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Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1916-03-29

Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 123753

Description : 29 mars 1916

Description : 1916/03/29 (Numéro 11719).

Description : Note : 2è édition.

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k571584s

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 28/05/2008

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L'ALSACE

Nous avons pubtié; le 1er noiembre der-j» nier, un article de Of. Edouard Schuré, l'auleur des Grands Initiés, l'une des plus haũJi tes personnalités de l'Alsace en même temps qu'un des écrivains les plus autorisés de l'heure actuelle. Depuis la yuerre, M. Edouard Schuré n'a cessé d'étudier dans l'esprit le plus palriatique et le plus élevé les prõ blêmes qui se posont pour son pays, et il va réunir ses études dans un volume intitulé /'Alsace française, appelé à paraître prochainement. A'ous extrayons de cet ouvrage la belle page qui suit

J'ai dit, dans cette étude, la révolation que l'annexion de l'Alsace à l'empire germanique et l'établissement du régime prussien dans cette province produisirent dans l'esprit alsacien. L'Alsace se trouvait dans une situation cruelle et presque désespérante. D'année en année, elle voyait se gonfler le mons^ tre teuton. Toutes les grandeurs morales et intellectuelles qu'elle avait admirées dans l'Allemagne d'autrefois disparaissaient une à une, dévorées par le monstre prussien. La nation, jadis éprise de pensée pure et d'idéal, devenait un peuple de convoitise et de proie, ne rêvant plus que richesses et conquêtes, se berçant d'avance dans un rêve de domination universelle et d'hégémonie mondiale. Dès le commencement du dixneuvième siècle, l'idée de la supériorité radicale de la race germanique sur toutes les autres était née chez elle. Après les victoires inattendues de 1870. l'idée d'affirmer cette supériorité par la force militaire et de réduire toutes les autres nations en état de vasselage, idée savamment entretenue dans l'enseignement primaire, secondaire et supérieur, se propagea dans tous les rangs de la soc!été à l'instigation de l'Etat prussien, avec l'aide acdive des intellectuels, l'envie de la France, la haine de l'Angleterre et le mépris des peuples slaves, ces dogmes prussiens par excellence, furent proclamés et cultivés comme les vertus allemandes fondamentales.

Par une de ces correspondances dont J'histoire offre de fréquents exemples, il se trouva que le nouvel empereur répondait exactement à l'idéal de la plus grande Allemagne. Je ne sais si d'autres empereurs germains succéderont au kaiser actuel ce qui est certain, c'est qu'il réalise le type achevé d'un César comédien, jouant tous les rôles avec une égaje virtuosité, celui de prophète luthérien, catholique, musulman ou juif, voire celui de messie. Son mysticisme frelaté n'est d'ailleurs qu'une hallucination d'amour-propre, son ostentation d'un patriotisme emphatique qu'une hypertrophie monstrueuse de son moi. Simulateur infatigable, il croit devenir tous les personnages qu'il joue tour à tour. Guillaume II manque de toute sympathie humaine et de toute véritable grandeur d'âme. Il ne comprend rien à la psychologie des autres peuples, qu'il croit pouvoir mener tous par l'intimidation, la vanité et l'argent. Son plan de conquête mondiale, par l'infiltration sournoise de l'Allemagne et par l'excitation de toutes les basses pas4sions chez les autres, ne manque pas d'ingéniosité et d'une apparence grandiose. Il a su tendre son réseau du cœur de l'Amérique jusqu'à l'Extrême-Orient. Mais ce savant édifice repose sur de fausses bases et s'effondrera comme en château de cartes le jour où croulera le' colosse du militarisme créé par la Prusse. Ce jour-là, l'empereur s'effondrera lui-même, parce qu'on ne brave pas impunément ce que les nations ont de pitié cher, leur liberté et leur honneur. Toutefois il est une qualité qu'il faut reconnaître à Guillaume Il, c'est qu'il comprend admirablement la psychologie de son propre peuple. Aucun empereur d'Allemapne n'a joui d'un pouvoir aussi absolu, parce qu'aucun n'a su flatter aussi habilement les appétits puissants de ses sujets. Son goût du faste, sa mégalomanie innée s accordent merveilleusement avec les ambitions grossières de l'Allemand moyen, du vulgaire « Mi. chel » se croyant parvenu au titre de commandeur des nations. Guillaume Il a compris qu'on pouvait tout obtenir de lui, jusqu'à la plus humiliante servilité, en lui fournissant l'occasion de trancher du maître avec ses inférieurs et surtout avec l'étranger. Grâce à. celte émulation de mégalomanie entre l'empereur et son peuple est né, s'est nourri et a grandi jusqu'à des proportions fantastiques le monstre menaçant du pangermanisme, qui a fini par secouer l'Europe de sa dangereuse torpeur.

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L'Europe s'efforçait encore de croire à ses illustres pacifistes. Comme l'autruche pourchassée par le cavalier nra:'be, elle fermait les yeux et fourrait sa tête dans tous les buissons. Mais J'AIsace, qui sentait la griffe du dragon Fur sa nuque, ne pouvait pas douter de son existence. Ayant juré dans son cœur une immuable fidélité à la France, même alors qu'elle n'espérait plus sa délivrance propre, elle voyait avec effroi sa patrie d'autrefois, restée la patrie de son rêve, livrée à ses dissensions intestines sans se douter du danger grandissant qui la menaçait. Il arriva donc que cette indnmplnble fidélité, attestée par des milliers de témoignages et des incidents toujours nouveaux,devint pour 3a France un rappel incessant à sa tradition historique, à son haut idéal de libératrice des peuples Voix discrète, .mais inlassable de l'Alsace. Plus éloquente encore était son attitude muette; ses silences parlaient Il y eut des jours sombres où elle ressemblait à une fille qui, par l'expression de son visage, rappelle à sa mère découragée la foi sublime qu elle lui a enseignée et dont elle a l'air de douter. On peut dire, en ce sens, que l'Alsace fut, pendant près j'un demi-siôcio. V Avertisseuse de la Franche. Edouard Schuré

UNE RÉUNION HISTORIQUE

1 La conférence des alliés Un .travail fructueux

La conférence des alliés a siégé hier matin, de neuf heures et demie à midi et demi. Les délégués divisés en souscommissions ont travaillé à rédiger des résolutions qui ont été soumises ensuite à. l'assemblée plénière. Cette répartition du travail a été des plus fructueuses et les résultats obtenus dans la matinée sont satisfaisants. Le plus grand_secret est gardé sur cette délibération.

i ̃ ̃ ••̃ •• L'ôpîrnôri mondiale yeux flxés sur cette réunion historique les journaux amis ou neutres aussi bien que la presse ennemie en soulignent unanimement la grande importance. Le voyage que les ministres anglais vont faire à Rome aura pour but de tirer des conséquences pratiques de certains débats et de régler les moyens d'alléger les difficultés économiques dont l'Italie souffre actuellement.

L'OVATION DE PARIS

aux hôtes illustres dc la Francs Sachant que la conférence des alliés reprenait ses travaux hier matin, dès huit heures, de nombreux Parisiens envahissent les abords du quai d'Orsay, dans l'attente des hôtes illustres de la France.

Dès neuf heures et demie, les délégués se sont réunis en commission, puis à onze heures ils ont tenu une réunion pléniere. Vers neuf heures, le défilé des voitures officielles commence, salué par des acclamations prolongées. Voici la voiture de lord Kitchener. Une ovation formidable l'accueille et des cris de Il Vive l'Angleterre sont poussés par des milliers de poitrines. La foule reconnaît de même le général Jof. fre, MM. Tittoni, Salandra, Sonnino, et l'enthousiasme devient indescriptible- Les repré- sentants de la Serbie sont égnlement l'objet d'ardentes manifestations de sympathie. Soudain, les cris de Vive la Belgique 1 retentissent. Ce sont MM. de Brogneville et le baron Beyens qui passent rapidement.

Les mêmes frénétiques vivats accueilleront tous les délégués.

Le cortège officiel quitte le quai d'Orsay à midi et demi pour se rendre à l'Elysée, où un déjeuner intime a été offert par M. Raymond Poincaré aux membres de la conférence.

Toutes les voitures sont décorées aux coupleurs nationales.

Lord Kitchener, très acclamé, prend place seul dans une voiture. Une seconde automobile s'avance. Des cris de Il Vive l'Italie Vive la France » s'élèvent MM. Salandra et Sonnino y prennent place. Üans une autre voiture suivent MM. Bourgeois et Tittoni. Puis viennent MM. Lloyd George et sir Edward Grey, accueillis par une immense ovation et salués par les cris de « Vive l'Angleterre

Une manifestation particulièrement ardente marque le passage d'une voiture au fanion tricolore, amenant le général Joffre et M. Briand. Le général de Castelmu, qui occupe seul une voiture, est l'objet de chaleureux vivats. MM. Vesnitch, ambassadeur de Serbie à Paris et Pachitch, président du conseil serbe, dont la physionomie est si populaire, sont rapidement r&! connus par la foule et salués par des ci Vive la Serbie » frénétiques. Un mouvement de curiosité se manifeste dans le public les Parisiens ont aperçu le général Cadorna et des cris de « Vive 1 Italie 1 Vive Cadorna 1 » sont de nouveau poussés. Et cette foule, pittoresque et grouillante, curieuse et cordiale, ne s'écoulera qu'avec la dernière voiture du cortège. Le peuple de Paris tient à montrer comment il sait recevoir ses hôtes, amis et alliés.

A l'Elysée, un service d'ordre été organisé et un barrage d'agents contient les Parisiens massés sur les trottoirs. Toutes les fenêtres sont garnies de curieux, qui se découvrent, agitent chapeaux et mouchoirs, au passage, du cortège officiel Ici, les mêmes frénétiques acclamations, le même enthousiasme, les mêmes cris se renouvellent. Toute l'âme de la capitale est là, vibrante. La foule est partout.

Assistent au déjeuner offert par le président de la République, les présidents du conseil alliés et les ministres des affaires étrangères présents à Paris, ainsi que les ambassadeurs et les ministres des pays alliés et les plénipotentiaires militaires. Sont également invités M. Briand, président du conseil les membres dn cabinet les anciens ministres des affaires étrangères les présidents des commissions de l'armée, de la marine, des affaires étrangères, des finances et les rapporteurs généraux du budget.

Un télégramme de Cadorna à Kitchener LONDRES, 28 mars. Officiel. Au mo.ment de quitter l'Angleterre, le général Cadorna a adressé à lord Kitchener le télégramme suivant

« Je quitte votre pays, rempli d'émotion et de reconnaissance pour l'accueil cordial que j'y ai reçu. Pendant mon court séjour parmi vous, j'ai pu apprécier les efforts considérables et merveilleux que fait l'Angleterre pour la noble cause à laquelle se consacrent tous les alliés. Votre foi dans la victoire est aussi la mienne. Je vous prie de recevoir mes salutations les plus cordiales et de transmettre il votre auguste souverain l'expression de mes respectueux hommages et de ma reconnaissance pour la bienveillance dont il a fait preuve si gracieusement à mon égard. n

L'ALLEMAGNE POSSÉDERAIT QUARANTE ZEPPELINS

L'Allemagne dispose aujourd'hui, dit le Times, de quarante zeppelins, la plupart en patrouille dans la mer du Nord et la ijuiiique. Elle construit un dirigeable en dix jours. »

Le :bâtonnier belge Theodor

est en liberté en Suisse

LL Havre, 27 mars. Dépêche .particulière du v Matin > M. Theorlor, bâtonnier des avocats de Bruveiles, a télégraphié aujourd'hui de B41e au gouvernement belge h Sainte-Adresse pour annonrer 'On mise en liberté.

Au sommet du Mort-Homme

FRONT FRANÇAIS ET FRONT RUSSE L'INQUIETÛDLALLEMANDE L'offensive contre Verdun reprendra-t-elle ?

Les communiqués continuent à saignaler une assez grande activité de l'artiilerie en Argonne et dans la région de la Meuse, sans qu'aucune action d'infanterie suive les bombardements. Dans la journée du 27 mars, la canonnade a été particulièrement vive sur le front de Béthincourt-le Mort-Homme-Gumières, ainsi qu'aux environs de Vaux-Douaumont. En Woëvre, au contraire, il n'y a eu que des rafales intermittentes d'artillerie. La nuit du 27 au 28 a été relativement calme à l'est de la Meuse, mais I à l'ouest, dans la région de Malancourt et en Woëvre c'est-à-dire aux deux ailes du front les deux artilleries ont témoigné d'une certaine violence. Dans leur dernier communiqué, les Allemands, faisant allusion au ralentissement de l'action, déclarent qu'il faut le considérer seulement comme momentané. Mais nous devons nous garder de prendre leurs affirmations au pied de la lettre. C'est là, peut-être, seulement une excuse aux yeux de l'opinion publique. Dans la presse allemande, il convient également de relever cette phrase de la Norddeutsche Allgemeine zcitung « La nervosité des communiqués français s'explique facilement quand on considère le calme imposant, la perfection de la préparation et la logique inflexible avec lesquels notre haut commandement s'acquitte de sa tâche la prise de Verdun. » Il ne s'agit plus ici de « rectification de front a, mais bien de l'objectif véritable que les Allemands ont toujours poursuivi depuis le premier jour de leur offensive, bien que leurs insuccès le leur aient fait nier. Est-ce parce qu'ils n'ont pas renoncé à leur projet qu'ils recommencent à en parler ? En tout cas, on ne saurait accorder une importance excessive à ce qui n'est sans doute qu'une appréciation individuelle. Signalons aussi, à simple titre documentaire, cette thèse imprévue et intpudente que le gouvernement aJleimnd fait valoir auprès de certains neutres pour justifier à leurs yeux l'échec de l'opération contre Verdun.

« Nous n'avons jamais voulu prendre Verdun, déclare-t-on, mais seulement détruire les défenses de la forteresse. Nous y avons pleinement réussi. Nous pénétrerons désormais quand il nous plaira dans le coeur de la France par Clermont-en-Argtmne et Varennes. »

COMMUNIQUÉS OFFICIELS FRANÇAIS 27 mars, 23 heures

ENTRE SOMME ET AVRE, aux erwirans de Maveourt, après un intense bombardement, les Allemands ont tenté sur une de nos tranchées de première ligne un coup de main qui a complètement échoué,

EN ARGONNE, activité continue de notre artillerie sur divers points du front ennemi, notamment da.ns le secteur du bois de Cheppy. Nos pièces à longue portée ont canonné des troupes en mouvement dans fa direction Exermont-Chdtel et fait sauter un dépôf de munitions.

A L'OUEST DE LA MEUSE, le bombardement s'est maintenu assez intense sur notre front Béthincourt-le Mort-Homme-Cumières, ainsi qu'à Cest de la Meusc, dans la région Vaux-Douaumont. Quetques rafales d'artillerie en Woëvre. Aucune action d'infanterie.

AU NORD-EST DE SAINT-MIHIEL, nous avons bombardé à longue distance la gnre et les établissements ennemis d'Heudicourt, sud de Vigneulles. Une rame de wagons a été démolie, un bâtiment a pris leu.

A L'EST DE LA MEUSE, nuit calme. 28 mars, 15 heures A L'OUEST DE LA MEUSE, assez grande activité des deux artilleries dans la région' de Malancourt, et aussi en Woëore dans le secteur du Pied-des-Côtes-deMeuse.

EN LORRAINE, dans la forêt de Parroy, nous avons exécuté un coup de main sur un ouvrage ennemi dont les occupants ont été tués ou faits prisonniers. Nous avons tait sauter l'ouvrage,en nous retirant.

Aucun événement important ci signaler sur le reste du front.

La côte de l'Oie. A gauche, les premiers arbres du bois des Corbeaux. Au premier pian un :obvs de 380 non rrinti'

D'une façon générale, l'attention du pu'blic et des critiques militaires Cemands continue à se porter de plus en plus vers les combats du front oriental, auxquels on attache une grande importance- Les communiqués officiels .allemands paraissent, eux aussi, suivre la même tendance puisque, depuis deux jours, ils consacrent à peine quelques mots à la bataille de Verdun et portent tout l'effort de leurs explications embarrassées sur la bataille engagée avec les Russes. Le communiqué de cette nuit est particulièrement intéressant à cet égard. Il commence par déclarer que « les Russes ont renouvelé avec une violence particulière contre le front placé sous le commandement du feldmaréchal', von Hindenburg leurs attaques ». Il continue en disant que les Russes se sont avancés contre les lignes allemandes ;wec une quantité d'hommes et de munitions telle •xu'ah n'en avait jamais employa dans l'Est n, et il termine en parlant « d'attaques menées près du lac Narotch par trois corps d'armée russes ».

