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Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1914-05-08

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 126844

Description : 08 mai 1914

Description : 1914/05/08 (Numéro 13705).

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k565059z

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/06/2008

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ÊTUTION Pg PARIS

Les deux mariages de Richard Wagner se tranchera aujourd'hui, à Bayreuth, et il a fait déjà scandale en Allemagne. Siegfried Wagner, le fils du grand compositeur, a prétendu, que sa sœur Isolde n'était pas .la fille de Richard Wagner, et sa mère, Cosima, a pris fait et cause pour lui. Isolde s'est alors adressée aux tribunais. Les femmes, qui ont joué un si grand rôle dans la vie de l'illustre auteur de la Tétralogie., et qui l'ont si souvent tourmenté, si l'on en croit son autobiographie, troubleront donc encore sa mémoire On conçoit que ses admirateurs ne soient point très satisfaits de l'intervention de Cosima Wagner. Richard Wagner s'est marié deux fois, mais son premier mariage avec Minna Planer lui valut, semble-t-il, autant d'ennuis que le second lui donna de joies.

Dans ces derniers temps, toute une série d'écrivains allemands se sont attachés à réhabiliter Minna Planer, qui a été fort malmenée dans l'autobiographie. Elle aurait été la plus douce, la plus souriante, la plus dévouée des femmes, alors que son époux l'a dépeinte, pour la postérité, comme une personne acariâtre, frivole, et assez portée aux aventures. Si l'on passe sur les débuts de leur affection, Wagner était alors, à vingt-deux ans, chef d'orchestre dans une petite station thermale où elle venait en tournée avec une troupeC3tte union fut très orageuse elle ne C3ssa de peser sur l'existence du compositeur.

Minna Planer était la fille d'un ancien trompette qui exerçait le métier de mécanicien. Séduite à l'âge de seize elle auitta sa famille et entra au théâtre. Etait-elle dotée de quelque talent, de quelque sens artistique? Wagner, qui s'est lourdement vengé d'elle dans des pages sans noblesse, affirme que non mais d'autres personnes qui 1 ont connue soutiennent le contraire. Toujours est-il que ce mariage naquit d'une véritable idylle seulement l'idylle dura peu et elle était presque terminée quand les deux jeunes gens comparurent devant le pasteur qui devait les unir. L'union faillit même ne jamais être célébrée, car le pasteur tardant à venir, les deux fiancés commencèrent à s'impatienter ils échangèrent des reproches et aussi des injures, si bien que le prêtre pensa à les renvoyer.

,r»A ..peine, ,1e -mariage-- avait-il eu4ieu que les scènes de ménage se multiplièrent. Wagner, dans ses mérhoires, ne nous fait grâce d'aucune d'elles, et il semble prendre un étrange et malin plaisir à entretenir le lecteur des soupçons que lui suggérait la fidélité de sa femme. Celle-ci s'enfuit au surplus à plusieurs reprises, se plaignant d'être maltraitée par son époux, et surtout de ne point recevoir de lui les moyens de se vêtir et de se nourrir. Il est vrai que les premières années de l'auteur de Tan.nhœuser, si pleines de promesses qu'elles fussent pour l'art, furent plutôt malheureuses, et l'on sait que pour vivre il dut se borner à des besognes parfois mesquines. Rarement artiste eut plus de peine à faire consacrer son génie. Sans doute cette détresse prolongée contribua-t-elle à aigrir les relations entre Wagner et Nlmna. Il faut noter, cependant, que la séparation définitive n'intervint qu'en 1863.

U'est à ce moment même que Wagner rencontre et fréquente assidûment Cosima de Bulow, fille du célèbre musicien Liszt et femme d'un des chefs d'orchestre les plus fameux de l'Allemagne. L'aclivité, l'amitié et la haute valeur technique de Hans de Bulow allaient mettre en pleine lumière l'œuvre wagnérienne. Cosima, très jeune, impressionnable, éprise de poésie et d'art, devient peu a peu l'associée de toutes les pensées de Richard. C'est à elle qu'il communique ses idées musicales à peine ébauchées.

