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Titre : La Peau de chagrin, par M. de Balzac

Auteur : Balzac, Honoré de (1799-1850). Auteur du texte

Éditeur : Charpentier (Paris)

Date d'édition : 1845

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb119393652

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb300513412

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : In-16, 351 p.

Format : Nombre total de vues : 356

Description : [La peau de chagrin (français)]

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k56752011

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Y2-15870

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/08/2009

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86 LA PEAU DE CHAGRIN.

au milieu de tes désespoirs, reprit Euphrasie. Oui, les cachemires, les vélins, les parfums, l'or, la soie, le luxe , tout ce qui brille , tout ce qui plaît, ne va bien qu'à la jeunesse. Le temps seul pourrait avoir raison contre nos folies, mais le bonheur nous absout. Vous riez de ce que je dis, s'écria-t-elle en lançant un sourire venimeux aux deux amis; n'ai-je pas raison? J'aime mieux mourir de plaisir que de maladie. Je n'ai ni la manie de la perpétuité, ni grand respect pour l'espèce humaine, à voir ce que Dieu en fait! Donnez-moi des millions, je les mangerai ; je ne voudrais pas garder un centime pour l'année prochaine. Vivre pour plaire et régner, tel est l'arrêt que prononce chaque battement de mon coeur. La société m'approuve ; ne fournit-elle pas sans cesse à mes dissipations? Pourquoi le bon Dieu me fait-il tous les matins la rente de ôe que je dépense tous les soirs? pourquoi nous bâtissez-vous des hôpitaux? Comme il ne nous a pas mis entre le bien et le mal pour choisir ce qui nous blesse ou nous ennuie, je serais bien sotte de ne pas m'amuser.

— Et les autres? dit Emile.

— Les autres? Eh bien ! qu'ils s'arrangent ! J'aime mieux rire de leurs souffrances que d'avoir à pleurer sur les miennes. Je défie un homme de me causer la moindre peine.

— Qu'as-tu donc souffert pour penser ainsi? demanda Raphaël.

— J'ai été quittée pour un héritage, moi ! dit-elle en prenant une pose qui fit ressortir toutes ses séductions. Et cependant j'avais passé les nuits et les