■:: "LES ÂVIMTUMES -
DE
MISS HABRISSON
■ . ." ' i -''■'■'■■
LA FIN D'UN RÈGNE.
— Mon Dieu ! qu'on s'amuse donc chez toi ! On s'amuse plus que partout ailleurs.
— Oui, oui, on s'y amuse assez, répondit la petite Marguerite Harrisson d'un air à la fois satisfait et un peu dédaigneux.
Un grand goûter réunissait ses amies dans le beau salon de sa tante Mme de Millerey. L'appartement était, ce jour-là, livré entièrement à la jeunesse.
Ainsi qu'une petite reine, la fillette faisait les honneurs de la fête à ses compagnes ; fort jolie dans sa robe de crépon blanc, un étroit collier d'or fin au cou, deux bracelets semblables cliquetant à ses poignets menus par-dessus le long gant de peau souple, elle agitait parfois ses lourds cheveux blonds retenus en grappe dorée par un ruban de satin ; son petit pied finement chaussé battait doucement le parquet.
Le bal rendait Marguerite un peu nerveuse ; mais elle était satisfaite, et ses onze ans resplendissaient dans l'élégante demeure où elle commandait en souveraine.