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Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1918-01-15

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 126844

Description : 15 janvier 1918

Description : 1918/01/15 (Numéro 14952).

Description : Note : Ed. de Paris.

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5664112

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/07/2008

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43» ANNÉE.- No 14.952 DIRECTION ADMINISTRATION ti, 18,30,32, rue d'Enghiea, Paris TiUphom: Out. Adressa télégraphique Petitstan-Parls La publicité est reçue

à l'OFFICE D'ANNONCES 29, M de» Italiens. Paris. Tél.: Ont. 17-98 ABONNEMENTS 8 mois 6mois leu Seine et S.-et-O. 15.50 30.» France ac Colon. 16.50 32.0 Étranger 10. 18. n 35.»

M. Caillaux écroué à la Santé L'arrestation de l'ancien président du Conseil est motivée par: Y La découverte, dans un coffre-fort de Florence, de pièces comportant présomption de tentative de désorganisation f de l'Etat;

20 D'un document diplomatique, de provenance américaine, laissant peser sur l'inculpé des présomptions d'intelliïï' gences avec l'ennemi.

Un événement d'importance a marqué la journée d'hier M. Caillaux a été arrêté, puis écroué à la prison de la Santé.

Le capitaine Bouchardon, officier rapporteur près le conseil de guerre, qui poursuit fenquéte concernant 1 affaire Caillaux, avait pris dimanche la détermination de s'assurer de la personne de l'ancien président du Conseil. L'arrestation a été opérée hier matin, sans, ainsi qu'on va le voir, susciter le moindre incident.

Cette mesure n'est, en quelque sorte, qu'une des phases de cette retentissante affaire qui évolue normalement selon la marche de linstraetkm et les 4éeouveEtes amenées par cette dernière.

Elle est motivée par deux catégories de 1° La découverte dans le coffre-fort loué par M. Caillaux à la Banca italiana di Sconto, à Florence, entre autres documents, d'une sorte de « plan de désorganisation nationale

2° La communication d'un télégramme de M Lansing, secrétaire d'Etat de M. lViLson, aux termes duquel il serait avisé que M. Caillaux avait, en 1915, en Argentine, noué des relations avec des agents de l'ennemi, au point yue ces agents exprimaient clairement dans des dépêches maintenant connues Ics espoirs qu'Us tondaient sur l arrivée au pouvoir de M. Caillaux

Ce document sera rendu public très prochainement.

L'officier rapporteur a, à la suite de cette communication, agi à l'égard de M. doseph Caillaux comme il l'avait fait à l'égard de Bolo pacha, dont il n'ordonna 1 arrestation que lorsqu'il eut reçu d'Amérique, du même M. Lansing, un télégramme officiel annonçant l'envoi de documents qui établis-'saient irréfutablement les compromissions de Bolo avec les agents de l'ennemi.

Le coffre-fort

Nous venons de dire que la découverte de documents, appartenant à M dans un coffre-fort -loué par lui à Florence avait été un des éléments de la résolution du capitaine rapporteur.

Ce coffre-fort n'était pas au nom de M. Caillaux, mais au nom de jeune fille de sa femme au nom de Mme Benouard.

Le gouvernement avait été avisé de l existence de ce coffre-fort avant même la demande en autorisation de poursuites, mais c'est seulement depuis t'ouverture de fins- truction que, sur commission royatoire du capitaïne Bouclrardon, une perquisition a été opérée par les autnrités italiennes dans ledit coffre-fort. Et c'est vendredi dernier que le gouvernement français lut informé de ce qu'il contenait.

Que contient-il ?

Ici nous nous trouvons en présence de deux versions, celle de M. et de Mme Caillaux d'abord, c'est-à-dire celle que M. Caillaux a donnée lui-même au capitaine Bouchardon, au cours d'une récente. déposition, puis à un certain nombre de députés c'est aussi celle que Mme Caillaux a répétée à plusieurs journalistes, notamment à un de nos collaborateurs, et l'autre, la version officielle et pourrait-on dire judiciaire. Moua laissons ici la parole à Mme CailJe crois pouvoir indiquer, dit-elle, d'une façon très précise ce qui fut déposé dans ce coffre qui nWpîuï ouvert par nous le fait est important à noter depuis la mi-octobre 1916: 1° Une somme de trois cents à cinq cent mille francs de titres au porteur, tous ou presque tous en valeurs d'Etat, constituant le patrimoine de mon mari et le mien, titres dont aucun coupon 2° Une certaine quantité de bijoux, valant une centaine de mille francs environ, qui me venaient, exclusivement de l'héritage de ma mère, et desquels. j'avais toit moduier les montures an30 Une somme peu importante en numéraire, constituant en quelque sorte ma cassette per- §omeluPpour mes menues dépenses, et composée de quelques billets de banque, en coupures ^"aulnT^ueiques papiers politiques de mon mari, dont J'ignore le détail exact, mais dont aucune pièce n'a trait d'une façon quelconque aux affaires en cours et à aucune des personnes <nri s'y trouvent mêlées.

Il convient de préciser, en ce qui concerne les titres, que ces mêmes valeurs se trouvaient jusqu'au mois d'août 1914 dans les coffres de différente établissements de crédit, comme le Comptoir Industriel et le Crédit Lyonnais, d'où mon mari les retira dams les premiers jours de la Il serait d'ailleurs infiniment aisé de reIwver dans ces banques le passage de ces valeur» qui, je le répète, constituent notre fortune et ont foi* l'objet d'une déclaration exacte de M. Caillaux, soucieux, à juste titre, voce te comprenez, de ne rien vouloir dissimuler au Sac.

Mme Caillaox, on vienf de s'en rendre compte, n'est précise que sur la partie financière du contenu du coffre-fort pour ce qui est de la partie politique, M. Caillaux 8. déclaré au capitaine Bouchardon et à ses amis qu'il avait mis en lieu sûr, à Florence, des documents se rapportant à l'affaire d'Agadir et tendanmt à la justification du rôle qu'il avait joué alors comme président du Conseil. Il a ajouté que d'autres documents concernaient diverses personnalités Telle est, notas le répétons, la version de Faocosé et de son entourage.

Voici l'autre qui rectifie sur plusieurs points importaTrts, d'une part les souvenirs de Mme Caillaux, d'autre part la déposition de M. Caillaux

En effet, le chiffre des valeurs trouvées à Florence est sensiblement supérieur à etlhAqvi vient d'étre indiqué par la défense, puisqu'il atteint la somme de deux mitMais, nous l'avons dit, ce n'est pas la d à Florence d'argent appartenant là M. Caillaux qui a pesé sur la décision du juqe, c'est celle des documents politiques où i M. Bouchardon a vu la trace d'une sorte da compta* tendant û la- u désorgaœsatton na*

Cl. Petit Parisien..

Un récent instantané de M. Caillaux tionale n. Il s'agit non seulement des documents d'Agadir qui, conformément aux déclarations de M. Caillaux ont bien été retrouvés Florence, mais aussi d'une série de notes où l'ancien président du Canseil, envisageant son retour au pouvoir, et après avoir dressé la tiste de son cabinet et la désignation d'un génératissirne, prévoyait entre autres mesures « exceptionnelles » l'arrestation d'un certain nombre de personnalités politiques et militaires. Voilà pour le complot. Quant aux présomptions d'intelligences avec l'ennemi elles 'Sont basées sur le « document Lansing » dont nous avons parlé nu début de ce. résumé, et ce document lui-même fait état defe dépêches échangées entre M. de Luxbourg, l'ex-ministre d'Allemagne en Argentine et M. de Bernstorf, l'ex-ambassadeur allemand à Washington.

L'ARRESTATION M,

Porteur du mandat d'arrêt et non d'amener décerné dimanche soir par le capitaine Bouchardon, sur conclusions conformes du commandant -Julien, commissaire du gouvernement près le conseil de guerre, M, Priolet, commissaire du camp retranché de Paris, s'est présenté, hier matin, rue Alphonsede-Neuville, au domicile de l'ancien président du Conseil. Il y est arrivé vers neuf heures dans une automobile militaire qui stoppa devant le n° 22. Cette voiture était suivie d'une seconde dans laquelle se trouvaient des inspecteurs de la sûreté.

Tout aussitôt. M. Priolet, accompagné de son secrétaire, M. Mercadier, et suivi de deux inspecteurs, monta vers l'appartement qu'occupe M. Caillaux.

Celui-ci se trouvait alors dans son cabinet de toilette et était occupé à se raser. Il pria le coinmissaire de vouloir bien attendre un instant et ne tarda pas d'ailleurs à venir le rejoindre dans son cabinet de travail. M. Priolet lui donna communication du mandat dont il était porteur.

On m'arrête ? dit l'ancien présent du Conseil. Rien ne pouvait faire prévoir une semblable mesure pourtant, je m'y attendais.

Et il formula quelques protestations. Pourtant il déclara à M. Priolet qu'il était prêt à le suivre, demandant seulement au magistrat le temps d'achever sa toilette. Mme Caillaux survint à ce moment. Les deux époux s'entretinrent quelques instants. Puis lf. Caillaux se retira dans sa chambre, tandis que Mme Caillaux restait au salon, en compagnie de M. Priolet.

Quelques instants plus tard, M Caillaux reparaissait, prêt à partir.

Il avait endossé une ample pelisse de loutre et coiffé un chapeau melon.

Je vous suis,- dit-il au magistrat. Mais permettez-moi une question. Je suis très frileux est-ce chauffé là-bas ?

Le commissaire répondit afflrmativement. En dépit de cette assurance, le député de la Sarthe préféra prendre quelques précautions et M. Priolec l'autorisa à emporter des couvertures et jusqu'à un oreiller. M. Caillaux prit également une valise qu'il remplit de linge et de livres. Puis il alluma une cigarette et dit au revoir à Mme Caillaux. Avant de franchir le seuil de son appartement, l'ancien président du Conseil prononça encore cette phrase

On me fait souffrir pour avoir voulu faire du bien à mon pays Enfin. Puis il descendit 1 escalier.

A la Santé

L'automobile militaire conduisit directement M Caillaux au quai des Orfèvres, où il arriva à 10 heures 15. L'ancien président du Conseil fut introduit dans le cabinet de M. Priolet où, pour se conformer à l'usage, ce magistrat signifia officiellement à son prisonnier le mandat d'arrêt en vertu duquel il s'était présenté chez lui. Quelques instants plus tard, M. Joseph Caillaux était ramené quai des Orfèvres. Là. il reprenait place dans l'aurtomobile du camp retranché, en compagnie de M. Priolet. Dix minutes plus tard, l'ancien président du Conseil arrivait à la Santé.

A aucun 'moment M. Caillaux ne s'était départi du même calme.

A peine son mari venait-il d'être emmené par M. Priolet. que Mme Caillaux faisait chercher un taxi et quittait à son tour son domicile de la rue Alphonse-de-Neuville.Aux journalistes qui s'empressaient et lui posaient de multiples questions, elle se bornait à répondre qu'elle se rendait chez M* Demange.

Vers midi; Mme Caillaux fit chez elle une très courte réapparition, puis redescendit et s'éloigna, se dérobant à l'interview. En arrivant à la Santé, M. Caillaux Jnfc-

conduit dans le cabinet du directeur, où il ne resta que quelques minutes. Il passa par le greffe, où furent remplies les formalités de l'écrou. 'On l'inscrivit comme suit <! Caillaux (Joseph), 54 ans. Intelligences avec l'ennemi. Profession député. » Restait à remplir une formalité ]>articulièrement pénible celle de la fouille. Le nouveau prisonnier, après avoir sorti de ses poches les mêmes objets qui s'y trouvaient, dut se dévêtir complètement. M. Caillaux se prêta, sans faire eaitendre aucune récrithination, à cette visite réglementaire. Enfin il fut écroué dans la cellule portant' le le 17, située dans la onzième sectten, celle où se trouvent déjà les inculpés Lenoir, Desouches, etc.

Un gardien a été place à la porte de sa cellule avec la consigne de veiller étroitement sir lui. La surveillance sera incessante.

Le prisonnier, en pénétrant dans cette cellule, n'a fait aucune remarque, n'a élevé aucune protestation. Il a seulement déclaré qu'il avait faim et demandé à faire venir son déjeuner d'un restaurant voisin, oe qui lui fut immédiatement accordé.

Me Démange chez le juge

Quand M. Priolet eut remis son prisonnier entre les mains du directeur de la Santé, il s'en vint rendre compte de sa mission au capitaine Bouchardon. Peu après, ce dernier et le commandant Julien quittaient le Palais de justice, se dirigeant vers le gouvernement militaire de Paris. Vers deux heures, l'officier rapporteur reparaissait au Palais et tout aussitôt se icnait, dans le cabinet du commandant Julien, une conférence à laquelle prirent part avec les deux officiers le lieutenant Mornet et le commissaire Priolet. Le plus grand mystère a été fait sur ce qui s'est dit au cours de cet entretien.

Quand cette conférence a été terminée, le capitaine Bouchardon a fait introduire en son cabinet Me Demange, avocat de M. Jo.seph Caillaux, qui venait lui demander un permis de communiquer, tant pour lui que pour Me Ceccaldi. Les deux pièces lui furent aussitôt remises par le magistrat militaire. Ce qu'on dit au Palais

La nouvelle de l'arrestation n'a causé aucun étonnement dans les couloirs du palais, dont les familiers s'attendaient à un tel événement

On commente beaucoup la décision, fort rare, d'un parquet militaire, eu égard surtout à une personnalité aussi marquante que M. Caillaux, consistant à décerner, directement, un mandat d'arrêt. Habituellement, le magistrat instructeur lance un mandat d'amener, lequel n'est transformé en mandat de dépôt que dans le cabinet du juge, après un interrogatoire. La forme employée vis-à-vis de M. Caillaux semble indiquer, disait-on, une grave présomption de culpabilité.

Au Palais-Bourbon

A la Chambre, où il n'est venu, d'ailleurs, ce lundi, qu'un petit nombre de députés, l'arrestation de NI. Caillaux a fait l'objet, comme bien l'on pense, des commentaires les plus animés, tant dans le salon de la Paix que dans la salle des Quatre-Colonnes et les couloirs intérieurs. Elle n'y a pas, du reste, provoqué une véritable surprise, attendu que, depuis déjà plusieurs jours, le bruit en avait couru avec persistance à diverses reprises et que, au surplus, la levée de l'immunité. parlementaire faisait d'ellemême présager cette éventualité dans un délai plus ou moins rapproché.

Quoi qu'il en soit, d'une façon générale, on estimait que l'affaire Caillaux avait définitivement quitté le domaine politique pour le domaine judiciaire, et que l'opération d'hier ne pouvait pas avoir de répercussion parlementaire..

Toutefois, on sait que M. Gruet a adressé, samedi dernier, au président du Conseil, une demande d'interpellation sur les campagnes de presse qui se poursuivent relativement aux instructions ouvertes contre M. Caillaux et contre M. Malvy. Or, M. Clemenceau a répondu au député de la Côted'Or qu'il refuserait, aujourd'hui mardi, la discussion immédiate de cette interpellation. M. Gruet a manifesté sa résolution d'insister pour un débat sans retard. Seulement, il est peu probable que la Chambre, pas plus que le gouvernement ne le suive.

LES DIVERSES PHASES DE L'AFFAIRE CAILLAUX C'est, on s'en souvient, le 12 décembre 1917 que fut déposée, sur le bureau de la Chambre, par le gouvernement, une demande en autorisation de poursuites contre M. Caillaux. Le réquisitoire, signé du général Dubail, gouverneur de Paris, lançait l'accusation « d'avoir poursuivi la destruction de nos alliances ».

