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Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1912-04-24

Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 24 avril 1912

Description : 1912/04/24 (Numéro 10284).

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5701369

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 20/05/2008

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ET LES ERREURS QUI L'EXPLIQUENT

Les faits, avec une sanglante brutalité,1 '•se chargent de nous rappeler les leçons que nous avons reçues, depuis plus de trente ans, dans toutes nos expéditions' coloniales, et dont nous ne voulons ja-; mais profiter en temps opportun. En 1911, nos troupes sont entrées à Fez, le 21 mai, pour empêcher le massacre de tous les Européens elles ont réussi. Pendant ce temps nous immobilisions nos forces sur la Moulouya seules de faibles reconnaissances étaient autorisées à. circuler dans cette région. .'Deux d'entre elles furent écrasées dans les affaires d'El-Albuana et de Debdou, où le capitaine Labordette et le commân·coup de leurs hommes. Dans cette même. région algéro-marocaine, une nouvelles reconnaissance a été écrasée le 18 mars 1912, celle du commandant Pino-, teau. Le 9 avril dernier, 'une deuxième reconnaissance plus forte, sous les ordres du liéutenant-colonel Péraud, a été; envoyée pour venger l'échec de la première. Elle a réussi à mettre en déroute, momentanément, l'importante tribu berbère des Beni-Otiaraïn mais à quel prix 28 morts et 55 blessés de no-: tre côté. Le bon sens le plus élémentaire indique que si, au tieu d'envoyer successivement ces deux reconnaissances, contre cette tribu bien. connue, .on les' -avait réunies errûne unique et forte c,olonne, nous serions arrivés à un résultat beaucoup plus rapide, et avec des sacrifices beaucoup moindres.

Eh avril 1912, nous n'avions pas de troupes françaises à Fez même. Seuls des tabors composés de natifs recrutés à lia hâte, encadrés par quelques officiers et sous-officiers français, devaient suffire à la protection de la ville. Conséquence inéluctable le 17 avril à midi, ces troupes natives se révoltent. Elles massacrent leurs cadres, tuent tous

les Français qu eues rencontrent, civils et militaires pjllent la Banque, de nombreux établissements publics et privés. Les têtes des Français sont promenées sanglantes, au bout de piques, dans les rues de Fez. Le quartier israélite est mis à sac, brûlé les femmes y sont violées et des centaines de malheureux sans défense sont égorgés.

d'est à coups dé canon que les premières troupes françaises arrivées doivent reprendre la ville. Ceci nous coûte la vie de 68 Français 13 civils, 15 officiers et 40 hommes de troupe, et 70 blessés, sans parler de tous les indigènes massacrés. Voilà le bilan de ces trois san'"• gîantes journées des 17, i8 et 19 avril, Nous ne sommes pas certains de n'avoir pas bientôt à enregistrer de nouvelles pertes. Aura-t-on pu secourir les méhallas, chérifiennes du capitaine Vary à Arbaouà, au sud d'El-Ksar, et celle du lieutenant Thiriet, à Souq-el-Arba ? Ils ont réclamé des troupes françaises comme secours sont-elles arrivées en temps ? Autant de questions que nous nous posons mais les derniers télégrammes ann'oncerit que le capitaine Vary a été attaqué, il y a deux jours, par de- nombreux, contingents des montagnards Djeballa. Il serait téméraire d'être par trop optimiste, à l'heure actuelle, quand on :voit sur la carte la dissémination en petits paquets de nos 26.000 hommes de troupes françaises ou. algériennes bien entendu, nous laissons de côté les 6.000 hommes de troupes chérifien nés, nos plus redoutables ennemis à l'heure actuelle. Oh il y a bien encore 10.000 hommes sur les confins algéro-marocains ils sont en train de se concentrer, paraît-il Nous voulons bien le croire mais elles sont sous un autre commandement que nos troupes du Maroc.

11 est triste de constater que si nous avons attendu jusqu'à ce jour pour or.ganiser nos forces militaires d'une fa-Içon rationnelle, les Marocains, eux, n'ont pas attendu pour s'entendre et nous tuer, tant à Fez qu'à Maharidja, quelques centaines de nos braves officiers et soldats.

