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Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1911-05-15

Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 123753

Description : 15 mai 1911

Description : 1911/05/15 (Numéro 9939).

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k569794q

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 14/05/2008

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Soyons plus séïères

pour nous-mêmes

pour les enfants

Les lecteurs du Matin lui ont crié ff Bravo Le pays a besoin de propreté. Nettoyeur le pays, bien purifier les mœurs, bien mais comment ? Faut-il interdire au théâtre tout ce qui n'est pas une berquinade, et ne mettre en scène que des gens vertueux, récitant des sermons ? Ce sera fort ennuyeux. On ne fera pas de grosses recettes. Est-ce que les. auteurs dramatiques n'ont pas, de tout temps, exploité les passions et les vices de l'humanité, montré des scélérats, des meurtriers. Ides menteurs, des débauchés, des aigrefins, des adultères ? Qu'y a-t-il de plus scandaleux dans les œuvres contemporaines ?

Ce qu'il y a de plus scandaleux, c'est l'indulgence, la complaisance, la sympathie ouverte que l'auteur accorde au vice. Le théâtre antérieur proclame ou, mieux, fait sentir que toute passion mauvaise, toute capitulation de constience, toute déchéance consentie renferme en elle-même le germe de soli Châtiment. Le théâtre contemporain Suggère ou déclare expressément que la passion n'est jamais coupable, que le vice est toujours excusable, que les prétendus honnêtes gens sont des tarJufes ou des imbéciles, que les coquins jadis méconnus sont des hommes normaux, plus intelligents, plus avisés, plus proches de la vérité que leurs dupes. Alors, pourquoi résister aux tentations ? Pourquoi l'homme et la femme, le jeune homme et la jeune fille hésiteraient-ils à contenter leurs envies, quelque basses ou perverses qu'elles soient, quand il n'en peut résulter que de l'agrément, un surcroît de prestige, une gloriole, et .nulle souffrance ? On le leur fait croire on les trompe ils n'échapperont pas à la souffrance. C'est l'ancienne morale qui disait vrai, et la morale nouvelle qui ment. Revenons à la vérité. Mais par quel moyen ? Des lois ? des contraintes,?, La censure rétablie au théâtre ?

Non. Ce n'est pas notre métier de réclamer des prohibitions et des contraintes. Elles sont d'ailleurs inutiles tant que le mauvais théâtre attirera des spectateurs, tant que les mauvais journaux et les mauvais livres trouveront des acheteurs, les marchands écouleront ces mauvais produits, les auteurs en fabriqueront. La réforme nécessaire, urgente et seule efficace, est.la réforme du public lui-même, notre propre réforme. Nous sommes tous les vrais coupables nous devons tous nous frapper la poitrine et nous amender. Entrez au théâtre où se joue la pièce avilissante, au music-hall où se chantent les sales refrains, où se font les exhibitions et les gestes ignobles qui trouvez-vous ? Non seulement des oisifs, des blasés, mais la famille bourgeoise et la famille ouvrière au complet père, mère; enfants. On aime ses enfants chez nous on ne les laisse pas la maison et quand on ne veut pas se priver d'un mauvais plaisir, on le leur fait partager.

Les mères ont une responsabilité • terrible. Elles répudient les sévérités d'antan elles croient sincèrement être de bonnes mères en permettant ou en favorisant les frasques de leurs fils. Dans les familles honnêtes, on laisse aujourd'hui traîner des livres et des journaux dont chaque page étale des titres et des phrases à faire rougir un singe sous les yeux de leurs parents, les enfants lisent des gazettes de scandale, les exploits des satyres, les fastes de la prostitution, les drames de l'adultère, les procès du divorce, les contes pornographiques, les feuilletons érotiques. Le poison s'infiltre sans relâche dans les jeunes imaginations, et ses ravages sont affreux.

Les garçons, encore, ont pour piéservatifs le travail et le sport. Les jeunes filles, mystérieuses et muettes, roulent des pensées que la mère ne soupçonne pas. Plus tard, des malheurs se produisent, des existences sont gâchées. Les parents, désolés, s'étonnent. S'ils faisaient un bon examen de conscience, ils découvriraient qu'ils ont préparé la catastrophe.

