CHAPITRE DIXIÈME. 119
mes au mouvement d'un port immense, et aux chances de fortune que présente souvent le grand nombre des arrivages. Manchester, malgré son éloignement, est depuis long-tems en possession de fournir la majeure partie des exportations de Liverpool, et il parait d'autant plus diflicile de lui enlever ce privilège, qu'il est appuyé par des considérations locales de la plus grande importance, et par une sorte de réputation, fondée sur la qualité supérieure de ses produits et le prodigieux développement de ses manufactures.
Les chantiers deda marine, ordinairement employés à la construction des bâtitnens marchands, ont offert à l'état, pendant la guerre, des vaisseaux de cinquante canonset plusieurs frégates.Depuis le perfectionnement des bateaux à vapeur, Liverpool en envoie dans toutes les mers voisines, en Irlande, en Ecosse, dans la Manche, dans la Baltique et même dans la Méditerranée. Le plus beau de tous, celui qui nous a si cruellement baliotés dans le canal de Bristol, Vflibemia^ venait des bords de la Mersey.
En quittant, pour la dernière fois, les rivages de ce bras de mer, deux scènes, indifférentes dans un autre tems et dans une autre contrée, m'ont ramené malgré moi vers la France : la vue d'un pavillon tricolore, et le son d'une musique