166 AUTOUR DU MONDE EN POUSSE-POUSSE.
recevrez la réponse... Ah! cela vous étonne! Cependant, il y a mieux encore : le téléphone, qui permet de communiquer verbalement de Paris à Bruxelles, par exemple ; mais nous verrons cela plus tard, en rentrant au Champ-de-Mars. Nous voici devant le ministère cle la guerre, entrons-y; un ancien militaire, comme vous, prendra plaisir à suivre les progrès accomplis depuis un siècle dans l'art cle tuer les hommes, car vous pourrez voir l'armement cle votre temps, et même un plus ancien, et le comparer avec le nôtre.
— Vous descendez? demanda Mme Jousselin en voyant de Pontillac s'apprêter à quitter son pousse-pousse.
— Tu ne viens pas avec nous, ma bonne amie?
— Où allez vous ?
— Voir l'Exposition du ministère de la guerre.
— Des fusils et des canons ; merci !
— Alors, attends-nous là.
— Moi, papa, j'y vais, dit Frédéric.
— Oui, viens ; mais tâche d'être sage.
— Et moi? demanda Eugénie.
— Cela ne t'intéresserait guère, ma fille.
— Eh bien ! je reste avec maman.
Autant M. de Pontillac avait souvent paru affecter une grande indifférence pour ce qui l'entourait, autant il semblait intéressé par cette exposition. Ses yeux brillaient de plaisir, à la vue des souvenirs historiques cle l'époque pendant laquelle il avait vécu ; la plupart des portraits et des bustes représentaient des hommes qu'il avait connus, dont il savait l'histoire, dont il connaissait les hauts faits ; les armes anciennes, les vieux canons, les uniformes antiques étaient pour lui choses familières ; il les regardait avec complaisance, disait à Frédéric l'usage de