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Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1912-04-17

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 126844

Description : 17 avril 1912

Description : 1912/04/17 (Numéro 12954).

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k564309w

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/06/2008

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LE PLUS GRAND SINISTRE MARITIME

Le "Titanic" en sombrant a entraîné 1.400 victimes

.«La catastrophe du Trente, qui s'est (produite dans les parages brumeux. pleins de périls et de menaces, du grand banc de Terre-Nenve, n'a été connue ci New-York et à Londres que très tard dans l'avant-dernière nuit. Nous avons signalé, dans une deuxième édition, 'a disparition du puissant paquebot qui a entraîné, en son prodigieux remous, des centaines d'êtres humains.

Ce sinistre maritime est le plus effroyable dont l'histoire fasse mention. Car c'est bien 1,400 personnes que l'Océan a englouties.

On s'était imaginé d'abord que la T. S. F. avait sauvé le Titanic et l'agglomération d'hommes, de femmes, d'enfants qu'il portait en ses flancs.

La T. S. F. a fait son office, mais les paquebots accourus au signal ne pouvaient couvrir des dizaines "tit'"Tl es dizaines de milles en quelques quarts d'heure.

C'est avec un grand serrement de tfteur que l'humanité a appris ce sinistre qui frappe les deux grandes nations anglo-saxonnes, et qui, sans doute, n'aura pas laissé indemne l'effectif si réduit fut-il des passagers et employés français.

['ENORME DESASTRE Londres. f6 avril.

Cesl une matinée trafique qu'a vécue Londres aujourd'hui, lorsque partout eut été annoncée Ia rqta^irriptie du. TJanic.

M. G.-G. Phflipps

l'employé ci tilègraphe sans fil à bord <iu Titanic. Au-dessous -du porlrait c*t reproduit le signal ds détr£s&e S. 0. S. tSauvtg o| soulsj en usage actuellement pour indiquer que le bâtiment qui le lança est dans un péri! extrême.

Le naalrugc du plus grand paquebot du inunde éiou'maintcnant un lait accompli, et 'on plus, même doits les buaux de la While Slar Line, que le nombre •; victimes. Il dépassait, malheureusement-, celui, dea pius (frondés catastrophe. le Petit Parisien t'a signalé hier, Ir.s télégrammes un peu détaillés reçus à la fin de l'après-midi, soit de Montréal, soit d Halifax, soit de la «lotion d>i 1'. S. F. du cap Race Terre-Neuve, étaient d'aceord pour déclarer que tous les passagers avaient été recueillis par les paquebots accourus à leur secours, à savoir: la Parisien, le Car̃pathia, lr. Baltk et le Virginian, ce dernier remorquant vers la côte le Titanic. Toutes ces dépêches devaient éfre la reproduction arrangée du même message.

A la vérité, aucun navire n'arriva sur les liam; de là catastrophe en temps utile. Le Carpathia, qut il parvint le premier, ne trou- va que les vingt bateaux de sauvetage bon- dés de femmes et d'enfants et quelques débris du naufrage. Le Titanic avait déjà été englouti avec tous c.ea.1 qui étaient, restés iL bord. Lus épouses, les sœur* et les enfants avaienf 'assisté.. Itorrijrés. a la disparition, à la mort de leurs maris, de leurs frères, de ̃ leurs pères.

D'après Les nouvelles reçues de t'Oîympic, par la station marconique du cap Bace, cest deui heures trente du malin, heure d'Europe, que le Titanic s'est abîma dans les flots, par if-if* àv latitude nord et ôfi°l4' de longi-, tude ouest, il environ milles au sud- ouest le la cote de Terre-Neuve. L'Olympic ajoutait que tous tes bateaux de sauvetage du bord avaient clé retrouvés et que les nau- (rages qui s'y pressaiont avaient été recueil- j La dépêche n^m; ensuite ajoutait que les passagers et le.s. hommes d'équipage ainsi recueillis étaient ai nombre de i'&S. La pius grande partie d'eiilrc eux étaient des lent- nies. Enfin ce télégramme se terminait par ces mots angoissants « On éprouue les craintes les plus vives concernant le sort! des autras passagers et des hommes d'équi- jLes autres ti'wgrammes reçus dans ta nan- tinée ne faisaient que développer ce messa- qe. Un télégramme de Saint-Jean-de-Tctrc- j que le YU'ginian avait recueilli à son bord que!ffMs-utt>s des passagers du Titanic. Ce jvessoxin disait que le irginian restait sur las lieux, de façon à pouvoir recueillir au- Les,p(Ujucbois Caliïorniin, Baltic et Pariïian dâmeurnient. aussi datis les parages de A partir ù'uhe !iciu<i n l'aprcs-inidi, Lout "espoir d'apprendre que de nouveaux passadu Titanic avaient clé sauvés sembla

