fortement jusque dans le bois du Chauffour. Il s'y termine brusquement à un entonnoir où les eaux s'engouffrent. En cet endroit, la couche d'argile callovienne est peu épaisse; des infiltrations ont atteint l'oolithe très fissurée
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et l'écoulement de l'eau a pu se faire sous terre. Le vallon a continué à se creuser en amont de l'entonnoir.
C'est presque en face du Chauffour, dans la petite prairie, à quelques mètres de la voie que vient sortir l'eau qui s'engouffre dans l'entonnoir. On la voit bouillonner à travers les plaquettes de pierre oolithique. Cette source tarit de très bonne heure en été, dès que l'égouttement superficiel a un peu séché la terre.
Il n'en est pas de même de l'importante source du Fourneau dont les variations sont peu sensibles. Celle-ci doit recueillir les eaux d'un massif oolithique assez étendu formant colline entre la vallée du Batardeau et celle du Donjon.
Les bois de Vendresse couvrent un massif oolithique important à l'ouest de la vallée de la Bar; ils font partie du triage du Haut-deSapogne et se rattachent à la grande Forêt Mazarin.
En raison de la nature du sol, ils ne présentent guère de parties humides. L'infiltration de l'eau y est très rapide comme dans tous les terrains fissurés. Le relief du so' y est assez accentué; il y a des pentes abruptes, des vallons profonds, des plateaux plus ou moins étendus ; partout la sécheresse est le caractère dominant de la forêt. Là seulement où un peu d'alluvion siliceuse recouvre l'oolithe, il y a un peu d'humidité, mais ces endroits sont rares. On les reconnaît à la présence de la grande fougère aigle.
Nous avons exploré la partie orientale de la forêt et les coteaux de la Bar au sud d'Omicourt.
Sortant de Vendresse par la route de Villers, nous avons pris le chemin d'exploitation à deux kilomètres du village pour atteindre la forêt et en explorer la lisière. Puis, nous avons pénétre dans le bois, guidés par notre collègue Benoist. Nous ne nous sommes guère occupés, à partir de ce moment, de l'enchevêtrement des sentiers ni des parcours à travers bois, sûrs que nous étions d'atteindre en temps utile le chemin d'Omicourt, où nous avions donné rendez-vous aux excursionnistes qui s'étaient trouvés dans l'impossibilité d'arriver au train du matin.
Dans celte première partie de l'herborisation, nous avons rencontré un assez grand nombre d'espèces que nous avons inscrites au fur et à mesure de leur observation. Quelques-unes ont été retrouvées fréquemment dans la suite; nous ne les signalerons cependant qu'une fois.
Le chemin sec qui longe la forêt, et les champs voisins, nous fournissent quelques bonnes espèces :
Hippocrepis comosa. Scabiosa columbaria. Fesluca ovina. Polygala amarella.
Genisla sagittalis. Potenlilla verna. Bromus erectus. Heliantliemum vulgare.
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Puis, nous avons à signaler à la bordure du bois
Sorbus aria. Fagus silvatica. Cornus mas.
Junipevus communis. Sorbus torminalis.
Les deux sorbiers sont assez répandus.
Dans les taillis plus ou moins âgés, nous trouvons à noter
Asperula odorata. Anémone nemorosa. Aquilegia vulgaris. Carex silvatica. Fragaria vesca. Viola silvestris. Oxalis acetosella. Actoea spicata. Helleborus foelidus. Pyrola rotundifolia. Listera ovata. Neottia nidus avis.
Polygonatum multiflorum. Daphne mezereum. Milium effusum. Mej'curialis perennis. Melica uniflora. Ranun'culus nemorosus. Luzula vernalis. Veronica chamoedrys. Myosotis silvatica. Orchis montana. Paris quadrifolia. Ornilhogalum pyrenaicum.
Dans un large chemin au fond d'un vallon où persiste un peu de fraîcheur, les espèces suivantes se disputent, la place :
Sambucus ebulus. Eupatorium cannabinum. Lychnis silvestris. Bromus asper.
Ajuga reptans. Alchemilla vulgaris. Poa nemoralis. Orchis militaris.
Un peu plus loin, sous un buisson de noisetier, quelques pieds de Lathroea squamaria. Les essenees qui forment le taillis, sont au nombre d'une dizaine :
Quercus pedunculata.
— sessiliflora. Fagus silvatica. Carpinus betulus. Corylus avellana. Acer campestre.
Acer pseudoplatanus. Viburnum lantana. Cornus mas. Tilia europoea. Mespilus germanisa, llex aquifolium.
Le cornouiller (C. mas) est très commun; le tilleul est assez rare ; les buissons de houx sont assez commun dans certains cantons ; le Bois gentil (Daphne mezereum) est assez répandu dans toutes les parties.
Sur les pentes, la mercuriale vivace occupe de grandes étendues ; ailleurs, c'est le muguet (Convallaria maialis) ou le ; grand séneçoni (Senecio Fuchsii), lequel est assez fréquemment accompagné de la sanicle (Sanicula europoea).
A diverses reprises, dans le bois, notre attention avait été excitée par
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un bruit assez singulier, sorte de crépitement semblable à celui que produiraient de petites graines tombant des arbres sur les feuilles sèches. Un coup d'oeil rapide aux alentours, sans nous rien révéler de précis, nous avait fait supposer que des chenilles devaient y jouer un rôle. Pendant notre halte sur le chemin d'Omicourt, le même bruit plus accentué encore rappela notre attention. Les chênes en partie dégarnis de leurs feuilles contrastaient singulièrement avec les autres essences; mais leurs branches trop élevées ne permettaient pas de voir les ravageurs et la chute de leurs petits paquets de déjections seule, en dehors de leurs ravages, trahissait leur présence. L'auteur de ces dégâts et du bruit qui avait tant piqué notre curiosité est la chenille d'une petite pyrale, Tortrix viridana connue sous le nom de « Chape verte », que M. V. Harlay devait retrouver quelques jours plus tard aux environs de Charleville — bois Lécuyer, — et dont il nous a présenté quelques spécimens, chenille, chrysalide et papillon.
En suivant le chemin d'Omicourt jusqu'à la sortie du bois, nous arrivons aux escarpements de la Bar. Sur ces coteaux herbeux à pente très raide, où la terre végétale fait presque défaut, nous trouvons la flore particulière des terrains calcaires secs. Les espèces les plus caractéristiques sont les Ophrys, la Globulaire, l'Hippocrépide, la Pulsatille :
Ophrys arachnites.
— apifera. Anthyllis vulneraria. Carex proecox. Hippocrepis comosa. Carlina vulgaris. Globularia vulgaris.
Salvia pralensis. Anémone pulsalilla. Bromus ereclus. Brachypodium pinnatum. Festuca ovina. Briza média. Cephalanthera grandiflora.
Après l'exploration, nous reprenons la direction de Vendresse. Les grands bois et les coupes récentes se succèdent.
Nous notons au passage, sur le coteau couvert d'alluvion, la grande fougère, Pteris aquilina, puis, dans un jeune taillis un peu humide, quelques espèces rares ou manquant dans les autres parties du bois.
Carex pallescens.
— silvatica. Ranunculus flammula. Lamium galeobdolon. Sisymbrium alliaria. Barbarea vulgaris. Oxalis acetosella. Veronica serpyllifolia.
Milium effusum. Arenaria Irinervia. Atropa belladona. Hypericum humifusum. — lelrapterum. Epilobium montanum. Marchantiapohjmorplia (bien fructifié).
A la sortie du bois, l'herborisation du matin est terminée, les champs cultivés n'offrant rien d'intéressant.
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A la reprise de l'excursion, après le déjeuner — Hôtel du Commerce, — nous dirigeons nos pas vers le bois des Molières. La forêt est plus humide; le sol y est argileux et profond; les petits ruisselets y amènent l'eau qui s'égoutte de la falaise oxfordienne.
Cardamine impatiens. Orchis maculata. Calluna vulgaris. Sarolhamnus scoparius. Polygala vulgaris. Lappa major.
Phyteuma spicatum. Carex maxima. Pteris aquilina. Polystichum spinulosum. Carex pallescens. Ajuga reptans. Ranunculus repens.
Toutes les feuilles de cette dernière plante sont dévorées par une petite chenille verte qui n'a laissé que les nervures. Cette chenille présente un cas de mimétisme très remarquable ; elle s'est tellement bien identifiée comme couleur et comme aspect aux feuilles qu'elle a déchirées, qu'il est impossible, sans une grande attention, de l'y découvrir.
Le temps nous a manqué pour aller jusqu'à la gaize dont la flore est plus variée que celle de l'argile et où nous aurions pu rencontrer le myrtille (Vaccinium myrtillus), la digitale (Digitalis purpurea) à fleur souvent blanche, et peut-être aussi le lycopode (Lycopodium clavatum) qui y a été signalé.
L'étude de la flore du bois des Crêtes devra faire l'objet d'une excursion spéciale.
EXCURSION DU 2 JUILLET 1905
A POURU-SAINT-REMY ET A LA FRONTIÈRE BELGE
COMPTE RENDU PAR M. G. MAILFAIT
L'excursion du 2 Juillet avait pour but de nous faire faire connaissance avec la flore calcaire du lias entre Pouru-Saint-Remy et Pouruaux-Bois, et ensuite avec la flore siliceuse depuis cette dernière localité jusqu'à Grand-Heez, ferme-auberge de la frontière belge.
Nous débarquons par un clair soleil à la gare de Pouru-Saint-Remy et nous traversons de suite le village, accompagnés par l'instituteur du pays, en longeant le ruisseau de Pouru que nous allons remonter jusqu'à la frontière. Jusque Pouru-aux-Bois,, nous sommes sur le calcaire liasique et nous retrouvons là la florule calcaire des environs de Mézières.
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Dans les moissons qui bordent la route, nous cueillons : Lycopis arvensis, Faplicmus raphanistrum, qui a envahi complètement les champs : le Sinapis arvensis paraît faire complètement défaut.
Sur les talus nous trouvons :
Medicago falcata. Brachypodium pinnalum. Stachys recta.
Lalhyrus pratensis. Scabiosa colombaria. Carex dioïca.
En descendant dans les prairies marécageuses qui longent le ruisseau, nous rencontrons :
Polygonum Bistorta. Cirsium oleraceum.
Alisma plantago. . Scirpus compressus.
Après avoir traversé Pouru-aux-Bois, nous nous trouvons à la sortie du village sur le premier coteau schisteux que nous escaladons. Ici le contraste de la végétation est frappant et indique de suite le changement de la nature du sol. Les espèces calcifuges font leur apparition : des genêts à balais très abondants et d'immenses fougères impériales signalent à l'oeil le moins exercé la présence delà silice. Nous cueillons sur ce coteau sec formé de débris d'ardoise :
Carex pulicaris. Vidpia pseudo-myuros. Sarothamnus scoparius. Trifolium inedium.
Pedicularis sylvalica. Air a caryophyllea. Polygala vulgaris, avec ses variétés blanche et rose.
Sur le sommet du coteau, au milieu des herbes courtes qui le tapissent :
Pteris aquilina. Euphorbia amygdaloïdss. Hyperiemn pulchrum. Ornithopus perpusillus.
Orchis bifolia, d'aspect très grêle avec un labelle assez court.
Un petit champignon blanc, l'Epichloe typhina sur des tiges de graminées.
Nous pénétrons dans les bois schisteux qui prolongent le plateau et qui descendent ensuite par une forte pente dans le ravin au fond duquel coule le ruisseau de Pouru.
Sous les chênes et les hêtres, un tapis abondant de myrtilles couvre le sol, comme dans tous les bois siliceux, éliminant presque entièrement toute autre végétation. Voici l'Hypericum humifusum, le Mottnia coerulea, et, sur l'emplacement d'anciennes fosses à charbon, le Marchantia polymorpha.
Nous dévalons par une pente abrupte jusqu'au fond du ravin où les berges marécageuses du ruisseau nous fournissent une récolte bien plus intéressante que ce que nous avons vu jusqu'alors.
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Dans un fouillis presque inextricable de ronces, de fougères, de sphagnums spongieux et de longs polytrics, nous récoltons :
Blechnum spicant, en touffes vigoureuses. Pleris aquilina. Polystichum filix mas. Athyrium filix femina.
Digilalis purpurea. Drosera rolundifolia. Lycopodium clavatum, en longues
traînées hérissées de jeunes
épis.
Nous franchissons le ruisseau pour remonter la pente opposée qui doit nous mener à la première maison belge, l'auberge de Grand-Heez. Voici, le long du bois, Pyrola minor, et dans les ornières du sentier une abondante floraison du microscopique Radiola linoïdes.