L'autobiographie s'arrête à 1864, c'est-à-dire que les autres parties, pour des raisons de discrétion, n'ont pas été publiées encore, mais Cosima apparaît dans les derniers chapitres. Autant ̃Wagner s'applique à maltraiter Minna, à évoquer son nom à chaque instant pour lui attacher des épithètes peu flatteuses, autant il est réservé dès qu'il parle de sa nouvelle amie, qui deviendra un peu plus tard ?a femme. Mais il ne peut s'empêcher de noter l'impression profonde que Cosima avait faite sur lui, et la scène où il décrit l'aveu mutuel de l'amour est fort bien tournée. Bien qu'il efit à ce moment plus de cinquante ans et qu'il fût revenu de bien des choses de cette vie, il était demeuré d'une sentimentalité presque juvénile. Peut-être aussi était-il très malheureux, ayant rompu avec Minna, et avait-il besoin d'une présence féminine. Toujours est-il que Cosima, qui avait épousé Hans de Bulow en i857, s'enfuit avec Wagner en 1864. On juge du scandale que produisit cette fuite, scandale d'autant plus vif que Bulow et Wagner avaient été intimement liés. En naissait Isolde, et en 1869 Siegfried Wagner qui, maintenant, refuse à sa sœur, par-devant la justice, tous droits au nom et à l'héritage du grand compositeur. Ce ne fut qu'en 1870 que, le divorce étant prononcé entre Bulow et Cosima, Wagner put épouser celle-ci. Cosima a été surtout connue jusqu'ici pour la ferveur et aussi l'âpreté avec lesquelles elle défendit les intérêts matériels de son second mari, devenus les siens après la mort de ce dernier. Et l'on sait comment elle prétendit, récemment, interdire les représentations de Parsifai. JS A M FR6LL0

LE SÉJOUR PROLONGÉ en Alsace-Lorrainc

sera-t-il MeJUix Français ? Plusieurs dépêches de .source berlinoise annonçaient hier que le gouvernemcnt nllamand était .,résolu .à ne plus renouveler les permis de séjour accordés, en Alsace-Lorraine, h des Français. Actuellement, plus de 13,000 de nos compatriotes habitent dans les pays annexés avec ces permis, qui ont un caractère temporaire. Il est évident qu'on ne saurait interdire la résidence en Alsace-Lorraine à tous les Français sans distinction, pui5que l'article 11 du traité de Francfort nous garantit le traitement de la nation, la plus favorisée, mais la chancellerie de Berlin et les Etats confédérés pourraient aboutir au même résultat par des moyens indirects.

A notre ministère des Affairas étrangères on n'avait été hier, ni avisé d'une décision de ce genre ni saisi des protestations qu'elle eût provoquées immédiatement. On, se tenait donc sur la réserve.

Les données que nous avons recueillies dans la soirée semblent indiquer qu'il n'y aura pas d'interdiction de séjour formulée d'une façon générale, mais que les permis de séjour vont être accordés pîus parcimonieusement que par le passé.

Voici, du reste, les informations que nos correspondantes nous ont adressées à ce sujet

LE MÏtRE ALSACIEN-LORRAIN DÉMENT TOUTE MESURE GÉNÉRALE Strasbourg, 7 mai.

La nouvelle que des mesures allaient être prises par les autorités contre les Français établis en Alsace-Lorraine a été transmise ici de Paris. Les journaux locaux qui paraissent le matin et à midi ne la donnaient pas cncore: seuls les journaux de cette nuit la mentionnent avec les commentaires que l'on trouvera plus loin.

Au ministère d'Alsace-Lorraine, où je me suis rendu, on affirme que l'information, suivant laquelle le permis de séjour serait refuse à tous les Français résidant en AlsaceLorraine, ne repose sur aucun fondement. Une mesure telle que l'expulsion de tous les Français de l'Alsace-Lorraine est, dit-on, irréalisable, est- il n'est pas dans les intentions du gouvernement actuel de prendre des mesures qui auraient un effet aussi désastreux.

Au surplus, la Correspondance du Pays d'Empire publie une note officieuse démentant catégoriquement la nouvelle.

Les personnes que j'ai pu voir m'ont exprimé leur sdrprise au sujet des bruits qui courenl, car la mesure annoncée siérait encore plus grave que celle des passeports après 1887. Alors, les rigueurs administratives sVxtSrçaicnt contre lès Fonçais.. qui voulaient venir en Alsace-Lorraine, tandis que maintenant elles frapperaient les 13.000 Français qui y soni établi* bon nombre sont mariés ici, et tous entretiennent d'excellentes relations d'amitié ou de famille avec les. Alsaciens-Lorrains.

