Une charrette déposait un jeune Russe devant une maison.
LES
TROIS FUGITIFS
CHAPITRE PREMIER
Un début.
Être envoyé aux mines de Nertchinsk est, pour les déportés en Sibérie, une terrible aggravation de peine.
Il y a quelques années de cela, par une froide matinée d'octobre, une petite charrette déposait un jeune Russe, âgé d'environ vingt-cinq ans, devant la maison de bois de l'inspecteur de l'une de ces mines : celle d'Oukboul.
Le condamné, pâle, affaibli, paraissait exténué par le voyage, accompli d'une seule traite de Kieff à Nertchinsk dans une « kibitka ». Il y avait plus de deux mois qu'il portait par-dessus ses bottes les anneaux de fer de sa chaîne rivés à ses chevilles.
Le gendarme, — en tunique bleue, coiffé d'un casque de cuivre, —qui l'accompagnait, entra chez l'inspecteur (le « smo-