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Titre : Madame Corentine / René Bazin,... ; illustration de Granchi-Taylor

Auteur : Bazin, René (1853-1932). Auteur du texte

Éditeur : (Tours)

Date d'édition : 1905

Contributeur : Granchi-Taylor, Achille (1857-1921). Illustrateur

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb317797457

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : 1 vol. (240 p.) : ill. ; gr. in-4

Format : Nombre total de vues : 248

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5711103v

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, FOL-Y2-247

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 31/08/2009

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S MADAME CORENTINE

devinait quelque chose, pas tout, heureusement, du bien qu'elle faisait à ce coeur blessé. Et quand le soir venait, et qu'elles s'étaient vues ainsi, l'après-midi entière, sans témoins, elle avait conscience que sa mère, lasse et silencieuse, avait l'âme plus calme, plus oublieuse, une sorte d'âme d'enfant comme elle.

Un dimanche de la fin de juillet, elles étaient parties, comme d'habitude, s'étaient arrêtées pour déjeuner dans une auberge de Saint-Aubin, et, tantôt par la falaise, tantôt par la route, sous le soleil chaud, avaient gagné la baie de Sainte-Brelade, la plus merveilleusement faite et lumineuse de Jersey. Depuis plus d'une heure, Mlne LTIéréec se reposait, assise en haut de la plage, sur la dune couverte d'herbes. Elle portait un deuil élégant. Des fleurs mauves, très fines, formaient bandeau entre les bords de son chapeau de paille et les frisons de ses cheveux blonds. L'enfant d'un voisin lui avait dit :

« Oh! madame, on dirait que tes cheveux poussent en fleurs! » Depuis lors, elle mettait plus volontiers ce chapeau-là. En ce moment, elle regardait, immobile, sous l'abri de son ombrelle à long manche, que le soleil éclaboussait de rayons.

Que regardait-elle? Une nature plus artiste que la sienne eût été séduite par le paysage : ces deux falaises, roses de bruyères, enfermant une baie d'un bleu tendre, la plage d'une courbe si aisée, le village, dans un coin, avec son église gothique en granit rouge et ses chênes dont les grandes marées mouillent les branches, et en arrière, dans la verdure des collines, des villages qui s'étagent. Mais elle ne s'intéressait pas longtemps à la beauté d'un site. Dans ce cadre d'une splendeur molle, comme une grève de Sicile embrumée, elle ne voyait qu'un fourreau gris, un coi marin, une aile blanche au-dessus : sa Pille, très loin d'elle, marchant au bord de la mer et buvant la brise qui venait de l'est. Elle la contemplait, les yeux mi-clos, dans une attitude de bien-être et d'orgueil satisfait, se contentant de penser :