perdu. L'opératenr tie la station' nasale da télégraphie sans fil de Charles toum. dans l'état de Massachusetts, aux Etats-Unis, avait intercepté un message du Carpathia, d'après lequel ce paquebot n'avait Ii bord q-ae 650 passagers et hommes d'équipage, et adoutant, que toutes les autres personnes qui se trouvaient sur le 'litanie avaient péri. « Rien ne reste de ce paquebot, disait le Carpathia, des monceaux de débris. Les autres navires, qui ont lutté de vitesse pour se porter à son secours, n'ont pu sauver personne. »

Cette dépêche détruisait tonte idée qu'un certain nombre de naufragés eussent été recueillis par le Parisian, le Virginian et le Baitic.

On compte, New-York, que les passagers recueillis par in Carpathia arriveront dans ce pôrt jeudi. On ne tardera pas, vraisemblablement, pouvoir s'entretenir avec ce navire par télégraphie sans fil. En tout cas; on ne pense pas que les messages privés puissent arriver à destination avant que le paquebot ait atteint le port.

Coulé par 3.703 mètres

Londres, 16 asril.

Une dépêche d'Halifax déclare qu'on est parvenu à repérer le' -lieu où s'est engloutie l'épave du Titanic. L'expert du gouvernement canadien affirme que cette épave gît à une profQi>4.|8»J-r de deux raUles,' entreSabie-Isfajid (NouveUe-EcosSe) et le càp Ra^ce (Terre-Neuve). Il est donc hors de doute que nen de ce qui se trouve à bord ne pourra SUR 2.200 PASSAGERS

800 FURENT RECUEILLIS

Londres, 16 avril.

Combien y avait-il de passager?? à bord du Titanic ? Combien ont été sauves et quoi est le nombre exact des victimes ? Bien que dix-huit heures se soient déjà écoulées depuis l'effroyable catastrophe, il est encore impossible de répondre d'une façon précise à ces trois questions. On avait affirmé jusqu'à ce soir qu'il y avait à bord 2,.j58 personnes, passagers et hommes d'équipage. La Compagnie Whtte Star Line réduit maintenant ce chiffre à 2,200 environ, se décomp osant ainsi: passagère de 1" classe, de 2e classe, 279 ;,d'entrepont, 69S hommes d'équipage, 900.

En ce'qui concerne tes naufragés sauvés, les chiffres n'en sont pas moins contradictoires. Certaines dépêches prétendument officielles, ont dit d'abord 674, d'autres 86S. Les derniers messages reçus ce scir ne parlent plus que de 800. Il y mirait donc au moins 1,-iOO. victimes. Ce chiffre de 800 survivants est donné par. le capitaine Rostrom, du Carpathia, qui les a recueillis 'A les ramené à Xôw-York.. Voici d'ailleurs le texte du message expédié par lui au 'directeur de la Compagnie Cunard Je me rends iL New-York à ̃moins que l'-ous ne me donniez un ordre conlra.ire avec environ SbO survivants, après consultation avec M. Bruce Ismay, le président de lu compagnie 'hile Slar Line, qui a clé sauvé, et étant donne les circonstances, nous sommes, en effet, environnés, de toutes parts, par des glaçons, j'ai estimé que New-York était la meilleure destination que je puisse choisir. Il y a un nombre considârable d'icebergs tout autour de nous et près de nous un champ de glace de 35 kilomètres de longueur. C'est ce chiffre de 800 environ que se réduira certainement le nombre des survivants..

