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Titre : Mémoires & documents publiés par l'Académie salésienne

Auteur : Académie salésienne (Annecy). Auteur du texte

Éditeur : Académie salésienne (Annecy)

Date d'édition : 1927

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41066906v

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb41066906v/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 24852

Description : 1927

Description : 1927 (T45).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Rhône-Alpes

Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique

Description : Collection numérique : Zone géographique : Europe

Description : Collection numérique : Thème : Les échanges

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5720222h

Source : Académie salésienne (Annecy), 2008-75094

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/12/2010

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MÉMOIRES ET DOCUMENTS

PUBLIES PAR

L'ACADÉME SALÉSIENNE

TOME QUARANTE - CINQUIÈME

ANNECY

IMPRIMERIE COMMERCIALE 2 ET 4, RUE SAINT-MAURICE

1927


PRINCIPALES PUBLICATIONS

DE L'ACADEMIE SALESIENNE

Tome I. — V. BRASIER, Etude sur S. Germain, moine bénédictin.

Tome II. — Lettres inédites de S. François de Sales. — Relation de la mort de S. François de Sales, par le marquis Cambis-Velleron. — J. LOMBARD. Le Doctorat de St François de Sales. — Epitre en vers. — V. BRASIER. Etude sur S. Ruph. —J. MERCIER. Notice, sur l'hôpital de la providence d'Annecy.— J.-M. PETTEX. Statistique hist. du Dioc. d'Annecy. — P. BRAND. Les Synodes dans l'anc. Dioc. de Genève

Tome III. — J. MERCIER. Notice sur lés Clarisses de Genève et d'Annecy. — J- F. GONTHIER. Les châteaux et la chapelle des Allinges. — BRACHET. Monographie de la paroisse d'Arthaz. — H. C. La voie romaine dans la vallée des Usses. s— A. DUCIS. S. Maurice et la légion Thébéenne, 1re part — BRAND. Pouillé du Dioc. de Genève. — V. BRASIER. Bibliographie Salésienne.

Tome IV. — J. FALCONNET. Vie, culte et miracles du B. Jean d'Espagne.

Tome V. — L.-E. PICCARD. Hist. de Thonon et du Chablais.

Tome VI. — P. -F. PONCET. Mémoire sur le plain-chant en Savoie. — J. MERCIER. Le B. Pierre Favre. — A. DUCIS, S. Maurice et la légion

Thébéenne, 2e part. DUCRETTET. Monogr. de Marlens. —

J.-M. PETTEX. Notice biograph. sur l'historien Besson. — Précis de la visite de Genève en 1443

Tome VII. — M. SAUTHIER-THYRION. Un épisode de la Révolution. Le coeur de S. François de Sales.— Jh-M. LAVANCHY. Les châteaux de Duin, le château de. Dérée. - E. PLANTAZ. Monogr. d'Arâches. — A. MONTAGNOUX. Précis de comput ecclésiastique.

Tome VIII. — J. MERCIER. L'abbaye et la vallée d'Abondance. — J-M. LAVANCHY. Sabbats ou synagogues sur les bords du lac d'Annecy. — FLEURY. Monogr. de la paroisse d'Annemasse.

Tome IX. — J. FALCONNET, Une ascension au Mont-Blanc. — H TAVERNIER. Monogr. des Gets et des la Côte - d'Arbioz. — J. MERCIER. Notice sur J. Falcaz.

Tome X. — V. BRASIER. Etude sur les origines du prieuré de Talloires J.-F. GONTHIER. Hist. de l'instruction publique avant 1789 dans le dép. de la Haute-Savoie. —A. DUCIS. S. Maurice et la légion Thébéenne. 3e part.

Tome XI. — J.-M. LAVOREL. Cluses et le Faucigny, 1re part. — J.-F. GONTHIER. Pouillé du Dioc. de Genève, eu 1481

Tome XII. — J.-M. LAVOREL. Cluses et le Faucigny. 2e part. — J.-F. GONTIHER. Les Evêques de Genève au temps du grand schisme. 1re part.


MEMOIRES ET DOCUMENTS

PUBLIÉS PAR

L'ACADEMIE SALESIENNE



MÉMOIRES ET DOCUMENTS

PUBLIES PAR

L'ACADÉMIE SALÉSIENNE

TOME QUARANTE-CINQUIÈME

ANNECY

IMPRIMERIE COMMERCIALE

2 ET 4, RUE SAINT-MAURICE

1927


Nihil obstat.

Annecii, die sexta Novembris 1927.

A. GAVARD, C. d.

Imprimatur. Annecii, die decima Novembris 1927. M.-J. MORAND, Vic. gén.


BULLETIN

DE

L'ACADEMIE SALESIENNE

I.

COMPTE-RENDU SOMMAIRE DES TRAVAUX

Séance du 15 juin 1925 PRÉSIDENCE DE M. LE CHANOINE LAVOREL PRÉSIDENT

Etaient présents : MM. Chiariglione, Duret, Lavorel, Mattelon, Pfister, Rebord et Terrier.

Excusés : MM. Gavard et Sauthier-Thyrion.

M. le Président donne la parole au Secrétaire pour lecture du procès-verbal de la dernière séance, lequel est adopté, et présente le tome XLIII nouvellement paru de nos Mémoires. Celui-ci contient notamment : 1° une étude due au regretté Chanoine Marullaz et mise au point par M. l'abbé Terrier, sur le séjour de Sainte Colette en Savoie et les origines savoyardes de la réforme Colettine ; 2° la première partie de l'Histoire de Thônes, oeuvre magnifique de notre érudit collègue M. le Chanoine Pochat-Baron.


VI BULLETIN

M. le président dépose, pour la bibliothèque, les derniers ouvrages reçus :

Une plaquette dont il est l'auteur sur la réception, à l'Académie Salésienne, de S. G. Mgr du Bois de la Villerabel, évêque d'Annecy, en qualité de président d'honneur ;

Contes et Légendes du Faucigny, par M. Lucien Guy, jeune auteur qui se fait une place parmi les historiens de Savoie ;

La Vie du Rd Père Tissot, par le P. Léon Buffet. « Ce volume précieux et très complet, dit M. le Président, sera de plus en plus consulté, lu et apprécié. »

M. l'abbé Mattelon donne lecture d'une poésie très heureuse qu'il a composée à l'occasion des noces d'argent sacerdotales de Monseigneur notre Elvêque.

Mgr Rebord fait une intéressante communication sur la division administrative pendant la période comprise entre 1723 et l'annexion, des territoires qui forment aujourd'hui le département de la Haute-Savoie.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 14 h. 30.

Séance du lundi 2 novembre 1925 PRÉSIDENCE DE M. LE CHANOINE LAVOREL, PRÉSIDENT.

Etaient présents : MM. Duret, Fontaine, Gavard, Lavorel, Mattelon, Morand, Pfister, Rebord et Trinçat.

Après lecture par le secrétaire et adoption du procèsverbal de la réunion dernière, M. le Président rendit un dernier hommage à la mémoire de deux membres de l'Académie, récemment décédés : M. l'Abbé César Amoudruz, ancien curé du Petit-Bornand, auteur de plusieurs travaux oratoires appréciés ; et M. l'abbé François Veyrat-


DE L ACADEMIE SALESIENNE VII

Durebex, curé d'Eteaux. L'un et l'autre étaient de dévoués sociétaires.

Il dépose ensuite pour la bibliothèque divers ouvrages reçus et présente le volume d'une haute valeur historique que M. Pérouse vient de consacrer à Conflans. Un compte rendu bibliographique en sera donné prochainement.

Mgr Rebord offre de la part du même l'important Répertoire de la série L des archives de la Savoie, allant de 1792 à 1815, et de la part de Mgr Piccard, président de l'Académie Chablaisienne, son bel ouvrage intitulé Mission de Saint François de Sales en Chablais ; préparation et début.

M. le chanoine Lavorel remet à chacun des membres présents un exemplaire de l'étude très détaillée qu'il a publiée sur la récente et très belle Vie du Père Tissot par le P. Léon Buffet.

Remerciements aux généreux donateurs.

Le même est heureux d'annoncer que le Conseil général de la Haute-Savoie vient de voter une subvention de 1.000 francs à M. le chanoine Pochat-Baron, en faveur de l'édition de l'Histoire de Thônes. De vives félicitations sont adressées en cette occasion à notre distingué collègue. Le deuxième volume de l'Histoire de Thônes est en ce moment sous presses.

Détachant une page instructive des Synodes de Mgr de Rossillon de Bernex, Mgr Rebord montre combien les guerres qui se terminèrent par la paix d'Utrecht et valurent à Victor-Amédée II la couronne de Sicile, furent une dure épreuve pour l'ancien diocèse de Genève. Plusieurs églises et sacristies furent volées, les tabernacles ouverts et le Saint Sacrement emporté ou profané. Aussi l'évêque prit-il des mesures sérieuses, en informa les cours de Turin et de Paris et recommanda de conserver la Sainte Eucharistie dans les buffets, fermés à plaques de fer, existant près des maîtres-autels. Ces buffets ou armoires dont quelques-uns sont encore visibles dans de vieilles églises, avaient déjà cette destination dans un temps très lointain.


VIII BULLETIN

M. le Président donne lecture d'une Visite pastorale faite le 16 juin 1861 par Mgr Jean d'Arenthon d'Alex, à l'église paroissiale de Gevrier, près Annecy, érigée sous le vocable de Saint Etienne. De cette église il ne subsiste que la charmante petite chapelle dominant la colline de Gevrier absorbée par le village de Cran.

De la part de la veuve de M. François Gardier, bibliothécaire de l'Académie Florimontane, M. Pfister remet pour notre bibliothèque un bon nombre d'ouvrages dont Une vie de la Mère Marie de l'Incarnation (Paris 1735, chez Le Mercier) ; Relation abrégée des travaux de l'Apôtre du Chablais (Lyon 1836) ; Dévotion au Sacré Coeur de Jésus (Annecy, 1827, chez Durand, imprimeur du Roi) et diverses brochures religieuses. Des remerciements sont adressés à Mme Gardier.

M. le Président propose la candidature du Père Léon Buffet, missionnaire de St François de Sales, comme membre agrégé. Son élection aura lieu à la prochaine réunion.

L'ordre du jour étant épuisé la séance est levée à 14 h. 40.

Séance du 4 janvier 1926 PRÉSIDENCE DE M. LE CHANOINE LAVOREL

Etaient présents : MM. Chiariglione, Corbet, Domenjoud, Duret, Gavard, Lavorel, Mattelon, Morand, Mugnier, Ernest Pernoud, Pettex, Pfister et Mgr Rebord.

M. le Président en ouvrant la séance adresse des souhaits pour la nouvelle année à tous les membres de l'Académie, et donne la parole au Secrétaire pour lecture du procès-verbal de la réunion du 2 novembre 1925 ; ce procès-verbal est adopté.

Il présente ensuite de vives condoléances à trois de nos collègues qui ont eu la douleur de perdre des mem-


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE IX

bres de leurs familles : M. le chanoine Cuttaz, sa mère ; M. Albert Crolard, son frère le regretté Francis Crolard, et M. le baron de Dianous de la Perrotine, sa belle-mère, Mme Frérejean ; mais d'autre part il a le plaisir de féliciter chaleureusement M. l'abbé Mugnier, directeur au Grand-Séminaire, qui vient d'être reçu docteur en théologie, et dont la thèse « Souffrance et Rédemption » est si justement appréciée ; et M. le chanoine Trosset qui s'est vu décerner au concours d'Histoire, par l'Académie de Savoie, pour son ouvrage Fessy-Lully, une médaille et un prix de 200 fr.

Il est ensuite procédé aux élections appelées par l'ordre du jour :

Le Rd Père Léon Buffet, missionnaire de Saint-Fran çois de Sales, est nommé Membre agrégé de l'Académie Salésienne ;

Sept places étant vacantes parmi les Membres effectifs, les Membres agrégés suivants sont nommés « effectifs " :

M. Benoît Cattin, notaire à Annecy ;

M. l'Abbé Joseph Colloud, curé à Saint-Pierre-deRumilly ;

M. l'Abbé Venance Corbet, sous-directeur de La Croix, à Annecy ;

M. l'Abbé François Coutin, archiprêtre d'Alby-sur-Chéran ;

M. Amédée Michel, ancien conseiller général, à Thônes;

M. Pellarin, géomètre à Cruseilles ;

M. le Chanoine Trincat, aumônier de la Visitation d'Annecy.

La Commission de lecture est ensuite reconstituée par MM. les Chanoines Duret et Gavard et M. l'Abbé Mugnier.

Sur la proposition de M. le Président, une charge d'archiviste est créée et confiée à M. l'Abbé Terrier, directeur au Grand-Séminaire.

L'élection prévue d'une partie renouvelable des membres du Comité est reportée à la séance de mars.

M. le Président propose les candidatures, comme Mem-


X BULLETIN

bres agrégés, de M. François Gaillard, huissier à Reignier, et de M. l'abbé Périllat, curé de Magland.

M. le Chanoine Lavorel dépose le Nouvel Almanach de Ville-la-Grand, offert par M. Norbert Dunoyer. Remerciement au donateur.

Le même donne lecture d'une intéressante communication envoyée par notre collègue M. Paul Tapponnier, et traitant de l'Evasion fiscale au pays savoyard au XVIe siècle et de divers Edits promulgués à ce sujet par le duc de Savoie Emmanuel-Philibert. En 1567, déjà, il était question d'Amortissement !

Sur une demande de Mgr Rebord, un échange de vue a lieu au sujet de la possibilité d'impression dans nos Mémoires des diverses communications faites aux séances de l'Académie.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 14 h. 50.

Séance du 1er mars 1926 PRÉSIDENCE DE M. LE CHANOINE LAVOREL, PRÉSIDENT.

Etaient présents : MM. Duret, Fontaine, Gavard. Lavorel, Mattelon, E. Pernoud, Pfister et Mgr Rebord.

Le procès-verbal de la dernière réunion étant lu et adopté, il est procédé aux élections prévues à l'ordre du jour :

M. François Gaillard, huissier à Reignier, et M. l'Abbé Périllat, curé de Magland, sont élus membres agrégés de l'Académie Salésienne.

En suite d'explications fournies par Mgr Rebord, il est pourvu au remplacement de plusieurs membres de notre Conseil d'Administration, décédés ou démissionnaires depuis les élections dernières. Ce Conseil de 15 membres effectifs, renouvelable par tiers tous les trois ans, se trouve reconstitué comme suit :


DE L ACADEMIE SALESIENNE XI

1re série, renouvelable en 1928 : MM. les Chanoines Bunaz, Lavorel et Morand ; MM. Fontaine, architecte, et Henri Domenjoud, ancien percepteur.

2e série, renouvelable en 1931 : MM. les Chanoines Duret, Gavard et Péguet ; M. Louis Pfister, organiste de la cathédrale, et Mgr Rebord.

3e série, renouvelable en 1931 : M. l'Abbé Chiariglione, M. le Chanoine Fuzier, M. l'Abbé Mattelon, M. l'Abbé Mugnier, directeur au Grand-Séminaire, et M. l'Abbé Ernest Pernoud, aumônier.

Le bureau de l'Académie est ainsi renommé : Président, M. le Chanoine Lavorel ; vice-président, Mgr Rebord; secrétaire, M. L. Pfister; trésorier, M. le Chanoine Morand; trésorier-adjoint, M. Chiariglione ; bibliothécaire, M. le Chanoine Gavard.

A la suite de ces élections, M. le Chanoine Lavorel remercie ses collègues de l'honneur qu'ils viennent de lui faire en lui confiant pour la cinquième fois la présidence.

L'ordre du jour appelant encore la question de l'heure de nos séances et du montant de nos cotisations, le Conseil est d'avis de maintenir pour le moment et l'heure habituelle (13 h. 30) et la somme annuelle de 10 fr. pour la cotisation. Toutefois, sur la proposition de Mgr Rebord, décision est prise d'affecter désormais les disponibilités de l'Académie d'abord à la publication, dans nos Mémoires, des comptes-rendus des séances et communications faites à celles-ci. L'excédent de nos ressources, s'il en existe, sera employé à l'impression des autres travaux acceptés par le Conseil d'Administration ; mais les auteurs devront parfaire la dépense imposée.

M. le Président dépose pour la bibliothèque, la collection de l'année 1925 de la Revue du diocèse, offerte par M. Fontaine.

Mgr Rebord fait une intéressante communication sur les Chapelles de l'Ancien Diocèse de Genève, auxquelles, dit-il, « les comptes-rendus des Visites pastorales réservent invariablement une place importante ». Etudiant cet


XII BULLETIN

organisme qui tenait un rang assez distingué dans le corps moral du diocèse, il indique les raisons qui poussaient les fidèles à l'érection soit à l'extérieur, soit à l'intérieur de nos églises, de chapelles dont les recteurs, seulement clercs, se souciaient trop souvent moins de leur entretien que de la perception des rentes y attachées. Dans 153 paroisses, Saint François de Sales visita 854 chapelles. Il en supprima 117. Les chapelles doivent leur origine au besoin de rehausser, aux jours solennels, la splendeur de la sainte liturgie ; les clercs recteurs de chapelles devaient aider, à défaut de prêtres suffisants, à la pompe des cérémonies sacrées.

Mgr Rebord commence la lecture d'un intéressant travail biographique consacré à Mgr René Moustier de Mérinville, né à Limoges, le 11 juillet 1742, nommé en 1802 évêque de Chambéry-Genève-Annecy, après avoir occupé précédemment l'évêché de Dijon et un siège de député aux Etats Généraux...

M. le Président qui a pris connaissance du manuscrit de la Monographie de Megève, dont l'auteur est M. J.-P. Morand, propose d'ajourner son impression, ce travail ne paraissant pas au point. Il sera conservé aux Archives. Adopté.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 14 h. 55.

Séance du 10 mai 1926 PRÉSIDENCE DE M. LE CHANOINE LAVOREL, PRÉSIDENT.

Etaient présents : MM. Gavard, Lavorel, Mattelon, Morand, Pfister, Rebord et Rognard.

Le procès-verbal de la séance du 1er mars étant lu et adopté, M. le Président présente les ouvrages reçus et offre la petite plaquette très intéressante qu'il a publiée sur le


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE XIII

Congrès Eucharistique tenu, à Annecy, du 10 au 14 mars dernier.

M. Pfister dépose pour la bibliothèque, de la part de Mme Grac, née Dangon, un lot de brochures ayant trait à diverses polémiques annéciennes de l'autre siècle. Remerciements aux donateurs.

M. le Président adresse de vives félicitations à cinq de nos collègues nommés chanoines honoraires de la Cathédrale d'Annecy, à l'occasion du Synode dernier : MM. Jacquet et Mugnier, professeurs au Grand-Séminaire ; E. Pernoud, aumônier du pensionnat Jeanne d'Arc ; VeyratCharvillon, archiprêtre de St-Jorioz, et Vidonne, curé de Lugrin. Il profite aussi de cette réunion pour complimenter chaleureusement M. Antoine Fontaine, membre de notre Conseil d'Administration, qui vient d'être décoré de la médaille pontificale Bene Merenti. M. Fontaine, architecte des monuments historiques pour les arrondissements d'Annecy et de St-Julien, membre de la commission d'architecture diocésaine, est chantre à l'église depuis 63 ans et l'auteur de plusieurs cantiques dont un chant populaire en l'honneur de St François de Sales.

Sur la proposition de plusieurs membres et pour raison de commodités, il est décidé, qu'à partir de juillet prochain, les séances de l'Académie auront lieu à 17 h. et non plus à 13 h. 30.

M. Louis Volland, notaire à Annecy, veut bien se dessaisir, en faveur de notre Académie Salésienne, d'un beau registre, mesurant 0,243 X 0,198, renfermant, sous 48 numéros, des lettres écrites à l'Abbé Joseph-Antoine Besson, l'historien si connu des diocèses de la province ecclésiastique de Savoie. Au nom de Mgr Rebord, M. Gavard donne lecture d'une étude sur ce recueil qui semblerait avoir été fait par Besson lui-même.

Est-ce à dire que la compilation renferme 48 lettres ? Elle n'en renferme que trente-neuf. Les nos 10-11, 14-15, 19-20, 21-22, 39-40, 41-42 ont été donnés à une seule et même lettre ;


XIV BULLETIN

les n°s 39 et 40 se rapportent à une note non signée, dont l'écriture dénote l'avocat Lacorbière.

Par qui a été fait ce recueil de lettres ?

Rien ne l'indique : j'inclinerais volontiers à croire qu'il a eu pour auteur l'abbé Besson lui-même. Là est l'explication du fait inexplicable — dans l'hypothèse que notre registre soit l'oeuvre d'un ami, d'un admirateur du grand historien — qu'une seule lettre soit de la main du Curé de Chapéry, la seule aussi qui n'est pas numérotée. On comprend que l'abbé Besson ait précieusement conservé des autographes importants à différents points de vue ; on ne comprendrait pas qu'un autre eût rejeté systématiquement toute lettre écrite par un homme dont la correspondance était appréciée en haut lieu.

Cette correspondance « fut longtemps la propriété fermée de M. l'avocat Levet, directeur de la Banque de France à Annecy. M. Eugène Levet, fils, a bien mérité en la communiquant à M. Eloi Serand, membre de la Société Florimontane d'Annecy, et archiviste-adjoint de la Haute-Savoie ».

L'abbé Pétex, que nous venons de citer dans sa « Notice biographique sur l'historien Besson » (Acad. Sal. t. VI, p. 273) ajoute : « La présente notice aurait été donnée plus tôt, si elle n'eût attendu cette publication pour se parfaire (Ibid., p. 274, note 1). La publication à laquelle il est ici fait allusion est celle des lettres précitées, insérées par M. Eloi Serand dans la Revue Savoisienne des années 1882 et 1883.

Déjà en possession de précieux manuscrits de Besson, l'Académie Salésienne ne saurait trop remercier M. Volland d'avoir bien voulu enrichir d'un nouveau registre sa collection si hautement appréciée.

M. Gavard fait l'analyse bibliographique d'un ouvrage récent « Essai d'histoire de la Vallée d'Illier », par MM. les abbés J.-E. Tamini, curé de Bex, et Pierre Delèze, prieur d'Illier.

Un des buts que l'Académie Salésienne a poursuivis avec le plus de succès est la publication des monographies locales. L'énumération en serait longue à travers ses 43 volumes.

Ce n'est pas non plus sans intérêt qu'elle voit autour d'elle paraître des études de ce genre. Qu'il nous soit donc permis d'attirer votre attention sur un ouvrage récent.

Il nous parle d'une vallée voisine de la Savoie, qui, pendant de longs siècles, partagea nos destinées politiques et vécut de notre vie. Il s'agit d'un Essai d'histoire de la vallée d'Illier, par MM. les Abbés J.-E, Tamini, curé de Bex, et Pierre Delèze,


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE XV

prieur d'Illier. Le volume, bel in-8° de 420 pages, avec illustrations, sort de l'Imprimerie St-Augustin, à St-Maurice, 1924. D'abord publié en partie dans le Bulletin paroissial des trois centres religieux de la vallée, il a été revu et complété pour former le volume livré au public.

La vallée d'Illier, nous disons plus communément le val d'Illier, à l'origine des temps historiques appartint, comme toutes les régions voisines (aujourd'hui Suisse et Savoie), aux Romains. Elle passa, vers le V siècle, au 1er royaume de Bourgogne pour tomber ensuite sous la domination des rois et empereurs francs et constituer enfin le royaume des deux Bourgognes.

Lorsqu'en 1032, arriva la dissolution de la dynastie Rodolphienne, le pays formé par la vallée du Rhône, de la Furka au Léman, et qui plus tard fut le Valais aurait été divisé : en haut, de Martigny en amont, ce fut le Valais épiscopal, cédé par Rodolphe III à l'évêque de Sion. En bas, de Martigny au lac, c'était le Vieux Chablais (Capolay, caput laci), qui partagea le sort des régions qui finirent par passer sous la main des princes savoyards.

On peut donc dire que dès les plus lointaines origines jusqu'en 1536 la vallée d'Illier eut avec la Savoie communauté de vie : moeurs, religion, langue, usages, tout les réunissait et, si depuis cette date les destinées politiques, les hasards des guerres ou des traités les séparèrent, elles restèrent unies par les rapports de bon voisinage et les relations commerciales par Abondance et le col de Morgins, Samoëns et le col de Coux, Evian et le lac. Son prieuré d'Illier continua encore à dépendre d'Abondance et la communauté de religion ne cessa d'être un lien entre la Savoie et les paroisses valaisannes.

La vallée d'Illier renferma trois paroisses, dont la vie religieuse constitue la trame originale du récit exposé. Car la vie civile ne fut qu'un développement de la vie paroissiale, là comme ailleurs du reste. La plus ancienne paroisse, l'église primitive, est Val d'Illier. Ensuite s'établit celle de Trois-Torrents et enfin Champéry, qui d'abord simple Chapelle, finit par devenir paroisse et commune séparées à une époque relativement récente.

Plusieurs noms savoyards figurent dans l'Histoire du Val d'Illier, les de Châtillon, de Lugrin, de Nernier, d'Allinges, de Neuvecelle, de Lornay, de Rovorée... A cela rien d'étonnant : ces familles possédèrent des fiefs dans la vallée ou y exercèrent différentes charges.

Pendant la pérode révolutionnaire, nous voyons plusieurs de nos prêtres y chercher un asile pendant les mauvais jours : M. Blanc, curé de Machilly, son neveu, M. J.-F. Blanc, curé de


XVI BULLETIN

la Clusaz, M. Pierre Blanc vicaire à St-Cergues, M. Jean Bouvet, curé de Verchaix M. Claude Broissard, de Sales, qui mourut au prieuré d'Illier, en 1800.

Nous remercions MM. Tamini et Delèze de leur patriotisme éclairé. En faisant mieux connaître le Val d'Illier, car c'est une histoire bien complète qu'ils ont écrite, quoiqu'elle soit fragmentaire et ne donnant que d'une façon trop générale les références, ils ont rendu service à leur pays. Pour nous, qui, comme les habitants du Val d'Illier, avons vécu sous la Croix Blanche, nous trouvons intérêt à suivre les différentes vicissitudes de ces populations, qui jadis combattirent sous nos enseignes et regrettèrent la domination savoyarde.

Mgr Rebord propose la candidature, comme Membre agrégé, de M. Volland, notaire à Annecy ; son élection aura lieu à la prochaine séance.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 14 h. 40.

Séance du 11 janvier 1927 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Etaient présents : MM. Birraux, Benoît, Bouvier, Bunaz, Chiariglione, Clavel, Corbet, Coutin, Fuzier, Gavard, Jacquet, Mattelon, Mugnier, Péguet, B. Pernoud, J. Pernoud, Pfister, Rebord, Terrier, Trincat.

Mgr Rebord, vice-président, préside la séance et donne de suite la parole au secrétaire, M. Pfister, qui fit l'éloge funèbre du regretté président, M. le Chanoine Lavorel.

Eloge funèbre

Messieurs,

C'est le coeur serré par l'émotion que, réunis pour cette Assemblée Générale, nous voyons vide, au milieu de nous, la placé si longtemps occupée par Monsieur le Chanoine JeanMarie LAVOREL, notre vénéré président, que nous pleurons.

Pour la première fois, dans cette salle qu'il aimait tant, nous ne recueillerons plus son si bon et si légendaire sourire ; nous ne recevrons plus les marques si sensibles de sa grande et toute salésienne bienveillance.


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE XVII

Oui. ce samedi 20 novembre dernier, l'Académie Salésienne a fait une perte immense par la mort de M. Lavorel, et au matin de ce jour funèbre d'automne, les cloches de la Cathédrale d'Annecy, en annonçant le deuil du vénérable Chapitre, chantaient bien aussi la douleur de notre Société. Car la Salésienne, elle était une partie de sa vie, elle était pour ainsi dire quelque chose de lui-même : il l'aimait.

Sans pouvoir dire si M. le Chanoine Lavorel fut l'un de ses fondateurs, on peut affirmer qu'il était l'un des anciens membres de l'Académie Salésienne puisque c'est à ce titre, qu'en 1888, il put commencer la publication, dans nos Mémoires, de sa remarquable Histoire de Cluses et du Faucigny, et, qu'en 1897, il est désigné comme membre effectif depuis plusieurs années déjà. Mais c'est surtout dès son arrivée à Annecy en 1900, qu'il va pouvoir s'intéresser plus directement aux travaux de la Société. Dès lors, il assitera assidûment à toutes les séances et y prendra une part si active que le 27 septembre 1907, l'Assemblée le nomme vice-président.

Déjà, le président, M. Gonthier, pour soigner sa santé chancelante, était contraint de quitter Annecy pendant les longs mois d'hiver, M. Lavorel allait donc le suppléer et se préparer à être acclamé président, le 17 septembre 1910, après que M. Gonthier eut refusé de voir proroger son double triennat. La tâche était lourde à la suite de prédécesseurs éminents tels que les chanoines Dumont, Ducis, J.-M. Chevalier et Gonthier, mais les éloges que le nouveau président adressait à ce dernier, on pouvait les lui retourner aisément, car ses collègues savaient bien que M. Lavorel était capable de remplir cette charge et que ses travaux historiques et littéraires l'avaient placé parmi les premiers érudits de la Savoie.

Pendant plus de 16 ans, c'est-à-dire jusqu'à sa mort, le bon chanoine, ainsi qu'on se plaisait à l'appeler, va entourer son Académie, comme un père ses enfants, et se montrera le gardien jaloux de son prestige et de ses droits comme un Chef d'Etat pour sa Nation.

Au début de 1911, l'Académie Florimontane se propose d'ériger à Annecy, un monument à Saint François de Sales, son illustre fondateur ; l'Académie Salésienne va-t-elle rester étrangère à un tel événement ? son nom même lui impose son devoir. M. Lavorel, qui est du Comité, s'empresse de porter la bonne nouvelle à la connaissance des Salésiens et a le bonheur d'obtenir bientôt leur adhésion complète au projet de la société soeur. Aussi, le 14 septembre 1924, combien sera-t-il fier, aux côtés de son Evêque, de représenter notre Académie à la belle cérémonie de l'inauguration du magnifique monument qui s'élève sur la Place aux Bois !


XVIII BULLETIN

C'est en cette même année 1911, qu'il écrira dans nos Mémoires, une relation exacte et imagée des fêtes inoubliables de la Translation au nouveau monastère de la Visitation, des reliques de nos deux Saints d'Annecy.

La grande guerre, la seconde qu'il voyait, va lui procurer l'occasion de faire preuve du patriotisme de l'Académie Salésienne, qui fait sienne aussi cette devise prise par l'Académie Florimontane : « Omnes omnium caritates patria una complexa est ». Le 12 octobre 1914, il soumet à son Assemblée un projet de protestation contre le vandalisme des armées allemandes en Belgique et en France. Cette protestation émouvante et énergique fut approuvée unanimement. Mais les morts se succèdent chez les Savoyards et, parmi eux, nombreux sont les membres du clergé de notre diocèse. M. Lavorel ne se contente pas de saluer la mémoire de ces héros, mais aux séances de l'Académie, il les cite en particulier et fait l'éloge funèbre de tous nos prêtres et séminaristes, tombés au Champ d'honneur.

Cependant, craignant que sa Société ne vint ralentir son activité par suite des préocupations du dehors, en juin 1915, il adresse une lettre à tous les membres de la Salésienne en souhaitant que ses « jeunes confrères reviennent de la guerre avec la noble ambition d'entrelacer aux lauriers de la victoire quelques palmes littéraires ».

Ses espérances pour l'Académie Salésienne, son grand désir de la voir poursuivre, avec sans cesse plus d'ardeur, ses travaux historiques et son noble but, combien son âme de prêtre les traduisit éloquemment clans le magistral discours qu'il prononça en présence de Mgr Campistron, lors de l'inauguration de notre local actuel dû à la munificence du prévôt Chevalier, de regrettée mémoire, et aux soins opiniâtres de Mgr Rebord. A cette fête du 13 mai 1917, parlant du passé, du présent et de l'avenir de notre Société, de même que le 29 avril 1923, lors de la réception de Mgr du Bois de la Villerabel comme président d'honneur, M. Lavorel laissa percevoir les sentiments de son coeur pour son Académie.

Les mêmes sentiments si empreints de cette bonté qui rayonnait sur son visage, combien ils débordaient dans les notices nécrologiques qu'il s'était imposé d'écrire soit dans nos Mémoires, sur ses collègues défunts, soit dans la Croix de la Haute-Savoie, sur tant de disparus. Parmi les biographies importantes qu'il rédigea, on peut citer notamment celles des Chanoines Gonthier et Gruffaz, du Docteur Callies, de l'Abbé Desrippes, etc.

Durant sa longue carrière, le Chanoine Lavorel écrivit une quantité de brochures sur des sujets historiques. Les Mémoires de l'Académie Salésienne contiennent plusieurs de ses travaux.


DE L ACADEMIE SALESIENNE XIX

Après Cluses et le Faucigny, il nous donne La Révolution et le Clergé en France et en Savoie, puis les Cartelles de la Cathédrale et du Chapitre d'Annecy, etc... Par ailleurs il publia le Livre de raison de François Quisard (étude familiale) et sa mort ne vint que retarder, nous l'espérons, la parution d'un important ouvrage sur la famille, que sa main tremblante venait d'achever.

C'est bien ici le cas de rappeler que notre président défunt, à l'Académie Salésienne, de même que dans les postes nombreux qu'il occupait est resté sur la brèche jusqu'au dernier jour. Malgré ses 80 ans passés — il était né à Ferrières le 17 janvier 1846 — malgré des infirmités de plus en plus pénibles, mais auxquelles il faisait violence avec une énergie extraordinaire, il allait quand même, le sourire sur les lèvres.

Le 17 octobre dernier, il vint à Menthon, pour représenter sa chère Salésienne, à l'inauguration du bas-relief commémoratif du Millénaire de Saint-Bernard de Menthon. Et, à ce sujet, dois-je rappeler aussi que M. Lavorel fut l'un des promoteurs des représentations du Mystère de Saint-Bernard, dont il devint président d'honneur du Comité, et de même appuya-t-il largement la proposition de votre secrétaire, d'ériger à Menthon un monument au saint patron des Alpinistes.

Une dizaine de jours avant sa mort, ses préoccupations étaient encore pour notre Société et il m'entretint longuement du volume qui allait paraître et de l'ordre du jour de cette prochaine séance qu'il préparait et, qu'hélas, il ne devait point présider.

Auparavant, il avait fait don à notre bibliothèque de sa belle collection d'ouvrages sur la Savoie.

Des plumes plus autorisées que la mienne, dans des nécrologies touchantes, ont parlé du prêtre, du journaliste, de l'homd'action, de la carrière, en un mot, de cet homme de bien qui, en toute chose, s'efforçait de ressembler à notre grand académicien, Saint François de Sales. Une biographie générale résumera un jour prochain, nous le souhaitons, sa longue et sainte vie.

M. le Chanoine Lavorel est donc entré dans l'Histoire et sa belle âme a rejoint, là-haut, celle de ses prédécesseurs salésiens, mais son nom et son souvenir ne s'effaceront point et resteront gravés en lettres d'or dans les Mémoires de l'Académie Salésienne.

Mgr Rebord remercie le secrétaire au nom de la Société et lui redonne la parole pour lecture du procès-verbal de la dernière séance. Ce procès-verbal est adopté.


XX BULLETIN

Il est alors passé aux élections : M. Louis Volland, notaire à Annecy, est nommé membre agrégé ; M. le Chanoine Joseph Pernoud, supérieur, et M. l'Abbé Terrier, directeur au Grand Séminaire, et le R. P. Favrat. supérieur des Missionnaires de Saint François de Sales, déjà membres agrégés, sont nommés membres actifs.

M. le Chanoine Joseph Pernoud et M. l'Abbé Terrier sont choisis comme membres du Conseil d'Administration en remplacement de MM. Domenjoud et Lavorel, décédés.

Mgr Charles Rebord, vice-président, est alors élu à l'unanimité président de l'Académie Salésienne, en remplacement du regretté Chanoine Lavorel.

M. le Chanoine Adrien Gavard est nommé vice-président, et M. le Chanoine Bunaz bibliothécaire.

Le nouveau président remercie vivement ses collègues de l'honneur qu'ils lui font et de la confiance qu'ils veulent bien lui témoigner. Il donne ensuite la parole à M. l'Abbé Chiariglione, trésorier-adjoint, qui fait connaître la situation financière de l'Académie. Cette situation présente un déficit d'environ 400 francs. Des compliments sont adressés au trésorier-adjoint pour sa gestion si dévouée.

Les motions suivantes, présentées par Mgr Rebord, sont adoptées :

1° Les élections du Bureau se sont toujours faites au mois de septembre pendant ou après les retraites ecclésiastiques. Par conséquent l'élection d'un nouveau Bureau se fera, en 1928, au mois de septembre.

2° Après un second triennat, l'élection du Président sortant serait radicalement nulle. Il pourra être réélu lorsque son successeur aura achevé son premier triennat ou cessera ses fonctions pour cause de décès ou de démission.

3° Les séances de l'Académie seront désormais mensuelles, sauf à prendre deux mois de congé à l'époque de l'année réputée la plus favorable. Ces séances n'auront plus lieu le lundi, mais le premier mardi de chaque mois, à 14 heures ; elles seront d'ailleurs annoncées par la Croix de la Haute-Savoie et la Revue Diocésaine.


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE XXI

4° Les membres agrégés et effectifs éloignés d'Annecy sont invités à envoyer leurs travaux à un confrère qui pourrait en donner lecture aux séances. Désormais, les communications et travaux ainsi lus auront la primauté pour l'impression dans les Mémoires.

M. le Président dépose sur le bureau les ouvrages et manuscrits offerts pour la bibliothèque, savoir :

Par M. l'Abbé Orcier, curé de Neydens : Registre d'Emigrés ; Armorial Général de Bourgogne (1er liv.) ; Pierre sacrée du chanoine Charcot pendant la Révolution; Lettres de remerciements des Prêtres déportés du diocèse de Genève... ; Lettres du Pape Clément XIV ; Bible de 1647, etc.. ; manuscrits : Vie de l'heureuse Jeanne de SainteCatherine ; Recueil de 8 ou 10 ouvrages de ma faible façon (abbé Frère J.-Marie), etc.

Par le Général Bordeaux : Le Médecin-Inspecteur Collomb.

Par M. l'Abbé Jules Mattelon : Saint François d'Assises et VIIe glorieux centenaire de sa mort, poème en sept tableaux.

A tous ces donateurs, Mgr Rebord adresse les remerciements de l'Académie, puis il signale les travaux et documents d'un réel intérêt que contiennent les volumes que vient de publier l'Académie Chablaisienne et la Société d'Histoire et d'Archéologie de Chambéry.

M. le Chanoine Gavard fait la communication suivante :

Nous ne voudrions pas laisser s'éteindre l'éclat des dernières béatifications sans relever avec joie la part — si petite soit-elle — qui en revient à notre pays.

Mère Jeanne-Antide Thouret vint en Savoie et ouvrit en 1821, à St-Paul, son premier noviciat dans la région. Les Soeurs de la Charité s'établirent, en 1841, à La Roche et n'ont cessé de prendre dès lors un grand développement, surtout en Italie. Morte à Naples, en 1826, la Mère Thouret a été béatifiée par Pie XI, le 26 mai dernier.

Le P. Jacques Salés, martyr à Aubenas, en 1593, n'était pas Savoyard, mais il résida dans l'ancien diocèse de Genève, à Ornex, où les Jésuites avaient une. maison. Il y prêcha une mission, en 1590 et sans doute rayonna dans les paroisses voisines.


XXII BULLETIN

De tout temps, son trait distinctif était sa dévotion envers l'Eucharistie. Il trouvait dans le pays de Gex et le voisinage de Genève un champ propice à son zèle. C'est à Aubenas que, le 7 février 1593, il fut massacré par des huguenots fanatiques en même temps qu'un frère coadjuteur, Guillaume Saultemouche. Jacques Salés, martyr de l'Eucharistie, a reçu les honneurs de la béatification, le 3 juin 1926, en la fête du Saint Sacrement.

Le 17 octobre dernier, S. S. le Pape Pie XI accordait à 191 victimes des fureurs révolutionnaires le titre de martyrs et signait leur décret de béatification, car les victimes de l'église des Carmes, de St-Firmin, de l'Abbaye de St-Germain-des-Prés, de la prison de la Force étaient morts pour la Foi, qu'ils avaient défendue contre des prétentions schismatiques. Ce sont les martyrs de septembre 1792.

Nous ne devons pas oublier que deux d'entre eux sont d'origine savoisienne.

Claude-François Gagnères des Granges est né à Chambéry, paroisse de St-Léger, le 23 mai 1722. Entré au noviciat des Jésuites, il fut ordonné prêtre, à Paris, en 1753 et fit profession, en 1756, à Aurillac. Admis, en 1787, à la maison de retraite d'Issy, il fut arrêté le 15 août 1792, avec les neuf autres prêtres retirés dans cette maison et emprisonné aux Carmes. Le 2 septembre, il était mis à mort. Le P. Gagnères des Granges « se présenta aux bourreaux, dit-on, avec un calme patriarchal qui frappa tous les assistants. »

Joseph Falcoz, né à St-Sorlin-d'Arves, le 4 décembre 1726, ordonné prêtre le 25 septembre 1752, fut professeur, puis préfet du collège de St-Jean-de-Maurienne pendant 15 ans, avant de se fixer à Paris. En 1792, il était aumônier de l'Hôpital de Pitié. Arrêté, le 13 août, et incarcéré à St-Firmin, il fut massacré le 3 septembre, acceptant la mort pour témoigner de son obéissance et de son attachement inviolable au Pontife romain. C'est le premier Mauriennais élevé en forme solennelle aux honneurs de l'autel.

M. l'Abbé Coutin, archiprêtre d'Alby, analyse divers actes notariés de 1779, 1787, 1790, etc., passés à Alby-surChéran et desquels il semble résulter que le fameux révolutionnaire Philibert Simond, avait développé son goût des spéculations par ses relations avec son oncle Simond, curé de Gruffy, grand marchand d'immeubles.

Mgr Rebord présente la candidature, pour membre associé, de M. Hubert Pfister, directeur d'assurances, à Annecy.


DE L'ACADEMIE SALESIENNE XXIII

En vue de la réalisation de son programme pour augmenter l'activité de notre Académie, M. le Président lui souhaite un nombre plus considérable de Membres agrégés et effectifs, et montre la nécessité d'élever nos cotisations annuelles de 10 à 20 francs, celles-ci n'ayant point varié depuis 1878. « Mais, dit-il, seul notre Vénéré Président d'honneur, Mgr du Bois de la Villerabel, a assez d'autorité pour convertir en consolantes réalités les désirs ci-dessus exprimés. C'est pourquoi Sa Grandeur serait priée de nous faire l'honneur de venir bénir la maquette de la statue de Saint François de Sales, précieux souvenir de notre regretté président, M. le Chanoine Lavorel, ainsi que d'une statue qui prendra la place de celle de notre aimable patron, qui nous avait été prêtée par les R. R. P.P. Capucins. La parole du Chef du diocèse, reproduite par la Revue et la Croix de la Haute-Savoie, dirait à tous que notre Académie est une oeuvre diocésaine dont il n'est pas permis de se désintéresser, qu'il est du devoir des prêtres et des laïques de lui prêter le concours, sinon de leur plume, au moins de leurs sympathies et de leur générosité ».

M. l'Abbé Chiariglione donne l'état de la Caisse.

Le dernier état des recettes et dépenses de l'Académie Salésienne, paru dans le tome 43, portait sur l'exercice 1922. Il se soldait par un excédent de 220 fr. 30.

Les comptes que votre vice-trésorier a l'honneur de vous soumettre aujourd'hui concernent les exercices 1923, 1924. 1925 et 1926. Ils s'établissent comme suit :

Dépenses

Impression des tables 1.155 —

Impression du 1er Volume de Thônes.. 2.312 —

Impression du 2e Volume de Thônes.. 3.113 — Frais de convocations, lettres, dépenses

diverses 77 50

Expéditions de volumes 102 45

Escompte du trésorier 323 50

TOTAL 7.083 45 7.083 45

A reporter 7.083 45


XXIV BULLETIN

Report 7.083 45

Recettes

Excédent de l'exercice précédent 220 30

Cotisations 1923 1.350 —

Cotisations 1924 1.370 —

Cotisations 1925 1.400 —

Cotisations 1926 1.320 —

Don de M. Bartholoni p. les tables 600 —

Dons de M. Cattin (2 de 100 fr.).. . 200 —

Vente de Volumes 230 —

TOTAL 6.690 30 6.690 30

Déficit 393 15

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 14 h. 55.

Séance extraordinaire du 15 février 1927

PRÉSIDENCE

DE S. G. MONSEIGNEUR DU BOIS DE LA VILLERABEL

PRÉSIDENT D'HONNEUR.

Etaient présents : Mgr du Bois de la Villerabel, le Rev. Abbé de Tamié Dom Alexis ; MM. Albert, Barre, Bauloz, Alexis Bibollet, Pierre Bibollet, Birraux, Bunaz, Chiariglione, Cuttaz, Dégeorges, Déjond, Domenjoud, J. Dunoyer, Duret, Abbé Fontaine, Fort, Fournier, Fuzier, Gaudillère, Genoud, Henry, Joly, Levitte, Martin, R. P. Missionnaire du Levant, Morand, Mugnier, E. Pernoud, J. Pernoud, H. Pfister, L. Pfister, Périllat, Alph. Patuel, Pissard, Pluot, Pochat-Baron, Rebord, Replumaz, Revil ; Chanoine Roupioz, Abbé Roupioz, Rognard, Rosay, Saint-Clair, Taponnier et Tavernier.

Excusé, M. Mattelon.


DE L'ACADEMIE SALESIENNE XXV

Le local était très élégamment décoré, fleuri et illuminé. A côté du portrait du prévôt Chevalier, bienfaiteur de la Salésienne, a été placé celui de Mgr du Bois de la Villerabel. Sa Grandeur, accompagnée du Révérendissime Abbé de Tamié, fut reçue par le président, Mgr Rebord, qui lui adressa la bienvenue en ces termes :

Monseigneur,

Le local de notre Académie, il est superflu de le rappeler à Votre Grandeur, a été sanctifié et immortalisé par la présence de notre glorieux Patron Saint François de Sales. Là même où nous sommes aujourd'hui réunis, il nous est permis de croire que le Président Favre, le doux Evêque de Genève et les premiers Florimontans, tenaient leurs séances académiques.

Sur ce piédestal et sous ce baldaquin, une statue de Saint François de Sales avait pris place lors de l'inauguration de cette salle ; elle a depuis longtemps fait retour à son légitime propriétaire.

La voilà remplacée — non plus à titre précaire — par une Vierge devenue couleur marron pour avoir été dépouillée d'une épaisse couche de plâtre, recouverte de dorure. Elle apparaît maintenant à nos regards dans son état naturel comme un objet d'art datant de plus de deux siècles, comme une statue habilement sculptée dans un bloc de bois très dur.

La maquette de la statue que Votre Grandeur inaugurait naguère, Place aux Bois, par un discours dont les échos ne sont point encore affaiblis, cette maquette est un précieux souvenir de notre regretté Président, Rd Chanoine-archidiacre J.-M. Lavorel.

Maison, statue et maquette ; tels sont les objets que nous prions Votre Grandeur de vouloir bien bénir.

La cérémonie de bénédiction terminée, Mgr le Président donna lecture d'une délicieuse poésie composée par M. l'Abbé Mattelon, en hommage à Monseigneur.

Puis, ayant présenté à Sa Grandeur les membres du Bureau et du Conseil d'Administration, il lui fit l'exposé de l'état actuel de l'Académie et appela les noms des 47 candidats, recrutés par lui-même, et dont Monseigneur, à l'occasion de cette fête, décida de suite l'admission comme membres agrégés. A ceux-ci, le président souhaita une cordiale bienvenue et continua ainsi :


XXVI BULLETIN

Votre présence, Monseigneur, nous reporte à la fête de l'Epiphanie. Il n'est que justice de Vous adresser les paroles mises par l'Eglise sur nos lèvres en cette grande solennité : les nouveaux Membres, à qui les anciens souhaitent la plus cordiale bienvenue, sont accourus à l'odeur de vos parfums tout salésiens : venerant tibi. Il en est qui viennent de loin ; de longe venient ; combien ils s'estiment heureux de s'être montrés dociles à l'appel de l'étoile. A leurs yeux, aux yeux de nous tous, anciens et nouveaux venus, Votre Grandeur n'est pas seulement le personnage de distinction que notre Académie est très fière d'avoir pour Président d'honneur, mais encore et surtout le Chef occupant ici la première place après celle du divin Crucifié, à droite et en haut de Saint François de Sales ; l'Entrepreneur, si je puis ainsi dire, de grands travaux pour la gloire de Dieu, qui vient visiter un des chantiers, se rendre compte de la manière dont les ouvriers remplissent la tâche qu'il a bien voulu leur assigner ; le Maître à qui nous ne saurions, sans intervertir les rôles, souhaiter la bienvenue ; c'est Lui, en effet, qui nous reçoit dans une maison entièrement dépendante de son autorité. Vous êtes pour Nous, de par Vos droits inaliénables d'Evêque, de par le devoir de Votre auguste fonction, l'Inspecteur, le Surveillant de toutes les OEuvres établies et fonctionnant par Vos ordres ou Votre autorisation, dans le diocèse qui Vous est confié. Vous êtes plus encore le Père tendrement aimé, entouré de la plus filiale vénération, qui daigne s'enquérir des besoins de ses enfants, les diriger de ses conseils, les stimuler, les encourager. Votre visite, Monseigneur, ne saurait être plus opportune, elle est pour nous condition vitale ; pourquoi ?