Le surlendemain, la Chambre élisait une commission de onze membres chargée de faire un rapport sur la levée de l'immunité parlementaire.

Le 17 décembre, les « onze » autorisaient les poursuites par neuf voix et deux abstentions

La Chambre eut à se prononcer, en séance plénière, le 22 décembre. La levée de l'immunité parlementaire en ce qui concernait M. Caillaux fut votée par 418 voix contre 2.

Le 23, le général Dubail, gouverneur de Paris, avisé officiellement, transmettait la décision de la Chambre au capitaine Bouchardon, rapporteur près le troisième conseil de guerre, avec l'ordre d'informer contre M. Caillaux.

Depuis, les interrogatoires se succédèrent la marche de l'instruction suivait son cours.

Elle vient d'aboutir, hier, 14 janvier, il. l'arrestation de l'ancien président du Conseil.

Leurs préparatifs et les nôtres

Avant de se lancer dans une aventure qui doit, si elle échoue, déterminer sa perte, le kaiser sent le besoin de prendre quelques consultations. Il en a demandé à Hindenburg et à Ludendorf, qui, s'ils ne sont point des génies, ont au moins une connaissance de la guerre fort supérieure à la sienne. Il en a même demandé à son fils, beaucoup moins qualifié qu'eux pour en donner. Et, vraisemblablement, il a été confirmé dans ses intentions premières de jouer son va-tout, puisque, depuis, les frontières suisse et hollandaise ont été encore une fois hermétiquement closes, tandis que le trafic normal des chemins de fer subissait, au profit des transports militaires, de nombreuses restrictions. Ainsi le four chauffe, du moins on peut le croire Il y aura, d'ici peu, sur notre front, un grand déploiement de forces j'ai dit déjà et je répète qu'elles ne seront pas absolument aussi nombreuses qu'on l'aurait voulu et une offensive à larges bases se déchaînera sur un certain nombre de points à la fois. Il est parfaitement inutile, dans ces conditions, de faire des hypothèses sur le choix préalable de ces points. Elles ne pourraient être basées que sur des inductions vagues ou de simples spéculations. Seul, le commandement peut posséder sur cette question des données quelque peu rigoureuses. Il ne nous les a pas communiquées, et il a bien fait. Mais ce qu'il importe de savoir, et j'éprouve à le dire·une satisfaction très vive, c'est qu'aux préparatifs agressifs de l'ennemi répondent parallèlement nos préparatifs défensifs. Je tiens de source assurée que le gouvernement français a fait les plus louables efforts pour associer plus étroitement l'action commune des trois grands alliés Anglais, Américains et Italiens. J'ajoute que ces efforts ont pleinement réussi. On comprendra que je ne puisse ni ne veuille donner sur ce sujet aucun détail précis. Il me suffira de dire que sous le triple rapport de la répartition des forces, de leur mélange plus intime, rendu ainsi plus fécond, et de la rapidité à imprimer aux travaux du front, des résultats ont été obtenus qui doivent satisfaire à toutes les exigences. Jamais opération plus complexe ni plus délicate n'aura été effectuée en aussi peu de temps, et avec un succès aussi complet. J'entends bien d'ici quelques grincheux prétendre que je leur « bourre le crâne ». 11b rm permettront de leur rappeler que lorsque certaines choses m'ont paru aller mal, je ne me suis pas gêné pour le dire, autant du moins que la discrétion obligatoire en pareil cas m'en laissait la liberté. Je prends aujourd'hui celle de rendre justice à un gouvernement de guerre, qui s'affirme, comme nous l'avons si souvent demandé, plus par ses actes que par ses discours. Lieutenant-colonel ROUSSET.

Les aviateurs britanniques ont bombardé Garlsruhe Ils sont tous rentrés indemnes après avoir causé de graves dégâts à la gare et aux usines de la capitale du grand-duché de Bade

Le après une tonque période de mautais temps, nos aviateurs ont exécuté, en plein jour et avec le plus grand succès, un raid aérien en Allemagne. Ils avaient pris pour objectifs la gare et les usines de munitions de Carlsruhe, dans la vallée du Rhin. Une tonne et quart de projectiles a été jetée avec d'excellents résultats. Des explosions ont été observées dans te bâtiment et sur les voies de garage du grand noeud les ateliers du chemin de fer et sur le nœud de voies ferrées de moindre importance. Les observateurs ont aperçu un très grand incendie dans les usines qui bordent la voie jerrée. lueurs observations sont confirmées par tes photographies prises à la suite du bombardement.

La déjense antiaérienne s'est montrée fort active. Les canons spéciaux ont tiré avec beaucoup de justesse au-dessus des objectifs et plusieurs appareils ennemi ont attaqui sans succès notre formation. Nous avons atteint tous nos objectifs et notre escadrille est rentrée tout entière sans avoir suhi aucune perte. (Officiel britannique.)

L'OPINION AMÉRICAINE UNIE DERRIÈRE M. WILSON (PAR CABLE DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)

Washington, 14 janvier.

Jusqu'à ce que les buts de guerre tels qu'ils ont été stipulés par le président Wilson soient acceptés par le gouvernement allemand, la guerre devra continuer. Il est difficile de décrire l'enthousiasme qui accueillit cette déclaration du secrétaire d'Etat Lansing, au banquet annuel de l'Association du barreau de New-York, hier soir. Tous les convives, parmi lesquels étaient les ambassadeurs de France et d'Italie, furent debout, acclamant, applaudissant, agitant leurs serviettes et des drapeaux, longtemps avant que le secrétaire d'Etat pût continuer

Il Nous sommes dans cette guerre, comme république, jusqu'à la fin. Les buts que nous cherchons doivent être et seront atteints. L'Amérique n'a jamais abandonné aucune tAche entreprise par elle qu'elle ne l'ait achevée. Tout ce que nous avons à faire est de fermer nos mâchoires, de serrer nos poings et d'y aller de toutes nos forces. » Au cours de la même soirée, M. Roosevelt déclarait, au dîner annuel de la Société de l'Ghio, que l'Amérique « ne doit accepter aucune autre paix que la paix d'écrasante victoire ».

Les opinions identiques exprimées simultanément dans deux milieux complètement différents ou politiquement divergents sont deux exemples entre mille qui peuvent servir à montrer combien l'opinion américaine est actuellement uarie derrière le président.

La crise allemande est à son apogée ON PARLE DE LA CHUTE DE HERTLING ET DE KUHLMANN ET D'UNE DICTATURE MILITAIRE

(DB NOTM CORRESPONDANT PÀRTICTJUERl Amsterdam, 14 janvier.

Les nouvelles d'Allemagne donnent de plus en plus l'impression qu'une crise gou vernementaie grave est sur le point d'éclater, menaçant d'emporter Hertling. D'après les derniers télégrammes de Berlin, le conseil de la Couronne, auquel assistaient, sous la présidence de l'empereur, Hindenburg, Ludendorf, Hertling, von Kuhlmann, revenu exprès de Brest-Litowsk Bornstorf, rappelé de Constantinoplo les ministres allemands à la Haye, Berne, Copenhague, Stockholm, a longuement discuté la situation politique créée par les récents événements.

Les journaux annoncent de grands changements, ajoutant qu'Hertling qui, serait tombé subitement malade serait trop faible et trop âgé pour diriger, dans les circonstances actuelles. la politique allemande. Balow, Bethmann Hollweg, Michaëlis, mandés aussi à Berlin, forment autour du kaiser une sorte de conseil des anciens. Un grand conseil de La Couronne doit encore avoir lieu lundi soir et mardi matin avant le départ d'Hiudenbni-g et dedorî pour le qr.artipr général.

Oh ditqw!' "si un changement se produit, il serti évidemment un signe précurseur de la rupture des pourparlers avec la Russie. On estime qu'à raison des conjonctures, il sera difficile de former un gouvernement avec des civls beaucoup de personnes pensent d'ailleurs qu'une dictature militaire est proche.

La seule chose qu'on redoute est un soulèvcment des masses populaires si l'échec des pourparlers de Brest-Lilovsk était définitivement publié.

Kuhlmann démasque son jeu

IL PRÉTEND QUE LA LA ET LA SE SONT, DES A PRÉSENT, SEPAREES DE LA

On peut imaginer, à lire la relation viennoise de la plus récente séance à

Brest-Iitowek, que l'accord est loin de se faire entre les empires du Centre et les maximalistes. Cette version ne nous donne qu'un son celui de la cloche Kuhlmann mais elle n'en apparaît pas moins fort intéressante. Jamais encore, depuis le début des négociations, le secrétaire d'Etat allemand aux Affaires étrangères n'avait révélé avec autant de cynisme &es pensées de derrière la tête il est vrai qae jamais encore il n'avait été si fortement pressé par les pangermanistes de renoncer à ce qu'ils appellent les chimères de la paix de compromis. Déjà, dans sa note du 28 décembre, Kuhlmann avait laissé entendre aux maximalistes qu'il n'accepterait qu'une caricature du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Maintenant, il précise ses intentions il les exprime si clairement, avec une telle brutalité que le plus conciliant de ses partenaires ne peut manquer d'en paraître révolté. Il déclare que l'Allemagne, si elle consent à des évacuations, n'appliquera cette procédure qu'aux territoires demeurés russes or il ajoute tout de suite que la Russie ayant reconnu aux nationalités vvant sur son ancien domaine toute liberté pour statuer sur leur sort, et les corps constitués des territoires occupés s'étant prononcés pour la séparation d'avec le gouvernement de Petrograd, celui-ci n'a aucune évacuation à revendiquer.. Cette argumentation est d'une ironie souveraine, à moins que Kuhlmann n'ait voulu parler sérieusement ce qui, après tout, est fort possible. Il considère que les Diètes de Mitau et de Vilna et le conseil de régence de Varsovie sont les mandataires qualifiés des peuples de Courlande, de Lithuanie et de Pologne. Donc quelques personnes, choisies par les généraux austro-allemands, auraient la faculté d'engager les destinées de millions et de millions d'hommes. Rien de plus odieux, de plus contraire à la véritable justice qu'urne pareille conception. Les corps, dont Kuhlmann reconnaît l'autorité, n'ont pas été élus par les populations ils ne représentent que les envahisseurs. Ainsi l'opposition entre la thèse maximaliste qui se résume dans une votation plébiscitaire, hors laquelle il n'y a pas de droit et la politique des empires centraux qui repose sur l'usage de la force, légitimée par une parodie de consentement parlementaire, s'affirme en toute son ampleur. Trotski, dans la séance du 10, avait déjà dit que de graves dissentiments s'étaient élevés entre les deux délégations. S'il ne rompt pas à plus ou moins bref délai, c'est qu'il aura déserté les principes qu'il avait proclamés.

COMMENT LES AUSTRO-ALLEMANDS COMPRENNENT LE DROIT DES PEUPLES Baie, 14 janvier.

On mande de Brest-Litowsk, 13 janvier, via Vienne, 14 janvier

« Le 11 janvier, s'est constituée la commission germano-austro-hungaro-russe pour l'examen et la discussion des questions territoriales. Elle a tenu, les 11 et 12 janvier, trois séances prolongées.

Les commissaires ont été d'accord pour stipuler que le premier article du traité de paix à conclure devrait proclamer la fin de l'état de guerre entre les parties belligérantes.

M. Trotski a refusé d'ajouter à cet article la déclaration que les parties contractantes sont décidées à vivre désormais en paix et en amitié, estimant que ce ne serait là qu'une phrase décorative et exprimant l'espoir que, sur tous les autres points, le traité influerait sur les relationa entre les peuples,

MARDI 15

JANVIER 1918 Saint Maur

SOLEIL :lev. 7h.41 ;coucb. 4 h. 19 LUNE: pr. quart. le 19 plein» le 37 Temps probable: brumeux JOUR DE LA GUERRE

Il est vrai qu'il y a diverses combinaisons en vue l'une avec Bulow à la chancellerie; une autre avec Bernstorf une troisième avec Bernstorf et Bulow.

Le docteur Rosen, ministre allemand aux Pays-Bas, qui vient d'être rappelé d'urgence à Berlin, aurait des chances de succéder à von Kuhlmann.

LES SOCIAlISTES POSERONT

UNE QUESTION PRECISE

Zurich, 14 janvier.

De la Gazette de l'Allemagne du Sud « Les socialistes ont l'intention, lors de la première séance du Reichstag, d'introduire une demande pour savoir si le gouvernement continue à reconnaître toute sa valeur à la résolution de paix du 19 juillet. Leur attitude future dépendra de la réponse que fera le gouvernement.

Les autres partis se tiennent sur la réserve au sujet de cette manifestation des socialistes. Il

LES CONSERVATEURS EXIGENT UNE REPONSE NETTE

Zurich, 14 janvier.

On mande de Hambourg à la Gazette de Cologne

« A l'Association conservatrice hambourgeoise le comte Westarp a prononcé un discours ponr demander que le haut commandement pusse faire valoir sa compétence dans la direction politique des négociations de paix.

Des télégrammes en ce sens furent adressés à l'empereur, à Hindenburg et au chan.celier.

On demande une déclaration nette et claire du chancelier disant que la résolution de paix du Reichstag n'est plus Siïe! »

été décidé, après discussion, de revenir plus tard sur ce sujet.

La réunion a constaté ensuite l'accord sur le principe d'effectuer 1 évacuation des tr,rrioccupés par les belligérants sur la base de la réciprocité compléte, de manière que l'évasion des territoires russes occupés soit liée à l'évacuation des territoires de l'Autriche, de la Hongrie, de la et de la Perse, occupés par la Perse a été plus tard rayée de cette liste comme ne faisant pas partie des nations belligérantes, et la ayant déclaré s'être déjà engagée du gouvernement persan à éyacuer la Perse Sur la question de savoir à quelle date devrait avoir lieu l'évacuation des res occupés, la délégation allemandeposé de mettre cette date en corrélation avec l'achèvement de la démobilisation des forces russes, parce qu'il y a danger que la Russie, avant la démobilisation, et en raison des changements dans le systèmevernemental, ne soit toujours en état d'enrendre de nouveau des apérations often.Pa- M. de ayant rappelé que sur la proposition de la Russie, l'évacuation des territoires occupés devrait être renvoyée jusqu'à la conclusion da la paix la drscussiün sur ce point a été suspendue, La réunion a passé à l'examen de la question de savoir à quelles parties de territoires occupés l'évacuation devait s'étendre. M. de Kuhlmann a déclaré à ce propos que, selon la déflnition de l'évacuation, oelle-ci ne s étend qu'à ceux des territoire..3 occupés, qui font encore partie des terride la puissance avec laquelle la paix est conclue. Le gouvernement russe, a-t-il dit, a clamé pour tous les peuple vivant en Rus.sie sans exception, le droit de déterminer à eux-mêmes leur sort jusqu'à laparation complète.

Nous soutenons qu'en exerçant ce droit de déterminer eux-mêmes leur sort dans les parties des territoires que nous occupons les corps constitués, revêtus de pleins pouvoirs pour la représentation des peuples respectifs, ont exercé ce droit dans le sens de la séparation avec la Russie, de sort qu'on ne peut plus considérer ces territoire. comme appartenant à l'empire russe. (Voir la_suite d la 3e page.)

Les dictateurs russes CARNET DE MIES DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL SUITE

15/28 noVembr*.

