LA DOCTRINE DES FACULTÉS DE L'AME. 113
n'est point remonter d'un phénomène à sa pure possibilité, à sa puissance d'être, ce n'est point aller do l'opium à la vertu dormilive, explication verbale et ridicule qui justement n'explique rien; c'est deviner dans la trame des faits ceux d'entre eux qui sont liés d'une façon constante, ceux qui varient ensemble et qui so conditionnent; puis c'est prouver qu'on a deviné juste en instituant et en multipliant les vérifications.
En remontant, sans plus, du fait sensible au pouvoir do sentir, du fait intellectuel au pouvoir de comprendre ou du fait volontaire au pouvoir de vouloir, non seulement le partisan des facultés de l'âme n'induit pas et se contente d'abstraire et de réaliser des abstractions, mais encore il se ferme à lui-même la voie de l'induction scientifique et féconde. Vous prétendez tenir dans Pâme sensitive, dans l'intelligence, dans, la volonté la cause plénière et absolue du sentiment, du jugement et de la décision; vous seriez absurde d'aller chercher des causes au delà de la cause, des conditions, dos éléments, des liens de succession constante, des mesures et des lois au delà de la substance qui a tiré d'elle-même, toutes ses modifications et tous les phénomènes. Elle seule répond à tout, suffit à tout, est tout. Le moyen, après cela, si l'âme est la cause adéquate de tous les faits psychiques, de chercher patiemment dans l'étude du système nerveux, des viscères, des organes sensoriels, des centres cérébraux, dos muscles, etc., les conditions ou les effets du plaisir ou de la douleur, des émotions, dos sensations, des perceptions, des opérations intellectuelles, normales ou troublées, des maladies mentales et do ta volonté ? L'àme, qui n'est pas seulement l'ensemble ou le lieu des phénomènes psychiques, mais qui en est la cause adéquate et complète, ne se prête point à do telles recherches, el répudie la science et les méthodes modernes, lf.\NNKQtiiN. — Introd. psych* 8