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Titre : La Vie à la campagne : travaux, produits, plaisirs

Éditeur : Hachette (Paris)

Date d'édition : 1907-02-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34463306g

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34463306g/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 01 février 1907

Description : 1907/02/01 (VOL1,N9).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5666350w

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, FOL-S-1058

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/01/2011

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LA VIE A LA CAMPAGNE EXPLOITATIONS RURALES

LA FERME DE LA TOURELLE

DE 12 HECTARES EN 1881, L'ÉTENDUE DE LA FERME DE LA TOURELLE EST PASSÉE-ACTUELLEMENT A 250 HECTARES D'UN SEUL TENANT. = POUR ÉVITER L'HUMIDITÉ DU SOL, LE TERRAIN A ÉTÉ DIVISÉ EN PLANCHES SÉPARÉES PAR DES SILLONS PAR OU S'ÉCOULE L'EAU. =178 TÊTES DE BÉTAIL, REPRÉSENTANT UNE MOYENNE DE 0,81 A L'HECTARE, DANS UNE CONTRÉE

OU ELLE N'EST QUE DE 0,70.

EN ALLANT DE LENS à Estaires, après avoir quitté La Bassée, on rentre aussitôt dans le département du Pas-de-Calais, et, après 3 kilomètres de parcours, on voit s'aligner, sur la gauche de la chaussée, les bâtiments d'une grande exploitation industrielle et agricole. Vis-à-vis des longs toits rouges dés écuries, étables ou hangars, sous l'égide d'une haute cheminée et dominées par la vaste demeure du propriétaire, quelques maisons s'élèvent au bord delà route ; l'ensemble constitue le hameau de La Tourelle, « écart' » de la commune de Violâmes, arrondissement de Béthune.

UN DOMAINE ACCRU En 1881, lorsque SUCCESSIVEMENT. M. Louis Débourrez, fils d'un propriétaire des environs, vint y établir une distillerie de betteraves, il n'existait en cet endroit qu'une pauvre chaumière, où s'arrêtaient, soit pour se reposer, soit pour relayer, voyageurs et charretiers. Au début, l'usine traitait j ournellement, par le système de la macération, 50 000 kilogrammes de betteraves, achetées aux cultivateurs voir sins ; la culture de l'exploitant n'était alors que de 12 hectares environ. En 1882-1883, elle est étendue à 45 hectares, par l'acquisition de la Ferme de la Toiir Othe ;. elle est de plus de 50 hectares, en 1887, à la suite de l'achat d'une terre voisine de la Cauchiette ; passe à 110 hectares en 1892 par l'adjonction de la Ferme de l'Ermitage; à 135 en 1895, par la réunion de la Ferme de Cour-1'Avoué ; à 200 hectares, en 1900, à la suite du défrichement du bois de Richebourg. Actuellement, 250 hectares environ, d'un seul tenant, de terrain plat, plutôt humide, mais très fertile, formé d'alluviohs modernes, argilo-sablonneux, parfois compact, parfois humifèrej composent l'exploitation de La Tourelle ; c'est l'une des plus importantes et des mieux dirigées du département du Pasde-Calais.

Cette entreprise est l'oeuvre d'un homme aux aspirations modestes, mais doué d'un esprit d'initiative et de progrès toujours en éveil, doublé d'une indomptable énergie. Le coq le plus matinal n'a pas encore chanté que M. Débourrez est déjà au bureau pour vérifier et voir les carnets des maîtres-ouvriers, où ceux-ci consignent j ournellement leurs travaux, pour établir la besogne des chefs de service pour la journée qui va commencer.

La sous-direction est confiée aux deux fils, dont l'un s'occupe de la partie industrielle : matériel, distillerie, « compromis », fabrication, marchés d'alcool ; à l'autre est réservé le soin de régler et de surveiller les détails des travaux des champs. Nous suivrons cette division du travail en rendant compte de notre visite à l'exploitation de La Tourelle, dont nous signalerons aujourd'hui les méthodes et les améliorations foncières. Dans un autre article, nous jetterons un rapide coup d'oeil sur la distillerie, annexe de la culture, pour terminer par quelques considérations sur la main-d'oeuvre et son recrutement.

Les bâtiments de la ferme, d'une parfaite symétrie, forment un vaste parallélogramme, dont l'un des côtés comprend les écuries et les étables des vaches laitières ; l'autre, les bouveries et l'infirmerie ; ils sont reliés, à l'une des extrémités, par un large hangar, soutenu par des colonnes en fonte, où se font le battage et les diverses manipulations de la nourriture du bétail. Parallèle au hangar et isolée, la maison d'habitation forme la dernière partie du rectangle. Le long des bâtiments courent des trottoirs limités par les clôtures du fumier qui occupe le centre de la cour, et dont le dégagement est ménagé sous le hangar.

