6 DR U DIVISION DU TRAVAIL SOCIAL.
charité. Son argumentation so réduit à un jou do concepts (»); elle peut so résumer ainsi: Nous n'agissons moralement que quand la maxime do notro action peut être universalisée. Par conséquent, pour qu'il fût moral do refuser notro assistance à nos semblables quand ils en ont besoin, il faudrait quo nous pussions faire do la maxime égoïsto une loi s'appliquant à tous les cas sans exception. Or, nous no pouvons la généraliser à ce point sans nous conlrediro; car, en fait, toutes les fois quo, personnellement, nous sommes dans la détresse, nous désirons ôlro assistés. La charité est donc un devoir général do l'humanité, puisque l'égoïsme est irrationnel. Mais, répondrons-nous, tout co qui fait celto prôlenduo irrationalité, c'est qu'il est en conflit avec lo besoin que nous ressentons parfois d'ôlre secourus à notre tour, et il est, en effet, certain que ces deux tendances se contredisent. Mais pourquoi serait-ce la seconde qui primerait la première? Sans doute, pour rester d'accord avec soi-même, il faut choisir, une fois pour toutes, entre ces deux conduites; mais il n'y a pas do raison pour choisir Tune plutôt quo l'autre. Il y a une tout autre manière de résoudre l'antinomie : c'est d'ôlre un égoïsto conséquent et systématique, do s'appliquer à soi-même la rôglo qu'on applique aux autres et de se faire une loi de ne rien demander à autrui. La maxime égoïste n'est donc pas plus rôfractaire qu'une autre prendre une forme universelle; il suffit de la pratiquer avec toutes les conséquences qu'elle implique. Cette rigueur logique sera surtout facile aux hommes qui so sentent capables de se suffire à eux-mêmes en toutes circonstances et sont tout disposés à so passer toujours d'autrui pourvu qu'aûtrui se passe toujours } d'eux, jtyty'a-t-on que dans ces conditions la société humaine \ devient impossible? Ce sérail fairo intervenir des considérations étrangères à l'impératif kantien, |J esi vi'àl /jue; (|ans un autre passage (9), Kant a essayé de
(') i/p/ûpln/slii lier Hilten. 2° partie, § 30, et Grumllegung der Metapft{/m th/'SUten, écJjfloN Jfarfenstejn, t, IV, p. 271. (*) QrUHtUei/itnil, éd. fiailenstein, t. IV, p. 278.