Le voici bien simplement.

Avec le XXe siècle, notre Société est entrée dans les voies douloureuses. Violemment arrachée de son berceau, elle a vécu des années sur les chemins de l'exil à l'intérieur. A peine en possession du local actuel de ses séances, elle a vu se détourner d'elle les attentions, les bonnes volontés de ses meilleurs amis, absorbés par l'unique souci du moment : la Grande Guerre. Il n'a rien moins fallu que les qualités maîtresses de notre regretté Président, Rd J.-M. Lavorel, pour que nous n'ayons pas été submergés sous ce déluge persévérant de maux. Nous vivons ; c'est beaucoup, mais d'une vie anémiée, précaire et languissante. En l'espace de 48 ans, nos frères aînés ont publié 44 volumes de « Mémoires et Documents », avec la collaboration, il est vrai, d'un certain nombre d'auteurs, qui ont pris à leur charge la grosse part, sinon la totalité des frais d'impression. Nous voilà condamnés, par nos moyens actuels, à faire cette publication tous les quatre ou cinq ans, ce qui équivaut


DE L'ACADEMIE SALESIENNE XXVII

pratiquement à l'interrompre, et à mourir de notre belle mort.

Dans notre séance du 11 janvier 1927, nous avons envisagé le remède au mal signalé ; nous avons cru unanimement qu'il ne pouvait être que dans le doublement du prix d'abonnement, qui est encore, comme au jour lointain de la fondation de la Salésienne, en 1878, de 10 fr., et dans l'augmentation des deux tiers de nos Membres effectifs et agrégés. De 150, il devrait être porté à au moins 400.

Vous seul, Monseigneur, avez assez d'autorité morale pour tripler le nombre de nos adhérents, doubler le chiffre de leurs cotisations, vider les greniers des manuscrits victimes de la poussière et de la dent des rongeurs, et enfin faire pénétrer dans l'esprit des personnes du sexe l'utilité, la nécessité pour elles de nous venir en aide. L'Eglise n'a pas brisé l'esclavage de la femme, encore en honneur partout où n'a pas pénétré la civilisation chrétienne, elle ne lui a pas assigné au foyer domestique la place d'honneur pour lui infliger en même temps le déshonneur de l'ignorance. Nos Statuts, en faisant place à des Membres honoraires, n'ont-ils pas ouvert une porte à l'élément féminin ? Ne lui ont-ils pas dit équivalamment : Honorez de votre présence nos assemblées plus, solennelles, entourez nos travaux de votre sympathie, lisez notre volume annuel ; en un mot, soyez avec nous dans la plus large mesure.

Je vous remercie, Monseigneur, d'avoir bien voulu permettre à Votre Académie de Vous exposer sa situation, de Vous manifester son ardent désir de l'améliorer sans cesse ; Votre Grandeur nous en indiquera le moyen. A tous ces titres à notre filiale obéissance, à notre amoureuse vénération, à notre gratitude sans bornes, nous serons heureux d'ajouter ceux de Second Fondateur et de Bienfaiteur insigne de l'Académie Salésienne.

Tandis que l'assistance applaudit, Mgr de la Villerabel se lève et prononce l'allocution suivante :

Nous sommes ici dans une des plus vénérables demeures de notre cher Annecy, une des plus antiques, une des plus belles aussi au point de vue architectural — vous avez pu vous en rendre compte en gravissant l'escalier magnifique qui conduit à cette salle : Elle est de celles dont l'histoire a pour nous le plus d'intérêt.

Nous sommes dans une maison qui fut depuis son origine le sanctuaire de la pensée.

Ici, dès les temps lointains où elle appartenait au Président Favre, se tenaient des réunions dans le genre de celle que nous voyons aujourd'hui.


XXVIII BULLETIN

Le Président Favre était un des esprits les plus cultivés de son siècle, un homme dont la célébrité est des plus justifiées. C'était un humaniste très distingué ; ami des Belles-Lettres, partisan de tout ce qui est beau, élève les esprits et les coeurs : c'est là une des raisons les plus profondes de son amitié si touchante à St François de Sales.

Comment entrer ici, sans nous rappeler ces relations et tant d'évènements dont cette maison fut le théâtre ?

Vers 1610, appelé à sièger au Sénat de Chambéry, il voulut faire don de sa maison à St François de Sales.

Le Saint quitta alors sa demeure en face de la Cathédrale et vint s'établir ici ; le voyage n'était pas long, et en jetant un regard de ces fenêtres, il pouvait contempler son ancien appartement : c'était toujours le Thiou, mais vu dé l'autre rive.

Il serait intéressant de reconstituer sa vie dans les murs où nous sommes. Où logeait-il ? Cette maison était grande, trop grande même pour lui ; il s'en plaignait presque quand il disait : « Je m'y promènerai le jour en qualité d'Evêque de « Genève, et le soir, dans ma petite chambre, je me retrouverai « François de Sales. »

Quelle était cette petite chambre ?... Peut-être pourrait-on dire que c'est celle où nous sommes... « chambre obscure »... Mais il la déclare « assez mal plaisante »... Or, aujourd'hui, en voyant votre assemblée, Messieurs, on serait mal venu à la trouver telle ! Quoi qu'il en soit, cette maison est pleine de son souvenir et de son action. C'est dans ces appartements qu'il a passé les douze dernières années de sa vie, on peut donc dire qu'ici surtout il vit.

J'appelais tout à l'heure cette maison : « le Sanctuaire de la pensée » dans l'Annecy du XVIe et du XVIIe siècles. Il était naturel qu'elle retrouvât quelque chose de sa destinée primitive : j'y vois un effet de la Providence, une marque de la volonté divine qui conduit toutes choses avec suavité. En devenant vôtre, Messieurs, elle est donc restée dans sa destinée ; il n'est pas téméraire de penser que l'Académie Florimontane a vécu ici ses premières années, on peut dire tout au moins qu'ici fut son berceau.

Quelle belle tradition a donc fait revivre l'Académie Salésienne en se fixant dans ces murs !

Voilà bientôt un demi-siècle qu'elle s'est fondée en se donnant un programme qui reprend la pensée de Saint François de Sales et du Président Favre lorsqu'ils fondèrent la Florimontane. Quel magnifique dessein !

Elle ne fut jamais favorisée de moyens d'existence comme sa grande aînée, Monseigneur le Prévôt vient de nous l'avouer. Pour moi, j'y vois un plus grand mérite de sa part : elle a lutté


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE XXIX

et elle a vécu. Cinquante ans, c'est plus qu'une vie : eh bien ; nous avons la consolation de constater que l'Académie va atteindre ses cinquante ans et elle y arrive à une allure qui justifie toutes les espérances que nous formons en elle.

Je dois saluer la mémoire de son Président qui vient de nous quitter, le cher Chanoine Lavorel. Vous savez combien il l'aimait ; il aimait à en parler à tous. Lors de la première visite qu'il me fit, à mon arrivée parmi vous, il y a six ans, visite où beaucoup de graves intérêts le préoccupaient, il me parla tout spécialement de notre Académie Salésienne. Il l'aurait voulu plus vivante, il me fit part des difficultés qui s'opposaient à son développement, mais il avait confiance dans l'avenir... Il avait raison d'avoir cette confiance...

Pour sa part, il a beaucoup fait pour elle. Il a laissé une Académie qui, bien loin d'agoniser, prétendait vivre d'une vie plus florissante toujours.

Ces voeux, ne doutez pas qu'ils seront réalisés. Monsieur le Chanoine Lavorel a laissé la présidence de cette Académie en de bien bonnes, de bien excellentes mains.

Vous seul, Monseigneur le Prévôt, avez été surpris d'en avoir été élu à l'unanimité Président. Nous autres ne pouvions pas en être étonnés. On dit quelquefois de vous, Monseigneur le Prévôt, que vous êtes le « Bénédictin du Diocèse ». Vous êtes beaucoup d'autres choses encore : Vous êtes le Vicaire général, vous êtes l'official, vous êtes..., vous êtes..., que n'êtesvous pas ? Mais à côté de cela, oui, vous êtes bien le « Bénédictin d'Annecy » ; et vous l'avez prouvé en mettant au jour tant de choses qui restaient obscures dans l'histoire de notre diocèse... Vous avez publié une véritable bibliothèque... qui n'a rien de commun avec la bibliothèque rose de notre enfance, mais qui suppose des recherches incroyables !

Nul mieux que vous n'était donc indiqué pour prendre la direction de ce mouvement.

Vous disiez que l'Académie doit vivre : certes, oui, elle doit vivre. Elle est un de ces éléments dont nous n'avons pas le droit de nous désintéresser. L'Eglise ne se désintéresse jamais du devoir ; elle a reçu cela de son Divin Fondateur : elle ne se désintéresse ni des choses de ce monde, ni de celles de l'autre monde.

Par conséquent, l'Eglise qui continue son oeuvre de lumière et de Salut, l'Eglise a pour mission de conserver le Savoir, tout ce qui honore l'esprit humain, ce qui intéresse un pays dans son histoire et dans sa vie.

Il faut donc que cette Académie Salésienne, qui est par excellence l'Académie ecclésiastique, à notre époque particulièrement qui se prétend lumière et qui n'est souvent que ténè-


XXX BULLETIN

bres, reprenne avec une vigueur nouvelle la pensée de Saint François de Sales et du Président Favre, qu'elle soit un flambeau dans cette ville et dans le pays tout entier.

Vous nous disiez tout à l'heure l'effort que vous avez accompli, Monseigneur le Président, pour procurer de nouvelles recrues à l'Académie. Ceci est très prometteur pour l'avenir. Ce ne sera pas seulement pour donner votre nom, Messieurs, mais pour vous y intéresser par vos propres labeurs.

Nous sommes heureux et fiers de vous voir parmi nous, en si grand nombre. Parmi vous, laissez-moi saluer la présence du Révérendissime Père Abbé de Tamié.

Vous êtes venu ici aujourd'hui, mon Révérend Père, en qualité de « confrère ». Nous en sommes d'autant plus honorés que vous nous avez déclaré que vous seriez un confrère laborieux. Les Trappistes, Messieurs, travaillent des mains, mais pas rien que des mains : ils sont aussi des défricheurs de manuscrits. Le Révérendissime Père Abbé a promis de faire des envois à l'Académie. D'avance, nous l'en remercions !

Eh bien, chers Messieurs, je conclus que le souffle qui a passé sur l'Académie est un souffle qui dure. Les nouveaux venus eux-mêmes en amèneront d'autres. Parviendrons-nous, Monseigneur, au chiffre de 400 Académiciens que vous nous annonciez ? Je le souhaite de tout coeur. Mais je crois qu'il peut être atteint un jour et, pour ma part, je m'y emploierai.

Il importe aussi évidemment que les ressources augmentent dans la même proportion. J'avais le coeur serré quand vous me disiez que notre Société souffrait d'impécuniosité. C'est un mal douloureux; mais je le comprends, si je considère le nombre des Académiciens et la modestie des ressources

Nous vivons de traditions, et celle-ci, par exemple, de ne demander que 10 francs de cotisation. Si nous disions du moins, dix francs-or ! Il faut que nous nous développions par des subventions plus fortes.

Vous avez si bonne grâce, Monseigneur le Prévôt, que les Académiciens iront volontiers de leur louis d'or !

Je souhaite donc que la période qui s'ouvre soit une période vraiment féconde, qu'elle réponde à cet idéal que je vous rappelais tout à l'heure, qu'elle groupe tous les esprits soucieux de savoir et de garder précieusement les legs d'un passé qui fut si glorieux pour notre Savoie !

Puisse notre Académie rayonner davantage au dehors en prenant la place qui lui convient.

Nous sommes ici en Savoie. Comment a-t-on pu en faire un pays de petits ramoneurs ? Je crois bien qu'il n'y a pas un pays qui compte autant d'Académiciens... Comptez-les : la Florimontane, la Salésienne, la Chablaisienne, toutes celles de la Savoie,


DE L ACADEMIE SALESIENNE XXXI

celle de la Val-d'Isère, dont Mgr Termier est le Président, d'autres encore !

Nous habitons un pays qui est avide de savoir, et comment pourrait-il en être autrement, il a une si belle histoire ! Voilà pourquoi je fais des voeux pour que la vie de cette Académie soit de plus en plus lumineuse et féconde !

Laissez-moi espérer qu'avec la bénédiction de Dieu, de la Vierge Marie qui nous protège et de Saint François de Sales, nos voeux ne seront pas seulement exaucés, mais que Dieu en fera une réalité plus belle encore !

Mgr Rebord présente les candidatures suivantes de nouveaux membres :

Sa Grandeur Mgr Termier, Evêque de Tarentaise, Président de l'Académie de la Val d'Isère. Rme P. Alexis, Abbé de la Trappe de Tamié. MM. Barre Eugène, négociant à Annecy.

Bauloz Ernest, vicaire à N.-D. d'Annecy.

Berger François, vicaire à Marignier.

Bibollet Alexis, curé de Marlens.

Bibollet Auguste, aux Missions Etrangères de Paris.

Bibollet Pierre, curé de Leschaux.

Bibliothèque Salésienne, Annecy.

Brunet, notaire, à Annecy.

Chappaz Joseph, professeur au Collège de Thônes.

Clerc Frédéric, curé de Marnaz.

Daviet André, vicaire à Fillinges.

Domenjoud Roger, architecte.

Dejond Jean, libraire à Annecy.

Dubois André, curé de Talloires.

Dumurgier Pierre, professeur au collège de Thônes.

Falconnet François, curé de Chilly.

Fort, photographe, à Annecy.

Fournier J.-François, vicaire à St-Maurice.

Frison Henri, chanoine de la Cathédrale de Moûtiers.

Gaudillière, licencié es-lettres, négociant, à Annecy.

Goyet Lucien, aumônier du Lycée Berthollet.

Grange Léon, curé de Menthon.

Izoard René, industriel, à Annecy.

Jacquier Joseph, aumôn. au Prévent. d'Etrembières.


XXXII BULLETIN

MM. Jeantet, à Chavoires (Veyrier-du-Lac). Joly Jean-Marie, curé de Pringy. Levitte J.-Baptiste, professeur en retraite. Missionnaires du Levant, Avenue de Cran. Patuel François, Viuz-Faverges. Peguet Jacques, imprimeur. Perret Louis, banque Laydernier. Chan. Pernoud Luc, Sup. du Petit-Sém. de Thonon. Périllat Pierre-Joseph, curé de la Chapelle-Rambaud. Pissard Pierre, officier de marine. Revil Jean, licencié en droit. Rosay Jean, notaire. Roupioz Alfred, négociant, à Annecy. Roupioz Auguste, vicaire à Vaulx. Roupioz Francis, négociant à Annecy. Tavernier, marbrier-sculpteur.

Thibaulot Pierre-Jean, prof, au collège de La Roche. Tissot, à Proupeine.

Tournafol Joseph, négociant, à Annecy. Vicquery Joseph, curé-archiprêtre de Boëge. Vuichard Ignace, vicaire à N.-D. d'Annecy. Vulliez Aldophe, vicaire à St-Maurice d'Annecy.

Désormais, il ne sera plus envoyé aucune convocation individuelle pour les séances de l'Académie. La Revue du Diocèse, la Croix de la Haute-Savoie et le Nouvelliste de Lyon, indiqueront le jour et l'heure de chaque séance dont la première aura lieu le mardi 8 mars, à 14 heures.

Séance du 8 mars 1927

PRÉSIDENCE DE MONSEIGNEUR REBORD, PRÉSIDENT.

Etaient présents : MM. Birraux, Bunaz, Chiariglione, Coutin, Duret, Fuzier, Gavard, Henry, Joly, A. Moccand, Mugnier, J. Péguet, Périllat, E. Pernoud, L. Pfister, Rebord, Revil et Trincat.


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE XXXIII

MM. Bastian et Blanchard, proposés comme membres agrégés, assistaient aussi à la séance.

Excusés : MM. Mattelon et H. Pfister. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Président rappelle le décès de l'un des membres de notre Conseil d'Administration, M. Henri Domenjoud, ancien percepteur, membre assidu de nos séances et pètitneveu de ce greffier Domenjoud, de l'Evêché de GenèveAnnecy qui, à la Révolution, sut habilement transporter et cacher dans des maisons amies d'Annecy, dans sa propriété de Sevrier et jusque dans les grottes du Semnoz et du Roc de Chère, les manuscrits les plus précieux du Greffe, dont les Visites pastorales de Saint François de Sales. Ces pièces demeurèrent dans la maison Domenjoud jusqu'en 1910, année où notre regretté défunt les déposa aux Archives Départementales. Mgr Rebord rappelle aussi la mémoire d'un de nos anciens membres, M. Joseph Rollier, agent d'affaires à Thonon, récemment décédé. Aux familes Domenjoud et Rollier, il adresse les condoléances de l'Académie.

M. le Président énumère les très nombreux ouvrages savoyards donnés à notre bibliothèque par le regretté chanoine Lavorel, y compris divers manuscrits se rapportant notamment aux Cartelles de la Cathédrale.

Il fait connaître ensuite des dons généreux de volumes, brochures et manuscrits, savoir : M. le chanoine Dérippe (recueil de pièces relatives aux Savoyards, par M. Vuarin, curé de Genève, de 1806 à 1843) ; Anonyme, « Livre des émoluments de Chancellerie, tenu en 1732-33 par le greffier Morens, d'Annecy ; le Rd P. Tommaso Piatti, de Rome, « Il servo di Dio Pio Brunone Lantéri » et « Cento anni d'Apostolato » ; M. Pettex, « Code fabrianus », édition 1655 ; le Rd P. Abbé de Tamié, « Histoire de Tamié », par Garin ; Mgr Rebord, « Divisions administratives du Département de la Haute-Savoie » ; MM. Désormaux et L. Pfister, « Le Millénaire de St Bernard de Menthon » ; Mlle de Lagrange, de Pringy, cinq gros volumes de manuscrits ; Mgr Piccard, « Saint François de Sales et sa


XXXIV BULLETIN

famille », ouvrage dont M. le Président fait le compterendu bibliographique ; et d'autres dons encore par M. le chanoine Frizon, M. le Curé de Viry et divers anonymes Des remerciements sont adressés aux généreux donateurs.

Mgr Rebord signale encore d'intéressants travaux contenus dans le dernier fascicule de la « Revue Savoisienne » et du « Bulletin de l'Académie Delphinale ».

M. le chanoine Gavard rappelle les poèmes récents de M. l'abbé Mattelon :

« Malherbe disait volontiers que « les poètes ne sont pas plus utiles dans un Etat que les joueurs de quilles ».

Toujours l'Académie Salésienne a professé une doctrine moins utilitaire, toujours elle les a accueillis, eux et leurs productions, avec sympathie et admiration. Sans les couronner de fleurs, comme le voulait Platon, qui d'ailleurs les banissait de sa République, elle leur a donné le juste tribu d'éloges qu'ils méritaient.

M. l'abbé Mattelon, qui depuis des années accorde son luth à toutes les réjouissances publiques et privées, dans notre bonne ville d'Annecy, a publié divers poèmes dont il serait à propos de dire un mot, les signaler tout au moins :

Le Bi-centenaire de St François de Sales, Le glorieux millénaire de St Bernard de Menthon. Tout récemment, il vient de faire paraître une pièce sur le VIIe Centenaire de St François d'Assise (1226-1926).

En chantant le séraphique François, celui que le Pape, dans sa monumentale encyclique Rite expiatis, a appelé le Restaurateur des moeurs chrétiennes au XIIIe siècle, le poète étudie sa vie dans sept tableaux, mettant en relief tout ce qu'il y a d'édifiant, de noble, de généreux dans cette merveilleuse existence. Il nous montre particulièrement le fondateur d'ordre, le Saint, le thaumaturge, le crucifié de l'Alverne...

Ces quelques centaines de vers limpides nous font aimer celui qui dans sa simplicité fut si grand et mérita d'être proposé à l'admiration de tous les âges. Ce poème fut sans doute le meilleur hommage de la Savoie au


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE XXXV

patriarche d'Assise, dans ces fêtes mondiales qui convièrent toute la chrétienté à la célébration de cet inoubliable centenaire. »

M. l'abbé Moccand signale un intéressant souvenir de notre illustre compatriote le Cardinal de Brogny :

« Le diocèse d'Annecy vient d'inscrire dans son propre la fête de « Marie médiatrice de toutes les grâces ». Ce vocable est connu depuis longtemps en Italie, en France, dans notre Savoie en particulier, sous sa forme abrégée de Notre-Dame de Grâce. A ce sujet, nous demandons la permission de signaler, dans la vie du cardinal de Brogny, un fait qui a été ignoré ou négligé par son dernier biographe, M. le chanoine Gonthier, et qui est rapporté dans l'histoire de Cambrai.

« On vénère dans une église de cette ville un tableau célèbre, connu sous le nom Notre Dame de Grâce. Ce tableau a appartenu jadis au cardinal de Brogny : il était le principal ornement de son oratoire, à Rome. Voici sa description. « C'est une peinture à la cire sur un panneau de bois de cèdre, haut de 0 m. 35, large de 0 m. 26. Sur un fond d'or, la Sainte Vierge est réprésentée en buste. Elle tient son Fils entre ses bras et de ses doigts le serre contre sa poitrine. Sa tête est légèrement inclinée à gauche et sa joue presse la joue droite de son divin Enfant... Dans son ensemble, la figure respire une douce mélancolie. Une coiffe rouge formant bandeau, cache en grande partie son front. Le cou et les poignets sont serrés dans une broderie d'or... Un manteau bleu, faisant l'office de voile, descend de la tête et tombe sur les bras en larges plis : deux rosaces dorées y sont brodées... Le corps de l'Enfant Jésus enveloppé d'un linge blanc. Sa main droite, dans un geste gracieux, presse le menton de sa mère, et la main gauche saisit le manteau de Marie. » Cette image de Notre-Dame, au temps du cardinal de Brogny, était regardée comme une de celles qu'aurait exécutées le pinceau de Saint Luc ; elle était très vénérée dans sa maison de Rome.

« Comment est-elle arrivée à Cambrai ? En 1425, Fursy de Bruille, chanoine de la collégiale Saint-Pierre, à Lille,


XXXVI BULLETIN

chanoine de Cambrai et prévôt du Chapître d'Arras, fut mandé à Rome pour y remplir de hautes fonctions. Il devint secrétaire du cardinal de Brogny, en même temps qu'abbréviateur des lettres pontificales. En reconnaissance de ses services, le cardinal lui légua le tableau de NotreDame de Grâce. Fursy de Bruille revint à Lille en 1430, et en 1450 alla s'établir à Cambrai. A sa mort, il disposa en faveur de cette ville de l'image miraculeuse qu'il avait rapportée de Rome.

« Ce tableau est à rapprocher de celui qui est vénéré à Evian sous le même vocable.

« Un autre souvenir intéressant du cardinal de Brogny est à signaler, non plus à Cambrai, mais dans son pays natal, à Annecy-le-Vieux. Il s'agit d'une vieille clef de voûte, sculptée aux armes de notre illustre compatriote ; elle provient de l'ancienne église du lieu, et à été retrouvée en 1925 au fond d'un réduit. Cette sculpture paraît rectifier une assertion du chanoine Gonthier. « Jean Fraczon, dit-il dans la brochure qu'il lui a consacrée (page 15), n'adopta les armoiries connues sous son nom qu'au moment de son élévation, à la pourpre romaine. Les armes du cardinal de Brogny ornent le chevet de la chapelle des Macchabées, à Genève : elles sont surmontées d'un chapeau à douze glands. L'écusson d'Annecy-le-Vieux est le même que celui des Macchabées et porte, comme lui, « d'azur à une croix double de gueules, à la bordure d'or ». Mais le nombre des glands du chapeau est différent ; ici, il n'est plus que de dix. Manifestement, notre clef de voûte est antérieure au cardinalat de Jean Fraczon, et date de son épiscopat à Viviers (1383). Et c'est à cette époque et non plus tard, qu'il adopta les armoiries connues sous son nom. Mince détail d'histoire, sans doute ; mais rien de ce qui concerne une des gloires de notre Savoie né peut nous être indifférent. Cette sculpture prouve par ailleurs que Jean Fraczon fit réparer et embellir l'église d'Annecy-leVieux avant son cardinalat : nouvelle preuve de l'amour qu'il garda toujours pour son pays natal, pays que son panégyriste Blanchi de Wellate appelle « patria jucundissima » !


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE XXXVII

Une commission spéciale, pour l'examen des travaux à paraître dans ses Mémoires, est instituée sur proposition de M. le Président. En font partie, MM. Gavard, Mugnier, Ernest Pernoud, Rebord et Terrier.

Dans le but d'augmenter quelque peu le montant de nos ressources, Mgr Rebord invite les Membres de l'Académie à verser le plus tôt possible leur cotisation (20 fr.) au trésorier-adjoint, M. l'abbé Chiariglione (Bureau de la Croix). Les versements peuvent se faire à peu de frais au comptepostal de la Croix de la Haute-Savoie (Lyon N° 5.852). Les sommes ainsi encaissées produiraient un intérêt appréciable.

Mgr Rebord propose les candidatures des personnes ci-après comme membre agrégé :

MM. Barut Jules, ingénieur.

Bastian Louis, de Menthonnex-sous-Clermont.

Blanchard Louis, architecte.

Chamot Raymond, vicaire, à la Giettaz.

Chardon Emile, curé de Nâves.

Dauprat J.-B. directeur du Comptoir d'Esc. d'Annecy.

Excoffier Auguste, curé de Poisy.

Flammary, au Pont-Neuf.

Gaillard, hôtelier.

Genevois, docteur-pharmacien.

Gantelet, Société Générale.

Gurgo Joseph, entrepreneur.

Gurgo Marius, fils.

Morand J.-Eutyche, curé de Minzier.

Moret, notaire.

Baron Tancrède du Noyer de Lescheraine, directeur

de la Banque de France. Paccard Joseph, fondeur de cloches. Paccard Louis, fondeur de cloches. Ritz Fr., caissier à la Caisse d'Epargne. Truffy, directeur du Réveil Savoyard. Vanel, aumônier du monastère des Clarisses d'Evian. Veyrat-Charvillon Joseph, curé d'Eteaux.


XXXVIII BULLETIN

Et comme Membres honoraires :

Mme Domenjoud, rue Ste-Claire, 18.

Mlle M. Crozet-Mouchet, rue Ste-Claire.

Mlle Grivaz, rue Royale.

Mme Favre, 18, rue Carnot.

Mme Lang, Immaculée-Conception.

Les Révérendes Soeurs de la Visitation.

Les Révérendes Soeurs de St-Joseph.

Les Révérendes Soeurs de l'Immaculée-Conception.

Sur proposition de M. le Président, les interprétations des articles 4, 9, 12 et 13 de nos statuts sont adoptés à l'unanimité :

Article IV. — « Le bureau présente les candidats aux places vacantes de Membres effectifs et de Membres de la Commission administrative. Les Membres effectifs demeurant en exercice, dont le vote est secret, se prononcent par oui et par non. Si l'un des candidats ne réunissait pas la majorité absolue, le même bureau en présenterait un autre. »

Article 9. — « Dans le but de rendre nos séances intéressantes et instructives, l'Académie n'imprimera dans ses Mémoires et Documents aucun travail qui n'ait été lu, aux réunions mensuelles, par son auteur ou par son délégué l'un et l'autre devant être membre de la Société.

« Il n'y aura d'exception que pour les travaux demandés par l'Académie, dans un but d'utilité générale, à l'un de ses Membres.

« Il ne pourra être fait lecture que d'un manuscrit dont la rédaction soit définitive, et, autant que possible, dactylographié.

« Aussitôt lu, il passe aux mains du Secrétaire qui prend la responsabilité de le conserver avec soin ; il demeure propriété de l'Académie.

" Trois Examinateurs sont choisis parmi les Membres de la Commission administrative, et désignés au scrutin secret des Membres effectifs. Chargés d'étudier les pièces à


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE XXXIX

faire entrer dans la composition du volume, ils décident à la majorité de deux voix ou à l'unanimité, et en dernier ressort, quels sont les travaux dont il sera simplement rendu compte ou fait mention, et ceux qui seront imprimés in extenso.

« Le mandat des Examinateurs expire tous les trois ans, avec celui du Bureau.

« Il sera pourvu immédiatement, de la manière cidessus indiquée, au remplacement de l'un des Examinateurs dont la place serait devenue vacante.

« Dans la première partie du volume, comme au compte-rendu des séances, ne pourront trouver place que les pièces administratives se rapportant à la vie de la Société, ayant pour auteur le Président ou son délégué, tels que Nécrologe, Dons de manuscrits et d'imprimés, etc., etc.. ; ainsi que les comptes-rendus ou simples mentions des lectures faites, et le renvoi à la seconde partie des écrits jugés dignes d'être imprimés in extenso.

« Les auteurs de ces derniers travaux seront prévenus à temps, s'il y a lieu, que, faute de ressources suffisantes, les Examinateurs seront obligés de les ranger dans la catégorie de ceux dont il ne sera que rendu compte, à moins qu'ils ne prennent à leur charge la partie des frais d'impression qui leur sera assignée.

« Les Membres de l'Académie seront avertis que le dernier délai pour le versement de leur cotisation de 20 francs, aux mains du Trésorier-Adjoint, est la mi-septembre. Du 15 septembre au 1er octobre, des chèques seront envoyés à tous les adhérents en retard de payement. A la mi-octobre, les Examinateurs, connaissant les ressources de la Société, auront pu terminer leur étude. L'impression du volume, commencée immédiatement, dans la quinzaine avant Toussaint, permettra l'envoi de tous les volumes avant le 1er janvier ».

« Les trois membres dont il vient d'être parlé seront aussi chargés de l'examen des manuscrits présentés au concours de l'Académie pendant la durée de leur mandat.

« Il leur sera adjoint, par le même vote que ci-devant,


XL BULLETIN

un ou plusieurs Membres destinés à suppléer l'un d'eux chaque fois que, se trouvant en cause, il ne pourrait pas être tout à la fois juge et partie.

« Si l'un des Examinateurs est auteur d'écrit présenté comme devant entrer, à un titre quelconque, dans la composition du volume, il sera délibéré sur ce point en son absence.

« Dans le cas où l'un des trois Examinateurs prendrait part au concours, il se trouverait, par le fait même, complètement exclu du Jury.

Article 12. — « Pour l'admission des nouveaux Membres, le Président pourra se contenter de demander : « Y a-t-il quelque opposition ? »

Article 13. — « Toute démission est valable à dater du moment où elle a été suffisamment notifiée au Président, qui, en temps et lieu, en informe la Société.

« Dans les mêmes conditions, le Bureau a qualité pour recevoir la démission de son Président. »

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 15 h. 30.

Séance du 5 avril 1927 PRÉSIDENCE DE MONSEIGNEUR REBORD, PRÉSIDENT.

Etaient présents : MM. Bastian, Birraux, Bunaz, Chiariglione, Corbet, Coutin, Duret Flamary, Gavard, Levitte, A. Moccand, E. Pernoud, L. Pfister, Mgr Rebord, Chanoine Roupioz.

M. le Président dit la grande perte que vient de faire notre Académie par le décès de M. l'abbé Jules Mattelon, membre du Conseil d'Administration.

Sont nommés agrégés les 20 candidats proposés à la séance de mars ainsi que 8 Membres honoraires.

Invitant tous les membres de la Salésienne à faire des communications à nos séances, Mgr Rebord rappelle l'art. 2


DE L ACADEMIE SALESIENNE XLI

des Statuts : « L'Académie Salésienne est scientifique et

littéraire, ayant pour objet l'étude des sciences sacrées et

profanes, plus spécialement les études historiques et

archéologiques concernant la Savoie et le diocèse d'Annecy. »

M. le chanoine Gavard fait le compte-rendu bibliographique des ouvrages suivants : Le Millénaire de saint Bernard de Menthon (Désormaux et L. Pfister) et l'étude de M. le chanoine Frizon, sur Marie-Josephte Doix.

M. le président analyse aussi les ouvrages ci-après offerts à l'Académie : Saint François de Sales et sa famille par Mgr Piccard ; Histoire de l'Abbaye de Tamié par l'abbé Garin ; Saint Fidèle de Sigmaringen par le R. P. Fidèle ; ainsi que les dernières publications de l'Académie de la Val d'Isère et de la Société d'Histoire de Fribourg.

M. l'abbé Coutin commence la lecture de l'Histoire d'Alby-sur-Chéran qu'il écrit en ce moment : chapitre consacré aux franchises, armoiries, à la description du bourg et au mouvement de la population.

Il dépose pour la bibliothèque un règlement de police, à Annecy, en 1825.

M. Louis Bastian offre un dossier complet sur la Chapelle du chapelet, érigée, en 1491, au château de Doucy.

Mgr Rebord donne lecture d'une délibération du Conseil municipal d'Annecy, du 9 juillet 1645, décidant la consécration de notre ville à la sainte Vierge ; le texte en paraîtra intégralement.

Il termine par la communication d'une première partie du travail du regretté P. Eugène de Bellevaux sur la Chartreuse de Vallon en Faucigny.

Prochainement, la presse de Savoie publiera le programme du concours d'histoire et d'archéologie que l'Académie Salésienne vient de fonder pour 1928.

M. le Président propose la candidature des nouveaux Membres ci-après :


XLII BULLETIN

MM. Abry Joseph, imprimeur.

Baudin Pierre-Tancrède, aumônier des Soeurs de

La Roche. Bertherat J.-Louis, vicaire à Sallanches ; Bosson Jules-Félix, curé d'Argonnex. Caux Fr., curé de Thairy. Chappuis Pierre, curé de La Balme-de-Thuy. Desgranges Eugène, vicaire à St-Jeoire. Ducret J.-Claude, prêtre, retiré à Féternes. Ducroz J.-Marie, curé de St-Eustache. Dumont Joseph, curé de St-Jean-de-Sixt. Dunoyer Alfred, curé de Veyrier. Duparc Joseph, agent d'affaires, rue N.-D., Annecy. Fournier Claudius, vicaire à Cran. Hudry Auguste-Philibert, curé de Monnetier-Mornex. Jay Auguste, curé de Villaz. Jordan Michel, curé d'Alex. Mermaz Charles, curé de Montmin ; Morel Fr.-Louis, supérieur de la Maison de Concise. Pittet Lucien, curé de Groisy. Pollier François, curé d'Entrevernes. Rosay Louis, curé de St-Germain-sur-Talloires. Rulland Georges, curé-plébain de Thônes. Thabuis Léon, curé de Vieugy. Tilleuls (Pensionnat des). Veyrat-Durebex J.-F., curé de Bonne.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 15 heures.

Séance du 3 mai 1927 PRÉSIDENCE DE MONSEIGNEUR REBORD, PRÉSIDENT.

Etaient présents : MM. Benoît, Birraux, Boymond, Bunaz, Chiariglione, Corbet, Cuttaz, Dunoyer, Duret, Favrat, Flamary, Gavard, Fournier de Cran, Lafrasse,


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE XLIII

Levitte, Mermaz, Moccand, Mugnier, E. Pernoud, H. Pfister, F. Ritz, Mgr Rebord, Rognard. Excusé : M. L. Pfister.

En l'absence du secrétaire, M. H. Pfister donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, ce procès-verbal est adopté.

Ouvrant la séance, M. le Président fait procéder à l'élection des Membres agrégés proposés à la dernière réunion ; ceux-ci sont élus à l'unanimité. Il présente ensuite la candidature de 23 nouveaux Membres agrégés et de 8 Membres honoraires, dames.

M. le Président fait le compte-rendu bibliographique de l'ouvrage de M. le professeur J.-A. Roux sur les verbes irréguliers de la langue anglaise et signale le tome XLV des Analecta Bollandiana qui contient le compte-rendu d'ouvrages intéressant deux paroisses de notre diocèse : SaintEustache et Saint-Ferréol.

M. l'abbé Coutin continue la lecture de l'Histoire d'Alby-sur-Chéran, et notamment de l'intéressant chapitre consacré à ses sept châteaux.

Mgr Rebord donne connaissance en ces termes d'un précieux manuscrit que lui a communiqué M. l'abbé Emile Chardon, curé de Nâves :

« M. l'abbé Chardon Emile, curé de Nâves, membre de notre Académie, a eu la bonté de me communiquer un trésor de ses archives paroissiales.

« C'est un manuscrit, papier de 8 pages utiles, et un tiers de page, portant au dos, d'une écriture moderne, la mention : « Titre précieux concernant les grâces obtenues par l'intercession de St François de Sales ».

« J'ai dit, dans « Gerbe de Notes et Documents, etc. », comment Charles-Auguste de Sales provoqua dans tout son diocèse les dépositions assermentées des personnes prétendant avoir obtenu des faveurs extraordinaires par l'intercession de St François de Sales ; c'est le récit d'un certain nombre de ces faveurs que renferme notre manuscrit.


XLIV BULLETIN

« Deux dépositions seulement sur douze ne se rencontrent ni dans l'ouvrage précité ni dans le Pouvoir de St François de Sales ; elles se rapportent à la paroisse de Samoëns. En voici la copie fidèle :

L'année 1634, Me Jean d'Estalay, châtelain de Samoëns, et Madame Nicolarde de Boren, ayant une fille âgée d'environ trois ans atteinte d'une éthisie — et après avoir demeuré dixhuit Jours sans manger ni parler, et hors d'espérance de vie, les dits père et mère la vouèrent au grand Serviteur de Dieu François de Sales. Et au même temps, elle commença à se remettre. Ce que voyant, le dit père s'en vint Annecy, pour rendre son voeu dans l'église où repose le corps du dit Serviteur de Dieu. Et étant de retour, la trouva fort remise, en telle sorte que se porte maintenant bien, et n'a jamais eu aucun sentiment de cette infirmité, comme assurent la dite mère et Madame de Vouzairay, femme de feu noble de Montpiton. Ce qu'elles ont déposé devant le Sr Colomby, archiprêtre de Samoëns, le 4e juin 1656.

L'année 1623, honorable Claudine Destalay, femme de Me François Chappuis, notaire, ayant un fils malade nommé François, âgé d'environ un an et demi, en telle sorte que l'on n'espérait point de vie — lui et Mademoiselle de Charmoisy femme aujourd'hui du Sr baron de Vallon, se rencontrent là. Et voyant que les dits père et mère s'attristaient fort, leur suggéra de recommander le dit enfant au grand Serviteur de Dieu, afin que par ses intercessions ils puissent obtenir ce qu'ils désiraient ; ce qu'ils firent. Et la dite Damoiselle de Charmoisy, portant avec soi, comme par reliques, une lettre écrite par les mains du dit Serviteur de Dieu, la donna à la dite mère. Elle, ayant appliqué la dite lettre en faisant le voeu, la dite enfant commença à se remettre, et fut entièrement remise, comme a déclaré la dite mère, ce quatrième juin 1656 ; comme pourrait aussi faire la dite Damoiselle de Charmoisy, pour être encore en vie aujourd'hui.

« Tel est le récit des deux guérisons attribuées à la puissante intercession de St François de Sales.

« Il est intéressant de voir à l'oeuvre la future épouse de Jacques de Gex, baron de Vallon, rendant la santé aux malades par le simple attouchement d'une lettre, j'allais dire d'un chapitre de l'Introduction à la Vie dévote, que lui avait probablement prêté la « Philothée ». Celle-ci ne se donnait pas d'autre délassement que celui « d'aller res-


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE XLV

pirer l'air pur et frais de nos montagnes, dans l'agréable vallée du Giffre, à Samoëns, chez sa belle-soeur » (Rev. Sav. 1878, p. 106).

« J'ajoute en terminant — et cette remarque s'applique aux dépositions consignées dans « Gerbes de Notes et Documents, etc.) ; que le récit naïf des témoins déposant sous la foi du serment, renferme un accent de piété, une onction qu'on chercherait vainement dans les pages du « Pouvoir ». Sous prétexte de moderniser le style, de le mettre à la portée de tous les lecteurs, on l'a parfois rendu méconnaissable. »

Le même poursuit la lecture du travail du P. Eugène de Bellevaux sur la chartreuse de Vallon.

Signalant trois registres des actes de catholicité de l'ancienne paroisse de Gevrier, conservés aux archives paroissiales de Cran-Gevrier, M. l'abbé Fournier, de Cran, fait connaître les noms de plusieurs curés de Gevrier à ajouter à la liste de ceux déjà connus : Rd Pucet (1734-38), Bernard (1739-45), Lacombe et Lavigne. Un acte de baptême de 1741 et un acte de mariage de 1740 où figure comme témoin Honorable Gay, papetier à Cran, prouverait que la papeterie remonterait au delà de 1776, date qui avait été adoptée pour l'époque de sa création.

Il parle enfin de la Chapelle du Pont de Tassé, à Cran, laquelle remontant à 1686 semble s'être fait une spécialité de recueillir les enfants abandonnés.

M. Fournier dépose pour nos Archives une lettre signée de M. Joseph Bérard, actuellement meunier à Meythet, par laquelle ce dernier fait la description d'un chapeau de St François de Sales, malheureusement détruit par ignorance, et qu'il eut en sa possession par son aïeule Jacqueline Trépier.

M. le chanoine Mugnier donne un aperçu d'un travail minutieux, intitulé « Patois de Vieugy : Phonétique et Morphologie » qu'il composa en 1908, sous la direction immédiate du célèbre abbé Rousselot, professeur à l'Institut Catholique. Ce mémoire d'un vif intérêt fut approuvé par M. Thomas; professeur à la Sorbonne.


XLVI BULLETIN

M. Mugnier présente aussi de récentes et délicates poésies composées par deux jeunes séminaristes bien inspirés et dédiées l'une à la Très Sainte Vierge Marie, notre patronne, l'autre à la Vierge Marie, patronne du Diocèse d'Annecy.

A la suite d'un rapport de M. le chanoine Bunaz, bibliothécaire, les volumes disponibles des Mémoires de l'Académie seront désormais en vente aux prix suivants :

Les sept premiers volumes : 20 fr. pièce ; les volumes suivants : 10 fr. pièce ; les deux derniers volumes concernant l'Histoire de Thônes : 35 fr. les deux ; les volumes à paraître nouvellement : 20 fr. pièce.

La prochaine séance aura lieu le mardi 7 juin.

Nouveaux Membres présentés à la séance du 3 mai 1927.

Mme Bachet Louis, rue Carnot.

Mlle Barut M. -Thérèse, avenue de Chevênes.

Mlle Chatron Marie, Chambéry.

Mlle Crolard Jeanne, rue Notre-Dame.

Mme Lamy Léon, avenue de Chevêne.

Mme Mathieu Eugène, aux Marquisats.

Mlle Mathieu Jeanne, rue Royale.

Mme Ruphy Fernand, aux Barattes.

MM. Boymond Camille, curé de Chavanod.

Brechard (de), Chapelain de Paray-le-Monial.

Chabord Raymond, séminariste.

Chevallier Paul, vicaire à Evian-les-Bains.

Clerc (commandant), aux Usines d'Ugine.

Cruz Alexandre, curé de Cuvat.

Dupont J.-Marie, curé de St-Martin-Bellevue.

Gruffat J.-Louis, curé d'Epagny.

Longeray Claudius, curé de Cohennoz.

Mollier Joseph, prof. au Petit-Séminaire de Thonon.

Murgier Jean, notaire à Alby-sur-Chéran.

Perret Félix, professeur au Collège de Thônes.

Perrin, directeur des Usines à Ugine.

Pruvost M.-A., supérieur de l'Orph. de Douvaine.


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE XLVII

MM. Rhuin Louis, chanoine honoraire, curé de Chamonix. Robert Joseph, curé de Peillonnex. Rochet François, curé d'Usinens. Romand J.-François, curé d'Héry-sur-Ugine. Roux J.-A., professeur à Chambéry. Socquet-Juglard Emile, séminariste Trettet, ingénieur à Ugine. Vittoz Alphonse, curé de Ville-en-Sallaz. Vulliez Ambroise, curé de St-Didier.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 15 h. 15.

Séance du 7 juin 1927

PRÉSIDENCE DE MONSEIGNEUR REBORD, PRÉSIDENT

Etaient présents : MM. Birraux, Chiariglione, Charmot, Coutin, Cuttaz, Excoffier, Flamary, Fournier (de Cran), Fromaget, Gavard, Henry, Laperrousaz, Morand, Dr Mouthon, Père Victorin, Mre du Levant, E. Pernoud, L. Pfister, Mgr Piccard, Mgr Rebord, Roupioz (chanoine), SauthierThyrion et Trincat.

Mgr Rebord ouvre la séance, donne la parole au secrétaire pour la lecture du procès-verbal de la séance dernière et prononce les paroles ci-après :

« Notre Société offre ses meilleurs voeux de cordiale bienvenue à Monseigneur L.-E. Piccard, président de l'Académie Chablaisienne, dont il fut dès le début le membre le plus actif et le plus dévoué.

« En la personne de mon ami d'enfance, de mon condisciple du collège d'Evian-les-Bains et frère d'ordination, nous sommes heureux de saluer l'un des rares Fondateurs de la Salésienne. Toujours il s'est intéressé à elle, comme nous nous intéressons aux destinées de notre chère soeur cadette la Chablaisienne. La visite de Mgr Piccard, dont


XLVIII BULLETIN

nous lui sommes très reconnaissants, cimentera encore les liens d'union des deux Académies de la Haute-Savoie, plus décidées que jamais à marcher la main dans la main, à s'entr'aider mutuellement dans la poursuite du même idéal. »

M. le Président souhaite aussi la bienvenue aux membres de l'Académie qui pour la première fois assistent à l'une de nos séances : MM. les abbés Laperrousaz, secrétaire de l'Académie Chablaisienne, et Fromaget.

Mgr Piccard remercie M. le Président de ses paroles aimables, puis présente une médaille de saint François de Sales, très rare du fait que le Saint est représenté de profil. Cette médaille date de 1665. La silhouette est conforme aux descriptions du profil du crâne du saint « teste grande et pleine, presque chauve, le nez bien profilé..., la bouche ronde..., etc. »

M. le Président annonce de la part du R. P. Victorin, la présentation en juillet du troisième chapitre de l'Histoire de la Chartreuse de Vallon, commencée par le P. Eugène ; et de la part de M. l'abbé Coppier, curé à Tunis, un prochain rapport sur la colonie savoyarde de Tunisie.

Il communique aussi une correspondance de R. P. Buffet qui vient permettre d'identifier le tableau représentant une séance de la première Académie Florimontane, et dont une reproduction sur verre a été offerte récemment à notre Académie. L'original dont il est question dans les Mémoires de l'Académie de Savoie, est l'oeuvre du peintre Molin et avait été offert à la reine Marie-Christine.

M. l'abbé Fromaget donne lecture d'un charmant article intitulé « Mer ou Montagne » paru dans « La Plaine », bulletin paroissial de Saint François de Sales, à Paris, du 15 avril dernier. Cet article plein de poésie et qui essaye d'attirer vers nos montagnes les touristes hésitants, a mérité à notre collègue le premier prix du grand concours ouvert par « La Plaine » sur le sujet : « Que préférezvous : la Mer ou la Montagne...? Dites les raisons de votre choix. »


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE XLIX

M. le Président adresse de vives félicitations à M. Fromaget.

Mgr Rebord dépose pour nos archives divers manuscrits anciens offerts par Mme Bénand-Berthet, propriétaire du Musée Savoyard d'Evian, à laquelle des remerciements sont adressés.

Il analyse le dernier Bulletin de la Société Gorini, de Belley, et cite un passage du testament du chanoine Amédée de Sales, fils de Gallois, aumônier de son oncle, Mgr Jean-François, duquel il résulte que ce chanoine, victime de la peste, en 1629-1630, était soigné en une cabane près le pont de la Halle d'Annecy. Ce document prouve qu'en plus des Iles du Fier, il existait, en dehors du mur d'enceinte de la ville, des cabanes pour les pestiférés.

M. l'abbé Coutin donne lecture du 3e chapitre de son Histoire d'Alby, et notamment des deux églises paroissiales et de leur union ; des clochers, des cloches, etc., puis des familles de petite noblesse.