Or naus ne manquons pas de troupes. Kn France, nous avons.le corps d'armée monial, qui peut, en quelques jours, être transporté, au Maroc au Sénégal, nous possédons des, troupes noires. comme chefs, nous en avons d'éminènts, tel le général d'Amade, que le ministre de la guerre a consulté samedi dernier sur le Maroc. Le moment d'agir est venu plus que jamais.

Toutes les troupes qui coopèrent à l'occupation du Maroc doivent être plav cées sous les ordres d'un seul chef, qu'elles soient dans la Chaouïa, à Fez, ou sur les bords de la Moulouya. L'unité d'action ne peut être obtenue qu'à cette conditions, essentielle.

Nos troupes ne doivent comprendre que des régiments français, algériens et sénégalais. Elles doivent être concentrées en fortes masses dans les principaux points stratégiques. De chacun de ces points de sérieuses colonnes seront envoyées, suivant les circonstances, contre l'ennemi. Mais de grâce, plus de pelits paquets Là où passe une forte colonne, qui n'est pas attaquée d'abord, et qui donne l'impression réelle de notre force, un petit détachement est massacré. L'indigène comprend alors qu'il n'y a rien à faire contre nous, il a conscience de notre supériorité. C'est non seulement une patriotique économie de la vie de nos officiers et soldats, mais c'est en outre une sage épargne de la vie des indigènes que nous voulons soumettre. Quant aux troupes natives, qui s'appellent chérifiennes- dans ce cas particulier, nous en formerons plus tard le moment opportun est loin d'être venu. Si nous avons oublié les principes des Commentaires de César et de toute notre histoire coloniale rappelons-nous au ..moins la leçon du 17 avril.

Le dernier traité nous donne des droits ur le Maroc, mais en même temps il wus crée des devoirs. Du moment où

la- France /établit son protectorat sur un pays nouveau, elle .engage, de ce chef,' les colons français et étrangers à y risquer leurs capitaux, a y installer des comptoirs, des industries nouvelles. Elle s'est donc imposé le devoir strict et primordial de faire régner dans le pays ouvert à tous le calme et là sécurité. La France doit sauvegarder la vie et les intérêts de tous ces négociants européens qui viennent prendre place dans ces régions, confiants, à l'abri des trois couleurs de notre drapeau national. Assez de discours, passons aux actes Les hommes, éminents qui sont à la tête 'du gouvernement sauront, montrer à. tous que si des erreurs ont été commises, là France sait toujours les réparer

Lieutenant-colonel Debon..

Au conseil des ministres qui se réuniça samedi, le gouvernement discutera les mesures définitives à prendre 'pour l'établissement de notre protectorat au Maroc.

Le bruit nous l'avons' siune dépêche de Tanger, que des ̃tr&l:èies:'gT>avea':àvaient éclaté à Marrakech.

Le gouvernement n'a reçu aucune confirmation de ce bruit. Notre correspondant à Tanger nous télégraphie que se- lon une dépêche de Mogador, tout est tranquille à Marrakech.

En vue de pourvoir aux besoins les plus pressants des victimes des désordres et des pillages de Fez, M. Poincaré a mis une première somme de dix mille francs à la disposition de M. Regnault.

LA DERNIÈRE LETTRE de notre correspondant marocain Notre correspondant de Fez, M. Bringau, si tâchernent assassiné par les Marocains insurgés, au moment où il allait quitter la ville iL la suite du suttaft, eut-il comme un pressentiment^ du malheur qui approchait ? Toujours- est-il que la derniére tettrc reçue de lui à Paris' exhalé une grande tristesse. En voici tes principaux passages. Ils por- tent la marque d'une 'intelligence avertie et d'une dme courageuse.

Fez, 9 avril 1912.

Cher monsieur G.

Dans huit jours nous quitterons Fez avec le sultan pour nous rendre à Meknès, Rabat, et peut-être Paris. Nous sommes fourbus. Depuis huit jours je n'ai pas trente heures de sommeil, et encore d'un sommeil parfois troublé par les fièvres paludéennes qui no.us harcèlent de temps à autre.

Enfin c'est notre sort, et nous le subissons avec cœur.

Si j'avais pu rester à Pez

Quelle jôie 1 Il y a des gens qui envient notre sort, et nous, nous aurions vivement désiré ne pas être du voyage. J'aurais pu vaquer à d'autres affaires et me reposer. Il ne faut pas y songer maintenant.

