SABRE AU CLAIR !
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LE MOT -MAGIQUE
En-sortant du Royal-Club, rue des Pyramides, Georges de Sarcnay resta un moment debout sur le trottoir, rêveur, perdu dans ses pensées.
Il était cinq heures du matin et une froide pluie tombait, faite de givro fondu, de neige liquide, une de ces pluies d'hiver dont chaque goutte semh]« vous pénétrer jusqu'aux moelles et Vous jeter des glaçons à la place* du sang due charrient vos veines.
M. de Savenay avait sa canne sous son bras, les deux mains dans les pochés de son pardessus à fourrures dont le large et chaud collet de loutre était relevé jusqu'aux bords de son chapeau.
La pluie tombait et il n'avait pas l'air de s'en apercevoir.
Un bec de gaz voisin éclairait assei; son visage pour qu'il fût possible de distinguer ses traits pâlis, ses yeux fatigués et qui avaient l'air d'être élargis démesurément par une meurtrissure jaune, et SUT tout cela un masque de désespoir et de farouche colère:
Il était, si absorbé qu'il ne vil pas une des voilures ordinaires duGerclese Tanger devant lui au bord du trottoir.
L& cocher, qui: le connaissait, dit :
— Est-ce que'monsieur le bafoh rentra chez lui? Savenay tressaillit Violemment, eomine sous un eh oc brutale
Il Releva la tête, haussâtes épaules, et sans répondisse jeta dans le coupé au fond duquel il se blottit, la tête sur la poitrine» lésmainsdans les.poches et rêvant.
Dix minutes après, la voiture- s?airêt-aît- devant un élégant hôtel sur le
,Gours'4aLBeihe. ,
Savenay descendit, lourdement, tira une pièèe de cinq francs de sa poche et la tendit au cocher.