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Titre : La Semaine politique et littéraire de Paris

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1913-03-09

Contributeur : Borghèse, Jean. Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32866997d

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32866997d/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 1293

Description : 09 mars 1913

Description : 1913/03/09 (A2,N10).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5717291n

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-LC2-6417

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/01/2011

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LÀ SÉMÀTiïÉ DÉ PÂT{IS

absolu d'organisation a fait échec à l'horaire, et une administration imprévoyante a laissé ces pauvres gens traîner' leur fatigue dans la nuit la plus complète. ; car les règlements ne prévoient l'éclairage des boulevards que pour 6 heures du soir !

Au surplus, quelle pauvreté d'escortes et quelle pénurie de musiques ! Une telle cavalcade est indigne, de Paris. Les chars représentaient des contes de Perrault ; quel rapport cela peut-il avoir avec l'actualité V Les reines, défilant devant une' foule sans enthousiasme qui écarquillait les yeux, envoyaient avec lassitude d'automatiques baisers, comme si elles mangeaient du macaroni avec les mains; La reine des reines, juchée sur un triste oiseau bleu, était entourée pour toute escorte de cornichons, ■ d'asperges et d'oignons ! Quant au service d'ordre, il fut piteux. Que peut faire une poignée d'agents au milieu de cette tourmente humaine? Les coups pleuvaient* Devant l'Opéra, un agent cycliste se frayait un passage, la bicyclette droite, les roues en avant. Le cortège fut submergé, et il faisait complètement nuit lorsqu'il arriva devant la _rue Drouot.

La foule et la mascarade méritaient mieux. Si les comités d'organisation continuent à ne pas faire preuve de plus de goût et d'exactitude, et si les services administratifs persistent à n'être pas mieux assurés, la MiCarême se réduira bientôt à une manifestation sordide où la seule distraction des curieux sera d'être bousculés, piétines et traités comme des esclaves par des sergents de ville et des officiers de paix qui montrent alternativement la plus louable patience et la plus bestiale brutalité.

LES PETITS MÉTIERS DE PARIS ■

La mode est à la danse : on demande des danseurs partout, et leurs appointements atteignent parfois ceux d'un ténor célèbre.

La fortune est en passe de ne plus résider dans les gosiers.

Dernièrement, un procès en dommages-intérêts nous révélait qu'un danseur-allumeur gagne en moyenne deux cents francs par nuit à esquisser des tangos plus ou moins inattendus devant des consommateurs béats. Véritablement, • c'est un bon métier, il suffit, pour l'exercer, de savoir un peu tricoter des jambes et d'amuser une "clientèle peu' difficile. Sans compter qu'à ce jeu-là on risque de cueillir au vol — pour un mariage définitif —: l'Américaine sentimentale et riche.

Pendant ce temps, un lieutenant gagne 200 francs par mois à la frontière. Mais le Paris-nocturne fourmille de professions bizarres et pourtant honorables.

En ce moment, nous avons le Prince.

C'est un gentleman fort élégant, le visage distingué, orné d'honnêtes favoris blancs, qui fréquente assidûment certain restaurant de nuit.

Sitôt son entrée, on dit avec respect :

-— Voilà le Prince ! . Et le Prince, généreux, offre du Champagne à tout le mondé : à leur tour des personnages moins princiers,

princiers, tout aussi généreux, offrent du Champagne et le payent pour le plus grand bénéfice du maître de la maison. . .. -^

Car le Prince ne paye jamais, c'est un vieil acteur sans emploi qui joue le rôle du Prince en exil pour un louis, la nuit. ■ ' .

Et cela plaît beaucoup. Au reste, en République et à Paris, à partir d'une certaine heure, tout le monde est prince, pour un certain monde du moins.

— Allons ! mon prince, une voiture !

— Allons ! mon prince, achetez-moi La Presse.

PAUVRE MORT!

Il est des morts que les vivants s'acharnent encore à tuer : Oscar Wilde ne peut pas dormir tranquille son dernier-sommeil.

Après une vie heurtée, sur laquelle pesa, dans les dernières années, une tristesse immense, il semble que le poète mystérieux avait droit au repos.

M. Delanney ne le pense pas ainsi : son administration a des raisons que probablement la raison ne connaît pas.

En effet, les admirateurs du malheureux auteur de cette navrante Ballade de la Geôle avaient décidé d'orner sa tombe d'un monument qu'on allait respectueusement inaugurer sous peu au Père-Lachaise.

Des journaux publièrent la photographie dudit monument, la maquette en fut même exposée, et M. Delanney, préfet de la Seine, ne s'en émut pas.

Mais aujourd'hui que le monument est en place, prêt à l'inauguration, M. Delanney s'effarouche et exige que le monument soit retouché, modifié, ou en cas de refus, enlevé, sous prétexte qu'il peut froisser les susceptibilités de certaines familles.

Et nous comprenons très bien que M. Delanney, qui ne réussit pas à bien administrer la cité des vivants, s'occupe de veiller sur celle des morts.

LE MONUMENT DE JEAN LORRAIN .

Les amis de Jean Lorrain apprendront avec plaisir que le monument élevé, à Féeamp, à la mémoire du cher poète et romancier vient d'échapper à une mort certaine. ■

Il y a un peu plus de six mois, seulement, les admirateurs et les amis de Jean Lorrain étaient réunis à Féeamp autour du monument commémorâtif dû au ciseau de Saladin. L'oeuvre était solide, bien plantée et paraissait devoir affronter du temps l'irréparable outrage.

Hélas ! le climat de Féeamp est moins clément aux oeuvres d'art que celui de Paris ; la mer, l'air.salin, les embruns n'ont pas tardé à s'attaquer au monument. A l'entrée de l'hiver, larpierre se couvrait de mousse, et ces jours derniers, le monument ressemblait à une tombe délaissée ; l'herbe avait remplacé, la mousse.

Dieu merci, de bons Fécampois, fidèles à la mé-