Les affaires marocaines sont toujours lamentables. Encore des combats à Sefrou, sur la Moulouya et chez les Zaïan, où avant-hier nous avons eu quinze morts et trente blessés, et c'est un chiffre peut-être bas ajoutez, ce qui est bien plus atroce, un lieutenant et deux hommes disparus. Je plains ces malheureux. Ils ont dû subir les pires tortures. Le Maroc fera encore parler de lui longtemps.

Le sultan veut abdiquer et prendre du repos. Que va-t-il arriver ? Le laisserat-on faire Ou bien, s'il démissionne quand même, va-t-on le coffrer ? Il y aura encore de beaux jours pour les diplomates.

J. Bringau.

PROPOS D'UN PARISIEN C'en est fait. Les temps sont venus. Cependant, personne n'y croyait. Les moins sceptiques consentaient tout au plus à dire

Bah Nos arrière-petits-neveux verront cela, et encore L.,

De quoi s'agit-il,? De la R.P., de l'impôt sur le revenu, du tourisme aérien, de l'arrestation de Garnier et de Bonnot ? Nullement. Je ;vous parle du « péril jaune ».

Les Chinois ne sont pas encore à nos portes sous la conduite d'un nouvel Attila, mais Us s'infiltrent en douceur.

Avez-vous remarqué ? Depuis quelques semaines, on rencontre dans Paris des camelots chipois qui, figés au coin des rues, tendent sans mot dire aux passants de menus objets en papier, des bibelots d'ailleurs fabriqués à Paris. ou en Allemagne. On voit aussi des petits Célestes probablement rachetés moyennant un. million de vieux timbres par tête se faufiler dans les restaurants populaires et s'y livrer â de naives jongleries, tandis que des Chinoises aux pieds difformes psalmodient d'attris- tantes mélopées.

Ces êtres singuliers se sont vêtus à l'européenne dans quelque décrochez-moi-ça du marché aux puces. Et ils sont navrants. Ce n'est rien quelques camelots, quel- ques mendiants venus de Chine. Mais c'est un commencement. Ces émigrants sont une avant-garde. Il en viendra d'autres, pareillement obséquieux, silencieux, pa- tients et, dit-on, travailleurs et soumis. Je pensais à cela hier soir en achetant, i rue de Maubeuge, un éventail de deux sous à l'un de ces bonshommes aux yeux bridés et au sourire bizarre. CLÉztENT Vautel.

Une bonne histoire Les camelots du roi racontent que deux d'entre eux se sont substi- tués au président du conseil pour ordonner à la justice

la mise en liberté de

M. de Balaine., dé-

tenu politique

Le certain, c'est que la mesore a été prise Les camelots du roi étaient venus nombreux hier soir à la'salle des Sociétés savantes pour entendre une bien bonne histoire, qui leur fut contée par M. Bernard de Vesins, royaliste notoire.

Dans l'après-midi, une note de l'agence Havas annonçait que M Briand, garde des sceaux, avait, avant de quitter Paris, signé l'ordre de mise en liberté conditionnelle de M. Durap de Balaine et donné des instructions afin que la munie mesure fût appliquée aux détenus pour délits politiques ou assimilés qui rempliraient les conditions légales à cet effet.

La même note indiquait que AL Durup de' Balaine, qui était détenu à Clairvaux. -venait d'être mis en liberté. M. de Balaine avait été condamné, le 29 mars quinze mois de. prison pour injures adressées, en cours d'audience, au président de la neuviùme chambre correctionnelle, M. Ausset, lors de cieh JbacouT; poursuivi pour voie- de lait &ur la personne.de M. Briand, alors président du conseil.

Tout cela, d'après M. Bernard de Vesins, n'était qu'une mystification combinée par deux camelots du roi facétieux MM. Bourgoin et Pinochet.

Avant-hier soir, M. Pinochet téléphonait d'un bar des grands boulevards au ministère de la justice. Contrefaisant la voix de M. Poincaré, il réclamait d'autorité M. Théodore Tissiér, directeur du personnel celui-ci s'empressa à l'appareil.