A un autre point de vue, le Journal officiel alleniand est instructif à consulter. Il vient en effet de publier une première liste des pertes germaniques devant Verdun. D'après ces données, le 52° régiment d'infanterie (30 corps) aurait perdu à lui seul 170 tués, 941 blessés, prisonniers ou disparus, ce qui paraît représenter 40 à 45 de l'effectif total. Il est très probable que les listes suivantes augmenteront encoré, cette proportion, qui est déjà impressionnante.

A l'Allemagne de décider si elle veut' persister dans de pareils sacrifices, qui jusqu'à présent apparaissent comme tout à fait disproportionnés avec les résultats obtenus. Nous sommes, quant à nous, préparés à supporter son second choc aussi bien, ou, pour parler exactement, mieux encore que le premier. Mais il est une considération que nous ne devons pas oublier c'est que les im.périeuses raisons politiques qui commandaient à la M de février et pendant tout le -début du mois de mars l'agression contre Verdun ne sont plus opérantes aujourd'hui. L'offensive contre notre place forte peut recommence^ mais on peut dire que la grande bataille de l'emprunt est terminée.

| LEURS DIGNES COMPLICES Bourreaux autrichiens Le martyre d'une femme

Les Autrichiens, apparemment jaloux du sinistre renom de leurs alliés les Allemands, onii, voulu avoir, eux aussi, leur affaire Cavell.

Nous apprenons de source très sûre une condamna^pn qui jusqu'ici était restée complètementtfficonnue du grand public en Autriche est, à l'étranger. Il s'agit d'un procès de haute trahison qui s'est déroulé à Terezin, en Bohême. dans les mêmes conditions que le procès de miss Cavell, en Belgique. Le tribunal militaire de Terezin a condamné, il y a des semaines, une femme nommée Sinaîda Bayerova, originaire de Moscou, à la mort par pendaisou pour avoir ci essayé u d'entrer en relations avec les prisonniers russes internés à Reichenberg, en Bohême, et de leur faciliter l'évasion. L'indignation immense provoquée dans le monde entier par l'assassinat de miss Cavell a impressionné les bourreaux des Habsbourg et ils n'ont pas encore osé exécuter la sentence.

Depuis des mois, la victime de la barbarie autrichienne languissait dans une prison sordide, dans l'attente de son supplice. Le tribunal suprême de Vienne vient d'ordonner la revision du procès.

Le fait d'entrer en relations avec des prisonniers russes est puni avec une sévérité effroyable. On a maintes fois condamné à des années de prison de malheureuses femmes tchèques qui avaient commis le crime d'offrir aux Russes affamés un morceau de pain, un gâteau, une soure. Maintenant, on va plus plus loin, puisqu on qualifie ces actes de pitié de « crimes de haute trahison ». Toutes les persécutions sont à l'ordre du jour contre ceux qui refusent de renier les traditions, et les amitiés séculaires de la Bohème pour se courber humblement devant le joug de Vienne. Le Journal officiel de Prague vient de publier trois arrêts par lesquels, sur la proposition du procureur militaire de Vienne, le procureur général de Prague ordonne la confiscation des biens appartenant à MM. Masaryk, député au Reichsrat Durich, député au Reichsrat, et Sychravan, publiciste tchèque. Le seul crime de ces trois oatnotes est de vvre en France ou en Angleterre pour y soutenir .'a propagande tchèque.

On lit dans l'arrêt que cette mesare a été prise pour cause (le « crime contre la puissance militaire de l'Etat, conformément 'il l'article 327 du cote militaire ».

Une manifestation de la Kultnr aux Etats-Unis

Les Allemands n'ont jamais passé pour avoir beaucoup de goût. On peut dire néan.moins qu ;ls ont reculé les bornes du man. que de tant et de l'indécence dans les dernières manifestations auxquelles ils se sont livrés à New- York.

Pendant douze jours, un ba7ar de la charité allemand a été tenu ouvert au Madison square et, pour cette fête, les Allemands avaient établi dans le grand hall un stand de tir dont les buts étaient des manne- ouins représentant des soldats français, anglais, russes, japonais. Lés Boches de l'endroit, hommes et femmes, tinrent à cribler de balles ces manneipiins aussi le stand eut-il un grand succès.

Le Neto York Times considère que le5l Allemands ent dépassé la mesure du uer. mis, surtout étant donné qu'ils se plaignent sans cesse du peu de respect montré pour leu,rs opinions, leurs sentiments et leur;sen.sibiiité.

Le Times dit textuellement «

Apparemment il n'est pas venu à l'idée des tireurs, hommes et femmes, ni d l'esprit de ceux qui les encourageaient ou les applaudissaient, qu'il y a aux Etats-Unis d'autres gens dnnt la sensibilité peut être froissée, des gens qui ont des amis ou parents en Europe qui, malgré les lien.s qui les unissent aux nations de l'Entente se sont abstenus de manifester leurs sentiments. Il s'est passé et dit, au bazar de la charité allemand bien des choses qui mirent la patience américaine à une rude épreuve. Ces exercices de tir touchent, s'ils ne dépassent pas, la limite du tolérable. C'est une indécence dans les manières et une offense à la morale. Ces faits révèlent une surprenante indifférence ou une surprenante ignorance des sentiments de la ma'prité du pubtic.

Le saillant de Malancourt A la suite des derniers combats sur la rjve gauc6e de la Meusp, notre front d'Avocourt au Mort-Homme dessine, par Malancourt et Béthincourt, un large arc de cercle dont la convexité est tournée vers l'ennemi.

L'ensemble de la poche de terrain circonscrite par nos premières tignes constitue ainsi l'un de ces saillants qui tentent les attaques d'un adversaire entreprenant si bien que l'hypothèse gratuite a pu être émise de son abandon volontaire par notre défense.

Si cet abandon, s'était produit, nul n'aurait dû en être surpris. Mais cependant, nos soldats se sont cramponnés à leurs lignes primitives; et une situation autrefois d'apparence paradoxale s'aftïrme comme normale parmi les nouveautés de la guerre présente.

Au surplus, ce saillant de Malancourt bénéficie, immédiatement en arrière de sa courbe extrême, de l'appui offert par de remarquables positions, le Mort-Homme à droite, et la cote 304 à gauche. Ces deux points culminants sont à peu près sur l'alignement Avocourt-Cumières et représentent les piliers du fronton do notre résistance.

Les pentes qui, par gradins successifs, descendent vers les villages de Béthincourt et de Malancourt peuvent donc être considérées comme des glacis allongés en avant de bastions. et sur la limite desquels sont maintenues les lignes avancées d'une défense raisonnée:

De leur côté, les Allemands, par l'oc-' cupation des bois de Malancourt et d'fivo, court, se sont eux-mêmes placés à l'intérieur d'un saillant topographique, d'où ils ne peuvent aisément déboucher. Car, quelle que soit la firce de l'angle. choisi par eux comme base d'une attaque à lécouvert, ils s'offrent toujours à nos .eux d'enfilade venant soit de l'est, soit du sud.

Commandant de Civrieux

Chez les Allemands LA MISÈRE DU PEUPLE 1- La scission chez les socialistes « La vengeance du peuple

sera aussi terrible qu'elle est

inévitable. »

diF^fînM27 mars. Dé^che particulière du.ci Matin "• La ncmination d'un chef la tête d'un par'ti étant contraire aux tradi. tions démocratiques du pays, la fraction socialiste suisse n'a pas de leader proprement dit mais, en revanche, elle a ce qu'on nion d un chef socialiste neutre qui est, ainsi qu'il me l'a dit lui-même, constam. ment en rapport avec quelques-uns des camarades d'outre-Rhin.

Ce qui s'est passé vendredi soir aa Reichstag, m'a dit M. Robert Grim, ne noua a caJLSurpns\JNous savions en effet que la scission 'lui depuis plus d'un an; existe à l'état latent au sein du parti socialiste aile.mand devait incessamment se déclarer pu.™L Aujourd'hui, la social-démocratie ne compte plus au Reichstag que quatorze membres. Ce sont ceux qui, restés fidèles aux doctrines les plus sacrées du socialisme. ont rompu toute relation avec ce qu'on appelait communément la majorité et qui se sont rassemblés autour de Haase et de Le* » Tous les autres qui, dans un esprit de bas arrivisme et poussés par j'orgueil et la vanité de jouer un rôle gouvernemental, ont tendu là main aux partis bourgeois allemands, auteurs incontestables et incontes- tés de la guerre, ne font plus partie de La grande famille socialiste Nous les renions publiquement et déclarions ne plus vouloir avoir rien à faire avec eux.

Il L'internationale ouvrière tout entière et les socialistes vraiment dignes du nom cl qui ont encore le respect res doctrines sacrées du parti, ne peuvent plus avoir qui que ce soit de commun avec des individus du genre de Scheidemann, d'l=;bert, de Heina et consorts, mieux taits; nous semble-Ul, pour tromper le peuple que pour être grou. pés sous ia bannière du socialisme. » Lorsqu'ils prétendent représenter la majorité du peuple allemand, ils. menteat sciemment.

u Le peuple allemand qui souffre, le peuple allemand qui a faim, le prolétariat, en·fin, qui est décimé sur les champs de ba.taille de la Pologne, de l'Yser et de Ver. dun. sait où sont les véritables Allemands. Les journaux ont beau chercher à apla- nir la situation, nous autres, socialistes d'un pays neutre, qui n'avons aucune raison de cacher la vérité, nous savons que parmi le peuple. on ne saurait trouver une seule, famille qui n'ait pas été éprouvée. Il .faut posséder une dose de cynisme vraitraeru extraordinaire pour oser affirmer que,le peuple jouit de tout ce qui est nëcessaire à son existence, ators que les vivres tes plus élémentaires lui font défaut et que les bourses des ménagères bâillent lamen.i lablement..

» Qui nierait que la misère est telle dans de nombreuses familles que les meubles ont été vendus ou engagés au Mont-dePiété. Ce n'est qu'avec peine qu'on a pu conserver un seul lit pour toute la famille Scheidemann et ses satellites payeront cher leur trahison à la cause du prolétariat. La classe ouvrière, lorsqu'elle sera enfin sortie des tranchées, songera à se venger de ceux qui l'ont trahie, de ceux qui l'ont exploi. tée, de ceux qui l'ont assassinée.

» Les cours martiales que les gouvernants allemands tiennent toutes prêtes pour y re.courir dès que l'émeute commencera à gron. der n'y pourront rien. Le peuple, ivre de fureur, ne se laissera pas arrêter par la jus.tice sommaire du militarisme allemand. Je le répète sa vengeance sera aussi terrible qu'elle est inévitable.

LE TORPILLAGE DU "SUSSEX" SEUL LE HASARD EMPÊCHA UNE CATASTROPHE

Le courrier diplomatique suisse est parmi les morts

Tous ceux qui, dans le monde civilisé, pensent que les lois de l'humanité sont autre chose qu'un chiffon de papier paraphé par la force n'ont qu'un cri de réprobation et d'horreur pour le nouveau crime des pirates de Guillaume Il. Avec un cynisme révoltant toute conscience probe et droite, les sousmarins allemands envoient au fond de la mer, sans aucun avertissement préalable, des femmes, des enfants, des vieillards. Toute la presse de tous les pays libres flé·trit énergiquement ces indignes et mena. trueuses atteintes au droit des gens. Ces attentats accumulés portent en eux-mêmes leur conséquence inéluctable ils doivent resserrer plus encore, s'il était possible, l'union indéfectible et totale de tous les. alliés dans leur farouche résolution de pré.parer le jour prochain de l'expiation. • v- A bord du Sussex se trouvait le courrier diplomatique suisse à Londres, M. Hermann Giger, qui accompagnait en Suisse la valise diplomatique.. Giger a été victime des barbares teutons et son corps vient d'être retrouvé.

Sur les 436 personnes, passagers et hommes d'équipage du Sussex, 72 survivants ont été déoarqués à Douvres, 190 à Boulogne, d'autres à l>i>ppe.

Outre M. Hermann Giger. le courrier di. plomatique suisse dont le corps vient d'être retrouvé, ainsi que nous le disons plus haut il y avait encore à bord du Sussex plu. sieurs passagers de nationalité suisse, noiamment Mlle Berthe Ischi. Rentrée hier à Genève, Mlle Ischi a fait au lournat de Genève un récit détaillé du torpillage. Ce récit ne diffère pas de celui des autres rescapés. D se termine par ces lignes qu'imprime le.; Journal de Genève et qui résument très exactement l'opinion de toute la Suisse (( On dit que c'est la guerre mais des atlentats pareifs sur des passagers inoffensifs, la mort de femmes et d'enfants, ce n'est pas la guerre, c'est un abominable forfait. »

Le prince persan Bahram a-t-il péri? Le Daily Mail reçoit de Nice le télégramme suivant

NjcF, 27 mars, On a des raisons de croire fondée la nouvelle de la mort eu prince Bahram de Perse dans la tragédie de la Manche. On sait qu'il était à bord du Sussex.

Son père, Zel-es-Sultan, qm habite à Nice,


en réponse à ses télégrammes pour avoir des nouvelles, "a été informé qu on n'avait pas de nouvelles de son fils.

Le prince Bahram a été pendant plusieurs années, une figure en vue dans la société de Nice.

Récits de rescapés

Nous avons eu la bonne fortune de rencontrer M. Charles-H. Julius, ingénieur Londres, qui se trouvait à bord du Sussex. Au moment où la torpille a heurté le navire, une formidable détonation se fit entendre et une violente vibration secoua ie bateau jetant les uns sur les autres les passagers. L'affolement à cette minute est indescriptible. Le, femmes crient, les enfants pleurent, des hommes même perdent la tête. La confusion cessa quand le capitaine Moufflet, dont on ne dira jamais assez l'admirable sang-froid, parut, rassurant tout le monde et affirmant qu'on pouvait attendre sans crainte les secours qui ne tarderaient pas à arriver. Il n'est pas douteux que si les passagers avaient conservé leur calme, les pertes humaines se fussent bornées à celles causées par l'explosion.

Il Et maintenant, je voudrais mettre au peint certams soupçons que des passagers ont fait peser sur l'équipage du Sussex. Quelques voyageurs, en effet, n'ayant pu retrouver leurs malles ou les ayant trouvées fracturées, ont cru que des mains malhonnêtes avaient passé par là. Je crois peu voir affirmer que les bagages qui ont été éventrés l'ont été uniquement par les éclats de torpille. »

L'indignation des Américains

A bord du Sussex, nous l'avons annoncé, se trouvait également M. John Hearley, de New- York, rédacteur à l'United Press. Nous avions pu le joindre dans ses bureaux dé la rue Montmartre. Voici les déclarations qu'il a bien voulu nous faire

Mes premières paroles, e.t je n'en trouve pas d'assez énergiques à mon gré, seront pour flétrir ces assassinats en masse de femmes, d'enfants, de vieillards, que rien ne saurait justifier ou excuser et dont l'Allemagne, avec une férocité qui est un défi au droit des gens et à l'humanité, a fait la règle ordinaire de sa guerre sousmarine. Lémotion que pareils crimes provoquent aux Etats.Unis, vous pouvez vous en rendre compte par l'unanimité de la presse américame. Et je ne crois pas que l'Amérique puisse rester silencieuse en présence de ces massacres d'innocents sans cesse renouvelés. Il est impossible que les peuples libres n'aient rien à dire ou à faire devant ces torpillages sans avertissement, qui seraient la suprême honte du genre humain, s'ils étaient tolérés. Il y a des heures, dans la vie des nations, où supporter une atteinte à la justice sans s'y opposer de toutes ses forces, c'est en devenir le complice.

L'intention du pirate était évidemment de nous envoyer au fond de la mer sans autrès égards. Les avertissements préalables, ,pour lui, c'est un article des codes internationaux. Nous ne devons qu'au hasard de ne pas avoir été tous engloutis. Et aussi une circonstance singulière a fait que nous n'avons pas plus de victimes à déplorer. Quelques minutes avant le torpillage, un hydroplane venant de la base de Folkestone se montra dans le ciel. Tout le monde se pressa a l'arrière du navire pour conlempler ses gracieuses évolutions. C'est à ce moment précis que l'avant du navire était fracassé et que ceux qui s'y trouvaient étaient tués ou grièvement blessés. Moimêmes, je ne dois qu'à ma curiosité d'être sauf. Je venais de quitter ma cabine pour monter voir l'hydroplane. Tous ceux que j'y laissai furent littéralement écartelés. j » Aussitôt que le bateau fut atteint, la panique s'empara des passagers. La confusion était extrême. Au milieu de cet affolernent, un homme gardait un sang-froid imperturbable et ordonnait avec calme les mesures les plus minutieuses de sauvetage le capitaine Moufflet. Il ne cessa de rassurer les voyageurs, et, dès qu'il fut sûr que les voies d'eau étaient obstruées, il fit immédiatement communiquer que le Sussex flottait et que tout nouveau péril était écarté. »

Commenf Mlle Baldwin fut sauvée Boulogne-sur-Mer, 27 mars. Dépêche particulière du « Matin An moment d.u torpillage, la fille de M. Bnldwin était à lavant du navire, son père et sa mère à l'arrière. Après l'explosion, ceux-ci cherchèrent leur fille partout sur le Sussex. Ne la trouvant pas, ils s'imaginèrent qn'elle e était partie dans un canot et se décidèrent descendre. Ils se trouvèrent précisément sur la barque où était Mlle Baldwin. Elle avnit reçu un choc formidable la tête. Ils revinrent ensuite sur le Sussex, puis sur le Marie-Thérèse. •

Mlle Baldwin a été transportée à l'hôpital Mauricien, à Wimereux. Malgré le choc qu'elle a reçu, on espère la sauver.

