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Titre : Les Annales politiques et littéraires : revue populaire paraissant le dimanche / dir. Adolphe Brisson

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1887-12-04

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429261z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34429261z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 42932

Description : 04 décembre 1887

Description : 1887/12/04 (A5,T9,N232).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5706194z

Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-34518

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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SOMMAIRE

Chronique politique

Notes de la semaine FRANCISQUE SARCEY

Portraits contemporains : Le roi et la reine de Serbie P. D'A. ..

Une lettre de Victorien Sardon... GEORGES PRICE

Echos de Paris SERGINES

Une chasse à l'ours COMTE L. TOLSTOÏ

On dansera, monologue JACQUES NORMAND

Causerie théâtrale JULES FAVRE

Pages oubliées :

Une visite à Déjazet VICTORIEN SARDOU

Il aurait quarante ans GUSTAVE DROZ

Mouvement scientifique : Académie des sciences ; Inventions et découvertes. — Ephémérides astronomiques pour décembre L. BARRÉ

livres et Revues ADOLPHE BRISSON

Académie française : Séance annuelle, discours de M G. BOISSIER

Robur le Conquérant JULES VERNE

Causerie scientifique HENRI DE PARVILLE

Les jeux du dimanche TlRÉSIAS

Petit Courrier

Conseils pratiques

Bulletin de la ménagère

Livres de la semaine

Annonces

SUPPLÉMENT ILLUSTRÉ Jules Grévy, d'après le portrait de Bonnat. BEAUX-ARTS : Le Nouveau-né, tableau de Grill, poésie de A. Dezamy.

LES PREMIÈRES ILLUSTRÉES : La Souris, comédie en trois actes, par Ed. Pailleron. — M. Worms, Mmes Reichemberg, Samary, Bartet, Broizat.

MUSIQUE : Pastorale, paroles de L. Empis, musique de Duroziez.

Nous commencerons dans le prochain numéro la publication d'une délicieuse comédie intitulée :

L'OEILLET BLANC

PAR

Alphonse DAUDET

CHRONIQUE POLITIQUE

M. Grévy n'a pu constituer de ministère. Tous les hommes politiques mandés par lui ont reculé devant la redoutable mission qui leur était proposée.

Aucun d'eux n'a dissimulé la cause de son refus ou la vérité de la situation. M. Ribot a tenu au président le même langage que M. Clémenceau. Tous, enfin, pressés de donner leur avis, ont franchement avoué que la crise ne pouvait se dénouer que par la démission de celui qui les consultait.

Ces refus successifs, ces constatations, ces exhortations unanimes n'ont qu'à

demi convaincu M. Grévy. Il a, pendant toute la semaine, ajourné sa démission, comme s'il attendait quelque revirement soudain.

Ces atermoiements, aussi compromettants qu'inexplicables, ont, tout en prolongeant l'inquiétude publique, affligé ses amis personnels, et l'ont lui-même diminué dans l'esprit de ses adversaires. On a rappelé avec quelle simplicité, avec quelle dignité froide ses prédécesseurs abandonnèrent le pouvoir;

M. Thiers et le maréchal de MacMahon n'ont pas, en effet, tant marchandé leur retraite.

Et pourtant le premier pouvait, lorsque l'Assemblée de Versailles le mit en minorité, se croire, à bon droit, nécessaire encore. La résistance eût été de sa part entièrement excusable.

L'un et l'autre, enfin, ne se heurtaient qu'à des difficultés politiques, leur autorité morale n'était diminuée en rien. Dans la situation présente, c'est au contraire l'autorité morale même du président qui est atteinte, tandis que la question politique est à peine en jeu.

Certes, nous comprenons très bien les sentiments douloureux de ce vieillard qui, à la fin d'une carrière utile et honorée, se trouve tout à coup compromis, acculé à des démarches humiliantes et à sa propre déchéance.

Tout le monde lui aurait certainement rendu justice, mais sa résistance s'est trop prolongée.

En acceptant des solidarités compromettantes, il a, pour ainsi dire, assumé la responsabilité de sa position.

Cette position, est inextricable.

S'il a traité de peccadilles les agissements de son gendre pour n'avoir pas à les condamner, sa résistance n'a pas d'excuse. Si, au contraire, il a cru à des calomnies, à un parti pris du Parlement, à une sorte de grève des hommes politiques ministrables ; s'il a cru à la haine des groupes d'opinion extrême, s'il était assez mal renseigné pour croire tout cela, si, enfin, il a approuvé la théorie d'un contre-gouvernement élyséen, son aveuglement est tel qu'on fait bien de lui reprendre la première magistrature de l'Etat.

On a essayé d'atténuer les hésitations du président en disant qu'il voulait partir honorablement, sans laisser sa responsabilité constitutionnelle à découvert, et qu'avant de donner sa démission, il voulait assurer la transmission des pouvoirs. Ce désir est honorable, mais la grande erreur du président est d'avoir attendu jusque-là.

On a dit aussi, ou plutôt il l'a dit luimême, que, pour démissionner, il attendait une manifestation précise de la Chambre. Mais la Chambre ne pouvait manifester contre lui, et c'était assez qu'elle manifestât contre M. Wilson pour qu'il descendit immédiatement du pouvoir.

Ce pouvoir, il a laissé passer toutes les occasions de le quitter dignement, avant comme après la chute du ministère.

Après, lorsque l'impossibilité de constituer un nouveau cabinet lui fut démontrée dès les premières consultations, il devait suivre la procédure qu'on lui conseillait, c'est-à-dire faire revenir le cabinet Rouvier sur sa démission en le chargeant de la transmission des pouvoirs.

*■*#

Dans le cas où le Congrès se réunirait cette semaine, trois candidats sérieux sont en présence, MM. de Freycinet, Jules Ferry et Floquet. D'autres personnalités ont été mises en avant, mais elles se sont dégagées tour à tour. Le général Saussier a coupé court à tout malentendu en quelques lignes très nettes et très dignes. M. Anatole de la Forge a décliné également toute candidature.

Il ne pouvait d'ailleurs, ainsi qu'on l'a fait remarquer, accepter d'être candidat, puisqu'il n'a cessé de réclamer la revision immédiate de la Constitution et de demander, conformément à son programme, la suppression du Sénat et de la présidence de la République. M. Brisson, M. Léon Say sont aussi parmi les candidats. Le premier serait le candidat du parti républicain tout entier s'il n'avait pas été premier ministre. Quant à M. Floquet, il a certainement fait montre, au fauteuil, d'une autorité sans conteste ; il cache, sous une grande affabilité, une fermeté de principes assez rare aujourd'hui pour qu'on lui en fasse un titre sérieux à la première magistrature de la République ; mais, s'il figure au scrutin de demain, ce sera plutôt comme une réserve pour l'avenir.

C'est donc entre MM. Jules Ferry et de Freycinet que le Congrès se prononcera.

Leurs titres semblent égaux. M. de Freycinet a rendu de grands services au pays. Pendant la dernière guerre, il s'est révélé comme un organisateur de premier ordre, il a été le second de Gambetta.

Il possède enfin à l'étranger un crédit incontestable.

M. Jules Ferry jouit d'un crédit égal; par sa longue carrière ministérielle, il