Les Allemands acceptent avec empressement de discuter l'armistice et la paia, Combien de gens n'y avait-il pas ici qui s'écriaient Le gouvernement allemand ne peut traiter avec les bolcheviks. Voyez-vous Hindenburg et Trotski à une même table î Et quelles garanties aurait l'Allemagne î Je leur répondais toujours

La paix est la paix. L'Allemagne la prendra des mains de ceux qui la lui proposeront. Une fois l'armistice fait, une fois les troupes assurées que la guerre est finie, la désertion commencera, les soldats rentreront chez eux et il n'est aucune force humaine qui puisse les en faire revenir. L'Allemagne aura gagné la guerre sur le front oriental Cela vaut bien qu'un Hin. denburg serre la main d'un Krylenko. novembre.

Les élections à la Constituante sont tar.minées à Petrograd. Elles se sont passée*


dans un ordre parfait. Le nombre des votants est élevé. Les bolcheviks ont 451.587 voix les cadets 245.628 H9.644 aux socialistes révolutionnaires et aux autres partis. La garnison a voté rouge. Mais les cadets ont un nombre de voix,considérable. Entre l'opposition libérale et le maximalisme triom phant les fractions socialistes sont écrasées. 'Le groupe Plekhanof n'a pas trois milln voix.

Les journaux maximalistes commencent une campagne, disant ouvertement que le pouvoir est aux Soviets et doit leur rester. Si la Constituante n'est pas à leur goût, ils lui règleront son affaire avec simplicité. Mais verrons-nous de nos yeux cette nouvelle guerre civile

Le conflit avec l'Angleterre s'envenime. Trotski déclare qu'il ne visera aucun pas aeport pour l'étranger aux sujets anglais avant que les deux compagnons arrêtés en Angleterre soient relâchés. Trotski a-t-il l'intention de précipiter une rupture ? A entendre ses déclarations, il est difficile d'en douter.

Voici ce qu'il dit aujourd'hui, il la séance solennelle où le Congrès des paysans (1) s'est joint au C. C. E. des Soviets Le gouvernement allemand s'est trouvé obligé de consentir à la proposition d'armistice forrnulée par la Révolution russe. Ce n'est pas la sympathie du gouvernement allemand pour le pouvoir des Soviets qui lui a dicté ce consentement. La vague du soulèvement populaire en Allemagne et en Autriche arrive jusqu'à nous. Et si 1 empereur allemand a été obligé de recevoir les représentants de l'aspirant Krylenko et d'entrer en pourparlers avec eux, cela prouve que la révolution russe a posé solidement son pied la poitrine des classes dirigeantes de l'Europe. Nous sommes les partisans d'une paix universelle et honnête et, si les gouvernement des peuples alliés ne nous ont pas répondu et ne reconnaissent pas notre pouvoir, on portera à leur connaissance l'état d esprit qui règne dans cette salle où est concentrée! la volonté des ouvriers, des soldats et des paysans. Et les diplomates étrangers comprendront que le pouvoir des Soviets n'a pas besoin de leur sanction et de leur reconnaissance. Mais nous exigeons qu'ils nous disent s'ils consentent à entamer le 2 décembre, à 17 heures, en même temps que nous des pourparlers relatifs à un armistice sur tous les fronts. Nous jetons cette question à la face de la diplomatie alliée et aux peuples. Notre question retentira dans le monde entier et, partout. les paysans et les ouvriers sauront que, le 2 décembre, les diplomates de tous les pays peuvent se réunir autour de la même table pour engager des pourparlers. Et si les diplomates opposent un refus, ils seront balayés par les masses indignées.

Les maximalistes et les alliés A la même séance, le généralissime Krylenko prend la parole et est accueilli par des applaudissements enthousiastes. Lui aussi caractérise nettement la position du gouvernement des commissaires du peuple envers les alliés

Dans notre proposition, nous avons parlé d'un armistice sur tous les fronts. Nous avons, par conséquent, tout fait pour prouver qu il ne s'agit pas d'un armistice séparé. Mais si les alliés ne .nous donnent pas une réponse atfirmative jus-.qu'au 2 décembre, nota demanderons si nous devons continuer à servir de chair à canon pour les impérialistes anglo-français ou si nous devons décider de nus destinées nous-mêmes. Je ne sais ce qui parvient de torrt cela à nos gouvernements. Il faut être ici, il faut lire les journaux, aller dons tes assemblées, entendre les discours, causer avec tes gens, voir l'aspect de la vitle, les soldats débandés, ter gardes rouges partout, les arrestations incessantes, pour urriver à réaliser l'état d'exaltation dans lequel vivent ces homme qui ont le pouvoir, pour comprendre la hdte avec taquette ils courent Ici paix, à la paix tout prix, à n'importe quette paix, et combien peu, ils s'occupent de nuo,, qui, depui.s plus de trois ans, avions mené la guerre côte à côte avec la Russie. Vouloir enrayer le mouvement, essayer de tes ramener -en arrière, folie! Si nous croyorrs devoir accepter la trahison et les menaces, bien; si nous jvgenns que nos intérêts d'après guerre nous obtigenj à recevoir ces soufflets sans sourciller, soit.

Ce Krylenko, en *ance, ne dit pas tout. Son voyage sur le front n'a pas été tont h fait triomphal. Une batterie russp a tiré supposons par erreur quelques obus snr le train du généralissime. Par crainte que des erreurs semblables se reproduisent, Krylenko fait annoncer qu'il renonce, pour l'instant, à retourner Sur le front. Mais il est une chose qui m'étonne plus que tout le reste.

J'ai lu le récit de la visite de Krylenko au front. J'ai lu qu'il avait renvoyé des généraux et que d'autres l'avaient reçu, mais je n'ai pas lu. Non, j'attends encore avant de dire les causes de mon étonnement. 17/30 novembre.

Nous restons ici et, en même temps, nous déclarons officiellement aujourd'hui ne pas reconnaître le gouvernement des commissaires du peuple. C'est ce qui résulte de la note que le général Lavergne, représentant la France au G. Q. G. à Moghilev a remise le 14/27 novembre au général Doukhonine

Simultanément, le colonel Kert, chef de la mission militaire américaine, près la Stafka, a remis au général Doukhonine uné communication identique.

Mais les Américains ne semblent pas avoir concerté leurs démarches. Car, le même jour, le général Judson, chef de la mission militaire américaine en Russie, écrit de Petrograd au chef d'état-major général la lettre suivante

Comme complément à ma lettre du 12/25 novembre 1917 concernant un passage des commimiques des journaux d'Amérique, je désire décl-arer que ma lettre ne doit pas être considérée comme une indication que mon gouvernement se soit prononcé ou se prononce en faveur du triomphe en Russie d'un parti politique ou d'une (1) Je n'ai pas parlé de ce congrès général des paysans, car, en vérité, c'est une parodie de congrès présidé par Spiridonova, et qui ne représente exactement rien.

Ne 5. Feuilleton du Petit Parisien. LA NOUVELLE MISSION DE

JUDEX GRAND ROMAN- CINÉ

PAR

ARTHUR BEHNÉSS

CrM et film* par LOUIS FEUIXJL.AJDB3 (FILM GAUMONT)

PBEMIER ÉPISODE

LE MYSTÈRE D'UNE NUIT D'ÉTÉ lUtSUMÉ DES ÛCATRE PREMIERS FEUILLETIONS Judex, heureux près de Jacqueline, a fiancé son frère Roger avec Primerose, fille adoptive du riche Américain Milton, inventeur d'un propulseur automatique qui doit révolutionner la navigation. Le docteur Howey. ami de Milton l'enaaee à se métier d'une association mystérieuse, la Rafle aux secrets, qui pourrait bien lui voler ses pians. Entre temps, Howey cherche à obtenir du policier Cocantin des détails sur le passé de Judex.

III (suite)

La Rafle aux secrets

Le docteur Howey, qui s'était assis sur un siège, en face de son interlocuteur, poursuivait sur ce ton de politesse cordiale dont il ne se départissait jamais

M. de Trémeuse m'a dit que vous étiez à la tête d'une importante agence l'agence Céléritas, je crois. G'est bien cela. n'est-ce pas ?. et que voue vous occupiez de recherches pour la sécurité et dans l'intérêt des familles.

C'est-à-dire que. ouL.. non. cher-

partie de le population quelconque. Les Américains ont une grande sympathie pour tout le peuple russe, voient la situation compliquée Où il se trouve et ne désirent se mêler de rien si ce n'est pour aider à la solution de n'importe quel problème russe.

Leur sympathie' s'étend sur tout le peuple rus*». Leurs représentants ici sont, maintenant, prévenus qu'aucune partie influente de la population r.e désire une paix séparée immédiate ou un armistice et il n y a pas de doute que la Russie a tous les droits, dans la situation où elle se trouve actuellement, de soulever la question d'une paix générale,.

Il n'y a pas de raison pour que les rapports des alliés envers la Russie ou envers une partie influente quelconque de la population ne reposent sur me base des plus amicales. Je protita de cette occasion pour renouveler Il Votre Excellence l'assurance de mon profond respect

Quand les notes .paraissent, elles sont accompagnées d'une réponse de Trotski, nette, violente, injurieuse, comme à l'ordinaire. Le lieutenant-colonel Kert, représentant de l'armée de l'Amérique près la Stafka, et Lavergne, chef de la mission militaire française, ont jugé possible de s'adresser, avec des documents officiels à l'appui, à l'ex-généralissime destitué par le Conseil dus commissains du peuple. De plus, les attachés militaires se permettent d'inviter le général Doukhonine à mener une politique franchement contraire à celle des commissaires du peuple. Une telle situation est intolérable. Personne n'exige des diplomates alliés actuels qu'ils reconnaissent le pouvoir des soviets, mais ce pouvoir responsable du sort du pays ne peut admettre que les agents militaires et diplomatiques allies, dans tels ou autres buts, s immiscent dans la vie intérieure de notre pays et essayent de provoquer la guerre civile. Un nouveau pas dans cette direction provoquera infailliblement les pires complications, complications dont le Conseil des commissaires du peuple rejette d'avance toute responsabilité.

La terreur

Les commissaires ont déclaré eux-mêmes qu'ils instituaient le régime de la terreur. Chaque jour, ce sont de nouvelles arrestations chaque jour des perquisitions. Les automobiles du comité révolutionnaire ne sufllsent pas à amener à Smolny les gens qu'on y transporte chaque nuit. Aujourd'hui le gouvernement dissout la Douma de ville qui n'a cessé de protester contre le coup de force bolchevik, qui est intervenue en faveur des prisonniers, qui a publié, des appels et siégé chaque jour.

La Douma de ville est le seul corps représentatif de "etrograd qui ait une naissance légale. Elle a été élue par le suffrage universel direct et secret. Elfe est en immense majorité socialiste. Et on sait quelles sont les origines obscures et confuses des Soviets et ce qu'il représentent. C'est eux, pourtant, qui parlent au nom du gouvernement démocratique de la Russie. Le maire Schreider est un vieux révolutionnaire qui a connu les prisons tsaristes. Aujourd'hui on le traite comme une Protopqpof ou un Sturmer. La presse maximaliste déclare que la Douma de ville est un ci nid de Korniloviens », que Martof.Zederbanm, Martof, le kienthalien, Martof, l'internationaliste est un réactionnaira avéré.

Décidément, on est toujours le bourgeois de quelqu'un. Il n'est que d'attendre. Seul, Lenine est l'homme à la gauche de qui il n'y a personne.

Mais, déjà, on parle d'un inconnu, d'un Bleichmann. un homme farouche et pur, un anarchiste, qui regarde avec mépris Lenine et son agitation puérile.

(A suivre. Claude ANET. L'amélioration des cantonnements M. Loucheur. ministre de l'Armement, vient de faire connaître à M. Raoul Péret, plaident de la commission du budget, qui avait demandé que les bois coupés par les Allemande fussent utilises dans les cantonnements de repos, que ces bois venaient d'être employés à l'amélioration des dits cantonnements et il la fabrication de couchettes individuelles.

Dans l'aéronautique militaire M. Dorand, lieutenant-colonel. du génie, directeur de la section technique de l'Aéronsutique militaire, est désigné pour remplir auprès du sous-secrétaire d'Etat à. l'Aéronautique militaire et maritime les fonctions d'inspecteur général des études et expériences techniques de l'Aéronautique militaire. M. Caquot, chef de bataillon du génie, de l'établissement central du matériel d'aéros- tation militaire, est désigné comme directeur de la section technique de l'Aéronautique militaire.

Va-t-on créer une taxe municipale de guerre? Le Conseil municipal a renvoyé à l'administration, pour. études, un projet de M. Chaesaigne-Guyon tendant à proposer, aux pouvoirs publics, l'établissement d'une taxe municipale de guerre, applicable à chaque foyer et variant de 5 fr. à 200 fr., selon l'importance. du loyer au-dessus de 375 francs. NOTRE MINISTRE A COPENHAGUE M. Bapst, notre représentant à Copenhague, qui a été mis à la disposition du ministre, est remplacé par M. Conty qui nous a représentés durant plusieurs années à Pékin.

ACCIDENT EN GARE OEJERSAILLES-RIVE GAUCHE Par suite d'une erreur d'aiguillage, une machine motrice a heurté violemment hier matin, Il neuf heures, en gare de Versailles-'Rive Gauche, le wagon de tête d'un train venant des Invalides et dans lequel se trouvaient encore une dizaine de voyageurs. Projetés les uns sur les autres, ceux-ci ont été sérieusement contusionnés. Quelques-uns ont été atteints à la tête par des éclats de vitres et de bois. Après avoir reçu des soins à la pharmacie Bureau, rue de l'Orangerie, tous les blessés ont pu regagner leur domicile.

chait à éluder Cocantin visiblement nerveux. Puis éclatant tout à coup, il s'écria Docteur, je vous en prie, ne me parlez pas de toutes ces choses

Oh l excusez-moi cher monsieur Cocantin, reprenait Howey avec un bienveillant sourire. Voyons, vous d'habitude si gai, si plein d'entrain et de verve, qu'avezvous donc ce soir pour vous montrer si morose ?

Le détective privé, tout en roulant des yeux exorbitée, révéla d'une voix douloureuse

Ce que j'ai, docteur. ce que j'ai ? Eh bien, j'ai le cafard

Le cafard répétait le professeur de culture esthétique qui semblait beaucoup moins inquiet qu'amusé.

Voilà huit jours que j'en suis atteint, reprenait Cocantin, et c'est épouvantable. Sans doute un gros chagrin ?. Dites une vive contrariété. Ma femme, ma chère Daisy, est allée recueillir un héritage en Amérique et comme notre petit bonhomme, un être délicieux que nous avons surnommé le môme Réglisse, fait en ce moment son éducation en Angleterre, je ne suis plus qu'une âme esseulée et plaintive. Pourquoi ne cherchez-vous pas un 1érivatif ? demandait le médecin.

J'ai bien essayé, mais en vain. Et Cocantin, dont les prunelles se mirent à briller d'un fugitif rayonnement, poursuivit Ce matin. en venant à la Frondaie, j ai fait la connaissance, dans le train, d'urne femme charmante, la baronne d'Apremont.. Nous avons causé longuement. Elle est fort aimable, cette baronne. Vous ne la con- naissez pas, docteur?

Mon Dieu non.

Tant pis pour vous car elle est fort belle. Tout à fait le type de l'Italienne idée.

AU SÉNAT

La commission d'instruction de la Haute-Cour

I*« groupes du Sénat se sont réunis hier pour désigner leurs candidats à la commission d'instruction de la Haute-Cour dont l'élection aura lieu aujourd'hui, au scrutin de liste, en séance publique.

La gauche démocratique a désigné par acclamation MM. Vallé et Monis, anciens ministres de la Justice Savary et Bérard, et comme suppléants, MM. Voulle et Albert Peyronnet.