Le sorf des Américains

Londres, 27 mars. L'ambassade des Etats-Unis à Londres déclare que tous les Américains qui se trouvaient à bord du Sussex sont sauvés il y a seulement quelques blessés.

Mensonge allemand

Dans un radiotélégramme de lundi, les Allemands annoncent qu'un de leurs sousmarins a torpillé le Sussex, dans la Manche. Le radiotélégramme ajoute Il Tous les passagers ont été sauvés. Il

On ne saurait imaginer un plus cynique mensonge, puisque le nombre des victimes dépasse, à l'heure actuelle, une centaine. On pourrait croire que les Allemands ont la pudeur de leur crime, si ces gens-là pouvaient avoir honte de quelque chose 1 L'explication est sans doute plus simple l'Allemagne est assez gênée d'avouer .qu'elle at, une fois de plus, tenté d'assassiner des neutres, comme des Américains et des Suisses. Elle prétend donc qu'il n'y a pas èu de victimes. Mais qui pense-t-elle trom- per pâr cette odieuse hypocrisie ?

Feuilleton du « MATIN du 29 mars 1 ̃ ̃ 2g DON JUAN Grand roman inédit par

MICHEL ZÉVACO

XV 11. « LA GBACE DE DIEU to

Monsieur, dit Clother, voulez-vous ser'_J Vons êtes fou. dit don Juan qui râlait de honte et de rage.

Kn même temps, d'un'bond furieux il se j<Ha hors de l'angle où il se trouvait pris, et retomba en garde en éclatant de rira.. à la même seconde, il vit sa main rouge'de sang, ses doigts se détendirent, sa rapière lui échappa. il eut un cri de douleur la dou- leur d'avoir été vaincu devant Léonor. Je crois aue vous êtes hors de combats, dit Clother. Je vous ai mahdroitement bles- se' à la main, alors que mon coup devait vous tuer. veuillez m'en excuser.

Nous nous reverrons, n'est-ce pas ? dit Don Juan.

Ce me sera toujours un honneur de me mesurer avec un aussi rude jouteur. Donc, où ei quand vous voudrez, monsieur, je suis h votre disposition. Je vais à Paris, mais s'il vous .plaît me désigner un autre en- Paris me ooevient. Mais Paris est .le loge rue Saint-Denis, en face l'auTflu>- droits <le reprod action, adaptation et irajjurtïr.r, réservés pour ions pays.

Copyright GS Micûe! Zévaco. lois

Autour de la grande bataille L'ENTETEMENT

DU VIEUX VERDUNOIS

[DE L'ENVOYÉ SPÉCIAL DU « MATIN

Bar-le-Duc, 24 mars.

Sur la route défoncée de V. à S. péniblement, un vieillard chemine. Le visage, rude, est noyé sous une barbe opulente et blanche, qui tombe en cascade sur la poitrine, et les yeux sont dissimulés sous des broussailles de cils et de sourcils exagérément longs. Il marche lentement, d'un pas égal et fatigué, sans rien voir, s'appuyant sur un bâton rendu luisant par le frottement quotidien des mains calleuses. Une musette de fantassin pend, à moitié vide, à son épaule. Fixement, il regarde devant lui, comme s'il poursuivait, au for de soi-même, une obsédante pensée.

Je devine, dans cet être finissant, une émouvante épave de la tragique épopée qui ensanglante l'Europe. Je l'aborde.

Je viens de Verdun, dit-il. J'avais espéré qu'on aurait épargné ce calvaire à mes vieux ans J'avais insisté pou* qu'on me laissât vivre chez moi les.queues jours qui me sont encore dévolus. Je suis seul. Mes trois fils servent dans l'armée de Verdun. Cette proximité de mes enfants était ma suprême consolation. Que craint-on pour moi ? Que je meure ? Et après ?~ Tant de jeunesse, tant d'intelligence claire est anéantie là-bas, qui a autrement droit à la. lumière que moi.

Je lui fais remarquer -pie les hommes qui, là-bas, dans la boue jaunâtre des tranchées, .combattent, souffrent et meurent; ont un devoir sacré à accomplir la sauvegarde de la patrie menacée tandis que la population civile s'exposerait sans nulle utilité. Superbe indignation

Est-ce que les soldats fuient devant le bombardement, ou les balles, ou les assauts ? s'entête le vieillard. Non, n'est-ce pas ? Ils demeurent fermes, résolus, invincibles, l'œil au guet, la grenade au poing, et l'Allemand, eût-il l'enfer à son aide, ne passera pas Eh bien, valons-nous donc mieux qu'eux, nous, les vieux, les infirmes, les superflus, pour qu'on prenne tant de soin de notre personne ? Ah j'enrage Tenez, quand on m'a appris que l'autorité militaire sommait les derniers civils récalcitrants d'évacuer la ville sans retard, je me suis présenté au bureau de recrutement le plus proche pour m'engager pour la durée de la guerre. Cela a fait sourire le commandant. J'ai prié, supplié. Rien n'a fait. On m'a répondu que j'étais trop âgé pour rendre le moindre service à l'armée et au pays. Comme s'il fallait être un hercule pour faire le coup de feu contre la canaille Et moi qui me voyais déjà équipé et casqué parmi mes trois enfants, soldats 1. La déception a été amère. Et maintenant même je ne comprends pas encore pourquoi on refuse à un homme, quels que soient son âge et sa vigueur, l'honneur d'aller se faire tuer pour sa patrie. Je ne comprends pas. Je ne comprendrai jamais.

Son visage exprime une profonde tristesse. Il se tait, immobile. Je lui explique que les nécessités de la guerre moderne sollicitent du combattant de la santé, de la robustesse, de l'endurance aux fatigues et aux opérations de toute nature, qualités qu'on rencontre rarement chez les personnes de son âge.

Non, s'écrie-t-il sans me laisser poursuivre. J'admets que cela soit vrai pour la guerre de mouvement cela est totalement faux pour la guerre de tranchées. Avant de tomber d'épuisement, j'aurais abattu quelques Prussiens, et c'était autant de moins qui eussent empoisonné notre sol. On a eu tort, et j'en suis affligé.

Je vois bien que je ne convaincrai pas l'héroïque vieillard chez qui, au contraire de la commune règle, la volonté dépasse les forces.

J'irai à Paris

Où irez-vous ? lui dis-je.

» Le sais-je moi-même. Tirai à Paris., Paris la noble ville se présente tout na- turellement à l'esprit de ces braves gens qui n'ont plus rien ni personne. Paris, c'est le foyer central qui rayonne sur la France entière, et autour .duquel toute la France vit, se meut, évolue. C'est la cité hospitalière où toutes les blessures sont pansées, où l'aide bienfaisante qu'on doit aux malheureux leur est offerte. L'homme frappé d'adversité va à Paris, comme l'enfant se rapproche de sa mère, comme l'agonisant tourne obstinément ses yeux vers Ila lumière du jour. Et cette ville accueihe tant d'infortunes depuis que le cyclone germanique s'est abattu sur nos frontières et les a ravagées qu'on se demande, en vérité, la limite de son grand cœur généreux. C'est un émouvant spectacle que celui de cette cité maternelle, réunissant dans son sein les innocentes victimes de ce déchaînement de folie furieuse et criminelle qui ébranle l'humanité. C'est un exemple et un svmbole. Et combien je comprends aujourd'hui ces paroles d'un réfugié des pays de Meuse

Nous sommes profondément touchés de l'inépuisable sollicitude de la population parisienne à notre égard. La générosité de Paris nous va droit au cœur. Son accueil empressé nous fait tant de bien Aucun de nous n'oubliera.

Emouvant hommage du cœur au peuple de la capitale, où la solidarité et la charité, ces vertus si françaises, ont toujours donné leur plein épanouissement CITATIONS A L'ORDRE DU JOUR Prévost (Roger-Louls-Philippe) capitaine commandant la 2e batterie du régiment d'artillerie

Partait commandant da batterie. donnant à tous l'exemple du calmo absolu et du mépris complet du danger (combats du 29 août et du 6 septembre 1914. opérations du 20 septembre au 4 octobre 1915).

berge de la Devinière que tout le monde vous Ciel 1 dit une voix. C'est un campatriote Comme moi, un habitant de la rue j Saint-Denis

Et Jacquemin Corentin qui venait d'entrer dans la salle s'avança vers Clother en disant

Moi aussi, monsieur, je suis de la rue Saint-Denis Moi aussi je suis de la Devinière

En même temps, le digne serviteur se mit à panser et à bander activement la blessure de son maître.

Ah monsieur, disait-il, si j'avais pu deviner que ce gentilhomme était de la rue Saint-Denis, je vous eusse prié de renoncer à ce duel. Vous vous êtes heurté à un vrai Parisien. c'est toujours dangereux. Juan Tenorio ne répondit pas. Il' n'avait même pas entendu, sans doute. Il éprouvait, pour la première fois de sa vie, les terribles affres de l'humiliation. Vaincu .,Il était vaincu Devant une femme Devant Léonor Il souhaitait d'être mort, et il se sentait mourir. Mais au fond de lui-méme's'élevait l'impétueux désir de vivre; vivre encore, aimer, se faire aimer, et cette fois, bientôt peut-être, obtenir quelque éclatante revanche.

Son regard errant évitait de se poser sur Léonor, et finit par se fixer sur un homme qui, debout près de la cheminée, considérait Clother de Ponthus avec une sorte d'effroi. C'était Bel-Argent. Approche lui cria-t-il. Bel-Argent obéit, mais sans cesser d'exa- miner Ponthus

Tu es payé ? fit Juan Tenorio. Certes répondit Jacquemin. J'ai payé ce drôle en beaux émis, alors qu'il n'eût mé- rité que soufflets et coups de pied pour la besogne qu'il a consentie. Ah 1 monsieur,

UNE RÉFORME HEUREUSE La législation des caisses d'épargne va être sensiblement améliorée M. Métin, ministre du travail, d'accord avec les ministres des finances et du commerce, a déposé avant-hier sur le bureau de la Chambre un projet de loi appor- tant à la législation des caisses d'épargne deux améliorations importantes, réclamées depuis longtemps par les intéressés. L'une consiste dans l'élévation'du maximum que peut atteindre le compte de chaque dépo- sant. Ce maximum, qui a été ramené par la loi du 20'juillet 1895 à 1.500 francs, serait porté à 3.000 francs. Le projet de loi abroge en outre la disposition de la loi du 20 juillet 1895 aux termes de laquelle le montarit total des versements opérés par un même déposant, du lor janvier au 31 décembre, ne peut dépasser 1.500 francs.

D'autre part, le Journal oificiel publie un décret pris sur la proposition des ministres des finances, du. travail et du commerce, apportant des améliorations notables au régime actuel des caisses d'épargne. Un décret du 30 juillet 1914 a limité, à titre provisoire, à 50 francs par déposant et par quinzaine les remboursements il effectuer par les caisses d'épargne. Le nouveau texte excepte de cette limitation les remboursements à opérer sur les dépôts effectués postérieurement à la publication de ce décret, c'est-à-dire postérieurement au 28 inars 1916.

En outre, le nouveau décret autorise expressément les retraits de fonds, même lorsqu'ils portent sur les dépôts antérieurs à la publication du décret de mars 1916. lorsqu'ils sont effectués en vue de 'l'achat de rentes françaises nominatives. Toutefois les déposants devront laisser leurs titres en dépôt aux caisses d'épargne pendant un délai' de six mois à compter de la date d'émission des extraits d'inscription.

Un papier qui chemine lentement PoNTivy. Du correspondant particulier du a Matin ». En mai 1915, M. Poulain, marchand de chaussures, rue de Neulliac, sortait d'un hôpital de Lyon où il avait été traité pendant cinq mois pour une maladie contractée au front. Il avait un congé de convalescence d'un mois. Avant de quitter Lyon, on lui dit

Vous aurez probablement un congé de réforme temporaire. Mais ne vous inquiétez pas si ce congé vous est accordé, l'on vous préviendra immédiatement à Pontivy. Sa convalescence terminée, M. Poulam dut regagner son dépôt, car aucune réforme ne lui avait été signifiée. Peu après, il retournait aux tranchées et, il y a cinq mois, il était porté comme disparu. Or, Mme Poulain, par l'intermédiaire de la gendarmerie, vient de recevoir un papier officiel attestant qu'un congé de réforme pour un an avait été bel et bien accordé à son mari voici neuf mois. Depuis neuf mois, le titre de congé était parti de Lyon et c'est la semaine dernière seulement qu'il a été remis à qui de droit. Voilà un mystère administratif qu'il serait intéressant d'élucider.

Les d1x nulle francs avaient disparu Avïgnon. Du correspondant particulier du Il Matin ». -La succursale d'Avignon d'une grande banque expédiait un pli chargé à un grand industriel de Malaucène. Cette lettre portant les cinq cachets réglementaires contenait une somme de 10.000 francs, composée de neuf billets de 1.000 francs, un de 500 francs et dix de 50 francs. A l'arrivée, il fut constaté que l'enveloppe ne contenait plus que des papiers sans aucune valeur les 10.000 francs avaient été remplaces par des morceaux de papier de pliage. Un examen minutieux permit de oonstater que l'enveloppe avait été ouverte après qu'on en eut soulevé les cachets de cire. Une plainte a été déposée et une instruction ouverte.

Conférence de M. A. Lameere M. A. Lameere, membre de l'académie rayale de Belgique, professeur à l'université libre de Bruxelles, a fait à l'amphithéâtre de médecine au Collège de France une conférence sur les « Mœurs sociales des animaux ». Cette conférence était réservée aux membres de l'Institut général psychologique. M. Lameere a démontré que seuls des animaux doués déjà d'intelligence-, insectes et vertébrrés, se sont associés durablement. Le conférencier a étudié chez eux l'entr'adde, la division t l'organisation du travail, et a conclu qu'il n'y avait chez les animaux ni gouvernement ni conscienoe sociale. Ces théories nouvelles ont fort intéressé l'assistance d'élite qui était venue entendre l'éminent savant et qui lui manifesta sa sympathie par de chaleureux applaudissements.

A la mémoire d'Eugène Jacquet Le -comité de la Ligue française antiallemande du Maroc, placée sous le patronage de la résidence générale du protectorat, a voté, au cours de *=a dernière assemblée, à Casablanca, le vceu suivant

Considérant, que c'est un devoir pour elle de mopbtrer que la mort sublime d'Eugène Jacquet et de ses compagnons d'héroïsme, Deconinck, Maertens et Verkulsi, Lâchement fusillés par les Allemands, n'a pas seulement suscité l'admiration du cantinent, mais encore celle du monde civiUsé tout entier, la Ligue française antiatlemande du Maroc adresse, par la voie du ces braves, l'expression de sa oi patriotique la plus émue, en promettant d'assurer à leur nom un impérissable souvenir tt de raviver plus que jamais, et en tous lieux, la haina de la race abjecte de leurs assassins.

que ceci vous serve de leçon, au moins ? Puisque tu es payé, dit don Juan, disparais Va-t'en

Bel-Argent rit la révérence, et, se diri- geant sur Clother de Ponthns, s'inclina profondément

Seigneur de Ponthus, dit-il, je suis l'un de ces deux vilains drôles qui vous attaquèrent ici même, voici près de vingt jours, un soir que vous étiez assis près de cette table. Je te reconnais, fit Clother, que veux-Vous dire que je n'ai pas frappé, moi En rase campagne, oui Par traîtrise, jamais. C'est Poterne, monsieur, c'est Jean Poterne qui a porté ce coup qui devait vous 1 tuer et dont vous êtes revenu, par ma foi Il faut que vous ayez l'âme chevillée au corps.

Et qu'est-il devenu, ton misérable coin-pagnon ?