M. le chanoine Roupioz rappelle la notice historique sur la Paroisse de Vaulx, qu'il fit paraître, en 1913, dans son Echo Paroissial. Il donne connaissance des principaux passages et tout particulièrement de la partie traitant de l'arrivée à Vaulx, au XIIe siècle, des Bénédictins auxquels Arducius de Faucigny fit donation de l'église. Les bons moines apportèrent dans la paroisse progrès et prospérité.

Au nom du Révérendissime P. Abbé de Tamié, M. le chanoine Gavard présente un intéressant travail de ce dernier sur l'Eglise de l'Abbaye de Tamié, reconstruite en sa forme actuelle sur la fin du XVIIe siècle, sous la prélature de l'Abbé D. Antoine de la Forêt de Somont (1665-1701). Le Moine François Cornuty, de l'Abbaye même, en fut l'architecte.

L'étude sera publiée in-extenso à la suite des procèsverbaux.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 15 heures 15.


BULLETIN

Séance du 5 juillet 1927

Le mardi 5 juillet 1927, à 14 h., se sont réunis MM. Bunaz, Chiariglione, Coutin, Flamary, Gavard, Levitte, le R. P. Victorin, Missionnaire du Levant, L. Pfister et Trincat.

Par suite du décès, survenu la veille, du président, Mgr Rebord, la séance a comporté seulement la récitation d'un De Profundis pour le très regretté défunt et les Membres se sont retirés en signe du grand deuil qui atteint l'Académie.

Séance du 2 août 1927

Etaient présents : MM. Bibollet, Birraux, Bunaz, Chiariglione, Corbet, Coutin, Cuttaz, Duret, Flamary, Fournier, (de Cran), Gavard, Levitte, Mugnier, Péguet, E. Pernoud, L. Pfister, R. P. Victorin, Mre du Levant, Ritz, Roupioz, (chanoine) Terrier, Trincat, Vulliez.

Le procès-verbal de la dernière réunion est lu et adopté.

M. le chanoine Gavard, vice-président, ouvre la séance et fait procéder aussitôt à l'élection de deux membres du comité en remplacement de M. l'abbé Mattelon et de Mgr Rebord, décédés ; sont élus, M. Levitte, ancien professeur au Lycée, et M. l'abbé Corbet.

Le Comité, reconstitué, nomme alors président de l'Académie Salésienne M. le chanoine Gavard, et vice-président, à sa place, M. le chanoine Pernoud, Vicaire général.

Le nouveau président prononce aussitôt l'allocution suivante :

On ne succède pas à Mgr Rebord sans émotion. Pour qui l'a connu à l'oeuvre, a été associé d'une façon si étroite à ses travaux, depuis un si grand nombre d'années, l'a vu dépensant généreusement non seulement pour éditer ses publications


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE LI

diverses, mais pour assurer l'installation de l'Académie dans le local où vous êtes, dans l'ancien Hôtel Favre, lui procurer un ameublement du meilleur goût, favoriser l'organisation de sa bibliothèque..., la tâche paraît lourde et la responsabilité plus qu'ordinaire.

Tout a été dit sur la vie et l'oeuvre de Mgr Rebord, ses fonctions dans la hiérarchie ecclésiastique, la façon dont le prêtre s'est toujours imposé par la dignité de sa vie, son activité, son zèle. Les journaux locaux, après la Revue du diocèse, ont rempli leurs colonnes de ses éloges et de leur juste tribut de regret et d'admiration.

Mais l'Académie Salésienne doit dire sa reconnaissance spéciale pour les bienfaits reçus et saluer celui qui fut un ouvrier de la première heure, un travailleur inlassable, et qui, les derniers mois de sa vie, se consacra si pleinement à sa chère Académie qu'on pouvait le considérer, à bon droit, comme son second fondateur.

Lui succédant par un excès de bienveillance du Conseil d'Administration, et laissant à mes électeurs la responsabilité d'un vote que j'aurais voulu éviter ; pour l'heure, je m'incline devant la mémoire de celui qui fut mon prédécesseur ici, comme il le fut, il y a 12 ans, au Grand-Séminaire. Afin de mener à bien une oeuvre que Mgr Rebord voulait si grande et aurait voulu plus grande encore de jour en jour, j'essaierai, dans le calme et la sérénité du travail, de la maintenir. Et, comme le coureur antique, j'espère, Dieu aidant, pouvoir transmettre à mon successeur le flambeau que j'ai reçu et le transmettre sans avoir laissé éteindre sa flamme, ni amoindrir son éclat. Pour cela, il me faut le concours de tous et l'appui de vos bonnes volontés. J'ose donc y compter, Messieurs et chers confrères Salésiens et, en pleurant le grand défunt que nous avons perdu, mettons-nous à l'oeuvre et pensons à l'avenir.

Nous pensons faire le meilleur éloge de Mgr Rebord en donnant simplement la liste de ses nombreux ouvrages.

Le divin voyageur : Voyages de N.-S., concordance des Evangiles, in-4°, cartes, illustrations, Abry, Annecy, 1900.

La Maison de la Galerie, in-8°, Abry, Annecy, 1900.

Le secret de la sainteté, in-8°, Imprimerie Commerciale, Annecy, 1911.

Histoire de la Propagation de la Foi et de la S. Enfance dans le diocèse, Acad. Salés., Annecy, 1912.

Le collège St-Nicolas, à Avignon, Acad. Salés., 1914.


LII BULLETIN

La Bibliothèque publique d'Annecy, in-8°, Abry, Annecy 1917.

Dictionnaire du Clergé Séculier et Régulier dans le diocèse de Genève-Annecy, de 1532 à nos jours, avec la collaboration de M. l'Abbé Gavard, 2 vol., in-8° (1er vol. Imp. Dureuil, Bourg, 1920. — 2e vol. Imprimerie Commerciale, Annecy, 1921).

Synodes de Saint François de Sales, in-8°, Imprimerie Commerciale, Annecy, 1921.

Complément du Dictionnaire du Clergé, in-8°, Imprimerie Commerciale, Annecy, 1922.

Gerbe de Notes et Documents, in-8°, Imprimerie Commerciale, Annecy, 1922.

Glane Salésienne, Supplément au Pouvoir de Saint François de Sales, in-8°, Imprimerie Commerciale, 1922.

A la recherche d'un Sanctuaire Salésien, in-8°, Imprimerie Commerciale, 1922.

Visites Pastorales du Diocèse de Genève-Annecy, 14111920, 2 vol., in-8°, Abry, Annecy 1922 et 1923.

Grand Séminaire du diocèse de Genève, Chambéry, Annecy, 1564-1914, in-8°, Imprimerie Commerciale, Annecy, 1924.

Cathédrale de Saint François de Sales, de ses prédécesseurs immédiats et de ses successeurs 1535-1923, in-8°, Imprimerie Commerciale, Annecy, 1923.

Mgr J.-P. Biord et le Palais Episcopal d'Annecy, in-8°, Abry, 1924.

Divisions administratives du départ, de la HauteSavoie et du diocèse d'Annecy, de 1723 à nos jours. Imprimerie Commerciale, Annecy, 1926.

M. le Président propose ensuite la candidature de dix nouveaux Membres agrégés et donne lecture d'une note sur le P. Michel Montmasson :

« Les journaux (La Croix, l'Echo de Paris) ont dernièrement entretenu leurs lecteurs d'une cérémonie qui consista dans l'érection d'une plaque, à la chapelle des fonts baptismaux d'Ecouen, en l'honneur de Jean Le Vacher, laza-


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE LIII

riste, vicaire apostolique et consul de France, qui périt à la bouche d'un canon, à Alger, le 26 juillet 1683.

« Une autre plaque fut également fixée sur la maison natale du saint religieux. M. Franklin-Bouillon eut la patriotique élégance, nous dit Charles Pichon, d'y prononcer son éloge. On remarquait, dans l'assemblée, l'Archevêque d'Alger, des représentants du Quai d'Orsay, l'Amicale des Consuls.

« Nous avons, en Savoie, un personnage comparable à Jean Le Vacher, un lazariste comme lui, un vicaire apostolique aussi accrédité par S. M. Très chrétienne auprès du Dey d'Alger, mort également à la bouche d'un canon, le 5 juillet 1688, cinq ans après le héros d'Ecouen. C'est le P. Michel Montmasson, né à Marcellaz-Albanais (ou à Chapéry), dont la belle vie fut toute de dévouement et de zèle pour la religion. Sa mort mit fin à un douloureux martyre que les barbaresques lui firent souffrir avant d'envoyer ses débris sanglants sur les vaisseaux français mouillés à distance.

« Ces quelques mots ne sont pas pour refaire l'étude que publia jadis M. Gonthier, mais seulement pour commémorer, à l'occasion de la cérémonie d'Ecouen, le souvenir d'un glorieux compatriote trop oublié. »

M. François-M. Ritz fait l'intéressante communication suivante :

Messieurs,

Permettez-moi de vous rappeler très brièvement une page d'histoire locale. Aux environs de l'année 1020 arrivèrent à Talloires, envoyés ; par Ithérius, abbé de Savigny, quatre moines : Germain et Ruph son frère, tous deux prêtres, originaires des environs de Malines, en Belgique; Istmius et Istmidon, tous deux diacres.

Germain, après avoir relevé, comme prieur, le monastère de Talloires et fait un pèlerinage aux Lieux Saints, aspira à la vie solitaire. Il établit sa retraite non loin de ses frères de Talloires, à l'ermitage qui porte, aujourd'hui encore, son nom : St-Germain.

Ruph, qui avait succédé à son frère comme prieur de Talloires, se retira aussi dans la solitude et sans doute en même temps que lui. Mais au lieu de choisir une retraite proche de


LIV BULLETIN

ses frères, dans une grotte d'où il aurait pu, comme St Germain, entendre la cloche du monastère appeler aux offices, dans un lieu à la vue large, étendue et dominante, il alla s'établir au fond d'une combe solitaire, gorge étroite entre la pointe de Vélan et la Sambuy où existait déjà sans doute une petite chapelle, dite de Faucemagne. Ruph vécut là ermite, d'une vie sans doute des plus austères et des plus saintes car, après sa mort, son tombeau fut bientôt vénéré et celui qui y reposait honoré comme un saint. Tant et si bien qu'en 1645, Mgr Dom Juste Guérin, évêque de Genève, autorisa la translation des reliques sur l'autel.

Cependant, le Prieuré fut peu à peu abandonné et la chapelle elle-même tomba en ruines au cours des âges ; et ce fut par un pur hasard que les reliques y furent retrouvées, en 1835 Dans l'incertitude qui planait alors sur l'authenticité de ces reliques, car on ignorait la translation de 1645, elles furent transportées dans la sacristie de l'église de Seythenex. En 1852, le curé de Seythenex tes enterra derrière le maître-autel d'où elles furent exhumées, en 1873, par M. l'abbé Ducis, archiviste départemental, sur l'ordre de Mgr Magnin. Les ossements ainsi recueillis furent renfermés dans une nouvelle caissette qui reprit de nouveau place dans la sacristie de Seythenex.

M. le chanoine Brasier, qui a raconté ceci tout au long et de façon très documentée dans son étude sur St Ruph, émettait, il y a près de 50 ans, le voeu que ces reliques puissent être replacées, au petit hameau de St-Ruph, sur l'autel de la petite chapelle relevée. Ce voeu n'a pas été, hélas ! exaucé, et ne paraît pas près de l'être. Et pendant ce temps, les reliques sont toujours à la sacristie de Seythenex, au fond d'un placard. J'ai vu, il y a deux ans, cette petite caissette oubliée dans un coin, avec ses cachets de scellement bien usés, et je n'ai pu me défendre d'une émotion grave et attristée en voyant les restes de ce saint ermite ainsi à l'abandon, non loin du lieu où, il y a 900 ans, s'élevaient ses prières, du lieu où, pendant des siècles, des générations l'ont honoré et imploré.

Me sera-t-il permis, Messieurs, de demander à notre Président de bien vouloir signaler à Monseigneur notre Evêque, au nom de cette assemblée si religieuse, cette situation attristante, afin qu'il y mette un terme par la décision que lui dictera sa haute sagesse et son amour éclairé des choses saintes.

M. l'abbé Coutin continue la lecture de son Histoire d'Alby-sur-Chéran, analysant les chapitres consacrés à la vieille église Saint-Donat, aux diverses chapelles d'Alby, à la Maladière et aux confréries.


DE L ACADEMIE SALESIENNE LV

M. Gavard remercie M. l'abbé Bibollet, héritier de Mgr Rebord, qui a bien voulu offrir à notre Académie un beau meuble rempli des archives et documents du si regretté président.

Nouveaux Membres présentés à la séance du 2 août.

Rme P. Abbé d'Hautecombe.

Mgr Costa de Beauregard, V. G. de Chambéry.

MM. Abbé Conseil François, à Sallanches.

Abbé Lacroix M.-Auguste, curé de Passy.

Abbé Schemid Charles, plébain de Cluses.

Abbé Simond Fr.-Albert, vicaire à Evian.

Abbé Tissot Alphonse, curé de Vers.

Abbé Vanel Pierre-Joseph, curé-archiprêtre d'Abondance. Abbé Vuarnet Maurice, vicaire à Sallanches.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 14 h. 50.

Séance du 4 octobre 1927

PRÉSIDENCE DE M. LE CHANOINE GAVARD, PRÉSIDENT.

Etaient présents : MM. Bunaz, Chiariglione, Chométy, Corbet, Coutin, Fournier (d'Annecy), Flamary, Gavard, Jeantet, Levitte, Morand, Mugnier, E. Pernoud, Périllat, L. Pfister, Ritz et chanoine Roupioz.

M. le chanoine Gavard, président, rappelle le souvenir de M. le chanoine Moccand qui, depuis de très longues années, témoignait son dévouement à notre Académie. Il adresse des félicitations à M. le chanoine Morand, nouveau Prévôt de la Cathédrale, étant convaincu qu'il entourera la Salésienne de la même sympathie que son regretté prédécesseur, Mgr Rebord.


LVI BULLETIN

Après la nomination des nouveaux Membres proposés à la dernière séance, M. Gavard dépose les ouvrages reçus pour la bibliothèque, parmi lesquels il signale un extrait de la revue d'Histoire Franciscaine sur les Célestins et les Cordeliers d'Annecy, par M. Claude Faure, ancien archiviste départemental, et un Essai sur le Culte populaire de Saint François de Sales, par M. Van Gennep.

M. le Président nous fait diverses communications bibliographiques :

" M. l'abbé G. Renoud, curé de Civrieux (Ain), a étudié (Bulletin de la Société Gorini, juillet 1927, p. 141) la thèse de M. Marullaz tendant à prouver définitivement le séjour de Ste Colette en Savoie et montrant que c'est à la Balmede-Sillingy que sa réforme eut réellement ses débuts, en 1407. M. l'abbé Terrier nous a donné, dans le volume XLIII de nos Mémoires le résumé clair et précis des recherches faites par notre regretté confrère.

« Or, M. l'abbé Renoud a repris la thèse en question, l'a pleinement confirmée et l'a, de plus, étayée de preuves nouvelles. Cette étude est d'autant plus remarquable que M. Renoud fut jadis partisan d'une thèse contraire : il plaçait à la Bathie et à la Balme près de Cerdon l'origine de la réforme Colettine : « J'ai dû, dit-il, très vite abandonner cette hypothèse que la lecture d'un passage de Guichenon est venue détruire irrémédiablement. »

Il nous parle aussi d'un travail inséré dans le Bugey, 21e fasc. p. 15. M. l'abbé Marc Perroud, professeur d'histoire au Grand-Séminaire de Chambéry, a essayé, et non sans succès, de jeter un peu de lumière sur les origines du diocèse de Belley. M. Perroud est originaire du PetitBugey, qui fut composé autrefois en grande partie de paroisses savoyardes. A la thèse courante qui faisait venir cet évêché de l'ancienne civitas Equestris de la Séquanaise, c'est-à-dire de Nyon, il oppose, avec documents et preuves, que le territoire destiné à former le diocèse de Belley a toujours relevé de Vienne au point de vue religieux comme au point de vue politique et qu'il doit sa création, comme tous les autres évêchés, aux partages mérovingiens. C'est


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE LVII

sans doute plus tard que, la Notitia provinciarum sous les yeux, les clercs du palais de Charlemagne, dans leur travail de réorganisation placèrent Belley sous la juridiction du Métropolitain de Besançon.

Toute cette étude est à lire et les sources indiquées sont des plus intéressantes, car il s'agit d'un problème du Haut Moyen-Age et pour l'exposer et peut-être le résoudre définitivement, il faut une grande dextérité d'esprit et une connaissance peu ordinaire des meilleurs documents, toutes choses qui ne font point défaut à M. Perroud.

M. l'abbé Coutin poursuit la lecture de son Histoire d'AIby-sur-Chéran, et communique certains passages relatifs aux relations qui existèrent entre les deux paroisses St-Donat et St-Maurice. Elles furent unies une première fois, en 1609, par Saint François de Sales, puis à nouveau séparées et réunies. Dans la liste des prêtres qui exercèrent le saint ministère à Alby, l'auteur a une mention spéciale pour Rd Fournier, curé de St-Donat, grand bienfaiteur de la commune.

Comme par le passé, nos séances se tiendront tous les deux mois seulement, à l'avenir, la prochaine étant fixée au mardi 13 décembre.

M. le Président propose enfin la candidature des nouveaux Membres ci-après :

Mmes Brouard et Eugène Laeuffer, à Annecy.

Mlle Bianco et Mmes Gabriel de Coucy, Richard et Justin Richard, à Thônes, comme Membres honoraires, et M. Alfred Revel, à Annecy.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 14 h. 50.

Le Secrétaire,

Louis PFISTER.


LVIII BULLETIN

II.

SOCIETES SAVANTES

QUI ÉCHANGENT LEURS PUBLICATIONS AVEC L'ACADÉMIE SALÉSIENNE

ANNECY. — Académie Florimontane.

AOSTE. — Société Académique du duché d'Aoste.

BELLEY. — Le Bugey, Société scientifique, historique, littéraire.

BOURG. — Société d'Emulation de l'Ain. Société Gorini.

BRUXELLES. — Société des Bollandistes : Analecta Bollandiana.

CHAMBÉRY. — Académie de Savoie.

Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie.

FRIBOURG. — Annales de Fribourg.

GENÈVE. — Société d'Histoire et d'Archéologie. — Institut Genevois.

GRENOBLE. — Académie Delphinale.

LAUSANNE. — Société d'Histoire de la Suisse Romande.

MOUTIERS. — Société d'Histoire de la Val d'Isère.

PARIS. — Etudes des PP. Jésuites.

ROME. — Bibliothèque Vaticane.

SAINT-JEAN-DE-MAURIENNE. — Société d'Histoire de SaintJean-de-Maurienne.

THONON. — Académie Chablaisienne.

TURIN. — Regia deputazione di Storia patria.

III.

PERSONNEL DE L'ACADEMIE Membres décédés

MM. Amoudruz César, ancien curé du Petit-Bornand. Dalmais Maurice, prêtre du diocèse de Lyon. Domenjoud Henri, ancien percepteur, Annecy.


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE LIX

MM. Ducret Jean-Pierre, archiprêtre-curé de Thônes. Grorod Constant, ancien curé de St-Cergues. Lavorel J.-M., chanoine, président de l'Académie. Mattelon Jules, ancien curé de Magland. Meynet Eugène (R. P.), à Grenoble. Moccand Louis-Th., vicaire général. Pissard Gustave, à Annecy.

Rebord Ch.-M. (Mgr), prévôt, v. g., pr. de l'Académie. Rollier Joseph, à Thonon. Veyrat-Durebex François curé d'Eteaux.

Membres vivants.

Composition du Bureau :

MM. A. GAVARD, président ;

Joseph PERNOUD, vice-président ;

Joseph BUNAZ, bibliothécaire ;

Joseph MORAND, trésorier ;

François CHIARIGLIONE, trésorier-adjoint ;

Louis PFISTER, secrétaire.

Conseil d'Administration

1re série, renouvelable en 1928

MM. J. Bunaz.

J. Pernoud. J. Morand. A. Fontaine. L. Terrier.

2e série, renouvelable en 1931

MM. D. Duret. A. Gavard. J.-B. Levitte. P. Péguet. L. Pfister.


LX BULLETIN

3e série, renouvelable en 1931

MM. F. Chiariglione. V. Corbet. L. Fuzier. F. Mugnier. El. Pernoud.

Membres d'honneur.

S. G. Mgr du Bois de la Villerabel, évêque d'Annecy, président d'honneur. MM. Henry Bordeaux, membre de l'Académie française, Chevalier de la Légion d'honneur.

Eugène Courtois d'Arcollières, secrétaire perpétuel de l'Académie de Savoie.

Cusin (Mgr), évêque de Nysse, coadjuteur de l'évêque de Mende.

Fugène Ritter, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Genève.

Membres effectifs.

MM. Bartholoni René, ancien député de la Haute-Savoie. Belleville Alphonse, archiprètre-curé de Viry. Bouvier Pierre, curé de Cran-Gevrier. Brasier Antoine, curé de Saint-Ferréol. Bunaz Joseph, chanoine titulaire, Annecy. Chaperon Alexis, curé retraité, à Thonon. Cattin Benoit, notaire, à Annecy.

Chaumontet Eugène, ch. h., arch. de N.-D. d'Annecy. Chaumontet Jean, ch. hon., archipr.-curé de Thonon. Chevalier Jean, chan. hon., curé retiré à La Roche. Chiariglione François-Emile, admin. de La Croix. Colloud Joseph, curé, St-Pierre-de-Rumilly. Corbet Venance, directeur de La Croix, Annecy. Crolard Albert, ancien député de la Haute-Savoie. Cuttaz François, Supérieur du Grand-Sémin., ch. hon. Coutin Fr., curé-archiprêtre d'Alby. Descombes. Henri, archipr.-curé de Menthonnex-en-B.


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE LXI

MM. Dianous de la Perrotine (le Baron de), à Duingt. Dunoyer Norbert, à Juvigny.

Duret Désiré, ch tit., aumôn. des Hospices, Annecy. Favrat Alphonse, Sup. des Mission, de St-François. Fontaine Antoine, architecte, Annecy. Fuzier Louis, chan. titulaire, chancelier de l'Evêché. Gavard Adrien, ch. h. (25, av. du Parmelan), Annecy. Harscouët (S. G. Mgr Raoul), évêque de Chartres. Jacquier André, ch. hon., archipr.-curé de St-Julien. Jay Emile (Mgr), chan. bon., curé-plébain d'Evian. Levitte J.-B., professeur honoraire, Annecy. Marchand Léon, ch. hon., curé-arch., de Sallanches. Menthon (Comte Henri de), député de la Hte-Saône. Michel Amédée, ancien conseiller général, à Thônes. Mogenet Fr. ch. h. arch.-curé de St-Maurice, Annecy. Morand Joseph, vicaire gén., Prévôt du Chapitre. Mouthon Joseph-Oscar, ancien curé, à Burdignin. Mugnier Francis, ch. hon., prof, au Grand-Sémin. Péguet Pierre, chan. tit., aumôn. du Lycée de J. F. Pellarin, géomètre, à Cruseilles.

Pernoud Ernest, ch. h., aum. du Pens. Jeanne d'Arc. Pernoud Joseph, chan. titulaire, vicaire général. Pernoud Louis-Emile, curé de Bossey. Pfister Louis, organiste de la Cathédrale, Annecy. Piccard Louis (Mgr), prés, de l'Ac. Chabl., à Thonon. Pochat-Baron Fr., ch. hon. Sup. du Col. de Thônes. Rognard Louis, chan. hon., vice-chanc. de l'Evêché. Roupioz Cl.-Ignace, ch. hon., arch.-curé de Vaulx. Roussy de Sales (le comte François de), à Thorens. Saint-Clair (Mgr) André, chanoine titulaire, Annecy. Sautier-Thyrion Maurice, à Veyrier-du-Lac. Tapponnier Paul, ancien député de la Haute-Savoie. Terrier Léon, professeur au Grand-Séminaire. Trincat André, chanoine titulaire, Annecy. Trosset Claude-Fr. ch. h., curé-arch. de Fessy-Lully. Viry (le Comte Pierre de), à Viry.


LXII BULLETIN

Membres agrégés.

MM. Abry J., imprimeur, à Annecy.

Albert Nestor, notaire, à Thonon.

Alexis (Rme P. Dora) Abbé de la Trappe de Tamié.

Amoudruz François, curé de Lucinges.

Aussedat Joseph, directeur des Papeteries de Cran.

Aussedat Louis, direc. de la Cie des Forces du Fier.

Avettand Pierre, curé, Le Reposoir.

Barre Eugène, à Annecy.

Barut Jules, ingénieur-industriel, à Annecy.

Bastard-Bogain Ferdinand, vicaire, à Thonon.

Bastian Louis, à Menthonnex-sous-Clermont.

Baud Jean, agriculteur à Pelly, Desingy.

Baudin Pierre, aumônier des Soeurs de La Roche.

Bauloz Ernest, vicaire à N.-D. d'Annecy.

Benoît Eugène, professeur au Grand Séminaire.

Berger François, vicaire à Marignier.

Bertherat J.-L., vicaire à Meaux.

Berthet Angelin, archiprêtre-curé de Thorens.

Besson Jean, curé de Scientrier.

Bibollet Auguste, aux Missions Etrangères de Paris.

Bibollet Alexis, curé de Marlens.

Bibollet Jean, ancien curé de Mésigny.

Bibollet Pierre, curé de Leschaux.

Birraux André, choriste de la Cathédrale.

Birraux Emile, curé des Gets.

Blanc M.-Jean, curé-archiprêtre, Grand-Bornand.

Blanchard Louis, architecte, à Annecy.

Bonnaz Irénée, professeur à Thonon.

Bosson Jean-Louis, curé de St-André-sur-Boëge.

Bosson Joseph, vicaire à Thorens.

Bosson Jules-Félix, curé d'Argonnex.

Bouchet Claudius, négociant, à Annecy.

Bouloz Jean-Louis, curé de Mégevette.

Boyer Alfred, curé de Scionzier.

Boymond Camille, curé de Chavanod.

Boymond Ernest, chan. hon., curé de Granves-Sales.

Brand Charles, à Neydens.


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE LXIII

MM. Bréchard (de), chan. hon., chap. de Paray-Ie-Monial. Brison Célestin, curé de Vacheresse. Brunet Louis, notaire à Annecy. Buffet Léon, missionnaire de St François de Sales. Burnet Marc, notaire, à Flumet. Burtin Victor, curé de Morillon.

Cadoux François, ch. hon., curé-arch. de Bonneville. Carrier Edouard, curé de Messery. Carton Emile, archiprêtre-curé de Taninges. Caux François, curé de Thairy. Chabord Raymond, vicaire à Megève. Chaffarod Henri, curé d'Elvires. Chamot Raymond, vicaire à La Giettaz. Chappaz François, professeur à Thonon. Chappaz, Joseph, professeur au collège de Thônes. Chapuis Pierre, curé de La Balme-de-Thuy. Chardon Angel, curé à Paris. Chardon Emile, curé de Nàves. Charlet Félix, curé de Montagny. Chevallier Paul, vicaire à Evian. Chométy François, curé de La Combe. Clair, chef de bataillon en retraite, Annecy. Clavel A., chan. hon., chargé d'oeuvres à Annecy. Clerc Frédéric, curé de Marnaz.

Compois Célestin, ch. hon., arch.-curé de Dingy-St-Cl. Conseil François, anc. curé à Sallanches. Coppier Claudius, curé à Tunis.

Costa de Beauregard (Mgr), vic. général à Chambéry. Cruz Alexandre, curé de Cuvât.

Dauprat J.-B., dir. du Comptoir d'Escompte d'Annecy.

Daviet André, vicaire à Fillinges.

Déjond Jean, libraire à Annecy.

Dépoisier Charles, curé de Praz-s-Arly.

Dérobert Eugène, arch.-curé de Menthonnex-s-Clerm.

Derrippe Joseph-M., curé de Seythenex.

Derrippe Henri, chan. hon., à Chabloux, St-Julien.

Desfresnes Louis, curé des Allinges.

Desgranges Eugène, vicaire à Saint-Jeoire.

Desgeorges Francis, ancien négociant à Annecy.


LXIV BULLETIN

MM. Domenjoud Roger, architecte à Annecy. Dompmartin Jules, curé de Manigod. Druz Gustave-Ph., professeur, La Roche. Dubois André, curé de Talloires. Ducret J.-Cl. (l'abbé), à Féternes. Ducroz J.-M., curé de Saint-Eustache. Dufournet Antoine, vicaire à Paris. Dumont Joseph, curé de St-Jean-de-Sixt. Dumurgier Pierre, professeur au collège de Thônes. Dunoyer Alfred, curé de Veyrier-du-Lac. Dunoyer Pierre-François, curé du Mont-Saxonnex. Dunoyer Joseph, négociant à Annecy. Dunoyer Jean, négociant à Annecy. Duperrier J.-M.-F., curé de Viuz-Faverges. Dupont J.-M., curé de St-Martin-Bellevue. Eminet César, curé d'Archamps. Excoffier Auguste, curé de Poisy. Falconnet François, curé de Ghilty. Favre Joseph-André, curé de Vovray. Flamary Antoine, entomologiste, au Pt-Neuf, Annecy. Folliet M.-Amédée, vicaire à Faverges. Fontaine-Béné Alexandre, prof, au coll. de La Roche. Fort Pierre, photographe à Annecy. Fournier Claudius, vicaire à Cran-Gevrier. Fournier J.-François, vicaire à St-Maurice. Frison Henri, chanoine de la cathédrale de Moûtiers. Fromaget Gilbert, curé de Chessenaz. Gaillard, hôtelier à Annecy. Gaillard Fr., huissier à Reignier. Gaillard J.-M., écon. au Petit-Séminaire de Thonon. Gantelet L., à la Société générale, à Annecy. Garin Joseph, du clergé de Paris. Gaudillière, négociant à Annecy. Gavard Alphonse, curé à Choisy. Genevois J., docteur-pharmacien à Annecy. Genoud Jean, chan. curé-archiprêtre de Frangy. Gérardy-Capelle Sylvain, att. à l'amb. d'Amsterdam. Goyet Lucien, aumônier au Lycée Berthollet, Annecy. Grange Léon, curé de Menthon-St-Bernard.


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE LXV

MM. Gros-Gaudenier F.-M., curé de La Tour. Gruffaz J.-Louis, curé d'Epagny. Gurgo Joseph, entrepreneur à Annecy. Gurgo M., à Annecy. Hautecombe (Rme P. Abbé d') Henry Victor, curé-archiprêtre de Faverges. Hudry Auguste-Philibert, curé de Monnetier-Mornex. Izoard René, industriel à Anecy. Jacquard Jean-Marie, curé de St-Sigismond. Jacquet Hermann, économe du Gd-Séminaire, à Metz. Jacquier J.-M., curé-archiprêtre de Bellevaux. Jacquier Joseph, aum. du prévento. d'Etrembières. Jay Auguste, curé de Villaz.

Jeantet Fr., missionnaire, Chavoires (Veyrier-du-Lac). Joly Jean-Marie, curé de Pringy. Jordan Michel, curé d'Alex. Josserand Aimé, curé de La Giettaz. Lacroix Auguste, curé de Passy. Lafrasse Victor-Amédée, curé de Mûres. Lalanne Léon, directeur des Forges de Cran. Lamouille J.-F.-X., curé de Seytroux. Laperrousaz Jean, ch. hon., curé-arch. de Cruseilles. Laperrousaz Julien, aumônier du Lycée de Thonon. Lavorel Jean, curé de Desingy.

Laydernier René, à la Banque Commerciale d'Annecy. Longeray Claudius, curé de Cohennoz. Lyonnaz-Perroud Jean, curé d'Arenthon. Maistre Alphonse, curé de La Baume. Maistre François, curé-archiprêtre de Megève. Maistre Jean-Claude, curé de Mieussy. Mermaz Charles, curé de Montmin. Métrai Adrien, curé d'Annecy-le-Vieux. Millet François, Faverges. Mirigay Léon, clerc de notaire à Bonneville. Missionnaires du Levant (R. P.), à Annecy. . Moccand Alphonse, curé de Doussard. Mollier Jh, prof, au Petit-Séminaire de Thonon.. Morand Joseph, curé de Minzier. Morel F.-L., supérieur de Concise, à Thonon.


LXVI BULLETIN

MM. Moret Maurice, notaire à Annecy. Mossuz Joseph, curé de Bons. Mouthon, docteur, à Faverges. Murgier Jean, notaire à Alby-sur-Chéran. Noyer de Lescheraine (baron Tancrède du), Annecy. Orsat François, chan, hon., curé de St-Jeoire. Orsier Félix, curé de Neydens. Paccard Joseph, fondeur de cloches, Annecy. Paccard Louis, fondeur de cloches, Annecy-le-Vieux. Patuel François (l'abbé), à Viuz-Faverges. Patuel Pierre-Alphonse, chan. hon., curé de Sales. Paturle Camille, industriel à St-Laurent-du-Pont. Peguet Jacques, imprimeur à Annecy. Peillex Joseph, curé de Marcellaz (Faucigny). Périllat Eugène, curé d'Hauteville. Périllat J.-François, curé de Magland. Périllat J.-L., chanoine titulaire, aumôn. St-Joseph. Périllat Pierre-Joseph, curé de La Chapelle-Rambaud. Périssoud Jules, curé de Bluffy.

Pernoud Luc, ch. hon., Sup. du Pet.-Sém. de Thonon. Perret Pierre, archiprêtre-curé d'Ugine. Perret Félix (l'abbé), professeur à Thônes. Perret Louis, à la Banque Laydernier, Annecy. Perrier Marcel (l'abbé), prof, au Collège de La Roche. Perrin, directeur des Usines, à Ugine. Pettex François, curé de Balmont. Pfister Hubert, agent général d'assurances, Annecy. Pissard Jacques, curé de Morzine. Pissard Pierre, officier de Marine. Pittet Lucien, curé de Groisy. Pluot Sostène (l'abbé), villa Chantai, Annecy. Pollier Fr., curé d'Entrevernes.

Pruvost M.-D., direct, de l'Orphelinat de Douvaine. Quincy (de Ville de) P., curé de St-Cergues. Rennard Joseph, curé du Robert, Martinique. Replumaz J.-P., ch. hon., archipr.-curé de Marcellaz. Reppellin, directeur de la Société Générale, Annecy. Revel Alfred, ingénieur des Arts et Manuf., Annecy. Revil Jean, licencié en droit, Annecy.


DE L'ACADÉMIE SALÉSIENNE LXVII

MM. Rey Ulric, curé de Cervens.

Rhuin Louis, chan. hon., curé de Chamonix.

Ritz François, caissier à la Caisse d'Epargne, Annecy.

Richard François, curé de Marin.

Robert Joseph, curé de Peillonnex.

Rochet Fr., curé d'Usinens.

Romand J.-F., curé d'Héry-s.-Ugine.

Rosay Jean, notaire, à Annecy.

Rosay Louis, curé de St-Germain-sur-Talloires.

Rosset Pierre-François, curé de Feigères.

Roupioz Alfred, négociant, à Annecy.

Roupioz Auguste, vicaire à Vaulx.

Roupioz Francis, négociant à Annecy.

Roux J.-A., professeur à Chambéry.

Rulland Charles-Maurice, euré-archipr. de St-Gervais,

Rulland Georges, curé-plébain de Thônes.

Schemid Charles, euré-plébain de Cluses.

Sermet Joseph-Michel, curé de Bernex.

Socquet Emile, séminariste.

Simond Albert, aumônier de la Visitation, Annecy.

Talon François, missionaire de N.-D. de Myans.

Tavernier F.; marbrier-sculpteur, à Annecy.

Taponnier Jean, curé de Lovagny.

Termier (S. G. Mgr), évêque de Tarentaise.

Thabuis Léon, curé de Vieugy.

Thereret J.-M. (l'abbé), prof, au Collège de Thônes.

Thibaulot Pierre-Jean (l'abbé), professeur.

Tissot Albert, missionaire à Proupeine, Annecy.

Tissot Alphonse» curé de Vers.

Tornafol Joseph, négociant, à Annecy.

Trettet, ingénieur, à Ugine.

Truffy, directeur du Réveil Social, à Annecy.

Vanel Fr., chan. hon., aumôn. des Clarisses, Evian,

Vanel P.-Joseph, chan. hon., curé-arch. d'Abondance.

Veyrat-Charvillon Jean, archipr.-curé. de St-Jorioz.

Veyrat-Charvillon Joseph, curé d'Eteaux.

Veyrat-Durebex J.-François, curé de Bonne.

Vicquery Joseph, chan., curé-archiprêtre de Boëge.

Vittoz Alphonse, curé de Ville-en-Sallaz.


LXVIII BULLETIN

MM. Vidonne Alphonse, chan. hon., curé de Lugrin. Volland Louis, notaire à Annecy. Vuagnat Pierre, curé d'Allonzier. Vuarnet Maurice, vicaire a Sallanches. Vuichard Ignace, vicaire à N.-D. d'Annecy. Vulliez Adolphe, vicaire à St-Maurice d'Annecy. Vulliez F.-Ambroise, curé de St-Didier.

Membres Honoraires

Mme Bachet L., à Annecy.

Mlle Barut Thérèse, Annecy.

Mme Benand-Berthet, Musée Savoyard, Evian.

Mlle Bianco, à Thônes.

Bibliothèque Salésienne, Annecy.

Mme Brouard, à Thônes.

Mlle Chatron M., à Chambéry.

Mme Coucy (Gabriel de), Thônes.

Mlle Crolard Jeanne, à Annecy.

Mlle Crozet-Mouchet, Annecy.

Mme Domenjoud, Annecy.

Mme Favre, Annecy.

Mlle Grivaz, Annecy.

Mme Laeuffer Eugène, Annecy.

Mme Lamy Léon, Chevêne-Annecy .

Mme Lang R., Annecy.

Mlle Mathieu Jeanne, Annecy.

Mme Mathieu Eugène, Annecy.

Pensionat « Les Tilleuls », Annecy.

Mme Richard, à Thônes.

Mme Richard Justin, à Thônes.

Mme Ruphy Fernand, Annecy-le-Vieux.

Rév. Soeurs de PImmaculée-Conception, Annecy.

Rév. Soeurs de St-Joseph, Annecy.

Rév. Soeurs de la Visitation, Annecy.


L'Eglise de Tamié

L'Abbaye de Tamié fut fondée, on le sait, aux environs de 1132. Sous la prélature de Dom Antoine de la Forêt de Somont (1665-1701) ses bâtiments furent réédifiés ; le gros oeuvre en était achevé le 4 septembre 1698, puisque nous voyons placer à cette date la croix sur le clocher de l'église. Ce fut un moine de Tamié, Dom François Cornuty qui fut l'architecte des bâtisses nouvelles et ce fut son frère, Dom Pierre Cornuty, cellerier du monastère, qui dirigea les constructions. Sur cette période fort intéressante de nombreux et curieux détails nous ont été conservés dans un précieux manuscrit des Archives de l'Abbaye.

Chose qui surprend au premier abord, au XVIIe siècle on rebâtit sur un autre emplacement, à quelques centaines de mètres au sud de celui qu'avait choisi, au XIIe, le fondateur saint Pierre de Tarentaise. Ce ne fut pas, comme on l'a dit parfois, pour échapper au danger des inondations ou au péril des avalanches ; on voulut tout simplement se soustraire aux vents violents et aux brouillards humides qui s'engouffrent dans les couloirs de la Sambuy toute proche. Pour s'assurer ces incontestables avantages, on n'hésita pas à entreprendre une réconstruction totale après avoir, au prix d'un labeur incroyable, créé de toutes pièces une plateforme appropriée en plein flanc de la montagne.

On utilisa, cela va sans dire, les matériaux de l'ancien monastère qui, du reste, tombait en ruines, plutôt par défaut d'entretien que par vétusté, semble-t-il. On démo-


2 ACADÉMIE SALÉSIENNE

lissait au fur et à mesure des besoins ; en 1710, pourtant, on pouvait encore loger toute la suite du Duc de Savoie dans les masures de la vieille abbaye.

Dans leur ensemble, les bâtiments de Tamié sont bien conformes au plan traditionnel en usage dans toutes les Abbayes de l'Ordre ; cependant, nous constatons que l'église n'est pas orientée ; son chevet regarde bel et bien le sud, non pas le levant. Dérogation très sensible à une règle constante et très chère aux Cisterciens qu'on ne se serait pas permise à d'autres époques plus attachées au symbolisme sous toutes ses formes. Pur motif de commodité, d'ordre pratique que celui qui amena cette dérogation ; étant donnée la proximité de la montagne, un bâtiment quelconque en cet emplacement eût été inhabitable, seule l'église s'y pouvait mettre et, cela, à condition de ne pas l'orienter ; on n'eut pas d'hésitation.

L'ancienne église était orientée ; elle était aussi en forme de croix et avait trois nefs, autres particularités faisant partie intégrante de l'ancien plan cistercien ; l'église actuelle n'a qu'une nef et n'affecte point la forme de croix, ce qu'il faut encore attribuer sans doute à des raisons d'ordre pratique, Deux rectangles juxtaposés, voilà ce qu'est l'église de Tamié ; l'un de ces rectangles a trente mètres environ de long sur un peu plus de huit de large ; l'autre, aussi large, est un tant soit peu plus court. De fait, nous avons deux églises qui se suivent, séparées par une énorme tour et communiquant par de larges baies.

Un examen un peu approfondi porte à conclure que ces deux églises n'ont pas été édifiées en même temps ; la structure de la plus petite, la plus récente, est plus soignée ; évidemment, on a tiré profit de l'expérience acquise. Mais pourquoi deux églises et disposées de telle sorte que de l'église secondaire on puisse apercevoir l'autel de la principale et suivre les cérémonies qui s'y déroulent? On a dit que cette seconde église était destinée aux convers et aux domestiques de l'abbaye ; c'est possible, mais elle paraît bien grande pour un pareil usage.


L'ÉGLISE DE TAMIÉ 3

En vertu des privilèges concédés à leur Ordre par les Souverains Pontifes, spécialement Alexandre IV, « Ex parte siquidem », Id. nov. 1257, et Innocent VIII, « Ad Romani Pontificis », 3. Kal. sept. 1486, les Cisterciens jouissaient des droits curiaux vis-à-vis de leurs domestiques, tenanciers, vassaux, fermiers. Chacune de leurs abbayes devait donc posséder une église pour ces paroissiens ou bien les admettre aux offices dans l'église conventuelle. A Tamié, nous constatons bien, anciennement, l'existence près de la grande porte d'un oratoire assez vaste destiné aux séculiers ; néanmoins, il est probable que ce fut pour les étrangers que l'on bâtit la chapelle qui nous occupe.

L'abbatiale de Tamié est dans le style en usage dans nos contrées au XVIIe siècle, on l'appelle parfois style de la Renaissance : c'est sans doute à défaut d'autre qualificatif; style, en tous les cas, très lourd et peu élégant. Murs très épais, percés de larges fenêtres en plein cintre, corniches immenses, voûtes massives que séparent en rares compartiments des arcs doubleaux trop menus et dans lesquelles, pour la percée de fenêtres très haut perchées, on a disposé des retraits d'une facture assez singulière ; ainsi se présente l'église de Tamié. Elle serait d'une froideur à glacer les sentiments de dévotion les plus vifs, austère à effrayer les plus rudes ascètes, en même temps d'une banalité à rebuter les moins artistes si l'ameublement ne venait corriger ce qu'elle affecte de trop prononcé en fait de dédain pour tout ce qui est art, ornement ou simplement beauté.

Nous disons dédain, voici pourquoi. L'architecte de ce monument était un disciple direct de l'Abbé de Rancé, le célèbre Réformateur de la Trappe ; or, ce dernier avait, en l'espèce, des idées à lui. Ne concevant la vie religieuse que sous un aspect, pour ainsi dire, exclusivement pénitentiel, il n'admettait rien qui fût susceptible de donner une satisfaction quelle qu'elle fût à la nature, fût-ce dans ses sentiments les plus élevés et les plus nobles. Jouissances artistiques, jouissances intellectuelles étaient pa-


4 ACADÉMIE SALÉSIENNE

reillement bannies; pas d'art, pas d'études, pas de beauté, mortification perpétuelle en tout et partout, voilà son programme; c'est ainsi que le comprirent ses disciples. Dom Cornuty l'appliqua à Tamié sans défaillance.

L'église qu'il bâtit revêt, de ce chef, un intérêt tout particulier; c'est le seul édifice existant qui nous donne la pensée et nous traduise les conceptions de l'austère Abbé.

De la route, on entre de plain pied dans l'église en franchissant un portail construit en belles pierres de taille de Seythenex. Portail qui ressemble à tant d'autres en Savoie, avec ses inévitables pilastres et le traditionnel entablement. Nous sommes dans la petite église, nous ne nous y arrêterons pas, rien ne mérite d'attirer notre attention.

Notons seulement que le sous-sol est garni de nombreux caveaux dans lesquels, avant la Révolution, moines, convers, personnel séculier, bienfaiteurs et familles nobles des environs recevaient la sépulture. Tous sont vides aujourd'hui. En 1810, les populations de la Combe de Savoie, qui avaient conservé pour les moines un souvenir rempli de vénération, s'en vinrent processionnellement dans l'église déserte et profanée chercher les restes vénérés des religieux ; au chant des psaumes et des cantiques, un cortège triomphal les emporta dans l'église paroissiale de Plancherine ; ils y sont encore.

Touchante marque d'attachement, d'autant plus remarquable qu'on en trouve moins d'exemples !

Par une large et haute porte, nous pénétrons sous la tour. Sa base forme une chapelle ; on y voit quelques monuments bien modestes de personnages dont le souvenir est resté en vénération dans la communauté. Cette tour énorme et massive était jadis surmontée d'une flèche magnifique. Elle fut renversée en 1793 au nom de l'égalité comme tant d'autres, ce n'est plus qu'un misérable moignon ; bientôt, espérons-le, une flèche nouvelle dominera le vallon, flèche modeste, oui, certes, mais digne cependant du noble et vénérable édifice dont elle sera le couronnement.


L'ÉGLISE DE TAMIÉ 5

Profonde surprise, telle est le premier sentiment de quiconque entre pour la première fois dans l'église des moines de Tamié ; on se trouve quelque peu dérouté, dépaysé. On est dans une église cistercienne où l'on suit, non pas le rit romain, mais le cistercien monastique, ce qui exige tout d'abord des dispositions spéciales ; où l'on s'inspire en outre, pour ce qui est de l'ameublement et du décor, de principes tout différents de ceux qui ont cours habituellement.

Nous ne rencontrerons ici rien qui ressemble au luxe ou à la richesse ; la simplicité y règne en maîtresse avec la pauvreté comme compagne, c'est la règle chez les Cisterciens. Ils sont caractéristiques les enseignements que donne à ce propos saint Bernard, le grand Cistercien, dans son Apologie à Guillaume de Saint Thierry.

Après avoir fustigé, en termes parfois cinglants, le luxe déployé par les moines de Cluny dans leurs églises, il pose comme principe que le moine, homme de foi par excellence ne doit vivre que de la foi, de la foi toute pure, qu'il ne doit, dans la recherche et le service de Dieu avoir besoin, et n'user que de la foi, sans le concours des choses sensibles lesquelles, du moment qu'elles ne lui sont pas nécessaires, lui restent interdites par la pauvreté. Sont donc bannies des sanctuaires cisterciens les sculptures, peintures, statues, tableaux, etc., en un mot, tout ce qui est pure ornementation, tout ce qui sert à satisfaire la sensibilité, à nourrir et flatter l'imagination. Théorie un peu sévère, évidemment, un peu pénible pour la nature, mais théorie en tous les cas très élevée et qui a fait ses preuves ; témoin cette multitude de Saints qui fleurit dans l'Ordre aux temps où elle était en pleine vigueur; multitude dans laquelle la Savoie peut ènumérer avec orgueil des figures admirables, tels saint Pierre de Tarentaise, saint Amédée de Lausanne, saint Guérin d'Aulps, les saints Lambert et Roland de Chézery, etc.

Un passant, après une visite à Tamié, décrivait en deux mots l'église : « Il y a une chapelle pauvre avec un jubé. » C'est plutôt laconique, mais c'est aussi très significatif. Les églises cisterciennes ne sont pas pour le public ;


6 ACADÉMIE SALÉSIENNE

appropriées aux besoins de la mentalité des moines, elles ne répondent pas aux aspirations et aux nécessités bien différentes des simples fidèles. Quoi d'étonnant à cela ?

