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ou à des terriers de lapin, qu'aux demeures de l'homme ; car ce ne sont jamais que les habitations du pauvre qui frappent ses regards. Les maisons des grands sont toujours soigneusement dérobées aux regards par de hauts murs de terre ou de briques d'une apparence fort peu agréable, et tout autour, même jusqu'à l'entrée, sont entassées sans ordre les misérables huttes des habitants pauvres. D'étroits passages, à peine assez larges pour un âne chargé, en font le tour, et donnent accès aux demeures de toutes les classes. On ne cherche nullement à niveler les sentiers qui montent indifféremment sur tous les obstacles et descendent dans toutes les cavités, réduisant ainsi le passant à grimper dans les ruines, à donner du pied contre les pierres des tombeaux , au risque de se rompre le cou dans les trous , la nuit principalement, car il n'y a aucun moyen d'éclairer une ville dans ces contrées.
Vue d'un point élevé, une ville de Perse est un objet sans intérêt : les huttes de terre se confondent avec le sol ; les maisons, même celles des grands, ne dépassent pas un étage, et les hautes murailles qui les ceignent et qui n'ont pas une fenêtre pour les animer sont de l'effet le plus triste. Il y a peu de dômes et de minarets, et ceux qui subsistent sont rarement élégants ou riches. Le coup d'oeil général est une succession de toits plats et de longs murs de terre entremêlés de beaucoup
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