Il est mort, monsieur. Ce noble Espagnol que voici l'a proprement occis d'un coup de pointe.

C'est bon. Tu peux t'en aller.

Non, monsieur. Car j'ai autre chose à vous dire. En essavar.t de vous envoyer dans l'autre monde, Jean Poterne faisait son devoir d'honnête homme.

D'honnAte sacripant, veux-tu dire. Son devoir Quel devoir

Dame, il avait été payé pour vous meurtrir-

Et par qui fit Clother en tressaillant d'étonnement, car il n'entrait pat-: dans sa pensée qu'il eût. un ennemi capable de vouloir sa mort, et que cet ennemi fât assez vil pour employer un flussi lâche détour. Par qui ? reprit Bel-Argent. Je vous le dirai, seigneur de Ponthus, je vous ie dirai. Bel-Argent se jeta à genoux, «teontinua Seigneur, ayez pitié de moi. \le vis une vie qui ne me convient guère. Guetter le

MENSONGE ALLEMAND Notre réseau de câbdes transatlantiques fonctionne normalement Le mtnistére des postes et télégraphes nous communique la note suivante

D'après une information publiée par la Gazette de Voss et divers journaux berlinois, sept câbles transatlantiques auraient été détruits, et il n'en resterait que deux en service, en sorte que la transmission des dépêches subirait de longs retards.

Cette nouvelle est absolument fausse. La situation du réseau e* normale et l'acheminement du trafic s'effectue régulièrement d'ailleurs, ce n'est pas neuf, mais seize câbles, qui relient les pays alliés à l'Amérique du Nord. La Gazette de Voss a peut-être eu connaissance, avec un retard de trois mois, de l'avis qui a été affiché dans les bureaux télégraphiques, en décembre dernier, et informant le public qu'à la suite de violentes tempêtes sur les côtes américaines, des interruptions s'étaient produites et des retards étaient à prévoir sur les dépêches privées.

Des interruptions de cette nature ne peuvent, en aucun cas, être le fait de sousmarins, qui sont privés des moyens d'action pour atteindre les câbles établis dans les conditions de ceux qui réunissent la France et l'Angleterre aux Etats-Unis et au Canada. Iiiebknecht n'est pas digne d'être Allemand

Troyes. -.Du correspondant particulier du Il Matin n. Il est passé en gare de Troyes un convoi de 47 prisonniers, dont deux sous-officiers. Tous étaient contents d'être capturés.

J'ai causé avec plusieurs je leur ai demandé des nouvelles de Verdun. L'un d'eux m'a répondu

Je suis mieux ici il fait trop chaud, là-bas.

Les prisonniers étaient très loquaces. Le public les regardait, amusé.

Un instituteur, type du patriote allemand, discutait avec ses camarades. A un moment donné, le nom de Liebknecht fut prononcé.

Taisez-vous cria-t-il courroucé devant plus de cinquante personnes, Liebknecht n'est pas digne d'être Allemand

Le convoi est reparti dans la direction de Sens, au train de midi 21.

Les prisonniers avaient été capturés à Somme-Py, front de Champagne, le 15 mars dernier.

Le prix du charbon en Europe LoNDREs, 28 mars. Le Times publie une statistique du prix du charbon en mars dans plusieurs grandes villes d'Europe. Il s'agit du charbon vendu à des particuliers et livré à domicile. Ces prix sont par tonne Paris, 4 £ 15 Rome, 5 £ 19 Madrid, 6 £ 3 Stockholm (anthracite), 4 £ 18 Athènes (charbon de bois), 7 £ 16; Londres, 1 £. 14 Amsterdam (anglais), 3 £ 10 (belge), 2 £ 10 (hollandais), 2 £ 4 (allemand), 2 £ 4.

[Le cours de la livre sterling varie suivant les marchés. A Paris, il est actuellement de 28 fr. 30. ce qui fait 117 francs environ la tonne de charbon anglais.] LE COMMERCE AVEC L'ENNEMI, ANNEcY. Du correspondant particulier du tc Matin ». Le 26 août 1915. le tribunal correctionnel d'Annecy condamnait par dé:faut à 150.000 francs d'amende et trois mois de prison, pour contrebande de ferro-cerium, un nommé Jeanton, trente-huit ans, gérant d'un bureau de tabac, place de la Gare.'Quelques jours avant l'audience Jeanrton s'était enfui à Genève. Ayant, auprès quelques mois, transigé avec l'administratton des douanes pour une somme de Q5.000 francs, il avait pu rentrer à Annecy. Tout aussitôt on le vit faire en automobile des voyages aller retour d'Annecy à ̃Genève cela parut suspect et il fut surveillé. Or il y a quelques jours une lettre fut communiquée au parquet par un négociant auquel Jeanton offrait une quantité, importante de crayons d'aniline de provenance allemande.

11 a été arrêté et les marchandises qui ont été saisies sur sa voiture établissent nettement qu'il faisait du commerce avec l'ennemi

lie navitaillement de la Corse BoNiFAao. Du correspondant particulier du « Matin H. La Corse manquait de farine, Marseille ne réussissant pas à disposer de disponibilités suffisantes.

Pour obvier à cette erreur de répartition, les sénateurs Gavini et Gahrielli, les députés Giacobbi, Pierangeli et Giordan ont eu, au ministère du commerce, une entrevue avec M. Clémentel et M. Chapsal, directeur du cabinet

Après avoir exposé l'irrégalarité du ravitaillement de l'Ile, ils demandèrent qu'nne solution urgente intervint sur cette ques.tion, ainsi que sur l'amélioration des transports maritimes entre la Corse et le continent.

A la suite de cette entrevue, il a été décidé que quarante mille quintaux de farine seraient acheminés sur File dix mille quintaux devront constituer immédiatement un stock de réserve et, le reste sera livré par fractionnemeni.

Cette décision a produit en Corse une excellente impression et on espère que sa rapide application résoudra définitivement la question du pain cher.

voyageur au tournant du chemin, envoyer une balle d'arquebuse ou décrocher un traib à un inconnu qui ne m'a rien fait, cela m'a toujours causé une espèce d'horreur que maintenant je ne puis plus surmonter. Seigneur de Ponthus, je ne puis plus llfain-'tenant que Poterne est mort, je suis libre. Il me domptait, seigneur, il me battait. Libre, je veux être un homme comme tous les hommes, et les jours où je n'aurai pas de pain à manger, au moins ce pain ne me semblera-t-il pas amer et mouillé de sang. Corentin pencha sur Bel Argent son long corps d'échassier et, goguenard

Comment le pain que tu n'auras pas à manger pourra-t-il te sembler amer ou agréable ?

Il suffit, fit Bel-Argent. Ce noble seigneur me comprend. Le pain est amer quand.

Mais puisque tu m le manges pas insista Jacquemin. Les jours où tu ne mangeras pas de pain, comment poürra-t-il te sembler moins amer, si tu ne le manges Bel Argent se releva, considéra froidement Corentin et prononça

Je suis bien sûr qu'il n'ost pas vrai Jacquemin pâlit, rougit, loucha sur son nez, et, furieux

Qui Mais qui donc ? Par la mort du diable, qui donc n'est pas vrai ? Bel-Argent lui tourna le dos.

Seigneur de Ponthus, dit-il, vous pouvez me sauver de toute cette misère d'amerturne et de sang. Vous pouvez faire de moi un homme, car je lis dans vos yeux le courage et la bonté, qui ne vont jamais l'un sans l'autre.

Je le veux de grand coeur, dit Ponthus ému par l'accent désespéré du pauvre diable. Mais comment ?

En me prenant à votre service. Je vous

Pouponnière à désaffecter POURQUOI

LES ENFANTS Y MEURENT

A Châtillon-sous-Bagneux existe une pouponnière modèle. Une pouponnière modèle, vous savez ce que cela veut dire, en style administratif. Entendez par là que la construction et l'organisation défient toute critique et que le personnel, à tous les degrés, y fait preuve du plus louable dévouement.

Et cependant, comme il y a loin du rêve à la réalité

Un s eul chiffre vous édifiera. Par une anomalie qui paraît au premier abord inexplicable, la mortalité des nourrissons s'y est élevée en 1914 à 58 et pour les trois premiers mois de 1916 à 54 °n. Cet établissement est une annexe de l'hospice des Enfants assistés.

Vivement et légitimement ému, vous le comprendrez, par un état de choses aussi attristant, nous avons voulu en avoir le cœur net et nous nous sommes adressé, pour connaître la vérité, au médecin de la pouponnière, le docteur Barbillon.

Voici les explications que le docteur Barbillon a bien voulu nous donner On a dit, nous indiqua-t-il, que le choix de l'emplacement où s'est édifiée notre maison il y a vingt-quatre ans n'avait pas eté ries plus heureux. Vous pouvez en juger vous-même.

Et de la main, le médecin de la poupon. nière montra dans quelles conditions défectueuses avait été bâti l'immeuble. A notre droite, nous dit.il, c'est une champignonnière, c'est-à-dire d'un bout à l'autre de l'année du fumier de cheval en tas, du fumier de cheval aux relents pestilentiels. A gauche, ce sont des monceaux de .gadoue dont se servent nos voisins les plus immédiats, des maraîchers, d'où, en été, s'envolent des myriades de mouches dont, malgré tous les procédés exterminateurs, nous ne pouvons nous débarrasser. » Enfin, derrière nous, une cité de chiffonniers, où bétes et gens vivent en paix, dans une confraternité touchante. Cela, c'est le côté extérieur. Le docteur Barbillon nous indiqua qu'il y avait une question intérieure, et combien plus grave Je veux parier, nous dit-il, du manque d'isolement de nos petits malades. Sur -ce point, j'élève depuis quinze ans les protestations les plus énergiques. Il faut bien comprendre que nous n'avons ici que des enfants nés à peine viables, de petits abandonnés, quelques-uns atteints de tares congénitales et qui, par conséquent, non seulement exigent des soins constants, mais devraient être éloignés les uns des autres, de façon à éviter tout danger de contamination. Or savez-vous de combien de chambres d'isolement nous disposons ? De quatre en tout, de telle sorte qu'en cas d'épidémie, même bénigne, de rougeole par exemple, nous ne pouvons pratiquer aucun isolement pour limiter la contagion. Dans ce milieu si insalubre, la rougeole prend d'ailleurs une allure meurtrière; sur truise enfants sevrés, âgé* de plus' d'us an, et qui' ont été transporte» à l'hospice des Enfants assistés, onze sont morts.

Et le docteur Barbillon de conclure Le jour où, comme je l'ai tant de fois demandé, on consentira à isoler nos enfants; le jour où l'on nous pourvoira du nombre de nourrices nécessaires; le jour où notre pouponnière sera installée dans des conditions d'hygiène extérieures plus satisfaisantes, ce jour-là, j'en suis absolument convaincu, nous pourrons enregistrer une très notable diminution dans le pourcentage des décès.

Espérons, après ces déclarations, que l'administration de l'Assistance publique se hâtera de désaffecter la pouponnière de Chàtillon.

EXPORTATIONS AUTORISEES Par dérogation aux dispositions du décret du 14 mars 1916, les pimente, les fils et filés de bourre de soie, écrus, décrués, mais non teints, les fils de déchets de soie, la schappe filée, écrue ou décruée, mais non teinte, peuvent être exportés ou réexportés sans autorisation spéciale lorsque l'envoi a pour destination l'Angleterre, les dominions, les pays de protectorat et colonies britanniques, la Belgique (non envahie), le Japon, la Russie ou les Etats de rAmérique.

A travers les départements [DES CORRESPONDANTS PARTICULIERS DU MATIN »J Allier. MonUuçon. Après s'être confeotionné des habits civils et des casquettes, deux prisonniers allemands, un sous-ofûcier et un soldat, internés au vieux château de M-ontlũ con et occupés à l'atelier des tailleurs, se sont évadés dans la nuit de vendredi à samedi. On les a découverts et arrêtés dans une fera me de la Chapelaude, où ils s'étaient réfugiés. Quand on a ramené ces deux Boches au vieux château, tous les autres prisonniers se sont bruyamment moqués d'eux.

Corrèzk. Usset. A Saint-Rémy, Mme Mignon, âgée de 48 ans, est tombée acidentellement dans un étang situé près de sa maison et s'est noyée.

Tulle. Un soldat, originaire du Nord, et dont l'identité n'a pas encore été établie, a roulé avec sa bicyclette dans les cascades de Gimel. Il a été entraîné par les eaux et le corps n'a pas été retrouvé.

CORSE. Sartène. Un vieillard de 7,5 ans, Dominique Mary, a été assassiné dans sa maison de campagne aux environs de la ville. L'assassin, pour faire croire à un suicide, avait tiré un coup de revolver sous le menton de sa victime.

Coies-dd-Nord. Paimpol. Le port de Paimpol a expédié cette année, pour pratiquer la pêche à la morue, sept goélettes. En 1915, trois seulement avaient pris la mer. Garonne (Haute). Saint-Gaudens. Dans une auberge de Martres-de-Rivière, les gendarmes ont arrêté un jeune homme d'allures suspectes, portant l'uniforme de caporal de l'armée belge. Il a déclaré d'abord se nommer Sébastien Berckmans, d'origine anver-

serai fidèle dans la bonne comme dans la mauvaise fortune.

Surtout dans la bonne, dit Corentin.. Mes veines, dans le danger, je suis prêt pour vous, à ies vider de leur sang, reprit Bel-Argent. Et surtout à vider les fonds de bou- teille, dit Corentin.

Bel-Argent se tourna vers son adversaire Maintenant, dit-il, j'en suis sûr il est en carton

Qui cela ? Qui cela ? hurla Corentin qui devint écarlate.

Allons, c'est assez, dit Clother de Ponthus. Bel-Argent, je te prends à mon ser- vice. Sois brave et fidèle, et moi je tacherai de faire de toi un homme, car il me semble aue tu as encore du cœur. Mais tu me diras le nom'de cet homme qui a voulu ma mort et a payé mon sang qu'il ne fut pas assez brave pour essayer de répandre lui-même. Je vous le dirai, seigneur, quand le moment sera venu. A cette heure, je veux seulement vous remercier. Oui, j'ai encore du cœur, et je le montrerai.

Ho fit Corentin. tu veux donc t'ouvrir la poitrine ?

Moi Et, pourquoi ?

Dame Pour montrer ton cœur, il faut bien que tu ouvres ta poitrine. Si tu veux, ie t'aiderai.

Si tu veux, grogna Bel-Argent, je t'aiderai à te couper.

Quoi ? rugit Corentin.

Je croirai qu'il est vrai quand seulement, l'ayant coupé, je le tiendrai au bout de ma dague. Jusque là, je croirai qu'il est en cartan

Et fièrement, Bel-Argent alla se poster à trois pas derrière son nouveau maître. Cependant, Corentin avait fini de bander la main de Juan Tenorio. et disait Dans trois jours, il n'y paraîtra plus,

soise, puis Van Dover Loo, de nationalité hollandaise. Il n'avait sur lui aucun papier. Miramont. Suc la route de Saint-Gaudens à Miramont, au lieu dit « Les Agonaous », deux. individuG qui se dissimulaient derrière une haie ont sauté à la gorge de M. Laurent Roquebert. qui cheminait sans défiance, et pendant que l'un d'eux l'empêchait de se défendre, l'autre lui a porté trois coups de couteau à la tête et dans le dos. On recherche les agresseurs.

Lot-et-Garonne. Agen. L'autre nua, une bombe a fait explosion dans une maison, située rue des Arènes et rue de l'Abreuvoir. Des cloisons et des plafonds ont été arrachés. Toutes les vitres ont été brisées. Une femme a été blessée. On a trouvé sur les lieux un tuyau de fonte noirci de poudre et des morceaux de mèche consumés. Une enquête est ouverte pour déterminer s'il s'agit d'un attentat ou d'un accident.

TARN. Albi. A la suite des aveux complets qu'il a faits au commissaire enquêter près le conseil de guerre de Montpellier. Alfred Paujade vient de bénéficier d'une ordonnance de mise en liberté provisoire. Paujade est Centré à Graulhet, où il devra se tenir à la disposition do la justice en attendant sa corn- parution devant le conseil de guerre de la 1G* région.

Vaucujse. Avignon. La police a arrêté trois jeunes gens, Bonniard, 17 ans. Barbiguier, 15 ans, et Brun, 17 ans, qui avaient dévalisé plusieurs villas et avaient vendu à des brocanteurs le produit de leurs vols.

o t. d a a ÉCHOS

& NOUVELLES

INDISCRÉTIONS COMMUNIQUÉS

Ouelques « POURQUOI ? n militaires, avec RÉPONSES. -j Pourquoi, dans un certain secteur, n'a-t-on distribué les sabots d'hiver pne le 12 mars ?. Parce qu'on est prévoyant chez nous. I1 peut neiger en août.