Mais entrons et dépassons le chancel en bois de chêne qui constitue la clôture canonique infranchissable aux personnes du sexe. Nous sommes dans le choeur des Convers formé par deux rangs de stalles de chaque côté. C'est ici que les frères lais assistent aux offices auxquels il leur est permis de prendre part. N'étant point clercs, ils sont, en effet, en vertu de l'ancienne discipline ecclésiastique, exclus du choeur proprement dit ; le jubé les en sépare et ils ont, à leur usage, deux petits autels que voici : rien de plus simple, une table de pierre soutenue par deux colonnettes ; sur cette table, deux chandeliers et une croix de bois, c'est tout. Mais il faut noter, en passant, une antique coutume cistercienne qui se rattache à ces deux autels et qui présentera un certain intérêt pour les amateurs de liturgie. Donc, chaque jour de l'année, sauf les deux qui précèdent Pâques, à cet autel, du côté de l'épître, on célèbre, en blanc, une Messe votive de la Très Sainte Vierge pour les membres de l'Ordre, leurs parents et bienfaiteurs vivants ; tandis qu'une Messe des Morts est célébrée pour les religieux, leurs familles et leurs bienfaiteurs défunts à l'autel opposé. Faisons néanmoins observer, pour éviter une trop grande surprise aux rubricistes, qu'aux trois grandes fêtes de Noël, Pâques et la Pentecôte, c'est la Messe du jour qui est célébrée aux susdites intentions.

Ces autels du choeur des Convers sont placés entre deux arcades du jubé ; ce monument mérite de retenir un instant notre attention. Il est tout neuf, d'aucuns disent un peu lourd ; cependant il a son charme et, de plus, il possède cet avantage de ne pas gêner la perspective, de permettre aux Convers de voir l'autel majeur. Trois statues en bois le décorent, dont une vieille madone bretonne assez originale trônant au-dessus de l'arcade principale et deux mignonnes figures de saint Pierre de Tarentaise et de saint Bernard nichées sur les petites


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arcades des côtés. Tout à fait en haut, dominant l'ensemble, un beau Christ sculpté en plein bois attire et retient les regards attendris. Le jubé ici n'est pas, comme à Saint-Etienne-du-Mont de Paris, à Sainte-Cécile d'Albi, à la Madeleine de Troyes, à la Cathédrale d'Auch, etc., une merveille de sculpture, un joyau de beauté, c'est un jubé cistercien, donc simple tout en étant de belle et noble facture. Ce n'est point d'ailleurs un simple ornement, presque chaque jour on y lit ou l'on y chante les leçons à l'Office de Matines ; en outre, il sert de tribune pour l'orgue destiné à l'accompagnement du chant liturgique.

Voici encore sur notre gauche, du côté de l'évangile, un souvenir historique que nous ne pouvons omettre ; cette petite et modeste tribune perchée là-haut est, à ce qu'on dit, l'ancienne tribune des Ducs de Savoie ; de là, nos anciens souverains assistaient aux offices quand ils venaient à Tamié; et ils y venaient volontiers au xvni* siècle,' pour s'édifier au spectacle de la sainte vie des moines réformés. Ne voyons-nous pas, en 1786 et en 1788, le Prince Charles-Emmanuel et la Vénérable Clotilde de France, son épouse, faire en cette Abbaye une pieuse retraite? Les armes de la Maison de Savoie, apposées sur la tribune, rappellent ces édifiants souvenirs.

Sous le Jubé, une porte met en communication directe avec le cloître claustral ; entrons-y un instant, tout juste pour jeter un coup d'oeil sur la belle porte qui y donne entrée. Cette porte, comme du reste les entourages des fenêtres de l'église, est un précieux vestige de l'ancienne abbatiale. Lors de la reconstruction, on eut la bonne idée d'utiliser ainsi, sans les dépareiller, quelques-uns des beaux morceaux des vieilles bâtisses ; en voici un spécimen et, certes, il est bien fait pour nous donner une haute idée de ce que devait renfermer l'ancien Tamié. En pierre bleue du pays fort bien taillée, la « belle porte », c'est son nom populaire, nous offre un cadre rectangulaire entouré d'un bandeau figurant une branche de sapin munie de ses noeuds, le tout sous un arceau en plein cintre formé de plusieurs voussures. Dans le tympan, le blason de


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Tamié « de gueules au chevron d'or » avec la devise : Hic omnia plena muneribus Christe tuis. L'ensemble est vraiment beau et nous avons ici une magnifique pièce d'art savoyard du commencement de la Renaissance.

Le choeur des moines est formé par un double rang de stalles disposées à quelque distance du mur, afin de permettre la circulation tout autour et de favoriser ainsi la bonne exécution des cérémonies monastiques. Bien modeste ce choeur, peu ou point d'ornements sur ses boiseries et ce n'est pas la pauvre crosse fixée au siège abbatial qui est susceptible de lui donner du relief; ce qui attire surtout l'attention, ce sont les énormes in-folio rangés sur les pupitres. Ils paraissent bien vénérables ces psautiers, antiphonaires et graduels ; on s'attend à rencontrer, en les ouvrant, des feuillets de vélin ornés de superbes enluminures, d'autres enjolivements du même genre. Vain espoir; ce n'est point ici qu'il faut chercher ces richesses. Il y en a bien quelques-unes du genre à Tamié, mais elles sont en lieu sûr et à l'abri ; les livres usuels édités dans une maison de l'Ordre, n'ont pour tout ornement qu'une belle et noble typographie et quelques modestes vignettes. Le chant qu'ils renferment est une variété du chant grégorien qui remonte à saint Bernard ; le grand Docteur l'arrangea, l'accommoda à l'esprit de l'Ordre. Il n'a pas l'ampleur et les riches envolées du chant grégorien ordinaire, il ne manque pourtant pas de cachet dans sa simplicité et sa naïve candeur.

Dans les églises cisterciennes, il y a trois parties bien distinctes ; nous en avons déjà parcouru deux : le choeur des Convers et le choeur des Moines ; nous voici au seuil de la troisième. Ce degré que nous franchissons, marque la limite du sanctuaire appelé ici presbytère ; la surélévation du pavé a pour but, tout à la fois, de marquer la dignité suréminente du lieu et de faciliter la vue des cérémonies qui s'y font.

Tout d'abord, nous remarquons de chaque côté une arcade ménagée dans l'épaisseur du mur ; du côté de l'épître, on a encastré dans l'arcade les stalles dans les-


L'ÉGLISE DE TAMIÉ 9

quelles le célébrant et ses ministres ont coutume de se tenir ; de l'autre coté, nous voyons le siège de l'Abbé aux fonctions pontificales : trône bien modeste, comme il convient, et qui n'a rien d'antique malgré son air vénérable et sa forme vétusté. Encore un nouveau degré et, cette fois, nous sommes dans l'enceinte de l'autel. Ce dernier, au moins quant au massif de pierres maçonnées qui en forme le noyau, date du XVIIe siècle; on s'est borné, en le restaurant, à lui adjoindre deux petits piliers latéraux et une magnifique table en pierre polie, longue de trois mètres sur un mètre de largeur. Le tout forme un ensemble qui n'est pas sans grandeur et sans majesté.

Point de retable, pas même de gradin, les chandeliers et la croix de bois reposent directement sur la mensa de l'autel, selon l'usage ancien. C'est en vain encore qu'on cherche le tabernacle, il n'y en a pas et le Saint Sacrement est conservé, comme jadis, dans cette petite colombe d'or aux ailes émaillèes, qui se balance si gracieusement à la volute d'une crosse en bronze doré.

Nous sommes en présence d'une pratique aujourd'hui presque oubliée, très répandue dans les temps passés. Quel symbole touchant que ce bel oiseau servant de ciboire et de tabernacle au Dieu d'amour caché sous les voiles eucharistiques ! Très conservateur, le vieux rit cistercien a gardé précieusement ce vestige si intéressant de l'antiquité que proscrit actuellement le rit romain.

Derrière l'autel, un peu plus élevée, nous apercevons une grande et belle châsse, c'est le reliquaire de saint Pierre de Tarentaise ; il renferme le chef vénérable du fondateur de Tamié, une jambe entière encore recouverte de la peau desséchée, quelques autres souvenirs et, enfin, une jolie statuette du Saint sculptée au XVIIe siècle, très probablement par un moine de l'Abbaye, tout comme la châsse elle-même fut ouvragée au siècle dernier, par un religieux de l'Abbaye de la Grâce-Dieu. C'est par un véritable prodige de la bonté divine que Tamié possède aujourd'hui ces restes précieux de son premier Abbé. Saint Pierre, en effet, devenu Archevêque de Tarentaise, mourut et fut enseveli, en 1174, dans le monastère cister-


10 ACADÉMIE SALÉSIENNE

cien de Bellevaux, en Franche-Comté. Son corps y resta jusqu'au moment où les Révolutionnaires vinrent le tirer du tombeau et le profaner. Toute une suite de circonstances providentielles ont fini par rendre notre Abbaye» maîtresse des trésors dont elle se glorifie à juste titre.

Notons, au bas du marchepied de l'autel, ces deux grands et beaux chandeliers. Ils sont requis par la liturgie cistercienne; à certains moments les cierges qu'ils supportent sont allumés pendant l'Office ou encore à la Messe. Ils brillent chaque soir pendant que, du choeur, s'élève vers la Vierge qui sourit là-haut et tend les bras à ses enfants, le chant solennel et si touchant du Salve Regina. Cette Vierge, en bois, est l'oeuvre d'un religieux qui y mit tout son art et surtout tout son coeur. Les Cisterciens ne sont-ils pas les fils de prédilection de la Reine des Cieux ? Leur Ordre, le premier en cela de tous les Ordres religieux, ne lui fut-il pas consacré dès son origine et n'a-t-il point compté parmi ses membres celui qu'on a pu nommer si justement le Docteur de Marie, saint Bernard? Derrière le maître-autel, nous trouvons deux autels plus petits; ils sont dédiés à deux Saints Abbés de Bonnevaux, les saints Jean et Hugues ; on peut dire aussi à deux Saints de Tamié, car, tous deux, furent Supérieurs de l'Abbaye et, pendant de longues années, ils y firent fonction de Visiteurs réguliers. C'est là une des gloires de Tamié, tous ses autels sont consacrés en l'honneur de ses propres Saints ou de Saints qui eurent avec le Monastère de très étroites relations.

Voici, du côté de l'Epître, une piscine pratiquée dans le mur ; l'encadrement de la niche est formé par de fort belles pierres de taille provenant des ruines de l'ancienne Abbaye ; les eaux saintes recueillies dans deux cuvettes s'écoulent par un conduit souterrain. Sans doute, ce petit et gracieux monument n'est pas du style général de l'église ; cependant, tout comme la belle porte et les fenêtres, on le conserve avec le double respect qui convient aux souvenirs de l'antiquité et aux débris artistiques qui nous en sont restés.

Du côté opposé, dans une arcade en plein cintre, c'est


L'ÉGLISE DE TAMIÉ 11

un mausolée qui s'offre à nous. Une longue inscription gravée sur une plaque de marbre noir nous dit que là reposent les cendres de Dom Antoine de la Forêt de Somont, cet Abbé célèbre qui réforma le Monastère et édifia l'actuelle Abbaye. Mort en 1701, il fut d'abord inhumé au Chapitre ; son corps en fut retiré en 1877 pour être placé au milieu du choeur des Moines ; on a voulu, en restaurant son église, lui donner une place plus honorable, répondant mieux à ses vertus et à son mérite ; aussi bien, est-ce le seul Abbé ancien dont on ait conservé les restes.

Jetons un dernier regard sur les vitraux. Ils sont conformes aux sévères prescriptions de la Règle cistercienne ; n'y cherchons donc pas des sujets peints, des vives couleurs, etc. Un verre légèrement teinté, découpé par des plombs en diverses figures : fleurs de lys, entrelacs, etc., en forme le fond très sobre assurément mais qui ne manque ni de grâce, ni de beauté. Un écusson se détachant sur chaque vitre nous donne en abrégé l'Histoire de Tamié et de son actuelle filiation. Tout en haut, dans la rose centrale, c'est saint Benoît, le grand Patriarche des moines d'Occident ; voici, au-dessous, Citeaux ; puis, dans les fenêtres du côté droit ou de l'Epître, ses quatre principales filles : La Ferté, Pontigny, Clairvaux, Morimond ; vient ensuite Bellevaux où mourut saint Pierre de Tarentaise et où prit naissance la Communauté actuelle de Tamié, la Grâce-Dieu qui repeupla notre Abbaye en 1861 et, enfin, du côté de l'Evangile, Sept-Fons dont l'Abbé est Visiteur attitré du Monastère.

Telle est l'église de Tamié après sa récente restauration ; dans cette oeuvre on a essayé de se rapprocher des principes posés jadis par les premiers Cisterciens, on a voulu unir comme eux la simplicité et la beauté, en excluant à leur exemple tout ce qui n'était qu'ornementation et pur décor. Les anciens Pères de Citeaux aimaient passionnément la pauvreté, ils n'aimaient pas moins la beauté, bien différents en cela de l'Abbé de Rancé, ils


12 ACADÉMIE SALÉSIENNE

avaient du laid et du banal une sainte et noble horreur; ils voulaient que leurs moines fussent à même de prier sur de la beauté, car ils n'ignoraient pas que l'âme reflète en elle-même d'une manière, on peut le dire, obligée, les impressions qu'elle reçoit de l'extérieur. Dans un cadre où resplendit certainement la pauvreté la plus austère, les moines de Tamié auront du moins cet avantage de n'avoir rien sous les yeux qui ne soit propre à élever leur âme vers Celui qui est l'Idéal de toute perfection et, par conséquent, de toute Beauté.

DOM ALEXIS, Abbé de Tamié.




LÉGENDE : + + + + limite d'archiprêtré. ------ limite du canton.

Toute la rive gauche du Chéran, sauf Alby, fait partie du diocèse de Chambéry.



HISTOIRE D'ALBY



HISTOIRE

D'ALBY

Les Sept Châteaux La Commune La Paroisse

PAR

L'ABBÉ F. COUTIN

CURÉ D'ALBY

ANNECY

IMPRIMERIE COMMERCIALE

1927



PREFACE

Si l'histoire d'Alby parait aujourd'hui, tout le mérite en revient à Monseigneur Rebord. C'est sur son invitation pressante que j'ai entrepris ce travail ; il m'en a fourni les premiers matériaux et indiqué les sources où il fallait continuer des recherches. Je garde donc à sa pieuse mémoire une très grande reconnaissance pour les heures si agréables passées à la composition de cet ouvrage.

Avec la bienveillance des deux maires d'Alby : Jean Martin et Jean-Claude Long, de leur dévoué secrétaire, M.Saunier, que j'ai importuné bien des fois, les Archives Municipales ont toujours été mises à ma disposition.

J'ai trouvé le même accueil auprès de MM. Faure et Avezou, archivistes du Département, et de leurs adjoints : MM. Joseph Serand, Laguin et Albuisson.

Monsieur le Marquis de Bissy, en souvenir d'une amitié qui date depuis plus de 20 ans, a bien voulu m'offrir un spécimen de sa vaste science carthographique, en dessinant les deux cartes du canton et de la commune d'Alby.

Notre vénéré Président de l'Académie Salésienne, Monsieur le Chanoine Gavard, m'a aidé de ses bons conseils pour la division et la présentation des documents recueillis.

A tous ceux que je viens de nommer, à ceux plus nombreux encore qui m'ont fourni d'autres renseignements, je me fais un devoir de leur présenter mes sentiments reconnaissants.

La Première Partie de ce livre est consacrée aux ori-


18 PRÉFACE

gines d'Alby, de ses sept châteaux forts et à l'histoire de ses Seigneurs et Châtelains. |

La Deuxième Partie comprend la PAROISSE, avec l'exposé de sa division ancienne et sa réunion actuelle.

La Troisième Partie traitera de la COMMUNE ou vie civile.

Puissent ces quelques pages faire mieux connaitre l'histoire de notre vieille province de Savoie et faire aimer davantage à mes chers paroissiens la petite patrie qui les a vus naître.

Alby, 11 novembre 1927.

F. COUTIN, curé,


PREMIÈRE PARTIE ORIGINES D'ALBY ET SES SEPT CHATEAUX

CHAPITRE I.

ETYMOLOGIE — ORIGINES — PRIVILÈGES ARMOIRIES — GÉOGRAPHIE.

Alby s'écrivait en latin Arbiacum, plus souvent Albiacum, tout comme Albiez en Maurienne. Cela fait supposer que ces deux localités furent fondées ou administrées par le même personnage (peut-être Albiacus). En français, l'orthographe primitive fut Arbie, plus souvent Albye entre 1600 et 1700, Albiez de 1700 à 1800, et enfin Alby. Le patois a conservé le son dur, et à 20 kilomètres à la ronde, les personnes de la campagne prononcent : Arbi.

ORIGINES. — D'après la Revue Savoisienne (1), Albiacum fut une villa d'origine gauloise qui donna naissance à six châteaux et une maladière. Ses dépendances, presque aussi anciennes, sont les villages de Chède où Cadia et Masigny ou Masiniacus où l'on exhuma autrefois des substructions romaines et dont le cimetière burgonde a été retrouvé tout près de là, au hameau des Granges, il y a une cinquantaine d'années.

(i) 1894, p. m ; 1896, p. 336 ; 1898, p. 274.


20 HISTOIRE D'ALBY

HABITANTS. — Croisolet (1), dans son Histoire de Rumilly, nous dit que l'Albanais (pagus Albanensis) était peuplé par une colonie de Scelto-Scythes, connus anciennement sous le nom d'Albani. Aristote en parle à l'occasion de la haute taille, des yeux bleus et de la belle chevelure blonde de ce peuple originaire de la Grèce et qu'il considère néanmoins, comme Scythes d'origine.

L'ALBANAIS. — Charlemagne divisa la Savoie en 7 districts appelés Pagi : la Maurienne, Tarentaise, SavoiePropre, Albanais, Genevois, Faucigny et Ohablais. L'Albanais comprenait tout le bassin qui tourne autour du massif des Bauges, depuis Grésy-sur-Aix, Albens, par Alby, Rumilly, Annecy, la vallée de Faverges jusqu'à l'Arly au-dessus d'Ugine.

Selon Grillet (2), Alby fut le chef-lieu primitif de l'Albanais, et la même chose est confirmée par Alphonse del Bene dans son livre De Regno Burgundiae. Ce dernier nous dit que les Burgondes établirent des retranchements sur les deux collines que sépare le cours du Chéran, et transportèrent dans le Bourg, protégé par des forteresses, le titre et l'importance de la capitale de l'Albanais.

Les vestiges de ces fortifications sont encore très apparents à l'heure actuelle. Le Bourg était bâti en forme de triangle isocèle. Au sommet de ce triangle, était le Château d'Alby avec son Donjon qui couvraient la surface actuelle de l'église St-Maurice et des trois jardins superposés contigus. Deux murailles puissantes partaient du sommet de ce monticule et descendaient vers le Chéran qui formait la base du triangle. Le Pont-Vieux avait, à son entrée, du côté du Bourg, une porte ou herse qui a été entretenue jusqu'à la Révolution. Une deuxième porte était ouverte clans les fortifications, du côté nord, pour sortir sur Rumilly, et une troisième, du côté sud pour tendre vers Chambéry. Cette dernière existe encore en partie.

Le choeur de l'église St-Maurice, avec ses murs de fon(1)

fon(1) 18.

(2) Grillet, I, 32.


LES ORIGINES 21

dations de deux mètres d'épaisseur, doit remonter à l'origine même du Château qui protégeait Alby.

PRIVILÈGES ou FRANCHISES. — Alby est déjà nommé dans un des plus vieux documents concernant la Savoie et qui date de l'an 867 (1).

Le texte original et intégral des Franchises est perdu depuis de nombreuses années, et il est impossible de le retrouver, même aux archives de Turin. Pour y suppléer, nous citerons les deux résumés, dont l'un est gardé aux archives Municipales d'Alby et l'autre fourni par la Revue Sauoisienne de 1866.

« I). Privilèges et Franchises accordées aux bourgeois et habitants de la ville d'Alby, par les Sérénissimes Comtes et Ducs de Savoye et de Nemours, dès le 14 avril 1297. » Ceci a été extrait sur les Patentes à moi communiquées, qui les ai transcrites en latin, et traduites en français pour les habitants du district d'Alby. Signé : la Tivolière.

« Sommaire des Privilèges accordés par Amédée V du nom, qui épousa Sybille, Comtesse de Bresse et Bugey, fut créé Prince de l'Empire par l'Empereur Henry VII de Luxembourg, ajouta à ses armes F. E. R. T., décéda à Avignon étant allé demander secours au Pape Clément V, contre les Ottomans, pour son beau-frère l'Empereur de Constantinople. ...Il mourut l'an 1323, fut surnommé Amédée le Grand, lequel accorda 66 privilèges ou articles contenus ès-patentes, entr'autres :

« Art. 13. — Les exempte de la leyde et autres péages.

« Art. 32. — Qu'on ne prenne personne dans les limites de la ville, sinon pour des crimes.

« Art. 35. — Peuvent s'associer ou acheter ce qu'un autre étranger aura marchandé.

« Art. 52. — Peuvent faire des statuts qu'on doit obser(1)

obser(1) Souvenirs historiques d'Annecy, p. 23.

D'après l'auteur de la Vie des Seigneurs de Compeys (Chambéry 1844), le mandement d'Alby ne contenait anciennement que deux seigneuries : celle de Gruffy et celle de Songy. Les seigneurs portaient la robe avec des souliers garnis de diamant. Dans leurs visites, ils allaient en chaises à porteurs.


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ver, pourvu que ce ne soit pas contre les droits du seigneur.

« Art. 53. — Peuvent traiter définitivement avec les châtelains les causes des pauvres orphelins et veuves qui n'excèdent pas 10 livres.

« Art. 59. — Ordonne des peines aux bouchers qui vendent des chairs infectes et trompent en la qualité du bétail, comme donner chèvre pour bouc, truie pour pourceau, etc....

« Art. 62 et 63. — Peuvent aller à la montagne (Semnoz), et non seulement couper du bois pour eux mais pour tous les autres du mandement ; y peuvent faire des rafous (fours à chaux) et faire des écorces.

« Le seigneur Comte se réserve pour chacun tuant bête, 6 deniers et 6 deniers pour chaque cordonnier, payables à la St-André.

Les dites patentes datées d'Annecy le 14 avril 1297, reçues et stipulées en langue latine sur du parchemin, par Me Vuillerme de Crusilliis, notaire impérial et comital.

Les Franchises susdites furent confirmées à 15 reprises différentes entre 1391 et 1647, avec quelques additions que nous allons noter. Le 14 juillet 1454, Louis, fils d'Amendée VIII, « exempte ceux dudit Alby des tailles et autres impôts, comme cavalcades, impositions, pour 30 ans, à cause qu'il a vu la caducité et les pauvres bâtiments dudit lieu.

« Plus défend citer et arrêter prisonnier, qui que ce soit, sinon qu'il eût fait dans les foires ou marchés dudit Alby quelque crime qui méritât cela ; même qu'allant et revenant dudit marché et foire ledit jour, on ne peut arrêter personne.

« Plus leur donne pour eux et leur postérité la permission d'établir une boucherie, comme aussi de contraindre les habitants du mandement d'Alby d'aller aux marchés et foires dudit lieu, et condamne à trois florins ceux qui porteront vendre leurs marchandises ou denrées ailleurs .

Le 24 Janvier 1505, les patentes furent confirmées à Chambéry puis à Annecy, par Charles III « qui ajouté exemption de péages et autres tribus, tant pour la communauté que pour les particuliers, tant en leurs personnes


LES ORIGINES 23

qu'en leurs biens ; les trois états s'étant présentés et assemblés pour demander les dits privilèges, qui jusqu'ici étaient tous rédigés en latin, et le seront désormais en français ».

Le 9 Mai 1543, Charlotte d'Orléans, tutrice de Jacques de Savoie-Nemours (1) confirme les franchises à Aix, « à cause de l'incendie arrivé dans la ville d'Alby, depuis peu de jours. »

En 1549, le 8 août, elles sont confirmées à Alby même, par Mr Claude David, Grand Juge du Genevois, qui prit possession de la ville d'Annecy, capitale du Genevois, la veille, fête de Saint Donat, et le lendemain de la ville d'Alby et dépendantes, où Mr Ribitel Antoine, châtelain dudit Alby, prêta serinent de fidélité au nom de la ville, disant : « Benedictus qui venit in nomine Domini, après que le roi François I" eut occupé la Savoie 22 ans. »

Le 11 janvier 1565, Jacques de Savoie les confirme à son tour « à cause de l'incendie arrivé deux fois dans la ville pendant 7 ans. Pour réparer les portes et les murailles de ladite ville, il leur accorde pouvoir de gabelle de 3 pots de vin par sommée et d'une maille genevoise pour chaque livre de chair qui se vendra en détail à Alby. »

Enfin, le 15 janvier 1647, à Turin, fut confirmée la concession de deux foires, le 1er mai et le 6 août, et d'un marché tous les lundis.

II). Lecoy de la Marche, archiviste départemental, avait un autre texte des Privilèges d'Alby qu'il résume ainsi dans la Revue Savoisienne (2).

« Alby fit signer son premier code municipal en 1297, avant qu'Annecy et Thônes eussent le leur. Clauses pénales : « Quiconque tirera les cheveux à quelqu'un ou « le prendra par la chemise, payera dix sols, si c'est avec « les deux mains, et 5 sols, si c'est avec une main. S'il le « frappe du pied, 10 sols ; s'il lui brise un membre ou « l'intestin, 10 livres ». Pour le boucher, défense de fal(1)

fal(1) sorti des mains du Suzerain fut donné en apanage aux Savoie-Nemours.

(2) R. S., 1863, p. 88.


24 HISTOIRE D'ALBY

sifier les rognons. La fabrication du pain est également réglée : « Tous ceux qui devront moudre leur blé au « moulin du seigneur comte, le meunier les attendra peri« dant un jour, et sous cette condition que, lorsqu'un « envoyé viendra de la part d'un bourgeois de la ville, il « dira : « Pouvez-vous nous moudre tant de blé à telle « heure ? ». S'il répond oui, ce sera bien ; mais s'il ne « peut, que l'envoyé aille moudre où il voudra, et que sur « cela on s'en rapporte à son serment. Le fournier (bou« langer) doit attendre semblablement que la pâte soit| « levée et chacun paiera pour la cuisson de son pain, « savoir pour un quart de pain gros : 3 oboles ; pour un « quart de pain en petit : 2 deniers, soit en argent, soit en " pain. » L'acte ainsi dressé, signé par Amédée V, est donné à Annecy, dans le château dudit Comte, en présence des témoins à ce appelés : Messire Vulielme, curé de St-Léger à Genève ; Thomas de Pompey ; Henry Panatier , Jean de Aquaria ; clerc Jacquemet Lombard ; Ginnonet Villet et moi Vulielme de Cruseilles, notaire public.

ARMOIRIES. — Avec la présentation de leurs Franchises, les Bourgeois d'Alby durent faire choix de leurs armoiries, et pour cela, ils dessinèrent le pont sur le Chéran qui donnait une importance capitale à leur ville. En relatant les funérailles de Charles-Amédée de Savoie en 1659, la Revue Savoisienne de 1895 donne la description suivante de ces armoiries:

« Champ d'azur au pont d'argent attaché à deux tours de même ».

« J'ai vu, ajoute M. Rabut, auteur de cet article, les armes de cette ville blasonnées avec un fond de gueule et le pont d'or ».

MARQUISAT. — Grillet nous dit (1) que la terre d'Alby fut érigée en marquisat le 25 avril 1681, en faveur de la maison de Maillard de Tournon.

PAROISSES ET COMMUNES. — Jusqu'en 1609, Alby com(1)

com(1) I, 249.


LES ORIGINES 25

prenait 2 paroisses, et jusqu'en 1788, deux communes distinctes. St-Maurice, la plus ancienne, était limitée au Nord par le ruisseau de la Touvière et le vieux chemin de Mouty à Pattu ; à l'Ouest et au Sud par St-Félix et Héry ; à l'Est par le Chéran et une ligne conventionnelle partant en face des Moulins pour aboutir au sommet du Bourg, devant la maison Baud, et suivre le passage entre les maisons Millioz-Couterand.

COURS D'EAU. — Le Chéran partage le territoire d'Alby en deux parties à peu près égales. Il reçoit comme affluent de la rive droite : le ruisseau des moulins de la Capetta, celui de la scierie de la Maladière appelé Buttacro ou ruisseau de la Salette, et le Pellève. Sur la rive gauche, il reçoit : le Jugueny ou ruisseau du Pessey ; le Marantin qui passe sous le pont Rosset ; la Touvière qui longe la route nationale et reçoit auparavant le Morlon descendant de la Croix-Rouge et la Resta de Beaunoyer ; enfin le boyau de Pattu.

LIMITES. — La commune actuelle d'Alby est limitée au Nord-Ouest par celle de Marigny, depuis le ruisseau de Pattu jusqu'au Chéran ; au Nord, par celle de St-Sylvestre depuis le Chéran au moulin du Pissieu ; au Nord-Est, par celle de Chapéry, depuis le Pissieu en suivant le cours du Pellève jusqu'à sa jonction avec le ruisseau du Chêne; à l'Est, par celle de Viuz, en remontant le ruisseau du Chêne jusqu'au pont du Chêne, et par celle de Mures en suivant une ligne artificielle qui passe dans la cour de ferme de Crévial, les Sables et le ruisseau des Moulins ; au Sud, par celle d'Héry, en suivant le ruisseau du Pessey et la route de Chainaz ; à l'Ouest, par celle de Chainaz, en suivant le ruisseau des Nants jusqu'à la jonction de celui de Pattu.

SA SUPERFICIE totale est de 656 hectares. Son altitude est de 399 mètres au Pont-Neuf, 450 à l'intersection des routes Annecy-St-Sylvestre ; 465, intersection des routes Albens-Rumilly.


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NOMS DES HAMEAUX, d'après Rabut (1). — Alby, Beaunoyer, Boivial, Bolliet, Cantel, les Chardons, Chède, le Chêne, la Capetta, les Crêts, Crévial, la Croix-Rouge, Elien, les Gagères, les Granges ; l'Hôtel, la Maison-Blanche, les Mallinjods, Marlacher, Maugi, Masigny, Montconon. Montdésir, Montpon, Mouty, Pattu, Pollié, Pont-Neuf, St-Donat, St-Maurice, les Vittets et Viry.

POPULATION. — Alby perdit beaucoup de son importance et le nombre de sa population diminua en proportion vers 1550, à la suite de trois incendies qui dévorèrent le Bourg. Les visites pastorales faites entre 1411 et 1800 accusent une moyenne de 25 à 40 feux pour St-Maurice, soit 200 habitants ; 50 à 80 feux pour St-Donat, soit 400 à 500 habitants. Le recensement de 1793 donne 748 habitants pour les deux communes ; ce chiffre s'élève à 1.100 en 1845 ; 1.213, maximum atteint en 1872 ; redescend à 884 en 1920 ; 912 en 1926.

Tableau d'un recensement fait vers 1880

HAMEAUX MAISONS MÉNAGES HABITANTS '■•

Bourg 73 100 426

Les Granges 18 19 93

Masigny 21 21 82

Beaunoyer 15 15 83

Chède-Dessus 14 14 94

Chède-Dessous 18 18 86

Pont-Neuf 16 28 133

Le Chêne 13 16 73

Les Crets 7 7 37

La Capetta 18 23 94

Total 213 261 1.201

Nous devons donc conclure avec Lecoy de la Marche que « cette localité est devenue insensiblement ce qu'elle est aujourd'hui : un petit bourg encadré de verdure, perché sur la rive escarpée du Chéran comme la fleur du rocher sur le précipice ».

(1) Soc. SAV., Hist. et Arch., I, 92.


CHAPITRE II. Les deux Châteaux forts du Bourg d'Alby

LE DONJON ET CHATEAUVIEUX.

Alby comptait sept châteaux au moyen-âge : le Donjon, Châteauvieux, Montconon, Montdésir, Montpon, Montvuagnard et Pierrecharve.

Le Donjon et Châteauvieux qui étaient des fortifications de première ligne, protégeant directement le Bourg d'Alby, seront étudiés dans le présent chapitre.

Montconon, Montdésir, Montvuagnard et Pierrecharve formaient une ceinture de deuxième ligne pour empêcher l'ennemi d'arriver à Alby, de traverser le Chéran pour continuer leur route sur Annecy ou Chambéry. Ils feront la matière du Chapitre III.

Enfin Montpon, qui a été rebâti à la fin du XVe siècle pour demeurer intact jusqu'à nos jours, possède une histoire plus longue et formera le Chapitre IV.

I. — LE DONJON.

Ce château faisait partie des fortifications qui protégeaient la ville en cas d'invasion. Nous ne possédons aucun document écrit, relatant le nom des propriétaires qui l'ont habité ou qui en avaient la garde. Il a donc été démoli à une époque antérieure à 1200, pour faire place à l'église et au presbytère de Saint-Maurice. On n'a conservé que la chapelle dont les murs ont 2 mètres d'épaisseur pour faire le choeur de l'église actuelle et les deux pièces qui lui sont adjacentes du côté du levant. La


28 HISTOIRE D'ALBY

nef de l'église et les trois chambres contiguës ont été construites à une date qui doit correspondre avec la fondation même de la paroisse Saint-Maurice, mais sur les ruinés du château, comme en témoignent des vestiges de murailles puissantes qui se voient dans les caves.

Les trois jardins superposés du côté sud étaient couverts, de constructions et entourés de fortifications.

Le donjon proprement dit ou tour du guet était sur l'emplacement actuel du hangar élevé devant l'église SaintMaurice, lequel a été construit, en 1830, avec les pierres tirées des ruines.

La petite tour que l'on trouve à droite en montant au presbytère a été réduite à ses proportions actuelles à l'époque de la Révolution. En 1780, elle contenait encore deux chambres superposées : ce qui représente une hauteur de 6 ou 7 mètres.

Jusqu'en 1790, et aussi haut qu'on peut remonter dans l'histoire, on voit que les Seigneurs de Montpon percevaient le sixième de la dîme de Saint-Maurice ; ils étaient par conséquent les anciens seigneurs du Donjon et les fondateurs de la paroisse de Saint-Maurice, si nous nous en rapportons au mode général de la création de toutes nos paroisses de Savoie. Ils abandonnèrent ce château avec ses dépendances à la communauté pour se fixer en face sur leurs terres de Montpon où ils bâtirent successivemen| deux maisons fortes, dont l'actuelle date de 1490.

II. — CHATEAUVIEUX ou CHATEAU D'ALBY.

Construit sur la rive droite du Chéran, face au Donjon, il protégeait, avec Pierrecharve, le passage de cette rivière et la route d'Annecy à Chambéry. A l'heure actuelle, il n'en reste que deux ou trois pans de murs, bien suffisants néanmoins pour se rendre compte de la puissance de cette forteresse.

Tous les documents suivants, tirés du Regeste Genevois se rapportent à ce château, propriété des Comtes de Genevois jusqu'en 1550.

En 1287, le 20 novembre, un traité spécial est passé à


LES DEUX CHATEAUX FORTS 29

Annemasse entre le Comte de Savoie Amé V et le Comte Amé II de Genève. Les clauses en sont : 1° paix perpétuelle entre les parties ; 2° le Comte de Genevois rendra hommage à celui de Savoie ; 3° le Comte de Genevois reconnaîtra tenir du Comte de Savoie, en augmentation de fief, les châteaux de Grésy, Cessons, Alby et la Bâthie de Hugues de Grammont.

En 1297, le 31 août, à Saint-George d'Espéranche, on fait une convention pour le futur mariage de Guillaume, Comte de Genevois, avec Agnès de Savoie, fille d'Amédée. Ce dernier promet à sa fille une dot de 10.000 livres tournois. Le Comte de Genevois en promet 4.000 à son fils, et affecte, comme garantie de cette dot, les châteaux de Rumilly, Hauteville, Alby et Charousse.

En 1306, le 24 septembre, Amédée II, Comte de Genevois, établit, par testament, son fils Guillaume comme héritier universel. Dans le cas où lui et sa femme Agnès de Savoie ne s'accorderaient pas avec leur mère Agnès de Châlons et ne voudraient pas vivre ensemble, celle-ci devra leur remettre, pour leur entretien, les châteaux de Rumilly, Alby, Ternier, etc..

En 1308, le 23 octobre, à Saint-George d'Espéranche, en Dauphiné, un traité de paix entre le Comte de Savoie et Guillaume, fils de feu Amédée, Comte de Genevois, ratifie le traité d'Annemasse en ce qui concerne le château d'Alby.

En 1385, le 10 août, Pierre, Comte de Genève, reconnaît tenir en fief-lige du Comte Amédée de Savoie : les châteaux et mandements d'Hauteville, Cessens, Alby et Grésy..

Voici maintenant, d'après l'Armoriai, la liste des propriétaires qui possédèrent cette seigneurie depuis 1300 à nos jours.

I. Pierre de Genève fut inféodé, par son frère Amédée, du Châteauvieux d'Alby avec bois, vergers et dépendances, le 3 février 1340. En récompense de ses bons services, son inféodation fut confirmée le 29 mars suivant, puis en 1365 et 1385, avec 60 livrées de terre de revenu annuel sur les tailles, servis, etc., au dit mandement, en haute, moyenne et basse justice.


30 HISTOIRE D'ALBY

II. Thomas, son fils, en hérita et mourut vers 1420.

III. Pierre, fils de Thomas, mourut sans enfant.

IV. Son frère Guillaume lui succéda avec la seigneurie des Clets (Clefs) et mourut vers 1465.

V. Louis, fils de Guillaume et de M. de Menthon, fut cohéritier universel pour cette seigneurie d'Alby, des Clets, Ternier et mourut sans lignée, après avoir testé, en 1505, en faveur de son neveu.

VI. Jean, Seigneur de Boringe et Châteauvieux mourut en 1545.

VII. Jacques, son fils, héritier universel de ces deux seigneuries, vendit, en 1551, à ses beaux-frères Pelard et Moyne tout ce qu'il possédait au val des Clets pour 1.200 écus et Châteauvieux passa à cette famille Pelard, originaire de Berne, venue se fixer à Genève, en 1400, puis à Annecy, en 1640. Elle a formé trois branches : celle de Noyret, Châteauvieux et Epagny.

VIII. Noble Henry Pelard, Seigneur du Noyret, des Clets et Châteauvieux-d'Alby fut employé à la Chambre des Comptes. Il habitait Annecy, rue de l'Isle, et épousa, en 1545, Angélique, fille de Noble Jean de Genève, Seigneur de Boringe et Châteauvieux, dont il eut 10 enfants.

IX. Noble Bérard, son huitième fils, hérita de la seigneurie et juridiction de Châteauvieux. Il fut aide de camp des Ducs de Savoie et épousa, en 1584, Nicolarde, fille de Noble Jean Vincent, Seigneur de la Croix, laissa comme héritier

X. Noble Martin, son fils, qui épousa, en 1628, Sébastienne, fille de Noble Dufour, Conseiller d'Etat.

XI. Noble Philippe, fils de Martin, coseigneur de Seynod, épousa : 1° Delle Barfelly ; 2°, en 1653, Angélique de Cize, fille du Seigneur de Grésy, dont il eut six enfants, tous baptisés à Annecy. L'un d'eux,

XII. Noble Jean Philippe acheta, en 1699, la seigneurie de Seynod et épousa, en 1685, Jeanne du Fresney. H mourut en 1724 et fut enterré à Seynod, suivant sa volonté.

XIII. Noble Jean-Baptiste, son fils, vendit, en 1759. la seigneurie de Seynod à laquelle étaient annexées les rentes de Châteauvieux et Epagny : à


LES DEUX CHATEAUX FORTS 31

XIV. Noble Claude Maréchal de Lucianne.

XV. Châteauvieux passa dans la famille de Buttet par le mariage de Marie de Mareschal avec Joseph de Buttet.

XVI. Noble Paul-Joseph Biord, frère de l'évêque de ce nom, obtint par Patentes de S. M., du 18 mai 1770, l'agrément pour acquisition qu'il avait faite des seigneuries de Seynod, Châteauvieux et Epagny des Nobles de Buttet de Tresserve. Ces terres furent érigées en Comté en sa faveur et sans payement de finances par Lettres de 1776. En 1792, n'ayant point d'enfant et aucun espoir d'en avoir, il lui fut accordé de laisser ses fiefs à ses trois neveux, fils de son frère Georges-Marie ; il offrait une finance de 3.000 livres.

XVII. Pendant la Révolution, Roux Humbert feu Pierre, acheteur de biens nationaux, en fit l'acquisition et le revendit à :

XVIII. Blanchet Henry, père de Johanny, propriétaire actuel.

Il est à remarquer que les Registres Paroissiaux ne font mention qu'une fois des seigneurs de ce lieu. En 1701, le 23 mai, décès de Dlle Antoinette, âgée de 10 mois, fille du Seigneur Jean-Michel de Châteauvieux et de Dufournet Françoise.

La mappe de 1738 indique pour Châteauvieux : 2 masures et 25 journaux de terrain appartenant à Noble Jean-François de Chapéry, habitant Siondaz et payant 15 livres de tailles à Alby. C'est ce Noble JeanFrançois Pelard qui, par testament du 20 octobre 1749, fonda un revenu de 48 sols, soit 2 vessels de froment pour 2 basses messes à Saint-Donat.


CHAPITRE III. Les quatre Châteaux de deuxième ligne

MONTCONON, MONTDÉSIR, MONTVUAGNARD, PIERRECHARVE.

I. MONTCONON.

Ce château était bâti à 2 kil. au sud d'Alby, à la limite de Saint-Maurice et d'Héry. Placé sur la rive gauche du Chéran, il est opposé à Pierrecharve comme le Donjon l'est à Châteauvieux. Il a ce point commun avec le Donjon et Montdésir, qu'il est bâti sur le bord d'un ravin profond où l'ennemi aurait eu toute facilité pour se dissimuler et arriver sans obstacle au Bourg d'Alby.

Comme à Montdésir, les murs de fortifications ont été rasés au niveau du sol, mais la maison fermière, avec ses fenêtres romanes très hautes et très étroites, ses murailles épaisses solidement assises, nous donnent une idée de ces imposantes constructions.

Voici les divers documents écrits qui se rapportent à l'histoire de Montconon (en latin : Montis Cononi) (1) :

I. Vers 1450, François de Montcognon épousa Guillermette de Menthon-Lornay dont il eut une fille :

II. Marie, qui épousa Noble André ou Antoine Richard de Vons, lequel devint ainsi seigneur dudit lieu et mourut en 1489. Il eut trois fils, dont le dernier :

III. Humbert, écuyer, épousa Françoise de Macognin (Albens).

(i) Armorial, familles Menthon-Richard-Portier, etc..


LES CHATEAUX DE DEUXIÈME LIGNE 33

IV. En 1565, Delle Clauda Brunier, Veuve de Noble Louis Portier ; Jacquemine Portier, Veuve de Noble Antoine de Montcohenon et Françoise de Macognin, Veuve de Noble Humbert de Montcohenon font une convention avec Noble Alexandre de Montvuagnard et Noble Barthélemi de Montfalcon pour le mariage de Barthélemy avec Delle Clauda, fille dudit Antoine de Montconon. Par ce mariage, Barthélemi de Montfalcon est dit Seigneur de Montconon.

V. En 1577, Delle Marie, fille de feu Noble Antoine Regard, dit de Montcounon, épousa Noble Milliet, châtelain de Rumilly.

VI. En 1589, Jean de la Palud, Seigneur de Macognin et Montcognon.

VII. En 1612, Marguerite de Pelard épousa Noble Jean Chachalieu, Seigneur de la Touche et de Montconon. Une de leurs filles, Angeline, est marraine à Alby en 1647.

VIII. En 1621, le 6 mai, Noble François, Seigneur de Mollaret, fils de Noble Jean, épousa, avec un contrat dotal de 10.000 florins, Dlle Marguerite-Suzanne Pelard, fille de Noble Jacques, Seigneur du Châteauvieux d'Alby, et veuve en premières noces de Noble Jean de la Touche dont elle n'eut pas de garçons. De ce mariage Juge-Pelard naquirent : Jacqueline, mariée à Noble François d'Albert d'Hauterive, laquelle testa en 1680 ; Claudine ; Mauris et Pierre qui testa en 1652 en faveur de sa belle-mère : Dlle de Montpon.

Noble François de Juge se remaria, avant 1658, à Dlle Marie de la Faverge de Montpon, fille dé Noble Louis II et de Claudine Milliet, laquelle Marie mourut à Alby, le 9 mars 1693, après avoir eu cinq enfants de ce mariage.

IX. Joseph, né le 20 mars 1600, marié le 8 novembre 1694 à Delle Marie de Bracorand dont il eut deux enfants : Bernardine, mariée à Seigneur Claude Thomasset, de qui fut acheté le fief de Montquenon, le 31 mai 1752, par convention de main privée pour 500 livres ; Michel, mort à Turin dans les Gardes du Corps.

En 1701, Marie de Bracorens, petite-fille de Bernardine de la Faverge de Montpon, mariée à Christophe de Braco-


34 HISTOIRE D'ALBY

rens, puis femme de Noble Joseph de Montconon, hérite avec son fils Michel.

Sur la mappe de 1738, la propriété de Montcognon est portée au nom de Noble Philibert de Montpon, Commandeur et payait 45 livres de tailles. Elle est restée dans la famille Lafaverge, puis celle de Thiollaz, en 1806, jusqu'à la vente qui en a été faite, en 1900, à Jean Lansard de Marigny, le propriétaire actuel.

II. — MONTDÉSIR.

Ce château, situé à 500 mètres au sud du Pont-Neuf d'Alby, gardait l'ancienne route qui tendait de Rumilly à Alby en suivant le ravin de la Touvière.

Le plan de la route nationale 201, dressé vers 1825| donne un schéma de ce château-fort construit en forme rectangulaire avec une vaste cour intérieure et une tour à chaque angle. A ce moment-là, les murs devaient être au niveau du sol, puisque le cadastre de 1738 signale déjà trois masures portant chacune un numéro avec une seule maison et une seule grange occupées. A voir extérieurement les bâtiments actuels, rien ne rappelle le souvenir

d'un château fortifié ; seule la maison fermière, avec ses murs épais, ses fenêtres étroites très évasées à l'intérieur, nous prouvent son ancienneté.

Il existe une légende touchante sur l'origine de l'oratoire, remplacé par la croix de Montdésir, placée à la bifurcation de la route nationale et de Chède. Une Dame dé Montdésir vint journellement et pendant de longs mois à cet endroit prier pour son mari engagé dans une campagne militaire lointaine. C'est là qu'ils eurent la joie de se retrouver après une très longue absence.

A Montdésir était attaché le privilège de posséder l'unique moulin qui exista jusqu'en 1500. A cette date, un second moulin fut accordé à la famille de Montpon.

La mappe de 1738 signale comme superficie de cette propriété : 74 journaux avec 41 livres de tailles. Ses dépendances, sises au lieu dit « la Capetaz », comprenaient un moulin avec une grange, un battoir et un foulon. Le pro-


LES CHATEAUX DE DEUXIÈME LIGNE 35

priétaire en était alors Noble Albert de Sonnaz, mais nous allons voir que Montdésir appartint jusqu'en 1600 à la famille d'Alby.

II y a deux familles de ce nom en Savoie : une en Maurienne, paroisse d'Albiez-le-Vieux (de Albiaco) ; l'autre, qui nous concerne, apparaît en Genevois dès 1215. Il est difficile d'en établir la Généalogie, nous dit l'Armoriai (1), mais voici les principaux actes qui la concernent :

Vers 1300, Richard de Vilette, vidomne de Rumilly, épousa Isabelle, fille de Noble Jacques d'AIbi, damoiseau de la Bastie de Grange.

En 1355, Albert de Dérée vend de son franc alleu, à Jean d'Alby, bourgeois d'Annecy, divers privilèges pour 102 livres genevoises.

En 1369, transaction passée par Béatrix de Mouxy d'Albens, femme d'Henri Robert d'Alby.

En 1411, Antoine d'Alby, damoiseau de Seythenex, reçoit en ce lieu une maison forte des Nobles ChevronVilette.

En 1414, Jacques d'Alby était caution pour la dot de Péronne de Rochette.

En 1430, Marie d'Alby épousa Antoine d'Orlier et leur fils porta le nom de Jean d'Orlier d'Alby. Ce dernier épousa Antoinette de Chatillon, laquelle devenue veuve épousa Guillaume de Viry, signalé comme châtelain d'Alby de 1443 à 1450.

En 1434, les Nobles Jean et Rd Guigon de la Rochette reconnaissent tenir en fief de la succession de Rd Guigon d'Alby : 6 liv. que les frères Rochette perçoivent sur le péage de la ville d'Alby et son mandement.