Un excellent dîner rustique nous attendait à la maison-frontière de Grand-Heez d'en bas. Inutile de dire que nous y faisons largement honneur, après la course fatigante du matin, par monts et par vaux.
Pour faciliter la digestion, une petite partie de jeu de quilles est engagée à l'ombre des grands arbres ; après quoi nous nous remettons en route pour Pouru-aux-Bois en passant par Escombres.
A partir de la clairière de Grand-Heez, nous rentrons sur le calcaire sableux ; dans la traversée du bois d'Escombres, nous rencontrons :
Aquilegia vulgaris. Pulmonaria officinalis. Neottia nidus-avis. Listera ovata. Orchis monlana. Maïanthemum bifolium. Convallaria majalis. Astragalus glycyphyllos.
Agrostemma githago (en petits échantillons nains au fond d'un fossé).
Jasione montana.
Gnaphalium uliginosum.-
Viola tricolor arvensis.
Dianthus prolifer.
Dianthus armeria.
Erigeron acre.
D'Escombres où nous voyons devant nous se déployer le panorama de la vallée de la Chiers, nous descendons vers Pouru-aux-Bois en cueillant sur notre chemin :
Agrimonia eupatoria. Agrimonia odorata. Senecio sylvaticus.
Trifolium agrarium. Odontites rubra.
Dans la traversée de Pouru-Saint-Remy, nous récoltons le long du ruisseau : Bidens tripartila et Equisetum telmateya.
En arrivant à la gare, une bonne surprise nous attendait : entre lès rails de la bifurcation des marchandises, nous faisons une des meilleures trouvailles de cette herborisation, une abondante floraison de Berteroa incana et de Cota tinctoria.
Ces deux espèces très intéressantes n'existent dans les Ardennes que
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depuis l'invasion allemande. Le Berteroa a été trouvé d'abord à Sedan, Bazeilles, Donchery : c'est une plante de l'Allemagne, de l'Alsace et du Luxembourg. Quant à la Cola, qui se trouve en abondance depuis un certain nombre d'années sur les remparts de Longwy, elle avait été signalée à la gare de Sedan par M. Dhaleine. Les circonstances particulières où ces deux espèces ont été trouvées jusqu'ici laissent à penser que nous devons leur introduction dans les Ardennes à l'invasion allemande, à l'époque de la bataille de Sedan. Nous avons été enchantés de terminer par cette heureuse trouvaille la belle excursion de PouruSaint-Remy.
Mollusques trouvés dans cette excursion.
M. CARDOT fils a bien voulu me communiquer la liste des mollusques qu'il a recueillis pendant que nous nous occupions du règne végétal. Il a trouvé à Pouru-Saint-Remy :
Succinea putris. Hélix rolundata. — hispida.
Hélix unifasciata. Limnoea limosa. Ancylus fluviatilis.
A Escombres, une espèce rare, trouvée sur les vieux murs du cimetière, Hélix lapicida puis :
Hélix pomatia. — nemoralis.
Hélix hortensis. Pupa muscorum.
EXCURSION DU 25 JUILLET 1905, A BOURG-FIDÈLE
Compte rendu par M. P. MAIL FAIT
La région située au nord de Rimogne jusqu'à Bourg-Fidèle est une région essentiellement marécageuse. Le voyageur qui descend à Rimogne ou au Tremblois pour monter à Rocroi le long des nombreux ruisselets qui prennent leur source sur le plateau, rencontre partout des ravins tourbeux ou des marais. La Société avait déjà eu occasion d'explorer antérieurement à Rimogne la queue de l'étang de Doby, le tour de l'étang des Ewys, et le Blanc-Marais ou Marais de la Richolle. Il nous restait à explorer la vaste prairie marécageuse dite : le MaraisLisse, qu'on aperçoit à droite lorsque l'on monte du Tremblois à BourgFidèle par le petit chemin de fer départemental. Il était intéressant de rechercher si nous y trouverions autre chose que ce que nous avions découvert dans les autres marais explorés auparavant. Nous devons
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constater que l'excursion du 23 juillet, sous ce rapport, a trompé nos espérances. Descendus à la halte du Tremblois, nous nous enfonçons sous bois à gauche du petit chemin de fer, pour atteindre un petin ravin tourbeux au fond duquel un ruisseau à l'allure de torrent roule ses eaux cascadeuses. Dans ce fond sombre et humide, abondante floraison de fougères, comme il fallait s'y attendre. Voici d'immenses touffes d'Osmonde royale, dont les frondes ont parfois deux mètres de hauteur, et la fougère à l'aigle qui cherche à rivaliser avec l'Osmonde pour la taille, nuis successivement. :
Polystichum filix mas.
— spinulosum.
— dilatalum. Blechnum spicant. Polystichum oreopteris.
Athyrium filix femina, et ses nombreuses formes, notamment la variété Acrostichoïdeum.
Le long des sentiers du bois, le Sagina apelala, en abondance. Nous traversons à nouveau le chemin de fer départemental pour gagner sous bois le marais Lisse qui s'étend très loin à découvert. Ici, la marche devient difficile, au milieu des ruisselets, des mares dissimulées sous la végétation, des touffes de sphagnums trompeurs, où nous prenons tous plus ou moins des bains de pieds. Il est impossible de traverser le marais; nous nous contentons de le longer dans tous les sens. Nous y récoltons la flore habituelle de ce genre de localité :
Carum verticillatum. Dr oser a rotundifolia. — intermedia. Comarum palustre. Menyanlkes trifoliata. Orchis maculata. Viola palustris. Hydrocotyle vulgaris. Arnica montana.
Erica tetralix, très abondant. Scutellaria minor. Salix aurita. Eriophorum vaginalum.
— polyslachyum. Carex slellulata. Juncus bufonius.
— sylvaticus.
— lamprocarpus.
Nous aurions bien voulu y trouver le Drosera longifolia, qui avait été signalé antérieurement, notamment par De Mélicocq, dans les rièzes de Rocroi. Nous avons été déçus dans notre recherche, et nous persistons, à penser, jusqu'à plus ample informé, qu'il s'agissait simplement du Dr. intermedia, qui, du reste, avait déjà été trouvé en plusieurs endroits, à Sécheval et à Rimogne autour de l'étang de Doby.
Mais, voici que la pluie se met à tomber, une petite pluie fine et pénétrante qui va durer toute la journée, et écourter sensiblement notre herborisation. Nous gagnons Bourg-Fidèle en passant par les Censés Baudoin, où nous récoltons dans les mares : Peplis porlula, Veronicascutellata et Bidens triparUta.
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A Bourg-Fidèle, nous prenons le petit train qui nous conduit à Rocroi, où nous nous consolons de notre mésaventure en dînant confortablement à l'hôtel Perin.
L'après-dîner quelques intrépides partent sous la pluie jusqu'à la Censé de l'Ourse pour explorer les rièzes qui entourent ce groupe de fermes. Ils nous en rapportent :
Genista anglica. Lycopodium clavatum.
Salix repens. Stellaria uliginosa.
Tous les excursionnistes se retrouvent à la gare de Bourg-Fidèle pour reprendre le train vers le Tremblois et Charleville.
La pluie ne nous a pas permis de remplir entièrement notre programme, cependant nous avons eu le plaisir de retrouver là toutes les espèces intéressantes que nous avions déjà rencontrées dans les régions marécageuses des environs de Rimogne ou de Sécheval.
EXCURSION GEOLOGIQUE & BOTANIQUE
du 20 août 1905 AUX ENVIRONS DE VIREUX
COMPTE RENDU PAR M. A. BENOIT
L'excursion de Vireux avait pour but de visiter les gisements fossilifères du Dévonien inférieur (Coblentzien et ses différentes zones) et pour les botanistes de rechercher quelques plantes spéciales à la région.
Je n'insisterai pas sur la constitution géologique des terrains de Vireux et des environs, il suffira pour s'en rendre compte de se reporter à la communication que j'ai faite dans le Bulletin de la Société (année 1894, 2e fascicule, page 24).
A la gare de Vireux-Molhain, au train de 7 h. 35 du matin, se trouvent : MM. BOURGUIGNON M., BOURGUIGNON J., BENOIST, BENOIT A., CARDOT H., CARDOT J., GILLET, HOUIN, JACQUET, LAGNEAU, MARTIN et MARTIN fils, SÉGAUD, VANY et VAROQUAUX.
MM. TURQUIN et DEPAIX, instituteurs à Vireux-Wallerand, attendaient à la sortie de la gare.
Nous nous dirigeons aussitôt vers la ferme de Béchu, par un chemin montant, creusé dans les schistes grossiers de Hierges, les schistes rouges de Chooz, le grès noir de Vireux.
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Près du calvaire, nous trouvons, dans le talus de la route, des couches fossilifères de 40 à 50 centimètres d'épaisseur. Les fossiles sont renfermés dans une roche terreuse, très tendre, de couleur brun foncé; ils sont très nombreux, agglomérés et pénètrent les uns dans les autres. Ce n'est qu'avec de grandes précautions que nous parvenons à en détacher d'entiers parmi lesquels nous reconnaissons :
Spirifer Verneuilli.
— arduennensis.
— speciosus.
— subcuspidalus.
Productus giganteus. Choneles plebeia. Rhynchonella pila, etc.
et beaucoup d'autres non déterminés.
Toutes les roches avoisinantes sont des schistes rouges faisant partie de la zone : Grès noir de Vireux, faciès Nord ou de Wépion.
La saison étant avancée, beaucoup de plantes sont déjà en graines ; cependant les botanistes peuvent encore récolter le Dianthus carlhusianorum dont les jolies fleurs rouges jettent une note gaie sur les herbes sèches et les bruyères qui tapissent le sol, le Trifolium arvense, Semblera coronopus, Galium saxatile, etc.
Montant sur le sommet de la colline, nous apercevons à notre gauche la pittoresque vallée de la Dluve. Dans les flancs des montagnes qui la limitent sont ouvertes les grandes carrières de quarzites du Mont-Vireux.
La traversée de cette montagne boisée n'est pas facile. Les sentiers, souvent impraticables, nous conduisent fréquemment dans d'anciennes carrières abandonnées dont nous devons escalader les rochers. Mais si la marche est pénible, nous avons le plaisir de rencontrer quelques bonnes plantes :
Vincetoxicum officinale (fruits). Filago minima. Jasione montana. Rumex scutatus. — acetosella. Digitalis lutea (fruits).
Senecio viscosus. Asplenium adianthum-nigrum. Polypodium vulgare. Asplenium septentrionale. — trichomanes.
Les collectionneurs de mollusques trouvent aussi quelques échantillons intéressants dans la mousse des rochers.
Après une descente assez rapide, nous arrivons en face les importantes usines de Vireux-Molhain. Nous recherchons sur les rochers avoisinants l' Asplenium germanicum, mais sans succès. Je l'avais cependant trouvé en compagnie du septentrionale en juin 1894.
Un chemin bordé de tilleuls remplis de nodosités nous conduit à l'entrée du village de Molhain. Là nous nous divisons. Les amateurs d'antiquités descendent dans le hameau pour aller visiter la vieille église
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monacale, où ils trouveront des inscriptions anciennes et des pierres tumulaires pour satisfaire leur curiosité. Les autres se dirigent à la hâte vers le tunnel de la ligne belge en traversant la jolie vallée du Virouin. Le long du sentier nous récollons Helleborus foetidus, Digitalis lutea, Jasione montana, Chenopodium vulvaria, etc.
Le tunnel de la ligne belge est percé dans les schistes de Rancennes. Il reste sur ses côtés des amas considérables de débris provenant du percement. Nous explorons attentivement ces débris et nous y trouvons :
Comme roches : du calcaire cristallisé blanc, clivable, analogue à celui delà route de Frommelennes, une roche calcaire imitant comme aspect le granité et dénommée à cause de cela petit granité, des schistes bleuâtres émiettés, etc.
Gomme fossiles : des agglomérations d'encrines, qu'on ne peut avoir qu'en très petits fragments, la roche se désagrégeant facilement ; Orthis slrialula, Orthis eifeliensis et des Trilobites. Dans les débris provenant de la route, ces derniers sont particulièrement abondants, très bien conservés, et chacun peut en faire une provision. Les uns sont enroulés, d'autres aplatis, d'autres déformés par compression, mais on peut sur tous bien observer les caractères distinctifs.
Nous sommes à deux pas de la Belgique, près du hameau de Najauge, commune de Mazée. La tentation de fumer quelques cigares l'emporte, et nous nous dirigeons vers les maisons frontières. Après une petite halte, nous reprenons la route de Vireux pour aller au barrage de Hierges.
