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duites et productions bizarres de son esprit malade, passaient une à une dans le tableau de sa pensée avec toute la magie de la réalité.
Il se croyait encore à la Réunion du grand Tamarin, et, parlant à ses camarades, il les adjurait de ne pas tenter le soulèvement, ni d'aller s'aventurer sur la mer; de se faire plutôt marrons dans les mornes, d'attendre l'émancipation promise.
Et puis, malgré ses instances, il les voyait prendre une frêle barque et partir; et, tout en s'en allant, libr/ës, joyeux, dans leurs pays, lui adresser des adieux avec des reproches qui lui disaient :
— « Vois où tu es?.. Tu n'as pas voulu nous écouter, nous suivre... Tu as mieux aimé plaider contre nous, l'ester près des maîtres... à quoi cela t'a avancé ?... Tu as été chassé, traqué comme un cabri sauvage... Tu as'"craint de mourir, et tu as été cause de là' mort de 'cet homme hospitalier et bfrivé-.;. de la mort dé Frême..'.