Le Parisian, avec qui on avait vainement essayé, aujourd'hui, de communiquer par télégraphie sans fil, il enfin fait savoir la compagnie Allon Line, à laquelle il appartient, qu n'avait à bord aucun passager du 'filante. Le Virginian a, lui aussi, télégraphié dans le même sens.

Je suis' arrivé trop tard sur les lieux de la catastrophe, télégraphie le capitaine Gombell. qui commande ce navire, pour coopérer au sauvetage. Je n'ai retrouvé aucun survivant et continue ma Toute vers i Liverpool,

paquebots qui s'étaient rendus sur les lieux ont, après avoir vainement fouillé la mer, abandonné leurs recherches et repris leur voyage. Le Parisian déclare, d'après une dé- pèciie Reuter, n'avoir pas môme aperçu de cadavres parmi tes débris du navire, débris qui «ouvrent une vaste superficie. Le temps était froid et même si des passagers s'étaient maintenus sur des épaves, ils seraient certainement morts de froid avant d'avoir été recueillis.

On s'attend à ce que le Parisian arrive demain à Halifax. Une dépêche toutefois qu'il importe de signaler, bien qu'elle soit transiriise sous toutes réserves, est câblée, ce soir, 'de Halifax. Eîlo déclare crac lé va- p?nr du gouvernement canadien, iMdy Eau- I phie sans fil expédié par le steamer pose- cables Minia et d'après lequel ce navire annonçait avoir rerueilli quelques-uns- des sur- vivants du Titanic et se dirigeait sur Halifax. On attache peu de créance""à cette noùveHe. Ceux qu'on a sauvés

Des listes de personnes sauvées ont, été publiées à à Londres 'Voici lés listes e'ui nous ont été communiquées hier soir ,M. H. An-derson,'Mma E.'D. Appkton, Mlle Abbott. Mlle G. W. Biims, Mlle D. D. Casseberc, Mrnc \V. M. J. Hip&ck, M. K. G. Crosby, Mllé H. Cms- by«» Mme L. Y. B. Marris, Mme A. Halverson, M. Marjjf Bayee, M. et Mme A. Ward, M. R. M. Williums Jr., Mme F. M. Warren, Mlle H. A. Wilson, UUe C AVUlard, sa femme de chambre, Mme J. Stuart White, Mlle NI. Yoiing, Mmé T. Polter jr., Mme E. S. Robert, comtesse de Kothcs. M. C. Rolmalle, Mite S. P. Ryoi-soiï," Mile E. Ryerson. Mme A. Ryerson, M. Aliison et une nurse, Mlle C.-I.ndrews, M. Nihette Asibart, Mlle E.-W. Allen, Mme G.-H. Bishop, l'IL Bishop, NI. H. Blank, xMîlc A. Bassina, Mme J. Baxter, M. Goe Brayton, Mlle C. Bonnell, Mme J.-N. Brown, Mlle G. C. Bowne, M. et Mme R.-L. NI. Ed. KLmberley, Ni. F.-A. Kennyman. Mlle Kenchen, Mlle G. F. Longley, Mme F. -A. Leader. Mme Bertha Lavory, Mme E. -H. Lines, Mile M.-C. Lines, Mme J. Linds;roem. M. G.-J. Lesneur, Mlle C. Arnadill, Mme Melicard, Mme Tucker, Mme J.-B. 1'hayer et sa femme de chambre, M. J-B. Thayer Jr. M. Il. Wooiner. Mme Astor, M. et Mme Taylor, M. Carter, Mme Rothschild, M. Alphonse Simonin, M. Karl Bohr, M. et Mme Caîby, M. J. Ffynn. le colonel Archibald Gracie, M. Robert Shedell, M. Gilbert, M. Tucker, le major Arthur Pauchen, M. Pierre Marchai fils de l'amirài Marchai, M. W.-B. Stephènson, M. A.-H. Parkwood, Mm* Stepheiison, Mlle E.-M. Eustia.