Le pseudo-président du conseil lui dit alors l'inquiétude que lui avait causée la mauvaise impression produite dans le public par la libération conditionnelle :de Mv Victor Flachon. Une affiche de l'Union des syndicats de la Seine, qui devait être apposée dans Paris, semblait devoir être le point de départ d'une campagne qu'il était ,préférable d'éviter.

Et M. Pinochet-Poincaré invitait formellement M.Tissier, en l'absence de M.Briand, à prendre à l'égard des détenus royalistes et, syndicalistes et particulièrement à l'égard de M. Durup de Balaine une mesure de clémence immédiate destinée apaiser les protestations naissantes.

M. Tissier n'avait qu'à s'incliner devant l'ordre ministériel. Mais comme hier matin nulle note de presse n'avertissait les mystificateurs' dé la réussite de leur petite combina<ison, derechef M. Pinochet demandait "il. Tissier = au téléphone et ..lui faisait part de son vit désir de voir cette affaire au plus tôt réglée.

L'effet do cette semonce fut immédiat. Le ministère dé la justice télégraphiait à Clairvaux de mettre, sans pins tarder, en liberté tyl. Durup de Balaine et de prendre toute mesure utile à l'égard des autres détenus politiques. Tel est le récit qm fut fait hier soir à la réunion de la salle des Sociétés savantes. M. Pinochet, triomphant, et les royalistes d'Action française fêtaient hier soir la réussite de ce que M. Léon Daudet appela un « coup de force ». Lecture fut ensuite donnée d une dépêche dans laquelle M. Durup. de Balaine annonçait sa libération. A qui sont

les deux bébé$français sauvés du « Titanic Cette mère croit reconnaître les enfants qu'on lui enleva

Nice, 23 avril. Dépêche particulière dit Matin Nous avons relaté hier qu'une Niçoise," Mme Navratii; supposait que les deux petits Français sauvés du Titanic connus seulement sous les noms de Louis et Lolo 'et. recueillis par une Américaine, étaient ses enfants. C'est par une dépêche parue avant-hier dans le Matin que Mme Navratil connut l'odyssée des deux bébés du Titanic.

Je n'ai encore aucune preuve que ce soient mes enfants, nous a-t-elle dit ce soir, mais j'ai la presque certitude que c'est bien d'eux qu'il s'agit, car je relève dans la dépêche du Matin d'étranges coïncidences. J'appelais familièrement du nom de Lolo l'aîné des enfants, Michel, âgé de quatre ans. Il a les cheveux frisés et courts, de coureur châtain, les yeux noirs, le teint mat. Assez grand pour son âge, il éprouve quelque difficulté à parler. Le cadet, Edmond, âgé de deux ans, avait reçu le surnom de Momo. Il a les cheveux blond' clair avec une mèche, blanche, de grands yeux noirs, le teint clair. Il est. grand et fort, malgré ses deux ans, Mme Navratil ajoute Mon mari était tailleur pour darnes et avait un magasin fréquenté par une clientèle élégante. Malheureusement il avait un caractère bizarre. Nous dûmes,, pour cause d'incompatibilité d'humeur, nous séparer. En attendant que le divorce fût prononcé, les enfants avaient été confiés à mon cousin. Mon rr»ari les.alla chercher vers les premiers jours d'avril et il disparut. Ayant, de partir, il me laissa une lettre dans laquelle il disait

» Tu ne verras plus les enfants -mais ne t'àlarmé pas sur leur sort, car tls seront en bonnes mains. »

Quelques jours après, je reçus d'Autriche une lettre dans laquelle mon mari me faisait savoir qu'il s'était rendu dans son pays avec les deux bébés. Il est, en effet, originaire de Presbourg.

» D'autre part, je sus, par des clientes du magasin, que mon -mari était parti pour l'Angleterre. M. Navratil m'avait souvent parlé, il y a quelques années, de son intention de partir avec moi en Amérique pour y monter un magasin de couture. » Enfin Mme Navratil releva encore cette coïncidence dans cette troublante et dramatique affaire un de ses bons amis se nomme Hoffmann. Or les enfants du Titanic étaient en compagnie d'un voyageur qui donna le nom de Hoffmann. Mme Navratil suppose que son mari voyageait sous ce nom. Elle s'est rendue aujourd'hui au consulat d'Angleterre, où elle a remis la photographie de ses dcux enfants, laquelle se.ra, comme nous l'avons dit, envoyée à Now.York.