Le Journal d'Alsace se dit en mesure de déclarer que lu nouvelle ne repose sur aucun fondement.

La Post, gouvernementale, dit que le gouvernement d'Alsace-Lorraine ignore tout de J'affaire.

La Ncuczeitung, démocrate, ajoute Nous persistons à ne pas croire à la nouvelle; à notre avis, une expulsion générale est impossible, surtout parce que à une telle mesure de violence la France répondrait par une mesure analogue. »

A Metz

Les Français autorisés à séjourner ici et que j'ai pu interroger m'affirment qu'ils n'ont encore reçu aucune notitication au sujet do respiration prochaine de leurs permis ON ADMET A BERLIN

QU IL T AURA DES RESTRICTIONS Berlin, 7 mai.

L'information, de source mal établie, suivant laquelle les Français séjournant en Alsace-Lorraine devraient quitter le pays dans les trois mois, a fait sensation ici. La Gazette de Voss la traite de pure invention On ne sait rien de pareilles mesures dans les milieux compétentes de Strasbourg, écrit-elle.

Le %.okalanzeiger et la Deutsche Tages Zeitung (nangerrnaniste), tout en la rectifiant, semblent 'admettre qu'elle n'est pas entièrement fausse.

Sous la forme qui lui a été donnée, la nouvelle, dit la Deutsche Tages Zeitung, est erronée et ne vise qu'à faire de l'agitation. Si elle n'est pas inventée de toutes pièces, elle ne pourrait se rapporter qu'à, une restriction des faveurs injustifiées accordées depuis longtemps aux Français dans les provinces d'empire. Si la nouvelle administration alsacienne-lorraine se montrait plus oyitre de prévenances l'égard dx Français, on ne pourrait que saluer vivement cette façon d'agir. Le lA>kalanzfïiger s'exprime ainsi

Si les autorités allemandes en Alsace-Lorraine interdisaient à des Français isolés le séjour sur le sol allemand, c'est qu'elles auraient de bons motifs de le faire. Dans la mesure où l'on est informé à Berlin, il n'est pas question en ce moment de mesures générales.

On le voit. cette phrase semble indiquer que la permission de séjourner sera retirée à quelques Français.

Dans les milieux où j'ai enquêté, on me déclare qfle le gouvernement impérial allemand ne sait rien de mesures de ce genre qui auraient été prises à Strasbourg. On fait remarquer, t,outefois, qn'en Allemagne le pouvoir n'est pas «entralisé et quï) Berlin on n'est pas toujours au courant de toutes les dérisions prises ailleurs, Mais-on est que si l'information- n'est pas complètement inexacte, il ne s'agit que de cas particuliers.

Cette assertion m'est confirmée dans les milieux parlementaires. En réalité, l'interdiction de séjour en Alsace-Lorraine n aumit été notifiée qu'à un certain nombre de Français.

Enfin, la Gazette de Francfort et le Rerliner Tageblail reçoivent de Strasbourg des informations suivant lesquelles il est inexact que les Français doivent être expulsés d'AJsace-Lorraine, mais ces notes confirment le fait que nombre d'entre eux ne pourront y prolonger leur séjour au-delà des trois mois réglementaires.

NOTRE ACTION AU MAROC

(PAR LETTRE, DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL) Rabat, 2 mai.

L'occupation de Taza n'est plus qu'une question de jours. Il n'est pas sans intérêt de signaler l'importance stratégique de ce point qui assurera la jonction des deux Maroc, l'occidental' et l'oriental.

A 40 kilomètres environ à l'ouest de la Moulouïa, la grande plaine désolée qui sépare les montagnes du Rif des premiers contreforts de l'Atlas se resserre brusquement à la manière d'un entonnoir. Dans cet étranglement s'élève un rocher qui porte une petite ville entourée de jardins c'est Taza. Gardienne du couloir qui fait communiquer la l3erbérie orientale avec l'occidentale, si minuscule et gentille qu'elle soit dans sa couronne d'oliviers et d'orangers, cette ville fut une cause de soucis pour bien des sultans elle préoccupe nos tacticiens depuis trois ans.

Ce n'est pas que ses habitants soient terribles, ils sont esclaves, ou presque, et nous appellent de tous' .ours pour obtenir leur délivrance mais Taza est comme un fruit dans un buisson d'épines si nous tendons. brusquement la. main pour 1 atteindre nous nous piquerons. Si, au contraire, profitant d'un moment de lassitude des tribus guerrières qui l'encerclent nous la saisissons d'un geste souple et rapide, nous mettrons peut-être sans combat nos adversaires en présence du fait accompli et nous nous y maintiendrons..

