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uno telle aliénation. Les sentimenls collectifs auxquels corres- ; pond lo crime doivent donc so singulariser des autres par quelque propriété dislinctivo: ils doivent avoir uno certaino intensité moyenne. Non seulement ils sont gravés dans toutes les cous- ; ciences, mais ils y sont fortement gravés. Co no,sont pas dos velléités hésitantes et superficielles, mais des émotions el des tendances qui sont follement enracinées en nous. Ce qui le prouve, c'est l'extrême lenteur avec laquelle le droit pénal évolue. Non seulement il so modifie plus difficilement quo les moeurs, mais il est la partie du droit positif la plus réfractaire au changement. Que l'on observe, par exemplo, ce qu'a fait lo législateur depuis le commencement du siècle dans les différentes sphères de la vie juridique; les innovations dans les matières de dmit . pénal sont extrêmement rares et restreintes, tandis qu'au contraire i une multitude do dispositions nouvelles so sont intioduites dans le droit civil, le droit commercial, le droit administratif el consli- [ tutionnel. Quo l'on compare lo droit pénal tel que la loi des XII Tables l'a fixé ù hume avec l'état où il se trouve à l'époque classique; les changements quo l'on constalo sont bien peu de l chose à côté de ceux qu'a subis lo droit civil pendant le même | temps. Dès l'époque des XII Tables, dit J.Iainz, les principaux [; crimes et délits sont constitués : « Durant dix générations, le calaloguo des crimes publics ne fut augmenté que par quelques lois f qui punissent le péculat, la brigue et peut-être le plagium(l).i S Quant aux délits privés, on n'en reconnut que deux nouveaux: é la rapine (actio bonorum vi raptorum) et lo dommage causé tj injustement (damnum injuria dalum). On retrouve le môme lait | partout. Dans les sociétés inférieures, le droit,, comme nous le | verrons, est presque exclusivement pénal; aussi est-il très station- f naire. D'unç manière générale, le droit religieux est toujours [ répressif; il est essentiellement conservateur. Cette fixité du droit j pénal témoigne de la force de résistance des sentiments collée- !■'
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(l) Esquisse historique du droit criminel de l'ancienne Rome in Nouvelle - Revue historique du droit français et étranger, 1882, p. 21 et 27.