La rente française Uns importante nouvelle La rente .,émise serait à jamais exonérée

de tous impôts

La commission sénaforiale de l'impôf sur le revenu* (le demande et le gouvernement

paraît décidé à défen-

dre cette solufion de-

vant les Chambres

Sous te ministère de M. Cochery, le 10 août 1897, le 3 atteignait son point culminant 105 fr. 25. Samedi dernier, le 20 avril, la rente française clôturait à 91 fr. 80. Cette baisse de 13 fr. 45 représentait, sur les 25 milliards de rente, une diminution du patrimoine national équivalant à 3 milliards millions;

Mais cette baisse n'était pas particulière à la France elle se produisait avec une intansité plus grande encore à l'étranger, sur tous les fonds d'Etat. Ainsi le Belge 3 cotait. fr. 20 en 1897 et 85 fr. 10 à la date c! dc-j-oier ;• de- même. 'le .Consolidé *$̃ prussien cotait. 98 fr. 25 i1 y a qfùinze «tos, et il vaut aujourd'hui 81 fr. 30 le 3 russe baissait de 98 50 à 79 80, et }e 3 suisse passait de à 81 francs. Ces quelques exemples suffisent pour démontrer que cette dépréciation si considérable des différents fonds d'Etat dérive d'un mouvement économique général.

Toutefois la baisse de la rente française a été accélérée par des faits particuliers. Plus que tous les autres fonds d'Etat, notre rente avait certaines chances de résister à la pente qui l'entraînait. D'abord, elle était la valeur favorite d'un peuple auquel on a reproché bien souvent d'être, par excellence, le peuple rentier. De plus, l'ampleur de son marché, bien que réduite par rapport au passé, présentait des facilités de réalisation qui, pour les détenteurs, compensent le faible taux de l'intérêt

Mais une menace survint celle de la politique fiscale. Dans les grandes réformes projetées par la démocratie, l'impôt sur la rente figurait en bonne place, et les porteurs de notre fonds d'Etat songèrent à prendre leurs précautions et à éviter, par ce que l'on a appelé l'évasion fiscale, la taxation individuelle que quelques-uns prétendaient devoir être inquisitoriale.

Une cause nouvelle s'ajouta à la précédente. L'emprunt 4 0/0 dit dés obligations nationales des chemins de fer, qui constituait une préface à des opérations plus vastes, vint établir une nuance, non saisie du public, en-, et l'Etat industriels La conséquence, il faut bien le reconnaître, ne fut pas aussi avantageuse qu'on l'espérait. L'emprunt fut largement souscrit, mais le declanchëment de la rente française ne.fit que s'accentuer.

Et cependant,' il est de toute nécessité, il est de « salut public n que la rente soit chère, parce que la rente chère, c'est pour l'Etat le crédit à bon marche.

Et pour rendre à la Rente la faveur qui,ne lui avait été qu'artificiellement enlevée, il suffisait d'une déclaration formelle et rassurante. Cette déclaration est sur le point d'être solennellement affirmée.

En effet, la commission sénatoriale de l'impôt sur:le'revenu, sur les conclusions de son rapporteur, M. Aimbhd, a décidé que la rente actuellement émise ne serait frappée d'aucun impôt. Nous croyons savoir que cette décision de la commission a reçu l'approbation du ministre des finances, et que cette heureuse solution sera celle que le gouvernement défendra devant les Chambres lorsque le projet relatif à l'impôt. sur le revenu viendra en discussion.

C'est donc la rente délivrée d'un fardeau et d'une obsession. Mais il faut que l'exemple de ces dernières années serve de leçon et que le danger couru demeure un enseignement salutaire.