MORTS ET DiSPpRUS Le capitaine Smith, commandant du 2'ita- nie, et tous ses officiers, qui n'avaient pas quitté le bord, ont péri.

Le célèbre pubuciste anglais, M. WilliamThomas Stead, directeur de la Fteview of Revtews, n'a pas été retrouvé. Par contre. on Ci découvert le cadavre de M. Astor, le milliardaire connu, qui revenait avec sa jeune femme –-elle heureusement sauvée de son voyage de noces.

Parmi les victimes de. la catastrophe se trouvent un grand nombre de richissimes Américains. Voici les noms de quelquesuns des principaux outre le colonel' Astor. dont la fortune est osiimée à 75G millions de francs, MM. Benjaminquier, 4T millions Isidore Strauss, banquier, millions George Widener, millions le colonel Washington Rcelling, industriel, 125 millions'; Thayer, directeur de compagnie de chemin de fer, 50 millions M. Reucmin, le major Riitt, aide de camp de NI. Taft, qui revenait de Rorne, ou il avait eu une audience du pape Jacques Fdtreile. romancier américain Harris. directeur et propriétaire de plusieurs théâtres de NewYork Clarence Jones. agent de change New-York..»

LES GRANDS SINISTRES Les principaux sinistrés maritimes en ces cinq dernières années furent les suivants Lo 13 février 1907, perte du Lorchmo'nt, faisant 160 victimes. Le février 1907, naufrage du Berlin, 150 victimes. Le 23 juin 1907, naufrage du Columbia, morts. Le 24 mars 1908, perte du paquebot japonais Matshu-Maru, morts. Le 24 septembre 1908, perte du Star of Bengal, 110 ncy és. Le 8 novembre la Seine sombrait devant Malacca, faisait 101 victimes. Le 12 février 1910, le Générai-Çhanzy, faisant le scr* vice entre la France ét l'Algérie, s'échouait aux îles Baléares, et 150 passagers t:ouvaient la mort dans cette catastrophe. Le ÇT» avril 1910, ÏAUrora coulait à Terre-Neuve avec 187 passagers. Le 25 juillet 1910, la sombrait en Corée avec 200 passagers. Le 5 octobre de la même année, Ta Ville-de-Rochefort coulait devant SaintrNezaire, et étaient noyés. Le 12 novembre li?10, le WaWy coulait ù Para, faisait 100 victimes. Le 3 janvier 1911, naufrage, près de Cherche)], du Norma, 25 victimes. Le 10 août 1911, l'Emir était coulé par le Silcertqn dans le détroit de Gibraltar, et il y avait S^.vicfcimes. Le 2 novembre, le Diolibah se perdait aux Canaries, 24 victimes. Le 14 décembre, le Delfii, transportant le duc et la duchesse de Fife, s'échouait près de Tanger, e! trois marins du croiseur français Friant étaient noyés pendant les opérations du sauvetage. LE NAUFRAGE DE LA ''BOURGOGNE Le 4 juillet 1S98, alors, que la Compagnie générale transatlantique venait d'être rassurée sur le sort d'un de ses magnifiques paquebots, la Champagne, immobilisé pendant une huitaine de jours, près des bancs de Terre-Neuve, par la rupture de son arbre de couche, une nouvelle terrifiante parvenait en Franche :'la Bourgogne avait sombré

à la suite d'une collision avec un petit voi- lier anglais, le Cromarlushire, dont l'ancre avait effroyablement laoouré la coque du puissant transatlantique 200 passagers sur 800, hélas!- avaient seuls pu ètre 'sauvés..

Surpris en plein sommeil, ^Jee passagers s'étaient précipités sur le pottt et, à demivètus, s'étaient embarqués dans tes canots de sauvetage, tandis que 1 équipage tentait des efforts surhumaines pour prolonger pendant quarante minutes quarante siècles! l'agonie du paquebot superbe, sur le pont duquel se débattraient encore désespérément six cents existences humaines alors qu'il disparut sous les flots.

