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râleur, ce même fédéralisme que dénonça le jacobinisme révolutionnaire et qui valut la guillotine aux républicains de la Gironde, aux Camille Desmoulins et aux Danton !
Il ne peut être question dans ce Pays, depuis les heures tragiques de la Convention, de fédéralisme et même de régionalisme décentralisateur sans être suspecté d'incivisme par quelques orthodoxes de l'unité nationale! Quiconque veut atteindre le régime centralisateur qui servit si bien aux gouvernements dictatoriaux des Napoléon, sera convaincu d'attentat à la sûreté du Pays. S'il borne ses prétentions à demander une décentralisation littéraire, à défendre une langue, qui est aujourd'hui la mère de la nôtre, parlée encore par plus de dix millions d'individus, il soulève la méfiance publique et n'échappe pas aux reproches des « défenseurs vigilants » de la Patrie !
Il n'est pas nécessaire de remonter bien haut dans les annales historiques des revendications provinciales pour retrouver la trace de cet ostracisme :
La circulaire ministérielle de 1925 qui souleva les protestations les plus vives parmi les amis des dialectes provinciaux, est toujours en vigueur et l'on voit à chaque instant la Presse, même la Presse provinciale, se faire la propagatrice de semblables théories.
Un grand journal méridional a repris, tout récemment, la polémique. En raison de l'influence qu'il exerce sur tout le Midi, il faut revenir, une fois encore, sur cette question. Elle vaut d'être retenue, car elle est au nombre de celles qui resteront longtemps encore à l'ordre du jour. Si certains la considèrent comme une question du Passé, n'ayant plus qu'un intérêt historique ou presque, elle reste au contraire pour nous, une question d'avenir, suscepti-