L'union républicaine a désigné MM. Antony Itatier, Théodore Girard et Perès et comme suppléant M. Reynald.

La gauche républicaine a choisi MM. Vidal de Saint-Urbain, comme titulaire, et Guillier comme suppléant.

Le groupe des droites a désigné MM. de Las Cases, comme titulaire, et Larére, comme suppléant. Quatre membres nouveaux entreront donc dans la commission si, comme on peut le prévoir, le Sénat ratifie ces propositions ce sont M. Savary, avocat, sénateur du Tarn M. Monis, an- cien garde des Sceaux M. Perès, qui fut le rapporteur remarqué de la loi, et M. de Las Cases, l'avocat bien connu du barreau de Paris.

Qui sera président ? A défaut de M. Antony Ratier qui, croyons-nous savoir, a décliné toute candidature, il est question de M. Savary.

Notons que si tous les membres de la commission doivent être, en fait, de véritables juges d'instruction, en droit, c'est le président de la commission qui doit diriger et signer, par délégation de ses collègues. les actes de la procédure. Il peut décerner en leur nom tous mandats de comparution, d'amener, de dépôt, ordonner toutes expertises ou enquêtes. Il est en quelque sorte le juge d'instruction nominal. Il lui appartiens, d'ailleurs, de conduire l'information au point de vue juridique.

A signaler les réserves faites, au cours des réunions d'hier, dans les groupes de droite et de la gauche Républicaine (parti progressiste), au sujet do la compétence de la Haute-Cour en ce qui concerne l'affaire Malvy.

Le parquet généra! de la Haute Cour au Luxembourg

M. Mérillon, procureur général près de la Haute-Cour, accompagné de ses deux avocats généraux, MM. Cénac et Lombard, s'est rendu, hier après midi, au palais du Luxembourg. Les trois*membre.s du ministère public ont rendu visite, à M. Antonin Diibost.

LE SAUVETAGE DES EPAVES MM. Cabart-Danneville, Brindeau, Trystram H ayez et Fenoux, délégués du groupe des Intérêts maritimes du Sénat. ont exposé au ministre de la Marine l'intérêt qu'il y aurait il. adopter les mesures projetées pour l'ernlèvement ou le rel2vement des épavcsjïes navires coulés à proximité des côtes.

Les délégués ont présenté, à titre d'exempte, taillé des épaves qui gisent en ce moment près du littoral de la baie de Sun.

M. Lemcry, sous-secrétaire d'Etat il la Marine mamhande. a fait connaître 1es termes d'un projet de décret qui va être pris prochainement à ce sujet.

PiFpi h claie Bas Soyons économes,

en attendant d'en recevoir à discrétion De nombreuses plaintes nous parvien- nent au sujet de la mauvaise qualité du gaz et sur la difficulté qu'éprouvent certains abonnés à assurer la cuisson de leurs aliments. Est-ce à dire. comme on a paru le croire, que la compagnie a mndifté son système de fabrication ou que nous allions être privés de gaz ?

Non, nmis a expliqué M. Louis fausset, rapporteur à l'Hùtel de Ville de tout o8 qui touche à la régie du gaz. La Société ne fabrique pas un seul mètre cube de gaz Il l'eau, et le gaz distribné ne diffère de ce qu'il était en temps de paix que par la pression et par la mauvaise quadité de certains charbons distillés, ce qui altère, dans une certaine mesure, son pouvoir calorique, déjà diminué par la réquisition du benzol et autres sous-produits.

fa pression a été réduite à Wmlm, à la sortie des usines, ce qui fait que, dans les quartiers bas, elle s'abaisse jusqu'à 10 ou 12m/ro seulement. Aussi l'abonné est-il souvent dans l'impossibilité absolue de faire sa cuisine' au gaz. Ces inconvénients ont été accrus, en ces der- niers temps, par les dépôts de naphtaline provo- par le froid d-ans les canalisation. Le rétablissement de la pression de 90nVnl à la sortie dea usines est la première oondition indispensable pour que le gaz redevienne l'agent calorique qu il était autrefois. Cette mesure s impose, d'avtant phrs que le prix du gaz va être augmenté mais elle ne peut être réalisée que si on assure à la compagnie les stocks de charbon utiles au lieu de limiter ses approvisioninements pour ainsi dire à ses besoins journaliers. C'est ce qu'il conviendra d'envisager pour l'hiver prochain mais en attendant il ne faut pas se le dissimuler, c'est un devoir pour chacun de restmeùndre sa consommation.

Et c'est là un conseil que donne, bien à regret, M. Dausset qui, on le sait, estime que la véritable économie de charbon doit être recherchée dans le développement de la consommation du gaz.

ETAT-MAJOR GÉNÉRAL DE L'ARMÉE Sont placés dams la Le section (réserve) du cadre de l'état-major général de l'armée le général de division Conneau les généraux de brigade Dodelier, Bourquin et Halna du Fretay.

le. La Joconde et la Tosca réunies en une même personne. Elle m'a invité à prendre le thé chez elle Cette fois, j'ai cru que mon cafard était guéri. Vous avez vu, quand je suis arrivé à la Frondaie, j'étais d'une humeur exquise.

Pendant tout le dîner vous avez été étincelant

Et voilà qu'à peine levé de table, je me suie senti envahi par une tristesse incommensurable. Ni le sourire de ces dames, ni la conversation de ces messieurs, ni les taquineries du petit Jean n'ont pu me faire sortir de cet état comateux. Pour ne pas troubler l'allégresse générale, j'ai dû me réfugier dans ce fumoir où je me suis affalé comme une brute.

Ah docteur, docteur, je suis tr£s malade.

Howey coupait avec autorité

-Non monsieur Cocantin, vous n'êtes pas très malade.

Qu'est-ce que j'ai donc?

Et, sentencieusement, le docteur diagnostiqua

Vous êtes atteint d'hypéresthésie hystérotomanique.

Qu'est-ce que c'est que ça ? sursauta le détective.

Une forme assez curieuse de la neurasthénie.

C'est grave ?

Pas du tout. si vous vous teignez. Que dois-je faire?

Il vous suffira de vous livrer à quelques exercices spéciaux, tels que la marche pieds nus sur l'herbe humide, de préférence au clair de lune. la reptation.

La reptation ?.

C'est-à-dire l'art de ramper sur le sol à l'aide de raouv«minU ry!hmiques que je me ferai un plaisir de vous enseigner. Et après

LE PROCES BOLO-PORCHERE Les défenseurs des accusés

réclament la citation de plusieurs témoins par la voie diplomatique

Le troisième conseil de guerre, appelé juger Bolo et Porchère, le 4 février, sera présidé par Je colonel Boyer. Les membres seront les mêmes que ceux siégeant actuellement.

Jusqu'à présent, il n'a pas été nommé de juges suppléants. Au cas où cette mesure serait prise par l'administration de la justice militaire, il serait procédé à la désignation de sept suppléants dont les grades carrespondraient à ceux des juges titulaires. Ces juges suppléants suivraient les débats dès le début de la première audience, ainsi que cela est pratiqué pour les jurys de cour d'assises.

Le lieu où se dérouleront les audiencee n'est pas encore connu. On ne sait pas si la salle choisie sera celle des assises, la grande salle où furent jugées tant de causes célèbres, ou bien le prétoire, assez exigu, réservé en ce moment au troisième conseil de guerre. Ce local serait, sans doute, insuf. fisant comme dimensions. En effet, sans parler -le l'affluence du public à une affaire aussi retentissante, il faut tenir compte du nombre important de témoins, environ quarante, cités par l'a.ccusation et la défense.

Celle-ci se plaint même de ne pas avoir les facilités désirables pour l'accomplissement de sa tâche.

A ce sujet, M8 Abert Salle, avocat de Bolo pacha, vient d'adresser la lettre suivante à M. Clemenceau

Monsieur le président du Conseil,

Un incident imprévu m'oblige à sortir de la réserve que je me suis imposée depuis que m'a été confiée la défense de l'accusé Bolo, él je m'adresse à vous, chef suprême de la justice militaire

A la date du 9 janvier, sans même attendre l'ordre de mise en jugement, Bolo a fait parvenir à le commissaire du gouvernement une premièrr liste de témoins habitant à l'étranger, en lepriant de les faire citer pour l'audience du conseil de guerre.

.NI. lo commissaire du gouvernement m'a dé- claré aujourd'hui qu'il laissait à laccusé le soin de faire citer di;wctement les témoins. Cette ré- ponse négative constitue une entrave il la liberté de la défense.

Si le conseil de guerre doit en effet, siéger le 4 février, il est impossible à Bolo de faire transmettre en temps utile par la voie ordinaire des citations à des témoins dont plusieurs habitent l'Amérique.

L'accusé ne romande pas l'ajournement de l'affaire il prie simplement l'autorité militaire de faire citer télégraphiquement, par voie diplomat1que, les témoins dont la présence est indispensable à la manifestation de la vérité. Deux témoins ont besoin de sauf-conduits, et votre haute intervention est nécesaire pour les leur octroyer. Je viens donc vous demander de faire citer d'urgence les neuf témoins dont la liste a été remise au commissaire du gouvernement.

Bolo proclame son innocence. Son procès ne peut pas être une tragédie dont le scénario serait réglé d'avance.

J'ai trop confiance en votre esprit de justice pour douter que vous accordiez à un accusé le droit d'avoir en face ses accusateurs et de faire éclater la Imnière.

Veuillez, etc. Albert Salle. De son côté, M" Marcel Héraud, défenseur dé l'expert Porchère, a également saisi le ministre de la Guerre par cette lettre Monsieur le président du Conseil,

Mon confrère Me Albert Salle, défenseur de M. Bolo, vous a fait connaître les raisons qui l'obligent à s'adresser à vous pour obtenir la ci- tation par la voie diplomatique, des témoins résidant Il l'étranger, dont l'audition lui parait en cettn affaire indispensable à la manifestation de la vérité.

Je me joms à sa requête pour vous prier de dre, en tant que chef de la justice militaire, es mesures nécessaires afin de faire citer, par l'intermédiaire de l'ambassade de France à Berne, M. Necker, directeur du Crédit (le Suisse, il Genève, seul témoin direct des voyages de mon client, M. Porchère, en Suisse.

Ce haut personnage appartient à une nation neutre, et rien ne saurait s'opposer à ce qu'une convocation lui soit adressée.

Veuillez, etc. MARCEL Héraud. Les principaux témoins dont l'audition est demandée par le défenseur de Bolo ne seraient autres, dit-on au Palais, que Pavenstedt, le principal associé de Ut banque Amsinck J'ex-khédive Abbas-Hilmi et le baron de Behrens, directeur de la banque d'Anvers.

L'on ajoute qu'il se pourrait que les débats de l'affaire Bolo-Porchère eussent lieu à huis clos, tout au moins pendant oettaines dépositions pouvant intéresser les secrets de la défense nationale.

Quoi qu'il en soit, la date du 4 février a été maintenue comme définitive pour l'ouverture des débats.

LES MILLIONS DE LENO R (DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER) Genève, 14 janvier.

Les détails* publiés par le Petit Parisien sur le rôle joué, dans 1 affaire Lenoir-Schœller, par un fonctionnaire du département politique, suggèrent à un correspondant du Journal de Genève les lignes suivantes Il semblerait, d'après ce qu'on entend dire de tous côtés, que l'on ne puisse plus guère émettre de doute sur ta réalité du fait incriminé et dont la gravité n'échappe à personne, car, s'il en est ainsi, M. Schceller aurait commis un a.bus de 'tonft&nce vis-à-yie du Haut Conseil fédéral, c'estrà-dire au. pouvoir exécutif de la Confédération. Et cet abus de confiance est une violation de l'honneur dû à nos autorités, représentant les citoyens suisses.

Le Journal de Genève ajoute

L'enquéte sur l'affaire Schmller traîne trop. 11 est absolument nécessaire qu'elle soit menée avec toute l'énergie désirable et que les faits, si graves qui paraissent déjà établis, reçoivent enfin la sanction qu'ils méritent dans cette affaire, qui intéresse l'honneur de notre pays. L'indulgence ou le laisser-aller seraient également coupables et causeraient le plus grand tort il la Suisse.

Je ne saurais trop vous recommander les danses antiques dans un costume léger. Essayez de ce traitement, mon cher monsieur et je suis certain qu'en moins de huit jours vos idées noires se seront envolées comme de vilains papillons.

Vous croyez ? ponctuait Cocantin d'un air sceptique.

Le docteur Howey reprenait

Je vous le garantis.

Alors, docteur, j'essaierai et si je guéris, je vous promets de ne pas vous oublier dans mes prières

Dans le hall, une voix de jeune fille s'élevait, pure, cristalline, attaquant avec un art exquis les premières mesures d'une mélodie de Debussy. Howey conseilla:

Allez entendrea^hanter mademoiselle Primerose. je suis sûr que cela vous fera beaucoup de bien.

Vous avez raison.

Cocantin, se levant, se dirigea vers le hall, suivi par le professeur.

Celui-ci s'arrêta sur le seuil, suivant des yeux le directejr de l'agence Céléritas qui, déjé tout ragaillardi, se faufilait derrière le piano.

Puis, il se prit à murmurer

Comment un gentleman tel que le comte de Trémeuse a-t-il pu faire son ami d'un pareil fantoche ?

Et tout en arrétant doucement son regard sur Primerose qui, accompagnée par la comtesse Jacqueline, semblait chanter pour Roger seul, pour Roger en extase, les paroles d'amour, divinisées par le génie du musicien, tandis que son regard se voilait d'une' expression étrange, indéfinissable, il fit entre ses dents

PSuvre petite

Primerose s'était endormie dans un sou. rire.

APRÈS LES CÉDULES l'impôt général sur le revenu Après s'être acquittés des impôts cédulaires qui les visent, et dont nos précédents articles ont exposé le mécanisme, les contribuables vont avoir à se préoccuper de l'impôt général sur le revenu appliqué depuis deux ans, mais dont le taux, quittait de 2 0/0 la première année et de 10 0/0 l'année dernière, passe cette année à 12 fr. 50 pour cent.

Le contribuable assujetti à l'impôt est obligatoirement tenu de souscrire, avant le avril, une déclaration du chiffre de son revenu total, avec l'indication, par nature de revenus, des éléments qui le composent. Si le contribuable est marié, il a droit à une déduction spéciale de 2.000 francs sur son revenu total.

S'il a des personnes à sa charge (ascendants âgés de plus de 70 ans ou inftrmea descendants et enfants adoptés ou recueillis àgés de moins de 21 ans ou infirmes), il bénéficie d'autre part d'une déduction sur son revenu de 1.000 francs par personne jusqu'à la cinquième et de 1.500 francs par personne en sus de cinq. v

Puis l'impôt est appliqué, d'après le taux de 12 50, savoir

FRACTION DU REVENU COMPRISE

Entre 3.000 et 8.000. 1,25 8.000 et .12.000. 2,50 12.000 et 16.000. 16.000 et 20.000. 5 20.000 et 6,25 40.000 et 60.000. 7,50 60.000 et 80.000. 8,75 80.000 et 100.000. 10 » 100.000 et 150.000. 11,25 Aude'ssus de 150.000. 12,50

De plus, les personnes à charge donnent' droit, en faveur des contribuables soumis à l'impôt, à une réduction du montant de leur cotisation, de 5 0/0, 10 0/0, etc., réduction qui va jusqu'à 50 0/0 pour six personnes à charge, c'est-à-dire jusqu'à réduire de moi. tié le montant de l'impôt.