Derrière les écuries et les bouveries sont de grands abris pour les véhicules divers et les instruments de culture. Autour des bâtiments, des espaces libres considérables facilitent la circulation des voitures. Sur la rue, à droite et à gauche de l'entrée principale, sont deux constructions, l'une servant de bureau au patron, l'autre de réfectoire et d'abri aux ouvriers.

A la Ferme de La Tourelle sont annexées celles de la Tour Othe, de Cour-1'Avoué et de l'Ermitage, toutes établies sur la culture.

Ces quatres fermes entretiennent 710 chevaux et tètes de bétail.

AMELIORATION Un des plus graves défauts DU SOL. des terres de La Tourelle,

c'est l'humidité du soussol. La terre végétale, d'inégale profondeur, repose, en général, sur une couche d'argile, audessous de laquelle se trouve du sable, puis de la terre glaise ; vient ensuite le sable vert, avec nappe d'eau.

Cette constitution physique du sol indique bien que le drainage y serait utile. Mais, comme le terrain est plat et sans pente suffisante, il a fallu employer d'autres moyens pour l'assainir et faciliter l'écoulement des eaux pluviales. A cet effet, à l'aide d'une suite de labourages bien combinés, et suivant la ligne de plus grande pente, on est arrivé à donner aux terres les moins perméables, d'une déclivité modérée et d'une superficie maxima de 5 hectares, une

convexité telle que l'eau s'écoule naturellement dans un simple sillon toujours ouvert qui sépare deux bandes de terrain. Les champs ont- été ainsi divisés en planches, ou tagues, d'une largeur variant de 20 à 25 mètres, et l'eau est dirigée, par le sillon ou « dérayure » qui les sépare, vers un ensemble de petits fossés de 80 centimètres de large, curés tous les ans à vif fond, puis se déverse dans une canalisation plus profonde, aux limites de la culture. La charrue elle-même, en retournant la terre au moins trois fois par an, en Septembre, Décembre et Mars, facilite singulièrement l'aération, l'évaporation, la perméabilité, en un mot l'assainissement du sol.

L'ASSOLEMENT L'assole - ET LES ment suivi

ENGRAIS. à La Tourelle

Tourelle esttantôt avec Tabac, Betteraves et Blé, tantôt quadriennal, quand s'y ajoute l'Avoine ou le Trèfle.

La vinasse, ou résidu liquide de la distillerie, est, avec le fumier, le principal engrais employé. Mais la grande quantité de potasse que renferme la vinasse ne permet de la déverser sur une même terre que tous les six ou sept ans, car on rendrait le sol trop plastique,

trop « raide ». Aussi, vers la quatrième ou la cinquième année, après la récolte de Blé ou d'Avoine, ou incorpore le fumier, avec 600 kilogrammes de Phosphate, 100 de Nitrate de soude et 100 de Sulfate d'ammoniaque pour 35 ares. Pendant la même période de sept années, pour modifier les propriétés physiques des terres vinassées, pour les ameublir, pour réagir, en un mot, contre les mauvais effets de la vinasse, on répand, après une récolte de céréales, de 150 à 200 hectolitres de Chaux à l'hectare, selon le degré d'imperméabilité du sol et la quantité d'engrais liquide répandu. Un four à chaux, installé dans les dépendances de l'usine, fournit un minimum de 3 000 hectolitres employés dans l'exploitation, chaque année. Ils sont fabriqués de Juillet à Octobre, à raison de 100 hectolitres par jour, pendant trente à quarante jours.

DES SEMAILLES A La Tourelle, plus qu'ailAUX RECOLTES, leurs peut-être, est prépondérant le rôle de la charrue, que celle-ci soit simple ou double, ou même quadruple, sous la forme d'une déchaumeuse. La herse en fer, au lieu d'être triangulaire, est carrée, afin de rendre son travail plus uniforme et sa traction plus légère.

Est-il besoin de dire que les instruments agricoles les plus perfectionnés, mais toujours de première force, sont rassemblés en vue de l'exploitation : herses articulées, rouleaux en fonte et en bois de poids différents, de deux à quatre articulations, brise-mottes, râteaux automatiques, houes à cheval à trois ligues, semoirs mécaniques à engrais, à betteraves, à céréales,

pulvériseurs, scarificateurs, moissonneuseslieuses, faucheuses, arracheuses-fouilleuses, etc.

Tous ces instruments, sont actionnés par des attelages à deux chevaux ou à deux boeufs.

Lé tableau suivant nous montre le coût des différentes façons données aux terres dé La Tourelle, en y comprenant la traction et la conduite des attelages. L'amortissement du matériel vient eh plus. Celui-ci varié suivant que les instruments sont construits et entretenus dans les ateliers de la ferme ou par des spécialistes.