POUR LA MAITRISE DE L'AIR L'avion

des Françaises

Pour assurer à la France la maîtrise de l'air, un aéroplane nouveaux va prendre son essor. Il s'appellera de ce nom gracieux les- Françaises, et il sera offert à l'armée par toutes les femmes françaises qui auront à ccëur de répondre à l'appel vibrant qu'un comité nouvellement formé vient de leur adresser.. Voici, le texte de cet appel

Madame,

Désirant associer tes Fmnçaîses l'admirable élan qui a pour but de doter la France d'une Jlotte aérienne, nous faisons appel à toutes les femmes potur offrir à l'armce un aéroplane qui portera le nom les.Françaises, -et qui symbolisera, pour ceux qui combattroni^à l'heure du, devoir, les êtres chers demeurés au loyer.,

Le comité d'honneur comprend

Mmes Poincaré, Klotz, Jean Dupuy, Fer- nand David, Besnard, Chaumet, Lebrun. Mmes Augagneur, générale Archinard, Barthou, baronne, de Beaulieu, comtesse de Broutelles, Cels. Chastenet, Chnumié, Cré¡mieux, Cruppi, Paul Doumer,'Irma Dreyfus, Eymqnd, Fagot, Floquet, générale Florentin, Forichon, Giresse, Laurent, Madeleine Lemaire, Mascuraud, Amélie Mesureur, Puech, i Réymond. de Rochefort, générale Roques, Le bureau du comité, dont le siège est à Paris, 11, boulevard SaintMichel. est ainsi Présidente, Mme Nussbaom

Vice-présidentes Mmes Coarrègefoogue, Renard, colonelle Henri

Secrétaires Mmes Renée Caillé, Joé Descomps, Léon Frapié, Mile, Cazauvielh. Afin de permettre à toutes les femmes de France, sans distinction de classe, de participer, ce mouvement patriotique, la cotisation a été fixée à un minimum de 50 centimes. lîlle devra être envoyée au Comité national pour l'aviation militaire, 23, rue de Marignan, à Paris. D'autre part, la présidante, Mme Nussbaum, 11, boulevard SaintMichel, tient à la disposition de toutes les personnes qui lui en feront la demande des circulaires de propagande.

Le montant de la souscription s'élevait hier

2.956.976 f r. 75

Ea deuxième sas$ ̃ Les têtes de Pain»

ÊTES-VOUS RESPIRATOIRE cérébral, musculaire ou digestif ?

C'EST TRES IMPORTANT A SAVOIR

LES QUATRE TYPES EME CONSCRITS

En haut Musculaire Digestif

En bas Respiratoire Cérébral

Le fléchissement de la natalité entraîne. pour notre recrutement militaire des conséquences fâcheuses. Alors que d'autres se contentent de le déplorer, un médecin-major des Invalides, le docteur Thooris, a découvert une méthode ingénieuse d'y remédier.

Elle perayettra, assure-t^il, de diminuer notablement le nombre des réformés lors de la conscription, celui des malades et des malingres dans les régiments, et d'obtenir de chaque soldat son maximum de rendement Depuis qu'il examine, palpe et ausculte des hommes, le major Thooris a, en effet, constaté qu'ils pouvaient tous être répartis en quatre catégories, selon l'excitant physiologique dont, ils ̃ ont besoin- A chaque classe correspondent des signes caractéristiques Il y a d'abord les « respiratoires'»! Ils ont le nez et la partie médiane de la figure partiçulièrement développés, Leur thorax occupe, la plus grande partie du tronc, et leurs fausses côtes viennent toucher' le bord inférieur du bassin. Les « digestifs » présentent une prépondérance de l'étage'inférieur de la tête et du tronc, c'est-à-dire de- la mâchoire et du ventre. Les « cérébraux ont un corps petit, peu musclé,' tandis que leur crâne a acquis un développement anormal. Il y a enfin les musculaires », aux proportions généralement harmonieuses.

Or chaque année nos conseils de- revision éliminent des conscrits qui pourraient pourtant rendre les plus grands services à, l'armée. Il y a des exemples désormais classiques, ceux de nos aviateurs réformés Latham, Leblanc, Védrines, Vidart, Gibert, Tabuteau, Martin, Nieuport, Loridan, Kimmerling, Renaux, qui tous ont été depuis réintégrés dans les cadres. D'autre part, on accepte des soldats qui s'étiolent à la ca-,