Voici un exemple fourni par l'administration qui précise comment s'effectue le calcul de l'impôt

Soit un contribuablo marié, ayant un enfant et possédant un revenu total de 18.000 francs, le montant de l'impôt se dé- termine ainsi qu'il suit

neventwtotal 18.üOO francs;

Déductions pour situation de famille marié francs; un enfant, 1.000 francs; au total: 3.000 francs

Reste à considérer pour le calcul de l'impôt 15.000 francs.

Fraction de t exempte. » » Fraction de 3.000 il 8.000 fr., soit 5.000, à 1,25 .• 50 Fraction de 8.000 1S.000 fr.. soit 4.000, à 2,50 °,6. 100 » Fraction de 12.000 à 15.000 fr., soit 3.000, à 3,75 IIS 50 A retrancher 5 pour une personne il. charge soit 13 75 Reste, montant de la cotisation 261 25 Le résultat de ce mode de taxation, d'après le nouveau taux, pour quelques chiffres de revenus pris comme exemples, est indiqué dans le tableau suivant

CHIFFRE MONTANT DE L'IMPOT D6 PAR UV CONTRIBUABLE

DU

revenu marié marié avec TOTAL célibataire 3 a enfants sans enfant mineurs

francs. fr. c. fr. c. francs. 4000 12 50 3 » 2 37 50 12 50 8 OOO 62 50 87 50 » 10 000 112 50 62 50 20 12 000 162 50 112 50 40 15 000 275 00 200 00 90 20 000 512 50 412 50 220 25 #U 825 00 70000 410 1.012 50 660 30 000 2 512 50 2.362 50 1.710 100 000 7 012 50 6 812 50 5210 150 000 12 637 50 12 412 50 9 660 200 000 18 887 50 18 637 50 14 610 500 000 56 387 50 sa 137 50 44.610

Ajoutons que des formules de déclaration sont mises à la disposition des contribuables dans les maires.

Une bonne nouvelle pour nos pêcheurs Les amateurs de truites et autres salmonides se doutent-ils qu'avant la guerre, toutes ces espèces venaient en partie d'Allemagne, de Surisse et de Norvège et que notre industrie piscicole était complètement sous la tutelle allemande '? C'est ce qu'explique M. Rebeillard dans un projet de résolution qu'il vient de faire adopter par le conseil municipal et qui tend à intensifier le réempoissonnement des nombreux cours d'eau du bassin de la Seine, c'est-à-dire à repeupler prè% de 4.000 kilomètres de rivières en vue d'assurer abondamment l'approvisionnement de Paris.

Il suffira pour cela de coordonner les efforts des deux établissements de pisciculture de la Ville de Paris, l'Aquarium du Trocadéro et le moulin de Grattereau, qui fournissent chacun de 60 à 70.000 alevins en étendant leur champ d'action. Les dispositions utiles devant être prises à la suite del cette intervention, les pécheurs à la litfne parisien vont connaître de beaux jours et de fructueuses pêches. L'ensemencement en truites ou autres espèces de choix va être, en effet, poursuivi dans tous les grands affluents de notre fleuve la Marne, l'Oise, l'Eure, le Loing,. l'Yonne et l'Aube.

Jamais elle ne s'était sentie si heureuse; jamais elle n'avait mieux goûté la douceur de vivre un rêve d'amour qui n'allait pas tarcer à devenir une exquise réalité. Lorsqu'elle ferma les yeux, les paroles si passionnément tendres de Roger chantaient encore à. ses oreilles. l'enveloppant d'une joie ineffable. Elle ne craignait plus les visions hallucinantes qui, depuis quelques temps, troublaient ses nuits. Elle avait la conviction que le mauvais génie avait disparu pour toujours et qu'aucune ombre ne viendrait plus désormais, même en un rêve mensonger, ternir la clarté de ses chères espérances.

Primerose reposait donc d'un sommeil calme et profond. Mais voilà que bientôt, peu à peu, presque insensiblement elle commence à donner quelques signes d'inquiétude.

Tandis que ses paupières demeurent obstinément closes, sa poitrine se soulève lentement, avec etfort sa respiration devient haletante ses traits se contractent de longs soupirs, suivis d'exclamations de frayeur inexplicable, s'échappent de ses lèvres tremblantes. Se redressant en quelques mouvements saccadés, les yeux subite- ment ouverts, fixement tragiques, Primerose étend ses bras en avant. On dirait qu'elle se débat contre une atroce vision qui bouleverse tout son être et, d'une voix rauque, elle articule péniblement

Le mauvais génie Je le vois. il est là. Oh j'ai peur. Roger Roger à moi Puis retombant, comme si une main invisible la brisait implacablement et arrachait d'elle-même toute espèce de pensée, de notion d'existence, elle demeure un instant étendue, prostrée, inerte.

Mais voilà que lentement elle se relève, les yeux toujours hagards. Elle sort de son lit. Avec des gestes d'automate, elle revêt

Les payements des pensions aux mutilés de la guerre L'administration des Finances vient de mettre à l'étude les simplifications qui pourraient être introduites dans le mode de payement des pensions aux mutilés de la guerre, notamment en ce qui concerne la production du certificat de vie et de noncumul

On a à ce propos soulevé la question de savoir si les mutilés de la guerre peuvent cumnler leur pension de réforme ou de retraite avec un traitement d'une administration civile. Au ministère des Finances on explique que la loi du 30 décembre 1913 autorise le cumul sans limitation des traitements civils avec les pensions militaires accordées pour blessures ou infirmités équivalant à la perte absolue de l'usage d un membre. D'autre part il y a lieu d'observer que la loi sur les pensions militaires, en discussion devant la Chambre, prévoit que toutes les pensions ou gratifications pour blessures, même celles qui correspondent aux invalidités les plus légères, seront indéfiniment cumulables avec les traitements civils.

La propagande défaitiste PERQUISITIONS A PARIS

Sur mandat du capitaine Larcher, rapporteur près le premier conseil de guerre, chargé de l'affaire Brion, M. Pachot, commissaire aux délégations judiciaires, a pratiqué, hier, plusieurs perquisitions chez des personnes suspectes de campagne défaitiste.

ARRESTATION D'UNE INSTITUTRICE Grenoble, 14 janvier.

Mlle Lucie Colliard, Agée de quarante ans, institutrice à Saint-Antoine s Haute-Savoie), dénoncée à l'autorité militaire pour propagande défaitiste, a été sur l'ordre du général gouverneur de Lyon, arrêtée et incarcérée à la prison militaire de Grenoble.

Cette institutrice aurait prêté son cancours Il Hélène Brion, -pour la diffusion de tracts pacifistes.

CHRONIQUE JUDICIAIRE A la requête de M. Charlos Mumbert, assignation a été donnée hier aux gérants de l't?vctl et de l'Œuvre, ainsi qu'à MM. Jacques Dhur et Gustave 'l'éry, d'avoir à comparaître ooi cour d'assises les 25 et 26 mars pour y répondre du délit de diffamation que leur impute NI. Charle* Humbrrt. Mais cette fixation n 'est que pour interrompre la prescription, car les deux procès ne seront pas engagés aux dates indiquons, 115 seront seulement appels et renvoyés il une autre session • POUR VENGER SA FEMME

Venu en permission, le il,; août dernier, à Blanc-MesniJ Pt apprenant qu'en son absence sa femme avait été en butte aux insultes du menuisier Vuillod, leur voisin, l'aérostier Kalyua nva.t frappé l'iiisulteur de cinq coups de t rai idiot ¡¡il ventre et au dos, qui déterminèrent la mort du menuisier.

Traduit tuer devant le 1er conseil de guerre, l'aérostier l'algon, que défendait M» Alexandre Zévaks, a été acquitté.

LE PERSONNEL DES TABACS Le congrès de la Fédération des tabacs s'est ouvert, hiar matin, sous la présidence de M. Bernade, de Limoges. Après une longue discussion, l'ordre du jour suivant a été adopté retrnites indemnité de cherté de vie.

Au cours de l'après-midi, les congressistes, sous la présidence de NI. Camont, ont discuté ces deux questions et notamment les moyens à employer.

De Monte-Carlo

La saison artistique, dont le programme se développe avec la plus heureuse variété, offre chaqui jour des concerta ou des représentations d'un vif intérêt ot que suit assidùment la société mondaine où la colonie anglo-amci'icaine est de plus en plus nombreuse.

Il faut signaler, aux concerts classiques dirigés par M. Léon Jehin, la première audilion d'une originale et délicieuse nc-ijui^e symphonique, Polyphème, de NI. Vincent. et une très belle exécution du magnifique An Mil, de Piern'S admirablement interprété par l'orchestre et les chœurs. Le public a chaleureusement applaudi Mlle Jeanne Isnard, violoniste Mlles Yvonne Lévy et Marcelle Herrensehidt, pianistes, toutes trois premiers prix du Conservatoire national de Paris.

M. Louis Gtume nous fit entendre, ses concerts symphoniques, sa suite byzantine, llly- d'un très grand cliarme et d'un riche coloris oriental A ces mêmes concerts, d'excellents artistes, Mlle Marthe Gaus, cantatrice; Mme Alberte Heskia-Holand, pianiste M. Jean Humoin, baryton, et M. SévvilUuc, tOnor, reniportcrcut un vif succès.

Aux Concerts modernes, dirigés par NI. Georges Lauweryns, les cantatrices M m es Marie Charbonnel et Lucienne Dao furent très applaudies, ainsi que i'excellent artiste, M. Van Houtte, qui interpréta brillamment la Suite olgSricnnAi, de SaintSaens. Le Concert moderjie de tunrfli dernier. consacré aux du maître .Suint-Saëne. comportait la Symphonie n" 1 en ?>'i brnwl, le premier Concerto pour violoncelle, reuu<rt]iiablement exécuté par M. Umberto Bencdetti le Rondo capricioso. que lfl violoniste M. Ilenry Wagemans enleva avec brio, et !a Fiancée du Timbalier, expiussivoment chantée pnr Mlle MaryLouise Dubost.

M. René Comte-Offenbach, tout en continuant une brillante série de comédien parisiennes, choisie,3 parmi les meilleurs succès, vient d'inaugurer les représentations de ballets avec des n danses anciennes de Lulli, Rameau et Gossec, et Javelle, le délicieux ballet de Saint-Saêns, artistement réglé par M. de Tondeur et dansé à ravir par Villes Rattori et Meylach. L'exécution orchestrale fut parfaite et très vivante, sous la direction de M. Louis Canne.

AUTOS MILITAIRES RÉFORMÉES

Une vente et une exposition permanentes de camions, tourisme, motocyclettes, pièces détachées, etc., ont lieu au Champ de Mars. (Métro Ecole-Militaire).

un peignoir et, d'un pas de somnambule, elle quitte sa chambre, poussée, conduite- dominée par une force occulte qui la courbe sous son pouvoir, par une volonté mystérieuse qui s'est substituée à la sienne. Elle s'avance, toujours hallucinée, à travers la maison silencieuse. Elle descend le grand escalier, traverse une antichambre, un salon, puis un autre, sans hésitation, sans bruit, sans heurter aucun meuble. Ses pas glissent silencieux comme ceux d'un fantôme. OiUdirait une créature de l'au-delà qui s'est matér lieée pour revenir errer parmi les vivants et les choses.

Elle pénètre dans le bureau de James Milton. Toujours avec la même précision, elle se dirige vers un des angles de la pièce, dans la demi-obscurité d'un clair de lune atténué par les stores qui garnissent les fenêtres. Un instant, elle s'arrête devant une vaste bibliothèque remplie de livres aux reliures rares, comme si elle voulait y choisir un volume. Mais presque aussitôt eile se retourne. son bras se lève dans la direction du mur. Ses doigts frôlent la cloison. Elle cherche. elle s'arrête. tâtonne. cherche encore. On dirait qu'une voix intérieure lui dicte un ordre absolu et qu'aveuglément, passivement, elle accomplit une tache à laquelle elle ne peut se dérober. Mais sa main s'arrête près d un tableau, à la hauteur de la cimaise. Sans doute a-t-elle fait manœuvrer quelque mécanisme ingénieusement pratiqué dans la muraille car un panneau de la boiserie glisse sur des rainures invisibles, laissant apercevoir une excavation divisée en plusieurs compartiments et remplie de dossiers méticuleusement rangés. (A suivre.) Arthur BER'ÈDE. Copyright by Arthur Bernède. 1918. -Tous droits de reproduction et de traduction rtserréspour tous cars.


DERNIÈRE HEURE

L'AUGMENTATION des effectifs britanniques LE MINISTRE DU SERVICE NATIONAL D,POSE SON PROJET

(DE NOTRE CORBESPONDANT PARTICULIER) Londres, li janvier.

Sir Auckland Geddes, ministre du Service National, a déposé, cet après-midi, aux Coinmunes, le nouveau projet de loi destiné à accroître le chiffre des réserves britanniqaes.

Dans son exposé des motifs, le ministre fait ressortir 1 importance de plus en plus grande qu'a pour l'alliance et le succès de la cause commune le développement de ces .réserves.

Il est clair, dit-il, que nous devons nous préparer à jouer un rôle plus grand sur le champ de bataille jusqu'à l'arrivée des contingents amen- eaàns. Il est évident que nous ne pouvons ni sa- crifler notre suprématie navale ni restreindre nos efforts pour augmenter notre tonnage ou sans- faire nos besoins industriels, car d'eux aussi dé- pend la victoire. Mais il nous faut des hommes. N'allez pas croi.re pour cela que la situation soit critique. Le gouvernement a examiné en détail l'importance des forces dont nous disposons, nous et nos alliés, et celles dont dispose l'ennemi, en tenant compte des événements survenus sur le iront oriental. Or, le résultat de cet examen est satisfaisant Même sans la Russie et lit Roumanie, nous avons, avccflos alliés, une supériorité j substantielle sur nos ennemis. Il semblerait que ces derniers devraient pou- voir transporter sur le front occidental un chil- fre d'hommes capable de nous écmser, mais en pareille matière, tes statistiques ne fournissent pas toujours des indications très justes. Il tant ternir compte de la valeur combative et du moral des troupes en présence. Malgré tous tes avanta- ges dont disposent tes puissances centrales, no- tamment leur unité de commandement, leurs voies de communication intérieures, leurs armées sont composées d'éléments inférieurs, au point de vue tant physiqtie que moral, comparées aux netres, celles de France et d'Amérique. Leurs hommes sont plus jeunes ou plus vieux, plus fati- pués et moralement plus abattus.

A supposer que les Allemands puissent amener sur le front Ouest toutes leurs divisions, en Jais- sant à des formations de landwehr et de la nus- j turm la détense de leur frontière orientale, ce.a j ferait environ 38 divisions, soit approximative- ment hommes. De mf-me nous devons ternir compte ci un nombre élevé de divisions austro-hongroises contenant des Allemands ou des Magyars, qui pour- raient être transférées soit le front italien, soit sur notre front, avec leur artillerie lourde. Tout cela ferait un total d'environ 1.G00.O00 hom- jEli bien, malgré la défection russe, le résultat final ne saurait faire de doute. Les ressources des alliés et de l'Amérique, actuellement mobilisés dans les nrrités militaires ou en réserve, sont sut- fisantes twiir assurer la victoire. Seule une catas- trophe psychologique chez nous ou nos allies, comparable celle de la Russie, pourrait sauver les puissances centrales.

Je ne puis vous indiquer les chiffres des forces en campagne ou en réserve que possèdent les nations de l'Entente, mais je puis vous aftirmer qu'ils sont, tant comme nombre que comme moral, en mesure de tenir tète aux ennemis. Quant aux renforts qui leur seront nécessaires, nous les trouverons, et l'arrivée de 1 Aménque nous donnera la supériorité qui assurera la vietoire finale et complète.