Dans la région de Paris et en Seine-et-Oise, certains gendarmes touchent des indemnités de cherté de vie dans des endroits où la vie n'est pas chère et iLs ne la touchent pas dans des endroits où elle est chère. Pourquoi ?. Parce que, sans doute, il y a cinquante ans que cela dure et qu'il n'y a aucune raison que cela Pourquoi. auprès la guerre,, ne prendrait-on pas des mesures poar qu'on puisse distinguer les décorations civiles des décorations militaires ?. Parce que les civils ne voudront jamais. Certaines Croix de guerre sont distribuées avec un beau cérémoniat qui fait 6attre les cœurs d'autres sans la moindre attention. Pourquoi, dans un hôpital, le médecin qui les donne, à la galope, a-t-il l'air de n'aftacher à cette Croix aucune impodartce ?. Parce qu'il ne ra pas Louis Forest.

LE CONSEIL DES MINISTFES, qui se réunit J-1 ordinairement le mardi, n'a pas eu lieu à cause du déjeuner offert par M. Raymond Poincaré aux membres de.la 'conférence des alliés.

DEUIL

On annonce la mort de M. Farjon, ancien député de Boulogne-sur-Mer, décédé à l'âge de soixante-quinze an*.

On-ENCiEUSE ET PRESTE, luxueuse et roS buste, d'élégance et de construction parfaites, l'automobile Buick américaine, type français, est la plus recherchée des connaisseurs. Tomine, ag. française des Autos Buick. 15, av. de la Révolte, Neuilly. IL Esr RECONNU que Lebm, 12, n 'Laffitte, achète cher diamants, pertes, bijoux. Il dégage gratuitement les reconnaissances dtf,' Mont-de-Piété, les achète 100 ̃% et plus. POUR HATER LA VICTOIRE r L'UNITÉ D'ACTION

L'unité de direction des nations de l'Entente pour l'action commune s'affirme à tous les points de vue militaire, diplomatique, économique. Nous devons avoir aussi a l'intérieur une unité d'action très active chacun, suivant ses facultés, doit faire un effort pour le pays et particulièrement épargner, afin de prêter au Trésor les ressources nécessaires aux besoins de nos armées.

Nous avons deux moyens pour fournir ces ressources. Nous pouvons transformer nos capitaux disponibles, c'est-àdire tout ce dont nous pouvons disposer, en souscrivant soit aux bons de la Défense nationale remboursables à trois mois, six mois ou un an, soit aux obligations de la Défense nationale. Ces obligations sont remboursables à 100 francs, au plus tard en février 1925 leurs intérêts sont nets d'impôts et payables d'avance le premier coupon à encaisser est à l'échéance du 16 août elles s'obtiennent au prix de 94 fr. 93 jusqu'au 31 mars. Après cette date, ce prix d'émission sera de 95 fr.

Même sans tenir compte de la prime représentée par la différence entre les cours d'émission et le taux du remboursement, le rendement de ces titres est très avan-1 tageux.

Les souscriptions sont reçues non seulement aux guichets du Trésor public et de ses comptables trésoriers généraux, receveurs des finances, percepteurs, receveurs de l'enregistrement, receveurs des contributions indirectes, des douanes, des postes, mais aussi à tous les guichets de la Banque de France à Paris et en province.

monsieur. La recette du baume que je viens, de vous appliquer, je la tiens de monsieur votre père, de l'illustre don Luis Tenorio' lui-même. Ainsi peut-il vous sembler que ce soit votre noble père lui-même qui vous ait pansé. Est-ce que cela ne vous inspire pas quelque attendrissement, monsieur ? Ne prendrez-vous pas, en cet instant, la bonne résolution de retourner à Séville Don Juan, depuis quelques minutes, cher. chait un moyen de sortir honorablement de cette salle. De sa voix la plus émue, de sa voix d'acteur consommé, en cette seconde où il n'y avait plus en lui d'émotion, il s'écria

Non, Jacquemin 1 Non, digne serviteur de mon vieux père Non, je ne retournerai pas à Séville Je vais où m'entraîne mon destin. Je vais à l'amour. Je vais à la mort. Et je n'aurai que toi pour fermer mes paupières.

Hélas monsieur, dit Corentin sincèrement affligé, que deviendrai-je, si vous mourez ?

Retourner à Séville Et quel lieu du.; monde ne me semblera pas affreusement i triste II n'y a qu'une ville où je puisse me1 rendre de ce pas c'est celle où se rend Léonor. EU-3 me verra du moins expirer. d'amour et de douleur, et pent-être alors, ah peut-être aura-t-elle pour moi un pteuw de pardon. de pitié.

Et à ces mots. les larmes jaillirent de ses Rt tout en pleurant, il se dirigea vers la*, porte et cette fugitive émotion qui venait^ de s'emparer de lui fit ce que n'aurait pu»"; faire la plus habi'e mise en scène il ne fufi pas ridicule il fut touchant. Il ne s'en alla pas comme le vaincu d'un duel, il se retira comme nn vaincu d'amour. r


LA PIRATERIE BOCHE

LES RADICAUX ALLEMANDS veulent la guerre à outrance Les Américains, les Hollandais et les Scandinaves protestent

Berne, 27 mars. Dépêche particulière du « Malin Le parti radical berlinois s'est réuni en congrès vendredi soir, c'està-dire à la suite des incidents qui se sont produits an Parlement d'empire. Le député Wieiner, orateur officiel du parti, a fait, relativement à la guerre sous-marine, un lbng exposé dont nous reproduisons les principaux passages. Après avoir déclaré qu'il s'était produit à ce sujet dans le pays un mouvement dont la pointe était incontestablement dirigée contre le gouvernement, le docteur Wiemer a dit

Nous ne voulons pas nous laisser enlever notre arme sous-marine. Nous sont.mes fiers des actes\héroïques accomplis par nos submersibles hinsi que par notre flotte tout entière. Nous nous rangeons à l'avis du sous-secrétaire d'Etat Wiermann lorsqu'il déclare que nous ne reconnaîtrions jamais l'illégalité de l'emploi des sous-marins dans la zone de guerre et que, dans rios négociations avec les autres puissances, nous ne nous laisserons pas retirer des mains notre arme sous-marine.

), Il est inexact de prétendre que la mise il exécution du principe exposé dans le mé.morandum du 10 février dernier ait été ajournée. Cette nouvelle activité a comr~ mencé le jour indiqué dans le document officiel. Mais que celui qui réclame une plus grande acuité d'action dans la guerre sousmarine se rende bien compte des conséquences qu'elle pourrait avoir et des responsabilités qu'elle susciterait.

A l'unanimité une résolution a été ensuite adoptée approuvant l'attitude du parti au Reichstaj; concernant la guerre sous-marine et exprimant sa confiance dans les dirigeants responsables, dans les chefs. militaires et dans la politique de l'Allemagne. Une corlférence entre MM. Wilson et Lansing

LONDRES, 27 mars. Dépêche particulière du Alatin n. Une dépêche de Washingtnri dit que, à la suite de la conférence qui a eu lieu entre M. Wilson et M. Lansing, un haut fonctionnaire a déclaré que, s'il est prouvé que le Sussex a été torpillé, la situation de.viendra extrêmement grave.

« Le « Sussex a été torpillé, » dit un consul des Etats-Unis LONDRES, 28 mars: Dépêche particulière du u Matin On télégraphie de New-York au Times

cc Le consul des Etats-Unis à Dieppe déclare, dans son rapport, que le Sussea a été torpillé.

Il a envoyé au ministère des affaires étrangères le témoignage d'un Américain qui affirme les faits dont il a été témoin. » Après avoir exprimé leur horreur de ce crime, les principaux journaux américains témoignent assez clairement leurs doutes, sur le point de savoir s'il est bien utile, pour les Etats-Unis, de continuer la Il farce d'essayer de vivre en termes amicaux avec l'Allemagne. « Le bruit court à Washington que le président consulterait le Congrès s'il croit qu'une action décisive est devenue onnortune.

L'enquête sur le torpillage

du"Tubantia"

LONDRES, 28 mars. Selon de Telegraaf d'Amsterdam, la compagnie du Lloyd bollandais est décidée dépenser des sommes considérables pour établir d'une façon incontestable les circonstances du naufrage du Tubantia. Le navire a coulé par un fond d'une trentaine de mètres et le navire ayant une hauteur d'environ 23 mètres sa

COMMUNIQUÉS OFFICIELS EN KTJSSIE

La progression de nos alliés continue Pktrograd, 27 mars. FRONT OCCIDENTAL, Le combat à l'ouest et au sud d'Augustinow, SUR LE front DE LA RÉGION DE Jacobstadt continue. Ora signale des vols plus fréquents d'avions allemands SUR tout LE FRONT DE la Dvin.c

A Dwixsk fennemi.a lancé vingt bombes.

Dans la région au nord-ouest de Postava, nos troupes se sont emparées après une lutte acharnée, de deux lignes de tranchées ennemies.

L'offensive de nos troupes dans LA RÉGION ENTRE LES LACS DE Narotch ET DE Vischskoie a rencontré une résistance obstinée.

L'ennemi a lancé des bombes' suries gares de Stolbtzi et de Ifaidanovo AU SUDOUEST DE Minsk.

Suil LE RESTE DU FRONT, les hostilités se dévelçppent.

MER NOIRE. Un de nos sous-marins, sous le feu des batteries de Zouqoundalk, a coulé un vapeur remorquant des barques chargées de charbon qui, ont abordé à la rive.

FRONT DU CAUCASE. Dans la région du littoral, nos troupes ont délogé des Turcs qui traver.saient la rive gauche du Baltadfi'Déressi, qui tombe da.ns la mer Noire près du village de Baltadji.

Dans le reste des secteurs, notre progression continue.

COMMUNIQUÉ OFFICIEL ANGLAIS

Londres, 27 mars. Hier soir et aujourd'hui les opérations de mines ont été très actives. Nous avons fait exploser avec swcès des mines à la Boiss.elle, au sud de Neuville-Saint-Vaast et près de la redoute Hohenzollern. Il y a eu des combats à la suite desquels nous avons occupé plusieurs entonnoirs,

Hier soir, en jace de Hulluch, les Allentands ont fait exploser-des mirces qui ont endommagé nos tranchées nous causant quelques pertes. Nous avons occrapé les entonnoirs causés par l'explosion.

Ce matin, après avoir fait exploser des mines sur le saillant allemand de Saint'Eloi, nous avons pris d'assaut les premières et deuxièmes lignes de tranchées sur une longueur de, 600 mètres, infligeant de lourdes pertes aux Allemands, faisant 170 prisonniers, dont 2 officiers.

La canonnade a eu principalement lieu dans les environs d'Anares dp W«7»«^ghem, de Saint-Eloi et de Wieltje. COMMUNIQUÉ OFFICIEL BELGE

27' mars, Après une matinée relativement calme, l'activité d'artillerie est allée croissant en fin de tournée, surtout vers te centre du front belge.

EN ITALIE

ROME, 27 mars. Dans la journée du 25 mars, on signale un nouveau duel O'artttlcrie bans la zone DE Rovereto et SUR LE HAtaT ASTICO, des mouvements de troupes vincmies la têlesde la vallée de l'Astiço et l'arrivée de trains à la gare de Caldaiuzzo celle-ci a. été plusieurs lois canonnée par notre artillerie.

Dans LE HAUT Boite, après une intensepréparation d'artillerie, l'ennemi a attaqué y forci'. nos positions sur PalpwcoU) et a réussi à y occuper une tranchée Une violente contre-attaque, prononcée sur tout le front de Montecroce à pelgrande, a fait tomber en notre possession de forts retranchements ennemis à Selletta." freikofei, et au pas du Gavalio, nous avons fait 63 prisonniers, dont 3 officiers Sur ?alpiccolo. »in combat acharné a duré pendant trente heures.

Après six furieuses attaques, notre infanterie a fait irruption, à la baïonnette, nu la position perdue et l'a reconquise entièrement. Des centaines de cadavres mneiais sont restés sur le terrain.

Sur le reste du front on signale un duel d'artillerié particulièrement violent ',ur lès hauteurs AU nord-ouest DE Gorizia.

Dans la matinée d'aujourd'hui, des groupes d'avions ennemis ont voLé au-desvus de ta plaine, entre l'isonzo et Piave, dans le but de frapper nos communications l ci d'cndommager nos ponts.

Ce raid u échoué complètement.

Forcé,* par, le tir de notre artillerie de rester à de graudes hauteurs, tes avions zmemis on! lancé un assez grand nombre de bombes san» [aire ni victimes ni dégdts. Des salves précises de nos avions ont abattu un avion près d'Ajello, un hydral vion dans la lanune de Grade; un troisième avion a été abattu par le tir de notre intaiileric, près du pont de Priula (Piave).

Des fix aviateurs ennemis qui étnient à bord des avions, un major, chef d'escadrille, a,été tué; les cinq autres* ont été faits prisonniers.

coque se trouve à moins de 10 mètres audessous de la surface de l'eau.

Or, lé flanc du navire atteint par la torpille est précisément celui qui est le, plus rapproché de la surface de l'eau. 11 sera ainsi possible de trouver des fragments du projectile qui a coulé le navire.

L'opinion hollandaise

LA HAYE. Le Handedsbtad déclare qu'en publiant son enquête sur les fragments de bronze trouvés dans les canots du Tubantia, le gouvernement aurait dû tirer la conclusion logique, qui est que de patelles torpilles sont fabriquées seulement par l'usine Schwarzkopf, à Berlin.

L'indignation en Suède

LONDRES, 28 mars. Dépêche particulière du ci Matin On mande de Stockholm au Daily Telegraph, le ?7 mars

« Le journal suédois Stockhalmstidingen, très modéré, écrit, au sujet des atrocités des sous-marins allemands « II n'y a rien de n comparable, dans les temps modernes, à la » guerre de mines et de torpilles des sous» marins allemands contre de paisibles navin res marchands, leurs équipages et leurs » passagers sinon la façon dont la Turquie » traité les chrétiens de l'Arménie. » En Norvège

BERNE, 28 mars.-La Gazette de Francfort est elle-même obligée d'enregistrer les sentiments d'indignation que causent chez les neutres les procédés de la guerre sous-marine allemande. C'est ainsi que dans son numéro d'hier elle publie une dépêche de Christiania, faisant part de l'émotion causée par l'aggravation de la guerre sous-marine. « Toute la presse norvégienne, dit la dépêche, voit dans le torpillage des vaisseaux neutres sans avertissement, une infraction au droit des gens. »

Les vapeurs coulés

LONDRES, 27 mars. Dépêche particulière du « Matin ». Le steamer Ilébé a été torpillé. Sur 18 hommes composant l'équipage, 10 ont été débarqués. On suppose que les autres ont été recueillis par un steamer anglais.

LONDRES) 27. mars. Dépêche particulière du n Matin ». On signale de nouveaux navires coulés.

Le vapeur anglais Cerne a été torpillé, l'équipage, comprenant 6 officiers et 17 hommes, a été débarqué.

Le chalutier anglais Khartoum, de Hull, a été coulé. Deux survivants ont été recueillis on craint que le reste de l'équipage ne soit noyé.

Le navire danois Ilarriet, de 1.372 tonnes, a été coulé. L'équipage est sauvé.

Le nombre de morts dans le coulage de VEnglishman est de 10. Le vapeur Manchester-Engineer a été coulé. Le commandant et l'équipage ont été recueillis à bord du temorqueur StormCode.

LONDRES, 28 mars. Officiel. Le vapeur Fenay-Bridge, dont la perte a été annoncée hier, a été torpillé.

L'amirauté fait cbserver que ce vapeur était absolument dépourvu d'armes. (Havas.)

Amsterdam, 28 mars. Le vapeur Cromer, venant de Londres, est arrivé à Maas- luis avec l'équipage du vapeur Empress-ofMidland, qui a été coulé. ;Havas.)

[VEmpress-of-Midland, vapeur de tonnes, appartenant à la Canada s/s. Lines, a été construit en 1907 à Newcastle. Son port d'attache était Montréal.]

SUR LES FRONTS RUSSES he bat de l'action de nos alliés

il fallait occuper les bonnes positions avant le dégel qui ralentira

les opérations

LONDRES, 28 mars. Dépêche pkrticulière du « Matin ». Le Daily Chronicle reçoit de Petrograd le 27 mars

« Nous sommes à la veille de ce que les Russes appellent « une époque sans chemin », quand les routes deviennent des bourbiers, les rivières débordent, les marais deviennent dés lacs, ies lacs des mers intérieures.