Le féminisme est en plein essor ia femme s'affranchit. Plus elle aura de liberté, plus il lui faudra de fierté, de dignité, d'équilibre physique et moral. Les mères qui veulent armer leurs filles pour la périlleuse existence, dans la société de demain, doivent leur inculquer d'abord le respect d'elles-mêmes, l'orgueilleuse pudeur. Puisque la femme trouvera moins de protection au dehors, il faut qu'elle ait sa sauvegarde en elle-même. Et sa sauvegarde, c'est la fierté de son sexe, une dignité toujours en éveil. Il faut que chaque (emme honore en elle-même la femme. Savez-vous le châtiment des mères trop faibles ou complaisantes au libertinage de leurs fils ? C'est l'infortune de leurs filles. Elles ont des gendres pareils à leurs fils. Elles doivent élever leurs fils comme elles voudraient que fussent élevés leurs gendres. Leurs fils doivent vivre comme elles souhaitent que leurs gendres aient vécu avant d'épouser leurs filles.

Soyons donc plus sévères pour nousmêmes.

Soyons plus sévères dans l'éducation des enfants.

Ainsi se forment et se maintiennent les belles races d'hommes, les fortes nations Le nombre n'est rien. devant la vigueur d'un peuple sain. Une poignée de Grecs solides ont repoussé, plus tard ont conquis les multitudes asiatiques, amollies par le vice.

Un peuple ne reste sain et solide nu'avec de bonnes moeurs.

Urbain Gohier.

Le mystère de la passerelle Vagiielneur dans les ténèbres

Un peu de lumière oh bien peu commence à se faire dans les ténèbres qui enveloppent l'étrange disparition du militant catholique d'Evreux. Minutieuses, serrées, mathématiques, les investigations de la police de Sûreté se poursuivent. Chaque pas de l'enquête apporte une précision nouvelle, donne une valeur concrète à l'un des x de cet étrange problème où s'accumulent tant d'inconnues.

Nouvelles précisions.

C'est ainsi que la journée d'hier a permis de fixer un point nouveau dont l'importance ne saurait échapper l'heure exacte à laquelle M. d'Abbadie d'Arrast quitta là mai.son de la rue de la Manutention où il était venu passer la soirée. La concierge de l'immeuble déclara d'une façon formelle « qu'il était dix heures quinze précises du soir lorsqu'elle referma la. porte derrière M. d'Arrast ».

Il restait donc à celui-ci trois quarts d'heure pour se rendre dans la maison encore inconnue où, avait-il dit à ses cousins Zoegger, il devait prendre certains paquets laisses en dépôt, puis regagner la gare Saint-Lazare, d'où le dernier train pour Evreux le sien partait à onze heures. Et cela, on le conçoit, restreint singulièrement le cercle des recherches à l'égard de l'hypothèse du crime, puisqu'il est permis de fixer avec exactitude l'heure à laquelle ce crime aurait pu être consommé. Reste connaître Îa maison où le disparu devait aller prendre ces paquets. Jusqu'ici, toutes les investigations sont demeurées sans résultat. Dans le portefeuille de M. d'Abbadie d'Arrast. on a bien retrouvé une liste d'achats que Mme d'Abbadie Pavait chargé d'effectuer à l'issue de son voyage à Paris, notamment celui de vêtements d'enfant. Mais ces achats furent-ils effectués ?

D'un autre coté, on s'étonne, an service de la Sûreté, que le dépositaire des paquets dont M. d'Abbadie parla à ses cousins Zoegger ne se soit pas encore fait connaître.

Un autre point retient encore rattenSon. Mardi dernier, vers cinq heures du soir, M. d'Abbadie d'Arrast, qui se trouvait dans un café voisin de la gare Saint-Lazare avec un de ses amis, annonça à celui-ci qu'ü le quittait pour aller dîner, rue de la Manutention, -ohez ses cousins Zoegger. Or à la même heure, M. Zoegger recevait de M. d'Abbadie. d'Arrast un petit bleu ou son cousin mi annonçait qu'il était de passage à Paris, qu'il rentrerait à Evreux à la fin de la journée, mais qu'auparavant il viendrait lui serrer la main après dîner vers huit heures et demie, fixait luimême M..d'Abbadie d'Arrast. Ainsi fit-il en effet, et contrairement à ce qu'il avait annoncé à son ami, il ne se présenta dans la famille Zoegger qu'après dîner, à l'heure qu'il avait lui-même fixés., La Sûreté recherche aujourd'hui le restaurant où il put dîner ce soir-là.