En attendant, notre deuair est de prendre toutes les mesures pour que nos effectifs soient tnaintenus à leur maximum et nos pertes réduites au minimum. 9

A ce propose, le 'jowernem.cnt est rvsohi cc que tes hommes qui ont été flriévement blesses nn, soiant pas renvoyés à nouveau an front, pen- dant que des jeunes hommes restent ici sans dan- ger dans tes industries, quelque essentielles qu'elles soient à la défense nationale. Donnant ensuite quelques chiffres, le mi- nistré déclara que l'armée britannique comptait aujourd'hui plus de 4 millions d'hommes. En tenant eoir^te des pertes, des prisonniers, malades et mutilés, l'effort fourni par la nation se chiffre, dit-il, par 7 millions hommes, dont 4 millions et de- mi fourni par l'Angleterre seule, GiO.000 par l'Ecosse, 280.000 par le pays de Galles, 170.000 par l'Irlande et 000.000 par les Dominions et colonies. Le dernier millicn fut fourni par les troupes indigènes de l'Inde, des possessions africaines et autres et dans ce total, ajoute sir A. Geddes,'n'entre pas le nombre 'norme des travailleurs des usines de munitions, des chantiers maritimes, fa- briques d'aéroplanes, etc.

Le ministre conclut « Le gouvernement avait décidé do ne pas appliquer en Irlande la loi du service militaire obligatoire. D'autre part, le gouvernement ne songe pas à abaisser' la limite d'ùge ni a l'élever tant yu'il y aura des jeunes gens *d'âge militaire dans lxi vie civile. Il se propose d'enlever les hommes d'âge militaire aux industries qui ne sont pas essentielles. »

420 à 450,000 nouvelles recrues Cet exposé de l'effort britannique terminé, le ministre a déclaré qu'il était nécessaire de lever immédiatement au minimum de 420 à hommes parmi ceux maintenus dans la vie civile, et que 1918 pourrait venir accroltre encore ces exigences. Il ajouta néanmoins que le gouvernement avait décidé de ne recourir pour cela ni à l'abaissement ni au relèvement de l'âge mobilisable, ni à la conscription en Irlande.

Après avoir exprimé le regret que chertains pacifistes se livrent à des menées dans les milieux travaillistes et poussent les jeunes gens à interrompre la construc- tion des navires et des aéroplanes pour em- pêcher la mise en vigueur de la loi, sir A. Geddes informa la Chambre que le cabinet était réso*u à Raccorder de traitement de faveur à aucune organisation ouvrière. Toutes devront fournir leur part.

Suppression des exemptions

Le renouvellement automatique des exemptions de deux mois pour les jeunes hommes employés dans les industries spéciales ou occupant des emplois reconnus d'utilité puhlique sera aboli et la place des intéressés sera prise par des hommes mûrs, soldats libérés qui vont être enregistrés, par des femmes, des enfants et cntln par des étrangers allies, neutres et même par des sujets ennemis non internés qui devront opter entre le travail national ou le camp de concentration. Le nombre des vacances prévues s'élève pour les départements gouvernementaux seuls et à 439.000 pour les usines de munitions, les chantiers navals et autres emplois.

Les services de 119.000 femmes notamment seront, nécessaires. Or, de 227.000 en 1914, le nombre de ces dernières employées aux munitions était passé à 815.000 à la fin de décembre 1917.

En terminant, le ministre exprima la con- viction que ces mesures et pouvoirs donnés aux directrices du recrutement et du service national donneraient les réserves réclamées par le gouvernement et la conviction que chacun, sans distinction d'âge et de sexe, accepterait de bon gré ces nouveaux sacrifices, nécessaires pour la victoire.

JULLIEN.

Usines de munitions fermées en Allemagne Baie, 14 janvier.

Par suite du manque de. charbon, les usi- nes de munitions de -Karlsruhe-Gretzingen, qui occupaient 9.00O*ouvriers, seraient fer- mées depuis le 24 décembre. (Havas.)

<®/s/S4^/t/© LES PROPOSITIONS RUSSES

pour l'évacuation des territoires occupés

Bille, 14 janvier.

Après une longue discussiun, la délégation russe propose, sur lu consultation des populations faisant partie de l'ancien Empire russe, les solutions suivantes Pour le paragraphe Il, le droit de déterminer leur sort appartient aux nations et non pas aux parties occupées de i/o notions, comme- dit le paragraphe 2 de la proposition allemande du 2S décembre. En conséquence, le gouvernement russe donne aux parties des territoires en question non occupées Je même droit. de déterminer de leur sort qu'aux parties occupées. La Russie sengage à ne forcer, ni directement, ni muirej;toiwnt, ces territoires à adopter telle ou telle forme de constitution. La Russie s'engage à ne réduire leur., indépendance par aucun*} comention douanière ou militaire,.

D'autre pari, les gouvernements allemand et austro-hongrois confirent catégoriquement qu'ils n'ont aucune prétention quelconque, soit à l'incorporation de territoires ayant appartenu iL l'ancien empire russe et occupés maintenant par les armées'allemandes et austro-hongroises, soit à de prétendues rectifications de frontières aux dépens de ces territoires.

En même temps, tes deux puissances centrales s'engagent à ne forcer ni directement ni indirectenent ces territoires a adopter telle ou telle forme de constitution et s'engagent à ne réduire l'indépendance de ces territoires par aucune cunvention quelconque, douanière ou militaire, conclue avant la constitution définitive de ces territoires en Etats, sur la base du droit des.nations à déterminer leur politique.

Pour le paragraphe deux la solution de ta questions des destinées des territoires qui auront à déterminer de leur sort, doit être trouvée dans des conditions de pleine liberté et en l'absence de toute pression extérieure c'est po2arquot un plébiscite doit avoir lieu après le retrait des arrnécs étrangères ainsi qu'après le retout' des lit(litifs et de ta population évacuée dès le début de La guerre.

La date du retrait des troupes d'occupation sera fixée par une commission particulière. Pour le paragraphe trois dès le moment do la signature de la paix et de la constitution définitive eh Etats des territoires susrnentionnés, l'administration intérieure, la direction des allaires locales, des finances, etc., passe aux mains de l'organe temporaire à former il la suite de l'accord entre les divers partis politaques. Une des tAches principales de ces organes temporaires sera d'organiser un référendum.

Pour le paragraphe quatre la solution définitive de la question de la situation irtlerttationale et la forme des institutions nationales se réglera par voie de referendum général.

Dans le but d'accélérer les travaux de la conférence de paix, la délégation russe juge extrêmement important de recevoir une réponse très précise des délégations allemande et austro-hongroise à toutes les questions soulevées dans cette déclaration.

Hoffmann proteste

Le général Hoffmann a fait ensuite la déclaration suivante

Je dois d'abord protester contre le ton de ces propositions. Lu délégation russe nous parle comme si tcs Russes étaient dans notre pays en et si elle pouvait nous dioter ses con,le me permets de relever que les fait: sont diamétralement opposés; l'armée allemande victorieuse est dans votre territoire je me permets aussi de constater que la délégation lusse exige, Dousr les Uwtoires occupés, l'application du Opo.it dt-s nations de décider de leur sort, et ccla d'une manière telle que le gouvernement russe lui-même ne l'applique pas. dans son .propre pays. Votre gouvernement est fonde seulement sur la force qui supprime sans ménagement et avec violence tout homme d'une autre opinion politique.

Tous ces hommes sont pro-srnls sans phrases c:ommc étamt contre-révolutionnaires et bour"eois Je veux confirmer mes paroles par deux exemples. Dans la nuit du 30 au SI décembre, le premier congres de la Russie Blanche, réuni ;l Minsk voulant faire valoir le droit du peuple de la Russie Blarrche il déterminer son sort, fut disperse par les rmvxjjnalistfis au moyen de baionnettes et de mitrailleuses.

Lorsque le môme droit fut pour 1 Ukraim?, le gouvernement de Petrograd opposa aux Ukrainiens un ultimatum H essaya de. réaliser sa volonté par la force des aumes. Comme le prouvent les radiotélégrammes dont le texte est entre mes mains, la guerre civile continue ainsi que le gouvernement maximaliste applique et met en pratique, le droit dos peuples Il déterminer leur sort. En conséquence, le commandement suprême de l'armée allemande est forcé de décliner toute immixtion de la Russie dans le règlement des affaires concernant les territoires que nous occupions.

Dans une forme claire et non équivoque, les populations de ces territoires ont exprimé déjà le désir d'être séparées de la Russie c'est ce que l'assemblée nationale de la Courtaude a sollicité, le 23 novembre en demandant la protection de l'empire allemand.

Le 11 décembre 19t7, le conseil national de la Lithuanie a proclamé son désir de cesser toute communications existant jusqu'à ce moment entre ce pays et les autres peuples.

Le 27 décembre, l'assemblée de la municipalité de Riga a adressé une communication analogue à l'empire allemand. A cette motion se sont associés la chambre de commerce de Ri ga, la grande Gilde des représentants de la population paysanne et soixante-dtx corporations de la ville. Enfin, le 3 décembre, les représentants du corps des chevaliers, ainsi que les communautés pay1 sa.nnes, municipales et ecclésiastiques d'Oesel, de Dagoe et de Moon ont cessé également leurs anciennes relations.

M. de Kuhtmann déclare qu'il n'est pas possible de prendre position de manière quelconque au suje,t des déclarations écrites lues à la conférence par la délégation russe. Il ajoute qu'à son avis personne, la procédure proposée, par la délégation russe, à savoir que les délégations se soumettent réciproquement avant leurs discussions, les documents et les formules ne contribueraient ni à accélérer la discussion, ni à faire apparaître sous un jour favorable les chances de négociations, si les documents devaient être semblables à celui soumis dans la présente séance.

se n'a nullement l'intention d'introduire des difficultés dans la technique des négociations. Si le parti adverse estime que le moment de présenter des formules écrites n'est pas encore venu, la délégation russe mettra en discussion la proposition faite aujourd'hui, en se réservant le droit de revenir à sa déclaration au cours des pourparlers ultérieurs' sans cependant vouloir imposer une manière d'agir analogue aux partis adverses.

M. de Kuhlmann répond qu'il ne peut pas accepter cette proposition, car il serait tout fait inopportun, étant. donné la publication des négociations, d'avoir d'un côté des propositions formulées par écrit sans qu'il y soit opposé d'un autre côté des contre-formules correspondantes. C'est pourquoi les alliés veulent des délibérations nouvelles entre eux avant de préciser leur position eu égard à la situation nouvelle.

La séance est levée. (llacas.;

RUPTURE POSSIBLE

Londres, 14 janvier.

M. Ransome, correspondant spécial des Daily News à Petrograd, télégraphie à la date de samedi

Il Les négociations de Brest-Litowsk continuent, mais on peut apprendre, d'un instant & l'autre, qu'elles ont été finalement

rompues, si, comme cela semble probable, les militaristes allemands persistent à vouloir imposer leur politique à leurs délégués. La principale discussion portera sur la question qu'aucune annexion ne figurera dans le traité de paix. Sur ce point l'opinion de Trotski est que les peuples russe et allemand se tiennent sur un terrain commun en opposition aux idées du gouvernement germanique.

LA LUTTE REPREND

DANS LE SUD DE LA RUSSIE

Londres, 14 janvier.

On mande de Petrograd à l'agence Reuter, en date du 13 janvier

Selon un dépêche de Karkhoff aux journaux, les maximalistes ont désarmé le 21 régiment d'Ukraine, après avoir cerné les casernes avec des autos blindées, dont les mitrailleuses ouvrirent le feu sur les Ukrainiens, qui capitulèrent avec 7.000 fusils et .13 mitrailleuses. Le commandant du régiment fut arrêté. Les visites domiciliaires et les arrestations se poursuivent en ville. Une dépêche de Rostoff-sur-le-Don annonce que la gare de Debaltzeve, sur la ligne d'Ekat.erinoslav, a, par trois fois, changé de mains.

Les cosaques, apprenant jeudi soir l'envoi de renforts considérables de bolcheviks avec de l'artillerie de Luganskaya, ont évacué la gare, prenant position près de la ligne, en attendant leurs propres renforts de Mariupol.

La lutte a repris vendredi matin les bolcheviks ont avancé quelque peu dans la direction de Taganrog. De forts contingents de cosaques du Don, de Terek et de Kuban ont traversé Taganrog vendredi, se dirigeant vers le Nord.

On déclare que Kaledine se dirige également vers le Nord.

Une dépêche d'Ufa annonce l'arrivée de l'artillerie des bolcheviks, qui a pris possession de la ville, où elle a saisi toutes les banques, et les bâtiments du gouvernement. Les bolcheviks envoient une force considérable avec de 1 artillerie à Cheliabinsk, où on s'attend à une lutte sérieuse.

LES INFLUENCES AUTRICHIENNER PENETRENT EN UKRAINE

(DE NOTRE ENVOYE SPECIAL

Petrograd, 14 janvier.

La situation de l'Ukraine reste confuse. Dans la Rada, les influences autrichiennes ont pris de la force, comme le montre la démission de Petlura.

Dans l'intérieur du pays, il est certain que lu tendance maximaliste se développe, mais la nouvelle donnée par la presse, ce matin, que l'Ukraine entière reconnaît le pouvoir des Soviets, est encore inexacte. Sur la demande des commissions enne- mies, à Petrograd, on installe un fil direct entre Vienne et. Lvof, Kiew et Vienne, Brody et Odessa. C. A. L'AUTONOMIE DONNÉE A L'ARMENIE PAR LES COMMISSAIRES DU PEUPLE Petrograd, 13 janvier.

Le Conseil des commissaires a publié un décret sur l'autonomie de l'Arménie, déclarant, dans le préambule, qu'il soutient les droits et'le libre développement de l'Arménie et énonçant les conditions qu'il juge indispensables pour que le référendum en pleine liberté puisse avoir lieu.

LES TURCS ROMPENT L'ARMISTICE Petrograd, hl janvier.

Un télégramme de Kuban annonce que les Turcs ont rompu l'armistice en débar.quant vingt mille soldats entre Trébizonde et Rizeh. D'autre part, un sous-marin a coulé un transport russe.

ASSASSINAT DE 4 AMIRAUX

D'UN GENERAL ET DE 60 OFFICIERS Londres, 14 janvier.

D'après des 'nouvelles d'Odessa, les marins bolcheviks auraient assassiné quatre amiraux, un général et soixante officiers. Presque tous étaient membres de la commission qui, en 1912, fut chargée de faire une enquête sur la fameuse révolte des marins de la flotte de la mer Noire.

A la suite de ces crimes, l'amiral Nemetz, commandant de la mer Noire, aurait donné sa démission: (Radio.) LENINE SONGERAIT A DEMISSIONNER Londres, 14 janvier.

Selon une dépêche de Stockholm au Daily Chronicle, le bruit court que M. Lenine son- gerait à quitter sa charge et serait remplacé par M. Trotski.

LA RÉPUBLIQUE SOCIALISTE

Londres, 14 janvier.

On mande de Copenhague, d'après une information de `Petrograd, que les bolcheviks auraient l'intention de demander instamment. à l'Assemblée constituante de proclamer la République socialiste russe et de confisquer toutes les terres et propriétés au profit des classes ouvrières.