» Il faudra des deux côtés autant que possibleévacuer les basses terres, s'établir sur des terrains élevés. Les Russes ont prévenu les Allemands dans cet effort sur l'impor- tant front de la Dvina c'est là le motif de la récente avance de nos alliés.

» Les Russes auront atteint leur objectif immédiat, s'ils repoussent les Allemands des positions surgissant comme des Iles de la mer intérieure du printemps, positions qui leur permettraient de reprendre leurs lignes présentes quand les inondations cesseront.

Mais, dans la région de Jacobstadt, les envahisseurs auraient pu tenir leurs lignes, si les Russes n'avaient pas fait leur puissant effort pour les déloger. Lés Russes ont réussi à pénétrer dans le front allemand, entre les villages d'Augustinow et Epkün, et par leur avance au sud vers le chemin de fer, ils ont menacé d'effondrement ce secteur allemand, qui avance vers l'est en forme de fer à cheval.

Malgré leurs contre-attaques acharnées, les Allemands n'ont pas pu recouvrer ce qu'ils avaient perdu et maintenant ils amènent des troupes par voie ferrée en les poussant au nord de la ligne du chemin de fer sur l'arrière des positions de Pixtern et font tout leur possible pour éviter la catastrophe finale.

En attendant les Russes avancent dans le voisinage du lac Sventen, et sur le front sud de la Dvina, en maintenant leur avantage initial. Il

Impressions d'un Américain à

M. Williams Philipp Simms, correspondant de TUnited Press Association, qui revient de Verdun, télégraphie en Amérique les impressions suivantes

Les Allemands qui ont échoué trois fois dans leurs efforts pour pénétrer dans Verdun, semblent vouloir aujourd'hui détruire la ville elle-même tous les jours les obus ir.cendiaires de gros calibre tombent dans les quartiers de commerce ou d'habitation où j'ai vu plusieurs incendies. Mais militdrement parlant, le camp retranché de Verdun reste intact et n'a absolument rien perdu de sa valeur défensive. La population civile a été évacuée il y a plusieurs semaines et les incendies sont combattus par des soldats. Trois cent cinquante obus incendiaires tombent par jour sur la ville, qui semble vouée au sort de Reim?, d'Arras et d'Ypres. Dès mon arrivée à Verdun, au moment de la sonnerie du café matinal, je demandai au général commandant la place si l'on pouvait penser au bombardement habituel.

Naturellement, répondit-il en souriant, la ration de Verdun est de trois cent cinquante obus il les aura.

Il prononçait à peine ces mots que le bombardement recommençait.

Plus l'on va près du front, plus confiants l'on trouve les soldats. Pendant le bombardement, j'eus l'autorisation de pénétrer dans les corridors souterrains de la citadelle. Nous vîmes là quelques-uns des défenseurs de Verdun au repos. Assis sur des bancs et des caisses de conserves, un groupe d'hommes était absorbé dans l'audition d'un jeune violoniste soldat qui jouait avec un talent peu commun le Cygne, de SaintSaëns.

De nouvelles attaques contre Verdun ne surprendront pas le commandement. Les officiers sourient quand on leur en parle et déclarent qu'ils leur convient parfaitement que l'ennemi renouvelle des assauts au cours desquels ses pertes seront encore plus considérables que dans les précédents. J'ai recueilli une nouvelle version assez vraisemblable et frappante des raisons qui ont pu inspirer la ruée allemande sur Verdun. Les Allemands connaissaient le projet d'une conférence diplomatique et militaire des alliés. Ils sentaient qu'une action concertée et une mise en œuvre plus efficace des ressources communes en vue d'obtenir un maximum d'effet de l'offensive alliée résul.teraient de cette conférence. Un grand coup moral comme la chute soudaine' de Verdun aurait, pensaient-ils, fait ajourner indéfiniment ou même abandonner la conférence. Aujourd'hui Verdun semble certainement imprenable sans une perte incalculable d'hommes du côté allemand. Le secteur est comme une fourmilière géante. Il y a un mouvement incessant d'hommes et de transports, jour et nuit ce mouvement est méthodique, sans confusion, sans agitation, sans précipitation. Les munitions sont empilées comme du bois sur les points convenables. Le nombre des canons semble illimité aussi bien que les réserves de toutes sortes. Apparemment le matériel ne manque pour aucune éventualité.

Les soldats français ont plus d'entrain que jamais. La défense de Verdun les exalte, et cette défense fera époque dans l'histoire.

Ils veulent une deuxième bataille de la Marne

LA HAYE, 27 mars. Dépêche particulière du u Matin u. On mande delà frontière belge au ï'ijd qu'avant l'attaque de Verdun les Allemands avaient remplacé en Belgique les troupes de première ligne par des réserves et des fusiliers marins. Maintenant arriventen Flandre des bataillons de jeunes soldats-de vingt ans.

Les derniers combats d'artillerie en Flandre ont occasionné aux Allemands de grandes pertes.

Le correspondant du même journal à Cologne dit que le grand nombre de blessés ramenés de Verdun impressionne la populatioà mais on sent que le haut commandement est résolu à prendre Verdun, pour marcher ensuite sur Paris. Dans VAUgemeine Rundschau, un officier, nommé Schubart, écrit n Une grande victoire sur la France est nécessaire nous aurons certainement Verdun, mais cela coûtera encore du temps et du sang. La prise de Verdun sera d'ailleurs un simple épisode et non une victoire décisive. Une deuxième bataille de la Marne est nécessaire. Toul et Langres joueront un grand rôle, mais c'est Verdun qui nous ouvrira le chemin de Paris. Nous patienterons et nous attendrons des années de guerre futures ce que 1916 ne peut nous apporter, BULOW VA RENTRER EN ALLEMAGNE ROME, 27 mars. La santé de M. de Bülow étant rétablie, l'ancien chancelier s'appréte à quitter I^icerne pour l'Allemagne.

JOURNAUX DE FRANCE ET DE L'ÉTRANGER

LA CONFERENCE DES ALLIES Le Figaro, M. ALFRED Capus

La conférence des alliés ? Ce qui plane sur elle et la rend si poignante, c'est le sentiment universel que la défaite de l'Allemagne, la défaite militaire, économique et morale, est indispensable au genre humain pour reconquérir ses titres de noblesse.

L'Echo de Paris, M. J. HERBETTE

La conférence des alliés délibère en secret, et aucun des peuples dont elle discute les affaires ne s'en plaindra. Mais les peuples alliés ne sont pas seuls dans le monde ils ne peuvent pas empêcher qu'un événement sensationnel comme la conférence de Paris ne fasse naître beaucoup d'espérances chez les neutres qui leur veulent du bien, et toutes sortes d'inquiétudes dans le camp de leurs ennemis.

Paris-Midi, M. Maurice DE Waleffe M. Aristide Briand préside une sorte de congrès directeur de l'espèce humaine. Il n'y manque que l'Amérique et la Chine. Mais jaunes ou rouges, noires ou blanches, toutes les races sont là. contre la race boche.

Au total, les huit nations trônant autour du tapis vert engagent effectivement avec leurs colonies les destinées de 840 millions d'âmes, la moitié de l'humanité.

Le Daily Chronicle

La présence des ministres italiens à la conférence de Paris donne un démenti à l'Allemagne qui a cherché à créer des malentendus entré son ancienne alliée et les puissances de l'Entente. La conférence permet aux ministres italiens de montrer à leur peuple et au reste du monde que la participation de l'Italie à la guerre est absolument égale à celle de la France, de la Russie et de nousmêmes, et qu'il n'existe ni fissure ni point faible dans la structure de l'alliance. Les Daily News

La réalisation de l'unité d'action entre les alliés. après des épreuves si rudes fait honneur à la loyauté des alliés et des hommes d'Etat qui ont rendu l'unité possible. C'est la meilleure assurance de victoire que nous ayons jamais eue.

Le Daily Graphie

La réunion à Paris du grand conseil de guerre où toutes les puissances alliées sont représentées est une des plus importantes, des plus impressionnantes mesures pour l'organisation de la victoire prises depuis le commencement de la guerre. Nous approchons de la période où selon toute probabilité las puissances alliées combineront une offensive commune, et on peut croire que le but du conseil siégeant maintenant est de décider comment cette offensive sera opérée. Le moment présent est certainement propice.

LA FISSIJRE DE L'UNION ALLEMANDE Le Temps

Le manque de cohésien ne se remarque plus seulement dans le parti qui représente les masses ouvrières allemandes. Les milieux gouvernementaux trahissent aussi quelque incohérence dans leur action. La démission de l'amiral von Tirpitz, un des plus ardents défenseurs de la guerre à outrance, se produit au moment même où la piraterie sous-marine redouble de recrudescence. M. de BethmannHollweg, qui parut un moment l'emporter sur le plus impérialiste et aussi le plus intransigeant de ses adversaires, serait menace son tour, si l'on en croit les informations qui présentent déjà sa succession comme ouverte et annoncent le retour du prince de Bûlow. Vraies ou fausses, ces rumeurs n'en sont pas moins significatives. Elles trahissent l'atmosphère de troubles et d'intrigues qui s'épaissit en Allemagne. Les flssures dans le parti socialiste et aussi dans les partis gouvernementaux semblent ouvrir l'ère des conflits intérieurs en Allemagne.

La Boersenzeitung

La séance de vendredi a fait au peuple allemand un mal immense.

Pour les départements envahis Le groupe parlementaire des représentants des départements envaliis s'est réuni sous la présidence de M. Hayez. Sur la pro. position de MM. Tailliandier et Dansette, il a chargé une délégation, composée de MINI. Hayez, Touron, Bouiïandeau, Trystram et Tailliandier, de demander au ministre de l'intérieur de vouloir bien intervenir pour que les réfugiés ne soient pas l'objet d'augmentations abusives de loyers qu'en outre, si des augmentations de cette nature ont été effectuées, aucune expulsion ne puisse être exécutée pour refus de payer. M. Renoult a exposé les mesures préparatoires à prendre pour la reconstruction des immeubles détruits dans les régions sinistrées et le groupe l'a chargé, ainsi que MM. Maginot, Trystram, Forgeot et Ciiuvin, de demander au gouvernement les précisions sur les décrets qui pourraient être pris pour la constitution des organismes d'ordre administratif pour l'étude de la question.

M. Marin a rendu compte des entretiens que le ministre de la guerre a eus avec des délégations du groupe au sujet des villes du front bombardées, des refus de bons de réquisitions et de l'appel de la classe 1888 A ce sujet, le ministre a déclaré qu'il faisait étudier à nouveau la question et que sans s'engager, il donnait l'espérance qu'elle serait tranchée dans le sens demandé par le groupe depuis plus d'un an en faveur des hommes déjà appelés au début de la guerre. Le groupe s'est ensuite occupé de la création d'équipes de sauveteurs dans les communes du front.

BOURSE DE PARIS 28 mars.

La tenue d'ensemble du marché est bonne, bien que les transactions soient assez res. treintes. On constate néanmoins le relèvement de l'Extérieure espagnole et de la Banque de France, en léger recul la veille. Les Cuprifères sont assez délaissées peu d'entrain également parmi les Industrielles MARCHE OFFICIEL

Fonds d'Etat. 5 0/0 lib., 88 25; 3 63 as- en. ses 1909, 75 50; Extérieure 94; Argentin 85; Chinois 1913, 420; Serbe 1902, 410; Japon 1913, 517. Etablissements de crédit. 'Banque de France. Chemins de fer. P.-L.-M.. 995; Ouest. 710; Est, 795; Nord Espagns, 424; Saragosse, ut 5D. Valeurs diverses. Rio. 1.770, Suez. 4050- Ommet Cie, 1.935; Pennaroya; Azote, *W°S&î7«2!Ve Paris 1865. 525 50; 1871, 464; 1883, 327; 1885, 334; 1895, 340 50: 1903, 375; 202; 1913 3 1/2 0/0. Commnnales 1879, 430; 18S0, 462; 1891, 309; 1892, 1899, 333; 1906 1912, 195 50; Est 346; Ouest 3 0/0 367- Orléans 3 372; Nord 3

MARCHE EN BANQUE

Obligations. Amazone. 219; Colombie 5 0/0. Moscou, 440; Petrogv-ad 1908, 425; Stockholm 1909* 390: Varsovie, 140.

Actions. Toola, 1.074; De Beers. 307; East Rand 28 Goiaaelds, 38 75; Rand Mines, 106.

LA VIE COMMERCIALE Marché aux bestiaux de la Villette MABDI 28 MARS

Veaux amenés 81, vendus 81, 1" qualité 2 «• qualité 2 30, 30 qualité 2 20, extrêmes 1 90/3 50. On cote au demi.kilo net

Chois, Brie, Beauce Gâtinais 1 06 à 1 41, qualité ordinaire d" 1 t)3 à 1 21. champenois 1 il à 1 31. manceaux 1 08 à 1 26. goumayeux, picattis l 07 à 1 25. Service et Midi 0 à C 91.

Obsorvations vente facile.

LES HOTES DE LA FRANCE LES DÉLÉGUÉ ITALIENS à l'Hôtel de Ville

"Paris qui vous acclame salue en vous le destin de l'Italie Une foule extrêmement dense stationnait, hier dès une heure et demie, devant l'Elysée.

Elle a accueilli par des vivats prolongés la première voiture officielle.

Tout le long du quai d'Orsay, un public énorme était difficilement contenu par un service d'ordre.

Dans cette voiture avaient pris placé MM. Briand, président du conseil, et Salandra. Des cris de « Vive l'Italie! » et (1 Vive la France se sont fait entendre. Dans la seconde, se trouvaient MM. Son- nino et l'amiral Lacaze. Ils furent longue- ment acclamés. Une belle ovation fut faite à MM. Denys Cochin et Bourgeois, qui avaient pris place dans la même voiture. Le général Cadorna est l'objet de frénétiques manifestations de sympathie. On crime « Vive l'Italie » « Vive Cadorna Sur tout le parcours suivi par les automobiles officielles, place de la Concorde et rue de Rivoli, la foule accourue a acclamé chaleureusement.

La réception de la délégation italienne s'est déroulée au milieu du même chaleureux enthousiasme que celle du prince de Serbie.

Après avoir été conduits dans le cabinet du président du conseil municipal, pour signer sur le Livre d'or, les ministres et les généraux italiens ont pénétré dans la salle des séances aux accents de l'hymne italien et de la Marseillaise et aux acclamations de toute l'assistance. M. Salandra a pris place au centre de l'hémicycle, f3ce à la tribune. ayant à sa droite MM. Briand, président du conseil Sonnino, ministre des affaires étrangères d'Italie Denys Cochin, ministre d'Etat le généralissime Cadorna l'amiral Lacaze. ministre de la marine Métin, ministre du travail Albert Thomas. sous-secrétaire d'Etat de l'artillerie; Dalimier, soussecrétaire d'Etat des beaux-arts. Le premier ministre italien avait à sa gauche MM. Léon Bourgeois, ministre d'Etat Tittoni, ambassadeur d'Italie le général Roques, ministre de la guerre le général Dall'Olio, sous-secrétaire d'Etat d'Italie des muni- tions Painlevé, ministre de l'instruction publique Justin Godart, Nail, sous-secrétaires d'Etat.

Discours de M. Mithouard Le premier, M. Mithouard salua la délé- gation, et son discours fut un hymne enthousiaste à la gloire de l'Italie.

C'est, dit-il, le privilège des, grandes nations dont la fierté s'appuie sur un passé immémorial de trouver en elles-mêmes des directions imp-érieuses à l'heure où la fort2cne les appelle et de rencontrer, torsqu'it en est temps. des hommes qui résument leur h.istoire dans la clarté d'une décision. Paris qui vous acclame salue en vous le destin de l'Italie.

Discours de M, Delafiney

Combien fut vibrante et émue aussi l'allocution de M. Delanney

Frappé par la brutalité d'un glaive impie, le progrès a laissé choir son flambeau. Avec les troupes a.lliées, vos soldats et tes n6tres le disputent aux mains criminelles qui voudraient l'éteindre. Egalant les guerriers antiques, ils le t;ont rctever les ténèbres alors se dissiperont, car de leur souffle ardent ils auront rani2né la flamme éternelle qui guide vers les sommets augustes l'ascension de l'Humanité. M. Laurent, préfet de police, dégagea de l'éclatante « manifestation du sentiment public les espérances confiantes qui ne nous ont à aucun moment abandonnées et M. Léon Paris, au nom du conseil général de la Seine, associa dans la même admiration ci les soldats de Joffre et ceux de Cadorna Discours de M. Salandra

Puis M. Salandra se leva et prononça l'allocution suivante

Monsieur le président

du conseil municipal,

Je vous remercie pour les paroles que vous avez bien voulu m'adresser au nom de Passemblée communale de Paris. Mon paus apprendra avec émotiott et avec reconnaissance l'accueil si chaleureux que nous a fait la capitale de la France et dont nous garderons un souvenir inoubliable.