Outre ces investigations, des recherches matérielles ont été commencées hier matin dans le lit même du fleuve. A l'aide de crocs, des agents de la brigade fluviale ont exploré la Seine aux abords de la passerelle de la Manutention. Cette exploration se continuera aujourd'hui et les jours suivants. En tout cas, si la Seine roule en ce moment le cadavre de M. d'Abbadie d'Arrast, celui-ci ne· pourra rester longtemps introuvable et sera logiquement arrêté par le barrage dé Suresnes.

Bon maître et bon chrétien.

L'émotion causée à Evreux par la disparition de M. d'Abbadie d'Arrast est là-bas d'autant plus vive que le militant catholique nous l'avons dit y était fort connu, et que sa vie, exclusivement consacrée à sa famille et au perfectionnement de l'œuvre des écoles chrétiennes, faisait l'édi- fication de tons.

Véritable apôtre, M. d'Abbadie d'Arrast ne quittait son home » que pour visiter ces écoles, stimuler le zèle des institutrices à qui était confiée l'éducation des jeunes filles catholiques, et assister aux réunions des comités de patronage de ces oeuvres d'éducation.

Très pratiquant, M. d'Arrast veinait aussi avec soin à ce que, dans son intérieur même, les pratiques de la religion fussent rigoureusement observées. Et nul domestique, nul serviteur n'aurait été admis à son service s'il n'avait été un fidèle pratiquant. M. d'Arrast s'intéressait à eux comme aux siens propres, et s'efforçait de les encourager et de les soutenir de sa bienveillance et de ses

conseils. Il convient même de rapporter ici une anecdote.

Au service de M. ^d'Abbadie d'Arrast se trouvait. une jeune institutrice, Allle Benoît, originaire de l'Isère. C'est à Mlle Benoît, logée dans la maison même de la rue Joséphine, qu'était confiée depuis quelques mois l'éducation des jeunes enfants de M. d'Abbadie.

Or il y a quelque temps, Mlle Benoit manifesta l'intention de quitter la famille d'Abbadie pour partir au Canada, où, disait-elle, une famille de ce pays lui avait offert de l'emmener.

M. d'Abbadie d'Arrast fut stupéfait d'une pareille détermination. Il s'efforça d'en détourner l'institutrice, à qui il exposa les dangers que pourrait présenter pour une Française jeune et jolie l'exil dans un pays étranger et lointain. El M. d'Abbadie .d'Arrast expliqua qu'il pouvait en parler avec d'autant plus d'expérience qu'il avait voyagé lui- même au Canada, qu'il y avait même habité. La jeune fille, gagnée par le mal du pays, aurait vite fait de regretter la France. Mais Mlle Benoît paraissait bien décidée. C'est en vain que Mme d'Abbadie d'Arrast et ses -amis essayèrent à leur tour de dissuader I'instituMce. M. d'Arrast m^nieux. n écrivit là-bas, au Canada, à l'un de ses anciens amis, pour lui exposer le projet de Mlle Benoît et lui demander de lui dire en toute franchise si la jeune fille pouvait accepter. La réponse de l'ami -fut formelle. Il déconseillait à son tour à l'institutrice un tel voyage.

Malgré tout cela, Mlle Benoît tint bon. Et c'est ainsi qu'il y a une quinzaine de jours, elle prenait congé de la famille d'Abbadie d'Arrast et partait pour Londres où, dit-elle, l'attendait la famille qui devait l'emmener au Canada.

Une lettre.

Le Petit Journal publiait hier matin la dépêche suivante de son correspondant de Saint-Dié.

« Saint-Dié, 13 mai. Je viens d'avoir avec M. Louis Collin, actuellement retiré à Saint-Dié, un entretien- des plus intéressants, au sujet de M. d'Abbadie d'Arrast, dont il était peut-être l'ami le plus intime. Cette conversation ne jette sur la disparition du châtelain ébroïcien aucun jour nouveau elle n'en suscitera pas moins une vive curiosité.

Oui, me dit M. Louis Collin, j'étais très lié avec la famille d'Abbadie d'Arrast, et je suis très affecté du malheur qui lui arrive. Justement je viens d'écrire à Mme d'Abbadie d'Arrast pour lui communiquer une lettre étrange qu'au début de cette année, j'ai reçu de son mari, I1 me disait Mon vieil ami.