CONGRES SUR CONGRES

(DE NOTRE ENVOYE SPECIAL)

Petrograd, 14 janvier,

Plus on approche du jour fixé pour l'ouverture de la Constituante, plus la situation se complique. Les partis opposés appellent à la rescousse congrès et assemblées de toutes espèces. Les maximalistes ont convoqué un congrès général des Soviets et un congrès des paysans d'où, selon eux, doit sortir une convention démocratique ayant un pouvoir unique sur le pays le bloc révolutionnaire a convoqué un congrès des représentants des villes et les Zemstvos pour le 15 janvier et pour le jour de l'ouverture un troisième Congrès panrusse un autre congrès est également convoqué par le comité central du premier congrès général des Soviets. Il sera composé des représentants de tous les Soviets, non maximalistes, des comités du front, des organisations ouvrières et militaires, etc.; en outre, un autre congrès dissident des paysana sera appelé.

Dans la confusion extrême, on est sûr que la seule force des baïonnettes l'emportera et, en outre, le gouvernement des commissaires a l'avantage sur ses adversaires d'avoir des idées extrêmement précises sur ce que doit être la Constituante qui existera seulement si elle reconnatt leur pouvoir et si elle obéit à leurs directives.

Jusqu'à maintenant, sont nommés 516 députés dont 74 social-révolutionnaires, 160 bolcheviks, 41 Ukrainiens, 15 cadets, 3 social-démocrates, 19 groupes nationaux, etc. 116 aont enregistrés chez le commissaire Ouritski, dont seulement 11 socialistes ukrainiens, ce qui confirme la précarité de l'accord réalisé entre les Ukrainiens et les social-révolutionnaires de gauche.

Claude ANET.

Le prochain discours du chancelier

(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER) Zurich, janvier.

Il se confirme. que Hertling prononcera, mercredi, son grand discours en réponse à MM. Wilson, Lloyd George et Pichon. L'attente, en Allemagne, est anxieuse. Officieusement, on assure que les déclarations du chancelier seront de très grande importance.

D'après une note de la Gazette de Cologne, la continuation de la guerre dépendra de l'accueil que l'Entente fera'au discours. Les conversations et les négociations entre Hindenburg, Ludendorf, Hertling, l'em- pereur et le kronprinz centinueront demain. D'après le correspondant berlinois des Munchner Neueste Nachriclrten, la question de la Belgique et spécialement le problème de la Flandre constituent les thèmes les plus importants de la discussion. Les négociations de Brest-Litowsk viennent seulement en deuxième ligne.

La National Zeilung croit que le Reichstag ne sera pas convoqué avant la fin du mois, malgré les protestations des milieux libéraux berlinois on a l'impression que Hertling accentuera son discours sur les buts de guerre de l'Allemagne dans le sens annexioniste. » LES COMMUNIQUES FRONT FRANÇAIS

14 JANVIER, APRES MIDI. Sur la rive qauche de la Meuse, nos feux déclenchés avec précision ont dispersé des détachements ennemis qui tentaient d'aborder nos lignes dans le secteur de la côte de l'Oie.

Rien à signaler sur le reste du front.

SOIR. Assez grande activité des deux artillet'ies en quelques points du front de Champagne et sur la rive droite de ta Meuse, notamment dans la région au nord de Lauvemont, oÙ nos batterie.s ont pris sous leur jeu des rassemblements ennemis. Aucune action d'infanterie.

FRONT BRITANWIOUB

14 JANVIER, APRES MIDI. Un coup de main effectué avec succè.s par les Canadiens cette nuit, au nord de Lens, teur a permis de ramener des prisonniers sans avoir eux-mémes subi aucune perte.

Des engagements de patrouilles. au cours de la nuit, l'est de Méricourt, ont tourné en notre faveur.

Wuit calme sur le reste du front.

SOIR. A la suite d'un coup de main ennemi effectué, ce matin, sur un de nos postes au sudeït d'Armentières, quelques-uns de nos hommes ont disparu.

Activité de l'arlillerie attemande, au cours de la tournée, dans 14 région d: Saint-Julien et au su -est d'Hargicourt.

AVIATION. L'activité aérienne a'xètê fort grande hier. Nos pilotes ont livré de nombreux et durs combats. Le beau temps nous a permis de faire du réglage et de prendre des clichés tout le jour, Les opérations de bombardement et les tirs do milraitteuses de faible hauteur se sont poursuivis sans interruption. Plus de quatre cents bombes ont été etées sur un important dépôt de munitions dans la région de Roulers, sur des cantonnements, baraquements et noeuds de chemins de fer ennemis. Nos mitrailleuses ont ouvert te feu sur un détachement travaillant à éteindre un vaste incendie. L'ennemi a subi des pertes et s'est dispersé en laissant le leu continuer son œuvre. Sept appareils allemands ont été abattus en combats aériens et trois autres rontraints d'atterrir désèmparés. Un onzième aéroplane ennemi, atteint par nos canons spéciaux, a du atterrir sans avarie dans nos lignes, où son pilote a été fait prisonnier,. Trois des nôtres ne sont pas rentrés. Dans la nuit du 13 au U, nos aviateurs ont jcté des bombes sur Roulers et Menin. Tous nos appareils sont rentrés indemnes. FRONT ITALIEN

Sur l'ensemble du front, actions intermittentes et peu intenses d'artillerie et moyenne activité de groupes en exploration. A l'est de Capo Site et au nord de Corlellazzo, nos patrouilles ont mis en fuite la garnison de petits postes ennemis, en ont détruit les oeuvres fortifiées et capturé du matériel.

FRONT DE MACEDOINE

Activité réciproque d'artillerie dans la région de Monastir.

Les aviations alliées ont exécuté avec succès des bombardements sur la voie ferrée de Sérès à Drama. et sur les établissements ennemis dans les régions de Demir-Hissar et d'Allehar Inord de VetrenikJ.

Un avis du commerce américain aux industriels allemands Washington, 14 janvier.

La chambre de commerce des Etats-Unis a soumis un referendum à ses 500.000 membres, proposant d'avertir les chefs de l'industrie allemande qu'ils ne pourront, à moins que le gouvernement allemand soit devenu, après la guerre, un organe'responsable devant le peuple, reprendre des relations 'amicales et commerciales avec les Etats-Unis. (Havas.) LES CONSTRUCTIONS NAVALES AMÉRICAINES

(DE NOTRE ENVOTÊ SPECIALE

Washington, H. janvier.

Le président du Shipping Board, M. Hurley, annonce que dix-huit vaisseaux d'un tonnage total de 145,0'Jl tonnes seront achevés à la fin de ce mois et vingt-trois vaisseaux d'un tonnage total de 182,061 seront terminés à la fin de février, donnant un tonnage total de 327,152.

Les vaisseaux sont des cargos et des bateaux-réservoirs, G. LECHARTIER. LA COOPÉRATION

ENTRE LES MARINES ALLIÉES Washington, 14 janvier.

Comme suite au résultat de la conférence interralliée de Paris, le comité de la marine marchande américaine a décidé d'envoyer des représentants à Londres, à Paris, à Rome, pour établir des succursales dans tous les ports importants de l'Atlantique, non seulement afin de rendre le contrôle de la marine marchande américaine plus efficace, mais pour assurer aussi la coopération complète entre les marines alliées. La catastrophe d' Helmerend Londres, 14 janvier.

D'après les dernières nouvelles de la catastrophe d'Helmerend, 87 mineurs ont été sauvés cadavres ont été découverts dans les galeries ces mineurs avaient été asphyxiés, puis brûlés.

Cent trente-sept mineurs, la plupart enfants ou jeunes gens, restent ensevelis par suite de l'effondrement du boisage et de la voûte d'une galerie.

LA CRUE DE LA SEINE D'après les nouvelles reçues des stations hy- drometriques des bassins supérieurs, il est pro- bable que la Seine atteindra d'ici jeudi 17 ou vendredi 18 les cotes suivantes

Pont d'Austerlitz, 3 m. 40; pont Royal, 4 m. 40; Bezons, • m. 20. Hier, les cotes étaient respectivement, à ces différents endroits m. m. 67 et 3 m.

On signale une nouvelle crue de l'Yonne et du Loing.

Revue de la Presse L'ARRESTATION DE W. CAILLAUX Le Figaro (Alfred Capus)

Attendons. Nous saurons bientôt le rôle joué par M. Gatllaiux, en France et il l'étranger, depuis la guerre. Nous saurons s'il était vraiment au centre de l'intrigue mortelle que l'Allemagne entretenait chez nous On trouve son nom sur tous les carnets secrets de l'espionnage, sur tous l*\s documents suspects. Il aura à démontrer que les traîtres qui rodaient dans son intimité abusaient de son nom et le trahissaient, lui aussi. Nulle force occulte ou publique,nulle intervention ne peut plus empêcher la lumière de se faire. La Libre Parole

Nous ne danserons pas la dense du scalp. Son arrestation nous semble normale, logique, nécessaire, en raison de la nature des inculpations dirigées contre lui. Elle ne prouve pas, par sa vertu propre et, a priori, que les charges qui pèsent sur l'ancien président du Conseil soient devenues plus graves et que ne doive quitter sa «Hlule que pour être conduit au poteau d'exécutinn. La suppression de la liberté d'un prévenu eat une mesure auxiliaire de l'instruction elle peut avoir pour objet de faciliter o?rtain<« recherches de la justice, de paralyser certaines démarches .de l'inculpé ont de ses amis elle ne modifie pas le statut personnel. Le Rappel

Dans la pénombre des instructions. où flottent tant de rumeurs confuses un coup de fondre. NI, Caillaux est arrêté. C'est l'acte le plus grave de toute notre politique intérieure depuis Le début de la guerre, et nul ne saurait se dissimuler l'importance et la portée d'une telle décision.

Nous voulons croire que les balances de la Justice militaire ont été méticuîeuspment éprouvées, et qu'aucun autre poids que des faits nouveaux indiscutables. des preuves soudairres irréfragables ont pasé sur les plateaux.

L'Evénement (Alexandre Varenne) Un mncien chef du gouvernement français, non plits seulement aocusé, mais arrêté en pleine guerre sinr le soupçon d'avoir voulu trahir son pys, c'est un fait inouï, dont notre longue histoire n'offre heureusement aucun exemple. Il doit être considère par tous avec sang-froid que l'union nationale en reçoive le moindre dommage.

Le Petit Bien, (Alfred! Oulman)

Que, l'on ne cherohe donc pas il égarer et il est l'oeuvre de la justice, de la justice seule, dont rien ne hâte, mais dont rien 'ne contrarie le cours normal; selon ce que lui commandent, au jour le jour, les résultats des enquêtes qu'elle poursuit et, la politique n'y est poix rien. Elle a donné jusqu'ici d'assez grandes preuves de son impartialité pour que rien ne puisse ébranler la con·fiance que tous les Français vemlent mettre en elle.

La Victoire (Gustave Hervé)

La pratique loyale et cordiale de l'union sa·erér depuis trois ans et demi nous préserve de toute joie malsains il. l'heure où révênempnt semble nous donner si complètement raison en face du tragique effondrement de ce grand de la lenv, naguère encore chef du gouvernement de notre pays, aujourd'hui tombé si bas. nous n'vprouvonp qu'un peu de cette honte et de cette douleur qu'on ressent dans une famille quand l'un de ses membres vient à déshonorer le nom qu'il porte par un crime infâme. Je plains ceux qui ne sentiraient pas que cette chute lamentable éclabousse la France entière

UN CONGRES DE FONCTIONNAIRES La Fédération des associations do fonctionnaires organise, pour le dimanche 27 janvier, un congrès national qui se tiendra au Musée social, 5, rue Las-Cases. L'ordre du jour comprendra les questions suivantes 1° la rétorme administrative 2o refonte de la loi de 1853 et mise à la retraite immédiate des agents en possession de leur droit. à pension 30 mise en sursis des agents des services publics de l'armée auxiliaire, R.A.T., A.T.. et ceux de la réserve inaptes a la zone des armées 4° vie chère, relèvement des suppléments t,emporaires de traitement 5° la Fédération nationale ce qu'elle a été. ce qu'elie doit étre au regard des intérêts généraux des fonctionnaire.

DANSJPARIS Par mesure spéciale et à titre exceptionnel, le préfet de police a décidé de prolonger jusqu'au mercredi 16 inclus les autorisations de stationnement accordées aux marchands forains à l'occasion du jour de l'an.

Un frtste sire

La femme d'un industriel de province, domiciliée boulevard de Grenelle, avait eu l'imprudence d'admettre ohez elle un aventurier, Guillaume Lempereur, vingt-six ans, réformé, demeurant même boulevard, .154. Lempereur en profita pour lui voler 12.000 francs de bijoux qu'il vendit à bon prix un-horloger, Gustave Rouyer. M. Garnier, commissaire de Necker, chargé de l'enquête, arriva juste comme Rouyer démontait bagues et barrettes et s'apprêtait à envoyer le métal à la fonte.

Lempereur et Rouyer sont au dépôt.

Poignardée par un Espagnol

Mlle Marie Francazal, trente ans, demeurant 1 bis, impasse des Acacias, a été frappée, avenue Carnot, d'un coup de stylet dans la région du cœur par son amant Kedna, un Espagnol de quarante ans. La victime est à Beaujon. Kedna n'a pu être encore mis en état d'arrestation. Accident mortel à la porte de la Chapelle Près de la porte de la Chapelle, une auto militaire pilotée par le soldat Léon Ganelon a renversé une femme inconnue, âgée d'une trentaine d'années, qui est morte sur le coup, et un territorial, M. Alexandre Leclerc, trente et un aus, qui a été admis à Lariboisière la jambe fracburée. II a été reconnu que l'auteur de l'accident n'avait commis auoune imprudence.

Faux décoré

Un nommé Beaudoin, vingt-huit ans, a été écroué pour escroqueries et port illégal de décorations. Il se disait réformé de guerre et se servait de cette qualité pour inspirer confiance. Quatrième arrondissement. Marcel Collin, 7 ans, quai aux Fleurs, a été renversé, près de son domicile, par un cycliste. Bras droit fracturé. Douzième arrondissement. Mme Molié, 70 ans, rue de Picpus, a été renversée par un camion automobile, avenue Daumesnil, et blessée aux jambes.

Dix-neuvième arrondissement. Par suite de la rupture d'une conduite d'eau, à l'angle des rues de la Marne et de Thionville, une exc-avaMon s'est produite, hier après midi, et l'eau a envahi le poste souterrain de transformation éfectrique de la Compagnie Parisienne; 2, rue de la Marne. Les pompiers ont procédé à l'épuisement.

Le faux agent

A Villeneiive-Saint-Georges, il y a quelques jours, le maréchal des logis de gendarmerie Uuzon était abordé par un individu porteur de l'insigne des blessés de guerre, qui, se disant inspecteur de la police, lui dénonça une débitante qui venait de lui servir un café avec alcool. Sommé de fournir son identité, cet individu prit la fuite mais put être appréhendé, non sans peine, car on dut le ligoter.

L'enquête du service anthropométrique a établi qu'il s'agit d'un nommé Robert Bardol, vingt ans. déserteur du de ligne, déjà six fois condamné pour voies de faits envers des supérieurs, violation de sépulture, etc.

MARCHÉ AUX BESTIAUX DE LA VILLETTE DU LUNDI l'i JANVIER 1918

Bœufs, Amenées 5.1SS têtes 925 bœufs restaient aux abattoirs.