Vous venez d'associer dans un même sentiment Jes noms des deux villes glorieuses Paris et Rome. Elles se complétèrent mutuelLemettt dans le cours fatal de leur histoire elles résument en elles-mêmes toute la vaLeur, toute la haute signification de la civilisation latine.

Ce fut à Romc qu'échut la lâche de créer le droit des ge2u, qui trouva dans le monde son développement à trauers le labeur pénible des siècles, à travers l'obstacle des pues instincts déchaînés par les passions humaines, à travers tes alternatiues du progrès et de la barbarie.

Les principes du droit des gens avaient pourtant obtenu en ces derniers temps l'affirmation solennelle du consentement des nations civilisées, mais, soudain, une vague de destruction est venue s'abattre sur cette noble conquête de l'esprit humain et les nations attendent maintenant, dans une anxiété poignante, de savoir si le roit des gens sera^,restauré et maintenu en vigueur, dans. un monde aneilleur, ou bien s'il est voué à la destruction par la force brutale. C'est à l'Italie qu'appartenait naturellement la gloire de rallumer dans le monde le flambeau de la culture antique. C'est à la France que la destinée réserva de jeter les bases de l'ordre social dans la civilisation moderne. La proclamation des Droits de l'homme éleva l'humanité d'un grande élan dans la voie du progrès et de la iustice sociale.

En un mot, en prononçant les noms fatidiques de Rome et de Paris. notre pensée exprime l'idée de toute la justice et de tout le droit, du droit des nations et du droit des individus.

Monsieur le président

du conseil municipal,

Laissez-moi vous exprimer également ma reconnaissance pour les paroles 'gracieuses que vous venez de dire à l'adresse de mon souverain et de la maison de Savoie, en qui mon pays voit le symbole de son unité et de son avenir. Je me ferai un devoir d'en informer Sa Majesté le roi au camp, où U vit parmi ses soldats, dont il partage les fatigues et qu'il anime de son auguste présence. En ces moments décisifs de notre existence et de notre histoire. nos coeurs. messieurs, sont constamment, tournés vers nos frontié.res, aux champs de bataille, où nos vaillants soldats, sang de notre sang. les soldats. de France et d'Italie, unis dans une nouvelle fra.ternité d'armes, ont gravé des pages ineffaçables d'héroïsme et de saerifice. Que nos voeux ardent.s les accompagnent, que notre confiance inébranlable les soutienne.

Toute l'assistance, debout, applaudit et ac.clame l'Italie.

Puis, la séance levée, les h0tes éminents de la municipalité furent conduits dans le salon Détaille, où un lunch fut servi et où MM. Mithouard et Salandra échangèrent des toasts enthousiastes.

A six heures, les délégués italiens rentraient au quai d'Orsay, et les travaux de la conférence, un moment interrompus, reprenaient aussitôt.

LES MINISTRES ANGLAIS, A ROME Londres, 28 mars. Selon le llforning Po.sf, lord Kitchener seul accompagnerait

La terre qui souffra

UN DISCOURS DE M. ¥ËLiï:E Séancc rtu mardi 2S murs

M. Paul Desclianel préside.

La Chambre reprend la discussion du pro. jet de loi intéressant la mise en culture des terres abandonnées.

Ni. Méline, ministre de l'agriculture, répond aux divers orateurs qui ont déjà parlé sur la question.

M. Méline. Il est certain que la situation actuelle de l'agriculture est menaçante. En effet, sur 22 milliards d'hectares cultivables que compte la France aujourd'hui nous pouvons indiquer qu'il y a trois milliards quatre cent millions d'hectares non cultivés. Il faut songer sérieusement à apporter remède à cette situation. Nous avons tout d'abord entendu exposer le système collectiviste, qui consiste à dire que quand une terre n'est'pas cultivée, la commune a le droit de réquisition. Celte thèse, je dois le dire tout de suite; n'est pas celle du gouvernement. o En temps de guerre, on affirme que la défense nationale prime tout. Mais peut-on croire qu'on peut, sous prétexte de défense nationale, déposséder, par le seul fait d'un texte législatif, plusieurs milliers de propriétaires de leurs terres et de leurs champs? Ce système apporterait dans le paya une perturbation dont vous ne soupçonnez pas les conséquenM. André Lebey. Nous ne voulons pas prendre la terre, nous voulons l'utiliser. M. Méline. C'est une affaire entendue. Mais vous donnez aux conseils municipaux une responsabilité tellement écrasante que certainement ils ne voudront pas l'accepter. Comme les paroles de 1.1: Méline heurtent de front les préférences Au groupe socia-"liste unifié, les députés de l'extrême gauche font un accueil hostile au ministre, cepcn. dant. que la gauche et les autres partis >iv l'Assemblée le soutiennent énergiquement par leurs applaudissements.

Le ministre de l'agriculture expose ensuite le système du gouvernement.

M. Mêi.ine. Le gouvernement apporte un projet de transaction aux tarmes duquel serait établie une distinction entre le cultivateur qui fait preuve de bonne volonté et celui qui ne donne pas le plein effort pour menttre ses terres en état de culture. Il y a beaucoup de braves cultivateurs qui ne peuvent pas se faire à l'idée que dans leurs terres un étranger pourra se substituer à eux. J'ai reçu du front de nombreuses lettres de cultivateurs qui considèrent cela comme une violation de la propriété. Dans l'intérêt de la paix publique, dans l'intérêt de l'harmonie générale. je vous en supplie, messieurs, ne votez pas ce projet qui se retournerait certainement contre nous.

Le ministre de l'agriculture répond à la principale objection qui est faite à son projet le manque de main-d'œuvre. M. Méline. On semble apporter une importance extraordinaire à cette objection. Plusieurs voix. C'est la seule qui compte. M. Méline. La main-d'œuvre, assurément, sera toujours réduite. Mais le gouver.nement fera tout pour y suppléer. Nous fe.rons appel tout d'abord à la main-d'œuvre civile. Elle existe encore, vous voudrez bien l'avouer. Nous chercherons parmi les chômeurs, parmi les réfugiés, parmi, les coloniaux, parmi les étrangers. Pour obliger certaines catégories à travailler, je crois qu'il serait bon de supprimer les allocations à ceux qui ne veulent pas travailler, et de des maintenir, au contraire, à ceux qui voulent travailler.

Mon collègue de l'intérieur a donné des ordres précis dans ce sens. J'espère qu'ils seront rigoureusement exécutés.

Le ministre de l'agriculture dit qu'en dehors de la main-d'œuvre civile on doit faire appel aussi au grand réservoir de la main-d'oeuvre militaire.

M. Méline. De nombreuses circulaires ministérielles ont ordonné aux commandants de dépôts de mettre à la disposition des préfets et des exploitations agricoles le nombre d'auxiliaires nécessaires. D'autre part, de nombreuses permissions agricoles ont été données.

Plusieurs voix à gauche. Nous ne nous en. sommes jamais aperçus.

M. Méline. Jè le regrette beaucoup, car j'ai sous les yeux des chiffres extrêmement sérieux du rr novembre 1915 à fin février 1916, le nombre des permissions agricoles s'est élevé pour l'ensemble du territoire à 440.000. (Exclamations sur divers ba.ncs.) Je sais que le grand quartier général avait 'l'intention encore d'augmenter le nombre des permissions, mais sont survenus les terribles événements de Verdun. Et vous me permettrez de ne pas insister. (Vifs applaudissements.) Nombreuses voix. Nous n'insistons pas 1 Le ministre de l'agriculture termine e1t demandant à la Chambre de vouloir bien asser à la discussion des articles du projet du gouvernement, ,étant bien entendu que chacun pourra y apporter les tempéraments qu'il jugera nécessaires.

Différents députés appartenant à l'extrême-gauche viennent, après M. CompèreMord, soutenir la pure thèse socialiste collectiviste.

Sur d'autres bancs, par contre, notamment au centre, droite, des députés progressistes et conservateurs affirment que fa loi sera inefficace tant par le manque absolu de main d'oeuvre que par la privation d'engrais et de machines agricoles. La séance continue.

LA NEUTRALITÉ ESPAGNOLE

MADRio, 28 mars. Dans une réunion du parti libéral, où a été proclamée la candidature aux élections générales du comte de Romanones le président du conseil a déclaré que l'Espagne gardera la neutralité jusqu'au bout, car il est plus que jamais évident que le désir de tout la pays est la paix. (IIavas.)

NOUVELLES EN TROIS LIGNES ÉTRANGER

Londres La corporation du Lloyd oflre, par reconnaissance, un convoi complet d'am- j LE TEMPS M'IL FAIT Bureau central météorologique

28 mars.

Le mauvais temps continue sur L'ouest de VEurope.En France les pluies ont été abondan- tes, surtout dans le nord or. a recueilli 18 a/m d'eau à Dunkerque, 13 à Calais, 12 à Arcachon, 11 à Cherbourg, 9 à Biarritz, 7 à Lorient, 6 à fiantes, 5 à Brest, le Havre, 4 au fort de Servance, 1 à Paris et au puy de Dôme. Ce matin, le temps est généralement nuageux on couvert on signale de la pluie dans le nordouest, L'est et le sud-ouest.

La température a monté dam. nos régions de Cest et du, sud elle a baissî dans l'ouest Le thermomètre ntarquait ce matin 0* ait puy de Dôme, 2' au fort de Servance, 4' à Br^st 5' à Nantes, te Havre, Madrid, G' à Dunker- que, Cherbourg, 7* à Paris. Belfort, Biarritz, 10° à Clenriont-Ferrand, Toulouse, 11, 0 Marseille, Malaga, 1a' à Alger.

En France, des averses sont probables avec temps frais.

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M YIE ÏBIMTRIÏÎE

%B "wnyage des permissionnaires agricoles La question de la grataité du transport des permissionnaires agricoles a été soumise à l'examen du ministre de la guerre, qui a fait connaître que l'attribution de cette gratuité à tous les permissionnaires agricoles entraînerait pour l'Etat une très lourde charge. C'est ainsi qu'en février il y a eu 152.220 permissionnaires ayant effectué un parcours de .47.500.000 kilomètres en chemin de fer, soit en moyenne 310 kilomètres par permissionnaire. Les sommes verser par l'Etat aux compagnies s'élèyeraient donc à 731.500 francs, soit, pour l'année entière, 8 millions 500.000 francs. Le ministre de la guerre estime, dans ces conditions, que les frais de voyage, aller et ret,our, doivent rester à la charge des intéressés ou des employeurs toutefois, des mesures sont étudiées pour qu'ils soient supportés par l'Etat dans le cas où les permissionnaires agricoles seraient rappelés avant l'expiration de leur permission.

L'indemnité des troupes indigènes

Les dispositions de l'article 5 du décret en date du 7 février 1912. qui prévoient l'attribution d'une « indemnité de départ égalo à deux mois de solde aux tirailleurs de l'Afrique occidentale française engagés sous le régime de te décret et désignés pour servir à J'extérîeur, sont étendues aux militaires indigènes de toutes nos colonies recrutés sous les régime antérieurs aux,,décrets des 10 octobre 1314 et 9 octobre 1915 pour l'Afrique occidentate françaises, et des 12 décembre 1915 et x7 janvier pour les autres colonies, ainsi qu'aux réservistes indigènes mobilisés dans nos possessions d'outre-mer, quand ils sont appelés à servir en dehors des colonies du .sroupe.

Permissions aux sériciculteurs Sut la demande du ministre de l'agricultore. le ministre de la guerre a décidé d'assimiler aux agriculteurs, au point de vue de l'obtention des permissions agricoles, les sériciculteurs pouvant produire un certificat de mise en incubation d'au moins 25 grammes de graines de vers à soie.

Un tel certificat aura la même valeur qu'un certificat constatant la profession de cultiva'tenr'pour l'attribution d'une permission de quinzé jours aux hommes à qui les permissions agricoles peuvent être accordées. indemnités aux fonctionnaires évacués Aucun crédit permettant d'accorder des indemnités de résidence et de logement aux instituteurs et institutrices évacués n'est inscrit au budget du ministère de l'instruction publique.

Toutefois, la Chambre est saisie, depuis quelque temps déjà, d'une proposition tendant accorder aux fonctionnaires- et agents de l'Etat qui se sont repliés devant l'invasion des indemnités spéciales pour atténuer le surcroît de dépense que leur imposent les résidences provisoires où ils sont appelés. Mais cetto question n'a ras encore reçu de solution.

Peur reconnaître rapidement une eau potable

Un procédé qui nous vient des Romains L'Académie des sciences entendait lundi une communication de M. Trillat, présentée par M. Laveran.

L'étude des travaux de Pline l'Ancien a permis il l'auteur de retrouver le procédé employé par les Romains pour déterminer la. qualité potable d'une eau au point de vue de sa teneur en minéraux. On sait, en effet, Qu'une eau trop forte en composés minéraux est une eau impropre à la boisson. Les armées romaines se servaient du vin 'POur dévoiler la composition d'une eau potfi&ble. Aussi M. Trillat conseille-t-il avec les anciens de déterminer ce caractère en ajout4nt à la quantité d'un verre d'eau des gouttes de vin Deux gouttes doivent suffire pour colorer en rose une eau potable, dix gouttes sont nécessaires quand il s'agit d'une eau riche en minéraux et par cela impropre à la boisson en effet, la coloration est d'autant plus rapide que la teneur de l'eau est plus faible.

Oui. mais. les Romains employaient du frin naturel

ACADÉMIE DES SCIENCES Au cours de sa séance de lundi. l'Académio des sciences a tout d'abord entendu l'éloge de M. Léon I-abbé. récemment décédé. éloge qura prononcé M, Edmond Pcrrter.

Après quoi. M Douville n annoncé ta découverte d'un animal préhistorique gigantesque.

Les gisements métallurgiques algériens font l'objet ment à l'opinion admise Jusqu'ici de la présence <io ces gisements dans la couche tertiaire éruptive, tn voit. au contraires l'oripine dans le triasique. 6'est donc dans ces terres qu'il faut chercher les minerais. tant en Algérie qu'au Maroc. Il y a là une indication qui sera certainement approuvée par les prospectours.

SI VOUS AVEZ DES MAUX D'ESTOMAC BUVEZ DE L'EAU CHAUDE

Si les dyspeptiques, ceux qui souffrent de flatulences, d'indigestion, d acidité, de catarrhe de l'estomac prenaient seulement le quart d'une cuillerée à café de Magnésie Bismurée n dans un demi-verre d'eau chaude immédiatement après les repas, ils oublieraient bientôt qu'ils aient jamais souffert de l'estomac. En effet, des cas semblables deviendraient rares. Pour expliquer ce qui précède, il est nécessaire de dire que la plu. part des cas des maux d'estomac sont dus à l'acidité et à la fermentation des aliments, ceci en combinaison avec un manque de circulation du sang à l'estomac. L'eau chaude augmente la circulation et la « Magnésie Bismurée Il neutralise instantanément l'acidité, arrête la fermentation des aliments cette combinaison est donc merveilleusement efficace: et infiniment préférable à l'usage des digestifs artificiels et des stimu-

Peuilleton du « MATIN du 29 mars LES "̃•" -MYSTÈRES DE NEW-YORK roman cinéma américain adapté par PIERRE DECOURCELLE XX. LA CHASSE AU FURET (suite) L'explication der ce qui s'était passé apparait clairement au lecteur.

Depuis l'installation dans le sous-sol de la maison voisine du détectaphone combiné par Wu-Fang, celui-ci n'avait pas quitté la place, où, assiste de ses auxiliaires, et ayant, comme eux, fixé sur sa tête un appareil d'audition, il guettait patiemment le moment de surprendre dans les conversations tenues par Clarel' les secrets susceptibles de l'intéresser. Lorsque le célèbre détective entama avec le chef de la police centrale la communication qui décidait l'expédition contre le restaurant du a Mandarin aucune de ses paroles n'échappa à l'ouie perspicace de son ennemi. Quand il fut au courant de ce qui se préparait, il "fit un signe à l'un de ses nommes qui se leva vivement.

Vous avez entendu, Hôm-Lang, demanda-t-il, ce que trament les Diables Blancs?. Pas un seul mot ne m'en a échappé Alors, sautez dans un taxi, et hâtez-vous d'aller prévenir la-bas!

En un clin d'œil, l'homme avait disparu, et* dix minutes ne s'étaient pas écoulées qu'il arrivait au logis, où, sans se douter du péril suspendu sur leurs têtes, Long-Sin et BelLa Tous droits de reproduction, de traduction et !«8 'adaptation réservés pour tous pays

La Foire d'Echantillons DE LYON

La Foire de Lyon nous a révélé une des plus curieuses initiatives que la guerre ac- tuelle ait fait naître.