Je ne t'écrirai plus longtemps on m'a prédit que je mourrais cette année, de mort violente je serai précipité dans la Seine à projetmité d'un pont, a minuit. -Je ne suis pas superstitieux Dieu seul connaît les secrets de l'avenir. Je né puis m'empêcher cependant de reconnaître que cette prophétie me concernant contenait d'autres prédictions, qui se sont déjà réalisées de point en point.

» Je n'attachai aucune espèce d'importance à cette étrange révélation plusieurs fois depuis, je revis d'Abbadie et j'oubliai de lui en parler; maintenant, je suis très frappé d'une telle coïncidence. On m'a prédit. n quel est.cet on ? Je viens d'envoyer une copie de cette lettre à Mme d'Abbadie et à l'évêque d'Evreux, notre ami commun peut-être éclaiciront-ils ce mystère M. Collin se refuse énergiquement à admettre l'hypothèse d'un suicide.

A la suite de la publication de cette dépêche, un des membres de la famille de M. d'Abbadie d'Arrast, M. Martial d'Abbadie d'Arrast, frère du disparu, a fait à notre envoyé spécial à Evreux les déclarations suivantes

« EvREux, 14 mai De renvoyé spécial du Matin n (par téléphone). M. Martial d'Abbadie d'Arrast ayant lu dans le Petit Journal la lettre que son frère avait adressée à M. Collin m'a prié ce matin de bien vouloir aller le voir à ce sujet

Cette lettre, m'a-t-il dit, n'a aucune importance et ne mérite point de retenir l'attention. C'était en effet une plaisanterie habituelle de mon frère de raconter qu'on lui avait prédit qu'il mourrait de mort violente. il racontait souvent cela en riant et se plaisait, entre amis, à le répéter. Mais c'était là une simple galéjade Il, qu'il renouvela à l'égard de M. Collin et, je vous le répète, il n'y a pas à y attacher d'importance. Je demeure persuadé que mon frère a été victime d'un lâche assassinat.

Un vapeur sans vapeur

Comparaison photographique qui montre la supériorité du Toiler. En haut Le Voltaire nendant ses essais du 9 mai dernier.

La photographie ci-contre, extraite du Shipping World, nons donne l'image du « vapeur'» sans vapeur. C'est le premier bateau à-hélices qui franchira l'océan sans brûler de charbon.

Au point de vue du mécanisme, il est au « vapeur » ce que l'automobile est à la locomotive.

De* <r 'a navic or, canadienne, le ToUer vient de faire tin premier voyage de la i no •• .iTHim >f '•' k Calais. C'est un csrgo-boat de 75 mètres de longueur. Ii a' m' ̃ i il- ii" tonnes de charbon dont il n'a pas brûlé un kilo, il' a quitté la Tyne par trbs mauvais temps et a vaillamment supporté le baptême de la mer. Sa consommation. a été de 1 tonne 3/4 de oétrole par 24 heures, au lieu de 8 tonnes qu'il aurait c"i fubsortwr >- '1 avait marché par les mêmes moyens que ses atnés. machines, qui sont du type Diesel, comme celles de nos submersibles, ont été con il» s Stockholm.

Les constructeurs de ce nouveau type de « vapeur sont tenement enchantés des ré<;i '"t>- i»j''1s ont entrepris.la construction da machinai) Diesel en Ecosse, afin d'en armai de "ic siveauï bateaux

part en Russie

Mer la peste

Aujourd'hui, à deux heures de l'aprèsmidi, l'éminent sous-directeur de l'Institut Pasteur, le professeur Metchnikoff, partira pour la Russie, afin d'étudier dans la province d'Astrakan le fléau dévastateur qu'est la -.peste.

Pour savoir quelles sont les intentions du savant bactériologiste, pour connaître le plan de ses recherches, nous sommes allé le voir à l'Institut Pasteur.

Vous venez sans doute, nous dit-il en souriant, pour m'interviewer sur mon voyage en Russie.

Je puis vous dire que la mission envoyée par l'Institut Pasteur comprendra cinq membres M. C. Burnett, Salimbeni et deux jeunes volontaires de l'Institut Pasteur m'accompagneront en effet

n En Russie une mission composée de gavants de Saint-Pétersbourg et de Moscou se joindra à nous.

n Dans la province d'Astrakan où la peste est endémique, en quelque sorte, depuis plusieurs lustres nous voulons étudier particulièrement le mode de propagation du fléau et les conditions dans lesquelles les bacilles de la peste peuvent vivre pendant les mois d'été, alors que toute épidémie a disparu.