Sur la droite sont les travaux importants du creusement d'un canal reliant le Virouin aux usines qu'il alimentera. Dans un jardin inculte, notre attention est attirée par une plante assez haute, à feuilles très larges, qui ne se rencontre pas dans la région. En cassant la tige, il sort un suc laiteux en grande abondance. Cette plante, à fleurs roses très élégantes, est une asclépiadée, l'Asclepias Comuti, que l'on rencontre quelquefois à l'état subspontané, échappée des jardins.
Après deux kilomètres de marche environ, nous arrivons au barrage. Sur la rive gauche de la Meuse, un rocher énorme présente des lignes verticales de fossiles, alternant avec des grès. Ces fossiles sont très nombreux, mais enclavés dans une roche dure, et nous ne pouvons en détacher d'entiers. On distingue cependant des Orthis, Spirifer, Rhynchonella, etc. La roche présente de nombreuses cavités très profondes, paraissant dues à des érosions. Dans l'une d'elles, poussaient de jolis Asplenium adianlhum nigrum.
Sur le bord du fleuve, les plantes habituelles : Lycopus europoeus, Acorus calamus, Scutellaria galericulala, Lythrum salicaria, etc.
Midi approche, et l'estomac qui crie famine demande à être satisfait. Nous retournons donc du côté de Vireux où nous entrons au son de la musique, car c'est la fête locale. Le dîner fort bien servi par M. Lefèvre,
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hôtelier, fut des plus gais, et tout le monde fit honneur aux différents mets dont notre aimable secrétaire nous donna si spirituellement la liste.
M. Turquin vient nous rejoindre, et le café pris, nous passons le pont suspendu pour aller à Vireux-Wallerand. Le temps est incertain, de gros nuages noirs nous annoncent que l'après-midi ne se passera pas sans pluie.
Un escalier assez rapide nous conduit au bord de la Meuse, et après trois cents mètres de marche, nous arrivons au lieudit « les Roches », où se trouvent des gisements de fossiles dans les schistes grossiers de Hierges. Nous escaladons les énormes rochers et nous nous mettons à l'oeuvre pour détacher des blocs qui seront cassés au bas. Il y a trois lits de fossiles séparés par des quarzites gris. Les espèces sont les mêmes ou à peu de chose près que celles du calvaire de Vireux-Molhain. Malheureusement, nous né faisons pas une aussi bonne récolte que nous l'espérions, et le Pleurodyctium problematicum dont j'avais trouvé il y a quelques années deux beaux échantillons, semble ne plus exister.
Près de là, des tas de sable jaune provenant de Vireux-Wallerand sur la route d'Hargnies. Ce sont des sables éocènes (aachénien) analogues à ceux qu'on trouve sur le plateau de Rocroi, à Eva, à la Censé de la Haye, et que nous avons rencontrés dans de précédentes excursions. L'exploitation en avait été abandonnée ; elle est reprise avec succès.
La pluie commence à tomber, nous songeons à regagner la gare, ce qui ne nous empêche pas de regarder quelques instants un pêcheur à la ligne qui relève un joli barbeau de trois livres, lequel va retrouver dans son filet deux autres captifs de six livres et une livre et demie. Heureux pêcheur!
Enfin, contents de ne pas être trop mouillés, nous reprenons le train de retour après avoir eu le plaisir d'enregistrer l'inscription de M. Turquin comme membre de la Société.
Excursion du 10 septembre 1905
DANS LE BOIS DES POTHÉES
COMPTE RENDU PAR M. V. HARLAY
Le 10 septembre, six excursionnistes se réunissaient à la gare de Charleville, où chacun d'eux s'était rendu par une pluie torrentielle, pensant bien à part soi que l'on n'irait pas au delà de la salle des Pasperdus. Comment s'est-il fait que chacun étant décidé de son côté à
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rester, tous néanmoins s'entendirent pour partir ? Cela tient peut-être au mauvais temps des dimanches précédents, et au désir de jouir, coûte que coûte, du plein air. Toujours est-il que, quelques minutes après, le train nous emportait, MM. BOURGUIGNON, J. et H. CARDOT, MAILFAIT, VANY et V. HARLAY. On nous avait tant vanté les charmes de la forêt des Pothées et les aspects pittoresques de la Sautery, cours d'eau qui se précipite, rapide, dans une vallée accidentée, qu'à défaut de champignons nous espérions pouvoir rapporter le souvenir de sites remarquables, contemplés pour la première fois.
Au Tremblois, où nous descendons, il pleut encore. Nous rejoignons la route nationale, que nous suivons jusqu'un peu au delà de l'endroit où elle traverse le cours inférieur de la Sautery. Sur les talus herbeux, nous notons : Lepiota naucina, Lycoperdon excipuliforme, Paxillus involutus et Lactarius controversus. Puis nous prenons sur la droite un chemin forestier. La pluie nous empêche de pénétrer dans le taillis ; ce n'est que dans les coupes, et sur le chemin même, que nous pouvons herboriser. Rien de remarquable dans ce que nous trouvons : Russula cyanoxanlha, Cantharellus cibarius, Cortinarius alboviolaceus, Amanita mappa, Collybia radicata, sont les espèces qui dominent.
On traverse pour la première fois le ruisseau de la Sautery sur un pont de madriers, et, quelques pas plus loin, un sentier paraît sur la droite. A 40 mètres environ, dans le fond d'Hamzy, des fouilles anciennes ont été reprises par M. PIERQUIN en 1904. Il existait en cet endroit, probablement vers la deuxième moitié du II° siècle, une villa galloromaine dont on ne trouve que des vestiges : carreaux ayant servi au dallage, tuiles portant des stries destinées à faciliter l'adhérence au mortier, clous, tessons de poteries, et ardoises rectangulaires percées
d'un trou où passait encore le clou ayant servi à les fixer , et même
une portion d'un conduit souterrain du calorifère ou hypocauste (1). Mais le sentier est plein de hautes herbes mouillées ; la végétation doit avoir repris possession de l'emplacement des fouilles, et nous n'avons pas avec nous notre collègue, M. Pierquin, qui pourrait nous donner les explications et renseignements nécessaires. Aussi poursuivons-nous notre chemin sans rendre visite à la métairie gallo-romaine du fond d'Hamzy.
Le chemin traverse la voie, puis monte et redescend ensuite vers la Sautery que nous traversons pour la deuxième fois dans un site des plus pittoresques. Sur notre gauche, à quelque distance, se trouvent en plein bois des fragments de rochers paraissant avoir été grossièrement taillés. L'un d'eux, actuellement renversé, aurait été primitivement dressé sur un soubassement. Menhir, objet spécial d'un culte aneien, monument commémoratif, ou indication de sépulture (on trouve d'ail(1)
d'ail(1) L. PIERQUIN. Etude archéologique sur la forêt des Pothées, Charleville, Lenoir 1905.
leurs de nombreux tumulus, recouverts d'amas de pierres, dans toute la région) ? L'histoire du monument des Pothées n'est pas connue (1). Nous regrettons encore l'absence de M. Pierquin; et, la pluie empêchant en nous tout développement du feu sacré archéologique, nous ne nous soucions pas d'aller voir les restes de ce monument énigmatique.
Encore une fois, mais par un chemin plus ardu, nous franchissons la côte qui se dresse devant nous, abrupte, parsemée de blocs de quartzite ; sur le chemin croissent, plus hautes, les ptérides ; désormais nous n'aurons plus à craindre l'eau, chaque pas dans les fougères équivalent à un bain de pieds. Nous arrivons ainsi sur la hauteur, au niveau de Petit-Moulin. Le site mérite qu'on s'écarte du droit chemin pour le comtempler ; aussi descendons-nous par un sentier zigzagant, notant au passage Boletus auranliacus, B. scaber, Cortinarius pholideus ; nous arrivons rapidement au pont qui traverse la Sautery. En amont, en aval, ce ne sont que rochers et cascades. Au milieu d'une petite prairie, trois maisons isolées, semblant presque inhabitées, forment le Petit-Moulin, un moulin qui ne moût pas depuis longtemps. Au petit pré aboutit l'autre pente de la vallée, où émerge çà et là parmi les broussailles la nudité des rocs. Franchement, nous ne regrettons ni la pluie, ni le petit détour que nous venons de faire, amplement dédommagés par la beauté sauvage du paysage, et nous rejoignons le chemin après avoir noté Doedalea quercina qui croît abondamment sur les madriers du pont.
Continuant tout droit, nous arrivons bientôt aux deux maisons forestières situées sur la roule de Sévigny à Maubert. N'ayant aucune raison pour choisir entre ces deux abris aussi engageants l'un que l'autre, nous entrons au hasard dans la maison du Rond-Point, soigner notre estomac qui crie famine. Je ne parlerai pas du menu, si varié, chacun ayant emporté ce qui lui convenait, ni du café, ni du poussecafé, ni des discussions sur la durée relative des menhirs, des cromlechs et des dolmens ; des archéologues en auraient frémi !
Mais, quand nous quittons celte maison hospitalière, réconfortés, la pluie tombe encore. Nous nous dirigeons vers les Censés-Gallois, rencontrant Laclarius vielus, Clilopilus orcella, et de là vers la rue de la Sarthe, récoltant au passage les plantes des rièzes, Carum verticillatum, Erica tetralix, Gentiana pneumonanthe. Sur un Mollinia coerulea, nous trouvons les ergots des Claviceps microcephala. La pluie devient diluvienne. Pour la troisième fois, nous traversons la Sautery et nous arrivons dans Sévigny trempés, crottés, heureux de nous mettre à l'abri quelques instants, et de respirer les chaudes émanations d'un café qui nous semble excellent. Puis l'heure nous presse, et par la route, tout simplement, nous gagnons Bourg-Fidèle où nous prenons le train du retour.
(1) Lire à ce sujet l'étude de M. L. Pierquin.
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Liste des espèces récoltées.
Amanila mappa, pantherina, rubescens,
spissa, vaginata. Bolbilius hydrophilus. Boletus aurantiacus, edulis, luteus,
scaber. Cantharellus cibarius. Clilocybe infundibuliformis. Clitopilus orcella. Collybia radicata. Coprinus micaceus. Corlinarius alboviolaceus, delibulus,
hinnuleus, pholideus, seutulatus. Doedalea quercina.
Hypholoma fasciculare, sublateritium,
Laccaria Iaccata.
Lactarius controversus, quietus, subdulcis,
subdulcis, velutinus, vietus. Lepiota- clypeolaria, naucina. Lycoperdon excipuliforme, umbrioum. Panaolus papilionaceus. Paxillus involutus. Russula cyanoxantha, fragilis, heterophylla,
heterophylla, Scleroderma vulgare. Tubaria furfuraeea. Xylaria hypoxylon.
EXCURSION MYCOLOGIQUE DU 15 OCTOBRE 1905
eotre HARAUCOURT et RAUCOURT
COMPTE RENDU PAR, M. V. HARLAY
On ne peut parler des coteaux secs de Raucourt sans que reviennent à la mémoire ces quelques lignes de Rabelais dans son Pantagruel : « Les autres (plantes) ont leur nom par antiphrase et contrariété, comme « Absinthe, au contraire de Pinthe, car il est fascheux à boire. « Holosteon, c'est tout de os : au contraire ; car herbe n'est en nature « plus fragile et plus tendre qu'il est. » Le premier qui a réuni ces mots « coteaux secs de Raucourt » a eu là une fâcheuse inspiration, car nous ne pouvons faire d'excursion dans ces environs sans être soumis à toutes les avalanches et cataractes célestes, qui viennent bien peu justifier l'épithète en question. Après tout, le pays marécageux de Sécheval n'offre-t-il pas un exemple de pareille antiphrase ?
Donc, le 15 octobre, au matin, l'humidité atmosphérique était à peu près telle que lors de l'excursion dans la forêt des Pothées. Mais certains mycologues ont la rage au corps, et, malgré la pluie, nous nous trouvions au nombre de huit pour faire l'excursion : MM. R. BENOIST, BESTEL, BOURGUIGNON, GILBIN, GRANDPIERRE et son fils, V. HARLAY, PERSON. Le vent n'était pas chaud, et cinglait au visage une petite pluie fine, pénétrante et glacée. Qu'importe ! Notre secrétaire général, qui avait d'avance reconnu le terrain, nous avait donné l'espoir de trouver des raretés, des espèces non encore rencontrées par nous, et bon nombre de champignons comestibles.
