LES AVENTURES D'UN APPRENTI PARISIEN
Le Tour du Monde en Hydroaéro plane
Un Inventeur de douze ans
i
Un cri dans la nuit"
— Maman!... maman!...
Et, cet appel angoissé, qui part d'un coin d'ombre, se perd dans la nuit.
Le froid est vif, la neige tombe sans interruption et les papillons blancs qui tournoient sous la bise recouvrent peu à peu d'un suaire glacé la petite forme noire immobile sous un porche et dont la pauvre voix tremblante continue à pousser le même cri de détresse :
— Maman!... maman!...
Les passants sont rares à cette heure, sur le boulevard Bessières ; seules, quelques silhouettes lointaines font, par instants, leur apparition, puis se perdent le long des maisons aux grandes façades obscures.
Sur le talus des fortifications, une fine poussière blanche s'émietteau souffle rauquë du vent et forme dans la luminosité pâle de cette nuit d'hiver comme une buée diaphane qui atténue et noie tous les objets.
Et la petite voix, qui tremble de plus en plus, continue à répéter'avec un indéfinissable accent de souffrance :
— Maman!... maman!... Oh! que j'ai froid!...
Tout à coup, quelqu'un s'est arrêté. C'est un enfant, un jeune garçon d'une
douzaine d'années vêtu de la cotte bleue des apprentis et dont la tête et les épaules sont enfouies sous une pèlerine de laine noire.
Il écoute un moment, cherchant à distinguer quelque chose dans les ténèbres ; puis,, résolument, il s'approche d'une grande bâtisse grise, une usine abandonnée, sur le pignon de laquelle un écriteau descellé par le vent, bat, à chaque seconde, avec un grincement sinistre.
C'est de là qu'est parti l'appel, il en est sûr...
D'autres éprouveraient sans doute quelque méfiance à s'aventurer ainsi dans cet endroit désert,
Ce cri d'angoisse, cette, .plainte déchirante ne cache-t-elle pas un piège ?
On a vu souvent des malfaiteurs se servir d'enfants comme appât, afin d'apitoyer les passants.
Mais Francis — c'est le nom de notre jeune apprenti — ne se laisse pas gagner par la peur. Un être humain est là qui souffre, qui appelle à l'aide, son devoir est de le secourir. Et il avance sous la neige, à demi aveuglé par les mouches blanches qui lui cinglent le visage, lui piquent atrocement les yeux et le forcent parfois à s'arrêter.
La voix s'est de nouveau fait entendre.et Francis, d'un bond, s'est porté dans la direction d'où elle vient.
Alors, il aperçoit un être minuscule, une pauvre petite cime limtnjniam, tante obé-