Les Chleuhs, qui habitent les deux massifs qui sont comme les. murailles du couloir de Taza, sont en effet spécialement jaloux de leur indépendance. Jamais ils n'ont été soumis, un maître.

La difficulté est très grande de pénétrer politiquement ces populations qui s'émiettent et en tribus et en sous-tribus, Bans chefs responsables, sans mandataires oifi. ciels,

Nous ne pouvons donc compter que sur notre vigilance et la rapidité de nos mouvements, si nous entendons saisir le moment favorable pour atteindre des points stratégiques et économique, qui les obligeront à entrer en rapport avec nous. Ils sont nos ennemis parce qu'ils ne nous connaissent pas. Cette formule pourrait assez bien définir notre position à l'égard des tribus qui encerclent Tara,

Mais comment irons-nous à la petite ville couronnée de vergers ? Ce "este, qui consistera en une promenade militaire, un matin, nous l'avons de longue date préparé. Dans le Maroc oriental, nos, troupes ont accompli trois reconnaissances l'une dans le sud de Guerci! et de M'Goun l'autre dans le nord, vers la côte méditerranéenne, la dernière à l'ouest, vers Koudiat-Djema, à 15 kilomètres de Taza.

Un fils de mülionnaire devient maître chanteur Fils d'un fonctionnaire, plusieurs fois millionnaire, Eugène P. après 'a mort de son père, eut vite dépensé la fortune qu'il lui avait laissée et se lança dans les aventures. A Biarritz, il y a un an, il renconlra la comtesse de T. jeune fille de vingt-deux ans, fort riche et fort jolie, qu'il séduisait. Depuis cette époqae, malheureuse, à qui P. avait fait partager sa passion pour la morphine et l'opium, était devenue sa proie, sa chose. Par les pires moyens, menaces de mort, violences même, il parvint à lui extorquer plus de 50.000 francs. Dernièrement, le misérable écrivit à la comtesse que si elle ne lui apportait dans les vingt-quatre heures 5,000 francs à. son hôtel, rue de Provence, il la tuerait le lendemain.

La lettre tomba entre les mains du frère de Mlle de T. qui avisa M. Rottsaelot, commissaire du quartier de la Chaussée-d'Antin.

L'aventurier a été arrêté et envoyé au déPût

Cammenfi rex-tamboar-major perdit sa raison. et sa barbe Ancien tambour-major M. Alfred Moulet, concierge, avenue de Clichy, était fier de sa barbe qui, soyeuse et d'un joli blond, lui descendait presque jusqu'au creux de l'e.stomac. Mais M. Moulet aime à boire, et sa passion pour la dive bouteille lui fait perdre parfois la notion de sa dignité.

Après avoir vidé de nombreuses chopines, l'ex-iambour-maiotr déambulait, très ivre, la nuit dernière, dans la rue Fontaine. Une bande de fêtards vint à passer.

Toi, mon vieux, dit l'un d'eux à l'homme barbu, tu dois avoir encore soif. Tu.as une bonne tète. viens faire la ci bombe Il avec nous.

Notre homme accepta aveç joie. Dans un cabinet particulier, les noceurs et le concierge s'enfermèrent et le Champagne couda à flots.

M. Moulet, sous l'action des liquides absorbés, s'accouda sur la table et s endonnit. Que se ;p&ssa-l-il ensuite? Ses souvenirs sont imprécis. Toujours est-il qu'à l'aube les agents du neuvième arrondissement le trouvèrent, allongé sur le trottoir, rue de Douai. Et dans quelle tenue!

Devant le premier miroir où son image se refléta, le brave homme poussa un cri. Il n'avait plus sa barbe sa belle barbe On la lui avait rasée, ainsi que ses longues moustaches, et même ses cheveux. Par contre, son chef s'ornait d'nare corrronne de longues ptaxoes rouges et bleues.