Pour les charrues, herses, scarificateurs, rouleaux, chariots, etc., l'amortissement est compté à 2 p. 100 ; il est de 3 p. 100 pour lés semoirs et de 6 p. 100 pour les faucheuses et les moissonneuses.

= PRJX DE REVIENT DES TRAVAUX - _^à=-

POUR CÉRÉALES Et] BETTERAVES

-, , SALAIRE DES ■ q,TT>i.-nFirir '

GENIES TRAVAILLEURS TR A ^f f ^ E -.'^ÇOUT.'; ,™UT: ■.

DE TRAVAUX. , ^^^^ EN DIX HEURES. AL »EC™E- M°™

Céréales: Francs. Hectares;: Flancs. ,:: Flancs.

Binage à la houe.. Ouvrière à 1,75 De 0;05 à 0,10 17,50 à 35,50 26,25 Sâixlagéàlaniàin. —, --.'- De 0,36 à 2 » 0j87 a Ç4.80: 2;85 Coupé à la sape du pourtour des

champs (1). . Ouvrier à 5 » Dé 0,17 à: 0,26 19,25 à 29,50 24,35

Liage des gerbes: Ouvrièreà2 » Dé 0,17 à 0,36 5,55 à 7,40 6,45

Coupe du blé droit. Ouvrier à 5 » De 0,27 à 0,36 13,90 à 18,50 16,20 — du blé cou- '

ché ......... — ■—■ De 0,15 à 0,20 25 » à 33,35 29,20

Coupé de l'hivernage.:.......... — — De 0,20 à 0,30 16,65 à 25 » 20,80

Mise en tas de

28 gerbes....::.. 2 ouvr. à 3,50 2,70 V 2,60 ' V 2,60

Couverturedestas 4 .— . à 3,50 3,76 3,70 3,70

Mise sur chariot.. 1 — à 5 » De 2,50 à 3,23 .1,55 à 2 » 1,80

- eu meule ,. \\ ^ | £50 De:2j70 ^3,23 2,95 à 3,50 ' 3,25

Couverture de meule. 1 ouvr. à 5 » 2,70 1,85 ; 1,85

Betteraves: , ., :. . "■"',.. . .. , , : .... ?. .

. Binage à brouette. 1 ouvr. à 3 » De 0,53 à 0,70 4,30 à 5,65 5 »

Sarclage à la houe. Ouvrière à 1,75 0,27 6,50- ■:.."■ 6,50

Démariage Ouvrier à 3 » 0,18 16,70 ; 16,70

Arrachage au crochet Ouvrier à 3,50 0,27 12 » 12 »

Secouement — — 0,27 12 » 12 s

Mise en ligne.... — ^- 0,36 9,75-9,75

Décolletage ; — — 0,36 9;75 ■ 9,75

Chargement — — 0,35 8,55 8,55

Travail complet.. lpuvr. ii la.lîitlie. ■ 0,00 ,52 >v • .52 »

(I) Afin de préparer le travail de ,1a moissonncusolicusc. ;

Les semailles se font mécaniquement ; mais, s'il.. arrive parfois que l'état de la terre ne permet pas l'emploi du semoir, l'ensemencement se fait à la main. Un homme en dix heures de travail, soitpour 3 fr. 25, peut ensemencer environ 3 hectares.

Les sarclages exécutés à la houe ou à la main et les binages à la houe à brouette ou à cheval, de Mars à Mai, apportent dans les céréales et dans les Betteraves une propreté extrême et aident à la belle végétation des récoltes, sauf dans de très rares parties déclives, où le séjour de l'eau a empêché ou annihilé le travail d'appropriation.

Pour la moisson, si le temps est propice, si les Céréales sont restées droites, les trois moissoinneuses-lieuses, traînées par deux chevaux, relayées toutes les deux heures, fonctionnent depuis le lever jusqu'au coucher du soleil et récoltent environ 11 hectares par jour. C'est une dépense de 60 fr. 50 pour la totalité et de 5 fr. 50 par hectare. Si, au contraire, le blé est couché et mêlé, les Avoines bouleversées, il faut recourir à la sape flamande ; chaque ouvrier peut couper de 15 à 20 ares par jour, pour un rendement moyen de 2 300 gerbes et un débours de 35 fr. 65 à l'hectare coupé et lié.

Derrière les moissonneuses, viennent les travailleurs, qui relèvent les gerbes et les mettent entas couverts. Une éqxiipe dequatre ouvriersforme, dans sa journée, environ 500monts de 28 bottes, soit 1 400 gerbes. Neuf jours de beau temps suffisent pour moissonner toutes les céréales.

Grâce aux vingt chariots dont dispose l'exploitation, grâce à la proximité des terres

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