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Titre : Antonia : historique / par M. Élie Berthet

Auteur : Berthet, Élie (1815-1891). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1855

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb43713258w

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (paginé 173-250) ; in-4

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Description : Collection : Le siècle ; VIII

Description : Collection : Le siècle ; VIII

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5652050b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Y2-1078

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 22/06/2009

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HISTORIQUE.

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PREMIERE PARTIE.

Ï.

t'AUBKRGE.

Partout oh l'homme établit sa demeure, il finit par modifier profondément la nature, mémo dans les lieux où il semble que son action devrait être impuissante: Cette observation frappe particulièrement le curieux à l'aspect de là vallée de Vic-d'Essos, entourée de montagnes inaccessibles, au centre de la chaîne des Pyrénées. Ce pays sauvage était, à une époque peu éloignée de nous, couvert de bois, retraites impénétrables des ours et des sangliers. Mais un intérêt suprême appela l'homme civilisé dans ces déserts ; les flancs de ces rocs menaçans contenaient un métal plus précieux que l'or même,- du fer. A partir de cette découverte, la vallée pyrénéenne changea de face ; l'industrie avec son activité à la fois fécondante et destructive s'empara d'elle. Pendant que le mineur creusait, loin du soleil, de tortueux souterrains, les antiques sapinières étaient abattues, le sol était défriché. De toutes parts s'élevaient des villes et des villages. Aussi, de nos jours, les montagnes, dépouillées de leur tunique do feuillage, ont-elles conservé à peine un simple vêtement de verdure fleuri ; les torrens coulent sans ombre dans leur lit ravagé ; la culture a envahi les coteaux les plus infertiles. Partout se manifeste la main de l'homme; là des routes, chefs-d'oeuvre de patience' et de volonté, eôtoyent en serpentant les précipices ; jplus loin s'élèvent des usines, des scieries, dès forges àla catalane, monumens industriels où retentissent nuit et jour le bruit des machines t le chant des ouvriers, les marteaus des forgerons. Des chariots pesamment chargés sillonnent continuellement ce sol rocailleux. Que sont devenues ces vastes forêts dont nous parlions tout à l'heure? Demandez à ces bâtimens noirs dont les hautes cheminées d brique, en

LE SIÈCLE. — VIII. ,ÏO

JL'O

, forme de colonnes, barbouillent sans cesse d'une fumée épaisse et fétide l'azur brillant du ciel.

Or, il y a trente-six ans environ, la conquête de la civilisation sur la nature n'était pas complète encore dans la vallée de Vic-d'Essos. Certains cantons, rapprochés des moulages les plus élevées, n'avaient rien perdu de leur caractère primitif; les hameaux, éloignés des villes et presque sans voies de communication les uns avec les autres, avaient conservé un aspect triste et misérable, dont le village de Suc, situé à Texlrémité du bassin, non loin du pic du Montcalm, pourra donner une idée exacte. 11 se composait d'une douzaine de pauvres cabanes éparpillées sur un terrain inégal, au bord d'un gave ou torrent. Ces cabanes, construites en pierres sèches, recouvertes

, tantôt ea chaume, tantôt en ardoises, avaient chacune un maigre clos où quelques légumes croissaient à l'ombre de chétifs arbres fruitiers. Une petite église, moitié ancienne, moitié moderne, mais fort délabrée, dominait ces humbles constructions occupées par des pâtres ou des chasseurs.

I Cependant en avant du village on remarquait une mai'

mai' assez vaste, adossée à un rocher isolé ; c'était l'auberge, ou si l'on aime mieux le cabaret du lieu. Le rezde-chaussée était exclusivement réservé aux .bestiaux et aux bêles de somme; l'étagesupérieur, auquel on mon-tait

mon-tait une espèce d'échelle.appliquée extérieurement, formait une seule pièce où les voyageurs devaient manger et dormir en commun, avec l'aubergiste et sa famille.

£n dépit de cette apparence peu comfortable, l'auberge de Suc semblait fort animée un soir d'automne de l'année 1813 que nous devons assigner comme point de départ à ce récit. L'écurie retentissait sous les piétinemens des mules et des chevaux ; une fumée ardente, sortant du toit, annonçait les préparatifs d'un souper; un brouhaha joyeux trahissait dans la salle commune des hôtes nombreux et do bonne humeur.

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