,Ni. Moalet, apràs avoir déposé rare plainte, jura. ma» on peu tard qnil ne boirait

Du côté de Fez et au nord de cette ville, sur les borda de l'oued Leben, le généra! Gouraud, il y a plusieurs mois, créait le poste de Souk-ei-Arba, de Tissa il a ensuite mstallé plus à l'est, plus près encore de la Trouée,, celui de Xrarka, qu4 vient1'être attaqué. Enfin, il vient de déblayer le terrain aa nprd, en détruisant le camp du rogbi.. Il marchera sur Taxa. le même jour et presque il. la même heure où une co5çnn« s'ébranlera de Casbah M'çoun, avant {'aurore et en silence, pour se rendre dans cette cité.

La veille au soir, de neuf heures minuit moment où les sous-officier? réveilleront sans bruit leurs hommes on entendra dans les deux camps crépiter les étincelles électriques qui lanceront à travers l'espace les télégrammes des deux généraux concertant leur action du lendemain.

La voie ferrée de Guercif vient déjà d'atteindre M'çoun, ce point sera celui du ravitaillement de Taza.

En effet, les troupes de la région de Fez, après avoir rejoint celles du Maroc ôrienkal, revenant ?nr leurs pas, rentreront il Zrarka et aucune ligne d'étapes ne reliera encore la capitale du1 sultan a ce'.le dn roghi. Nous ne saurions trop défendre ce point de vue, qui est celui de la sagesse, car les Beni Ouaraïn, les Brancs et les Tsonls, ne sont pas encore suffisamment apprivoisés pour laisser sans les attaquer passer les convois de Fez à Tazn.

Quel intérêt, d'ailleurs, aurions-nous à immobiliser plusieurs bataillons pour garder cette route? Un intérêt économique? Quel trafic pourrait se faire entre Fez et Oudjda à travers des routes peu sùres, sur un trajet de trois cents kilomètres Les' buts militaires, seuls intéressantes pour le moment à <:r> use de leurs com-équer1ces pour la paoifi a cation, seront aticints l'occupation de Taxa, ctui divisera en deux le groupe des Berbères du nord et la'T^ariîR des voies d'accès de la côte rifaine qui sont celles de la contrebande de guerre. ̃%• Limoges, mai.

La F vance MÛitahv annonce- qiV c'est vraisemblablement tè & niai' qu'aura tü le nouveau bond en avant des troupes dit général Gbufaùd.' 4 ? > • Le eominandant delà région due Fez établira un poste chez les Tsnul-û'rni-distançe :.fntre et Fa2a. Une fois nos troupes installées tii ce point !y général Bauingarten franchira les 28 kilomètres qui séparent M'Souu de Taza et tes deux généraux ne seront plus alors séparés que par une étape de 30 kilomètres.

l,a liaison militaire existera donc en fait.

Revenu du Maroc

pour se battre en duel Un duel n mis, hi». en présence, .le lieutenant Auberiin, du ic régiment de spahis, et M. Lévy l.iing, médecin de Saint-Lazare. Il était l'épilogue d'un différend, remontant à dix mois et survenu enlre M. Bing et le père de l'officier, ancien médecin 'maor.

1 Se considérant comme offensé, Ni. Lévy

Le lieutenant Anbertin et le Dr Lévy Bing Bing,.cha,rgea, à cette époque, MM. Georges Bretfinayer et Rouzier-Dorcières de demander à M. Auberiin père une réparation par les armes. Ce dernier il est très âgé déclara que son fils, le lieutenant Aubertin, se substituait à lui. Et l'officier constitüa, pour le représenter. le commandant Vïiutrin, du d'infanterie, et le lieutenant Delacroix, du ¡or cuirassiers.

Une rencontraà h Tépée ftit décidée. Mai?, sur ces entrefaites, le lieutenant Aubertin, en garnison à fefax, frit envoyé au Maroc, nir il prit brillamment part à "de nombreux combats.-

Il se trouvait à Settat, à 200 kilomètres de Casablanea, lorsque lui parvint dernièrement la permission de dix jours qui lui était nécessaire pour venir se battre avec le docteur Lévy Bing. Il gagn:l aussitôt la côte, s'embarqua pour et vint à Paris. C'est dans ces conditions, peu banales, qu'a eu lieu le duel d'hier.

A deux reprises, le lieutenant Aubertin a été atteint ses blessures sont heureusement peu graves.

Cadiou a été tué tué par une balle iet tué par derrière il conclusion formelle du rapport (établi par le docteur Paul, médecin enfin parvenu au parquet de *v. Brest

Brest, mai

Le rapport contenant les conelusions du dsocteur '1 au!, relativement à la seconde autopsie qui, fut faite à Morlaix, le 17 février, a-.tjté. reçu, cet après-midi, au parquet de BfSjst. Il est daté du 4 mai.