Offres assez élevées vente assez facile prix bien tenus normands, bourbonnais et boeufs blancs, de 1 60 à 1 75 manceaux et choletais. de 1 35 à l'so sortes Inférieures, de 1 05 à 1 30, le demi-kilo net. Parité au poids vit: 052 à 1 03 le demi-kilo vif. Veaux. Amenés 1.695; restaient aux abattoirs. Offres Importantes veute mauvaise affaires difficiles les prix ont fléchi. Bons veaux de Brie, de Beauce, du Gâtinais. de 2 50 à 2 60 champenois de l 50 à 2 fr.; sortes plus ordinaires, de 1 fr. à 1 50, le demi-kilo net.

Parité au poids vif: 0 57 k 1 00, le demi-kilo vif Mouton.. Amenés 15.152 3.539 restaient aux abattoirs.

Offres nombreuses, mauvais débit, vente difficile Les prix ont fléchi. Bons petits moutons et agneaux, de 2 50 à 2 75, rarement plus bons métis, de 2 25 à 2 sortes ordinaires, de 1 50 à 2 fr. le demi- kilo net.

Parité an poids vif 0 75 1 35, le demi-kilo vif. Pores. Amenés 3.647; 53fi restaient aux abattoir, Offres pas trop élevées; veute facile prix fermement tenus cours de 1 70 à 1 85 le demi-kilo vif. Les bons pOrcs mis de côté ont obtenu un peu plus.

Horrible accident rue du Commerce DEUX ENFAAITS BRULÉS

La propriétaire d'un magasin de chaussures, 51, rue du Commerce, Mme Bourdier, sa trouvai?, hier matin, dans sa cliambYo, au premier étage, avec deux de ses enfants. Maurice, trois ans et demi, et Simone, deux ans, quand elle fut appelée pour servir un client. Elle plaça la petite Simone sur 'un fauteuil et descendit. Hélas quand elle remouta, un spectacle affreux s'offrit ses regards. Un incendie dévorait le mobilier et, au milieu des Oammes, elle aperçut, a terre, le cadavre carbonisé de la fillette, tandis que sur son lit, que le feu consumait, l'autre enfant, déjà malade, se tordait de souffrance. Le malheureux bambin était, en effet, atrocement brûle sur tout le corps, et c'est dans l'état le plus grave qu'il a été transporté Il l'hôpital de l' Enfant-Jésus.

On suppose que pendant l'absence, pourtant courte, de sa mère, la petite fille se sera approchée de la cheminée, aura mis le feu à ses vêlements et l'aura communiqué au lit où était couché son frère.

M. Bonrdier, mobilisé au Havre, et ses deux autres enfants, qui sont en pension, ont été avertis du malheur qui les frappe.

M. Francis Laur poursuivi pour spéculation illicite Une instruction vient d'être ouverte contre Ni. !•' rancis Laur, ancien député de la Seine, en sa qualité actuelle d'administrateur délégué des Mines de la Tarentaise, et sous l'inculpation de spéculation illicite sur les charbons et de tromperie sur la qualité de la marchandise vendue,

M. Morand, charge de cette instruction, convoquera prochainement, pour l'interroger, M. Francis Laur, qui est actuellement absent de Paris, répond-on à son domicile. MARIAGE

Hier a eu lieu dans la plus stricte intimité, t la mairie du l1"" arrondissement, le mariage de il. André Jozon, sous-préfet de Montbéliard. adjoint à l'intendance militaire aux armées, avec Mlle Paulette Vuillot.

NÉCROLOGIE

On annonce la mort de M. Maynlel. président de section au conseil d'Etat président du conseil des prises maritime, décédé à l'âge de soixante-qualorze ans, en son domicile, 42. rue de Berry. >f. Mayniel, eommandeur de la Légion d'honneur. était le beau-père de M. Paul Matter. avocat général à la cour de cassation.

M. Alphonse Abel, père du député du var, vice-présldent de la Chambre. vient de mourir h Toulon, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans. C'est Iui qui, en sa qualité de maire de Toulon, proclama ia république tiau* cette ville, le septembre • nn annonce la mort de NI. Charles-Gustave Fourrhault, à l'âge de 90 ans Service religieux à la Villettp-aux-Aumes jeudi 17 janvier. 10 heures. Train 1 de Paris pour Sevran 8 h. 10. Il ne sera pas envoy6 d'invitations, en raison des circonstances. BULLETIN FINANCIER Le marché est toujours calme et son allure lourde dans la majorité des compartiments. On continue à réaliser du côté des Métallurgiques et également parmi les valeurs de guerre qui s'ins* crivent en recul plus ou moins appréciaÊle. Par contre, de nouveaux progrès sont à relever dans le groupe de nos rentes et dans celui des valeurs de sucre. De même. en banque, les Caoutchoutières demeurent soutenues.

VALEURS | fTi,mt | ft m 1 VALEURS S S'S lîîi- • i 69 20 m §2 ifi**»«': 1090 iô99 5825 ioSin m£" 1827.. 1880.. i;50 295 290 50 ium**» ™ Vn" Vn'* ë Si W< §?7TO 509" ml 4600.74610.. mi l/î# 2f ™ :»««tfrW"- 2090 2085 1 ?&• 45 45 50 •r**ttï a?» an a mJÏM'! "̃ «»• «M*Uin 545.. If^siffl" 3775 38 .i, sriansk 77 240.. 232.. US0I41/2.J 49 50 ftfJJMUttr.. 11750 11780K2,Sn 618.. SlWuiîSe/»! 6050 61 ..ES» 4U" 1808 4 1/2: 350 lÀtrn aor av^ toSrt& ,1 94.. a:: 3 i/2 8325 8225 ACTIONS Ture unSSé 62.. 346 **> •• Chim'908. 40550 400.. 390.. JrtMtii !SM.. 400.. 500 J«* 588 520 8510 85 90 «•»«•• 1Ojg 10»g 1250 1250 Inwt h tua. 997 1(102 8oip»Iii friifiî LicmiJii.uOO K'S» 14450 14550 Util» rViMMM. 620 Utah <*>*> • • 567 56o Cr. FoMMrtfHli. 467 obligations JilfMtai OBLIGATIONS 2615J Ban», oit. Hem. 865 C:ionibi«5 Cr. FMeier EnpV 772 77050 1% Hlli 465 467 Crtfit lr.V»t.: 167 Imciu S Wt| 276 275. OU. Cm. 443 443.. Mnirril %]** )Si); 29950 299 Sbcttolm 1M» 490 490.. Mil 324 HOOl 420 195.. 194.. COURS DES CHANOM OU. Fmt. intl 485 483 Luttai. 27 13 à il 18.. lin 330 327 SO Eamm 692 à 698.. 334.. total». 247 Il 2S1 34O..talh 67 Il 69.. 380 378 Iiw-Tork. 567 Il 572 H UN! 203 50 fort!»! Il 395 395 'itariil Il S K%1ll7lllJ 847 34675 lui m 129.. 6H°/ 1911b 31625 31550 ItMMrli M. 1176.. 1195 hMl 188 H M 740 taîrt. 184.. Lfon i. 919 J 915 rfiuifi

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UN HÉRITAGE D'AMOUR VII (suite)

Histoire d'une épingle à chapeau Quels soins lui donniez-vous ?

Les médecins avaient prescrit quelques potions, mais surtout des application de glace autour du crâne. C'était facile. Il y a une glacière au château.

La première application avait été faite par les médecins ?

Oui, pour me montrer comment il fallait s'y prendre. On remplissait de glace une serviette qui enveloppait la tête; depuis le front jusqu'au bas du crâne, et toutes les fois que la glace était fondue, vite je la remplaçais.

Et comment attachiez-vous la sçrviette ?

Mais. avec une épingle. dit la femme en souriant, comme si elle avait été surprise car la naïveté de cette question. avec ce qu'on appelle une épingle de nourrice. Est-ce que ces épingles peuvent s'ouivrir toutes seules ?

C'est bien rare. Mais tout est possible.

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Catherine eut un geste imperceptible d'émotion, elle passa la pointe de sa langue sur ses lèvres desséchées. Mais si elle avait toujours les mains fourrées dans ses man ches, elle ne baissait plus les yeux. puisqu'on le lui avait ordonné

Le soir, monsieur était très calme. Je m'étais arrangée pour passer la nuit dans son fauteuil auprès du lit, et je dormaillaia lorsque Marie-Anne est venue me demander si je ne désirais pas être remplacée. Elle s'offrait pour veiller à son tour. Ma foi, comme monsieur ne courait plus aucun danger, j'acceptai Marie-Anne s'installa à ma place, dans mon fauteuil.

Je vous interromps, fit le juge. Quelle heure était-il ?

Je venais d'entendre sonner minuit au clocher des Forges.

Philippe Souabe n'était-il pas mort, déjà?

Oh non, monsieur

Comment pouvez-vous l'affirmer ? Mais Marie-Anne l'affirmera également. Notre mattre était si bien vivant, il l'heure dont je parle, qu'il a échangé quelques mots avec moi. Je l'avais vu remuer. j'étais venu auprès de lui. j'avais rebordé son lit. enfin je le dorlotais, quoi, et je prenais avec lui tous les petits soins que l'on prend avec les malades. Il me regardait en souriant. alors, je lui dis: «II faut vous rendormir monsieur. A quoi, il répondit Mais, Catherine, je ne demande pas mieux, et je crois bien que je vais passer une bonne nuit. Il Alors, il tourna la tête du côté du mur. Et moi, je suis partie. tout à fait tranquille. Et voilà que deux ou trois heures après, Marie-Anne est accourue nous prévenir que monsieur. ne bougeait plus. Ah Mon -Dieu notre sainte

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tout cela. puisque vous le savez. notre pauvre maître était mort. sans souffrir, heureusement, le pauvre cher homme. Catherine, cette fois, sortit les mains de ses manches et essuya ses larmes. Ces paroles de Philippe Souabe, MarieAnne, dites-vous, les a entendues? Mais oui, monsieur.

Qu'est-ce qm vous le fait croire ? Catherine parut interdite. comme si le juge lui demandait.là d'expliquer la chose du monde la plus naturelle..

Parce qu'aux paroles de monsieur, Marie-Anne, elle-même, a répliqué en riant Oh ce n'est pas moi qui empêcherai monsieur de dormir. Je ne ronfle pas M. Charles Malherbe et M. Armand se levèrent et allèrent causer à voix basse, près d'ur.e fenêtre. Catherine avait repris son maintien modeste, mains cachées, paupières baissées. Elle avait l'oreille fine. Elle écoutait, de toute son attention surexcitée par une émotion intense. Pourtant elle ne surprit rien de ce que disaient les magistrats.

lis revinrent s'asseoir à la table.

Et tout à coup, M. Armand fit une question bizarre

Auriez-vous conservé la serviette qui entourait la tête de Souabe et qui renfermait la glace

On peut la retrouver, oui, monsieur Ce n'est pas le linge qui manque à Millepertuis et on ne fait pas la lessive tous les jours.

Allez la chercher.

Et appelant l'agent

Cltaviron, accompagnez madame. Cinq minutes après ragent déposait sur la table du juge la pièce à conviction.

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M. Armand la déplia. L'épingle de sûreté s'y trouvait encore fixée.

Contre la serviette, il. la place ou était l'épingle, on ne pouvait voir aucune trace oo sang. Et sur 1 épingle, au premier et superflcie examen, rien non plus n'apparaissait. Ni trace de rouille, ni trace de sang. Mais l'épingle, fichée dans le linge, était ouverte.

Abordant un autre ordre d'idées, le juge demanda

C'est à vous que l'on doit la découver te du testament.

Oui, monsieur.

Racontez-nous dans quelles circonstances il a été trouvé et remis au notaire. Volontiers, monsieur. Et je le raconte d'autant plus volontiers que cela prouve en faveur de notre honnêteté. Parce que, en 'somme, vt faut bien se lé dire. si nous n'a- vions pas souillé mot, mon ntari et moi, lorsque nous avons aperçu l'enveloppe ca- chetée dans Ia gueule de l'ours, nous héri- tions bel et bien, nous deux, de plusieurs millions.

Elle ajouta simplement, en relevant un peu les paupières

L'honnêteté avant tout, n'est-ce pas, messieurs ?

Les magistrats y furent pris. De plus habiles et de plus profonds s'y seraient laissés tromper. lis ne pouvaient pas savoir que Catherine mentait, et la courte et tragique scène où elle aurait voulu crier à Maubrun un loyal, celui-là la révolte de sa terreur Il J'ai tué Ne me vole pas le bénéfice de mon crime. J'ai tué pour t'enrichir.» Il est certain, dit le juge en s'inclinant, que vous avez donné là un rare exemple de probité et de "désintéressement.

> Elle conta la vente aux «chères, en am-'

plifiant, à son honneur, tous les détails, et du reste, en modifiant quelque peu la scène Vous comprenez, monsieur le juge. on s'est trouvé tout de même un peu bibêtes, mon homme et moi, en découvrant toaL à coup la lettre aux cinq cachets arrêtée entre les dents de la gueule. Nous avions été surpris d'apprendre que Philippe Souabe était mort sans avoir pris des arrangements. Aussi la première idée qui nous est venue, devant l'enveloppe, c'est qu'il y avait là le testament. Ma foi, je vous avouerai que nous avons eu tout de même un peu de crèvecceur. Mettez-vous à notre place. Oh 1 ça n'a pas duré longtcmps. Quand on est honnête, voyez-vous, il y a un instinct qui vous porte à faire des choses sans y rd1échir. Bien sûr qu'il nous aurait été facile de mettre le testament dans notre puche et de n'en point parler. Nous n'y avons même pas pensé.

M. Charles Malherbe souffla dans l'oreille du juge d'instruction

Hein? Nous nous trompions joliment sur son compte. avec ses airs de jésuite. Comme il ne faut jamais se fier aux apparences

Car le fait était là, avéré, indéniable, de cette probité.

D'un geste, cette femme aurait .pu accaparer une énorme fortune, geste que personne n'eût jamais soupçonné.

Et elle ne l'avait pas vonlu 1

Voilà ce que se disaient les magistrats. Voilà ce qu'ils ne pouvaient pas ne pas se dire!

Et, du même coup, disparaissait, s'il leur en était venu, tout soupçon que Catherine Maubrun pouvait avoir participé au meur- tre de Souabe. • Tout à l'heure, ila avaient pensé

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Cette femme a une vilaine figure d hypocrite. Est-ce que, par hasard ?.

Maintenant ils pensaient

En toute évidence, la soupçonner serait grotesque..

Elle demandait au même instant

Est-ce que ces messieurs ont encore besoin 4e moi ? J'ai de l'ouvrage en retard. des ordres à donner. Je voudrais bien m'en aller.

Vous êtes libre. mais ne vous éloignez pas du château. Nous aurons peutêtre besoin de vous faire préciser certaines choses.

Comme il vous plaira, messieurs.

Elle fit la révérence et partit, les mains dans les manches et la tête baissée de côté. Elle exultait. Un cri triompha.l grondait dans son cœur. Elle venait de comprendre qu'on ne la soupçonnerait pas, que nul doute ne s'étendrait jusqu'à elle. qu'il y avait une telle contradiction entre le geste de restituer cette fortune et le geste d'assassiner un homme pour accaparer cette même fortune, que contre cette contradiction, jamais rien ne ferait. Elle était bien tranquille. Et désormais elle attendrait, en simple curieuse, les événements qui allaient se dérouler autour de Louchonne.

Elle s'arrêta dans le vestibule et respira largement la joie l'étouffait.

Après son départ, le juge s'était croisé les jambes et avait allumé une cigarette. Quelques réflexions s'imposent, dit-iL Quel est votre avis, Malherbe ?

(A susvre.) Jules MARY. LËTËTITTARISIEN Courir les œuvres de uos meilleurs romanciers