L'héroïsme du capitaine .Deloncle et des officiers ptacés sous ses ordres, le capitaine Dupont, les lieutenants Delmge, Pichard et fiernpler, le jeune pilotin Fleury le docteur Delpech et cent autres n'avaient pu triompher ds la forcé aveugle et stupide des éléments. Le petit voilier anglais, cause initiale et involontaire de la terrifiante hécatombe, gravement atteint lui-môme dans ses oeuvre. vives, put, remorqué par le steamer Gre- cian, parvenir à Halifax, ayant à soin bord le commissaire de la Bourgogne, M. Durand. trois mécaniciens, trente hommes d'équipage et cept-soixante-dix passagers dont une seule femme. Mme Laçasse, voyageuse de' seconde classe, sauvée par son mari. Aucun des passagers de classe n'avait pu être sauvé tous les officiers du paquebot avaient également succombé h leur poste, ayant refusé les uns et les au-. tres de quitter. le navire tant que serait en danger un seul des passagers confiés il leurs soins. > -A

A PARIS

A L'AGENCE Q£ LA_« « STAR Durant toute la journée d'hier et. dans la- soirée, jusqu'à minuit, ce- fut, 1\ l'agence parisienne de la White Star Line, 9, rue ScriBe, un défilé ininterrompu de, pueents et li'aânis de passagers du Titnnic, qui veinaient en quête de nouvelles. L'agent général de l'office, M. Martin, aidé d'une douzaine d'employés, se prodiguait pour renseigner les arrivants mais les marconigrammes n'arrivant que lentement, par suite des dflfâcultés de communication avec les paquebots transmetteurs, l'impatience et l'anxiété du public s'accroissaient de minute en minute. Quand, dans l'après-midi, le personnel de l'agence annonça qu'on venait de recevoir une première liste des personnes ayant échappé à la catastrophe, ii y eut, parmi las assistants, un mouvement d'angoisse. Chacun se demandait si la liste dont on allait donner lecture 'Contiendrait le nom des êtres chers.

Bientôt, les uns quittèrent;les bureaux de la White Star avec joie, ayant appris que les leurs se trouvaient parmi les rescapés. Malheureusement, le pl'/s' grand nombre n'eurent pas la consolation d'entendre, dans cette énumération, le nom de ceux qu'ils avaient quittés, il y avait quelques jours à te, porter le deuil.

Cependant, comme des lueurs d'espoir subsistent toujours au cœur de ceux qui aiment, les plus désespérés se disaient que, peut-être, des télégrammes complémentaire leur apporteraient des nouvelles rassurantes. Les agents de la White Star faisaient, d'ailleurs, remarquer, fort judicieusement, que cette première liste, dont on avait donné communication, serait certainement suivie de plusieurs autres.

D'impressionnantes scènes ne sont produites dans les bureaux de la White Star, au cours de cette angoissante journée.

Mrs Dulles avait à bord du Titanic son fils unique. N'ayant reçu aucune nouvelle de son enfant, elle est tombée dans un état alarmant de prostration.

M. Lines, qui'fait partie du personnel de la compagnie d'assurance la New-York, apprend avec bonheur que sa femme et sa fille sont sauvées.

Mrs Casseberp avait son fils, qui n'a que dix-huit ans, embarqué sur le paquebot naufragé. On lui annonce que le jeune homme a échappé à la, catastrophe.

M. Phelpe Stokes vient prendre des nouvelles de la famille Ryerson, qui s'était embarquée sur le Titanic. Mme Ryerson et ses de.ux filles sont sauvées mais on est sans nouvelles de M. Ryerson et de son fils. M. Bacon eut de la chancel

Fait curieux signaler NI. Robert Bacon, ancien ambassadeur des Etats-Unis à Paris, qui va; quitter la Fnffltcë, devait prendre place A hord du Titanic, en'compagnie de Mme. Robert Bacon et de leur aille. Mais l'ambassadeur, n'ayant pu être- reeu que mardi en audience particulière par le Président de la République, se vit dans l'obligation de remettre son départ samedi prochain.

M. Bacon s'embarquera sur le paquebot le. France, qui fut inauguré avant-hier au au Havre.

Quant au capitaine Smith, qui commandait le navire -naufragé, c'était le dernier voyage maritime qu'il devait accomplir. Ce fut hier, hélas son dernier voyage.