Comme- il fallait s'y attendre, ce rapport n'apporte pas une bien vive lumière dans cette ténébreuse affaire.

En voici ri reste la teneur après avoir rappelé l'axiome scientifique d'après lequel uïi cadavre se conserve d'autant plus qu'il a longtemps séjourné dans reau, mais que mis à l'air libre il se décompose plus rapidement, le médecin légiste exiwse que, le février, au moment où il lui fut remis pour être autopsié à: nouveau, le corps de Ni. Cudiou était dans. un état de putréfaction absolu. La peau et les poils se détachaient d'eux-mêmes. En raison de cet état, il est impossible an médecin légiste de dire quel jpur et à quelle heure M. Cadiou a été tué. Ce rapport continue ainsi

Outre la plaie portant la trace de plusieurs coups de couteau existant sur la face laterale gfeuche du cou, relevée par le docteur Rousseau, e Brest, lors de la première autopsie du 4. février, nous avons constaté, dit le doeteur-Paul, une seconde plaie dans la région droite de la n. ̃)V,»»Kie.jMH> une arme* feu, su' le capuchon relevé sur

̃La mari est duc aux Usions interne cortséaitivos à !à blessure produitc par la balle qui lraneha les vaisseaux sanguins du cou.

La plaie faite avec le couteau a pu elle-même contribuer cette hémorragie, mais l'état de putréfaction dn cadavre empêche de voir si cette plaie a été faite ante ou post nwrtcm.

Le couteau saisi sur Pierre a pu faire les plaies du cou, mais il est impossible de l'affirmer, parce qu il y'y a pas de tracé de sang sur le couteau et parce que la plaie n'offre pas Jes caractéristiques suffisantes pour déterminer ce point. La blessure a pu être faite, avec un couteau quelconque les réservés' rlue nous impose l'état de putréfaction Hans lequel nous avons i trouvé In cadavre, conclut le docteur Paul, nous estimons que les blessures trouvées sur le corps de -Ni. Cadiou présentent les caractéristiques de blessures criminelles.

Il résulte de ce document que l'hypothèse du suicide à distance et du transport du caqui a eu quelques partisans, est à peu De nouveaux témoins

,NI. Bidard de la Noë a consacré son auprèsmidi à l'audition de quatre ouvriers de la Grande-Palud, les nommés kerbouL, Brou. din, Simon et Fellec. Tons les quatre sont catégoriques. Ils ont vu M. Cadiou le 30 dé-' ccmhro à l'usine. Les uns Font aperru à neuf heures, les autres à neuf heures et deAucun d'eux ne l'a cependant aperçu en îe de l'ingénieur, quj ne fût rémar- <̃' rar-Jà, par tes- toinoinj que vers Il ,.a; fallu procédai* à une confrontation au cours de laquelle l'ingénieur répété. me fois de plus, ce qn'il n toujours dit savoir que. c'est le et non le qu'il il vu pour la dernière fois son directeur à j'usine de la Grandc-Palud.

Bossard n'a jamais eu 3C0 francs Le juge, d'instruction il termine sa journée par une, nouvelle audition de Bogsard, lequel s'est spontanément présenté, afin de protester, a-t-il dit, contre les accusations dont il a été l'objet de ln part de l'ouvrier Manach. On sait que ce dernier, qui travailla pendant lc mois d'avril en compagnie de Bossard, à bord du vapeur espagnol (jorbraMcndi, .prétendit que l'ancien veilleur avait cyclette de luxé.

contre ces insinuations qui auraient, pu lui coûter cher que Dossard à cru devoir 1 proteste;

pour fairp subir a son visiteur un nouvel interrogatoire. Mais cette fois, Bossard a été très réservé.

dire répétait-il tout à l'heure en sortant du pillais de justice.

L'énigmatique personnage a repris le che| min du village de Saint-Û.ivy, tandis que la voiture des prisonniers ramenait Pierre au Bouguen.

Impressionnante confrontation attendue Demain matin, M. Bidard de la Noe entendra M. et Mmes Bignard, les deux plus importants témoins du drame de la GrandePalud.