En 1435, les cohéritiers de Noble Jacques d'Alby vendent à Noble Jean de la Rochette une grande maison et une autre maison soit tour rière Alby, provenant de la succession dudit Noble Jacques. Dès 1450, les de Rochette ajoutèrent le nom d'Alby au leur.

En 1451, Mathieu Joly, de Thonon, notaire, fils de Delle Péronne d'Alby, fut héritier du nom et des armoiries

(1) Voir famille d'Alby.


36 HISTOIRE D'ALBY

d'Alby. En 1457, son fils Jean, notaire, passa une reconnaissance avec ses frères pour les biens provenus de Noble Jean d'Alby.

Vers 1530, Noble Jean d'Alby, Sgr de Montdésir, épouse Amblarde de Rossillon.

Vers 1550, Delle Natoire d'Alby épouse de Montfalcon.

En 1532, Péronnette, veuve de Noble Portier de Mari-, gny, fait quittance des comptes que son père a fait comme rénovateur des extentes de Noble Amédée d'Alby. En 1491, cette Péronnette avait épousé Egrège Amédée. Grosjean, bourgeois d'Alby.

En 1604, Delle Antoinette, fille de Noble Claude D'Alby, Sgr de Montdésir, soeur de Louise mariée à François de Sonnaz, épousa Jean de Gruet ou Gruel, Sgr de la maison forte de Bonneville. En 1633, Jean de Gruet testa en faveur de sa belle-soeur Louise et ainsi Montdésir entra dans la famille de Sonnaz.

En 1626, Noble Jean d'Albié vend ses fiefs rière Cusy.

En 1645, Rd Louis d'Alby, moine prieur de St-Pierre de Nantua et de St-Laurent de Chindrieu, résigne en faveur de Rd Louis de Sonnaz (pour Chindrieu seulement) moyennant pension annuelle de 200 écus d'or. ,

I. François de Sonnaz, premier propriétaire de ce nom de la seigneurie de Montdésir, marié à Louise d'Alby, étaitfils de Noble Christophe de Gerbais, Sgr de Sonnaz. Capitaine d'ordonnance en Savoie, il fut fait prisonnier à l'escalade de Genève et condamné à mort.

II. Leur fils Christophe, capitaine à Montmélian (1647), mourut à Sonnaz, en 1658.

III. Son fils Joseph, mort sans lignée, légua Montdésir à son frère François-,J., né en 1638, créé Comte en 1681.

IV. Louis-Jh., son fils et héritier, mourut en 1709.

V. François-Laurent, son fils, mourut capitaine, en 1770.

VI. Son fils Maurice, Officier au service de la France, ne laissa pas d'enfants et vendit Montdésir, à la criée publique, le 13 juin 1774. Les acquéreurs furent : le Sénateur de Cormand de Montpon pour Montdésir, qu'il paya 10.800 liv. ; Claude Vergain pour les moulins de la Capetaz ; Just Paris et Jean-François Rassat pour les parcelles de Viry ou Vévry.


LES CHATEAUX DE DEUXIÈME LIGNE 37

Ainsi Montdésir appartint à cette famille pendant six générations. Les registres paroissiaux ne font mention d'eux que deux fois : En 1639, Noble de Sonnaz est parrain et, en 1644, sa femme, née d'Orlier, est marraine chez leur fermier, Daviet.

En 1630, Jacques de Sonnaz, fils de Humbert de Marigny, épousa dans la chapelle de Montdésir : Marcoz Clauda, fille de Honorable Claude de Flaxieu en Bugey. lequel était fermier à Montdésir.

En 1635, probablement pendant qu'on faisait des réparations importantes à l'église St-Donat, on célébra dans la chapelle de Montdésir, avec dispense de Monseigneur, un mariage Thomé-Martin ; idem en 1639 : Verguin-Marcoz et 1656 : Delavy-Pingon.

Montdésir appartient depuis 1806 à la famille de Thiollaz qui en a hérité du Sénateur de Cormand.

III. MONTVUAGNARD

Cette seigneurie portait primitivement le nom de Vuagnard ou Vagnard (1). La famille de ce nom, très ancienne, était possessionée en Genevois, Faucigny et Dauphiné du temps des derniers dauphins. Son nom fut pris ou donné à la localité « de Monte Vuagnardarum », près d'Alby, devenue le centre d'une seigneurie importante qui a été partagée entre plusieurs familles. En 1755, les matériaux du château en ruines furent employés par le Sénateur de Cormand à construire les écuries et communs de Montpon. Vers 1850, le Comte Joseph de Thiollaz utilisa les dernières pierres pour édifier une aile nouvelle au château de Montpon.

Le 7 des Kalendes de Dec. 1283, on trouve déjà un Guigues de Vuagnard, comme témoin, à Annecy avec un de ses neveux. Ils sont propriétaires à Senoche (Ville-enSallaz), Lornay, les Tours (Bonneville), Boëge, Rochefort, Pierrecharve, Mecoras, Evires, Châtel-St-Denis (Suisse). Apremont en Dauphiné.

Voici ce que l'Armoriai nous dit sur cette famille.

(1) Armoriai, famille Montvuagnard.


38 HISTOIRE D'ALBY

Branche ainée

I. Pierre Vuagnard, chevalier, Sgr de Montvuagnard et Lornay, épousa Péronnette, fille du Sgr de Lornay et mourut avant 1352, laissant deux fils : Pierre qui hérita de Lornay et :

II. Jean, mort avant 1393, eut :

III. Humbert, marié à Jacquemette Vuagnard, laquelle reconnaît le château de Montvuagnard avec juridiction; haute, moyenne et basse.

IV. Noble François de Ville-en-Sallaz épousa en 1444 : Aynard de Pelly et eut :

V. Claude, Sgr de Senoches, épousa en 1499 : Claudine de Beaufort qui lui donna 8 enfants, dont Rd Claude, curé

de Viuz et Reignier ; trois religieuses ; Pierre qui testa en faveur des Montvuagnard de Boëge et Pierrecharve, et :

VI. Noble François épousa en 1539 : Françoise de Marcossay, laquelle devenue veuve, sans enfant, épousas en 1563 : Louis de Seyssel de la Serraz qui fut son héritier.

Deuxième Branche.

III. Robert, frère d'Humbert, nommé ci-devant (III), fut coseigneur de Montvuagnard et mourut avant 1447, laissant une fille :

IV. Jeanne, coseigneur de Montvuagnard, épousa en 1419 : Jacques Garet, Secrétaire d'Amédée VIII et son envoyé au Concile de Constance (1415) ; elle lui apporta ; en dot tous ses biens et ne laissa qu'une fille :

V. Pernette Garet, mariée à Aymon de Blanzy, lequel! en 1470 reconnaît posséder Montvuagnard pour la moitié, comme héritier de son beau-père. Ils eurent 4 fils qui héritèrent du château et de la juridiction de Montvuagnard ; l'un d'eux, Antoine, était patron d'une chapelle dans l'église de St-Donat d'Alby et possédait une maison à Alby avec ses frères, en 1504. Il eut 6 filles, dont Louise épousa Noble de Fresnoy, lequel ascense, en 1540, à Jacques Rolland d'Alby, notaire, les servis, tailles, etc., lui appartenant aux mandements d'Albv, Gruffy, Rumilly et Boussy,


LES CHATEAUX DE DEUXIÈME LIGNE 39

ainsi que la maison forte avec curtils et places dans la ville d'Alby, pour le prix de 140 flor. par an.

Vers 1540, le dernier des garçons d'Epagny, coseigneur de Montvuagnard, fils de Jean qui avait épousé Jeannette fille d'Hugonin fit héritière sa mère Marguerite de Mionnas.

Troisième branche.

I. Robert I Vuagnard, chevalier, frère de Pierre (voir I, branche aînée) était propriétaire à Viuz-en-Sallaz (1308), à Montvuagnard (1319), bailli de la terre de Faucigny pour le comte du Dauphin en 1329, eut un fils :

II. Hugonin, Sgr des Tours, épouse en 1341 : Alix d'Oron dont il eut :

III. Robert II, damoiseau, marié à Melchiotte de Menthon passa une obligation à Montvuagnard en 1363 ; il laissa deux fils dont l'un était propriétaire à Alby, Mûres et Montagny ; l'autre :

IV. Robert III, chevalier, Sgr des Tours, fut le plus illustre de la famille. En 1424, il est châtelain ducal à Sallanches dans la maison du Duc de Savoie ; écuyer de Marie de Bourgogne, duchesse de Savoie ; conseiller d'Amédée VIII et président de la Chambre des Comptes en 1433,

V. Jean II, Sgr du Montvuagnard, des Tours, de Rochefort et pour moitié de Boège, épousa en 1425 : Claudine, fille unique du Sgr de Rovorée dont il eut :

VI. Robert IV, héritier universel de son père, marié en 1462 à Antoinette de Menthon, fille de Philibert, Sgr de Covette et de Jeanne de Compey dont il eut :

VII. Antheime, Sgr de Boëge, les Tours et Rochefort, marié en 1507 à Jeanne de Montfalcon, fille de François Sgr de Pierrecharve dont il eut :

VIII. Alexandre, Sgr des dits lieux, de Montfalcon, Pierrecharve, comme héritier universel de Rme Sébastien de Montfalcon, son oncle, évêque de Lausanne. Il épousa en 1539 Anne de Montmayeur dont il eut deux fils : Sébastien, vidomne d'Alby, gouverneur des Allinges, mort sans enfant, et :

XI François, connu sous le nom de Mr de Pierrecharve,


40 HISTOIRE D'ALBY

héritier de son frère, Conseiller d'Etat, Gouverneur des forts de Bonne, Boringe, Ste Catherine, épousa Péronne de Genève-Lullin en 1598, et n'eut qu'un fils :

X. Prosper, vidomne d'Alby, marié à Renée de St-Michel d'Avuly, vendit en 1621 à François de Peysieu et Jeanne de Beaufort sa femme : le château de Pierrecharve, lé vidomnat, prisons et tous droits à Aliby, Rumilly, Marcellaz, etc. Il eut cinq enfants : 1) Françoise, mariée en 1631 à Joseph de Gex, Sgr de Vallon, Morillon eut trois garçons : Prosper Vallon, héritier universel de son aïeul maternel, Prosper de Montvuagnard par testament de 1633 ; François et Pierre qui seul fit souche et hérita de son frère Prosper ; 2) Péronne, mariée en 1640, à Prosper, baron d'Avisé, puis en 1647 à Claude de Blonay, Sgr de St Paul ; 3) Marie-Madeleine, mariée à Claude de Rochette (voir Rochette V) et :

XI. François-Melehior, Sgr des dits lieux, racheta Pierrecharve tel qu'il avait été acquis par F. de Peysieu en 1621. Il fut Maître de Camp et épousa en 1647 : Catherine de Charmoisy et mourut avant son père. Sa veuve se remaria d'abord avec Victor de Mareschal et ne laissa que deux filles :

XII. Jeanne, mariée à Louis de Mareste, marquis de Lucey et Prospère, l'aînée, religieuse bernardine à Annecy, testa en 1669 en faveur de sa mère et de Victor de Mareschal. La famille Mareste s'éteignit par mariage d'une fille de Louis dans la famillle du Fresnoy de Chuyt.

Victor de Mareschal-Duyn hérita de Pierrecharve : il était colonel. Sa femme Catherine de Charmoisy mourut à Thonon en 1702, laissant tous ses biens à son fils Henri qui vendit Pierrecharve en 1720 (voir article Pierrecharve ciaprès). Son fils Prosper épousa en 1762 : Henriette Pelard d'Epagny et ils n'eurent pas d'enfant.

Remarquons que la mappe de 1738 ne mentionne aucune masure sur l'emplacement ancien de Montvuagnard, et à l'heure actuelle, on a de la peine à retrouver quelques vestiges de ce monticule où était situé ce vieux château à mi-chemin des villages de Chèdes-dessus et Vons...


LES CHATEAUX DE DEUXIÈME LIGNE 41

IV. — CHÂTEAU DE PIERRECHARVE.

D'après les érudits, ce mot signifie : pierre chauve. Le château situé sur la commune de Mûres faisait néanmoins partie des travaux de fortifications qui protégeaient Alby. Avant que le pont Vieux ne fut construit, on traversait facilement le Chéran à gué, mais en temps de crue, on devait utiliser un pont en face de Pierrecharve. Construit en bois, il était facile de le détruire au moment d'une invasion et le château fort défendait ce passage étroit où l'ennemi, en quelques heures, aurait pu lancer une passerelle de fortune.

Voici les principaux documents trouvés sur cet important château :

En 1297, le roi fait cadeau du château de Pierrecharve à Guillaume Paradin qui le donne à Jean de Genève, Sgr d'Alby, en 1353. (Diction, du P. Anselme, 1628). Cet ouvrage ajoute : « En ce temps là, Alphonse d'Elbène était évêque d'Alby ». On nomme encore évêché une maison forte au sommet du Bourg qui possède de très vieilles fenêtres à meneaux. Aucun ouvrage historique n'est venu jusqu'ici nous signaler Alby, comme siège d'un évêché, mais il est possible que cette maison forte ait été habitée par Mgr de Montfalcon, évêque de Lausanne, chassé de son évêché par les protestants. Il était alors propriétaire de la seigneurie de Pierrecharve qui possédait dans le Bourg une maison appelée le « Vidomnat », comme nous l'avons vu dans l'acte de vente de 1621, à l'article précédent.

Jusqu'en 1500, Pierrecharve appartint à la famille de Rochette d'Alby, dont on trouvera l'histoire au chapitre V.

Avant 1477, Noble Jacques de la Rochette, vidomne d'Alby, épousa Marguerite, fille de Noble Jean de la Rochette, Sgr de Pierrecharve. Leur fille unique :

I. Jacqueline de la Rochette épousa François de Montfalcon qui devint ainsi Sgr de Pierrecharve.

II. Jacques de Montfalcon, son fils, et héritier universel de son aïeul maternel, mourut sans enfant, vers 1550.

III. Rme Sébastien, évêque de Lausanne, hérita de son frère Jacques et laissa Pierrecharve à sa soeur en 1558.


42 HISTOIRE D'ALBY

IV. Jeanne de Montfalcon, mariée à Alexandre de Montvuagnard (voir gén. des Montvuagnard, 3e branche VIII).

V. François et Sébastien de Montvuagnard, enfants d'Alexandre.

VI. Prosper, fils de François.

VII. François de Peysieu, venu de Belley, pour épouser à Rumilly : Jeanne, fille et héritière de Noble de Beaufort, Sgr de Héry, Marthod..., acheta Pierrecharve, en 1621.

VIII. Melchior de Montvuagnard racheta Pierrecharve en 1653. Il était le fils de Prosper ci-dessus (VI).

IX. Prospère, fille de Melchior, religieuse, le légua' à sa mère', Catherine de Charmoisy (petite-fille de la Philotée) qui s'était remariée à :

X. Victor de Mareschal-Duin qui le légua à son fils :

XI. Henri qui vendit Pierrecharve en 1726 à :

XII. Charles de Granery, Mis de la Roche, qui le revendit en 1788 (fol. 169, Tab. Alby), pour le prix de 16.000 livres à :

XIII. Rd Philibert Simond, vic. de Rumilly, guillotiné en 1794 (1)

XIV. Jeanne et Michelle Simond, ses soeurs, en héritèrent et léguèrent Pierrecharve à l' :

XV. Hôpital de Rumilly qui le vendit aux enchères à :

XVI. Genoud d'Alby, propriétaire actuel, qui le possède' par moitié avec Gruffy Joseph.

Ce qui reste de Pierrecharve est encore très imposant à l'heure actuelle. C'est une tour rectangulaire de 4 mètres sur 5 environ et 10 mètres de hauteur, bâtie en moellons de molasses sur un monolythe de grés de 7 à 8 mètres de hauteur. La porte du rez-de-chaussée était primitivement romane et dans la suite on a greffé un arc ogival pour en réduire la hauteur. Les fenêtres du 1er et 2e étage sont à meneaux à 4 compartiments, du XVIe siècle. Les ancêtres des propriétaires actuels ont démoli 8 mètres de cette tour qu'ils trouvaient beaucoup trop haute et ont placé ensuite une charpente neuve recouverte d'ardoises. Elle sert d'entrepôt à la ferme qui, elle-même, n'est pas plus habitée que la tour.

(1) Voir notice Abbé Simond, par F. Vermale. R. S. de 1927.


CHAPITRE IV. Montpon

L'histoire de cette seigneurie est facile à établir, grâce à ses archives précieusement conservées jusqu'à nos jours. Pour en retracer les faits les plus marquants, il suffira de faire la généalogie des trois grandes familles qui l'ont possédée successivement. Mais auparavant, citons un document de Juin 1215 (1), nous disant qu'à cette date, « quatre frères de Villette passèrent alors un contrat avec Bernard, archevêque de Tarentaise au sujet des dîmes de Montpon (Montispontii), dont lesdits frères lui abandonnent la propriété.

I. — FAMILLE DE RICHARD.

Cette famille se divise en deux branches dont l'une habita Montpon, Monconon (Alby) et Vons (Marigny) ; l'autre posséda uniquement la seigneurie de Montpon.

En 1363 et 1393, on trouve un Jacquemet et un François Richard, tous deux notaires. François eut un fils, Jean, notaire. En 1426, Aymon Richard fit construire sa chapelle funéraire dans l'église de St-Donat, près de la porte du choeur, sous la chapelle St-Nicolas, appelée maintenant du St-Esprit et de la Trinité. A partir de 1400, on peut établir la filiation d'une manière suivie et certaine.

Première Branche I. Jean Richard épousa Hugonette N. et céda avec son

(1) Armorial, famile Chevron.


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petit-fils aux Nobles Tortollier un petit mont, lieu dit « Montpon ».

II. Noble Pierre de Vons, son fils, testa en 1470.

III. Noble André de Vons, Sgr de Monteonon, épousa Marie, fille de Noble François de Monteonon, fut vicechâtelain d'Alby et mourut en 1489, laissant 3 fils, dont :

IV. Humbert fut Sgr de Monteonon.

V. Humbert épousa Claudine Quintallet.

VI. Nicolas épousa Delle Perrine de Roland, veuve (1634).

VII. George, lieutenant, épousa en 1642 : Jacqueline, fille de Noble Magdelain de Megève, Avocat au Sénat, dont il eut 2 fils :

VIII. Claude., Sgr de la Tour de Montvuagnard (16471727), devint héritier de son frère: Emmanuel de Vons qui mourut en 1707. Il avait épousé Delle de Rapin de Grésy.

En 1745, Vons et Montvuagnard appartenaient à la famille de la Faverges et en 1806 à celle de Thiollaz.

Deuxième Branche Richard

I. François, notaire, frère de Jean nomimé ci-devant (I), reçoit un acte à Annecy-Ie-Vieux en 1414 : il épousa : a) Marguerite de Gruffy dont il eut 4 fils et b) Françoise de la Compote dont il eut 3. enfants : Bonne, mariée à Jacques Tortolier d'Alby, not., et 2 fils.

François testa en 1426 et mourut à Montpon avant 1462.

II. Jean ou Janus, fils du premier lit, notaire puis Secrétaire Ducal, épousa Claudine, fille de Mre Jacques Rosset, Docteur es lois. Il testa en 1463 devant témoins, dont : Antoine Grosjean, recteur des écoles. Son testament daté du 8 Sept, indique que le 1/6 de la dîme de St-Maurice appartenait audit testateur ; il demanda l'assistance de 100 prêtres à sa sépulture et fut inhumé à St-Donat vers 1467. Il laissa deux fils :

III. Antoine et François l'aîné. Ce dernier, Secrétaire Ducal, achète en 1439 : 100 journaux de terre à Montpon avec maison et tour, des héritiers de Noble Pierre Richard,


Le Bourg d'Alby avec ses vieilles Arcades.

(Cl. Merle)



MONTPON 45

savoir : André de Vons, nommé ci-devant (III), avec ses trois frères : Pierre, Jean et Aubert.

En 1490, il épousa Delle Françoise, fille de Noble Henri des Clets (Clefs).

En 1493, il reçoit de la Duchesse de Savoie l'office de Ta cléricature (ou curialité) de la châtellenie d'Alby.

En 1494, Noble Pierre Tortolier d'Alby lui fait donation ainsi qu'à son frère Antoine du petit mont nommé Nangiers, contigu à Montpon. C'est là qu'il construisit le château actuel pour remplacer la vieille maison de famille située en un lieu humide et tombant en ruines. Le 10 septembre 1499, le Duc de Savoie autorisa ledit François à appeler cette maison Montpon, comme l'ancienne, et à la transmettre avec son ténément en primogéniture à l'aîné de ses descendants à l'infini sans pouvoir être démembrée ; il lui accorde le droit d'y imposer des bans et de construire au lieu dit « Nant Croset » un moulin avec battoir, jouxte la porte d'Alby, par laquelle on va à Rumilly.

En 1509, il testa, voulant être enterré dans la chapelle de Ste-Barbe, fondée par lui et son frère, à St-Donat, s'il meurt à Alby. Mais s'il meurt à Annecy, le lieu de sa sépulture sera la chapelle de la Nativité, fondée par lui dans l'église des Dominicains (actuellement St-Maurice).

En 1511, sa femme était veuve et tutrice de ses quatre fils. Elle testa en 1544 et mourut la même année à Annecy.

IV. Noble Janus, né en 1497, dans la nouvelle maison forte, cohéritier de Montpon et des moulins du Dard avec son frère Jean, était professeur ès lois en 1517.

En 1539, il établit un commissaire pour rénover leurs extentes aux mandements de Rumilly, Alby, Gruffy, Annecy à cause de leurs maisons fortes d'Annecy, Montpon et Marsy (St-Félix) (1). Il mourut en 1577, laissant tous ses biens à sa nièce, fille de son frère Jean, laquelle était mariée à Noble Gallois de Regard, Sgr de Morgenex.

(1) En 1543, il achète pour 50 écus d'or la moitié du pré de la Touvière (qui est du fief du Prince de Savoie) de Noble Jean d'Alby, Sgr de Montdésir. En 1568, il achète l'autre moitié pour 120 écus.


46 HISTOIRE D'ALBY

Il fit des legs aux hôpitaux d'Alby et d'Annecy : 600 écus d'or.

Son frère Jean, Sgr de Marsier ou Marsy, châtelain, admodiataire des Nobles de Montvuagnard en 1525, épousa Péronne de la Faverge, fille de feu Jean et Jeanne Chevalier ; Péronne devenue veuve se remaria, en 1565, à Noble Alexandre Regard, Sgr de Vars.

Jean de Richard ne laissait qu'une fille : Louise, mariée en 1575 à Noble Gallois de Regard, Sgr de Morgenex et de Vars. Elle testa en 1615, étant veuve, et mourut la même année à Morgenex.

Hugues, frère de Janus et de Jean, deuxième fils de Noble François, hérita de la maison d'Annecy, près la porte de Bouz et épousa : Thomine de Gentilly. Il fut successivement : Secrétaire Ducal, Gentilhomme de la maison d'Emmanuel Philibert, Maître d'hôtel du Comte de Chalant, maréchal de Savoie, Chancelier du gouvernement d'Asti; négociateur du Duc auprès du Pape en 1554, Conseiller du Duc, Maître et Auditeur à la Chambre des Comptes, en Savoie.

Sa fille unique, Jacquemine, épousa en 1562 : Spectable Louis I de la Faverge, Docteur ès-droits et Juge Mage. Elle testa en 1586 en faveur de son fils Noble Louis II que l'on voit parrain à Alby en 1622.

Il hérita de Montpon, mais la grangerie de la Combe resta à Noble Gallois de Regard qui la cèda en 1716.

II. — FAMILLE DE LA FAVERGE.

Cette famille apparaît en Savoie en 1552, à St-Jeoireen-Faucigny. Par un arrêt du Duc, de 1580, Noble Louis I, marié à Jacquemine de Richard, fille de Hugues, fut mis en possession du château et terre de Montpon, en qualité de père de Louis II, héritier universel de sa mère. La famille la Faverge forma trois branches dont nous donnerons brièvement la généalogie pour l'intelligence des héritages : celle de St-Jeoire, éteinte en 1801, celle de Bévy, qui est établie à Bonneguête, et celle de Montpon, éteinte en 1745, par la mort du Commandeur François-Philibert.,


MONTPON 47

Branche Aînée.

I. Noble Jean, Grand Maître de France sous les ordres du bâtard de Savoie, eut trois fils : Claude, mort officier, Rd François, chanoine de Lausanne, qui testa en 1518, et

II. Jacques, marié à Danthon Pernette, eut trois fils : Geoffroy, héritier de son oncle Chanoine, Nicolas et :

III. Noble Jean, docteur ès-lois, coseigneur de Cormand, à St-Jeoire, bourgeois habitant La Roche, marié à Jeanne Chevalier, veuve de Hugues de Cesseley de Samoëns qu'elle avait épousée en 1525.

Jean eut onze enfants : Péronne, mariée à Noble Jean de Richard, nommé ci-devant (IV) ; Pernette, mariée à de Walenta ; Jeanne, mariée à de Fougny; François l'aîné ; Louis, chef de la branche de Montpon, marié à J. de Richard ; Gaspard, marié à Delle Gachet de SaintAndré ; Etienne, provincial des Carmes, à Avignon ; François le puiné, chef de la branche de Bévy ; Louis, officier en France ; Amé, Docteur ès-lois, enseveli chez les Cordeliers, à Cluses ; Janus, marié à la baronne de Luxas, fille du Gouverneur de Bourgogne et remarié à Pernette de Chevron-Vilette. Cette dernière fut une personne de haut mérite puisqu'elle fut honorée de l'amitié de Saint François de Sales qui l'appelait sa tante à la mode de Bretagne. Antoine Favre, le grand jurisconsulte, l'appelait sa soeur et lui écrivit des condoléances après la mort de son mari. Enfin, Claude Favre de Vaugelas lui adressa aussi une lettre en la qualifiant de tante : parenté toute spirituelle. Le 4 août 1609, étant veuve, elle habitait La Roche et son fils Hector, capucin sous le nom de F. George, lui écrivait de Gênes où ils étaient trois cousins germains de la Faverge : « Le P. Jean-Maurice (Janus) a dit sa première messe hier » et le P. Clément de Sainte-Marie y assistait (Etienne). »

IV. François l'aîné, marié en 1585 à Françoise de Machard de Chillas (Fillinge), fut officier et Garde du Pape, à Rome. Il eut sept enfants, dont : Alexandrine, mariée à Claude de Boëge ; Proxéne, mariée à Guers


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Migiou et remariée à Philibert de Boëge ; N. carn déchaussé et :

V. Charles Philibert, marié en 1622 à Delle Mich de Marin, Sgr de Cevins, eut deux filles et un fils :

VI. Claude François, marié, en 1652, à Marie du Cl de Bonne, Sgr d'Elsery, eut huit enfants : Rd François, eu doyen de Chilly, mort en 1688 ; Jean, religieux à St-Jea d'Aulph ; Rd Henry, Bénédictin, prieur de Thy et l'aîné

VII. Jacques François, marié, en 1712, à Anne-Mar d'Anton, laquelle se remaria, en 1726, à Claude-Jose de la Fléchère. Il eut deux enfants : Françoise-Louis mariée, en 1742, à Joseph-François de Thiollaz, fut la mèr de Mgr de Thiollaz, et :

VIII. Joseph-Marie, Sénateur au S. S. de Savoie, no marié, qui hérita de Montpon de son cousin François-Ph libert. Il l'habita, jusqu'à sa mort survenue en 1801 e Lesta en faveur de sa soeur, Dame de Thiollaz.

Branche de Montpon

IV. Louis I, fils de Jean et de Jeanne Chevalier, devin Juge-Mage de Genevois. Il épousa Jacquemine, fill d'Hugues de Richard de Montpon, héritière universelle d son père, elle testa en 1586 laissant l'usufruit de ses bien à son mari et la possession à leur fils Louis II de la Faverg

En 1579, Louise de la Faverge et son mari, Noble Gal lois de Regard, intentaient un procès à Jacquemin Richard, revendiquant le fidéicommis de 1509, fait pa l'aïeul Noble François de Richard. Le Sénat, par arrè de 1580, attribua Montpon à Jacquemine et la grangeri de la Combe à sa cousine germaine Louise.

Louis I eut une fille : Nicolarde, mariée à Gaspar de Sales, cousin germain de Saint François de Sales. Ell mourut à Brens en 1625.

V. Louis II, Sgr de Montpon et de Cormand, épous en 1591 : Delle Bernarde, fille de Noble Siboix-David Sgr de Savoiroux. Elle apporta en dot des censes, rentes e fiefs que son père possédait à Alby. Elle eut une fille : Ber nardine, mariée à Cristophe de Bracorens.


MONTPON 49

Bernarde mourut accidentellement à Dadon (ruisseau de Rumilly), noyée, en allant voir sa mère.

Louis II se remaria, avant 1604, à Delle Claudine Milliet, fille de Noble François, notaire, et de Péronne de Regard et eut : 1) Marie, femme de Noble François Juge de Montconon ; 2) Claudine, femme de Noble David ; 3) N., Supérieure des Bernardines de La Roche, et un fils :

VI. Emmanuel, Officier Gendarme dans la Compagnie du Sgr de Blancheville, rentra d'Italie à Montpon, malade, en 1661. Il avait épousé Pétronille de Chissé dé Fillinge, laquelle avait eu deux enfants d'un premier mariage contracté, en 1624, avec Noble Magdelain.

De son deuxième mariage, Pétronille, fille de Jacques et de Jacquemine du Fresnay, eut huit enfants, tous nés à Alby : 1) Claude-Louis, marié ci-après ; 2) Claudine ; 3) Humbert ; 4) Françoise ; 5) Jeanne, 1647, mariée, en 1671, à Me Pierre Thomé, notaire à Alby et originaire de Boussy. Leurs enfants, énumérés en 1721, au testament de Jeanne de la Faverge, leur mère, sont : Rd Claude, mort en 1709, vicaire à Cusy ; Claudine, mariée à Ignace Domenge, maître cordonnier à Alby (famille éteinte) ; Philiberte, Veuve de Guillaume Mallinjoud, de St-Maurice et bourgeois d'Annecy (famille éteinte), et Joseph, notaire, son héritier universel ; 7) Châteline et 8) Rd Joseph, curé d'Albens en 1682, de Fillinge 1687, de Cusy en 1714, vint mourir à Montpon, le 18 novembre 1721.

VII. Claude-Louis, l'aîné, marié à Delle Marguerite Ruffin de la Biguerne, de Grésy-sur-Aix, laquelle mourut, étant veuve, à Alby en 1717. Leurs enfants sont : Marie, qui épousa à Alby, en 1703 : Noble Joseph d'Albert de la Fontaine avec dispense du 4e Degré de consanguinité; Claudine et Henriette qui vécurent à Montpon et moururent célibataires, en 1751 et 1753, âgées de 75 et 70 ans, après avoit fait des fondations pour les pauvres d'Alby ; François-Joseph Philibert, Officier de haut mérite, commanda le fort de la Brunette, assista au siège de Turin, Commandeur militaire, Chevalier des S.S. Maurice et Lazare, mourut célibataire à Turin, en décembre 1746, laissant Montpon à son cousin déjà cité : Joseph-Marie


50 HISTOIRE D'ALBY

de la Faverge, Sgr de Cormand, Sénateur. Ce dernie mourut à Montpon, le 17 mai 1801, âgé de 87 ans, laissan tous ses biens aux enfants de sa soeur Françoise, mariée Noble de Thiollaz.

FAMILLE DE THIOLLAZ.

L'histoire de cette famille a été écrite tout au long par M. le Chan. Albert, dans la vie de Mgr de Thiollaz.

Nous lui empruntons le résumé suivant :

Le 7 avril 1308, Laurent de Thiollaz recevait de Agnè de Chalons, Comtesse de Genève, la charte du fief héréditaire de Chaumont.

En 1590, la maison forte de Thiollaz et ses archive furent brûlées par les Bernois.

En 1597, Noble Gaspard épousa Delle Mye de Pelard

En 1605, Claude-Etienne recevait la tonsure de Sai François de Sales dans sa cathédrale ; il était fils d Charles.

En 1632, 6 mars : Jacques, Jean-Antoine et Jean Jacques reçurent la tonsure ; de même un François en 1658.

I. Noble Boniface, mort à Chaumont en 1642, marié à Angélique Passerat morte en 1651, eut huit enfants ; dont? Jean-Antoine eut quinze enfants et :

II. Noble Jean-Pierre, marié à Charlotte Perret dont il eut un fils :

III. Joseph, né en 1654, mort en 1734, épousa Laurence de Ruphy d'Annecy dont il eut neuf enfants : Anne, 1087 mariée à Joseph Biord, notaire à Samoëns en 1715, mère de Mgr Biord, évêque d'Annecy (1764 à 1785) et :

IV. Joseph-François, né en 1696, mort en 1777, marié en 1742 à Françoise de la Faverge de Cormand de SaintJeoire (1713-93), dont il eut sept enfants : Péronne-Rosalie, née, en 1743, à Bourg-en-Bresse, religieuse de la Visitation d'Annecy, émigrée à Verceil (Italie) pendant la Révolution; Jean-Joseph-Marie-Emmanuel, né en 1748, à Challaz (Bresse), brillant officier et ambassadeur en Saxe, mort à Dresde en 1718 ; Marie-Josephine, née en 1749, à Bourg,


MONTPON 51

religieuse de Bonlieu, se réfugia à Montpon où elle mourut en 1841 ; Claude-François, devenu évêque, dont nous parlerons un peu plus au long ; Louise-Péronne, née en 1760, mariée, en 1781, à Noble Joseph Collomb d'Arcine. Son contrat dotal fut signé à Montpon, le 16 novembre 1780 (Tabel. fol. 133). Elle eut huit enfants, nés à Arbusigny, qui occupèrent tous des carrières très élevées. Le cadet devint prêtre en 1818, chanoine, archidiacre et officiai diocésain.

Courte notice sur Mgr de Thiollaz.

Né à Chaumont, le 8 avril 1752, il termina ses études secondaires à 14 ans, puis passa 10 ans à la Sorbonne d'où il revint licencié, en 1780, avec le numéro 18 sur 68 concurrents. En 1781, il était reçu Docteur en théologie et droit civil ecclésiastique. Prêtre en 1776, il était Vicaire Général à 27 ans.

Le 19 février 1793, se rendant de Montpon à Chambéry, il est arrêté près de St-Félix et incarcéré à Chambéry, cinq jours avant le délai accordé pour prêter le serment civique. Grâce à la présence de Philibert Simond, il échappe à la peine de mort et se voit condamné à la déportation à la Guyanne. Vers le 13 mars, il s'échappe de sa prison de Lyon, est repris près de Belley, puis ramené à Chambéry. Du 2 avril au 15 mai, il est conduit à pied, de prison en prison, jusqu'à Marseille, Toulouse, Bordeaux. Sa mère venait de mourir à Montpon, inconsolable de la perte de son fils. Grâce à son dévoué perruquier d'Annecy, Mathieu, qui l'avait partout suivi à distance, il s'évade de la prison du fort Hâ, dans la nuit du 11 au 12 juin, déguisé en matelot et s'embarque sur un bateau hollandais en partance pour Ostende. De là, il passa à Bruxelles, traversa à pied la Prusse, le Palatinat, le Duché de Bade, la Suisse et le 8 août, il rejoignait, à Lausanne, son ami, M. Bigex, Vicaire Général d'Annecy. Le 20 novembre, il était auprès de son évêque, à Turin ; en 1794 et 1798, on le trouve à Venise et en 1800, à Rome pour assister au couronnement du Pape Pie VII.


52 HISTOIRE D'ALBY

Le 18 juin 1802, il arrivait à Chambéry : l'exil était enfin terminé. En 1822, il est nommé évêque d'Annecy où il meurt, le 14 mars 1832, après avoir réorganisé son diocèse.

V. Joseph-Marie, frère de l'évêque, né en 1759, Avocat Général de Savoie, mort à Chambéry en 1822, avait épousé : Delle Jeanne-Fany de Lyvet dont il eut deux enfants : Jeanne, née en 1817 et :

VI. Joseph-Marie-André, né, à Annecy, le 16 avril 1816, mort à Chaumont, le 24 octobre 1890, inhumé à Alby, fut Officier dans Savoie Cavalerie. En 1837, il reçut pour lui et ses enfants le titre de Comte.

Il avait épousé : Delle Noémie de Seyssel-Cressieu (Ain) dont il eut neuf enfants : Marie, née, en 1847, à Lassigneu (Ain), mourut à Alby, le 18 octobre 1864, deux jours avant sa mère ; Clotilde, 1850-1913, épousa en 1871 : Henry d'Oussières d'Arbois dont elle eut onze enfants ; Emmanuel, 1851-1918, marié à Marie de Crécy ; Léon, 1854-1884 ; Geneviève, 1856-1889, mariée en 1875 à Charles-Albert de Viry ; Henry, 1857-1893 ; Louis, 1860-1883 ; Hélène et :

VIII. François-Joseph-Marie, né le 3 mars 1864, Officier de Cavalerie, épousa, à Rouen, le 30 octobre 1906 : Delle Alix de Montfort, fille du Sénateur, dont il eut trois fils : Louis, né à Valenciennes, le 1er août 1908 ; Henry, né à Rouen, le 8 octobre 1909 ; Marc, né à Rouen, le 26 janvier 1911.

Comme on le voit par les généalogies de ces trois familles, les Seigneurs de Montpon devinrent successivement seigneurs de Montconon vers 1450, de la Tour de Montvuagnard vers 1650, de Vons en 1745, de Montconon une deuxième fois en 1725, de Montdésir en 1776.


CHAPITRE V. Les Seigneurs et Châtelains d'Alby

Les Seigneurs, au moyen-âge, possédaient un double pouvoir : merum imperium ou justice haute, qui se rapportait à l'instruction des grands crimes : homicide, incendie, etc... ; les coupables pouvaient être condamnés à mort; le mixtum imperium ou justice moyenne se rapportait à des fautes moins graves, passibles de prison ou amende.

Les Châtelains étaient les représentants immédiats du seigneur auprès du peuple. Leurs attributions étaient à la fois financières, judiciaires et militaires. Ils percevaient tous les revenus du seigneur, remplissaient des fonctions analogues à celles de nos juges de paix et assistaient aux réunions des communiers, mais sans prendre part aux délibérations.

Nous avons étudié, dans le chapitre précédent, les différentes familles des seigneurs qui possédaient les sept châteaux d'Alby. Nous ferons, dans celui-ci, l'étude des autres familles dont le nom reviendra souvent au cours de cet ouvrage : Amblardet, Arnaud, Bally, Baix, Depigny, d'Esery, Ginier, Maillard, Marclay, Ribiolet, Ribitel, de la Tivolière, de Roberty, de la Rochette, de Roland, Vettier de Gantelet.

I. — AMBLARDET DE TORTOLLIER

Cette famille habitait la paroisse de St-Maurice, aux villages de Mouty et Pattu, et possédait un tombeau dans leur chapelle particulière de St-Donat. A partir de 1670,


54 HISTOIRE D'ALBY

elle s'établit au village de Pattu sur la paroisse de St-Félix, où elle eut une habitation jusqu'à la Révolution.

La mappe de St-Donat mentionne en 1738 : Noble Claude Humbert, né et habitant St-Félix, propriétaire, à Alby, de deux granges et 36 journaux de terre, payant 47 liv. de tailles, au lieu dit « Nambouret ». Tout cela fut vendu, entre 1771 et 1793, à quatre particuliers : deux Mallinjoud, Cochet et Baud Antoine.

Sur la paroisse de St-Maurice, cette famille possédait onze parcelles de terre à Pattu, Mouty et les Gagères, payant 9 liv. de tailles. En 1852, elles sont portées au nom de Mossire frères, de St-Félix.

L'Armorial n'a pas encore publié la généalogie de cette famille, et il n'est pas facile de l'établir avec les extraits des Reg. Paroissiaux d'Alby, qui vont suivre.

En 1621, Jeanne, femme de Cl. Delavy est marraine à Alby où elle mourut en 1646.

En 1625, Noble Humbert, remplaçant son oncle, curé de Choisy, est parrain à Alby ; il épousa : Jeanne Gex, de St-Christophe.

En 1630 : naissances de Jacques et Pierre, jumeaux, fils de Noble Jacques (mort, à Alby, en 1640) et de Jeanne Exertier. Ils eurent encore : Jacques, né en 1632, et Claudine, 1636-40.

En 1650, Noble Humbert, marié à Marquet Claudine, eut : Jeanne, née en 1650, et Pernette, en 1652.

En 1658, Noble Pierre (qui testa en 1690, le 10 sept., Thomé, not.), marié à Delle Turgie Claudine, eut : Claude Humbert, 1658, Charlotte, 1665, testa en 1738, 17 juil. ; Constance, 1667.

En 1656, mariage Charlotte Amblardet avec Bertrand Dumarest dit Vittet de Chainaz.

En 1681, mariage de Delle Péronne, fille de Noble Humbert de Saint-Maurice, avec Noble Joseph, fils d'Ennemont d'Albert de Provanne, Sgr de la Fontaine et Beauséjour.

Décès, en 1630, de Noble Humbert, inhumé dans sa chapelle de St-Donat.

Décès, 1631, Humberte Amblardet, femme d'Humbert Crochon.


LES SEIGNEURS ET CHATELAINS 55

Décès, 1632, de Noble Louis Amblardet.

Décès, 1644, de la veuve de Noble Humbert, sépulturée à la place des Ribitel.

Cette famille eut des alliances avec les de Pelard ; Menthon, 1695 ; d'Orlier, 1730 ; de la Faverge de Montpon (Décès 1734, R. P. de St-Félix) ; avec les Baud de Rumilly (1778, fol. 15 du Tab. d'Alby).

Le Diction, du Clergé signale six prêtres de ce nom, dont trois sont nés à Alby, un à St-Félix, un à St-Jorioz et un à Choisy.

II. — ARNAUD.

Cette famille apparaît à Alby en 1639, par le décès de Jeanne et, 1644, naissance de Claude-Louis, enfants de. Claude dit Laperosa, marié à Pachod Louise. Un autre fils :

II. Jean-Pierre, né en 1642, eut un fils.

III. Louis, marié à Gasqui Geneviève, dont il eut une fille, mariée à un Déléan, puis à un Excoffier de Talloires, et un fils.

IV. Jean-Pierre, né au Bourg d'Alby, en 1705, mort en 1758, notaire et secrétaire d'Alby, épousa en 1729: Louise Dubettex, de Mures, avec une dot de 2.000 liv. Ils eurent sept filles et trois garçons, dont Josephte, mariée à Reinier Pierre ; Rose, mariée en 1768 à Grillery, bourgeois d'Annecy ; Jean Pierre, né en 1750, était bourgeois habitant Chambéry, en 1700, notaire royal et Chef Secrétaire du Bureau de l'Intendance de Savoie ; enfin :

V. Joseph, né en 1737, marié à Morel Françoise-Nicole, eut trois filles et deux garçons, dont : Pauline, née en 1769, épousa en 1804 : Noble Pierre Perrin de Bissy, Officier Sarde.

En 1738, cette famille ne possédait qu'une maison forte dans le Bourg, N° 396, et un jardin attenant ; en 1780, elle fut vendue à Vittet Richard, puis passa, en 1924, à Cottin, charron.

Vers 1760, la famille Arnaud acheta des Mallinjoud, bourgeois d'Annecy, la maison forte de la Croix-Rouge et la ferme : propriété Ducret-Matrod et Dunand.


56 HISTOIRE D'ALBY

D'après un respectable vieillard d'Alby, le dernier Arnaud serait mort, vers 1880, Officier dans l'armée d'Italie.

III. — BALLY.

La famille Bally apparaît à Alby en 1632 où Hble Louise Bibian est dite veuve de Bally Philibert. Le premier mariage des R. P. date dé 1656 : Bally Pernette avec Paget François. La première naissance : 1659, Françoise, fille de Claude et Marcoz d'Héry.

En 1788, Bally Claude-François, né à Chambéry, habitant Héry, possède un journal de terrain à St-Maurice. Jean-Baptiste possède une maison aux Chardons, N° 75, et 16 parcelles de terres, payant 11 liv. de tailles.

Jean possède deux maisons à St-Maurice, Nos 68 et 93 et 21 parcelles de terre payant 11 liv. de tailles.

D'après les notes suivantes qui m'ont été données par M. le Comte Pierre de Viry, les armoiries du choeur de la chapelle St-Maurice, sculptées probablement au XVIIe siècle, doivent être celles de la famille de Bally. d'Alby, ou plutôt à la famille des Milliet, Mis de Faverges qui avait une alliance avec la famille de Montpon. Ces armoiries données par Besson figurent aux preuves Millet et de Montpon et sont : « de gueules au chevron d'or, accompagné de trois étoiles de même (ou d'argent) et surmonté d'un croissant d'or. »

I. Jean-François Bailly était qualifié du lieu de Viuzen-Faucigny.

II. Noble Philippe Bally d'Alby, son fils, Sénateur au S. S. de Savoie eut une fille : Jeanne-Françoise qui épousa en 1700 : Sigismond Milliet, 3e Mis de Faverges.

Un autre Bally d'Alby, Sénateur en 1679, épousa Noble de Chosal dont il aurait eu une fille : Marie-Jacqueline qui épousa Noble Pierre-Clément d'Anthon, doyen des collatéraux au Conseil de Genevois, enterré à Ste-Glaire d'Annecy. Anne-Marie d'Anthon, leur fille épousa en 1712, JacquesFrançois de la Faverges (voir cette famille au chapitre précédent, première branche VII).


LES SEIGNEURS ET CHATELAINS 57

Nous avons vu aussi qu'une Dlle Milliet avait épousé Noble Louis de la Faverge, vers 1600.

IV. — BAIX ou BAY.

Cette famille, anoblie en 1612, possède 3 étoiles dans son blason, comme les Milliet et les Bally ; elle eut une alliance avec les Milliet en 1556 et une avec Noble Guillaume d'Albiez de la Rochette qui épousa en 1624 : Dlle Desprez, veuve de Léonard Bay. En 1738, Jacques Baix, bourgeois de Chambéry, possédait à Alby un bois de châtaigniers de 2 journaux aux Gagères, N° 759.

V. — NOBLE DELEPIGNY.

Noble Jacques-François Delepigny ne figure pas sur la mappe de 1738, mais il habita Alby de 1752 à 1784.

Marié à Dlle d'Elbène de Blanly, il eut cinq garçons et deux filles tous nés et baptisés à Alby entre 1758 et 1769.

VI. — NOBLE D'ESERY.

En 1738, la propriété la plus importante d'Alby était celle de Crévial, en latin : Crestum Vialis. Elle payait 127 livr. de tailles qui furent ramenées à 85 liv. en 1741. A cette date, le propriétaire était et fut jusqu'en 1798 : Noble François d'Esery.

L'Armoriai (1) nous dit que Falconnet II, fils de Pierre de Monthoux-Barriez, Sgr d'Argonay, épousa en 1416 : Jeannette, fille de Mre Aymon Alamand, Sgr d'Esery. Elle testa dans sa maison d'Alby le 14 octobre 1469, étant veuve et sans enfant. Son beau-frère Jean, héritier de son mari lui restitue 900 florins d'or pour sa dot et tous ses droits.

La seigneurie d'Esery appartint aux Nobles de Sacconay de 1450 à 1610 environ. En 1504, a lieu un mariage entre un Roland d'Alby et un Noble Ginod de Crévial (famille Ginier que nous retrouverons dans ce chapitre).

En 1672, Charles du Clos, Comte de Bonne, hérite des

(1) Famille Alamand.


58 HISTOIRE D'ALBY

seigneuries de Blansy et Esery de Noble Jérôme du Fresnoy. Son arrière petit-fils était colonel d'infanterie en 1796.

En 1726, le Comte d'Esery, François-Hiacinthe du Clos, Sénateur de Savoie, maria sa fille Madeleine à Gaspard de Chillaz. En 1718, il passait un contrat à Aix, dans sa maison.

Nous avons déjà vu une Dlle du Clos de Bonne épouser un la Faverge en 1652 (VI).

En 1798, Cretvial passa à François Dallet, de Chambéry, et en 1822 à ses deux filles : Françoise et Elisabeth, mariées aux frères Martin et Antoine Cuissin. Par le mariage des deux dernières filles Cuissin en 1886, la propriété a passé à Me Cattin, not., et à M. Prudhomme, ingénieur.

La ferme du Chêne appartenant actuellement à Maurice Montmasson et auparavant à M. Charvier, fut détachée de Cretvial vers 1870, par un mariage Cuissin-Gharvier.

VII. — NOBLE GINIER.

Cette famille est mentionnée sur les Reg. Par. jusqu'en 1640. Elle descend probablement de ce Noble Pierre Ginier de Cretvial, marié en 1504 à Donade de Roland d'Alby.

En 1606, Jacques Ginier d'Alby épousa Dlle Perrine de Richard de Vons, fille de Noble Humbert.

