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Titre : De la division du travail social : thèse présentée à la Faculté des lettres de Paris / par Émile Durkheim,...

Auteur : Durkheim, Émile (1858-1917). Auteur du texte

Éditeur : F. Alcan (Paris)

Date d'édition : 1893

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12397921z

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30386855g

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (IX-471 p.) ; in-8

Format : Nombre total de vues : 498

Description : [De la division du travail social (français)]

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Description : Collection numérique : PHILHERIT

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : PHILR003

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k56859610

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-R-11323

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/08/2009

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CIIAPITISH II. — LA SOI.ID.VlMTft MKCAN'iQlK. 115

souvent une intensité qui n'est pas en rapport avec leur utilité, parce qu'elle leur vient en partie d'autres causes. Il en est de mémo des passions collectives. Tous les actes qui les froissent ne sont donc pas dangereux par eux-mêmes ou, du moins, ne sont lias aussi dangereux qu'ils sont réprouvés. Cependant, la réprobation dont ils sont l'objet ne laisse pas d'avoir uno raison d'être; car, quelle que soit l'origine do ces sentiments, une fois qu'ils font partie du type collectif, et surtout s'ils en sont des éléments essentiels, tout ce qui contribue à les ébranler ébranle du môme coup la cohésion sociale et compromet la société. Il n'était pas du tout utile qu'ils prissent naissance; mais une fois qu'ils ont duré, il devient nécessaire qu'ils persistent malgré leur irrationalité. Voilà pourquoi il est bon, en général, que les actes qui les offensent ne soient pas tolérés. Sans doute, en raisonnant dans l'abstrait, on peut bien démontrer qu'il n'y a pas de raison pour qu'uno société défende de manger telle ou telle viande, par soi-même inoffensive. Mais uno fois quo l'horreur de cet aliment est devenuo partie intégrante do la conscience commune, ello ne peut disparaître sans que le lien social so détende, et c'est ce que les consciences saines sentent obscurément(•).

Il en est do mémo de la peine. Quoiqu'elle procède d'une réaction toute mécanique, de mouvements passionnels et on grande partie irréfléchis, elle no laisse pas de jouer un rôle utile. Seulement co rôle n'est pas là où on le voit d'ordinaire. Kilo ne sert pas ou ne sert que très secondairement à corriger le coupable ou à intimider ses imitateurs possibles; à ce double point do vuo, son efficacité est justement douteuse cl en tout cas médiocre. Sa vraie fonction est de maintenir intacte la cohésion

(l) Cela no vent pas dire qu'il faille quand mémo conserver une rente pénale, p.irco qufl, à un moment donné, elle a correspondu a quelque sentiment collectif. Kilo n'a de taison d'être que si ce dernier est encore vivant et énergique. S'il a disparu ou s'il s'est affaibli, rien n'est vain et même rien n'est mauvais comme d'essayer de la maintenir artificiellement et do forée. Il peut même se l'aire qu'il Taille combattre uno pratique qui a été commune, mais ne IVst plus et s'oppos.i a l'êtablissi-ment de pratiques nouvelles et nécessaires. Mais nous n'avons pas a entrer dans cette question de casuistique.