VI. Bignard a été. longtemps, le seul à affirmer que M. C:adiou était venu à l'usine de là Grande-Palud le 30 décembre et qu'il s'était éloigné, à onze heures, avec Pierre, dans la direction du bois où son cadavre devait être retrouvé, le 4 février. Le ménage Bignard habitait la maison du moulin avec Pierre et Juliette Juzeaux.

Il y avait, en certains froissements, a-t-on dit. enture les deux ménages

Egalement demain matin, M. Jean-Marie C.adic.1)./ fr^re de la victime, sera. entendu et confronté avec Pierre, en présence des époux Bignard.

Il se pourrait que la matinée de demain réservât quelque surprise. En tout cas.. la coTïfrçmtatidn de l'inculpé avec ses trnis principaux accusateurs ne.pourra manquer Un nouveau témoignage

Contrairement au témoignage de l'ouvrier Kervistin, qui a déclaré avoir vu M. Cadiou et l'ini«éniet]r Pierre ensemble, le 30 décembre. un ancien ouvrier de la Grande-Palud, nommé Morvan, affirme que, ce jour-là, le directeur et l'ingénieur ne sont. pas montés aux autoclaves.

« Je travaillais, dit Mnrvan, dans le grand atelier où ces machines se trouvent. J'ai bien. vu M. Cadiqu sortir le 30, vers neuf heures et demie. Peu de. temps après, M. est arrivé. Il est resfé quelques instants a son bureau. A différentes reprises, îdar»? le courant du moi?. MiM. Pierre et Cadiou sont montéf ensemble aux autoclavers. Je ne peux pas préciser la daté, mais je suis sur que ce n'était ni, iè 29, ni le 3Q. Morvsn- va être appelé devant le juge d'instniftion.

Un faux bruit

Un journal de Rennes ayant annoncé ce matin que la mise en liberté de Pierre était imminente par suite de la découverte d'une piste nouvelle, j'ai demandé à M. Bidard de la Noë ce qui avait pu donner naissance à eé bruit. Le juge a déclaré qu'il l'ignorait et qu'aucune piste permettant de mettre hors de caose l'ingénieur Pierre n'avait été découverte.

Le jnge a consacré sa matinée tout entière,

eu classement de ses dossiers.

TL Y A PLUS

de femmes infidèles que de maris volages C'est du moins ce que la statistique constate pour en même temps qu'une augmentation continue du nombre des divorce

La littérature administrative est une mine abondante où peuvent puiser les moralistes et philosophies. 'C'est ainsi que, dans le dernier H compte général de l'administration de la justice civile et commerciale pendant l'aimée 1911 qui vient de sortir des presses de l'Imprimerie nationale, il est loisible de découvrir des statistiques fort intéressantes. Ce sont celles qui ont trait au nombre des demandes en divorce et séparation de corpa qui, au cours de cette année ont été introduites devant les tribunaux civils de France. Le dépouillement due ces chiffres comporte, comme on va le voir, de curieuses révélations.'

On y découvre tout d'abord que \e nqmbre des unions rompues par la lof va toujours croissant. Pour 16,;è8"demarrdes en divorce et 3,072 demandes en séparation de corps dont les tribunaux avaient été saisis en 1910, nous voyons que l'année suivante ces nombres atteignent respectivement' et Ajoutons d'ailleurs que ces totaux ne sont pas nets. Les tribunaux rejetèrent 1.193 divorces »f 290 sépàrations dé corps. D'autre part, :f99 instances en divorce et 35? en séparation de corps n'aboutirent soit par suite de la réconciliation des époux, soit par suite du désistement du demandeur ou dé la demanderesse.

Une autre indication intéressante <pe nous donne la statistique est celle qui se rapporte aux auteurs des demandes. Noiis y voyons que les maria ces tyrans et ces bourreaux, sont ceux qui supportent encore le plus patiemment les chatnes de i'^yrûénée. demandes émanaient -du man tandis que 9.721 émanaient de la femme. La disproportion est encore plus forte lorsqu'il s'agit des séparations de corps. 2,448 femmes ont demandé à la justice de leur rendre cette demi-liberté qu'on appelle la séparation de carpe, tandis qu'il ne se trouva que 658 maris pour s'en contenter.