La Société d'Histoire de la Guerre a eu la généreuse et patriotique idée d'éditer, d'accord avec les Editions Delandre (14-16, rue des Petits-Hôtels, à Paris), les timbres de guerre des régiments français et alliés, que tous nos braves uoilus vont bientôt coller sur leurs lettres. Ce sont des timbres du plus haut intérêt artistique, exécutés par les maîtres le la gravure moderne, évoquant' les gloires françaises de nos régiments et l'héroïsme qui les illustra au cours de cette fantastique campagne.

Pour les historiens, les collectionneurs, les patriotes, ils ne peuvent manquer d'avoir un prix inestimable, car ils sont une expres- sion légitime de notre orgueil national et ils sont appelés à être d'autant plus recherchés qu'ils tirent leur valeur mtrinseque de la splendeur morale de leur origine. De plns, cette réunion des timbres de nos régi. ments ne manquera pas de fournir un pré.cieux enseignement à nos enfants qui, grâce

à l'image, apprendront plus facilement à connaître et, à honorer la glorieuse épopée accomplis par leurs aînés.

Il est. superflu de dire l'accueil enthousiaste qui a été fait à la Collection des Timbres des régiments français et alliés. M. le Minihtre du Ccmmerce se lit de la façon la plus heureuse l'interprète de l'opinion en félicitant M. Delandre de sa belle et méritoire initiative et aussi de la façon artistique dont il était parvenu à la réaliser. Des à présent, tout le monde, petits et grands, professionnels et amateurs, collectionneurs et philatélistes de tous pays voudront se procurer ces spécimens admirables, qui. sont en vente chez M. Delandre, 14-16, rue des Petits-Hôtels, à Paris, qui envoie, à titre de spécimen, centre un timbre-poste de 25 centimes, un merveilleux catalogua illustré de 500 gravures et huit timbres de guerre. M. Delandre édite également un précieux album de ces timbres de guerre relié en toile tricolore et expédié franco contre un mandat de 5 francs, ainsi qu'un catalogue de tous les ouvrages militaires et livres d'actualité ayant paru sur la guerre, que les bibliophiles recevront franco contre 0 fr. 40 centimes.

La Bande Molletière Saint-Hubert

Le grand mérite et aussi le principal intérêt des manifestations économiques comme la Foire d'Echantillons de Lyon est de mettre en même temps sous les yeux de l'acheteur les articles de différentes. fabrications. Le négociant, le commissionnaire peuvent ainsi se rendre compte aisément de la valeur respective des divers obiets manufacturés qui sont soumis à leur choix et, inévitablement, leurs préférences vont à la fabrica.tion soignée, c'est-à-dire à celle qui provient des maisons ayant un long passé commercial et une renommée dont, de successeur en successeur, on s'honore de maintenir la tradition.

La Foire de Lyon aura été pour la maison Alexandre Tite la créatrice de la véritable bande molletière, la Saint-Hubert, dont nous avons déjà eu l'occasion de parler l'occasion propice de marquer sa supériorité d'une éclatante manière.

Qu'importe les imitations N'a-t-on pas dit très justement que la contrefaçon est la rançon du succès ?

Et dans les milieux compétents, parmi tous les professionnels expérimentés qui composent le public de la Foire de Lyon, le bluff auquel sont obligés de recourir des concurrents tard venus ou des rivaux attirés par le succès de leurs devanciers ne saurait avoir aucune prise. La bande molletière Saint-Hubert, consacrée dans le monde scienti.' pie, sportif et militaire ne pouvait espérer un plus triomphal succès que celui que lui a valu la Foire d'Echantillons de Lyon. Il vient' confirmer l'accueil enthousiaste qu'elle avait reçu dans le public dès son apparition, accueil justifié par les mulfiples qualités etavantages qui lui sont propres.

Faut-il rappeler ici que le club de SaintHubert, 'Automobile-Club, le Touring-Club dé France l'adoptèrent d'enthousiasme dès sa naissance, il y a déjà de longues années et bien avant même que la guerre ait fait surgir des quantités de pseudo-fabricants qui ne sont que des découpeurs d'étoffes ? Est-il nécessaire d'évoquer les témoignages du corps médical qui préconisent, à l'exclusion de toute autre, l'usage de la bande molletière Saint-Hubert et la recommandent même dans les cas de varices, de phlébite et de faiblesse généralisée des jambes ?

Tous les intéressés n'ignorent rién de cela et la notoriété de la bande molletière SaintHubert la doyenne est de celles que ne sauraient égaler les concurrences même les plus audacieuses. Est-il nécessaire de dire que la bande molletière Saint-Hubert se trouve seulement dans les meilleurs magasins de chaque ville ?

(A suivre).

la Blonde s'adonnaient, en toute sécurité, aux séductions captivantes de l'opium.

Si l'envoyé de Wu-Fang n'avait pas perdu un instant pour venir les mettre en garde contre l'imminente irruption de la police, Long-Sin fut plus rapide encore à prendre toutes les mesures nécessaires pour y échapper. Sur un signe de lui, Bella sauta du moelleux lit de repos où elle s'abandonnait à ses rêves. Le divan tiré au milieu de la chambre, le Céleste appuya sur un bouton. A cette pression, dans la muraille, un large panneau se souleva lentement, démasquant une profonde cavité.

En un instant, tout ce qui remplissait la pièce meubles, sièges, pipes, fourneaux, y disparut comme par enchantement.

Les deux Chinois et l'aventurière se dispo- saient à prendre le même chemin. Mais, avant de rabattre sur eux le pan de mur qui devait les soustraire à toutes les re- cherches, Long-Sin, par un raffinement d'iro- nie, avait tenu à laisser derrière lui l'écriteau gouailleur, qui avait si cruellement blessé l'amour-propre déçu de ceux qui croyaient' le prendre au gîte.

LXI. PARTIE ET REVANCHE

Clarel ne pouvait se le dissimuler, dans la partie engagée contre ses adversaires, il avait perdu la première manche.

Sa préoccupation ne venait pas de l'échec subi par lui en face des policiers officiels, dont il semblait n'avoir requis l'assistance que pour les rendre témoins de sa déconvenue. Bien que l'éclatante supériorité du détective scientifique entretînt toujours secrètement chez eux une instinctive jalousie, ils savaient par expérience que la poursuite des criminels est fertile en mécomptes.

D'ailleurs, leur représentant, en cette occasion, pouvait partager largement la responsabilité de cet insuccès.

Il s'était moqué du bossu Le bossu l'a tué

Des passants décodvraient dimanche soir, vers onze heures et demie, à l'angle de la rue des Bas-Rogers et de la rue Victor-Hugo, à Puteaux, un homme gisant inanimé sur la chaussée.

L'infortuné respirait encore. On le transporta en toute hôte au poste voisin; mais malgré tous les soins, il expira.

M. Frédérique, commissaire de police, informé, se rendit sur les lieux.

Dans les vêtements du défunt, on trouva des papiers au nom de César Filippi, figé de quarante-six ans, sujet italien, ferblantier, demeurant 36, rue des Bas-Rogers. Une enquête rapide permit d'établir la vérité. César Filippi s'était moqué, la veille, d'un certain Micaël Meli, demeurant 1, rue Voltaire, à Suresnes, qui est bossu.

Furieux, ce dernier avait frappé son adversaire de plusieurs coups de couteau et s'était enfui.

Le meurtrier a été arrêté dans la soirée. Il a fait des aveux complets.

On l'a envoyé au Dépôt.

LA SOLDE DES ÉQUIPES AGRICOLES La France militaire annonce que les travailleurs militaires des équipes agricoles seront considérés comme 'exécutant un service commandé en conséquence, ils percevront dorénavant l'intégralité de leur solde au compte de l'Etat.

LA VIE SPORTIVE CYCLISME

Le brevet de cycliste miUtalrt. Avec l'agrément du ministère de la guerre et l'autorisation de la préfecture de police, l'Union Vélocipédique de France organise dimanche avril. pour les jeunes gens des classes et plus récentes, une épreuveeaamen pour l'obtention dd brevet de cycliste militaire

Le parcours à bicyclette sera effectué sur l'itin6raire Champigny-Coubert et retour et devra être couvert en moins de 2 h 30.

Les inscriptions sont reçues au bureau militaire de l'Union Vélocipédlque de France 24, boulevard Poissonnière, à Paris,

FOOTBALL RUGBY

Le 57e d'artillerie bat l'artillerie lourde Le 40 groupe du 57e d'artillerie a battu le d'artillerie lourde, par iG points à 0.

Le match s'est joué sur un excellent terrain avec un temps splendkle, Tin public nombreux était venu applaudir les joueurs.

L'équipe de l'artillerie lourde a été battue par le manque de vitesse ses joueurs furent lourds et lents et ne purent suivre ceux du 57a.

VIE COMMERCIALE SUCRES. Tendance lourde et plus facile dans l'attenta des cessions quotidiennes dés sucres appartenant au gouvernement. En réalité, il n'y a encore rien d'officiel à cet égard, tout se borne à des ru- meurs qui ne sont pas encore confirmées Cependant, s'il fallait se faire l'écho des bruits qui circulent de nouveau, ce ne serait pas le commerce qui serait chargé d'écouler les sucres formant le stock du gouvernement, mais bien les chambres de commerce et notamment la chambre de commerce de Paris. Encore un coup cette information mérite confirmation.

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Il avait beau répéter, avec obstination, qu'une demi-heure plus tôt, il avait vu Long- in et Bella, tranquilles et souriants, dans la-' pièce où, seule, l'encre encore fraîche de l'avis laissé par eux trahissait leur récente présence, le fait patent, indéniable, était là. Mais ce qui, plus que tout, contrariait le fiancé d'Elaine, c'était la conviction, impos- sible à méconnaître, qu'il avait. été surpassé en adresse par le magistral antagoniste dont, tant de fois déjà, il avait pu apprécier la redou- table ingéniosité.

Aussi marchait-il absorbé dans ses réflexions en regagnant son domicile avec Jameson. Evidemment, pendant la demi-heure écoulée entre le moment où son envoyé avait observé le Jaune et l'aventurière, à travers l'imposte du palier, et le raid infructueux de la police, un avertissement leur était parvenu. Par quels moyens?. De qui venait-il?. Tel était l'inconnue qu'il s'agissait de dégager du problème.

Clarel, en entrant dans la pièce qui lui servait à la fois de salon et de éabinet de travail, s'affaissa sur une chaise, le regard sombre. Jameson demeura debout contre la cheminée, silencieux comme lui, et partageant son souci. Tout à coup, la physionomie de Justin s'éclaira.

Walter, qui ne cessait de l'observer, s'en aperçut tout de suite.

S'avançant du côté de son maître, il intet- rogea

Auriez-vous découvert quelque. Il s'arrêta court.

Clarel la regardait fixement, les yeux dans les yeux, un doigt sur les lèvres.

Au lieu de répondre, il prit à côté de lui nn bloc-notes, sur lequel il griffonna quelques lignes, et qu'il tendit ensuite à son disciple. Celui-ci lut

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Walter fit un geste d'assentiment.

Justin s'était levé il prit dans un petit meuble un instrument, qm semblait consister en deux bobines électriques placées aux extrémités d'un aimant.

Tandis qu'il en préparait le fonctionnement, son collaborateur s'approcha de lui. Il eut un regard comme pour lui recommander l'attention. Puis il commença à parcourir lentement Ia- pièce, en appliquant verticalement contre le mur son appareil.

A un endroit doj§né, il s'arrêta les bobines faisaient entendre un léger grincement. .Walter, qui le suivait, s'arrêta aussi, adressant à son maître un coup d'oeil interrogateur. Mais, au bout de quelques instants, celui-ci prit son bloc-notes, sur lequel il écrivit « Ce n'est pas ce que nous cherchons, c'est » simplement un tuyau à gaz. Poursuivons notre investigation. »

Jaméson attachait sur lui un regard anxieux. Il se rappelait maintenant le fonctionnement de cet appareil que Clarel lui avait déjà expliqué, et qu'il appelait un galvaniscope. C'était une application spéciale du principe bien connu de l'induction. L'une des bobines recevait un courant alternatif l'autre était reliée à une petite sonnerie.

Lorsque l'aimant approchait un fil ou un tuyau de métal, l'équilibre entre les rouleaux se rompait, et la sonnerie se déclanchait. Tout à coup, Clarel s'arrêta de nouveau. Il fit signe à Walter de l'aider à déplacer le bureau déjà dérangé par Wu-Fang. Puis, s'accroupissant à terre, il examina soigneusement la,plinthe, sur laquelle il fit une marque au crayon.

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C'était là que devait être caché le microphone qui les trahissait.

Jameson, qui ne perdait aucun de ses mouvements, s'élança pour arracher le morceau de boiserie qui devait dissimuler l'instrument. Mais Clarel saisit brusquement son bras. La sonnerie électrique de la porte venait de résonner.

Les deux hommes, qui étaient agenouillés sur le tapis, se relevèrent.

D'un geste, Justin fit signe à son compagnon d'aller ouvrir, tandis qu'il rangeait dans un tiroir l'instrument dont il venait de faire une si utile application.

A ce moment, Walter ouvrit la porte, et Elaine parut, suivie de la tante Betty. La jeune fille avait .la figure bouleversée. Comment en eût-il été autrement, après le choc qu'elle venait de recevoir?.

Après le départ de Clarel, elle était, pendant une. demi-heure, restée avec la couturière. Mais, pendant son essayage, son esprit était distrait. Elle ne pouvait s'empêcher de songer au billet menaçant qui accompagnait les fleurs, dont l'envoi lui avait tout d'abord causé un si vif plaisir.

Elle réfléchissait qu'en somme Clarel, n'avait donné au terrible dilemme posé par leurs ennemis aucune solution décisive. C'est sous l'empire de cette préoccupation qu'elle était redescendue dans labibliothèque. En entrant, elle remarqua à peine que Mary et François se trouvaient là.

Mademoiselle n'a besoin de rien? demanda la femme de chambre.

Cette question la fit sortir de' sa rêverie- Mais, au moment de répondre, elle poussa un cri.

Elle venait d'apercevoir à la fenêtre le bouquet de roses rouges.

Pendant quelques secondes, la voix s'arrêta dans sa gorge, paralysée qu'elle était par la terreur que l'avertissement ainsi donné eût

L'OPINION MEDICALE

Malgré tous les avantages que peut présenter la sérothérapie artificielle, dont on a parfois voulu faire une mé- thode capable de remplacer la trans- fusion sanguine elle-même, et ceci avec avantage, disait-on, malgré qu'il faille toujours avoir recours à .elle au moins dans les cas urgents, nous ne croyons pas que la sérofhérapie puisse donner. en une foule de cas, les résultats remar- quables qu'on peut obtenir d'une cure prolongée de Globéol. En face d'un organisme à remonter, à revivi0er, à refaire, c'est toujours à ce dernier que nous donnerons la préférence. «

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déjà dirigé contre Justin l'implacable rancune des Chinois.

Puis, d'un bond, elle courut vers la fenêtre, saisit le vase à deux mains, et le précipita sur le parquet, où il se brisa en mille miettes. Qui a mis ce bouquet là? demanda-t-elle. Mais je ne sais pas répondit François. Ce n'est ni l'un ni l'autre de nous.

Oh Je veux le voir 1 s'écria-t-elle. Je veux le voir tout de suite.

Elle s'élança vers l'escalier

Vite, cria-t-elle à Mary, appelez ma tante pour qu'elle m'accompagne. Mais qu'elle descende vite, sans quoi je pars seule En même temps, elle saisissait son chapeau, et s'enveloppait précipitamment dans son manteau.

La vue de Clarel, dont le visage était tourné vers elle avec un accueillant sourire, la rassura. Elle ne fit qu'un bond dans la pièce, vers son fiancé.

Oh s'écria-t-elle. Comme je suis contente de.

Elle n'acheva pas sa phrase.

D'un doigt sur les lèvres, Justin semblait lui intimer l'ordre de se taire.

Stupéfaite, et sans comprendre la raison & cet avertissement, elle obéit cependant, toits. en tournant les yeux du côté de Walter, qui;, d'une inclinaison de la tête. lui confirma la recommandation de son maître.

Au lieu de venir à elle, ce dernier avait repris son bloc-notes, sur lequel il était en train d'écrire, et qu'il lui passa après quelques secondes.

(A suivre.)

(Ce feuilleton est 18 cinquième de l'épisode no t8 antitulé -Les roses rouges et qui sers projeté au cinéma à pdrtir du vendredi Si mars.)