Descendus à Haraucqurt,-,npus prenons la route de Raucourt, et au sortir du pays, par un sentier que nous rencontrons sur la gauche, nous gagnons les bois de pins. Immédiatement, nous trouvons Armillaria aurantia, que nous n'avions jamais récoltée dans nos excursions, Clitocybe inversa, Lactarius deliciosus, Tricholoma argyraceum, Pholwtà marginata, Tricholoma vaccinum.... On a là, en quelques instants, la flore mycologique des bois de conifères. Chacun circulant de son côté apporte sa contribution à la liste des espèces récoltées. Ici, Spathularia flavida ; plus loin, Boletus viscidus, Clavaria abielina. On quitte un bois de sapins pour pénétrer dans un autre, ces bois formant comme les marches d'un gigantesque escalier qui nous mène finalement au sommet de la côte. Dans le dernier bois exploré, nous trouvons un vaste cercle de Clilocybe nebularis dont on a vite fait de remplir ses filets ; de magnifiques Tricholoma nudum complètent la récolte. En quelques pas, les mycophages ont rempli complètement sacs, boîtes et filets.
Au sommet de la côte, on pénètre dans les bois d'arbres feuillus, de Montjoie. Les espèces sont moins nombreuses; mais sur la souche restant d'un gros tronc d'épicéa abattu, nous trouvons la rareté promise, le Tremellodon gelatinosum, accompagné du Merulius tremellosus. Plus loin, sur un arbre abattu, se tiennent en touffes serrées des Armillaria mellea dont nous pouvons recueillir les rhizomorphes rampant sous l'écorce. Sous des hêtres, les Lactarius blennius, Hygrophorus cossus, Lactarius pallidus, se trouvent en abondance. Des hydnes achèvent de remplir les filets dont le contenu s'est tassé par la marche; et nous regagnons la route de Raucourt. Sur des troncs d'arbre, à l'entrée du pays, nous notons encore Calocera corneahien visqueuse par ce temps d'humidité. Quelque fructueuse qu'ait été la promenade, c'est avec un vif plaisir que nous arrivons à l'hôtel, où nous nous installons près du feu, autour d'une table bien servie. Le déjeuner terminé, la pluie, qui ne cesse de tomber, semble nous inviter à avancer l'heure du retour ; d'ailleurs nous rapportons de nombreux sujets d'études scientifiques ou culinaires. Quelques mots encore sur quelques-unes des espèces récoltées.
Clitocybe nebularis. — Ce champignon, auquel Fries applique les épithètes de pervulgatus, magnus, validus, n'a-t-il pas, s'il est réellement comestible, toutes les qualités voulues pour tenter l'amateur de champignons : très répandu, grand, robuste. On l'a pourtant longtemps méconnu. Cordier lui attribue une indisposition qui n'était peut-être qu'une indigestion par excès. Il l'appelle malfaisant, et dit que Paulet l'avait signalé comme suspect. Gillet dit n'en avoir jamais mangé, mais il a vu certaines personnes le consommer sans inconvénient ; toutefois il le considère provisoirement comme suspect. Moyen le déclare un peu indigeste, Wunsche, suspect. Rose et Richon, après avoir rapporté les opinions de divers auteurs, déclarent qu'il est prudent de s'en abstenir.
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Quélet, dans sa flore mycologique de France, le dit comestible, sans plus. D'autre part, M. Boyer (Bull. Soc. myc. Fr., t. V., 1889, p. 172) rapporte que ce champignon est vendu et consommé à Pontarlier, sous le nom de petit gris ; c'est, dit-il, un excellent comestible. On le vend même desséché. D'après M. Offner (ibid., t. XVIII, 1902, p. 425) il est vendu à Grenoble. M. Poirault rapporte qu'il est vendu sur le marché de Poitiers (ibid., p. 200, article de M. Perrot sur la vente des champignons). M. Hétier dit qu'il est recherché aux environs d'Arbois (Jura) sous le nom de pied gris, ou de bergère d'automne (ibid., p. 235). D'autre part, je connais plusieurs personnes dont notre vice-président, M. Cardot, qui en ont consommé plusieurs fois, avec le plus vif plaisir, et sans le moindre inconvénient. Il faut donc considérer le Clitocybe nebularis comme parfaitement comestible.
C'est un champignon compact, charnu, à chapeau convexe, à lames décurrentes, très serrées, à pied élargi à la base ; sa couleur est d'un gris particulier, comme saupoudré d'une fine poussière blanche dans sa jeunesse. Les lames sont blanches, puis très légèrement teintées de jaunâtre. On le trouve abondamment dans les bois ombragés, au milieu des feuilles ; il est fréquent aussi dans les bois de conifères.
Tremellodon gelatinosum.— Ce champignon, que nous rencontrons pour la première fois dans les Ardennes, est plutôt une trémelle à forme d'hydne qu'un hydne proprement dit. Sa consistance gélatineuse, la forme de ses basides quadriseptées, le rangent au voisinage immédiat des Tremella et des Exidia. On le trouve sur les troncs de sapins, dans les régions montagneuses. Son chapeau est excentrique, brunâtre pâle et rugueux à la partie supérieure; bleuâtre paie, ou glauque à la face inférieure, avec des aiguillons gélatineux, coniques, très réguliers. La face inférieure rappelle tout à fait, en plus grand, l'aspect d'une langue de chat, hérissée de papilles. Les aiguillons se continuent jusque sur le pied, qui est plus ou moins développé, en général court. Le champignon en entier est gélatineux et translucide. Il est comestible : on le mange même, paraît-il, cru avec du sucre.
Armillaria aurantia. — Je n'ai, pour cette espèce, qu'à renvoyer aux comptes rendus des séances 1904, page XIII. J'ajouterai qu'elle est comestible.
Tricholoma inamoenum.— Il croît sous les conifères. Par l'aspect et
l'odeur, il ressemble assez au Tricholoma sulfureum. Les lames, comme
.celles de cette espèce, sont larges, ventrues, fortement échancrées près
du pied, espacées ; mais au lieu d'être jaune, il est blanc, avec le dessus
duchapeau à peine teinté d'ocre.
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Liste des espèces récoltées.
Amanita muscaria.
Armillaria aurantia, mellea.
Bolbitius hydrophilus.
Bolelus bovinus, luteu?, viscidus.
Catocera cornea,
Clavaria abietina, cinerea, cristata,
grossa. Clitocybe brumalis, inversa, metachroa,
nebularis. Collybia butyracea, radicata, rancida. Coprinus plicatilis. Cortinarius collinitus, elatior, hionuIeus,
hionuIeus, Gomphidius glutinosus, viscidus. Helvella crispa, laeunosa. Hydnum aurisealpium, repandum, zonatura.
zonatura. arbustivus, cossus, lueorum,
lueorum, virgineus. Hypholoma fasciculare, sublaterilium. Inocybe gcophila. Laccaria laceata. Lactarius blennius, deliciosus, glycyosmus,
glycyosmus, pallidus, torrainosus.
torrainosus.
Lepiola clypeolaria, erislata, seminuda.
Lycogala epidendrum.
Lycoperdon gemmatum.
Marasmius prasiosmus.
Merulius tremellosus.
Mycena calopus, epipterygia, galopus, lactea, pura, vulgaris.
Pezixa succosa.
Pholiota inarginata.
Polyporus versicoior.
Psalliota flaveseens.
Radulum quercinum.
Russula cyanoxanlha, deliea, emetica.
Schiwphyllum commune.
Spathularia flavida.
Stereum purpureum.
Slropharia aeruginosa.
Tremella mesenterica.
Tremellodon gelatinosum.
Tricholoma albobrunneum, argyraceum, inamoeuum, nuduin, rutilans, saponaceum, sulfureura, vaccinum.
Xylaria hypoxylon.
COMPTES RENDUS DES SEANCES
DE LA
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE
Séance du 7 janvier 1905.
La séance est ouverte à huit heures et demie, sous la présidence de M. BESTEL, président.
Sur la proposition du président, l'assemblée vote à M. BOURQUELOT, récemment promu chevalier de la Légion d'honneur, et à M. GRANDPIERRE, nommé officier d'académie, ses plus chaleureuses félicitations.
Le Président donne lecture de la correspondance qui comprend :
1° Lettre de M. DURAND, directeur du Jardin botanique de Bruxelles, annonçant qu'il a reçu le compte rendu de l'herborisation des HautsButtés et exprimant l'espoir de voir, en 1905, la Société d'Histoire naturelle des Ardennes faire une excursion en Belgique ;
2° Deux circulaires ministérielles relatives aux conditions d'emballage pour les envois de livres faits par l'intermédiaire du service des échanges, et au libellé très exact et complet des adresses des personnes ou des établissements auxquels les volumes doivent être remis.
Le service des échanges ne se chargera plus de transmettre que les ouvrages qui lui auront été envoyés en paquets complètement recouverts d'un papier très résistant et maintenu par une forte ficelle attachée avec soin.
Les enveloppes des ouvrages expédiés hors de France par l'intermédiaire du service des échanges, devront porter d'une manière très exacte les noms et les titres officiels des personnes ou établissements destinataires et autant que possible les adresses devront être dans la langue même du pays où les envois seront distribués ;
3° Le règlement relatif à l'échange des publications entre les Sociétés savantes françaises et étrangères par l'intermédiaire du Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts.
Voici ce règlement :
RÈGLEMENT DU 1er JANVIER 1905.
« Le bénéfice de la franchise postale, accordé par l'ordonnance royale du 16 mai 1847, pour l'échange des publications entre les Sociétés savantes et établissements publics par l'intermédiaire du Ministère de
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l'Instruction publique et des Beaux-Arts, est subordonné à Inobservation rigoureuse des formalités suivantes :
1° Les présidents des Sociétés et directeurs d'établissements publics 1 qui désirent bénéficier de cette franchise, doivent adresser directement au Ministre toutes les publications et annoncer leurs envois par une seule lettre d'avis contenant la liste générale des destinataires, afin qu'il soit possible de vérifier le nombre des exemplaires transmis ;
2° La feuille recouvrant chaque exemplaire doit être en papier très fort, maintenue par une ficelle croisée, et porter pour adresse :
Monsieur le Président pour les Sociétés savantes, comités, commissions, etc., etc.;
Monsieur le Bibliothécaire pour les bibliothèques des universités
ou municipales ;
Monsieur le Directeur pour les établissements publics.
Toutes ces suscriptions doivent être très complètes et écrites lisiblement (pour Paris, indiquer l'adresse exacte), l'Administration ne pouvant se charger de les rectifier.
3° Si le nombre total des exemplaires d'un même volume ou d'une même brochure de format ordinaire est trop considérable pour être envoyé en un seul paquet, il peut être divisé en plusieurs. Chaque paquet remis à la poste ne doit pas peser plus de 5 kilogrammes.
Pour les ouvrages expédiés sous forme de rouleau ou cartonnés, les paquets ne doivent pas excéder le poids de 3 kilogrammes et la dimension de 45 centimètres en longueur ou en largeur ;
4° Les correspondants n'occupant pas une situation officielle, tels que les directeurs de journaux, de revues et d'établissements commerciaux ne jouissent pas de la franchise postale. Les paquets qui leur sont destinés doivent être affranchis et envoyés directement;
5° Conformément à la circulaire du 31 janvier 1881, les Sociétés-savantes devront envoyer au Ministère cinq exemplaires de toutes'leurs publications. Ces documents sont destinés à la bibliothèques des Sociétés savantes et aux commissions de publication du comité des travaux historiques et scientifiques. (Ces cinq exemplaires, ainsi que tous les paquets doivent être adressés à Monsieur le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts : Direction de l'enseignement supérieur — 2e Bureau — Dépôts des livres à Paris) ;
6° Les Sociétés savantes et établissements publics peuvent faire parvenir, sans aucun frais, leurs publications aux Sociétés savantes étrangères par le service des échanges internationaux. Ils n'ont qu'à se conformer aux dispositions indiquées plus haut. Toutefois, ils devront annoncer leurs envois pour l'étranger par une lettre d'avis spécial ;
7° Toute infraction au présent règlement entraînera de plein droit et sans
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avis le renvoi des publications aux expéditeurs, sans qu'il en soit tenu aucun compte par l'Administration. >>
L'assemblée nomme à l'unanimité M. MOREAUX, agriculteur à MontcySaint-Pierre, membre de la Société.
Le Président annonce que le Bulletin de décembre envoyé à M. Jannel, lui est revenu avec la mention « décédé ».
M. Jannel souffrant depuis longtemps ne pouvait plus s'occuper de travaux scientifiques. Il avait conservé toute son affection à notre Société. Ses travaux sur la géologie des Ardennes, soit comme savant explorant la vallée de la Meuse, soit comme géologue de la Compagnie de l'Est relevant les profils de voies ferrées sont bien connus.
M. Jannel était un modeste et un laborieux.
L'importance de ses travaux a été sanctionnée par la Compagnie des chemins de fer de l'Est qui avait créé pour lui le poste de géologue attaché au service de la voie.