En 1624, Noble Jean Ginier de cette paroisse, marié à Dlle Louise d'Alby, morte veuve en 1639, est parrain à Alby. Il meurt en Piémont, août 1630 et inhumé à Alby, septembre 1630.

En 1629, Noble Bibrard Ginier, mort à Alby en 1639, marié à Dlle Claudine Arpeau, fille de Noble Nicolas, JugeMage de Genevois et de Anne de Mandallaz dont il eut : Christophe, né en 1629, ordonné prêtre à Rome en 1653 ; Charles-Emmanuel, 1633 ; Isabearu, 1635 ; Philiberte, 1636, baptisée à Alby par Rd de Montfalcon, curé de Rumilly, avec Rd de Rouer, curé du Petit-Bornand, comme parrain ; enfin, Pierre, qui naquit en 1638 et mourut en 1639.

La visite pastorale de 1633 à St-Donat signale la présence de Noble Real de Ginier.


LES SEIGNEURS ET CHATELAINS 59

Le Dict. du Clergé mentionne : Ginier, né à Alby, devenu abbé de Talloires, et mort en 1696, sous le nom de Dom Fauste.

VIII. — NOBLE MAILLARD DE TOURNON.

Cette vieille famille de Rumilly était apparentée à celle de St François de Sales qui écrivait, le 5 décembre 1610, à Mme Béatrix de Maillard, prieure de Neuville : « Je me dis votre parent, puisque je le suis, quoique d'assez loin, et si le temps et les successions nous éloignent quant au sang, la charité et la dilection nous approchent selon l'esprit. » (1)

En 1681, le 25 avril, le roi Victor-Amédée accorde les Patentes du marquisat d'Alby au Sgr de Tournon, avec droit de chasse et de pêche sur Alby, Héry, Chainaz, St-Sylvestre, Malagny, Albens, la Biolle, Balmont et Marigny. En 1740, le marquisat d'Alby était ascensé pour la somme de 750 liv.

En 1738, cette famille possédait deux champs aux Gagères, Nos 701 et 758, de la contenance totale de 11 journaux. Le premier fut acheté par Marquet Pierre, en 1816, et l'autre par Charles Mallinjoud, en 1820.

Cette famille s'est éteinte, en Piémont, vers 1850.

IX. — NOBLE MATHIEU DE MARCLAY.

Cette famille, anoblie en 1623, possédait, en 1738, la ferme de la maison Blanche, soit 64 parcelles payant 50 liv. de tailles. Cette ferme a dû entrer dans la famille Marclay de St-Joriaz par le mariage de Noble CharlesMichel, né en 1686, Officier au Régiment de Savoie, qui testa en 1761, conjointement avec sa femme : Delle Josephte-Sébastienne, fille de.feu Noble Claude-Humbert Amblardet de Tortolier et de Dame Françoise Renaud, laquelle s'était remariée, en 1696, à Claude de Menthon, baron de Lornay.

En 1769, la ferme passa à Claude Rey feu Me Roch Emmanuel ; en 1816, à Susanne Rey, veuve Révillod ;

(1) Vol. XXI, p. 103.


60 HISTOIRE D'ALBY

en 1852, à Me Despine, médecin, marié à Péronne Révillod, bourgeoise de Rumilly qui le vendit, en 1897, à la famille Thomé dit Jean Louis.

X. — NOBLE D'ORLIER.

Les d'Orlier, de Viuz-laChiésaz, furent coseigneurs de Montpon.

En 1371, par testament fait à Viuz, Albertet d'Orlier, damoiseau, fait des legs à l'hôpital de Viuz, à la maladrerie et à l'hôpital d'Alby, etc...

En 1470, il est parlé d'Antoine d'Orlier, marié à Marie d'Alby.

En 1738, Noble Antoine d'Orlier possédait à Alby : une vigne, N° 636, et deux bois, 637-38, en Boiviaz, avec 18 sols de taille. Ces bien passèrent, en 1774, à Blanchet Maurice

feu Antoine.

XI. — NOBLE RIBIOLLET.

En 1696, Prosper Ribiollet, docteur ès-droit, était juge ordinaire du marquisat d'Alby.

Spectable Louis Chessel, de Champanges, avocat au Sénat, épousa Delle Suzanne, fille de Noble et Spectable André Ribiollet, soeur du Vicaire Général de ce nom. Leur fils aîné s'établit dans les biens des Ribiollet, dont sa mère avait hérité, aux environs d'Annecy. Leur fille Anne, née en 1718, à Champanges, eut pour parrain: Prosper Ribiollet, d'Annecy, frère de la mère de l'enfant. Noble François Favre, de Thônes, anobli en 1748, fils de François d'Annecy, avocat, épousa, à Frangy : Péronne Ribiollet, Fille de Pierre et de Delle Jeanne Gallay. Leur fils, Prosper Favre, hérite de tous les biens Ribiollet, sis à Frangy et Alby.

En 1738, ces biens d'Alby, consistaient en une maison à Chède-Dessus, N° 783 (maison actuelle des Vincent) avec 40 journaux de terre payant 39 liv. de tailles. Noble Favre émigra à la Révolution et ses biens furent vendus. En 1803, ils appartenaient à Thomé Claude feu Joseph ; en 1816,


Château de Pierre-Charve

(Cl. Echo de Savoie).

Château de Montpon.

(Cl. Echo de Savoie)



LES SEIGNEURS ET CHATELAINS 61

aux frères Jean-François et Jean feu Claude Thomé ; en 1848, à une femme Charléty.

XII. — NOBLE RIBITEL.

Nous avons déjà vu le nom d'un Ribitel, châtelain d'Alby, reprendre possession de la ville d'Alby après l'évacuation des troupes de François Ier en Savoie. En 1550, Rd Jean d'Alby, prêtre, était recteur de la chapelle NotreDame, St-Pierre (église St-Donat). Le Dict. du Clergé indique plusieurs Ribitel, nés à Annecy, mais baptisés à Alby, comme le prouvent les Reg. Par. que nous citons ici :

Messire Pierre Ribitel, marié à Jacqueline Jaret fit baptiser à Alby ses enfants : 1) François, 1651, lequel eut pour parrain son oncle paternel, Rd François ; 2) Guillaume, 1654, prêtre en 1681 ; 3) Philiberte, 1656.

Rd René, Dr en théologie, droit canon, Archidiacre et Officiai de la Val d'Aoste, mourut, à Aoste, le 26 juillet 1694. Il était propriétaire de la maison Baud, N° 997, à St-Maurice, sortie du Bourg.

En 1727 (Tab. fol. 276), François Ribitel était juge ordinaire du marquisat d'Alby.

En 1752 (R. P.), mariage du Sr Emmanuel Favre avec Delle Fernex, fille d'Antoine et de Delle Ribitel, née Gaultier.

En 1777 (Tab. fol. 97), Test. de Delle Jeanne Gaultier, femme Ribitel, native d'Annecy, et malade en sa maison de St-Donat.

En 1779 (Tab. fol. 116), Test. de l'avocat Joseph Ribitel, natif d'Annecy, Avocat à la cour de Savoie.

Cette famille possédait en 1738 : à St-Donat, 8 parcelles de terres, payant 5 liv. de tailles et achetées par Baud, not., en 1798 ; à St-Maurice : une maison forte au Bourg (chez les Baud) et une aux Granges avec 57 parcelles de terres, payant 30 liv. de tailles ; le tout fut acheté par Arnaud, not., en 1798, et par Baud, not., en 1802.

Cette famille Ribitel fit de nombreux dons aux deux paroisses réunies, entre 1682 et 1773. Ils sont longuement mentionnés aux R. P. ; les principaux consistent dans un


62 HISTOIRE D'ALBY

doublon d'Espagne, baillé par Rd René, pour faire la sacristie de St-Donat ; douze ducatons pour le tableau du maître-autel où il y a St Donat, St Barthélemi et St François de Sales. En 1691, Mre Pierre, père du susdit, donne plusieurs ornements à chaque église ; 40 florins pour décorer la chapelle du Rosaire. Son fils François, Avocat au Sénat, et sa femme donnèrent également de nombreux? ornements.

XIII. — DE ROBERTY.

Cette famille de Rumilly est mentionnée, en 1379, dans l'échange de deux pièces de terre, à Alby.

En 1346, une sentence arbitrale fut rendue entre Henri Roberti d'Alby et Guillaume de Menthon.

Henri eut une fille, Hélinode, vivante en 1411 et mariée à Noble Pierre d'Alby (Armorial, V, 201).

XIV. — NOBLE DE LA ROCHETTE.

La branche principale de la Rochette de Savoie s'éteignit dans la personne de Jeanne qui épousa avant 1737 : Antoine de Seyssel, Sgr d'Aix.

Une autre branche s'établit à Alby, dès le XIIIe siècle. Elle y posséda une maison dite « de la Rochette », qu'elle habita pendant plusieurs générations.

Voici les trois branches de cette famille qui eurent des intérêts à Alby.

Première branche.

I. Guigon de la Rochette et son frère passent ensemble un accord avec le Comte de Savoie, à l'occasion du vidomnat et de la mestralie d'Alby, vers 1350. Il n'eut qu'un fils :

II. Noble Jean, damoiseau, d'Alby, né en 1360, ratifia un albergement passé par son oncle Rolet, rière Alby, en 1363. Il avait des biens à Albens, en 1380. En 1411, il reconnaît tenir du Prince, sous hommage dû par Guillaume de la Rochette, son molard de Pierrecharve avec la maison forte y édifiée, ses censés, servis, etc... Il ne dut pas


LES SEIGNEURS ET CHATELAINS 63

laisser de postérité, et ses biens durent passer à Jean, fils de Guillaume, qui passe, en 1434, reconnaissance pour la maison forte de Pierrecharve.

Deuxième branche.

I. Guillaume, probablement frère de Guigon (I), fut vidomne d'Alby. Un acte est passé dans sa maison, à Alby, le 14 février 1481

Il épousa probablement Marie de Menthonay, dont il eut : 1) Claude, mort en 1452, laissant deux enfants qui n'eurent pas de postérité : Donat, dont la succession comprenait le vidomnat et la mestralie d'Alby, qui échut à son cousin Jean ; Antoinette, soeur de Donat, est dite cofondatrice et copatronne pour un tiers de la chapelle St-George, dans l'église St-Donat. 2) Rd Père en Christ, Mre Robert, Abbé de St-Pons hors des murs de Nice (1455), avait fondé un autel dans la chapelle St-George. Après sa mort, la collation de cet autel passerait à son neveu Jean ; s'il n'avait pas de garçon, à Noble Etienne de la Rochette et à défaut : aux garçons de feu Noble Martin de Menthonay.

II. Noble Jean, vidomne d'Alby, passe, en 1415, un albergement avec ses frères, dans leur maison dite' de Ruppecula. En 1416, il avait la maison du vidomnat à Alby.

Il épousa N. de Montvuagnard, dont il eut deux fils : Rd Mre Guigon, chanoine de Genève, protonotaire apostolique, doyen de l'église Notre-Dame de-la-Lée, à Annecy, curé de Cruseilles, administrateur du prieuré de Lustry. En 1434, il reconnaît avec son frère Jean, en fief lige, noble, paternel et ancien : 6 liv. genevoises annuelles sur le péage de la ville et du mandement d'Alby, et cela, à cause de la vente faite par Pierre de Genève et son fils Thomas à Jean du Vernay, en 1371, du consentement du Comte de Genève. Il mourut à Genève en 1468, faisant héritier son frère Jean, dont nous allons parler :

III. Jean II, de la paroisse de St-Donat d'Alby, Sgr de Pierrecharve, vidomne d'Alby, reconnaît tenir du Duc de Savoie, pour lui et son frère, Rd Guigon, sous l'hommage dû par les héritiers de Noble Guillaume


64 HISTOIRE D'ALBY

de la Rochette : le mollard et la maison forte de Pierrecharve, cens, tributs..., le 23 août 1434.

En 1437, il reconnaît tenir par addition du Duc, en fief noble, par acquis fait des Nobles Antoine d'Alby et Humbert de la Croix, héritiers de Jacques d'Alby, : une grande maison située à Alby et une autre maison, soit tour, au dit lieu.

En 1442 et 1446, il achète des biens à Mûres et à Alby.

En 1450, il est investi du vidomnat et mestralie d'Alby, de la maison forte et tour de la Rochette et de la maison forte de Pierrecharve.

En 1452, il est témoin au testament de Jean de Mouxy, marié à sa cousine Antoinette, à Alby, dans la maison des héritiers de Claude de la Rochette.

En 1455, il obtient restitution de Rd Robert de la Rochette, son oncle, et de Antoinette, sa cousine, « potissime turris, carceris et magne domus vice dognatus Albiaci » (tour, prison, grande maison à Alby).

Il fut fondateur et patron pour un tiers de la chapelle St-George, un tiers pour sa cousine Antoinette et un tiers pour les enfants de Noble Aymon de Pieraz foy (Pierrefeu). En 1477, âgé de 80 ans, il cède ce patronat à son, gendre : Jacques de la Rochette.

En 1429 et 1475, il possédait des biens importants à proximité de Genève, dont il était bourgeois, et reconnaissait des reconnaissances comme héritier universel des Allamand (Sgr d'Esery, propriétaire de Cretvial) et de Pierre Vulliet.

Il avait épousé : Jeanne, fille de François II de Menthon-Beaumont et de Jeanne de Compeys-Thorens, dont il eut deux filles et deux fils : 1) Marguerite, légataire de son oncle, François de Menthon, épousa Noble Jacques de la Rochette, Sgr de Rougemont (3e branche, IV). Elle était clame de Pierrecharve qu'elle transmit à sa fille Jacquemette et par elle aux Montfalcon ; 2) Rd Richard, doyen d'Annecy, et

IV. Noble Jean III, légataire, avec son frère et ses soeurs, de Noble François III de Menthon-Beaumont.

En 1472, il reconnaît tenir en fief noble, par inféodation


LES SEIGNEURS ET CHATELAINS 65

faite à lui par le Prince : vidomnat, mestralie, tour et tour grande proche le pont d'Alby, Pierrecharve et son mollard, une rente féodale rière Alby, une autre rière Mûres, acquis par le dit Noble Jean des Nobles Nicod et Odon de Coemuz, père et fils, et une autre rente acquise de Noble Antoine d'Alby.

Il a dû mourir avant son père, avant 1477, sans postérité masculine.

Troisième branche.

I. Mre Pierre « de Ruppecula », chevalier, est témoin, en 1256, à Rumilly.

II: Aymon de la Rochette, damoiseau d'Alby, épousa Catherine de Verdon, chevalier de Chignin.

III. Jean de la Rochette est fidéjusseur avec Péronnet de la Rochette, en 1342, pour Hugonin Vagnard. Acte fait à Pierrecharve, Aymonet d'Alby, not. Il eut deux fils : Rolet et Robert (La généalogie ci-dessus est peu certaine).

I. Noble Rolet, damoiseau, châtelain d'Alby, frère de Guigon et Guillaume (I), transige en son nom et au nom de Guigon son frère, avec Richard des Vignes, damoiseau, en 1350, au sujet du vidomnat auquel lesdits frères prétendaient sur les hommes dudit Richard existant au mandement d'Alby ; les la Rochette renoncent à tous leurs droits, moyennant quoi Richard leur assure 100 sols qui furent payés en 1351.

En 1400, il vend des biens rière Rumilly et Alby.

Il épousa Béatrix de Montfalcon, Veuve de Pierre de Rougemont. En 1414, il constitue une dot de 1.200 flor. à sa petite-fille, Péronnette. Il testa, en 1415, voulant être enterré à Cusy, au tombeau de ses ancêtres. Il eut un fils.

II. Noble Aymon, décédé avant son père (1414). Il avait épousé : Bonne de Rougemont, fille de Noble Jean, dont il eut :

III. Noble Etienne, héritier universel de son aïeul Rolet, en 1415, Sgr de Rougemont, en 1442, possédait un fief au Vernet (Gruffy) et devait fidélité au Sgr de Cusy et au duc de Savoie.

IV. Noble Jacques, fils d'Etienne, est dit Sgr de Rouge-


66 HISTOIRE D'ALBY

mont, de la Pesse (Annecy-le-Vieux), vidomne d'Alby. Il épousa : 1) Marguerite, fille de Noble Jean de la Rochette, Sgr de Pierrecharve ; 2) Claudine des Clets. Il nomme héritier son petit-fils de Montfalcon, car il n'eut qu'une fille :

V. Jacqueline ou Jacquemette, Dame de la Rochette, de Pierrecharve et Rougemont, épousa : François de Montfalcon, Sgr de Marcellaz, avec une dot de 3.000 flor. Par ce mariage, les Montfalcon acquirent Pierrecharve, dont reconnaissance fut passée en 1501. Leur fils, Jacques, héritier, n'eut pas d'enfants et laissa ses biens à son frère Rme Sébastien, évêque de Lausanne (Voir article Pierrecharve, chapitre précédent).

XV. — NOBLE ROLAND D'ALBY.

On trouve trois familles distinctes de Rolland : une à la Biolle, vers 1490 ; une à Alby, en 1504, et une à Versonnex, en 1009. Nous parlerons seulement de la famille établie à Alby et Marigny. Peut-être descend-elle, avec les deux autres des Nobles Roland d'Albens dont Aymon était notaire, en 1411. En tout cas voici les trois branches d'Alby :

Première branche.

I. Egrège Jacques Roland d'Alby, notaire et bourgeois d'Alby, achète des biens à Marigny, en 1542. Son frère Pierre, notaire et bourgeois d'Alby, vend une vigne, en 1542, à Dominique de Aussenas. En 1504, les deux frères donnent des biens en garantie de la dot de leur soeur Donade, mariée à Noble Pierre Ginod de Cretvial. En 1533, ils achètent des biens au lieu dit « les Moulins ».

II. Antoinette, fille unique de Jacques, épouse : Luc Capelli, bourgeois de La Roche, en 1537.

Deuxième branche.

I. Mre Jacques, notaire, probablement frère de Claude, ascense de Noble Martin du Fresnoy : des servis, tailles... et une maison forte à Alby, pour 140 flor. par an.


LES SEIGNEURS ET CHATELAINS 67

Il épousa Pernette Bernard et mourut en 1544, laissant deux fils : Donat, de Mûres, notaire, épousa Françoise Daviet, veuve en 1604, laissant un fils : Claude, le puiné, marié à Claudine, fille de feu Jacques Verguin, qui passent une quittance, en 1609, à Noble George Roland d'Alby, habitant Marigny ; et :

II. Mre Humbert, fils aîné, notaire et bourgeois d'Alby, nommé notaire, en 1543, par la Comtesse de Savoie. Il testa en 1569, ayant épousé Delle Gabriel Portier, laquelle, veuve en 1592, fait une cession à son fils George. Ils eurent cinq enfants, dont : Mre Louis, notaire, marié à Delle Amblardet, d'Alby, soeur de Noble Jacques ; et :

III. Mre et Noble Georges, bourgeois d'Alby, habitant Marigny, annobli par Patentes, en 1606, épousa : 1) en 1682 : Jeanne, fille de Mre Jean Crochon, notaire d'Alby ; 2) vers 1690 : Jeanne Albert, Veuve de Jean Gagnères, bourgeois de St-Michel-de-Maurienne. Il mourut en 1633 et fut enseveli dans l'église de Marigny, laissant six enfants, dont : Rd Jean, Chan. de Genève, en 1623 et aumônier de St François de Sales ; Péronne, mariée, en 1606, à Noble Nicolas Richard de Vons ; et :

IV. Noble Humbert d'Alby, habitant Marigny, marié à Delle d'Orlier. Il mourut en 1642 et sa veuve épousa Christophe de Gerbaix, baron de Sonnaz, et mourut en 1652. Humbert laissa cinq enfants, dont :

V. Noble Abel, héritier universel, né à Marigny en 1632, épousa Delle Louise de Sonnaz, fille de Christophe, dont il eut dix enfants et se remaria à Jeanne de St-Sixt, dont il eut trois enfants :

VI. Noble Claude-Louis, né en 1650, à Marigny, épousa Delle Marie Favier de Lescheraine, dont il eut :

VII. Noble Jean-Pierre de Marigny, né en 1680, devint Sgr de Béry (St-Félix) et de Montcuenon (Alby), marié, en 1702, à Delle Chavannes de Rumilly, il eut quatorze enfants dont aucun ne fit souche. Quatre garçons entrèrent dans les ordres dont deux furent capucins ; Rd Julien (1712-71) fut chanoine de Toul et habita Paris où il mourut ; Rme Claude-Humbert (1708-70), prêtre du diocèse de Genève, devint chanoine de Toul, de Bayeux, puis Arche-


68 HISTOIRE D'ALBY

vêque et Comte de Tarentaise. Il testa en faveur de Jean de Bracorand de Savoiroux. La plus jeune de ses soeurs, Claudine (1721-85), épousa, à Gruffy : Noble FrançoisMarie de Menthon, baron de Gruffy.

XVI. — NOBLE DE LA TIVOLIÈRE.

Noble François de la Tivolière, Mis de St-Michel, né à Thorens, fils émancipé de Claude-François, était practicien et bourgeois d'Annecy, quand il acheta, en 1749 (Tab. fol. 28), à Alby, une maison forte qui fut vendue, en 1792, à Vittet dit Richard (maison Cottin, charron). En 1738, son père, bourgeois d'Alby, ne possédait qu'un jardin et un rocher à Plainpalais.

Noble François, marié à Louise Diligent d'Alby, en 1744, eut deux filles et un fils, Joseph, tous nés à Alby.

XVII. — VETTIER DE GANTELET.

Cette famille possédait, en 1738, un champ de 6 journaux, aux Gagères, N° 742, une maison avec grange et 60 journaux de terres, au lieu dit l'Hôtel ou Lieutet.

Le propriétaire s'appelait Aynard ; il était né à Chambéry et habitait Rumilly. En 1751, on le trouve Major du Régiment des Dragons de la Reine. Tous ses biens passèrent, en 1813, à Rassat Claude feu Jean-François.

Leur noblesse date de 1615 et la branche aînée vil à Metz, près d'Annecy, sous le nom d'Anières ; la branche Vectier ou Vettier était établie à Hauteville et acheta le marquisat de Cruseilles, en 1760, de Louise-Thérèse Angot, née à Pringy en 1739 et mariée à Noble de Regard.

A en juger par cette pléiade de damoiseaux, chevaliers, châtelains, seigneurs de grande et petite noblesse qui vient de défiler sous nos yeux, on peut se rendre compte de l'importance de la ville d'Alby et de la vie bourgeoise ou seigneuriale qu'on y menait. De l'avis de tous les historiens locaux, cette importance diminua et disparut presque totalement à la suite des trois incendies successifs de 1543, 1557 et 1565, qui réduisirent le Bourg en cendres et jetèrent la population dans la misère.


DEUXIÈME PARTIE

LA PAROISSE

Suivant les historiens, c'est à partir du IVe siècle qu'il faut faire remonter l'origine de nos paroisses rurales, et si les premières d'entre elles durent s'établir sur les voies publiques et au bord des rivières, comme la chose paraît naturelle, Alby doit venir en très bon rang.

« Selon une vieille tradition conservée dans l'endroit, nous dit Rd Pioton, curé d'Alby, dans ses notes manuscrites, l'ordre des Bénédictins, fondé en 529, aurait créé un couvent et une église sur l'emplacement de l'église St-Donat actuelle. On a encore découvert les compartiments de leurs tombeaux dans les fondations creusées pour édifier la nouvelle église, en 1858 ».

A quelle date eut lieu le départ de ces moines pour laisser le clergé constituer l'église et la paroisse de SaintMaurice, puis celle de Saint-Donat ? Il est impossible de se prononcer, puisque nous n'avons aucun document à ce sujet.

Nous allons donc étudier l'histoire de ces deux paroisses et nous parlerons ensuite des circonstances qui ont amené leur réunion.


CHAPITRE I. Paroisse de Saint-Maurice

SES REVENUS — SES CHAPELLES — SES RECTEURS SON PRESBYTÈRE

Nous avons déjà vu dans la Première Partie que les Seigneurs de Montpon percevaient le sixième de la dîme sur la paroisse de St-Maurice. Ils avaient en outre le droit de présentation ; vers 1750, ils léguèrent à l'église un pré contigu au cimetière : trois raisons pour nous porter à croire qu'ils furent les fondateurs de cette paroisse.

Les plus anciens documents que nous possédons sur l'église d'Alby sont extraits du Regeste Genevois :

En 1301, le 13 novembre, Nicolas de Massongy, curé d'Arbiez, est témoin pour Henry de Seyrier, curé de La Roche.

En 1344, Alby figure parmi les 389 cures qui devaient à l'évêque, lors de sa visite pastorale, une redevance dite « procuration ».

Pour établir ensuite la constitution de la paroisse, nous avons les procès-verbaux des visites qui furent faites par l'évêque ou son délégué le 7 juillet 1411 ; le 27 juin 1414 ; 3 mai 1444 ; 5 décembre 1470 ; le 10 décembre 1481 ; 14 septembre 1516 ; 23 juin 1581 ; 18 juin 1606, par Saint François de Sales en personne ; 19 juillet 1633 ; 18 juin 1640 ; 4 septembre 1667 : 18 mai 1681 ; 1er juillet 1688 et le 25 juillet 1703.


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L'église de St-Maurice est composée de deux parties construites à des époques différentes.

Le Choeur actuel n'est autre que la chapelle du château fort qui protégeait le Bourg d'Alby. Les fondations ont deux mètres d'épaisseur au niveau du sol et vont en se rétrécissant jusqu'aux trois fenêtres qui sont à 5 mètres du sol. A cette hauteur, les murs sont réduits à 1 m. 10. Sous le choeur se trouve une chambre de 3 mètres de hauteur. Les dimensions du choeur sont de 5 mètres de longueur sur 5 mètres 50 de largeur et 5 mètres 50 de hauteur. La voûte comme les fenêtres sont de style roman. Du côté du couchant, on remarque une porte murée avec un seuil très usé par le passage des châtelains qui avaient leurs appartements en face. Cette porte n'avait plus sa raison d'être et fut condamnée, le jour où l'on construisit la nef pour transformer la chapelle en une église paroissiale.

La Nef comporte un plafond plat et mesure 11 mètres de long, 6 mètres de large et 4 mètres de haut. Les murs ont 70 centimètres d'épaisseur. Des réparations importantes furent faites à l'église en 1733, 1851 et 1871.

Le 17 mars 1733, Mre Arnaud, notaire d'Alby, écrivait une longue lettre à Monsieur le Commandeur de Montpon, en résidence à Turin, pour le remercier des démarches faites par lui auprès de S. M., afin d'obtenir l'argent nécessaire aux réparations de l'église et presbytère de St-Maurice qui viennent d'être incendiés.

« En suite des deux vostres du 2 courant et 27 février dernier dont Monsieur m'a honoré, il est clair que c'est Monsieur qui a eu la bonté de soutenir nos intérêts tant auprès de S. M. qu'auprès du Ministre pour avoir obtenu les dons qui nous ont été accordés... Nous devons prier pour la santé et prospérité de Monsieur de Montpon.

« Monsieur le Curé de Gruffy est venu ici avant-hier, comme envoyé de Mgr, pour savoir les réparations qu'il convient de faire. J'eus l'honneur de lui dire qu'il fallait préalablement dresser un devis, en s'assurant le concours de plusieurs bons maîtres... » (Arch. de Montpon).


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Le 28 mars 1733, en l'étude de Mre Roux, not., fut donné le prix fait de l'église.

Le 27 octobre 1734, l'Intendant, dans une visite de lieu, fait élever jusqu'au toit le mur de façade de l'église.

Le 5 mai 1741, on hausse la muraille des deux côtés du dôme qui porte les cloches, jusqu'au cordon d'icelui, lequel est sis sur la porte d'entrée d'icelui. Il reste à construire des fonts baptismaux, n'en ayant point depuis l'incendie.

En 1790, le Conseil fait recouvrir en paille le toit de l'église et le clocher, vulgairement dit chèvre, en planches à forme de petits pavillons. Surface : 20 toises carrées. Prix : 170 liv.

En 1851, le 3 juillet, Rr Pioton, curé, note « qu'il a donné au sieur Jacques Brunier, Me charpentier à Héry, le prix fait du bâtiment de la cure et de l'église St-Maurice, à tout faire et tout fournir et couvrir en ardoises, pour le prix de 2.400 liv. qu'il lui a bien payé aux termes fixés. »

En 1870, nous lisons encore dans les notes de Rd Pioton : « Cette ancienne église étant complètement dégradée, et voulant néanmoins la conserver, parce qu'on y fait le service de la semaine et les catéchismes ; et comme vaut mieux préserver que quérir, on s'est décidé à faire toutes les réparations les plus urgentes. J'ai obtenu 200 francs de l'oeuvre de Saint François de Sales et le Dr Dagand, maire, a reçu 1.000 francs du Gouvernement Impérial, quelques mois avant la chute de Napoléon III. Avec ces sommes, nous avons fait faire : 1°) la porte de l'église en chêne, par Jh. Gouvernon, prix : 100 francs ; 2°) les fenêtres, par H. Baud, à raison de 16 francs l'une ; 3°) les planchers de la voûte et du choeur ainsi que les corniches de la façade, par C. Long, prix : 200 francs ; 4°) replâtrir tous les murs et les redresser ainsi que la voûte ; mettre une forte clef en fer le long de la muraille du choeur, faire les plafonds, par Ch. Pianta : 754 francs. Total : 1.119 francs.

Lors de ces réparations, le peintre, par mégarde, a couvert de son pinceau les armoiries du château d'Alby qui se trouvent au sommet de la fenêtre droite du maître-autel. Elles sont sculptées sur la pierre même de la fenêtre. »


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Grâce à ces indications, j'ai remis à jour ces armoiries qui se trouvent être celles de la famille Milliet ou Bally d'Alby, comme il a été dit plus haut.

Deux statues massives, en bois sculpté et doré, ornent l'église ; d'après les antiquaires, elles doivent être du XVIIe siècle. Rd Pioton nous dit que celle de St Joseph a été bénite le 31 mars 1872, mais il oublie de nous indiquer son origine. Nous n'avons aucune donnée sur celle de la Sainte Vierge.

Le chemin de Croix, dû au pinceau de M. Testelli, peintre du Tessin et exécuté d'après les ordres de Rd Pioton, pour l'église St-Donat, en 1858, a coûté 200 francs avec les cadres pournis par Jh. Gouvernon. Il a été installé à l'église St-Maurice, en 1902, et bénit à la mission 1924.

Cette même année 1902, l'église fut blanchie par M. Soldati. En juillet 1924, furent installés les deux vitraux du choeur, représentant Saint François de Sales et Saint Bernard de Menthon, en souvenir des fêtes données à Annecy et Menthon, à l'occasion de leur tricentenaire et millénaire. En août 1925, les quatre autres fenêtres ont été pourvues de vitraux qui portent les armoiries des familles Milliet-Bally, de la ville d'Alby, de St-Maurice, et de la maison de Savoie. Ils ont coûté au total : 3.000 francs, placés, et ont été payés par la paroisse.

CLOCHER ET CLOCHES. — Voici maintenant les notes que nous possédons sur le clocher et les cloches de SaintMaurice.

Les Registres des baptêmes nous indiquent la bénédiction d'une cloche en ces termes : « L'an du Seigneur 1687, fut fondue la grande cloche de St-Maurice et le 21 septembre 1687, bénite par moi soussigné, en présence de Rd Garin, vic. d'Alby, natif de Morzine. Nom de la cloche : Bienheureuse Vierge Marie. Les fondeurs furent : Antoine et François Valliers, résidant à Briansson en Dauphiné. Signé : Fournier, curé. »

Le Tabellion d'Alby nous dit que le 10 février 1765, le Conseil de la paroisse donne prix fait d'une cloche neuve


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de 235 liv., poids de Chambéry, à Richard Cl. de Gruffy, Me fondeur à Chambéry. Prix convenu : 167 liv. 10 sols, soit : 120 liv. pour un quintal de bon métal à fournir par le fondeur, et 47 liv. pour la fonte de 135 liv. de métal qui provient de la cloche cassée. La bénédiction, consignée au registre des baptêmes, eut lieu le 14 septembre 1765. Nom : Marie-Josephte. Parrain : Noble Jh-Marie de Cormand, Sgr de Montpon, Sénateur au S. S. S. Marraine ; sa soeur, Dame Marie-Georgine de la Fléchère. Signé : Rd Léonard, curé-arch. de Gruffy. Il est plus que probable que cette grande cloche, comme elle est appelée, fut réquisitionnée par la Révolution, car après la tourmente, il n'est plus question que d'une seule cloche.

Dans sa visite du 9 octobre 1778, Rd Simond, arch. de Gruffy, note « qu'il n'y a point de clocher et que les cloches sont suspendues à un petit bâtiment sur le cimetière ».

Rd Pioton nous dit que le petit clocher actuel fut bâti en 1852 par C. Pianta et a coûté environ 400 francs. La petite cloche, fondue à Quintal par M. Paccard, pèse 108 kilos, à raison de 3 fr. 60 le kilo ; ce qui fait environ : 400 francs avec le joug. Cette cloche a été bénite le samedi 13 mars 1852 et suspendue dans la cour de la cure, en attendant l'achèvement du clocher. Elle s'appelle : Célestine. Parrain : Domenge Joseph fils d'Henri. Marraine : sa soeur Antoinette de St-Maurice.

La cloche actuelle porte l'inscription : « Ab ortu solis usque ad occasum, laudate nomen Domini. Je m'appelle : Célestine-Josèphine ; Parrain : Jh. Cuissin. Marraine : Josephine Cuissin née Paris. Curé : de Chevilly. Maire : H. Blanchet. Fondeur : Paccard, 1888. »

CIMETIÈRE. — La paroisse St-Maurice avait son cimetière dans le pré contigu à l'église, du côté nord. La dernière sépulture qui y fut faite date du 20 juillet 1793. Les notables de l'endroit avaient leur tombeau dans la nef de l'église : les Bally, les Vittet-Richard, Domenge de la CroixRouge, Michel, Marquet, Arnaud. Paget, Plottier, etc..

VIE PAROISSIALE. — Après avoir décrit le temple maté-


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riel, nous allons étudier la vie paroissiale telle qu'elle était constituée avec ses charges, ses revenus et ses chapelles.

CHARGES. — En 1581, le curé de St-Maurice était tenu de célébrer une grand'messe les dimanches et fêtes ; on ajoutait le chant des Matines et des Vêpres, les jours solennels, et les Vêpres les dimanches de Carême. Le lundi, une messe basse était assurée. Après la réunion des deux paroisses, le curé devait célébrer une messe basse le mardi et le jeudi de chaque semaine. Le luminaire du maîtreautel, pour les offices paroissiaux, est à la charge du curé.

En 1681, la messe paroissiale se célèbre à 7 heures en été et 8 heures en hiver.

En 1633, les fêtes vouées sont : Saints Sylvestre, Antoine, Sébastien, Bernard de Menthon, Brigitte, Grat et Clair.

REVENUS. — La mappe de 1738 mentionne les biens suivants possédés par la paroisse de St-Maurice : presbytère, église, maison (dans le jardin actuel Lansard), cour, cimetière, Granier, champ, jardin et rocher compris sous les Nos 1004 à 1011 inclus et 1020 de la mappe St-Maurice. Il faut y ajouter le N° 552 de la mappe de St-Donat ou pré de la fondation des Sgrs de Montpon ; surface : 112 toises. Tous ces biens ont échappé à la liquidation de la Révolution, sauf la maison fermière, démolie et devenue le jardin Lansard. Le pré N° 552 fut vendu, le 22 vendémiaire, an III, par devant le Directoire d'Annecy et acheté par un notaire consciencieux : Joseph-Marie Baud, qui en fit la restitution à la paroisse, par acte du 31 mai 1834, Jordan, not. à Evian.

La loi de Séparation a attribué tous ces biens à la commune d'Alby.

Les revenus pour assurer le service religieux étaient : 1°) la dîme au taux de 1 pour 15, tant pour les grains que pour le vin. Le revenu des grains est porté tantôt à 70 coupes, froment et avoine (1580 et 1606) ; tantôt à 80 coupes dont 2/3 froment et 1/3 seigle, en 1633 ; tantôt à 100 coupes, en 1640. Le revenu du vin est évalué à


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3 sommées en 1580 et à 8 barils en 1633. 2°) Le ressat était de un sol en 1580, deux sols en 1606, pour ceux qui avaient charrue ; pour les autres de 1/4 ou 1/2 quart. 3°) La prémice, qui consistait en 1/4 de froment, fut supprimée en 1580, après une protestation énergique des paroissiens. 4°) Le casuel consistait à payer 5 florins pour les sépultures des chefs de famille, 2 florins 1/2 pour les célibataires et 2 florins pour les enfants. Le curé avait toujours le drap étendu sur la bière. Le luminaire, la messe, l'absoute n'étaient pas compris dans le tarif ci-dessus.

Le clerc avait pour traitement le pain qu'on lui donnait dans les familles où il portait l'eau bénite.

La lampe du sanctuaire était entretenue par la paroisse, et nos évêques accordaient 40 jours d'indulgence aux personnes généreuses qui donnaient de l'huile.

CHAPELLES. — L'église St-Maurice possédait plusieurs chapelles, ayant chacune son recteur, ses revenus, ses charges. Elles constituaient une sorte de bénéfice pleinement indépendant du curé de la paroisse qui n'avait pour lui que le maître-autel. Les visites de 1411 et 1481 ne mentionnent d'autre chapelle que celle de la Sainte Vierge ; elle a dû devenir plus tard N.-D. des Carmes ou N.-D. du Rosaire. Peut-être aussi s'est-elle fondue avec la chapelle de St-Jean-Baptiste, qui devint ainsi : N.-D. et St-JeanBaptiste, en 1633. A partir de cette date, voici celles que nous trouvons :

1°) Ste-Anne, fondée par la famille Bourgeois de Masigny, qui en conservait le droit de patronage. Le service était de trois messes annuelles, avec revenu de 18 sols, en 1681, payés par les hoirs de François Bourgeois, fondateur.

2°) Ste-Croix, qui, dès 1581, n'avait plus ni patron, ni recteur, ni revenu.

3°) St-Jean-Baptiste ou N.-Dame et St-Jean-Baptiste. Le 11 août 1385, un legs lui est fait par Jeannette de Subturne, veuve de Pierre de Fésigny, damoiseau. Cette chapelle fut fondée par Jean de Subturne et transaction, à ce sujet, fut passée par devant Maître Jacques de Batandier,


Le Pont Vieux, d'après une gravure de " Nice et Savoie », construit en 1720, sur l'emplacement

d'un pont à 3 arches et terminé aux extrémités par deux tours. (Cliché Echo de Savoie).



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recteur des Ecoles d'Alby (1). Dès le temps de St François de Sales, cette chapelle était du patronage de la famille Chardon. En 1681, le patron était Aymé Chardon, Avocat et bourgeois d'Annecy.

Le 20 mars 1733, Rd Jean-Maurice Chardon, Chanoine de N.-D. d'Annecy, sacristain, lègue au Chapitre de N.-D., par son testament, le droit de patronage en faveur des sacristains, ses futurs successeurs. Charge : une messe par semaine.

Par acte extrait du Tabel. d'Alby de 1738, nous voyons que ces dernières volontés furent exécutées. « Le 2 janvier, dans la maison de Cl.-François Daviet, au Bourg d'Alby, Rd Jean-Baptiste Poncet, natif d'Annecy, habitant Champanges, en Chablais, lequel, en suite de la cession du Rd Vicaire Général de la Métropole de Vienne, portée par les Lettres Patentes, portant institution, pour le Rd Poncet, des chapelles de la B. V. Marie et St Jean-Baptiste, érigées en l'église St-Mauris, le 9 octobre dernier, s'est transporté dans ladite église pour prendre possession actuelle et corporelle de tous les droits et revenus, et c'est en faisant la prière sur l'autel, baisant et embrassant ensuite ledit autel, et observant les autres solennités à ce requises. De quoi acte dressé devant la porte de l'église. Témoins : Claude et Joseph Petijean, garçons cordonniers. Desservettaz, notaire. »

Cette chapelle était placée à droite de la nef en entrant, proche du choeur. Son revenu consistait en 1°) Bois châtaignier aux Cottettes, N° 40 de la mappe de St-Maurice, de 2 journaux 125 t. ; 2 °) un champ, au Bouchet, de 1 journ. 160 toises, N° 92 ; 3°) un bois de châtaignier, en Boete-Bovée, de 1 journ. 334 t., N° 93 ; 4°) un pré, à Bouvard, de 1 journ. 374 t., N° 256 ; 5°) un pré, à Masigny, de 3 journ. 60 t., N° 421 ; 6°) un bois situé à la Maison Blanche, de 347 toises, et un champ, au même endroit, de 4 journ. 133 t., Nos 463-64.

Le 6 Vendémiaire, an IV (1796), en vertu de la vente à

(1) Evêché, 58, pièce 1...


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lui passée au nom de la République par les administrateurs du district d'Annecy, Joseph Reinier, fils de JeanPierre, a acquis la totalité des terres appartenant à la chapelle de St-Jean-Baptiste, dont la contribution assise est de 11 liv. 19 sols (1).

PRESBYTÈRE. — Il fut construit en même temps et sous le même toit que l'église St-Maurice. Jusqu'en 1851, il comprenait les cinq pièces actuelles qui sont adjacentes à la nef et au choeur de l'église. Les actes de réparations trouvés dans le Tabellion nous indiqueront les principales transformations qu'il a subies.

En 1640, le presbytère était devenu inhabitable et le Rd Curé avait dû chercher domicile ailleurs. Mais, sur une plainte des paroissiens, Monseigneur lui enjoint d'habiter sa cure dès qu'elle sera réparée, sous peine de 25 liv. d'amende.

Après l'incendie de 1732, on constate que la fenêtre de cuisine n'a pas été faite uniforme aux autres. Le Rd Curé a fait en plus du contrat : une muraille de séparation, une porte de molasse et une autre porte de taille de roc à l'entrée du presbytère, le tout jugé utile et nécessaire et valoir 100 liv.

Dans un inventaire du 20 octobre 1740, le curé moderne ajoute : « je soussigné déclare que les meubles ci-dessus désignés (garde-robe, coffre et lit en noyer) appartiennent à la cure et sont à l'usage des curés mes successeurs, pour les dédommager des fruits d'un châtaignier que feu mon prédécesseur avait fait couper pour le feu, quoiqu'il fût de bon produit ».

En 1750, le 16 avril, en exécution d'un décret du Souverain Sénat, un architecte est mandé de Chambéry, « lequel, après avoir fait représentation sur l'importance du serment prêté par le Me charpentier de Chapéry et le M" maçon de Mûres, et les peines tant divines qu'humaines encourues par les parjures, on certifie que ladite cure a été rebâtie, en 1732, après l'incendie du Bourg

(1) Journalier des Mutations, mairie d'Alby.


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d'Alby. » La tour qui est à l'extrémité de la cure, est ruinée et trop étroite pour y placer un lit, ayant huit pieds de diamètre. Il conviendrait de la démolir et se servir des matériaux pour construire sur la même place ainsi que sur partie de la cour où existe un bûcher : deux petites chambres de 12 pieds carrés chacune, l'une sur l'autre, pour servir de logement au vicaire, eu égard que le presbytère ne contient qu'une petite cuisine où on ne peut placer aucun lit, une chambre, deux cabinets de travail et un grenier. Il faut consolider la charpente mal faite, relever le mur du jardin qui sépare des héritiers de Claude Vincent, remonter le mur qui sert de terrasse au petit jardin dit Château ; le tout estimé : 441 liv. pour les charpentiers et 300 liv. pour les maçons. Baud, Secrét. Garnier, not. (Tab. Fol. 51.

A lire l'état du presbytère fait en 1773, on voit que les belles réparations promises n'ont pas été faites.

« Le presbytère est formé d'une petite cour en forme de terrasse, d'une tour à deux étages, attenante à un chapet servant de bûcher, à droite ; la montée est placée dans la dite cour ; au-dessous sont les latrines et au-dessus une petite galerie d'où on entre, par un petit colidor, dans la cuisine qui communique par un seul alignement avec trois chambres, et à côté du colidor ci-dessus est une autre chambre où loge ordinairement le vicaire. Le ré de Chaussée consiste en une petite écurie (cuisine actuelle) qui est sous la chambre du vicaire, et dans les dessous de ladite cuisine et des deux chambres, il y a le cellier et deux réduits. Il y a encore un retirage sous le choeur de l'église. La séparation de la chambre du vicaire et du colidor est en planches qu'il faut remplacer par un règlement à l'italienne. La chambre attenante à la cuisine est en état, la deuxième aussi, la troisième servant de grenier a une fenêtre en mauvais état. La cuisine est toute petite ; il y fume et deux personnes ne peuvent pas aisément s'y chauffer, et du consentement des Conseils, il conviendrait de construire une cheminée, en forme de chaupence, dans


80 HISTOIRE D'ALBY

la chambre du Rd Curé, de laquelle il pourrait profiter en cas de maladie.

« A la tour, il est nécessaire de faire un plancher. » Fait en présence de Rd Bouvard, curé, de Cl. Lachenal, héritier de feu Rd Lachenal, curé d'Alby, des trois conseillers de St-Donat (Tabel. Fol. 172).

En 1851, Rd Pioton, curé, écrivait dans son livre de paroisse :

« La chapelle de St-Maurice et le presbytère y contigu, couverts d'un vieux chaume, et se trouvant dans un état de dégradation parfaite, j'en fis part au Conseil Communal en m'offrant de faire à mes frais et avec le produit de quelques quêtes, les urgentes réparations que demandaient ces édifices menaçant ruine. Mr le Comte de Thiollaz, syndic, me répondit une longue lettre de reconnaissance et d'encouragement. »

« Le presbytère, débris d'un vieux château du MoyenAge, habité par les Princes de Savoie-Nemours, nos souverains au XVe, XVI et XVIIe siècles, tombait en ruines et offrait à peine le strict nécessaire, sans offrir la chambre pour la douce hospitalité. Je me décidais à le faire agrandir à mes frais. Mr le notaire Pavy de St-Girod me fit un plan et Mr le Comte de Thiollaz le fit exécuter par Jacques Brunier d'Héry. C'est l'addition qui est au levant de la cure, et pour laquelle j'ai dépensé environ 5.000 liv., parce que, lorsque les murailles furent élevées à leur hauteur, elles s'écroulèrent, le 2 octobre 1851, à la suite de pluies torrentielles. Tout fut brisé : les poutres, les montants des fenêtres en molasse, les angles ; ce fut tout à recommencer. Je fis aussitôt remonter les meilleurs matériaux et j'en fis amener de plus gros pour lier les murs, au côté Nord-Est surtout.

« Les gens d'Alby s'employèrent avec un grand empressement. Plus de quinze charriots se trouvèrent ensemble, pour conduire des matériaux. On y vit jusqu'aux chevaux de la poste que Mr Cuissin voulut bien employer, pour amener d'énormes quartiers de pierre et de molasse. Alors, pour m'aider encore à réparer ce désastre, j'entrepris un


PAROISSE DE SAINT-MAURICE 81

second voyage à Turin, le 27 octobre 1851, et j'allais solliciter quelques secours.

« Je suis heureux de rappeler ici, dans un sentiment de reconnaissance, les noms chéris de nos principaux Bienfaiteurs : S. M. Victor-Emmanuel : 300 fr. ; S. M. la Reine Mère : 200 fr. ; S. M. la Reine régnante : 100 fr. ; le Mis Léon Costa qui avait bien voulu me recommander aux très dignes Reines : 100 fr. ; Comte Pillet-Will : 500 fr. ; Commandeur Pinelli : 300 fr. ; l'Archevêque de Turin : 500 fr. ; les Pères Chartreux : 100 fr. ; Baron Rotschild, à Aix : 100 fr. ; le Directeur du Casino d'Aix : 50 fr. ; Baronne et Avocat Despine : 70 fr. ; Mis Seyssel d'Aix, 50 fr. ; Quête dans la paroisse : 200 fr. ; au total : 2.580 fr.

« Avec ces dons, j'ai fait faire toutes les réparations de la chapelle St-Maurice, l'agrandissement du presbytère, la tour des privés et le petit clocher et la cloche de la chapelle. »

Notons que l'agrandissement de la cure consiste en deux chambres superposées, suivant le projet de 1750. Elles mesurent 5 mètres sur 6. Celle du rez-de-chaussée a été divisée par un galandage, réduisant la salle à manger d'un tiers de sa surface, mais procurant l'avantage d'un petit parloir pour recevoir les visiteurs. Cette modification heureuse a été commencée en 1918 et terminée en 1922 par la percée d'une fenêtre et la création d'une porte indépendante dans le parloir.