V C'est au début de chaque hiver que la peste fait sa réapparition. Il serait fort intéressant de savoir comment les bacilles pesteux survivent pendant l'été.

n Sont-ils les hôtes de quelques animaux ? L'homme présenterait-il, pendant les mois de chaleur, des cas de peste atténuée, ce qui permettrait aux bacilles d'Yersin de végéter jusqu'à l'approche de l'hiver ? n Ce' sont là hypothèses possibles qu'il faut vérifier de près et contrôler avec beaucoup de soin.

n Au mois de juillet, lorsque nous serons rentrés à Paris, je vous dirai, conclut le professeur Metchnikoff, les résultats de nos recherches. »

Un projet intéressant de M. Caillaux

Pour les veuves et orphelins des fonctionnaires de l'Etat Nous croyons savoir que M. Caillaux, ministre des finances, vient de mettre à l'étude un projet des plus intéressants, et qui est de nature à être bien accueilli par tous les fonctionnaires de France. Il s'agit de la création d'une association de secours mutuels pour les fonctionnaires de toutes nos administrations, association qui viendrait surtout en aide aux veuves et aux orphelins des serviteurs de l'Etat. Dans la pensée du ministre, les ressources nécessaires seraient obtenues 1° Par un léger supplément de retenue sur les appointements des fonctionnaires. Cette retenue, qui est actuellement de 5 en vue de la retraite, serait par exemple portée à 5 50

2° Par des délégations de revenus de bureaux de tabac. Les revenus d'un certain nombre de bureaux de tabac seraient d'office affectés à l'association

3° Par la donation et l'aménagement d'un certain nombre d'immeubles tombés dans le domaine public par suite de la séparation des Eglises et de l'Etat. Ces immeubles seraient transformés en hôpitaux, dispensaires, asiles, etc., pour les veuves et orphelins des fonctionnaires de l'Etat Une parole association existe à l'heure actuelle en Italie. Elle est alimentée presque exclusivement par un timbre-quittance spécial de cinq centimes que les fonctionnaires doivent apposer mensuellement sur le reçu de leurs appointements. Grâce aux ressources de ce timbre-quittance, un très beau dispensaire a pu être aménagé à Spoleto.

Ajoutons que Caillaux, si son projet aboutit, pourra réduire dans des proportions assez considérables les fonds de secours qui sont actuellement alloués sur le budget à chaque ministère, et qui ne sont peut-être pas toujours des mieux distribués.

Ainsi, en créant une bonne oeuvre, le ministre des finances, par, surcroît, créerait de l'ordre ce qui n est jamais à dédaignér: Le bruit du timbrage postal gênait le public.

La direction de l'exploitation postale a fait parvenir aux receveurs des postes et chefs de service la circulaire suivante « Il a été reconnu, à la suite d'expériences faites dans les départements de la Seine et de l'Yonne, que le bruit occasionné par le timbrage des correspondances soit à la machine, soit à la main, pouvait être atténué très sensiblement par l'interposition, entre la table de timbrage et le caoutchouc, d'une pierre plate, dure et polie, d'environ quatre centimètres d'épaisseur.

Je vous recommande en conséquence le procédé dont il s'agit comme pouvant être employé dans les bureaux où le bruit du timbrage est assez intense pour provoquer des plainte8 du public ou des voisins ou ftonÉfalâlgr une géne pour le service. »

La colonne Elle sera vers le 20 à Fez

Le ministre de la guerre a reçu dans la journée d'hier une dépêche du général Moinier donnant quelques renseignements sur la marche de la colonne. Ces renseignements semblent satisfaisants, l'échelonnement des postes se poursuit normalement.

Nous avons fait ressortir hier qu'il n'était pas certain gué la colonne se dirigerait vers Fez par Dar-Zrari, que cela dépendait de l'état du terrain.

Dans les milieux compétents, on nous assure en effet que la colonne ne passera pas par Dar-Zrari, mais, ainsi que nous l'avons indiqué hier, par SidyGueddar. Elle prendra la piste qui va d'El-Ksar à Fez, mais au lieu de passer par le col de Zagotta, elle prendra, selon toute probabilité, par le djebel Tjelfat, afin d'éviter de cette façon le massif que traverse la route d'El-Ksar à Fez. Le dje- bel Tjelfat se trouve aune dizaine de kilomètres de Sidy-Malek-bel-Khedda, sur le territoire des Gherarda, endroit où a campé le commandant Brémond pendant six semaines.

