94 VOYAGES EN PERSE.
cuisses. Les gens pacifiques se contentent de cet équipage; mais la majorité, qui a des dispositions belliqueuses, porte un sabre, un fusil, des pistolets et un poignard ; chaque homme suspend encore à ses épaules, à son ceinturon et à d'autres parties de son costume, la corne à poudre, la boite à cartouches et des réceptacles de toutes sortes de formes bizarres pour contenir des munilions ; les pistolets sont quelquefois dans les arçons , quelquefois à la ceinture ; le fusil est pendu au dos; le bonnet de peau de mouton noir, planté sur la tête de diverses manières, est parfaitement de nature à faire ressortir les regards farouches du cavalier, dont la figure est encore rendue plus formidable par sa barbe épaisse et ses longues moustaches. Un Persan, dans un tel costume, perché sur sa haute selle, semble se regarder comme le maître de l'univers, et prend un air d'insolence que l'autorité de son supérieur peut seule abattre.
A sept heures du soir, à la lueur d'une lune éclatante, notre troupe, ainsi diversement accoutrée , se mettait en marche; car les voyages en Perse, à cette saison de l'année, se font la nuit, pour éviter la chaleur et laisser paître à leur aise les bêtes de somme. »
Impatient d'arriver à Chiraz, Fraser quitta sa troupe, suivi seulement de quatre Persans, et s'avança à marches forcées. Pendant ce trajet il ren-