CHEZ LA MERE DE L'AVIATEUR P. MARECHAL

Nous nous sommes présenté, dans la soirée, au domieile de Mme l'amirale Maréchal, la mère du jeune aviateur qui. comme on le sait, se rendait en Amérique à bord du TiL'amirala, nous dit une des femmes d<=î chambre, ne pourra, vous recevoir, car elle a dû s'aliter cet après-midi. L'inquiétude dans laquelle elle est demeurée, une bonne partie de la journée, l'a fortement éprouvée ,Dans l'après-midi, le ministère do la Marine lui a fait connaître que son fils devait être parmi les survivants. C'éta:it de NewYork que la nouvelle avait été câblée au ministère. L'amirale aurait bien voulu avoir quelques détails; mais, jusqu'à -maintenant elle n'a reçu aucune nouveile directe de son fils

CHEZ

rue Lesueur. entre l'avenue du Boia-doBou- logne est l'avenue de la Grande-Année nn petit hôtel élégant et coquet, construit depuis un an à peine.

C'est une jeune femme de vingt-cinq à trente ans, aimable et jolie. Elle vit là seule au milieu de menus bibelots et de •"alanis objets d'art. °

Elle était partie mercredi dernier de Paris, avec sa femme de chambre, pour allex-'s'ein- Lnrquer à Cherbourg sur le Titanic. Elle rêvait depuis des années de faire ce vovage d'Amérique qui devait être pour f>He un voyage d'agrément et qui s'est terminé par la plus épouvantable des catastrophes. Mme Ninefte Aubart, qui se trouvait parmi les passagers de première classe, a ét.é sauvée, parait-il. Elle a échappé an naufrage. Ses nombreux amis, .accourus rue Scribe aux bureaux de la White Star Line, ont reçu l'assurance que Mme Aubart avait été recueillie avec les autres passagers du Titanzc, à-.boixi du Carpaihia..

A LÉLYSÉE^PÏÏACE-HGTEL

C'est avec une douloureuse émotion jtje la terrible nouvelle a été apprise à rElyeéePal«ce-H6tel de l'avenus des Ch-amps-ElvSées;. Onze des passagers du Titanic étaient, en effet, des clients de l'hôtel. Tons y ont laissé d'excellents souvenirs. ̃. Un des secrétaire de l'hôtel nous a donné, dans ta soirée, les noms de 'ces onze passagers qui quittèrent l'Elysée-Palace-Hotel pour s'embarquer. le 10 avril dernier à, Jamer Baxter,- âgé de quarante-cinq arts, riche Canadienne de Montréal, qu'accompa- j «riaient son fils, âgé de vingt-deux ans, et sa fille, de deux ans plus jeune.

M. Mme et Mlle Taussig, riches Américains.

M. E. ·Brandeis, quarante-cinq ans très riche et très connu dans le moiMte du lîonvmerce des Etats-Unis.

Mme Devilliers, rentière, vingtréiiiq ans, d'origine belge.

M. Mme et Mlle Çumi:igton, de? Amérv caina, qui avaient quitté l'hôtel deux semai- nés avant de ee rendre à Cherbourg.

LES HECOCiATiOHS DE MADRID

Nouvelles instructions •. -.htr. il des ministres d'hier ^'ast longuement occupé de la teneur des in^ tructions a donner à M. Geoffray, noire ambassadeur à Madrid, en réponse à la dernière note de M7 Garcia Prieto. Bien que l'on. s'attache à conserver à cet égard la discrétion de rigueur, nous croyons savoir que le consul s'est prononcé pour le maintien, avec quelques légères rectifications, des demandes précédemment formulées par notre représentant.

Il s'agit, en particulier, d'insister pou' la cession, par le cabinet de Madrid, de la vallée de l'Ouergha, dont l'occupation est indispensable à la sécurité de Fez et de la ligne Pez-Taza-Oudjda. Diverse formules ont été examinées par le conseil, qui, toutes-, tendaient à ménager les susceptibilités de nos partenaires. De même, la France persiste à réclamer dans Je sud du Maroc une zone beaucoup plus large que celle qui nous a été offerte.

