CONFESSION
D'UN
COMMUNISTE-ICARIEN.
PREMIER RECIT.
Je deviens Communiste. — Objections qu'on m'oppose. — Mon mauvais génie. — Le Voyage en Icarie, par Cabet. — Je subis l'influence de cet ouvrage. — Le journal le Populaire. — Promesses de Cabet. — L'Icarie existe donc ? — Je me décide à partir. — Secrets pressentiments de ma femme.
Il y a quelques années, des écrits communistes tombèrent entre mes mains. Les doctrines exposées dans ces écrits exercèrent d'abord sur moi une vive impression ; bientôt, je l'avoue, elles me séduisirent complètement. Il ne me suffisait déjà plus d'être un simple mais fervent disciple ; j'avais l'ambition de devenir apôtre et de propager autour de moi les idées nouvelles que j'acceptais avec enthousiasme.
Mon début ne fut pas heureux. Un de mes meilleurs amis, le confident de toutes mes pensées, fut la première personne que je voulus gagner à la cause du Communisme. C'était un homme au coeur compatissant et généreux, mais dont le caractère calme et réfléchi formait le plus parfait contraste avec mon esprit passionné et aventureux.