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ses plumés. Il faisait une partie de son devoir. Il avait mille soins, mille attentions pour elle. Il la portait, quand on allait jouer dans la cour, et la mettait sur son dos, quand il imitait le boeuf. Aussi en paraissait-elle reconnaissante et lui donnait-elle de ses bonbons, de ses caresses enfantines plus souvent que les autres !
Et l'on grandissait, et cette habitude de se voir, de jouer, d'être ensemble, cette espèce d'amitié réciproque, innocente et si douce grandissait aussi, croissait tous les jours. Elle se montra bien plus vive encore lorsqu'il fallut se séparer. On atteignait l'adolescence. Frême eut à prendre un état, sa place dans l'atelier colonial, et son désespoir fut si grand de quitter la maison, qu'il fallut pour ainsi dire l'en arracher, de même que les deux petits garçons, qui furent envoyés en France pour y être mis au collège.
La petite fille resta seule, et la séparation lui fut ainsi d'autant plus sensible ; elle n'avait pas, comme ses frères, des camarades