Il est probable que du djebel Tjelfat la colonne Brulard suivra à peu près la même route qu'a prise vers la fin du mois passé le commandant Brémond pour regagner Fez. On estime, au ministère de la guerre, que le colonel Brulard pourra atteindre Fez le 20 ou le 21, si rien d'imprévu n'arrive.

Une dépêche de Rabat, non encore officiellement confirmée, dit que le colo- nel Gouraud, avec quinze cents hommes, a opéré sa jonction avec le colonel Brulard, à la hauteur de Lalla-Itto, il y a trois jours. Cette jonction permettra au colonel Brulard d'aller plus vite, parce que le colonel Gouraud pourra assurer la

liaison de la colonne Brûlait! avec là base.

Le général Moinier, arec une autre ao* tonne, va suivre incessamment le coio* nel Brulard.

La situation à Fez reste extrêmement précaire. Cela ressort d'un message qu'a envoyé, dans la nuit du 7 au 8 mai? le consul d'Angleterre à Fez au ministre de Grande-Bretagne à Tanger.

Une dépêche reçue d'EI-Ksar dit que la situation dans le Gharb est stationnaire l'attitude des tribus reste hésitante.

Les convois sont mieux gardes.

Rabat, il mai. Je viens d'arriver ici de Casablanca avec un convoi français. Les vingt derniers kilomètres sont soigneusement gardés,, depuis les incursions de.la tribu Zaer qui a attaqué des convois sur ce parcours.

Le service des convois est fait d'une manière admirable. Cinq cents .chameaux marchent sur un front très étendu, bien couvert à l'arrière et protégé par une demi-compagnie de tirailleurs algériens et une troupe de spahis à cheval. Une brigade complète est maintenant. en route, venant de Casablanca, et devrait atteindre El-Qounitra samedi. A son arrivée, je crois savoir qu'une colonne légère, composée de tirailleurs algériens et de troupes sénégalaises, sera mise en route pour rouvrir les commn» ni cations avec Fez.

Il est impossible maintenant de s'avan« cèr dans le nord ou à l'est de Rabat sans escorte. Les tribus ne paraissent jusqu'à présent pas être fortement impressionnées par le déploiement 'de forces françaises. (Times.y

1 pour apaiser la douleur d'une mère Le portrait du colonel Moll, peint

par Édouard Detaille à la demande

du Matin a été remis hier, la

mère du héros.

Nos lecteurs n'ont pas oubüé la demande qu'il y a cinq mois, au lendemain de la mort du colonel MoU, héroïquement tombé à Drijelé, le Matin avait faite à M. Edouard Detaille.

Le Matin lui avait dit

Il y a une mère en deuil dont les voiles ne pourront même pas s'incliner sur la tombe de son flls il y a des compagnons d'armes qui voudraient bien qu'un souvenir au moins restât de l'héroïsme de leur chef et de leur ami il y a des générations futures auxquelles il convient de rappeler le soldat tombé. Vous qui incarnez l'art français dans, ce qu'il a de plus patriotique et de plus pur vous qui avez évoqué de manière immortelle les héros d'autrefois, ne voulez-vous pas évoquer un héros d'aujourd'hui ? En un mot, ne voudriez-vous pas faire le portrait de Moll, afin qu'il prenne place, un jour, au musée de l'armée, et qu'il soit déposé immédiatement dans la

maison en deuil, là-bas à Dijon, oti pleuré une mère qui ne reverra, jamais son fils ?.

M. Edouard Detaille, on le sait aussi, n'avait éprouvé nulle hésitation. Il nous avait répondu immédiatement

Je serai heureux de m'associer au témoignage très émouvant que vous vovlr: .vùrj. ser une mère très française, et i~ ferai le portrait du colonel Moll.

Edouard Dk:>il>i.

M. Edouard Détaille a tenu parole.. Il fit plus encore avec un absolu ii."°,iptéressement il a prodigué son i-e- •̃,]••̃ son talent, il s'est mis à son .hr ̃ et il a tracé un magniflque

du héros de Drijelé. Tous ceux

été admis à le voir en ont goû!/

ture sobre et puissante. Les ami

ont retrouvé sur la toile les t

leur étaient chers. Et tous ont é

mes à déclarer que jamais resst-

n'avait été plus saisissante. Der. •