Introduction
Durant ld séjour que nous fîmes dans les différents services de l'Asile de Villojuif, en qualité d'interne suppléant, nous avons été frappé du nombre -d'entrants.qui acceptaient sans récriminations leur nouvelle condition, soit qu'ils n'en fussent pas pleinement conscients, soit au contraire qu'ils en eusseri! une notion très exacte. Mêlés'
à leurs compagnons dangereux ou protestataires plus ou moins persécutés, ces malheureux donnaient une note
tellement contrastante qu'il était impossible de né pas s'étonner de leur présence en pareil milieu. Nul d'entre eux à se plaindre d'internement abusif, ct> pour■ ce.r-.; tains même on sentait, quand ils ne l'avouaient, que, si la demande de placement avait été faite par l'un des leurs, ils s'y étaient eux-mêmes prêtés de bonne grâce, et qu'ils avaient été parfois dans leur famille les instigateurs de celte idée, au point que si la loi le leur avait permis, ils seraient venus, sans aucun doute, à l'asile de leur propre gré.
Or ces conscients ou semi-conscients non protestataires qui ne doivent faire le plus souvent qu'une apparition à la maison d'aliénés, et qui, pour beaucoup, rc- ;