LES BANDITS EN AUTO C EST AVEC MEDGE QUE CAROUY

a commis le double assassinat de Thiais

'l'On sait que M. Bertillon, directeur duservice anthropométrique, a matériellement établi la participation de • Caroûy dans le j double assassinat commis il. Thiais le' 3 janvier dernier et dont deux vieillards, M. Mo-*reau et sa bonne, Mme Arfeux, furent lés victimes.. Des empreintes digitales relevées sur un secrétaire fracturé dans la màison du crime sont en effet celles de Caroùyl En présence de ces constatations, M. le juge d'instruction Gilbert 'eut l'idée que Carouy pouvait bien avoir eu comme complice son ami Marius Medge, qui se trouve, comme nous l'avons dit, compris dans les poursuites pour association de' malfaiteurs. Toute l'enquête a montré qu'une intimité très grande régnait: entre Ga'rouy et Medgel C'est Medge qui donna asile' dans sa villa de Garches à son coïnculpé, quand celui-ci fut forcé de renoncer à l'hôspitalié qu'il recevait des épout Dettwiller, à Bobigny. En outre, Garouy et Medge avaient cambriolé ensemble le bureau de poste de Romainville.

M. Gilbert fit part de ses soupçons à M. Bertillon, qui se mit aussitôt à l'ouvrage. Les empreintes révélatrices

Panni les empreintes retevées par le direo- 1 teur du service anthropométrique lors de son transport à Thiais, figurait, très nette, celle de la paume d'une main.

Hier M- Benillon se rendit à la Santé,' où Medge est détenu- Il prit les emprein tes des paumes du prisonnier. Après un examen minutieux, il'est apparu que l'empreinte de Thiais avait été laissée par Medge. La participation de ce dernier au crime est donc établie d'une façon définitive. Medge sera prochainement' inculpé d'as-; sassinat. L'assassinat de M. Moreau et de Mme Arfeux doit donc prendre place parmi, les nombreux méfaits de la bande tragique. En conséquence, M. Boucard,' qui était chargé d'instruire cette affaire, s'est dessaisi en faveur de M. Gilbert.

M. Hubert du Puy a agi de même pour une information qu'il menait contre un certain Mallet qui, le 13 janvier dernier, avenue Marceau, blessa à coups de revolver un marchand et son garçon, M. Bordas. jya et en effet., établi que ce Mallet était en relayas. étroites avec les haodits ett^aBiOt

serne et ne sont d'aucune utilité. Pourquoi ? Parce que l'on n'a pas tenu compte de leur constitution morphologique. Le respiratoire ne peut vivre qu'au, grandi air. A lui les garnisons en pleine/campagne ou dans la montagne. Du digestif n'attendez aucun effort: si vous ne lui fournissez une nourriture abondante. Il .faut au mnsculaire le mouvement et la fatigue physique;,il fera on excellent cavalier: Au cérébral au: contraire il n'est, d'ailleurs pas nécessai^ rement intelligent convi»nnent .la..vieséi dentaire, le-milieu social avec ses stœûa* tants sensoriels. On le placera avec avann tage dans' les bureaux, comme scribe' OuI comme ^planton, d'autant qu'il' représientei seulement une. proportion de 3 Poursuivant ses études, le major Thooria' a délteminé quel programme -spécial d^ein tralnôment ̃•̃ convient à 'chaque. catégorie, L'expertise de-la fonction- lui devient aiflsi non seulement un critérium, pour l'incorpo< ration, mais encore une règle pour les esejy excès militaires. ̃ > ̃ ̃. ̃•• La Fédération républicaine des sociétés- du( préparation militaire a'entrepris de vulgarin ser par dés conférences les 'idées du docteoa Thooris. Elle lés applique elle-même sus jeunes gens qu'elle instruit et elle en aoix tenu les' meilleurs résultats. Des' experiejy sieurs- reprises aux Invalides. Le général Maunoury, gouverneur'militairede Paris,'y ment intéressé. Enfin des médecins civils sg sont, eux' aussi,: inspirés des mêmes' principes. Le docteur Henri' Pàrtnentier, médecin en chef des dispensaires antituberculeux en a éprouvé l'excellence dans le traitement de nombreux malades atteints de tuberculose et' dans' celui des entants de la -Ville-1 de Paris. ̃ • '̃ ̃ ̃̃̃'̃,

Un grand maître ne la peinture française Albert Besnard

rapporte de l'Inde des merveilles

ALBERT BESN^KD

de&on Voyage aux Indea Depuis quarante ans, œ lyrique de !at»« mière et de la conteur qui, en transposant! la vérité, l'exprime avec autant de magnifi-,