226 VOYAGES EN PERSE.
franges et de clochettes. Les rues étaient bordées de gens de toutes les classes, qui saluaient la caravane par de bruyantes acclamations. La musique militaire du pacha, ses chevaux richement caparaçonnés, et les beaux takhtrouans qui portaient ses femmes attiraient particulièrement l'attention.
« Le cortège fut suivi de celui des Égyptiens, leur mahmal en tête, car chaque caravane a le sien. La bonne apparence des soldats, la splendeur du mahmal et de l'équipage de l'émir excitèrent les acclamations de tous. Les deux caravanes se rendirent à l'Arafat sans s'arrêter. Elles furent suivies de la foule des hadjis, qui étaient arrivés depuis longtemps.
« Je partis après midi, et je fis la roule à pied, car j'étais las de la vie sédentaire que je menais depuis quelques mois. Il me fallut plusieurs heures avant de sortir de la ville, tant était grande la foule des chameaux. Que l'on se représente les hadjis tous à moitié nus, dans leur ihram blanc , les uns assis sur leurs chameaux et lisant le Coran, les autres récitant à haute voix des prières, tandis que d'autres maudissaient leurs chameliers et se querellaient avec ceux qui étaient près d'eux et leur barraient le passage. Enfin, la troupe déboucha dans la plaine et se dispersa pour chercher des lieux de campement. J'arrivai au camp plusieurs heures après le coucher du soleil. Des feux sans