134 ANTAR.
au poil jaune comme de l'or reluisant au soleil, telle qu'on n'en avait jamais regardé; ses nerfs étaient solides ; sa queue traînante traçait un sifion dans la poussière; c'était la gloire des coursiers arabes, le vent qui court, l'éclair qui brille, l'orage qui verse. Le guerrier qu'elle portait la faisait courir et bondir çà et là dans la plaine pour évaporer son feu et calmer son impatience. Les Persans de la veille, épouvantés, le reconnurent: c'était Antar, fils de Schédad. Sa jument sortait des haras du roi Moundhir, qui la lui avait prêtée, parce qu'Abjer, fatigué et blessé dans la journée précédente, avait besoin de repos. Antar, ayant trouvé cette jument ferme de coeur et ardente au combat, galopait, sa lance à la main, en défiant Kosrouàn dans ses vers.