LISTE DES CURÉS QUI DESSERVIRENT LA PAROISSE SAINT-MAURICE DEPUIS 1415 A 1683,

1) 1414, Etienne Caiodi, de résidence à l'église collégiale d'Annecy, ayant pour vicaire Aymon de Petra.

2) 1444, Hugues Sacrati.

3) 1467, J. Brunier (1, G, 2, fol. 117). En 1470, il avait pour tenir sa place François de Furno, qui lui-même ne gardait pas la résidence.

4) 1472, Mojonier Pierre, de Fleyrier.

5) 1474, Brunier J.

6) 1475, Brunier Peytremand.


82 HISTOIRE D'ALBY

7) 1475, Jacques Jay (1, G, 1, 4, f. 269).

8) 1481, Jean Ramus, remplacé par Pierre Mativetti.

9) 1496, Girard de Minitereto (1, G, 1, 24, f. 214).

10) 1516, Pierre Amonseri.

11) 1541, 22 mars, Inventaire et ascensement de la cure (E, 422, p. 144). 1581, Ribitel Jean, remplacé par Lengard Etienne.

12) 1587, Calligand ou Calligé Pierre, né à Pers.

13) 1592, Nicodex Pierre, né à Cluses, prêtre en 1590.

14) Jusqu'en 1600, De Loche Jean, devenu Chan. de N.-D. d'Annecy.

15) 1600, Ducret Jean-Baptiste, curé de St-Maurice et St-Donat.

16) 1627, Croset Maurice, né à Thorens, mourut en 1645.

17) Jusqu'en 1655, Amblardet Cl.-Humbert, né à Alby, mort en 1655.

18) 1655, Amblardet Louis, dit Tortolier, né à Choisy, prêtre en 1653, curé de St-Maurice, Choisy, Balmont, Lornay, Marigny, mort en 1700.

Il rédigea probablement le procès-verbal des trois faveurs obtenues par les paroissiens d'Alby (Voir Pouvoir de St François de Sales, p. 186, Arch. de la Visitation).

19) Girard Jean-Baptiste, né à Billiat, tonsuré à Annecy, en 1657, mort curé d'Alby, en 1682.

PRÊTRES ORIGINAIRES DE SAINT-MAURICE.

1) Amblardet Claude, dit Tortolier, curé de Grilly, Choisy, Chapeiry, Héry et Alby, 1638.

2) Bourgeois Henri, fils de Claude de Masigny et de Cochet Philiberte, né en 1669, prêtre en 1693, curé de Vaux, en 1705, testa en 1741, le 17 août, mourut en 1742, fonda un capital de 450 liv. pour messes, à Alby.

3) Chardon Claude, diacre en 1577.

4) Chardon Pierre, prêtre en 1620, vic. à Grésy-sur-Aix.

5) Crochon François, né le 7 janvier 1627, fils d'Honorable Pierre et de Daviet Berthe, tonsuré en 1649, paraît avoir occupé des postes au diocèse de Grenoble, puis exerça


PAROISSE DE SAINT-MAURICE 83

le saint ministère, comme missionnaire, près de Genève. Le curé de Lancy se plaint de son zèle en 1708, et Mgr de Bernex écrivit au verso de cette accusation : « Lettre où il y a quelque chose de vraisemblable ; cependant, cela nous donne lieu de croire que Mr Crochon, pour quelques défauts, n'a pas laissé d'être un saint prêtre, et comme tel, nous vénérons sa mémoire. » Il mourut à Evian, le 5 mars 1716 (Acad. Sal. XXII, p. 220).

6) Plottier Pierre, né le 18 août 1647, fils de Jacques et Richard Marguerite, prêtre en 1672, économe d'Hauteville en 1676, mort en avril 1705. Son test. est au Tab. de Rumilly, 1705, f. 107.


CHAPITRE II. Paroisse de Saint-Donat

ORIGINE — REVENUS ET CHARGES — CHAPELLES CONFRÉRIES — ORATOIRES — MISSION.

Dans ses notes manuscrites, Rd Pioton nous dit que « très anciennement, selon la tradition conservée dans l'endroit, l'église St-Donat était dans le Bourg, sur l'emplacement actuel de la Mairie, et la cure était en face, dans la maison occupée aujourd'hui par Pierre Blanchet, dit Pétrus. Cette église fut détruite par l'incendie arrivée au XVIe siècle (premiers jours de mai 1543) et reportée sur l'emplacement actuel de St-Donat. Il y a eu là une église et un couvent de Bénédictins. »

Deux faits viennent confirmer cette tradition. La cure de St-Donat possédait, jusqu'à la Révolution, un jardin à quelques pas de la Mairie actuelle, lieu dit la Douaz.

En creusant les fondations de la Mairie en 1867, on a retrouvé un lingot d'or, provenant très probablement d'un calice resté dans l'incendie de 1543. La Revue Savoisienne de 1867, nous apprend que le 17 mai de cette année-là, on a découvert également 7 pièces d'or, savoir : 1°) 3 florins aux fleurs de lys de Charles V, roi de France (1364-80) ; 2°) 2 écus à la couronne de Charles VI, fils du précédent (1380-1422) ; 3°) une pièce de Louis, Comte de Provence et de Forcalquier, roi de Jérusalem et de Sicile (1383-1434); 4°) un ducat de André Dandolo, doge, historien de Venise et ami de Pétrarque (1342-54). Le Maire Dagand a envoyé ces monnaies à la Florimontane.


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L'unique document concernant l'église St-Donat, qui soit conservé aux Archives d'Etat de Turin, est un acte de vente du 20 décembre 1398.

Les visites pastorales se faisaient toujours à St-Donat, le même jour qu'à St-Maurice, et elles nous fournissent les renseignements suivants :

La population de St-Donat était de 100 feux en 1581 et de 50 en 1606 et 1633, 99 feux avec 400 âmes en 1765.

Les charges du service religieux consistaient dans la célébration d'une grand'messe les dimanches et fêtes et d'une basse messe les lundi, mercredi, vendredi et samedi. On devait chanter les Vêpres, les dimanches de Carême et Complies suivies de la Bénédiction pendant l'Octave du St-Sacrement. En 1640, on prescrit la lecture de la passion, la procession et bénédiction du temps, le dimanche avant la messe, du 3 mai au 14 septembre.

En 1769, Mgr approuve que l'on remplace la lecture de la Passion par la récitation de la prière du diocèse, et il prescrit chaque dimanche le catéchisme par interrogats (1).

En 1633, les fêtes vouées sont celles des Saints : Antoine, Brigitte, Sébastien, Claude, Bernard de Menthon et Grat.

Les revenus pour assurer le service religieux consistent dans :

I) Une vigne à l'Epine avec pâturages, Nos 938-39 de la mappe d'Héry ; une chenevière, autrefois jardin, à la Douaz, N° 308 de la mappe St-Donat, et une autre chenevière devant l'église St-Donat. Le Journalier de la mairie d'Alby, à la page 72, nous apprend que, par acte du 22 vendémiaire, an VI, par adjudication définitive des administrateurs du Directoire du District d'Annecy, le citoyen Henri Blanchet, feu Charles, a acquis les biens de la cure

(1) La visite de 1769 signale que le curé d'Alby est tenu de payer chaque année au Greffe de l'Evêché 2 liv. 4 s. 6 d. pour un personnat à la Mense Episcopale.


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St-Donat, soit un jardin, à la Douaz, de 22 toises, et une chenevière, de 9 toises, devant l'église (1).

II) La dîme entière est de 1/15 pour le froment, seigle, orge, avoine, chanvre, et du vin à raison de deux pots par sommée. La paroisse de St-Donat percevait aussi la dîme du froment, orge seigle et avoine, au village des Lansard, à Héry.

En 1606, elle percevait encore le cinquième des dîmes de Mûres, revenant à dix ou douze coupes de froment et 6 coupes de seigle, mesure d'Alby. Par transaction du

19 juillet 1663, Richard, not., et sentence arbitrale du

20 février 1665, on assignera au curé d'Alby les dîmes les plus proches de son église, produisant 26 coupes de blé, dont les deux tiers de froment et un tiers de seigle.

III). Le ressat est de 1 sol par faisant feu, pendant qu'à , St-Maurice, on faisait la cueillette des oeufs, un jour de Carême.

IV) Le revenu casuel était de 5 florins pour les sépultures d'adultes et 2 florins pour celles des enfants, en 1633. En 1769, le tarif était de 3 liv. pour les chefs de famille ;

1 liv. 16 sous pour les communiants. Le curé percevait toujours le drap étendu sur la bière et la serviette enveloppant la croix.

V) Offrandes. En 1769, on versait 24 sous pour les proclamations de mariages et une offrande à volonté aux baptêmes. A la bénédiction des tèches, on donne des tommes ou des oeufs.

Les chapelles de St-Donat mentionnées à la visite de 1411 sont les suivantes :

I). St Christophe et Ste Barbe, du patronage des Nobles de la Faverge de Montpont. Son revenu consistait d'abord en 12 florins or, valant chacun 12 sols de Savoie, provenant de l'acte de fondation des Nobles de Richard d'Alby en date du 22 juillet 1490. Par transaction du 29 mai 1609, confirmé

(1) En 1769, le curé perçoit les navales, rière toute l'étendue des paroisses, à la même cotte 1/15, la 4e année du défrichement des terres.


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par sentence de l'Official du 17 juin 1681, Amblet, not., le recteur percevait 5 coupes de froment sur les dîmes de St-Maurice d'Alby. Le premier recteur fut Jean Alberti, institué le 23 décembre 1490. Le 15 janvier 1612, St François de Sales signe la nomination de Pierre Landre, curé de St-Sylvestre, recteur de cette chapelle. Les charges étaient de deux messes par semaine, le vendredi et le samedi. En 1463, par son testament du 8 septembre, Noble Jean à feu François de Richard fonda un capital de 400 florins avec charge d'une messe pour les trépassés, chaque lundi. En 1721, Rd de la Faverge, curé de Cusy et recteur de la chapelle, fonde un capital de 200 écus au couronnes, produisant un revenu de 48 liv. 15 sols, avec charge de 40 messes. Cette chapelle, attenante à l'église St-Donat, existe encore dans un parfait état de conservation, telle qu'elle a été bâtie en 1490, par les Nobles de Richard, qui ont fait sculpter leurs armoiries à la clef de voûte.

II). La chapelle de N.-D. de la Pitié et St-Christophe, se trouvait à côté du choeur, et possédait primitivement une maison et une vigne dont le revenu fournissait l'honoraire de deux messes. En 1703, le revenu était de 12 flor. et en 1789, de 7 liv. 4 sols, pour une messe mensuelle. Le droit de patronage avait passé des Seigneurs d'Alby à ceux de Sonnaz de Montdésir (1633). A chaque visite, l'évêque trouvait cette chapelle dans un pauvre état, sans recteur. Il déclarait que, dans six mois, si le patron n'avait pas fait son devoir, il serait déchu de son droit et la chapelle unie au maître-autel et convertie en sacristie.

Après la Révolution, elle occupait le premier rang du côté de l'Epître, en descendant du maître-autel, et elle recouvrait le caveau funéraire des curés défunts (Vis. 1845).

III). St-Crépin, auquel on ajoute féquemment St-Crépinien, avait comme protecteur la corporation des cordonniers qui faisait célébrer une messe chaque année. C'était la seconde chapelle, du côté de I'Epître. La visite de 1688 nous apprend que, très anciennement, cette chapelle était dédiée à St Claude et à cette même visite, l'évêque en consacre l'autel.


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IV) N.-Dame, St-Pierre et St-François fut fondée par Rd Pierre Mallinjoud, curé de Savigny, par acte du 1er septembre 1790. Il l'avait acquise la veille de Noble Cl. Humbert de Tortolier qui l'avait laissée tomber en ruines. (Tabe. Alby, 1700, 223). Elle était interdite depuis longtemps, n'ayant ni pierre sacrée, ni meubles, ni ornements. Le revenu avait varié entre 20 et 28 florins, 20 et 5 liv. En 1688, elle avait deux messes mensuelles qui se célébraient au maître-autel. On trouve comme recteur : Rd Amblardet, curé de Lornay ; Rd Dagand, curé d'Epersy, etc.. Rd Mallinjoud la restaura et lui légua un capital de 3.000 liv. pour 80 messes. Elle était située sur le côté gauche de la nef.

V). Ste-Anne était sous le patronage de la famille Bourgeois de Masigny (1681) et le patron actuel n'était autre que le fondateur, qui avait assigné 18 flor. pour la célébration de trois messes annuelles. Elle était le siège de la Confrérie des Tisserands, et par leurs soins, une messe y était célébrée le jour de leur fête patronale.

VI) Ste-Croix n'avait ni patron, ni recteur, ni revenu dès 1581.

VII). La chapelle du St-Esprit et de la Ste Trinité fut fondée par Henri Pojalis. En 1413, elle est unie au maîtreautel, et sur ses ruines, on érigea plus tard la chapelle du Rosaire. Elle occupait le premier rang du côté de l'Evangile, en descendant du maître-autel. Son service était d'une messe quotidienne, ce qui obligeait le curé d'avoir un vicaire. L'autel fut consacré à la visite de 1688.

VIII). Ste-Foy, se trouvait à droite, en entrant dans l'église près de la chaire (1633). Elle eut pour fondateur : Robert Vuagnard et pour patrons les seigneurs de Pierrefeu de Thusy (1625) et de Montvuagnard (1633). La visite de 1581 dit qu'il ne reste que des ruines de cette chapelle qui ne s'est jamais relevée. Le service religieux s'acquittait à un autre autel : il était d'une messe hebdomadaire en 1581 et mensuelle en 1677.. Le revenu consistait en une vigne à Chanaz, dont le revenu était de 10 florins en 1677.

IX). St-Georges eut pour fondateur le Sgr J. de la Ro-


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chette (1411). Elle se trouvait en 1633, à gauche de la nef en entrant et en 1830, la deuxième à droite en descendant du maître-autel. Le patronage appartenait aux Sgrs de Perruchard ou Pierrecharve, qui avaient succédé aux seigneurs de Mouxy, puis à Robert de la Chapelle, abbé de St Pierre. Son revenu consistait en deux coupes de froment et trois d'avoine de censes feudales (1633-1677). En 1688, c'est une masure. Rd Montfort, curé de Pringy, en est le recteur.

La visite de 1581 énumère trois chapelles réunies en une seule : St-Georges qui avait 12 flor. de revenu ; N.-Dame et St-Ponce : 20 flor. et St-François : 7 florins. Le service était d'une messe mensuelle en 1633.

X). St-Philippe et St-Jacques eut pour fondateur : Berthet et Aymon Bacuet d'Alby (1411) et pour patrons les seigneurs de Maillard de Tournon. Menaçant ruine en 1581, elle était ruinée en 1633. Placée à droite de la nef, en entrant, elle avait pour revenu trois coupes de froment, en 1581 et 1633. Son service était une messe mensuelle.

XI). St-Jean-Baptiste, située hors de l'église, était sous le patronage des Lambert. En 1441, elle avait pour recteur Jacques Toutemps, familier et commensal du Pape. En 1581, elle était sans recteur, ni revenu, et en 1608, elle était en ruines.

XII). St-Maurice eut pour fondateur Jacques Brunier. Elle avait un revenu de 8 florins en 1443, puis disparaît.

XIII.). Ste-Madeleine, ou chapelle de la Maladière, près Alby, fut fondée par le duc de Genevois ; elle passa avec le duché précité, aux mains des ducs de Savoie et des rois de Saidaigne. On trouve des fondations faites, en 1300, par Henri de Menthon, damoiseau, en 1371, par un Noble d'Orlyé, en 1437, par un autre seigneur de Menthon (1).

En 1581, son revenu était de 15 coupes de froment; le recteur en prélevait 6, et les lépreux, au nombre de quatre, jouissaient du surplus. En 1640, la chapelle est tellement ruinée, que le recteur est invité à faire le service

(1) Rev. Sav. 1868, p. 120.


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à l'église paroissiale, sous peine d'excommunication. Ses revenus n'étaient plus que de 15 florins. En 1677, la chapelle était rebâtie à neuf, aux frais de Rd Jacques Lacombe, son recteur, qui l'avait aussi fournie de tout ce qui est nécessaire pour l'exercice du culte. On y devait célébrer, une fois la semaine, ainsi que le jour de Ste-Madeleine. Les successeurs de Rd Lacombe, chanoine de N.-D. d'Annecy, savoir, Rd Noble Constantin Cl., Fr. et Rd Chastel Michel, n'héritèrent pas de sa générosité. En 1693, le Commissaire auprès des armées de Savoie exerçait le droit de patronage au nom de S. M. Louis XIV. Après l'occupation française, le patronage fut abandonné, par les ducs de Savoie, au Marquis d'Alby qui ne le prit pas au sérieux. En 1765, le service religieux consistait en une messe mensuelle et dut être transporté au maître-autel (On était loin des deux messes hebdomadaires de 1581). Ste-Madeleine possédait deux champs, Nos 153 et 167, d'une surface respective de 339 et 115 toises. Le Journalier de St-Donat, à la page 74, nous apprend que ces champs et la chapelle, inscrite sous le N° 151, avec 3 toises de terrains, furent achetés par le citoyen Humbert Dérippe, né et domicilié à Alby, par acte du 23 Vendémiaire an IV, Baud, not.

Cette chapelle était située sur l'emplacement actuel d'une petite grange, en contrebas de la route nationale, dans la montée de la Maladière.

En 1793, le curé de Chapeiry devait payer à cette chapelle une redevance de trois coupes de froment, mesure d'Annecy, à prélever sur les dîmes de Siondaz.

CONFRÉRIES. — I). La Confrérie du St-Sacrement existe à Alby de temps immémorial ; les plus vieux testaments nous font connaître les dons des différents membres en faveur de cette confrérie, toujours très vivante. Le 10 juillet 1894, le curé d'Alby écrivait à son évêque qu'il avait eu la consolation d'agréger 92 nouveaux membres, dont 15 hommes et 77 femmes.

En 1769, son revenu était de trois coupes de froment, provenant de la fondation de Noble Pelard, faite en 1749, et de 10 liv. d'argent. Chaque membre payait 5 sols par an,


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II). La Confrérie du St-Rosaire fut érigée, dans les deux paroisses d'Alby, le 3 mai du Grand Jubilé de l'an 1600, par F. Théodore de Bergame, prédicateur, des Capucins du Couvent de St-Jacques d'Annecy, en vertu du privilège obtenu de l'Ordre de St-Dominique, et par ordonnance de Mgr Cl. de Granier, érection faite en la chapelle du St-Esprit, dans l'église St-Donat (R. P.). Les deux confréries précitées avaient un revenu de trois coupes de froment, mesure de Rumilly, et de 10 liv., En 1769, chaque membre versait annuellement 5 sols.

III). Une confrérie des Curmes existait déjà avec son autel, à l'église St-Maurice, en 1769. Celle de N.-D. du Mont Carmel fut érigée le 20 février 1899.

IV). Le Tiers-Ordre de St-François d'Assise fut érigé le 20 février 1899 et compta, dès le début, 45 associés.

V). Les Confréries des Cordonniers et des Tisserands avaient le siège de leurs réunions dans les chapelles de St-Crépin et de Ste-Anne.

ORATOIRES. — Le procès-verbal de la réunion des deux paroisses signale un oratoire qui servait de limite pour la perception de la dîme, en 1600. Il devait se trouver à l'emplacement de la Croix de Montdésir, au carrefour de la route de Chède et de la route nationale actuelle. La mappe de 1738 n'en fait aucune mention et il a dû tomber en ruines entre ces deux dates.

L'oratoire de Plainpalais, encastré dans un vieux mur faisant partie des fortifications d'Alby est dédié à N.-D. de l'Aumône. Chaque année, après la grand'messe de l'Assomption, la paroisse entière s'y rend solennellement en procession, et le soir de la même fête, les personnes du Bourg l'illuminent avec goût et y récitent le chapelet en commun.

Avant que des ponts aient été jetés sur le Chéran, à Alby et à Rumilly, les pieux pèlerins aimaient à implorer le secours de la Sainte Vierge, pour traverser à gué ce torrent, parfois très dangereux à l'époque de la fonte des neiges ou des grandes pluies.


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MISSION. — Elle fut fondée, au capital de 600 francs, par testament de Rd Boccard, curé d'Alby, en date du 8 mars 1845. Dès 1849, on emploie les revenus à faire prêcher un carême à trois sermons par semaine et deux confesseurs. En 1851, une mission fut donnée, par les PP. Capucins : Désiré et Ruffin aidés de quatre confesseurs. Rd Pioton nous dit que les exercices avaient lieu, comme aux jours de Dimanche : à 10 h. et 14 h. « Le dernier jour on a communié à St-Donat : 750 personnes parmi lesquelles on remarquait tout ce qu'il y avait de grands et de gens distingués dans la paroisse ». Cette mission fut donnée du 3 au 24 février.

Du 12 au 24 novembre 1852, à l'occasion du Jubilé, nouvelle Mission, donnée par quatre Ligoriens de Contamines aidés de trois confesseurs, à St-Maurice, et quatre à St-Donat. Les exercices avaient lieu à St-Donat, à 6 heures du matin et 5 heures du soir. Tout le monde s'est approché des Sacrements et plus de 800 personnes participèrent à la Communion générale.

En 1858, mission du 1er au 3e dimanche de l'Avent, par l'abbé Finas.

En 1865, mission du 15 janvier au 5 février, par cinq missionnaires de St-François de Sales, dont le P. Vuichard, directeur.

La Mission de 1899 a duré trois semaines et fut prêchée par les quatre PP. Capucins ; Norbert, Joseph, Gabriel, Jean-Baptiste.

Celle de 1912 fut donnée, en février, par les PP. Jésuites Guiraud et Lambert. Celle de 1924, du 3 au 17 février, par les PP. de St-Francois Jeantet et Moret.


CHAPITRE III. Eglise ancienne et moderne

ANCIENNE EGLISE (1543-1855) — EGLISE ACTUELLE RECTEURS.

EGLISE DE SAINT-DONAT. — Bâtie en 1543, après un incendie et avant la réunion des deux paroisses, elle était trop petite pour recevoir la totalité de la population. Fait à remarquer : en 1764, on exécutait les mêmes réparations qui sont devenues nécessaires en 1925. Le 20 mars 1764, prix fait est donné pour 495 liv. à Jean Chevallet, bourgeois d'Annecy pour : 1° démolir et reconstruire à neuf le mur de la façade, compris entre la tour du clocher (1) et l'angle du midi au couchant ; 2° remplacer le portail de la porte principale par un neuf en pierre de roc, de cinq pieds de large sur sept de haut, soit 28 pieds courants, orné de bases, chapitaux, archivoltes et clef à taille ; 3° établir une fenêtre à oeil de boeuf, ovale, sur la dite porte, ornée d'un pilastre, seize pieds courants de taille ; 4° former un perron en plate-forme de seize pieds sur quatre, avec des pavés, au devant de la dite porte, et une rampe de degrés ; 5° fournir une porte en noyer à deux ventaux, fenêtre avec vitres, grillages, le tout à la charge de l'entrepreneur, sans aucun servis de la Communauté (2).

En 1783, le 13 septembre, prix fait est donné à Jean Balleydier pour refaire la charpente complète et la couver(1)

couver(1) tour du clocher a été démolie en 1855 : elle était sur la façade principale de l'église.

(2 et 3) A. D. V. C. 141, fol. 49 et 144 fol. 30 à 37.


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ture du clocher de St-Donat, qui est couvert en aisselles de bois, à remplacer par des ardoises ; en plus repasser la toiture de l'église, couverte en ardoises. Prix : 329 liv. (3).

En 1818, on fait des réparations urgentes pour 700 liv. neuves et en 1834, une adjudication de 2.318 liv. est donnée à Cl. Daviet de Balmont, domicilié à Alby, pour travaux ordonnés par l'Intendant. En 1822, la commune d'Alby doit à Frèrejean le prix de deux cloches neuves pesant ensemble 1056 livres, à 2 fr. 40, soit : 2.534 fr. dont il faut déduire la vieille cloche de 505 livres, estimée 1.212 francs (A. D. S. O).

La population d'Alby ayant notablement augmenté entre 1800 et 1850, la nécessité d'agrandir l'église ou d'en faire une neuve devint urgente. Voici la délibération du Conseil à ce sujet : « Le 26 septembre 1850, dans la salle consulaire, les membres du Conseil ont motivé leur avis, comme suit : Messieurs Louis Ducret, syndic ; Victor Bruyère et Gaspard Vittet, vice-syndics ; Joachim Lansard et François Chifflet, conseillers, ont dit que : d'après une délibération du 2 décembre 1849, il a été convenu que le Conseil prenait l'architecte Ruphy pour travailler à l'agrandissement de l'église St-Donat, bien d'accord de l'agrandir. Celui-ci, ne pouvant trouver moyen de l'agrandissement, pour cause déjà connue de M. l'Intendant, nous nous opposons à ce qu'on touche à l'église dans son état actuel, sauf à l'abriter et à la faire blanchir dans son intérieur, et nous persistons dans les raisons et motifs que nous avons manifestés au Conseil, le premier de ce mois, et qui sont :

« 1° Que les réparations, que nécessite l'état de dégradation de l'église actuelle, entraîneraient la Commune à des dépenses qui bientôt n'aboutiraient à rien, le but qu'on se propose n'étant pas rempli.

« 2° Par sa position actuelle, l'église ne remplit pas le but auquel elle est destinée, étant éloignée de toute habitation. C'est à peine si la grande partie des habitants y va seulement le Dimanche, tandis que, si elle était dans le Bourg, centre de la commune, les trois quarts des habitants auraient la consolation de pouvoir la visiter et y prier tous les jours. Les vases sacrés et les choses saintes.


REUNION DES DEUX PAROISSES 95

abandonnées, comme elles le sont actuellement, peuvent être tôt au tard l'objet de vol et de sacrilèges.

« 3° Le chemin qui conduit les quatre cinquièmes des habitants à l'église actuelle est des plus dangereux, par les blocs qui se détachent du rocher au printemps ; des exemples trop funestes, déjà arrivés, sont la preuve convaincante de la réalité.

« 4° La dépense totale pour une église neuve serait de 11.612 liv., suivant le devis de M. Ruphy ; pour réparer l'église actuelle, il faut au moins 8.000 liv. Il serait donc absurde que le Conseil n'adopte pas le premier projet.

« 5° Un emplacement très commode et très propice existe dans le Bourg d'Alby : c'est le local situé dans les Jardins, entre la maison de Jean-Pierre Reinier et celle des frères Vincent, que la Commune pourrait acquérir à très bon compte.

« 6° L'architecte a déclaré qu'il ne trouvait aucun moyen d'agrandir l'église actuelle.

« 7° En conséquence, nous votons pour la reconstruction d'une église neuve, placée dans le Bourg.

« Et Messieurs François Dagand, le Comte de Thiollaz, Jean Paris, Marie Gruffy et Jean-Pierre Reinier ont dit que:

« 1° Par délibération du Conseil du 2 décembre 1849, il fut arrêté à l'unanimité que l'église serait agrandie, et que la Commune y dépenserait une somme de 8.000 liv. provenant de l'Economat. M. Ruphy a donc fait le devis d'une église neuve, sans qu'aucun membre du Conseil ne le lui demande.

« 2° Nous voulons que la délibération susdite ait son effet, et nous protestons contre un parti qu'on a suscité dans la Commune aux fins de déplacer l'église.

« 3° Le plan neuf et le déplacement coûterait au moins 30.000 liv. ; quant aux motifs allégués par les cinq conseillers du parti opposé, nous qui connaissons le pays, nous ne les croyons pas plausibles.

« M. Servettaz vote seul pour la réparation pure et simple de l'église. — RINGUET, secrétaire. »

Il est impossible de suivre cette discussion, le registre


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des délibérations, de 1848 à 1860, faisant défaut à la Mairie. Nous laissons la parole à Rd Pioton qui écrit dans son livre de Paroisse : « L'office paroissial a cessé dans la vieille église le samedi 17 février 1855, jour où les entrepreneurs ont fait célébrer une grand'messe pour se mettre sous la protection de la Sainte Vierge. Le lendemain, la paroisse accompagne, en procession, la statue de la Sainte Vierge de St-Donat à St-Maurice, pour y reposer pendant le cours des travaux. On a descendu les cloches. Dès lors, il y a eu, le dimanche, deux messes à St-Maurice et une troisième au château de Montpon. Le 22, les entrepreneurs : Marie Collombat, de Mûres, et Goddet François, Me charpentier d'Annecy, ont commencé à découvrir le toit et démolir l'église. Tous les meubles avaient été déposés dans la grange de la Combe.

« Le 3 mai, la paroisse recevait la visite de son évêque, venu pour consacrer la première pierre de la nouvelle église. Après cette bénédiction, M. le Chan. Buttet, Vicaire Général, adressa aux habitants d'Alby, des paroles chaleureuses de félicitations et d'encouragement. Il loua les sacrifices que leur foi leur inspirait pour la gloire de Dieu.

« Le prix fait s'élève à 20.000 liv. dont 8.000 sont fournies par l'Economat Royal, et je me suis inscrit pour 5.000.

« M. le Comte de Thiollaz, syndic, a offert un magnifique dîner à Monseigneur, aux ecclésiastiques et Conseillers de la Commune. J'ai fait donner 40 litres de vin pour les maçons et les manoeuvres et payé 7 kilos de poudre.

« Les murailles de l'église ont été achevées sans accident, grâce à Dieu, fin octobre 1855. Le bâtiment a été levé le 11 novembre et couvert en parefeuilles pour l'hiver. Il a été couvert en ardoises de Morzine, en juin 1856.

« L'inauguration de la nouvelle église a eu lieu le dimanche 14 novembre 1858, fête de la Dédicace. Une procession, partie de l'église St-Maurice et présidée par M. le Chanoine Magnin, ancien vicaire d'Alby, et M. l'Archiprêtre de Gruffy, s'est rendue au chant du Veni Creator, à la nouvelle église. Après la bénédiction faite par l'Archi-


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prêtre, la messe a été célébrée par Rd Pioton et M. le Chanoine Magnin a prononcé un remarquable discours.

La chaire a été faite par Pédrini, d'Annecy et a coûté 400 liv. La table de communion fut achetée à Lyon, pour 200 liv.

« En mai 1859, M. Just, d'Annecy, a placé l'autel en marbre de la Sainte-Vierge pour le prix de 1.000 liv. ; S. M. le Roi Victor-Emmanuel a donné 200 liv. ; Mgr Rendu : 100 ; M. Bouvet, régisseur de Montpon : 100 et les consoeurs du S.-Sacrement et du St-Rosaire ont donné le reste.

« Le 3 octobre 1859, a eu lieu la bénédiction du nouveau cimetière formé de la chenevière achetée de Jh. Richon et Ant. Noiton, que j'ai cédée à la Commune. Il fait suite à l'ancien cimetière du côté du Nord. A la visite de 1703, il est dit que « les hoirs de Jean Vergain « sont obligés de maintenir à perpétuité la muraille qui « sépare le cimetière de St-Donat d'avec leur chenevière, « en échange de ce que les communiers leur ont relâché « le long de la muraille, soit 8 toises de terre en longueur « et 4 en largeur » (A. D. 1 G. 125, fol. 1er).

« Le 25 octobre 1859, a été inauguré l'autel de St-Crépin qui a coûté 300 fr., oeuvre de Pianta. Me Ringuet, not., a donné le tableau du Saint pour le rétable ; c'est l'oeuvre de Gruffaz, peintre, à Rumilly. M. l'abbé Vittet, d'Alby, a chanté la messe où ont assisté tous les cordonniers, maîtres et ouvriers. La fête s'est terminée par un joyeux banquet auquel ont assisté les prêtres, le syndic, le Conseil, le Juge de paix et tous les cordonniers. Il y a eu plusieurs santés portées aux braves cordonniers, pour les encourager à l'amour du travail, à une sage économie et à une conduite chrétienne. Tout s'est bien passé, sans bruit, sans dispute, sans ivrognerie, à la grande édification de toute la paroisse. Le repas a été fourni au prix de 32 sols par tête, par E. Reinier, boucher, chez Et. Richon, au Pont-Neuf.

« Le 12 août 1860, a été bénite et placée la statue de la Sainte Vierge, oeuvre de Pedrini, qui l'a exécutée pour 150 liv., don de Mariette Domenge-Débois et sa cousine Marie, cuisinières, à Lyon.


98 HISTOIRE D'ALBY

« La Tribune de l'église n'était point portée sur le plan, et l'église se trouvant trop petite, il fallait une place spéciale pour les Confrères du St-Sacrement. Elle a été faite, en 1860-61, par Pianta et a coûté 1.000 francs.

« En 1862, S. M. l'Empereur Napoléon III, ayant accordé une somme de 6.000 francs pour réparations, on l'a employée comme suit : 1° Le perron de l'église, construit par Fenoud de Masigny, en pierres de Cessens, a coûté plus de 3.000 francs. Il a été achevé pour le jour du Congrès Agricole, le 9 août 1863. 2° Au presbytère, on a ouvert un corridor le long de la chapelle ; de la grande salle, on a fait la chambre du vicaire. H. Baud, entrepreneur, a encore fait les trois portes de la cuisine, le tout pour 1.600 francs. »

Cloches. — Le 24 juillet 1864, la paroisse assistait à la bénédiction d'une cloche de 10 quintaux, fondue par M. Beauquis, de Quintal, qui a ajouté 5 quintaux de métal à la petite cloche du même poids, laquelle était cassée depuis le dernier incendie.

Nom de la cloche : Marie. Parrain : Jean-Pierre Reinier, tanneur. Marraine : Péronne Pirasset, son épouse.

L'autre cloche fut cassée en 1910 et fondue à nouveau en 1911. Parrain : Jean Laperrousaz. Marraine : Georgette Murgier.

En novembre 1924, les fondeurs Paccard ont installe un roulement à billes sur la grosse cloche, qui pèse exactement 492 kilos et donne la note la. Le petite cloche donne la note do et pèse 260 kilos sans ses accessoires.

Dons divers. — En décembre 1864, le Gouvernement accorde un subside de 1.500 francs pour achèvement de l'église et, en 1870, 1.000 francs pour réparations. La paroisse fait don d'un harmonium de trois jeux, prix : 500 francs, en 1864. En juillet 1866, S. M. l'Impératrice faisait don d'une chasuble, à la suite d'une pétition adressée par Rd Pioton. Les deux plateaux de la Communion ont été donnés : l'un par M. Rérolle, de Lyon, ami de Rd Pioton, et l'autre par M. Naussac, d'Alby, tanneur à Annecy.


RÉUNION DES DEUX PAROISSES 99

Les chandeliers de l'autel de la Sainte-Vierge ont été achetés, en 1862 par 18 paroissiens d'Alby, et ceux de St-Crépin par les cordonniers.

En 1838, Jeanne Murgier avait donné 300 francs, par testament, pour achat d'un calice en argent, une statue dorée de la Sainte Vierge et deux reliquaires en bois doré, qui ont coûté au total 484 francs. L'ostensoir actuel a été acheté par la paroisse, en 1840.

Consécration de l'église. — Le jeudi 22 avril 1869, Mgr arrivait de Mûres à Alby, à 4 heures du soir. Sa Grandeur était attendue aux confins de la Commune, par le Maire, son Conseil, les Pompiers et les enfants des écoles. Après les compliments, le cortège s'est rendu à l'église pour l'examen des 200 confirmants. Le lendemain, une nombreuse procession est venue, de l'église St-Donat, prendre Mgr à la cure et le reconduire au chant du Benedictus. Sa Grandeur a procédé aux cérémonies de la Consécration, puis a célébré la messe et donné la communion aux confirmants. Au dîner, donné au presbytère, Mgr Magnin a rappelé avec joie qu'il avait été vicaire à Alby.

Le maître-autel consacré a été construit par Pianta, pour le prix de 1.100 francs. Il est en ciment de Port de France, à cause de l'humidité du choeur.

Chemin de la Croix. — Le 17 avril 1902, le Baron Auguste de Sterclaes, né à Braschaet (Anvers), se rendant d'Aix à Annecy, brisa son automobile contre le mur des communs de la ferme du Chêne et fut couvert lui-même de blessures très graves. Il était 15 heures ; le blessé demanda et reçut les sacrements avec piété ; le 22 avril, il expirait dans la ferme du Chêne, à l'âge de 29 ans. Le 24, après un service à l'église St-Donat, le corps partait pour la Belgique.

En reconnaissance de la sympathie que les gens d'Alby avaient témoigné au blessé, le Baron Werner, son frère, a fait édifier un très beau calvaire près du lieu de l'accident et apposer une plaque, relatant le fait, sur le mur de la ferme, à l'endroit même où l'auto fut réduite en miettes.


100 HISTOIRE D'ALBY

A l'église, St-Donat, il fit don d'un Chemin de Croix, érigé le 14 septembre, par le P. Balthassat, missionnaire de St-François. Le même jour, M. le Vicaire Capitulaire Moccand a béni le calvaire du Chêne, en présence de M. le Baron et de son aumônier, M. l'abbé Gaudion (R. P.). Cette même année, le bon P. Daviet, du Prado, natif d'Alby, a fait don de la statue de St Antoine de Padoue et l'église fut reblanchie par Soldati, au prix de 2.100 fr. don des paroissiens.

Vitraux. — En 1923, du 8 au 15 août, Balmet, verrier à Grenoble, installe les six vitraux du choeur dont le prix s'élève à 9.000 fr. placés. C'est un hommage reconnaissant de la paroisse à ses 44 enfants morts pour la France de 1914 à 1918. Ils représentent la mort et la résurrection de N.-S. ; St Maurice et St Donat ; St Michel et Ste Jeanne d'Arc.

Dégradations. — De mars 1921 à Pâques 1922, le culte fut supprimé à l'église, à la suite de lézardes et de plâtras tombés de la voûte. Un bon crépissage fait en 1922 semblait avoir conjuré tout danger, quand, en novembre 1924, l'architecte Blanchard, d'Annecy, fut appelé d'urgence pour constater la gravité des fentes qui s'étaient agrandies pendant la quinzaine précédente. Il condamne l'entrée principale et conseille, avant de faire des réparations, d'attendre la fin des travaux qui se font à quelques mètres en contre-bas pour le percement d'un tunnel et la construction du barrage de l'ancienne usine électrique. En janvier 1925, les frères Briffaz ouvrent une porte latérale dans la chapelle de la Ste Vierge pour faciliter l'entrée et la sortie des offices ; la municipalité en fait les frais. Les lézardes ayant encore augmenté les mois suivants, le culte est de nouveau supprimé le dimanche des Rameaux 1925 ; seules, les sépultures y sont autorisées.

RECTEURS. — Voici la liste des curés et vicaires perpétuels de St-Donat de 1411 à 1681 :

1) Joseph Rey, en 1414.

2) 1444, Pierre Chevalier, bénéficier de l'église Ste-Mag-


ÉGLISE ANCIENNE ET MODERNE 101

delaine de Genève, remplacé par Jacques Covassii, avec un coadjuteur.

3) En 1469, Noble Aymon d'Allonzier est succédé par J. Levet.

4) 1470, Valère Gouguel, de Grésy-sur-Aix.

5) 1481, Fr. Tortolier par P. Mativeti, vic. perpétuel.

6) 1485, Derfils Cornut.

7) Jusqu'en 1578, Georges Coudurier, natif d'Alby.

8) 1578, Detactis H. et J. Grinjon dit Coudurier ou Rivollat, né à Alby, prêtre en 1578, permute avec les Frasses en 1599.

9) 1589, J. de Roland, né à Marigny, curé des Frasses puis d'Alby où il meurt en mai 1598.

10) 1598, Tavernier Donat, mort en 1615 et inhumé à Annecy.

11) 1619, Delavy Barthélemi, né à Alby, pr. en 1613, mort en 1661.

12) 1638, Amblardet dit Tortolier, né à St-Maurice d'Alby, curé de Grilly, Choisy, Chapéry, Héry et Alby.

13) Héritier Peytremand, né à Allonzier, mourut à Alby en mai 1681, après avoir fait quelques fondations.


CHAPITRE IV.

Réunion des deux paroisses Saint-Maurice et Saint-Donat (1)

Voici comment Mgr Rebord résume cette question dans le Complément du Diction, du Clergé, p. 105 : « Fille de St-Maurice, la paroisse de St-Donat ne vécut pas toujours en parfaite intelligence avec sa mère. Le 16 juin 1609, pour mettre fin à des procès qui duraient depuis trois ans, et aussi à cause de leur peu d'étendue et insuffisance de leurs revenus, l'Evêque François de Sales mit les deux paroisses sous la main du même curé. On ne tarda pas à trouver le remède pire que le mal ; aussi, le 17 décembre 1619, notre Saint donna-t-il à Rd Ducret l'option entre St-Maurice et St-Donat. Le vénérable ecclésiastique, affligé de voir s'écarter du bercail une partie du troupeau qu'il avait dirigé l'espace de dix ans, fixa son choix sur St-Maurice ; de nouveau St-Donat n'eut plus à sa tête qu'un vicaire perpétuel. Soixante ans de séparation firent apprécier les avantages d'une nouvelle union, consommée le 20 février 1663. Il fut stipulé que le curé, résidant à St-Maurice, desservirait les deux paroisses avec l'aide d'un vicaire chargé des écoles primaires. A la question des écoles près, cet état dé choses persévère encore de nos jours ».

Le texte de l'un de ces procès existe aux Arch. Munic.

Il couvre 22 pages et date de 1583. Le demandeur est Rd Langard, curé de St-Maurice et les défendeurs sont dix propriétaires de Chède desquels le curé de St-Donat réclame

réclame partie de la dîme sur 545 gerbes de froment et 398

(1) Le procès-verbal de cette réunion définitive de 1683 est contenu aux Archiv. Dép., I, G, .64, fol. 439 à 447.


RÉUNION DES DEUX PAROISSES 103

gerbes de seigle, portant ainsi le trouble de la possession de la cure de St-Maurice.

Un deuxième procès est signalé dans les R. E. (1). Il est intenté à Vienne par Rd Tavernier, curé de St-Donat, contre Rd Ducrest, curé de St-Maurice, par requête du 17 juin 1606, « concernant la dîme située dans les confins ci-après, savoir de la porte de Plainpalais de la dite ville par le grand chemin à l'oratoire ancien de Montdésir, et dudit oratoire tout droit par le grand chemin tendant à Pattu jusqu'au Nant-Boré, dismes attribuées à St-Donat. Revenu de St-Donat : 30 coupes de bled. Revenu de St-Maurice : 80 coupes dont 2/3 froment et 1/3 seigle.

« Si Rd Ducrest se désiste, il donnera une pension de 150 florins à Rd Tavernier ; dans le cas contraire, Rd Tavernier versera annuellement 200 florins. L'union se fit ainsi le 16 juin 1609, « et ont renonces à tout procès lesdits curés. »

Voici comment St François de Sales raconte la séparation de 1619 : « Rd Ducrest, curé de St-Maurice depuis neuf ans, nous a exposé que certaines infirmités corporelles, la distance des lieux et le nombre considérable des habitants, ne lui permettent plus d'assurer commodément le service des deux paroisses. Les paroissiens de St-Donat nous ont aussi très humblement supplié de leur donner un recteur perpétuel, nous donnant l'assurance que les fruits séparés de chacun des bénéfices sont suffisants pour l'entretien des deux recteurs. C'est pourquoi de notre autorité ordinaire, nous nommons Rd Delavy, vicaire perpétuel de St-Donat de la ville d'Alby. »

L'histoire de la réunion des deux paroisses est contenue tout au long dans les R. E. (2) que nous résumons.

« Le 6 janvier 1683, à l'issue de la messe paroissiale de St-Maurice ont comparu devant moi, notaire : les frères Claude et François Bourgeois, syndics de la dite paroisse et 13 chefs de famille qui ont accepté les conditions de l'union ». Thomé, not.

(1) A. D. I, G, 64, fol. 446.

(2) A. D., I, G, 64, fol. 439 à 445.


104 HISTOIRE D'ALBY

« Le 13 janvier 1683, par devant moi notaire ont comparu : Pierre Thomé dit Francillod, Pierre Ducret, Symphorien Gouvernon, Abel Reinier, syndics dudit lieu, Noble Claude Louis de la Faverge, Sgr de Montpon, Me J. P. Arnaud, et 24 chefs de famille de St-Donat qui ont accepté les conditions d'union ». Thomé, not.

Le 18 février 1683, le Chapitre de la Cathédrale, sous la présidence de l'Evêque d'Annecy, Mgr d'Arenthon, approuve le désir des habitants d'Alby, en signant le procès-verbal suivant : « St François de Sales ayant considéré les troubles et contestations entre les peuples des deux églises, ayant égard à la petite étendue de leur ressort, sur lequel chacun percevait la dîme, laquelle rapportait un revenu si modique qu'il ne pouvait suffire pour sustenter les deux curés, ni subvenir aux nécessités des deux églises, réduites dans un pitoyable état, le St Evêque les avait réunies par acte passé le 16 juin 1609, signé par ledit évêque, arbitres, témoins et curés.

Mais, comme cette union, après avoir subsisté quelque temps pendant la vie de St François, est demeurée sans effet après son décès, à cause de la mésintelligence des peuples des deux paroisses et autres accidents survenus et qu'ils ont considéré les charges et préjudices causés par cette inexécution, ils souhaitent par conséquent qu'il y soit pourvu par une nouvelle union des deux églises. Le curé aura sa résidence dans la paroisse de St-Maurice ; il tiendra un vicaire avec lequel il s'acquittera alternativement du service requis dans les dites églises, et lequel vicaire tiendra les petites escholes, et au surplus pour entretenir la concorde parmi les paroissiens des deux églises, le Rd Curé et ses successeurs seront exhortés de prélever dans le temps de l'expédition des dîmes d'icelles les paroissiens du ressort d'une église et dismeries privatives à ceux du ressort de l'autre et e contra suivant le désir des susdits par les rapports en leurs actes d'acquiescement ».

Enfin, le 20 février 1683, Mgr d'Arenthon d'Alex, après avoir lu les actes ci-devant, joignit les deux paroisses, en présence des communiers d'Alby venus en son palais épis-


REUNION DES DEUX PAROISSES 105

copal, et le même jour, il nomma Rd Fournier, curé des deux paroisses réunies.

La visite pastorale de 1688 règle les conditions de la réunion des deux paroisses : « St-Maurice et St-Donat ont chacune le St St, les saintes huiles, les reliques, les fonts baptismaux, les registres, les cimetières. Par décès de Rd Girard et de Rd Héritier, elles ont été réunies ensemble, du consentement du Chapitre de la Cathédrale, de son procureur fiscal général et des communiers des dites églises, par acte homologué le 20 février 1683. Les deux églises seront administrées par un seul curé, lequel sera tenu d'avoir un vicaire, avec lequel il les desservira alternativement. Le vicaire est exhorté de tenir les petites écoles pour l'instruction et l'éducation des enfants des deux paroisses ».

La visite de 1703 précise le service religieux : « une messe obligatoire sera célébrée à St Donat, les lundi, mercredi, vendredi et samedi et à St-Maurice le lundi et vendredi. Les dimanches et fêtes, il y aura une messe dans chaque église. Chaque dimanche, vespres à l'alternative. Un clerc pour chaque paroisse sera entretenu par ce qu'on leur donne dans les maisons, quand ils portent l'eau bénite.

Dans cette visite, comme dans la précédente, le curé d'Alby revendique les dîmes d'une partie de Pierrecharve qui ferait partie du territoire d'Alby. Le curé de Mûres proteste contre ces limites et le cadastre de 1738 lui donna raison.

Les Archives Municipales gardent le testament de Claude Mallinjoud, fils de François, qui légua, le 14 septembre 1707, 30 flor. à chacune des deux églises.

Lampe du sanctuaire. — En 1630, elle est entretenue par les dons pieux des fidèles. Par acte du 9 juillet 1694, Thomé, not., Rd Fournier assura un revenu de six liv. pour son entretien dans les deux églises. En 1830, elle n'est ardente que les jours de dimanches et fêtes ; les fidèles qui font le pain bénit offrent en même temps une bouteille d'huile. Par testament du 6 avril 1863, Jean Noiton lègue un capital de 600 francs à cet effet.

Diverses tentatives pour n'avoir qu'une seule église. —


106 HISTOIRE D'ALBY

En 1769, dans une visite pastorale, Mgr exige une seule église et un seul clocher dans le bourg d'Alby, pour le bien d'Alby, la population totale n'étant que de 627 habitants, qui payent 1.304 liv. de tailles.

Les Archives Municipales conservent le texte de deux suppliques adressées à cet effet par le conseil de St-Donat.