M. BESTEL entretient l'assemblée d'un cas remarquable de greffe observé à Brouvaux, près de Metz, et au Jardin botanique de Nancy, et signalé par M. Le Monnier à la Société d'horticulture de Nancy.
On a découvert à Brouvaux un néflier, greffé sur aubépine, présentant, près de la greffe, des branches offrant à la fois des caractères du néflier et de l'aubépine. Les fleurs, en corymbes de cinq à six fleurs, étaient plus grosses que celles de l'aubépine, mais moins grandes que celles du néflier; les feuilles étaient entières comme celles du néflier et non lobées comme chez l'aubépine. Des greffes furent données au Jardin botanique de Nancy qui conservèrent leur caractère ; mais une nouvelle branche s'est formée, offrant l'apparence d'une branche d'aubépine pure et portant une dizaine de corymbes identiques à ceux de l'aubépine; sur une autre pousse, au contraire, on trouve des fleurs isolées, semblables à celles du néflier.
On se trouve donc en présence d'un phénomène d'association de caractère et de dissociation ensuite ; mais celui-ci présente une particularité distinctive des phénomènes analogues déjà constatés. II ne s'agit pas ici d'une hybridation par graines, mais d'un même individu ayant des branches présentant un caractère et d'autres branches présentant un autre caractère. C'est, dit M. Le Monnier, comme si l'on avait un mulâtre avec un bras blanc et un bras noir.
Des cas analogues ont déjà été observés, par exemple un bouleau pourpre qui porte des branches revenant au vert.
Après examen de quelques échantillons de la collection des Salix d'Europe, la séance est levée à dix heures.
IV —
Séance du 5 février 1905.
La séance est ouverte à deux heures et demie, sous la présidence de M. BESTEL, président. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. La correspondance comprend : Revue scientifique, et Revue bleue (spécimens). Ann. Soc. horticult. Hérault, 1903, n° 1. Bull. Soc. entomol. Fr., 1904, nos 17, 18,19; 1905, n° 1. Rev. scientif. Limousin, nos 144, 145. Bull. Soc. se. nat. Saône-et-Loire, 1904, n 01 7, 8. Proc.-verb. Soc. linnéenne Bordeaux, 1903. Anales museo nacional Buenos-Aires, 1904. AM délia Soc. Tosc. d. se. nat., XIV, 1904. Bull. Soc. et. se. nat. Nîmes, XXXI, 1903. Parergones del insl. geol. Mexico, 1904, I, nos 3, 4, 5. La Société a reçu de plus, de MM. M. DE VILMORIN et D. Bois un exemplaire de leur Fruticetum Vilmorinianum, et adresse ses remerciements aux donateurs.
M. BESTEL donne connaissance d'un Catalogue des Echinides irréguliers du Jurassique ardennais, dressé par M. PIGEOT et destiné à paraître au Bulletin. Parmi les espèces peu communes, il faut citer Echinobrissus Lorioli, Echinobrissus elongatus, Pygaster semisulcatus, Pygaster Gresslyi. M. Bestel remercie M. Pigeot de sa communication, qui enrichit le Catalogue paléontologique des Ardennes.
M. BESTEL expose ensuite quelques considérations sur le Darwinisme, sur les modifications qui se produisent dans les végétaux, et sur la production d'espèces nouvelles. La variabilité des végétaux peut être ou progressive, quand elle a pour effet la fixation de caractères nouveaux, ou régressive, lorsqu'il y a retour à la forme ancestrale. Celte variabilité régressive a été niée par les paléontologues, qui constatent avec beaucoup plus de facilité la variabilité progressive. Chaque fois qu'un type animal a disparu, cette disparition a été complète, et dans les âges plus récents, ce type n'a pu être retrouvé. C'est ainsi qu'on n'a jamais pu constater de retour au type trilobite, amonite, bélemnite, après la disparition de ces types. Dans le monde végétal, il n'en est plus de même. On a pu constater le retour accidentel de certains types à la forme amestrale. C'est ainsi que l'apétalie accidentelle de certaines angiospermes pourrait être considérée comme un retour à l'apétalie primitive des angiospermes inférieurs. C'est ainsi qu'on a pu obtenir par sélection de certains individus d'Iris pallida manifestant une tendance régressive, un type fixe où les trois étamines du verticille interne, normalement avortées, sont développées, et où les sis pièces du périanthe sont iden-
tiques, et portent toutes les mêmes barbes que portent seules les trois pièces extérieures. Un autre exemple est fourni par la réapparition d'une cinquième étamine, au lieu du staminode du Pentastemon. La corolle redevient régulière, les étamines ne sont plus didynames ; il y a retour du type scrofularié au type solané.
Les travaux récents de De Vries et d'autres botanistes ont pu permettre à Errera (1) la classification des différents modes de variation dans les plantes. Ce sont : 1° les variations dues au croisement, ou altérations; 2° les variations acquises, ou modifications; 3° les variations quantitatives, ou fluctuations ; 4° les variations qualitatives, ou mutations.
Cette variabilité nous amène à cette notion, qu'il n'y a pas de limite tranchée entre ce qu'on appelle espèce et variété, et l'on peut dire avec Darwin que la variété n'est que le commencement de l'espèce, ou que la variété bien tranchée n'est elle-même qu'une « petite espèce ».
La variabilité est contrebalancée par l'hérédité ; mais dans certains cas, l'hérédité intervient pour fixer les variations, et les nouveaux types produits aux dépens d'anciens sont fixés héréditairement au bout de plusieurs générations. Des différentes variations des plantes, ce sont surtout les mutations qui sont fixées par hérédité.
C'est par la sélection, ou choix opéré à chaque génération entre les différents individus, que peuvent être plus sûrement et plus rapidement fixées les variations des types. Grâce à la sélection naturelle, survivance des individus les mieux adaptés aux conditions ambiantes, s'accumulent progressivement, dans une voie déterminée, les variations qualitatives que l'hérédité fixe.
A propos de celte communication, M. CARDOT dit avoir constaté une variation avec formation de forme nouvelle fixe. Il s'agit d'un Géranium Robertianum. Dans un endroit qu'il a eu occasion de visiter pendant vingt ans, tous les ans le Géranium reparaissait avee fleurs blanches. Le nombre des fleurs blanches paraît bien fixé, puisque, la plante annuelle, qui, par suite, se propage uniquement par semis, reparaissait toujours avec des fleurs blanches.
Plusieurs exemples de mutations sont ensuite signalés, mais chez aucun on n'a pu constater la fixation de ces mutations par l'hérédité.
A la suite de la communication de M. Bestel, M. MAILFAIT prend la parole et signale plusieurs espèces à ajouter au Catalogue Gallay. Il demande si l'on ne pourrait pas publier dans le Bulletin un supplément à ce Catalogue. M. Cardot estime qu'il ne s'agit surtout que de variétés. Le nombre des espèces vraies est encore trop limité pour publier maintenant celte addition au Catalogue ; mais il importe de noter avec soin
(1) Une leçon élémentaire sur le Darwinisme. H. Lamertin, éditeur, Bruxelles, 1904.
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tout ce qui sera trouvé, de façon à avoir en réserve les documents nécessaires à la publication d'un supplément.
M. BESTEL et M. CARDOT s'entretiennent de nouveau des moyens de. protection des paysages ardennais, et de l'opportunité d'une intervention du Touring-Club de France. Il est décidé que le Touring-Club sera avisé par notre Président.
La séance est levée à quatre heures et demie, après présentation, par MM. Chopin et Bestel, de M. Léon LESIEUR, instituteur-adjoint à Sedan.
Séance du 4 mars 1905.
La séance est ouverte, sous la présidence de M. BESTEL, président. Après lecture et approbation du compte rendu de la séance précédente, on donne connaissance de la correspondance. Celle-ci comprend :
Spelunca, t. V, n° 38.
Bull. Soc. linnéenne du N. de la France, t. XV, XVI.
Bull. Soc. entomol. Fr., 1905, n° 12.
Revue d'Ardenne et d'Argonne, 11e année, 10-11 ; 12e année, 1-4.
Bull. Soc. sc. nat. Saône-et-Loire, t. X, 11-12.
Bull. Soc. se. nat. et archéol. Ain, n° 35.
Le Monde des Plantes, janvier 1905.
Revue scientif. du Limousin, 15 février 1905.
La parole est donnée à M. V. HARLAY, qui présente un dessin d'un cas typique de viviparité chez les fougères. Il s'agit de bulbilles avec petites frondes croissant sur les segments des frondes d'une fougère cultivée, un Asplenium nommé par les jardiniers fougère-carotte. Certaines frondes en sont toutes couvertes. Ce mode de reproduction n'exclut pas la reproduction par spores, puisque les frondes bulbillipares sont en même temps garnies de spores très développées à leur face inférieure. Le fait est assez fréquent chez certains Asplenium. L'A. viviparum en est un exemple ; on peut voir dans l'herbier Callay un A. viviparum portant ainsi des bourgeons frondipares. D'autres exemples en sont connus :
l'A. furcatum, l'A. Bellarigeri, l'A. bulbiferum, l'A. decussalum, ,
M. Bestel se souvient avoir rencontré dans un jardin de Laval-Dieu une fougère vivipare dont il ne peut dire avec certitude l'espèce ; toutefois, il pense que c'est probablement la même espèce que celle qui a été présentée par M. Harlay.
M. V. HARLAY lit ensuite un article relatant les recherches du professeur Kirchner sur la parthénogenèse, ou production de graines fertiles sans qu'il y ait fécondation. La parthénogenèse serait un fait presque normal dans la plupart des Hieracium et des Taraxacum, comme il semble résulter d'expériences délicates conduites dans ce sens.
VII
M. V. HARLAY présente de la part de M. M. HARLAY une étude sur les variations des proportions de saccharose dans un certain nombre d'organes végétaux souterrains : bulbes d'Arum, racines d'Eryngium, de Valériane, de Verbascum. De cette étude, qui paraîtra au complet dans ce Bulletin, résulte que les organes souterrains voient augmenter leur richesse en saccharose pendant la période de vie ralentie, et que le saccharose diminue à la reprise de la végétation.
M. MAILFAIT présente une carapace d'oursin comestible (Strongylocentrotus lividus), portant encore l'appareil masticateur nommé lanterne d'Aristote; celui-ci très régulier, construit sur le type 5, se compose de diverses pièces dont chacune se trouve répétée cinq fois : la pyramide, la dent, la pièce en faux, la pièce en compas ou en Y. Cet appareil masticateur joue un rôle dans la classification des oursins, surtout au point de vue paléontologique. Trois classes y sont distinguées par MunierGhalmas : 1° les Homognathes, à appareil masticateur régulier; 2° les Hétérognathes, à appareil masticateur irrégulier; 3° les Atélostomes, qui sont dépourvus de mâchoires.
M. LEROY présente un nid de guêpe, trouvé à Neufmanil. Ce nid est très bien conservé, et quelques-uns des insectes qui l'habitaient ont pu en être extraits, ce qui en permettra la détermination.
On discute ensuite la question des excursions. Notre Président ayant eu la patience de relever sur une carte muette du département les itinéraires de toutes les excursions faites depuis la fondation de la Société, il est facile de voir les endroits peu ou point explorés ; malheureusement ceux-ci correspondent en général à des modes de communication peu rapides. L'établissement de nouvelles voies ferrées permettra sous peu une exploration plus complète de certains points du département. Provisoirement, le programme des excursions est ainsi établi :
Avril. — Géologie : Vouziers-Juniville.
Mai. — Botanique : Calcaire sableux de l'arrondissement de Sedan.
Juin. — Botanique : Vendresse ou Buzancy.
Juillet. — Botanique : Environs de Rocroi. Les Bièzes.
Août. — Géologie ; Vireux.
( Vouziers ou Apremont.
Septembre. - Mycologie Forêt des Pothées.
Octobre. — Mycologie : Remilly-Aillicourt.
M. LESIEUR, présenté dans la dernière séance, est nommé à l'unanimité membre titulaire actif. La séance est levée à dix heures du soir.
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Assemblée générale du dimanche 30 avril 1905.
La séance est ouverte à deux heures et demie, sous la présidence de M. BESTEL, président. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et approuvé. La correspondance comprend : Correspondance imprimée : Ami. Soc. hortic. Hérault, n° 4; 1904. Bull. Soc. entomol. Fr., n° 6; 1905. Bull. Soc. statist. Isère, 1904. Bull. Muséum, n° 2 ; 1905. Rev. scientif. limousin, n° 148. Parerg. del inst. geol. Mexico, 1904. Lé Monde des Plantes, mars 1905. Bull. Soc. et. scientif. Angers, XXIII, 1903. Bull. Soc. sc. nat. et archéol. Ain, 4 ; 1904. Bull. Soc. hist. nat. Savoie, IX, 1903. Bull. Soc. amis. se. Rouen, 1-2 ; 1903. Revue d'Ardenne et d'Argonne, XII, n° 5, 6. Spelunca, V, w 40.
