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calamités occasionnées par cette crue, la plus épouvantable qu'on ait vue depuis l'année 1790.
A Pont-du-Château, les dommages ont été considérables ; on ne les évalue pas à moins de 60,000 fr., tant en charbon qu'en autres marchandises entraînées par les eaux : la gare du port a beaucoup souffert, et les vagues battaient avec tant de force les piles du pont de pierre que l'on interdisait le passage même aux piétons, parce qu'on s'attendait à chaque instant à le voir emporter par les eaux.
A Crevant, l'Allier a enlevé comme une feuille de papier le tablier du pont suspendu.
A Vichy, il a renversé six travées et cinq palées du pont en charpente, et, s'il faut en croire quelques correspondances, les ponts de Chazeuil, Lapalisse et Dampierre.
Dans la nuit du 17 au 18, signalée par les ravages de l'Allier, une crue subite considérable s'est déclarée sur la Dore et la Durolle avec tant d'impétuosité, que le postillon du briska venant de Lyon, en remontant par la traverse de la bergère, a été entraîné par les eaux avec ses trois chevaux près du pont du Moutier, sous Thiers même, à la vue de son maître de poste et de la population, qui n'ont pu le secourir.
Plusieurs maisons ont été renversées, et l'on ne peut savoir tous les autres malheurs que l'on a à déplorer.
Catastrophe du pont de Feurs, sur la Loire. — Ces détails nous sont donnés par un des acteurs de ce drame sinistre :
« Nous étions onze dans la voiture, dix hommes et une femme. Quatre heures de l'après-midi sonnaient quand nous quittions Feurs. Le pont de Feurs était couvert de spectateurs qui regardaient mugir les flots contre ses piles. La Loire était el-