1° Août 1775. Au Roi. Sire, exposent en toute humilité les syndics et conseil de St-Donat, que la paroisse d'Alby est divisée en deux communautés, ayant chacune son église, situées fort près l'une de l'autre, à la distance d'environ 400 pas du Bourg, toutes deux sous la régie d'un seul curé, secondé par un vicaire amovible. L'évêque de Genève, dans sa dernière visite, a reconnu que le bien de la religion et l'avantage spirituel du peuple exigeait qu'il n'y ait qu'une église, bâtie dans le centre du Bourg. Ces invonvénients sont retracés dans la délibération du Conseil de St-Donat du 10 juillet dernier, et dans la déclaration de Rd Bouvard, curé des deux paroisses, du 1er août, étant bien plus facile à un curé de desservir tout son peuple dans une seule église et ses soins plus efficaces ; les lions exemples et la ferveur des âmes dévotes étant en plus grand nombre sont plus propres à animer les autres.

L'intérêt pécuniaire des communautés s'y rencontre aussi ; il est moins onéreux d'entretenir une seule église avec son clocher que d'être chargé de deux ; la nécessité où l'on est de réparer actuellement les clochers des deux églises fait d'autant mieux comprendre combien il serait utile de n'avoir qu'une église ; la dépense pour la réparation des deux clochers serait déjà un petit fond ; la libéralité d'une personne de piété qui donne 2.000 liv. pour l'exécution de ce projet est un engagement pour les exposants à en presser la consommation ; les matériaux des deux églises diminueront la dépense, d'autant que les pierres de taille, portes, ferrures et bois pourront servir ; mais, malgré tout, comme le bilan des deux communautés est fort petit, les facultés des particuliers bornées et même minces, ils n'osent espérer de réussir, si la charité sans bornes de V. M., et sa main généreuse, toujours bienfaisante, ne viennent à leur secours. Ils osent l'espérer, dès


RÉUNION DES DEUX PAROISSES 107

que l'entreprise tend au salut des âmes et à la gloire de Dieu.

En 1775, le 18 juillet, Mgr l'évêque d'Annecy répondait au syndic d'Alby la lettre suivante : « Je ne puis qu'approuver la délibération du Conseil de St-Donat, relative au placet dont vous me parlez, et je souhaite de tout mon coeur qu'il ait un succès, autant conforme à mes désirs qu'il l'est aux vues que vous vous proposez dans son objet. Si l'occasion se présente d'appuyer les représentations du Conseil, et qu'on me consulte à cet égard, je ne dissimulerai point ce que j'en pense, et j'établirai de mon mieux la nécessité qui fonde sa demande, et combien elle mérite qu'il plaise à S. M. de la prendre en considération. »

2° Supplique adressée dans l'été 1776.

« Exposent en toute humilité... que l'excessivité de la rigueur de l'hiver dernier a d'autant mieux fait comprendre la nécessité d'avoir une seule église dans le Bourg. L'accès de St-Maurice est difficile par rapport à la rapidité du chemin : les vieillards, les femmes enceintes, ceux qui souffrent de l'asthme... ont peine à s'y rendre et souvent sont incommodés ; en hiver, les inconvénients sont plus grands par rapport aux glaces que les neiges forment et qui sont cause que bien des personnes glissent et même tombent ; et ils ont peine à s'en garantir quoiqu'ils quittent leurs souliers, et marchent avec leurs bas seuls sur la glace ; c'est ce que le domestique du curé a été obligé de pratiquer pendant une partie de l'hiver, pour venir dans le Bourg prendre l'eau nécessaire pour les besoins journaliers du curé, du vicaire et de ceux qui les servent, de même pour abreuver les bestiaux.

« Le curé et son vicaire ne peuvent donner aux malades les secours nécessaires sans un danger évident, surtout quand ils sont appelés la nuit ; ils peuvent même être empêchés de leur rendre les services spirituels, dont l'on n'est jamais mieux convaincu de la nécessité que dans les moments critiques où l'on lutte entre la vie et la mort.

« Ces inconvénients sont de trop grande importance, puisqu'il s'agit du salut des âmes, pour ne pas désirer ardemment et au plut tôt l'exécution de ce projet. Aussi,


108 HISTOIRE D'ALBY

ils s'humilient derechef en esprit au pied du trône de V. M. avec la plus respectueuse confiance à sa piété distinguée, à sa générosité sans bornes et à sa bienfaisance sans exemple. »

En 1787, les deux conseils rejettent la construction d'une église unique et votent des réparations aux deux églises.

Dans sa visite de 1830, Mgr de Thiollaz reprit la question, offrit 1.000 liv. pour la construction d'un presbytère, interdit tout office à l'église St-Maurice, mais après sa mort, survenue en 1832, on revint aux usages précédents. Pendant les deux ans que dura l'interdit, les prêtres descendaient tous les jours de St-Maurice à St-Donat pour leur messe et chacune des fonctions ecclésiastiques.

Perception de la dîme. — Voici la manière dont était perçue la dîme en 1774, d'après le Livre de raison de Rd Lachenal, curé d'Alby (1).

I). La dîme de «.delà Chéran » (rive droite) a été expédiée à Claude Domenge, Just Paris, Pierre et Claude Reignier pour 27 coupes froment, 3 seigle, 1 orge, 3 avoine, 2 chapons et 3 gerbes de paille.

II). Celle de Chède, à Noble Amblardet, Me Fr. Paccard, Michel Beauquis, Jh. Reinier pour : 24 coupes froment, 12 seigle, 1 orge, 1 avoine, 2 chapons, 6 chaumes, 6 gerbes de paille.

III). Celle de Héry-la-Frasse : 12 coupes froment, 6 seigle, 2 quarts orge et 2 paires de poulet.

IV). Celle de St-Maurice, expédiée à Marquet F., Domenge H. et J., Paget C, pour 46 coupes froment, 23 seigle, 5 orge, 2 avoine, 3 chapons, 10 chaumes et 6 gerbes de pailles.

V). Montpon : 3 coupes froment, 1 coupe seigle, 1 quart orge et 1 quart avoine.

Dîme du chanvre : 96 liv. de ritte et 40 d'étouppes.

(1) A. D. E., 71.


CHAPITRE IV. Curés et Vicaires d'Alby (1683-1927)

LISTE DES CURÉS QUI ONT DESSERVI LES DEUX PAROISSES RÉUNIES.

1). 1671, Etienne Fournier. Le XXIIIe Volume de l'Académie Salésienne nous donne de ce prêtre une biographie très intéressante pour l'histoire d'Alby. Né à Bonneguête, le 12 février 1644, étudiant à Rumilly et Annecy, il a laissé partout une odeur de sainteté qui dure encore aujourd'hui.

Mgr d'Arenthon, faisant la visite des paroisses d'Alby, trouva les deux curés extrêmement vieux et les deux paroisses en si piteux état qu'il dit en public : « Vous avez besoin ici d'un homme apostolique, mais je vous assure que je vous le baillerai, sachant où le trouver. »

La cure de St-Donat étant venue la première à vaquer, Mgr envoya prendre à Eteaux, où il était depuis un an et demi, Rd Fournier, et lui dit : « Il faut vous déterminer à travailler à Alby ; vous y trouverez de la peine et peu de revenus, mais l'union que je prétends faire des deux bénéfices ne tardera pas. » Il obéit sur le champ et fut reçu à St-Donat avec les acclamations de joie de ceux qui s'étaient préservés de la corruption du siècle.

Ce fut dans le commencement que deux du lieu allèrent, une nuit, dérober son bled et furent si confus, lorsqu'il les surprit sur le fait, n'ayant encore qu'un sac plein, qu'ils se jetèrent à ses pieds pour lui demander pardon, en lui protestant que c'était par nécessité. « Je le crois bien, leur dit-il, et puisque vous êtes dans la néces-


110 HISTOIRE D'ALBY

sité, emportez le sac plein. Mais une autre fois, en pareil cas, venez à moi au lieu d'offenser Dieu et de perdre votre âme avec votre réputation. » Cet acte de vertu fit grand effet.

Rd Fournier était un homme de grande stature, visage riant et affable, maigre à cause de sa grande pénitence, étant toujours chargé de haires et cilices.

A la première prise du pays par Louis XIV, en 1690, le marquis de St-Ruph, lieutenant de l'armée française, avait baillé ses ordres depuis Rumilly pour venir brûler Alby, parce qu'on y avait barricadé la route avec une multitude d'arbres, ce qui causa un détour à toute l'armée, à laquelle on voulait faire tenir cette route pour aller à Annecy. Rd Fournier alla avec les syndics vers le général et lui fit ses représentations avec tant de charme qu'on ne lui fit aucun mal.

La conquête du pays terminée, on donne un quartier de rafraîchissement à l'armée campée à St-Maurice, l'espace de dix jours, durant lesquels Rd Fournier ne quitta point les généraux, mangeant avec eux, tant au camp qu'à la cure, ce qui fit qu'il ne se donna aucun ordre sans la participation du curé, et que l'armée fut si bien contenue qu'il n'arriva aucun désordre dans la paroisse, ni dans celle des voisins.

Une compagnie du Régiment de Bretagne, qui semblait n'être composée que des plus scélérats, étant venue en quartier d'hiver à Alby, les soldats n'y faisant qu'ivrogneries et concussions et larçins, ce bon pasteur ne perdit aucun temps à travailler à leur conversion. Le IIe Dimanche après les Roys, leur fit un discours si touchant sur les noces de Cana, qu'après la messe, le Capitaine, M. le Marquis du Bois de la Motte, assembla tous ses soldats, leur traçant des règles très sages sur la sobriété et les punissant de la privation de leur solde, s'ils y désobéissaient. A la fin de l'occupation, M. de la Motte promit au curé d'Alby de se faire religieux, s'il la terminait sain et sauf.

Après la réunion des deux paroisses, en 1683, il eut deux vicaires avec lesquels il faisait tous les matins une


CURÉS ET VICAIRES 111

heure de méditation, se chargeant de les réveiller luimême, se levant tous les matins à 4 heures.

Il remit de l'ordre dans les deux sacristies, acheta deux prés pour le bénéfice et fonda pour la lampe du sanctuaire dans les deux églises. Il mourut à 51 ans, le 8 janvier 1695, laissant ce qu'il possédait aux pauvres d'Alby. Le lendemain, il fut inhumé dans l'église de Bonneguête.

2). Bovier Joseph-Félix, né à Annecy docteur ès-droit et Avocat au S. de S. avant d'entrer dans les ordres ; prêtre en 1695, il fut nommé de suite à Alby où il mourut le 24 décembre 1724 et fut enterré, le lendemain, dans l'église St-Maurice. Son testament est au Tab. d'Alby de 1699, fol. 173. Il laissa 200 messes à dire.

3). Border Aimé, né à Annecy, prêtre en 1692, curé de Jonzier, puis d'Alby, où il mourut le 30 décembre 1743, âgé de 80 ans. Il fut inhumé le surlendemain dans l'église St-Maurice. Son testament est au Tab. d'Alby de 1743, fol. 105 ; il choisit comme héritiers universels : les deux églises d'Alby et les plus pauvres des deux paroisses.

4). 1744. Dussolier Jacques-Ph., né à Leschaux, prêtre en 1726, docteur en théologie d'Avignon, professeur au Collège d'Annecy, curé d'Alby, Chanoine de la cathédrale en 1747 et curé de Cranves en 1749.

5). 1749, de Roget de Cevins, ordonné à Avignon, en 1744, vicaire aux Villards-sur-Thônes, curé d'Alby, de Gernex, Archiprêtre, émigra, en 1793, à Turin où il mourut.

6). 1751, Lachenal François, d'Annecy, ordonné à Avignon en 1735, mort à Alby, le 23 avril 1773, et enterré à St-Donat.

7). 1773, Bouvard Nicolas, de St-Nicolas de Véroce, prêtre en 1756, vicaire à Combloux, prêta le serment civique à Alby, en 1793, remit ses lettres de prêtrise, en 1794, était en correspondance avec Mgr, en 1803.

8). Teillier Joseph, né à Faverges, en 1758, prêtre en 1783, curé de Ste-Colombe, Chanoine de la Cathédrale, mort en 1827. Fut curé d'Alby en septembre 1803.

9). 1824, 12 janvier, Avrillon Joseph, né à Thônes, en 1792, prêtre en 1819, vicaire à Faverges et à Massingy, mourut à Alby, âgé de 36 ans, le 14 mai 1828, et fut


112 HISTOIRE D'ALBY

inhumé, le lendemain, dans le caveau de N.-D. de Compassion, à l'église St-Donat.

10). 1828, 27 juin, Ravasse Jean-Louis, né à Evian, en 1794, prêtre en 1821, vicaire à Ugine et à St-Didier, mort en 1891.

Voici un extrait de ses notes, laissées au livre de Paroisse, sur l'entrée solennelle de Mgr Rey à Alby, après sa nomination au siège d'Annecy : « Je lui ai fait, sur les frontières de son diocèse, que l'évêque a embrassé trois fois, un court compliment en un quatrain. Mgr m'a permis l'entrée de son carosse depuis là jusqu'au Pont-Neuf, où j'avais fait préparer un bel oratoire, dans lequel était pratiqué un petit trône. Après une oraison, il est monté sur le trône et je lui ai fait un compliment en présence du Conseil, de l'Archiprêtre, de Messieurs les Curés de l'Archiprêtré. Il a donné sa bénédiction à la foule prosternée, puis a dit des choses fort agréables à tous les assistants. Je lui ai donné la main et il est monté en voiture, à la portière de laquelle je me suis tenu avec mon cheval jusqu'à l'église de la Visitation d'Annecy, où il est allé célébrer la messe. »

11). 1843, 5 décembre, Boccard François, né à la Chapelle d'Abondance, en 1802, prêtre en 1825, vicaire aux Allinges, curé de Mégevette, puis d'Alby où il mourut, le 17 mars 1845, atteint du typhus qui sévissait à Alby. Il fut enterré le jour de St Joseph, emportant les regrets de la paroisse entière. Il a fondé une mission au revenu de 30 francs par an.

12). 1845, avril, Pioton Jean-Marie, né à Thonon, en 1797, prêtre en 1823, vicaire à Rumilly, Brens, Desingy, dans le diocèse de Pignerol, à St-Jean d'Aulps, curé de Bogève, de Contamine-sur-Arve, puis d'Alby où il mourut le 21 janvier 1873.

Il avait été nommé Chevalier des SS. Maurice et Lazare en 1858 et archiprêtre le 17 juillet 1859.

Voici un extrait de son testament fait le 4 janvier 1873, Cuissin, not. :

« Je désire que mon corps soit enterré entre les deux contreforts de l'église St-Donat, au midi, et je me recommande aux prières de mes chers paroissiens.


CURÉS ET VICAIRES 113

« Je donne au Bureau de Bienfaisance, soit aux pauvres d'Alby la somme de 700 fr. que me doit la commune pour le terrain du cimetière que j'ai payé à l'hoirie Richon. Cette somme sera destinée à l'établissement d'une salle d'asile tenue par des religieuses.

« Je lègue pour un établissement de religieuses pour l'école des filles d'Alby la pièce de terre située près le jardin de la cure du côté du couchant et que j'ai achetée d'Antoine Noiton. Ce legs n'aurai son effet qu'après que Melle Naussac (à laquelle je lègue 100 fr pour son école) aura obtenu sa retraite. En attendant, mon successeur en jouira avec charges de 4 messes annuelles pour le repos de mon âme et 4 autres pour les âmes du purgatoire.

« Je lègue 100 fr. à la Compagnie des Pompiers, dont je suis l'aumônier, et 200 fr. aux chantres pour acheter les livres nécessaires à leur perfectionnement. »

Le Conseil Municipal, en date du 23 janvier, a pris la délibération suivante : « Le Président ouvre la séance en exprimant les sentiments de regrets et de tristesse partagés par les membres du Conseil et la paroisse toute entière. Il a exposé que M. le Curé Pioton a donné, pendant 28 ans de son séjour à Alby, de constants témoignages de son dévouement et de son affection à la commune ; éminemment bon, conciliant, charitable, ami du progrès et de l'instruction, a rendu d'éminents services lors des incendies de 1846 et 1854, en quêtant dans le pays et à l'étranger ; a concouru à la construction des bâtiments communaux, de l'église neuve et de son ameublement ; dans toutes les circonstances, s'est montré dévoué au bien public, à l'intérêt de ses paroissiens qu'il aimait et dont il emporte les regrets unanimes. »

« Le Maire propose : 1° de placer dans le vestibule de la Mairie une plaque en marbre rappelant son souvenir et d'élever un autre monument sur sa tombe ; 2° pour faire face à ces dépenses, il sera ouvert une souscription publique dont la part de la commune a été fixée à 30 fr. »

Tous les membres ont signé.

Le monument de son tombeau se trouvant très dété-


114 HISTOIRE D'ALBY

rioré, la paroisse l'a restauré en 1925, au prix de 600 francs.

13). 1873, 11 mars, de Chevilly Claude-Jules, né à Seyssel, en 1814, élève des Jésuites, à Mélan, prêtre en 1847, vicaire à Reignier, Annecy-le-Vieux, professeur au collège d'Annecy, curé de Valleiry en 1864, puis d'Alby, se retire, le 8 novembre, à Seyssel puis, en 1896, à Annecy-le-Vieux où il meurt le 10 mai 1906.

14). 1893, Lafaverges Eugène, né à Challonges, en 1847, prêtre en 1875, curé de Meillerie, puis d'Alby, se retire en 1907 et meurt, à Thonon, le 8 mars 1922.

15). 1907, Chaumontet Jean, né à Chessenaz, en 1862, ordonné prêtre à Rome, où il était étudiant en 1885, fut professeur au Grand Séminaire, puis curé d'Alby, où il trouva le presbytère sous séquestre, en arrivant, le 23 janvier. La famille d'Etienne Dérippe lui offre un logement dans le Bourg, et le 22 mars 1908, il loue le presbytère pour une durée de 9 ans. Il eut à aplanir toutes les difficultés de la Séparation, créa un Ouvroir, avec Mlle Bouvier comme directrice, et fit des réparations importantes aux deux églises et au presbytère. Il fut nommé curé de Thonon en novembre 1921.

16). 1922, 13 janvier, Coutin François, né à Montmin, en 1881, prêtre en 1905, vicaire à Chamonix, curé-administrateur des paroisses d'Argentières et Vallorcine pendant la guerre, curé d'Allèves en 1919, puis d'Alby.

LISTE DES VICAIRES D'ALBY DE 1600 A 1922.

1). 1606, Delavy Claude d'Alby. En 1628, il demande dispense de l'irrégularité pour homicide. Menacé par un soldat qu'il avait hébergé, étant curé d'Epagny, des voisins vinrent à son secours et tuèrent le soldat, malgré les instances du curé.

2). 1693, Delaplace.

3). 1696, Magnin.

4). 1698, Cottin.

5). 1703, Voisin.


CURÉS ET VICAIRES 115

6). 1720, Léonard Pierre d'Annecy, archiprêtre de Gruffy en 1731.

7). 1721, Vittoz Claude, de la Clusaz, curé savant et humoriste.

8). 1744, Léger Antoine, de la Chapelle St-Maurice.

9). 1745, Veyrat Georges, de Manigod, mort curé d'AIlèves, en 1770.

10). 1750, Dégeorge Paul, de Rumilly, mort à Alby, le 2 juin 1750. 11). 1750, Baud Joseph, de Rumilly.

12). 1763, Lamarche Jean, de Marcellaz-Genevois.

13). 1766, Aymonier Jean, du Chatelard.

14). 1775, de Maugny.

15). 1775, Tissot.

16). Naville Louis.

17). 1780, Chardon.

18). 1782, Eminet Jh, d'Annecy, savant botaniste, mort à Turin.

19). 1786, Duchêne et Durhône Jean, de Thusy.

20). 1790, Chambet, de Peillonnex, vicaire, régent.

21). 1792, Thomé Jacques, d'Alby.

NOMS DES PRÊTRES QUI ONT SIGNÉ DES ACTES DE CATHOLICITÉ PENDANT LA RÉVOLUTION.

1794 : Pasquier, vicaire de Gruffy et Chabert, natif d'Albens ; Guerraz de Lescheraines, curé d'Héry, déporté à l'île d'Oléron ; Songeon, d'Annecy, déporté à la Guyanne.

1795 : Hocquiné F.-J., de St-Jeoire, curé du Montcel, incarcéré ; Viollet Joseph, de Rumilly, écroué à l'île de Ré, revint curé de Mûres et d'Héry, de 1800 à 1858.

1798 : Darmand Humbert, de St-Girod, déporté à la Guyanne.

1800 : Lansard Jean, d'Héry, émigra à Aoste ; Amblet Claude, d'Annecy, émigra en Piémont.


116 HISTOIRE D'ALBY

LISTE DES VICAIRES DEPUIS LA RÉVOLUTION,

1) 1826, Magnin Cl.-M., devenu évêque d'Annecy, de 1861 à 1870.

2). 1828, Petitjean Claude, de Vacheresse, mort en 1881.

3). 1832, Chométy Joseph, de Taninges, mort curé de Viuz-la-Chiésaz, en 1882.

4). 1835, Caux Jh, de Scionzier, mort à Alex en 1846.

5). 1837, Ducroz André, de Sixt, mort retiré à Samoëns, en 1888.

6). 1839, Baud J.-B., de la Côte d'Arbroz, mourut vicaire à Sallanches.

7). 1842, Peccoud Jean, de Charvonnex, mort à Anthy, en 1878.

8). 1854, Perrolaz Louis, de Magland, mort professeur de La Roche, en 1863.

9). 1860, Abre Joseph, de La Roche, postulateur dans la cause du Doctorat de Saint François de Sales.

10). 1882, Chardon P.-L., de Bogève, mort en 1900.

11). 1864, Rosset A., du Biot, mort curé de Vailly, en 1889.

12). 1865, Favre Joseph, de Bellevaux.

13). 1866, Replumaz Joseph, de Marlioz.

14). 1868, Floret Jean, de Douvaine, mort curé d'Arcine, en 1904.

15). 1874, Mermillod Joseph, des Villards-sur-Thônes, mort curé de Bogève, en 1916.

16). 1877, Besson Jules, de Mieussy, mort en 1913, retiré.

17). 1886, Pichollet Ch., de St-Eusèbe, mort curé de Vieugy, en 1902.

18). 1886, Gurret Joseph, de Sevrier, curé actuel de Sillingy.

19). Veyrat-Durebex F., mort curé d'Eteaux, en 1925.

20). 1891, Jacquier André, de Bernex, curé actuel de St-Julien.

21). 1895, Maniglier Alph., de Montmin, mort en 1898, à Eteaux.


CURÉS ET VICAIRES 117

22). 1898, Bosson Fr., de St-Cergues, aumônier à la Bénite-Fontaine.

23). 1899, Morand Joseph, du Biot, curé de Minzier.

24). 1903, Déléan C., d'Alex, mort curé de Cuvat, en 1919.

25). 1904, Gruffaz Jean, de Sillingy. En 1906, le Conseil Municipal lui vote une allocation de 300 francs pour lui permettre de continuer ses fonctions de vicaire, la loi de Séparation ayant supprimé le traitement du clergé. Le Préfet approuve, avec la clause de ne voter que 200 francs en 1907 ; 150 francs en 1908 et 100 francs en 1909.

26). 1906, Dermineur Ernest, de St-Sigismond, curé de Cercier.

En 1922, à la suite de la guerre et de la pénurie de prêtres, le poste de vicaire est supprimé momentanément à Alby.


CHAPITRE VI. Prêtres originaires d'Alby

LISTE DES PRÊTRES ORIGINAIRES DE ST-MAURICE-SUR-ALBY.

1). Amblardet Claude, dit Tortolier, curé de Grilly, Choisy, Chapéry, Héry et Alby : 1638.

2). Bourgeois Henri, né le 20 avril 1666, fils de Claude de Masigny, prêtre en 1693, curé de Vaux en 1705, mort en 1742, fit une fondation de 450 liv. à Alby.

3). Chardon Claude, diacre en 1577.

4). Chardon Pierre, pr. en 1620, vicaire à Grésy-sur-Aix.

5). Chardon Philibert, prêtre 1648, Lazariste (Arch. Dép. 1 G, 56, fol. 41).

6). Crochon François, né le 7 janvier 1627, fils de Hble Pierre, tons, en 1649, paraît avoir occupé des postes au diocèse de Grenoble, puis devint missionnaire près de Genève. Le curé de Lancy se plaint de son zèle imprudent, en 1708, et Mgr de Bernex écrivit au verso de cette accusation : « Pour quelques défauts, Mr Crochon n'a pas laissé d'être un saint prêtre, et comme tel, nous vénérons sa mémoire. » Il mourut à Elvian, le 5 mars 1716 (Voir Acad. Sal. XXXIII, 220).

7). Plottier Pierre, né le 18 août 1647, fils de Jacques et de Richard Marguerite, prêtre en 1672, économe d'Hauteville en 1676, mort en avril 1705, fit une fondation à Alby, en 1693. Son testament est au Tab. de Rumilly, 1705, fol. 107).

8). Plottier Maurice, né le 23 mars 1687, fils d'Henri, neveu du précédent, prêtre en 1714, curé de Molard de Vions, 1723-1737. Au cottet de 1738, il est propriétaire de


PRÊTRES ORIGINAIRES D'ALBY. 119

la maison 997, au sommet du Bourg. Tit. clér., Alby, 1713, fol. 54.

PRÊTRES ORIGINAIRES D'ALBY.

9). Coudurier Georges, devint curé d'Alby et résigna en 1578.

10). Blanc Claude, diacre en 1578.

11). Grinjon Jean, curé d'Alby, des Frasses, 1595.

12). Grosjean Jean, pr. 1578, prébendé de Rumilly 1579.

13). De Montfalcon Alexandre, prêtre 1588, curé de Boëge, 1589-1590.

14). Delavy Claude, vicaire d'Alby, 1619.

15). Delavy Barthélemi, curé d'Alby, 1619.

16). Delavy (en latin de Via) Abraham, prêtre 1624, curé des Frasses, 1626.

17). Crochon Charles, prêtre 1628, curé d'Allèves 1633, arch. de Grésy en 1656-1671.

18). Crochon Donat, prêtre 1630.

19). Chaudel, 1620.

20). Favier Barthélemi, prêtre 1628, curé de Chêne-enSemine, 1638-1639.

21). De la Faverge de Montpon Joseph, né le 7 septembre 1653, fils de Noble Emmanuel et de Pétronille de Chissé, curé d'Albens 1682, Fillinge 1687, Cusy 1714, fonda 40 messes à Alby, 18 novembre 1721, inhumé, à Alby, dans la chapelle St-Christophe. Voir Acad Sal. XXII, 239 : « Lafaverge saecularem militiam clericali posposuit, in ista diu militiam, varias rexit ecclesias, donec lento morbo correptus, pauperifbus clericis, suaeque paroeciae egentibus familiis benefaciens, diem extremum subiit, die 18 Nov. post sacramentorum sumptionem ». Son testament est au Tab. d'Alby, 1721, fol. 228.

22). De la Faverge de Montpon Joseph, neveu du précédent, fils de Claude et de Marguerite de Ruffin, né à Alby, prêtre en 1706, Chanoine de N.-D. d'Annecy en 1713, doyen d'Aix en 1730, mort à Alby, le 17 août 1733, âgé de 40 ans, et enterré près de son oncle.


120 HISTOIRE D'ALBY

23). Brun Pierre, prêtre 1634, curé de Marlioz en 1638, eut des procès avec l'abbaye de Bonlieu et avec ses paroissiens qui lui donnèrent des coups et le blessèrent. Il fut interdit, et Mgr lui en accorda dispense, en 1635.

24). Amblardet Cl.-Humbert, curé de St-Maurice, où il mourut en 1655.

25). Tavernier Henri, prêtre 1636, curé de Veyrier-duLac 1674.

26). Thomé Claude, prêtre 1641, curé d'Ansigny 1660-76.

27). Vergain Amédée-Georges, prêtre 1641, curé de Bellecombe et des Frasses 1651.

28). Ginier-Durosay, Christophe, fils de Noble Bibrard et de Arpeau Claudine, né le 25 septembre 1629, « par un mardy, au second jour du premier quartier de la lune ». Son parrain : Noble de Sonnaz de Montdésir ; marraine : Anne de Mandalla, femme de Noble Nicolas Arpeau, Juge Mage de Genevois, grand-père de l'enfant. Ordonné à Rome, en 1653, curé d'Essert, mourut à Naples.

29). Cassod François, prêtre 1654, né le 16 février 1627, fils de Claude et de Roland Mya, mort en mai 1663.

30). Exertier Donat, né le 4 octobre 1636, fils de Hble Pierre et de Pernod Charlotte. Parrain : Rd Daviet Donat, curé de Mûres ; tons. 1654, curé de St-Pierre de Curtille, 1672.

31). Daviet Antoine, tonsuré. 1685, mort à Alby, le 24 mars 1731, âgé de 66 ans, inhumé dans l'église St-Donat.

32). Thomé Claude, fils de Me Pierre, notaire., et de Delle Jeanne de la Faverge de Montpon, prêtre 1703, vicaire de Cusy 1705, mort en 1709. Son titr. clér. est au Tab. d'Alby, 1703, 37 ; son père lui lègue un revenu de 120 fl. à prendre sur 16 journaux de terre, à Marlachaix.

33). Beauquis Claude-Humbert, né le 13 mai 1702, fils de Pierre, propriétaire de la maison N° 2, aux Chardons, et de la maison 402, à Masigny, pr. 1727, Doct. en théologie de Valence, vicaire à Rumilly, curé d'Evires, Chanoine de la Cathédrale 1775. « Prêtre lettré qui avait du talent pour la chaire et un coeur très généreux » (Reg. Capit.).

34). Dubetex Antoine, né en 1704, fils de Maurice, pro-


PRÊTRES ORIGINAIRES D'ALBY 121

priétaire de la maison 533 (chez les Richard) prêtre chez les Lazaristes.

35). Exertier Jacques, né en 1703, fils de Charles, bourgeois d'Annecy, propriétaire de la maison 400, au Bourg, prêtre Lazariste.

36). Vibert Fr., prêtre 1434, vicaire à Dingy ; pr. de la Sainte-Maison, 1773.

37). Marquet François, né en 1717, fils de Pierre de de Beaunoyer, Capucin sous le nom de P. Boniface, à Rumilly, 1788.

38). Ducret François, 1717, fils de Joseph, propriétaire de deux maisons, au Bourg, 432-436, prêtre 1743, curé d'Usinens, mourut retiré à Seyssel, en 1799.

39). Ducret Claude, cousin du précédent, 1723, fils d'Humbert et Dunant Ant. de Beaunoyer, prêtre 1749, curé de Marcellaz, émigra à la Révolution et mourut à Alby en 1807, à 83 ans. Il a fait une fondation de 1.000 francs à l'église.

40). Chardon Claude, 1726, fils de Joseph et propriétaire de la maison Chardon, rue Etroite, 301, prêtre 1756, curé de Bonneguête 1759 ; émigra à Pignerol, curé de St-Girod en 1803, où il mourut le 28 mai 1808.

41). Reignier Joseph, 1741, fils de Joseph, propriétaire de la maison 421 (Briffaz ou Mallinjoud), prêtre 1767.

42). Thomé Jacques, 1753, fils de Michel ; prêtre 1779, vicaire Alby 1792, curé constit. d'Héry ; écroué à Annecy, curé de Seythenex, 1803.

43). Thomé Jean-François, 1764, fils de Guillaume de Chèdes, prêtre 1789, vicaire Annecy-le-Vieux, émigra, curé de St Eustache 1840.

44). Vittet Jean, 1820, fils de Joseph dit Richard, prêtre 1847 ; vicaire à St-André et Ugine, + 10 janvier 1860.

45). Vittet Pierre, 1846, neveu du précédent, prêtre 1873, mort à Alby, le 16 mai 1875. « Prêtre édifiant qui n'avait pas de santé. »

46). Laubé Joseph, 1831, fils d'Etienne, prêtre 1859, vicaire à Evires, Pringy, curé de Beaumont, retiré à Mognard 1912.


122 HISTOIRE D'ALBY

47). Richon Etienne, 1858, fils de Jean, excorporé en 1881 pour le diocèse de Sion, + à Alby, le 14 juillet 1885.

48). Dérippe Joseph, 1863, fils de Jean, prêtre 1887, vicaire à St-François de Genève, curé et fondateur de la paroisse St-Antoine, retiré à St-Julien où il mourut le 3 juin 1924, inhumé à Alby, le surlendemain.

49). Dérippe Henri, 1866, frère du précédent, prêtre 1893, professeur à Thônes, vicaire à Vevey et St-Antoine de Genève, retiré à St-Julien, Chanoine honoraire de la Cathédrale.

50). Dérippe Joseph, 1878, cousin des précédents, fils de Joseph, prêtre 1904, curé de Seythenex 1919.

51). Thomé Hippolyte, 1869, fils de Jean-Claude, prêtre du Prado, incorporé à Lyon, en 1892, vicaire à N-D. des Anges, curé de L'Assomption, à Montplaisir-la-Plaine.

52). Béchet Joseph, 1875, fils de Claude, prêtre du Prado, vicaire à Blacé, curé de

53). Perrin Pierre, 1875, fils de Jean, pr. du Prado 1901.

54). Prunier Jean, 1876, fils de Jean-Pierre, missionnaire de St François à Vizagapatam, 1894, + 9 nov. 1902.

Ajoutons le nom de deux prêtres décédés à Alby :

Turrel Michel, curé de St-Ours, habita deux ans chez son parent, Joseph Thomé, fils de Me Pierre, not. puis le quitta pour vivre chez son beau-frère Domenge Ignace, Me cordonnier. Il mourut à Alby, le 29 septembre 1724, nonagénaire. Son testament est au Tab Alby, 1723, 93 ; il lègue son bréviaire à Mgr Rossilon, « le priant de prier Dieu pour le repos de son âme » ; il lègue ses meubles et denrées or et argent à I. Domenge.

Lathuile Maurice, de Thônes, prêtre 1692, chapelain et régent à Thônes, revenant de Chambéry à Annecy par un chemin dangereux, tomba dans un précipice, à Alby, où il fut inhumé, le 28 février 1719, dans l'église St-Donat (Acad. Sal., XXII, 228).


BIENFAITEURS 123

BIENFAITEURS DES EGLISES D'ALBY, A RAISON DE LEURS FONDATIONS ET LEGS PIEUX.

1). Noble Jean à feu François de Richard de Montpon fonde un capital de 400 flor. pour une messe des trépassés, à dire chaque lundi, dans la chapelle de Montpon, érigée sous le vocable de St-Christophe et de Ste-Barbe, dans l'église St-Donat (Test. du 8 septembre 1463).

2). Noble de Richard, fonde un revenu de 12 flor. d'or, valant chacun 12 sols de Savoie, pour messes à dire le mercredi et le vendredi, dans la même chapelle (Acte du 22 juillet 1490).

3). Noble et Rd Joseph de la Faverge de Montpon fonde un capital de 974 liv. pour 40 messes, dans la même chapelle (Acte du 11 novembre 1721, Tab., Alby fol. 228).

4). Daviet Jean des Balmettes, de Mûres fonde 12 flor. pour une messe, dans la chapelle du Rosaire, à St-Donat, et la récitation d'un Regina Coeli, le mardi des Rogations, devant la croix des Balmettes (Test. aux Arch. Mun. Alby, Vergain Jean, not.).

5). Domenge Jacques, de Boivial, fonde un revenu de 13 sols pour messe aux Quatre-Temps (Test. 17 mai 1664, Vergain, not.).

6). Crochon Jean-Baptiste, Avocat à Annecy, fonde un capital de 200 liv. pour chanter un Salve Regina devant la Croix de Mûres, le premier jour des Rogations (Test. du 2 septembre 1679, Richard, not.).

7). Rd Héritier Pétremand, curé d'Alby, fonde un revenu de 7 liv. pour huit basses messes (Test. du 29 mars 1681, Ribitel, not.).

8). Rd Chardon Emmanuel, Chanoine de la Cathédrale, fait une fondation, aux hospices d'Annecy, qui est réclamée, le 28 brumaire an IX, par son parent, Jean-François Chardon d'Alby (Test. 2 août 1692, A. D. E. 35).

9). Rd Plottier Pierre, curé d'Hauteville, né à Alby, fonde un revenu de 2 liv. 8 sols, pour deux basses messes, dans l'octave de Toussaint (Test. du 3 juin 1693, Gilibert, not. à Rumilly).


124 HISTOIRE D'ALBY

10). Rd Fournier Etienne, curé d'Alby, fonde : 1° un revenu de 6 liv. pour la lampe du sanctuaire des deux églises (Acte du 9 juillet 1694, Thomé, not.) ; 2° lègue un pré, à Bolliet, et trois prés, à Héry, dont le revenu est de 7 liv. 4 sols pour douze basses messes (Test. du 2 janvier 1695).

11). Bourgeois Aimée, veuve de Cl.-F. Chardon, fonde un revenu de 15 liv. pour une messe mensuelle (Test. 18 septembre 1706, Folliet Jacques).

12). Mallinjoud Jean-Claude à feu François lègue : 1° 30 flor. à chaque église, sans charge, (test. 14 septembre 1707 ; 2° une vigne, à Boivial, dont le revenu est de 6 liv. pour deux grand'messes (test. du 19 juillet 1709, Richard, not.).

13). Moine Claude feu Pierre et sa femme, Louise Reinier, léguent : 1° une chenevière, devant l'église St-Donat, 512 1/2, et un jardin, 456, à St-Maurice, possédé par Chifflet, pour six basses messes ; 2° un capital de 72 liv. pour deux basses messes (Test. du 11 juin 1742, Roux, not.).

14). Bourgeois Henri, curé de Vaux, lègue un capital de 450 liv. pour seize basses messes (Test. 17 août 1741, Roux, not.).

15). Paris Louis à feu François, né à Gruffy, habitant Alby, lègue un capital de 72 liv. pour trois basses messes (Test. du 25 janvier 1741, Arnaud, not.).

16). Noble Pelard Jean-François, Sgr de Châteauvieux d'Alby, lègue deux vaissels de froment, soit six quarts beau bled, payables par son fermier, pour deux basses messes (Acte du 20 décembre 1749, Alby, fol. 122).

17). Thomé Michel, fils de Joseph et Cochet Louise, lègue un revenu de 28 liv. pour six basses messes (Test. du 4 mai 1755, Arnaud, not.).

18). Noble Ribitel, avocat au Sénat de S., fonde un capital de 200 liv. pour le clerc qui sonne l'Angelus (Tab. Alby, 1773, 83).

19). Paris Joseph feu Joseph, fonde un capital de 130 liv. pour une messe aux Quatre-Temps (Test du 23 novembre 1778).


BIENFAITEURS 125

20). Rd Mallinjoud Pierre, de St-Marcel, curé de Savigny, fonde : 1° capital de 2.000 liv. pour 66 basses messes (Tab. Rumilly, 1786, II, 291) ; 2° capital de 3.000 liv, pour 80 basses messes (Tab. Alby, 1790, 223).

21). Rd Ducret Claude, d'Alby, curé de Marcellaz, fonde un capital de 1.000 francs pour les besoins de l'église d'Alby (Test. 23 janvier 1806, Baud, not.).

22). St-Marcel Pierre, rentier, né et domicilié à Annecy, lègue, à la commune, un pré avec châtaigneraie, à St-Maurice, avec charge au syndic de faire dire onze basses messes (Test. 17 juin 1821, Duparc, not.).

23), Vergain Joseph, fils de Claude, fonde un capital de 200 francs pour sept basses messes (Acte du 27 juin 1828).

24). Baud Josephine, lègua une chenevière, sous les murs du cimetière de St-Maurice, pour une basse messe (Acte du 31 mai 1834, Jourdan, not.).

25). Juge Humbert et Henri, célibataires, fils de François, fondent un revenu de 30 francs pour 20 basses messes (Acte du 25 août 1839 et 8 mars 1840).

26). Richon Maurice, veuve de Rassat Etienne, fonde un capital de 120 francs pour deux grand'messes (Test. du 24 mars 1841).

27). Reinier Pierre-Louis, fonde un capital de 800 fr. pour quatre grand'messes et six basses messes (Test. du 1er mars 1843, Canet, not.).

28). Vergain Claude et sa femme fondent un capital de 300 francs pour trois grand'messes (Test. du 13 juillet 1844, Pavy, not.).

29). Rd Boccard, curé d'Alby, fonde un capital de 600 francs pour une Mission et 120 francs pour deux basses messes (Test. du 8 mars 1845).

30). Servettaz Claude, fils de Jean, fonde un capital de 200 francs pour deux grand messes (Acte du 16 juin 1856, Cuissin, not.).

31). Domenge Jean, des Gagères, fonde un capital de 40 francs pour cinq grand'messes (Test. 6 janvier 1863, Cuissin, not.).


126 HISTOIRE D'ALBY

32). Noiton Jean, fils de Georges, fonde un capital de 600 francs pour l'entretien de la lampe du sanctuaire (Test. du 6 avril 1863).

33). Ringuet Joseph, not., à Rumilly, fonde un capital de 400 francs pour des messes (Test. 14 mars 1867).

34). Rd Pioton Jean, curé d'Alby, laisse un pré, aux Crétets, pour trois basses messes (Test. du 4 janvier 1873, Cuissin, not.).

35). Dérippe Guillaume feu François, fonde un capital de 800 francs pour messes (Acte du 26 janvier 1898, Burdin, not.).

Toutes ces fondations ont été prises à l'église d'Alby et versées au Bureau de Bienfaisance par la loi de Séparation (Voir Journal Officiel 27 juillet 1909, page 8.088).


TABLE GENERALE DU XLVe VOLUME

BULLETIN V LXVIII

L'Abbaye de Tamié 1 à 12

Histoire d'Alby 13 à 126



Tome XIII. - R. P. DOMENGE. La Mission de Vazagapatam. Tome XIV. — J. MERCIER. Le Chapitre de S. Pierre de Genève.

Tome XV. — V. BRASIER. Les abbayes de Cisterciennes dans le Dioc.

de Genève. — J.-F. GONTHIER. Les Evêques de Genève au temps

du grand schisme (suite), et du grand schisme à la Réformation. Tome XVI. — Jh-M. LAVANCHY. Monogr. de Saint-Jorioz. —

J.-F. GONTHIER. Journal de S. François de Sales durant son épiscopat,

épiscopat, part.

Tome XVII. — J.-F. GONTHIER. Journal de S. François de Sales durant son épiscopat, 2e part. — M. ORSAT. Monogr. de Servoz. — Registre des anniv. des Macchabées à Genève

Tome XVIII. — J. FALCONNET. La Chartreuse du Reposoir.

Tome XIX. — E. ROLLIN. Monogr. de Viuz-en-Sallaz. — J.-F. GONTHIER. Variétés. — P.-J. MORAND. Monogr. de Villaz

Tome XX. — H. FEIGE. Hist. de Mélan. monastère de, moniales Chartreuses.

Tome XXI. — P.-M. LAFRASSE. Table alphabétiq. des 20 premiers volumes de l'Acad. Sal. — N. ALBERT. Les trois abbés Picollet.

Tome XXII. J.-F. GONTHIER. Les Evêques de Genève du grand schisme à la Réformation (suite). — Orbituaire du Clergé du Dioc. de Genève de 1704 à 1742.

Tome XXIII. — J.-M. CHEVALLIER. Monogr. de Reignier, 1re partie. — J.-F. GONTHIER. Les Abbés des mon. chan. réguliers de S. Augustin.

Tome XXIV. — A. GAVARD. Peillonnex, prieuré, paroisse, commune.

Tome XXV. — N. ALBERT. Vie et écrits de M. le Chan. J. Mercier. — J.-M. CHEVALLIER. Monogr. de Reignier, 2e partie.

Tome XXVI. — P.-M. LAFRASSE. Etude sur la Liturgie dans l'anc. Dioc. de Genève, 1re partie.

Tome XXVII. — P.-M. LAFRASSE. Etude sur la Liturgie dans l'ancien Dioc. de Genève (suite et tin). — Visites pastorales des paroisses du Dioc. de Genève, de 1411 à 1518. — J.-M. LAVOREL. La Révolution et le Clergé en France et en Savoie. — Orbituaire des Cordetiers de Genève. — J.-F. GONTHIER. Liste des Papes, Cardinaux et Evêques, originaires de la Savoie. — J.-M. LAVOREL. Les Cartelles de la Cathédrale et du Chapitre d'Annecy.

Tome XXVIII. — J.-F. GONTHIER, Inventaire inédits de l'abbaye

d'Aulps, 1re partie. Tome XXIX. — J.-F. GONTHIER. Inventaire inédit de l'abbaye d'Aulps

(suite et fin). — Communications diverses fort intéressantes. Tome XXX. — Nestor ALBERT. Histoire de Mgr C.-F. de Thiollaz,

premier Evêque d'Annecy (1752-1832), et du Rétablissement de ce

Siège épiscopal (1814-1824), tome Ier. — Communications diverses.

Tome XXXI. — Nestor ALBERT. Histoire de Mgr C.-F. de Thiollaz, premier Evêque d'Annecy (1752-1832), et du Rétablissement de ce Siège épiscopal (1814-1824. tome II. — Communications diverses.

Tome XXXII.— J.-F. GONTHIER. Le Traité de Lausanne ; la Philothée; la Dime en Savoie. — Marie RANNAUD. La Chartreuse de Pomier, Diocèse d'Annecy (Haute-Savoie). 1170-1793.


Tome XXXIII. — J.-M. LIVASCHY La Sainte-Maison de Thonon (1590-1793). — P.-J. MORAND. Notice historique sur Loisin. — J.-F. GONTHIER. Origine des noms de famille savoisiens.

Tome XXXIV. - A. GAVARD. Les Archives de l'Abbaye de Sixt avant la Révolution. — Jacques CARRON. Insurrection de la vallée de Thônes en 1793

Tome XXXV. — J.-M. LAVOREL. Notice sur les Translations des Reliques de nos Saints. — J.-F GONTHIER. Les Plébanies. La paroisse de Bons, notice historique. — A SERVETTAZ. Le Catéchisme dans l'ancien diocèse de Genève et le Diocèse d'Annecy. — J. MOUTHON. La Vallée de Boëge pendant la Révolution — Ch. RECORD. Histoire de la Propagation de la Foi et de la SainteEnfance.

Tome XXXVI. — A GAVARD L'Obituaire de l'Abbaye de Sixt - A. CHAPERON. Monographie de Saint-Gingolph. — Ch. REBORD. Tableau des Paroisses du Diocèse de Genève ou moment de la Réforme.

Tome XXXVII. - J. MOUTHON. Le Villard et la Vallée de Boëge pendant la Révolution — Ch. REBORD. Le Collège de Saint-Nicolas (dit aussi « de Savoie ») à Avignon, avec un Epilogue sur Louvain.

Tome XXXVIII. — Nestor ALBERT. Vie de Mgr C.-M. Magnin, évêque d'Annecy. — Le tombeau de Mgr Rey et procès-verbal d'exhumation. — Au Bulletin : détails et faits de guerre intérdisant les membres de l'Académie et leurs familles.

Tome XXXIX. — Bulletin. Inclus; J.-M. LAVOREL, Une fête à l'Académie. Biographie de M. le chanoine Jules Gayard — MOUTHON. Le Calvaire de Minbel. — A. SERVETTAZ. Les comparaisons de saint François de Sales dans l'Introduction à la vic dévote.

— M. SAUTIER-THYRION. Le transfert du coeur de saint François de Sales. — D. DURET Promenade à Sainte-Catherine. — Ch. REBORD. Etat du diocèse de Genève par Mgr Biord, et résumé des autres. Retraites ecclésiastiques. — Louis PERNOUD. Table des matières des manuscrits de Besson. — J. DESPOIS, Prix de poésie décerné par l'Académie de Savoie.

Tome XL. — Buletin. — P. LAFRASSE, Monographie de Dingy-SaintClair. — P. MARTIN. Les Orpailleurs et Chercheurs d'Or de l'Abyme.

— P. MARTIN. Les décollations de la Saint-Jean, à Moye, au XVIIIe siècle. — T. MARULLAZ. A propos de l'Escalade.

Tome XLI. — C.-F. TROSSET. Monographie de Fessyr-Lully.

Tome XLI bis — P.-M. LAFRASSE. Table générale des Tomes XXI

à XL.

Tome XLII. — Bulletin Inclus : Mgr REBORD, Simond et Albitte en

Savoie ; J.-M. LAVOREL, Biographie de M. le chanoine Jn. François

Gonthier. — F. MARULLAZ. Rd Marin Ducrey et le Collège de Mélau (1804-1834). Tome XLIII. — Bulletin Inclus : Sainte Colette en Savoie, - M. le

Ch. F. POCHAT-BARON. Histoire de Thônes, 1re partie.

Tome XLIV. — M. le Ch. F. POCHAT-BARON, Histoire de Thônes,

2e partie. Tome XLV. — Bulletin — Abbé Dom ALEXIS. Histoire de Tamié. —

Abbé F. COUTIN. Histoire d'Alby. 1re et 2e parties.