Texte des documents pour le Congrès international de nomenclature botanique, par JOHN BRIQUET, 1905. Correspondance écrite :
Lettre de M. DURAND, directeur du Jardin botanique de Bruxelles, invitant la Société d'histoire naturelle à l'excursion qui aura lieu le 25 juin, dans les terrains ealaminaires des environs de Liège. La Société ne pourra vraisemblablement pas, en raison de Moignement, s'engager à prendre part à cette excursion. Toutefois, un avis renseignera les membres qui désireraient y prendre part. C'est en ce sens qu'il sera répondu à l'aimable invitation de M. Durand et des botanistes belges. Lettre de M. HANOTEL, qui, ne s'occupant plus activement de sciences naturelles, offre à la Société un lot important d'ouvrages de géologie, et demande d'être nommé membre bienfaiteur. La proposition de M. Hanotel est acceptée à l'unanimité, et la Société adresse ses remerciements au nouveau bienfaiteur.
Lettre de la Commission d'organisation du Congrès international de Botanique de Vienne en 1905, rappelant à la Société d'histoire naturelle qu'elle peut prendre part par une voix aux débals relatifs à la nomenclature botanique. La Société, sur la proposition de MM. Cardot et Bestel, décide de se faire représenter au Congrès par M. Hua. M. Bestel se charge de prévenir M. Hua du désir de la Société.
M. MAILFAIT, trésorier, prend la parole pour exposer la situation financière de la Société après l'année 1904.
— IX
Situation financière de la Société d'histoire naturelle, au 31 décembre 1904.
RECETTES
Avoir en eaisse au 1er janvier 1904 188 65
Soixante-treize cotisations à 10 francs 730 »
Dix cotisations à 5 francs 50 »
Vente de cuvettes géologiques 16 10
Total 984 75
DÉPENSES
Abonnement à des publications 2 95
Dépenses pour le Musée 29 80
Impression du Bulletin 342 75
Frais de bureau 70 95
Recouvrement des cotisations 15 90
Indemnité au concierge 24 »
Total 486 35
BALANCE
Recettes 984 75
Dépenses 486 35
Reste en caisse au 1er janvier 1905 498 40
La Société vote ses remerciements au sympathique trésorier, et constate avec plaisir que l'état des finances va s'améliorant.
M. PIGEOT donne une étude sur les Crinoïdes fossiles, et le catalogue raisonné des espèces rencontrées dans le Jurassique. Cette intéressante étude paraîtra au Bulletin, faisant ainsi suite au catalogue des Echinides irréguliers du même auteur.
M. Raymond BENOIST, de Vendresse, envoie une liste de Lépidoptères capturés aux environs de Vendresse, et comprenant environ soixante espèces.
M. WATRIN fait don à la collection de la Société, d'une tranche de schiste de 10 centimètres de diamètre, partie la plus inférieure du sondage fait à Boulzicourt pour la recherche de la houille. L'échantillon a été prélevé à 506 mètres de profondeur. Les schistes ont été atteints sans qu'on ait rencontré de houille, ni de couches triasiques.
M. M. BOURGUIGNON présente plusieurs échantillons de marbre du Bochet (Montcy).
— X —
M. MAILFAIT fait don d'un magnifique échantillon de bois fossile des phosphates de Saulces-Monclin. La partie extérieure de cet échantillon est silicifiée, la partie interne paraît être de même nature que les nodules et fossiles des phosphates.
M. Mailfait présente ensuite des inflorescences de Myosotis alpestris, à fleurs centrales soudées, difformes.
M. A. HARLAY fait don d'une amonite trouvée à Clavy, et voisine du Coeloceras Humphrissianum.
M. BESTEL entretient la Société de l'évolution de la structure terrestre, et de la récurrence, c'est-à-dire de la reproduction périodique, des phénomènes géologiques. Lorsque la terre s'est solidifiée, il s'est formé d'abord aux pôles une calotte solide, puis des couronnes primitivement flottantes, puis fixées; peu à peu la surface totale s'est trouvée solidifiée. Cette solidification n'a pas été sans une diminution de volume, qui a amené des plissements de la croûte solide ; plissements qui ont formé les premiers continents. Le premier continent a été formé par une chaîne orientée grossièrement suivant la direction E.-O., et passant par le Nord de l'Ecosse et le Nord de la Suède. Le reste devait être recouvert par les eaux; sauf çà et là quelques îles. Après cette première phase de plissement s'est produite une deuxième phase d'érosion, d'arrasement, pendant laquelle les continents se sont désagrégés, et leur substance s'est déposée sous forme de sédiments dans des mers peu profondes, mais dont le fond s'affaissait constamment, ce qui explique la grande épaisseur des dépôts accumulés. Cet état d'équilibre relatif s'est trouvé troublé par un cataclysme, produit par l'effondrement du sol au-dessus de cavités déterminées par le retrait de la masse fluide centrale.
Ce cataclysme a déterminé la formation d'une deuxième chaîne, parallèle à la première et située plus au Sud. Après nivellement de cette deuxième chaîne s'en est fait une troisième encore plus au Sud. C'est ainsi que se sont produits des continents orientés de l'Est à l'Ouest. Des modifications sont survenues plus tard dans ce type d'orientation; au tertiaire, l'effondrement du Pacifique creusa une fosse N.-S., contrepartie d'un exhaussement parallèle N.-S., qui détermina l'émersion de l'isthme qui réunit les deux Amériques. Un autre effondrement a creusé la fosse Atlantique dirigée également N.-S. Les phénomènes les plus récents ont été les effondrements de divers points de la Méditerranée, entre autres de l'Archipel. En sorte que l'état actuel des continents est la résultante de phénomènes récents d'orientation N.-S., et de phénomènes anciens d'orientation E.-O.
La reproduction successive des chaînes parallèles, huronienne, calédonienne, hercynienne, alpine, toutes orientées E.-O. et situées de plus en plus au Sud, a été suivie chaque fois de phénomènes analogues résultant de la destruction de ces chaînes. Cette reproduction régulière de
phénomènes constitue ce qu'on appelle la récurrence des phénomènes géologiques.
A chaque époque de la période de l'évolution du globe se sont produits deux sortes de phénomènes : 1° cassure, glissement, plissement, épanchement de masses fluides provenant de l'intérieur ; 2° destruction, par les eaux météoriques, des continents émergés ; désagrégation physique, désagrégation chimique.
La désagrégation physique est marquée à chaque époque par les eouches de poudingues ou conglomérats, cailloux roulés, etc. La désagrégation chimique consiste dans la solution dans les eaux météoriques, des éléments des roches : oxyde de fer, phosphate de chaux, carbonate de chaux, qui se sont déposés par la suite. Aussi, dans toutes les périodes géologiques, trouve-t-on régulièrement des roches ferrugineuses, des roches phosphatées, des roches calcaires. D'autres phénomènes, évaporation des eaux de la mer dans des lagunes en communication temporaire avec une mer plus profonde ont donné naissance aux dépôts de gypse et de sel gemme, et autres formations analogues (sels de Stassfurt). On connaît des dépôts semblables du tertiaire (gypse bartonien), du secondaire (sel gemme du trias), du primaire (groupe de Salina golhlandien d'Amérique).
Des dépôts d'une nature plus spéciale constituent les dépôts de matière organique, houilles et pétroles (en admettant pour ceux-ci l'origine organique et non la décomposition des carbures métalliques par l'eau). Ces gisements organiques se sont formés par accumulation de matières dans des lagunes. Aussi sont-ils voisins des gisements ie sel ou gypse. Ces dépôts lagunaires correspondent à la fin des périodes de soulèvement.
De même pour les calcaires d'origine coralligène, qui se sont produits dans les eaux claires et peu profondes. La condition de limpidité des eaux impliquant un cours lent des eaux continentales ou bien la décantation des eaux dans des lacs, il s'en suit que les calcaires coralligènes sont des formations de période de tranquillité, et se retrouvent par suite dans les diverses époques géologiques, à la même phase de ces périodes.
Il y a dans l'étude de cette reproduction ou récurrence des phénomènes géologiques un mode vraiment nouveau d'envisager d'ensemble l'histoire de la géologie. Ces travaux synthétiques diffèrent de la géologie descriptive analytique, et, à défaut de l'exactitude stricte de celle-ci, comportent une vue philosophique du plus haut intérêt.
La communication de M. Bestel est chaleureusement applaudie. On discute ensuite l'itinéraire de l'excursion qui aura lieu le 7 mai. Une excursion préparatoire faite par MM. Pigeot, Bourguignon, A. Harlay, a montré que l'itinéraire Signy-l'Abbaye, Clavy, Charleville serait peu intéressant, par suite de l'état peu avancé des travaux de la ligne Signy-
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Mézières. M. Pigeot propose l'itinéraire Launois, Viel-Saint-Remy, Neuvizy, qui est adopté. Sont présentés comme membres titulaires :
MM. Marcel HARLAY, pharmacien à Vouziers, par MM. A. et V. Harlay. Ludovic VALEN, 8, rue Sainte-Marguerite, à Charleville, par MM.
Hanotel et Bourguignon. Georges COCHART, vétérinaire à Charleville, par MM. Pigeot et
Bestel. Ernest LABBÈ, élève de l'école d'Alfort, par MM. Bestel et Mailfait.
La séance est levée à cinq heures.
Séance du 13 mai 1905.
La séance est ouverte à huit heures et demie, sous la présidence de M. BESTEL, président.
La lecture du procès-verbal de la séance précédente est faite par le secrétaire. La correspondance comprend :
Verhandl. der naturforsch. Ges. in Basel, XVII, 1904. Ann. Soc. hortic. Hérault, 1, 1905. Bull. Soc. entomol. Fr., 7, 1905.
M. BESTEL présente un échantillon de Lycopodium clavatum trouvé par M. Graftieaux, à Pouru-aux-Bois, où cette plante est assez fréquente.
M. BAULMONT fait don à la Société d'une photographie du « Chêne à deux pattes » de la forêt des Pothées, aux environs de Sévigny-la-Forêt. Cet arbre est en quelque sorte le contraire d'un arbre bifurqué; il résulte de la réunion à 2 mètres au-dessus du sol de deux troncs de chêne voisins, qui immédiatement au-dessus forment un seul tronc cylindrique régulier.
M. MAILFAIT demande si là Société ne pourrait pas posséder un livret de caisse d'épargne, afin de placer au moins temporairement l'argent qui reste en caisse. M. Baulmont veut bien se charger de procurer à la Société les renseignements nécessaires.
Le programme de l'excursion de Vendresse est arrêté, ainsi que la date. L'excursion aura lieu le dimanche 28 mai, et comprendra deux parties : herborisation du matin dans les bois au nord de Vendresse, vers Omicourt ; herborisation de l'après-midi dans les bois de la Cassine.
Les membres présentés dans la séance précédente sont nommés à l'unanimité membres titulaires actifs de la Société.
La séance est levée à neuf heures et demie.
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Séance du 3 juin 1905.
La séance est ouverte à huit heures et demie, sous la présidence de M. BESTEL, président. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et approuvé. La correspondance comprend :
Mittheil. d. natur. histor. Ges. Colmar, VII, 1903 et 1905.
Bull. Soc. nat. Saône-et-Loire, XI, nM 1, 2, 3, 4, 1905.
Bull. Soc. se. nat. Ain, 1er trim. 1905.
Bull, muséum hist. nat., n° 3, 1905.
Rev. scientif. Bourbonnais et centre France, n° 2, 1905.
Bull. Soc. entomol. Fr., n°* 8, 9, 1905.
M. MAILFAIT, trésorier, demande, pour le placement de fonds de la Société à la caisse d'épargne, deux exemplaires des statuts, et un pouvoir du Président.
M. V. HARLAY présente une photographie de Cytisus Adami, hybride de C. labumum et C. purpureus, -présentant à côté de grappes de fleurs roses, une grappe de fleurs jaunes appartenant nettement au C. laburnum.
Il présente ensuite Orchis fusca, et Cephalanthera grandiflora trouvés par M. A. Harlay à la carrière de marbre (le Bochet).
Il donne ensuite quelques explications sur les travaux de Goppelsreder, concernant l'analyse capillaire. Le résumé de ces explications paraîtra dans le Bulletin.