Passons au tableau suivant qui a trait ci la situa Lion dus familles des époux. Nous y verrons que, quoi qu'on pense, la présence des enfants au foyer désuni n'est pas de nature à faire accepter aux parents la communauté de vie. En effet, pour 6,773 époux sans enfants ayant demandé le divorce, on en trouve ayant des enfants qui n'ont pas hésité à rompre leur union. Même proportion pour les séparations de corps, où les premiers sont 1 041 et les autres La période critique

L'explication de cette situation est fournie par le tableau relatif à la durée du mariage à l'époque où les époux ennemis voulurent le faire rompre.

Nous y lisons que la période la plus critique pour la concorde conjugale est comprise entre -la. cinquième et la dixième année du mariage. et des séparations de corps, pendant ce temps, atteint, pour les uns et les autre, ;4 Vient ensuite la période de un à cinq ans qui donne rle.s demandes en divorce et oU 0/0 des demandes en séparation de corps. La période la plus heureuse est. comme on le devine, la lune de rmei. Ellé nedonne qu'une moyenne de GO/0.

La statistique vous dira encore que c'est dans la classe ouvrière qu'on trouve le plue grand nombre d'époux désunis. Les divorces d'ouvriers atteignent 50 0/0 du total et les demandes en séparation de corps 34 O/O. Viennent ensuite les commerçants, qui constituent IM 13 centièmes de TdïeC.t-if des divorcés, puis les propriétaires, rentiers et professions libérales pour 11 0/0, epftn les cultivateurs et les domestiques chacun pour Pourquoi l'on divorce Enftn, pour compléter ces indications, le rapport se termine par la statistique des motils invoqués dans, les demaude&.

N'en déplaise à nos ainiaWes lectrices, nous v voyons d'abord que fadultère est pins souvent roproctvé à l'épouse qu'au mari. 4-i'SO divorce», soit 00,du toial, ont pour b«se l'adultéré de la femme tandis que l.<5&!> seulement, soit 8 sont bases sur l'adultère du mari. Cest-àrdiiv, si nous nous en tenons à ces chiffres, que les femmes infidèles sont un tiers plus que les maris volages: A moins que cela ne signifie simplement que les maris trompés sont un tiers moüsa patienta que les femmes. La question mériterait d'être étudiée. Mais qu'il soit imputable à la femme qu au mari, l'adultère n'est pas le plus gros client du divorce. Le ptus grand nombre d'instances, soit sont fondées sur ce que le code qualifie d'excès, sévices ou injures graves.'

Lorsqu'on passe à la séparation de carpe, on constate que la proportion des différends motifs varie suivant la nature. Ainsi, pour l'adultère, tandis -qu'il sert de base à 20 O'O des demandes en divorce, il n'est plus invoqué que dans les I centièmes des demandes en séparalinn. Au e-ontraiie. 88 0/0 des demandes en séparation sont fondées sur les excès, séviccp ou. injures grave», tandis que ces mêmes motifs n'ont été invoqués que dans 0.'0 des demandes .en divorce. Voilà le Ublea.i-i que cette stuli«Uque. froide et sèche comme toutes les statistiques, trace du mariage dans notre pays. Aux pessimistes qui s'en inspireraient pour se lamenter sur nos mœurs, on pourra faire observer- que 'Cette statistique n'aurait de valeur réelle que si on pouvait la rapprocher de celle des unions heureuses. Mais celles-ci, on le sait, sont comme les peuples heureux: elles n'ont pas dTirstpire.

UR JEUNE BANDIT DE TREIZE ANS

TENTE D'ÉTRANGLER ON SEPTUAGENAIRE Bazebrouck, 7 mai.

Un attentat qui dénote de la part de son auteur des instincts de véritable handit a été commis, cet après-midi, à Hasebrouck, ffie de la Glacière, par un jeltne garnement âgé de treize ans, .surnommé « Cliarlot », qui,déjà a été condamné plusieurs, fois pour vols.

Le jejme bandit, ayant* aperçu un vieillard septuagénaire, Ni. Pierrn Monet, qui passait à proximité de son habitation, appela ce dernier et, prétextant que sa mère, aliîpc..vôtflait lui causer, l'invita à entrer.

Le vieillard acquiesça.

A peine avait-il pénétré dans l'habitation, qne le garnement ferma la porte, puis recouvrit la tête du vieillard avec un sac. cy'" sayant de l'étranger. Ce fat avec peine <ue le pauvre homme put se débarrasser de- -nette étreinte et échapper des mains de sos agresseur, dont Je but était de le dévaliserPlainte ayant été déposé* an commissariat par 4a victïrotv, « Chariot a été arrête.