On discute la date de l'excursion de juin. Après discussion, par suite de circonstances spéciales, la date est fixée au 1er juillet. L'itinéraire sera le suivant : Pouru-Saint-Remy, Pouru-aux-Bois, Grand-Heez, retour par Escombres.
MM. Vany et Bourguignon présentent comme membre actif, M. HHET, de Nouvion-sur-Meuse, clerc de notaire à Mézières.
La séance est levée à dix heures.
Séance du 8 juillet 1905.
La séance est ouverte à neuf heures, sous la présidence de M. BESTEL, président. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et approuvé. La correspondance comprend : Correspondance imprimée : 'Bull. New-York Botan. Garden, vol. 4, n° 12. Atti. dell. Soc. Toscan, d. sc. nat., XIV, nos 6-8.
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Revue d'Ardenne et d'Argonne, XII, n0s 7-8. Parerg. del. inst. geol. Mexico, I, n° 8. Revue scientif. Limousin, XIII, 149. Bull. Soc. se. lettr. arts. Pau, t. XXXII, 1904.
Correspondance écrite :
Lettre de M. HUA, délégué de la Société au Congrès de botanique de Vienne. M. Hua se propose de donner des détails à la séance du 2 septembre sur ce Congrès qui eut un parfait succès (environ cinq cents participants, dont une trentaine de Français).
M. MAILFAIT, trésorier, demande pour placer les fonds de la Société à la caisse d'épargne, une pièce constatant qu'après délibération, le Conseil de la Société est d'avis d'effectuer ce placement.
M. BOURGUIGNON présente des plantes et minéraux qu'il a rapporté des terrains calaminaires d'Altenberg, où la Société royale de botanique belge avait organisé une excursion. Les plantes sont Alsineverna, Armeria elongata, Viola calaminaris, Thlaspi calaminare. Les minéraux sont : blende, calamine, galène, etc.
M. V. HARLAY présente un petit tableau où sont fixés plusieurs échantillons de la tordeuse verte du chêne (Tortrix viridana), à plusieurs états de leur développement. Ce papillon a causé de grands ravages cette année, dans les forêts du Nord et de l'Est.
M. CARDOT communique quelques plantes qu'il a récoltées avec M. A. Harlay dans la vallée de la Semoy (Holtonia palustris, Myriophyllum spicatum, Arnoseris pusilla).
M. PIGEOT signale la Scolopendre sur un pont du chemin de fer à Rethel.
M. MAILFAIT communique des échantillons de schistes de nature particulière provenant des déblais de l'ancien puits houillier d'Etion.
Il fait don à la Société de végétaux fossiles (Sigillaria, Stigmaria, Pecopteris et autres) provenant des charbonnages du Nord.
On discute ensuite la date et l'itinéraire de l'excursion de Rocroi. Celle-ci doit avoir lieu le 23 juillet 1905.
M. HUET, présenté dans la dernière séance, est admis comme membre titulaire actif.
La séance est levée à dix heures.
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Séance du 5 août 1905.
La séance est ouverte à huit heures et demie, sous la présidence de M. BESTEL, président. Le compte rendu de la séance précédente est lu et approuvé. La correspondance comprend : Bull, muséum hisl. nat., 1905, n° 4. Bull. Soc. sc. nat. Ouest Fr., V (1-2), 1905. Le Monde des Plantes, 1er juillet 1905.
Vierteljahrs schr. d. Naturforsch. Ges. Zurich, 1904 (3-4) ; 1905 (1-2). Anales d. Museo nacion. Buenos-Aires.
Circulaire du Ministère de l'Instruction publique relative au quarante-quatrième Congrès des Sociétés savantes (Paris, 17 avril 1906) et programme du Congrès.
M. BESTEL fait part aux membres de la Société de la nomination de M. Pigeot comme directeur de l'école d'agriculture de Rethel. La Société adresse à son dévoué vice-président ses plus sincères et chaleureuses félicitations.
M. BESTEL présente les ouvrages de géologie dont M. Hanotel, notre conservateur du musée, vient de faire généreusement don à notre bibliothèque ; celle-ci, peu fournie jusqu'à présent d'ouvrages de géologie et de paléontologie, se trouve réellement enrichie. La Société adresse ses remerciements à M. Hanotel.
Voici la liste des ouvrages donnés par M. HANOTEL :
Carte géologique de BUVIGNIER. Manuel de conchyliologie de FISCHER. Paléontologie de la France. ARCHIAC. Paléobotanique de PICTET, et Atlas. Minéralogie. DUFRÉNOY. Paléontologie végétale. SCHIMPER. Histoire des Crinoïdes. D'ORBIGNY. Entomologie agricole.
Géologie des environs de Paris. STAN. MEUNIER.
Atlas des fossiles de la Meuse. BUVIGNIER.
Planches d'histoire naturelle. BERNARD.
Bulletins de la Société géologique de France.
Diverses publications de géologie.
M. BESTEL présente un échantillon de schiste noir du sondage d'Etion (profondeur d'environ 200 mètres). Cette roche est sensiblement semblable à celle que l'on a trouvée dès le début. Il faut ajouter que la direction du trou de sondage est très oblique vis-à-vis de l'inclinaison des couches, celles-ci étant fortement redressées ; il n'est donc pas étonnant que l'on n'ait pas rencontré encore les couches sous-jacentes.
M. Bestel fait circuler parmi les membres présents des photographies des ossements fossiles d'Allandhuy. C'est le bassin presque entier, et mesurant lm20 de largeur, d'un animal quaternaire; il a été trouvé dans une exploitation de grève, à une profondeur de 2 mètres environ à partir de la surface. Les os paraissent avoir été roulés, car on ne trouve
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pas d'autre reste de l'animal ; il y a plusieurs années dans une autre exploitation, on aurait trouvé des côtes, provenant peut-être du même animal (?). Dans cette même exploitation, M. Bestel a trouvé un silex noir en fer de lance légèrement courbé, avec retouches sur les côtés. M. Bestel se propose de communiquer à la Société les renseignements qu'il pourra se procurer sur ces découvertes et d'exposer celles qui pourraient encore être faites dans la gravière d'Alland'huy.
On passe ensuite à l'examen des projets d'excursion pour le mois d'août, et on adopte la date du 20 août pour une excursion géologique à Vireux. L'excursion sera organisée et conduite par M. A. Benoit.
La séance est levée à dix heures.
Séance du 2 septembre 1905.
La séance est ouverte à huit heures et demie, sous la présidence de M. BESTEL, président. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. La correspondance comprend : Revue d'Ardenne et d'Argonne, juillet-août 1905.
La parole est donnée à M. HUA, qui expose dans ses grandes lignes le travail accompli par la Commission de nomenclature au Congrès international de Vienne.
M. MAILFAIT présente ensuite une vertèbre fossile de saurien géant, provenant des phosphates de Saulces.
M. BESTEL présente un volumineux échantillon cylindrique (earotte de schiste) provenant du puits de sondage d'Etion. Cette roche est la même que celle dont il avait présenté un échantillon dans la séance précédente.
M. HARLAY présente deux échantillons de sulfate de fer concrétionné, l'un soluble et blanc, l'autre peu soluble et gris, trouvés par M. Cardot aux Dames-de-Meuse, à Laifour. Des discussions s'élèvent au sujet de la présence possible de sulfate de chaux dans ces échantillons, et au sujet du carbonate de chaux d'où dériverait le sulfate. M. Pigeot demande si ce n'est pas là plutôt le sulfate d'alumine signalé par Gosselet. M. Harlay pense au contraire qu'il s'agit de sulfate de fer plus ou moins pur, et se propose d'en faire l'analyse.
L'excursion du bois des Pothées est fixée au 10 septembre.
M. TURQUIN, Jules, instituteur à Vireux, est présenté par MM. Benoit et Bourguignon.
La séance est levée à dix heures.
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Séance du 7 octobre 1905.
La séance est ouverte à huit heures et demie, sous la présidence de M. BESTEL, président.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté sans modification. La correspondance comprend : Correspondance imprimée : Bull. Soc. géologique de Normandie, XXIV, 1904. Spelunca, n° 41.
Bull. Soc. élude des se. nat. de Nîmes, XXXII, 1094. La correspondance écrite comprend :
Lettre du secrétaire de la Société beige de géologie et d'hydrologie, demandant l'échange des publications. — Accepté.
M. BESTEL donne lecture d'une longue lettre de M. VAN DEN BROUK, adressée à M. Hanotel. MM. Van den Brouk et Martel devant publier sous peu un travail sur les rivières souterraines, grottes et résurgences de Belgique, M. Van den Brouk demande des renseignements multiples, avec détails précis sur la grotte du Nichet, les résurgences et pertes d'eau des territoires de Givet, Fromelennes et Foisches. Il est peu probable que l'un des membres de la Société, sauf peut-être M. Watrin, puisse donner à M. Van den Brouk tous les renseignements qu'il demande. M. Bestel se charge de faire parvenir à M. Van den Brouk ce qui a paru dans notre Bulletin, à ce sujet; de plus, il le mettra en rapport avec M. Watrin et la Société d'exploitation de la grotte du Nichet.
M. Bestel a reçu du Comité d'organisation de la kermesse faite au profit des victimes du cyclone d'août 1905, une lettre de remerciements pour les dons faits par la Société (64 francs et huit lots). M. Bestel transmet les remerciements du Comité aux membres de la Société qui ont contribué à cette oeuvre de bienfaisance.
M. V. HARLAY signale un article paru dans le Petit Ardennais, prônant l'emploi du charbon comme antidote infaillible des champignons toxiques, et lit les quelques lignes qu'il a adressées au Petit Ardennais, pour mettre en garde contre un moyen à coup sûr insuffisant, propre à donner une fausse sécurité, et à apporter un grand retard à des soins,plus efficaces.
M. TURQUIN, présenté dans la dernière séance, est nommé membre actif de notre Société.
La séance est levée à dix heures.
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Séance du 5 novembre 1905.
La séance est ouverte à deux heures et demie, sous la présidence de M. BESTEL, président.
Après lecture du procès-verbal de la séance précédente, on examine la correspondance. Celle-ci comprend :
Bull. Soc. entomol. Fr., 1905, n0B 10,11, 12, 13, 14.
Missouri bot. Garden, 1905.
Soc. naturalistes archéol. N. Meuse, 1904, n° 1.
Bull. se. nat. Saône-et-Loire, XI, nos 5 6
Bévue scientif. Bourbonnais, 1905, 3e trim., 4e trim. (fasc. 1).
Ann. assoc. nalural. Levallois-Perret, 1903, 1904.
Field Cplumbian Muséum, n° 98.
Bull, séances Soc. sciences Nancy, VI, nos 1-2.
Ann. Soc. horticult. Hérault, 1905, n° 2.
Bull. Soc. hist. nat. Mâcon, 1908, nos 17-18.
Bull. Soc. se. nat. Ain, 1905, n° 2.
Revue scientif. Limousin, n 06 153-154.
La Céruse et le Saturnisme, par le Dr TREILLE.
Bull. Muséum hist. nal., 1905, n° 5.
Bull. Soc. sc. nal. Ouest France, t. V, 1905, N° 3.
Sitzungsberichte d. naturforsch. Ges. Leipzig, 1899-1900.
M. MAILFAIT dit quelques mots de la découverte de grottes à Remillyles-Pothées. On aurait, paraît-il, entendu le bruit d'un cours d'eau souterrain.
M. BESTEL a eu l'occasion de voir M. Douxami, professeur de géologie à la Faculté de Lille ; il espère faire dans les Ardennes une excursion avec M. Barrois, et peut-être aussi M. Gosselet. M. Douxami, qui a pu voir le propriétaire de la gravière aux ossements fossiles d'Alland'hui, a décidé ce dernier à donner à la Société d'histoire naturelle les ossements découverts. M. Bestel doit aller en prendre possession et voir s'ils sont transportables.
M. V. HARLAY expose en quelques mots les résultats de l'analyse des deux minéraux que lui a remis M. Cardot, en septembre. Ce sont des mélanges de sulfate de fer et d'alumine. L'un soluble, contient environ 25 0/0 de sulfate de protoxyde de fer ; l'autre, insoluble et brunâtre, est un sulfate basique de sesquioxyde de fer, avec environ 5 0/0 d'alumine.
M. BESTEL parle encore une fois du compte du Catalogue Callay et de la demande faite par l'éditeur M. Jolly. Il est décidé qu'avant de faire aucune proposition à l'éditeur, celui-ci devra fournir l'état actuel des recettes et dépenses.
M. LABOUVERIE fait don à la collection de la Société de deux caméléons conservés dans l'alcool.
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En terminant, M. BESTEL fait part à la Société, du décès de M. Oustalet, directeur de la publication l'Omis, et directeur de la ménagerie du Muséum d'histoire naturelle.
La séance est levée à quatre heures et demie.
Séance du 3 décembre 1905.
La séance est ouverte à deux heures et demie, sous la présidence de M. BESTEL, président. Le compte rendu de la séance de novembre est lu et approuvé. La correspondance comprend :
Une circulaire de la Société mycologique de, France, relative aux élections pour 1906. La liste proposée est adoptée. M. Bestel enverra le bulletin de vote.
Une circulaire du Syndicat d'initiative de la Savoie (Chambéry-Aixles-Bains), contenant un rapport relatif à la déforestation du sol français. La Société approuve entièrement les conclusions et les voeux présentés.
M. MAILFAIT fait part à la Société, du décès de Mme Boileau-Callay, membre bienfaiteur de la Société, qui avait fait don de l'important Herbier Callay.
M. V. HARLAY signale les champignons nouveaux recueillis pendant les excursions de l'année, dont il donne les descriptions dans les comptes rendus d'excursions. Il présente Polyporus connatus, Corticium quercinum, récoltés au Vivier-Guyon. Il présente ensuite un échantillon d'un mycélium stérile habitant les caves, et communiqué par M. Cardot. Ce mycélium, Racodium cellare, Persoon, est formé de filaments brun verdâtre, entremêlés de façon à imiter des lambeaux d'étoffe. Il recouvre les bouteilles, les tonneaux, lattes et chantiers des caves. D'après De Bary, on ne connaît ni son origine, ni ses organes reproducteurs. Fries a cru pouvoir le rattacher à une périsporiacée, un Zasmidium. Schröter pense qu'il peut donner une forme conidienne qui le rapprocherait du Cladosporium herbariorum; il a pu le cultiver, mais n'a7pas obtenu de périthèces. Richon (Bull. Soc. myc. t. V, 1889, p. 105) rappelle les diverses opinions émises à son sujet, et décrit des formes fructifiées : 1° des glomérules de filaments noirs portant des conidies jaunes; 2° des périthèces sphériques avec poils en massue jaune-vif, contenant des asques ovales à huit spores brunes; 3° des périthèces à poils minces, noirs, dressés, contenant des sporules ovales brunes. II rattache la forme à ascospores au genre Cephalolheca, et entait le C. cellaris, qu'il pense être une forme fructifiée du Racodium. Toutefois
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l'auteur estime que ce n'est que par culture que l'on pourrait éliminer l'idée d'une juxtaposition accidentelle d'espèces différentes.
M. BOURGUIGNON présente : 1° des échantillons de Pholiota squarrosa ; 2° des échantillons d'un polypore non déterminable.
M. G. COCHART fait don à la collection de quelques vers parasites :
1° Drepanidotoenia lanceolata, parasite de l'oie, auquel on peut peut-être rapporter plus ou moins directement des cas de mortalités chez les jeunes oies. Ce ver mesure 15 à 20 centimètres; ses anneaux se détachent à maturité. Les phases intermédiaires de son développement sont inconnues;
2° Andrya sp. du lapin de garenne. Ce ver dont les formes intermédiaires sont inconnues, n'a pas été trouvé dans le lapin domestique;
3° Strongylus strigosus de l'estomac du lapin de garenne, existant aussi chez le lièvre et le lapin domestique; qui provoque des accidents chez ces différents animaux.
M. V. HARLAY présente de la part de M. COULON des pierres ayant l'aspect de champignons fossiles. Ce sont ou bien des concrétions, ou bien peut-être, du moins pour certains, des fragments d'ossements fossiles. Ces échantillons proviennent, d'ailleurs, de Durfort, dans le Gard, localité d'où provienent différents squelettes à peu près complets d'animaux quaternaires.
M. R. BENOIST présente quelques papillons qu'il a capturés cette année, entre autres, des Nymphales (Apatura ).
M. BESTEL donne communication du compte relatif au Catalogue Callay, et décide de concert avec les membres présents, des propositions à faire à l'éditeur pour régler cette question.
M. BESTEL présente ensuite un des fragments du bassin fossile trouvé à Alland'huy, et dont le propiétaire a fait don à la Société. Des remerciements sont votés au donateur.
M. ROGELET, agent-voyer à Signy-f Abbaye, demande à faire partie de la Société (MM. Coulon et Harlay, parrains).
La séance est levée à cinq heures.
Séance extraordinaire du 31 décembre 1905.
La séance est ouverte à trois heures, sous la présidence de M. BESTEL, président.
L'ordre du jour porte exclusivement le renouvellement du bureau.
La liste suivante, proposée par le bureau sortant est adoptée; sur quarante-quatre bulletins de vote, les différents membres du bureau
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proposé ont obtenu au minimum 43 voix. En conséquence, le Conseil de la Société, pour les années 1906-1907 aura la composition suivante :
Président
MM. BESTEL (I. ff), Professeur à l'Ecole normale d'Instituteurs à Charleville.
Vice-Présidents
PIGEOT, Ingénieur agronome, Directeur de l'Ecole pratique d'Agriculture de Rethel, Membre de la Société entomologique de France.
CARDOT, à Charleville, Président de la Société des Naturalistes et Archéologues du Nord de la Meuse, Membre de la Société royale de botanique de Belgique.
Secrétaire général
BOURGUIGNON (A. et M.), Agent de Forges à Charleville.
Secrétaire de la rédaction dix « Bulletin »
V. HARLAY, Licencié ès-sciences naturelles, Docteur en pharmacie, à Charleville, Membre de la Société mycologique de France.
Secrétaire adjoint
COCHART, GEORGES, Médecin-Vétérinaire à Charleville.
Conservateur du Musée
HANOTEL, Pharmacien à Charleville.
Bibliothécaire-Archiviste
LEROY, Ancien Libraire, à Charleville.
Trésorier
MAILFAIT, Pharmacien à Charleville.
Conseillers
CADIX, Propriétaire à Bosséval, par Vrigne-aux-Bois, Membre de la Société botanique de France.
GRANDPIERRE, Pharmacien à Sedan, Membre de la Société mycologique de France.
A. HARLAY, Pharmacien honoraire à Charleville.
— XXII —
MM. HUA-RENAUDIN, 254, boulevard Saint-Germain, à Paris, Membre de la Société botanique de France. LABOUVERIE, Pharmacien honoraire à Charleville. RICHARD, Pharmacien à Charleville. Dr VASSAL, Licencié ès-sciences naturelles. Médecin honoraire à
Charleville. WATRIN, Sous-Ingénieur des mines à Mézières.
La séance est levée à quatre heures.
TABLE ALPHABETIQUE
DES AUTEURS, DES NOTES ET DES COMMUNICATIONS
année 1905
Pages.
Alunogène 48
Amanite fausse oronge 9
Amidon (constitution) 65
Ampoule frontale 63
Analyse capillaire, 26
Armillaria aurantia 89
BENOIT A. — Excursion à Vireux.. 81 BESTEL F. — Ossements d'un mammouth à Alland'huy Si
BESTEL F. — Sondage de Boulzicourt 52
BESTEL F. — Excursion à VielSaint-Remy 68
BESTEL F. — Excursion à Vendresse 72
Betterave (puceron ennemi de la). 68
Chrysomèle bleue de l'osier 24
Clitocybe nebularis 88
Congrès international de botanique 33
Court-noué 64
Crinoïdes ardennais 58
DANGUY. — Chrysomèle de l'osier. 24
Darwinisme iv
Drosophyllum 66
Echanges (conditions du service
des) I
Eaux des terrains calcaires 31
Echinides irréguliers (Catalogue).. 13
Excursion à Viel-Saint-Remy 68
— à Vendresse 72
— à Pouru-Saint-Remy... 76
— à Bourg-Fidèle. 79
— à Vireux 81
— du bois des Pothées... 84
— à Raucourt 87
FAËS. — Sur une maladie de la
vigne 64
Pages.
Financier (Etal) ix
Fougère (viviparité) vi
FOURNIER. — Conditions que doivent remplir les eaux des terrains calcaires 31
Géologie (récurrence des phénomènes) x
GOPPELSROEDER. — Analyse capillaire 26
Greffe (dissociation de caractères), m
HARLAY M. — Variation du saccharose dans les racines 18
HARLAY V. — Amanite fausse oronge 9
HARLAY V. — Les ravages de la tordeuse verte 44
HARLAY V. — Composition de deux minéraux 48
HARLAY V. — Excursion dans les bois des Pothées 84
HARLAY V. — Excursion à Raucourt 87
HENRY. — Pissode du sapin 25
HUA. — Congrès international de botanique de Vienne 33
KIRCHNER. — Parthénogenèse chez les phanérogames 23
Lathraea clandestina 67
LÉCAILLON. — Puceron ennemi de la betterave 68
Liège (coloration par l'Alkanna).. 64
MAILFAIT P. — Excursion de Pouru-Saint-Remy 76
MAILFAIT P.—Excursion de BourgFidèle 79
Mammouth d'Alland'hui 54
MAQUENNE et Roux. — Constitutiondé l'amidon 65
Pages.
MATRUCHOT. — La clandestine
écailleuse 67
Membres (Liste des) 3
Parasites animaux xx
Parthénogenèse 23
PETIT. — Coloration du liège par
l'Alkanna 64
PIGEOT P. — Catalogue des echinides irréguliers 13
PIGEOT P. — Catalogue des crinoïdes 58
Pinguicula 65
Pissode du sapin 25
Planche 12
Plantes carnivores 65
Racodium cellare XIX
Récurrence des phénomènes géologiques x
Roux (voir MAQUENNE). ROYEB. — Rôle de l'ampoule frontale 63
Saccharose (variation dans les racines) 18
Sondage de Boulzicourt 52
Sulfates d'alumine ferrugineux... 48
Tordeuse verte du chêne 44
Tortrix viridana 44
Tremellodon gelatinosum 89
Tricholoma inamoenum 89
Vigne (maladie) 64
Viviparité (fougères) . VI
CHARLEVILLE. — IMPRIMERIE A ANCIAUX.
CATALOGUE
DES
PLANTES VASCULAIRES
DE L'ARRONDISSEMENT DE MONTMEDY
Avec l'indication de leurs stations, propriétés et usages divers
PAR
MM. Ph. PIERROT, J. CARDOT et A. VUILLAMIE
Un beau volume in-8° de 532 pages :
4 francs pris à l'imprimerie PIERROT, à Montmédy ;
4 fr. 60 par la poste ou colis postal.
Ce livre est beaucoup plus qu'un simple catalogue. On n'y trouve pas seulement la liste de toutes les plantes indigènes dans le nord de la Meuse, avec l'indication des stations qu'elles habitent, des localités où on peut les récolter et de l'époque de leur floraison, mais aussi des renseignements étendus sur leurs propriétés alimentaires, fourragères, médicinales ou toxiques, leurs noms vulgaires, l'étymologie de leurs dénominations scientifiques, etc.
Il est indispensable à toute personne désirant s'occuper de l'étude de la flore indigène, et peut rendre notamment les plus grands services aux instituteurs, dont le. programme d'enseignement embrasse des notions pratiques de botanique.
des règlements de la Société et décisions prises par le Conseil
Toute personne peut faire partie de la Société, à la condition d'être ; présentée par deux membres et d'être agréée par.le Bureau. La cotisation annuelle des membres honoraires, et sociétaires actifs est fixée à dix francs.
Un Bulletin des travaux de la Société, paraissant par fascicules tous les deux ou trois mois, est distribué gratuitement à tous les membres.
Le prix de l'abonnement est de six francs par année pour les personnes ne faisant pas partie de la Société.
La Société sollicite de tous ses membres des communications ayant rapport à l'histoire naturelle du, département des Ardennes.
Les opinions émises par les auteurs des articles insérés au Bulletin: n'engagent pas la responsabilité'de la Société.
TABLEAU DES PRIX
fixés pour les tirages à part des travaux insérés dans le « Bullelin »
Nombre d'exemplaires
Tirages à part du texte
50 100 200 300 400 500
Pour une feuille in-S de 16 pages... 9 » 11 » 14 » 17 » 20 » 23 »
— 1/2 — - 8pages... 5 » 6 73 8 30 10 25 12 » 13 73,
— 1/4 - , — 4 pages... 3 » 4 50 6 " 7 30 9 » 10 30
Couverture imprimée 3 » 4 80 6 », 7 50 9 » 10 80
Piqûre et Façonnage
Pour une feuille, le cent » .23 » 30 1 » 123 1 30 1 78
— 2 - - » 40 » 63 1 13 ■ .1 40 163 1,90
''" — 3 - - » 50 » 78 123 130 183 2 10