On espère que, cette fois, M. Canalrjas et M. Garcia Prieto voudront faire le geste de conciliation attendu.

Une aviatrice vole de Douvres à Boulogne Hardeiot-Pla^e, 16 avril.

Nous avons à .Enregistrer aujourd'hui, pour la "première fois, la traversée de la Manche en aéroplane, par une femme. L'héroïne de cet exploit est miss Quimby, une jeune aviatrice américaine, qui, seule à bord, vola de Douvres à Boulogne.

Depuis quelques jours déjà, miss Quimby attendait le moment propice, à Douvres mais jusqu'à ce jour -te temps n'avait •pas été suffisamment favorable.

Ce matin, à 5 h. & profitant d'une belle matinée sans brise trop forte, miss Quimby fit sortir son appareil, un monoplan Blériot, monoplaca, mû par un rrfoleui- Gnome de 50 HP, et bientôt elle prit son va! vers la France.

l'atterrissage on Franco

A six heures, le sémaphore des Baraques, près de Calais, signalait un aéroplane monoplan en vue, près de la côte.

C'était l'intrépide aviatrice qui arrivait au terme de son voyage. A si:: heures un quart, elle' passait au-dessus du cap GrisNez, et à six heures et demie, eitf atterrissait très correctement à Equihen, près d<? Hardelot-Plage, après avoir effectué à une hautfiùr de 600- mètres deux tours s'i-Oèsisus de Boutogne et de la butte du champ de tir. Les deux mécaniciens qui l'attendaient près de Calais allèrent immédiatement la rejoindre et, de toutes parts; Une feule 'innombrable- -de curieux accourut pcwir accl* mer la courageuse femme.

L'aviatrice se déclara enchantée ra son voyage qui, disait-elle, s'était accompli dans d'excellentes conditions malgré le1 brouiltard elle s'était tenue constamment à une hauteur moyenne de 200 mètres. Miss Quimby

Miss Quimby. est une jeune et fort jolie Américaine dû vingt-ciaq ans environ- Elle fut, la première aviatrice des Etats- Unis, et manœuvre le volant de son aéroplane Blériot depuis plus d'un an et demi. Èiio m, en Amérique, dr> nombreuses exhiba tions et fut notamment de la tournée Moi •saut Tout récemment, elle. -se- lit .applaudi:1 pour ses vois hardis Mexico.

Miss Quimby ne s'adonne pas seulement aux sports c est une intellectuelle au sens véritable du mot.

Depuis longtemps eUe est la collaboratrice d une revue américaine., la Ixslie Week/y, où elleticnî, avec une maîtrise et une con;pétenœ !\b.sftlu«:i.'i, k's rubriques d'art et de critique dramatique. De ses voyages en lïurope, en Amérique, en Egypte," elle rapporta des impressions tout à fait nouvelles et personnelles, qu'elle traduisit, du r-isîe, dans les magazines américams..

Les, exploits tt'aviatrioos

Miss. Quimby est la deuxième femme ayant traversé là Manche en aéroplane, maa elle .est la première ayant traversé Ie Channel seule à bord.

La. première aviatrice venue d'Angleterre en France fut miss Davics, qui, le 2 avril dernier, avec l'aviateur Hame), vint de Londres à Paris.

En France, Mme de la Roche, qui fut vietime en 1910; k Reims, d'un terrible accident, fut la première 'aviatrice, Depuis moins de temps, Mlles Dutrieu et Jane Herveu se disputent avec acharnement la coupe Fémina, parcourant de? distance» énormes en- circuit fermé. Mare elles ont fait peu de cross country aérien, volant surtout au-dessus des aérodromes

Ajoutons que miss Quirrbv.a acheté un monoplan Blérioi deux places, moteur dont elfc doif prendre livraisor. aujourd'hui !ji6rné, à làsy-les-Motuineau:^ st qu'elle r^o'ùn«7-à prochainement en Amérique, où eite compte ri'eal«ver excliwiverrisr.t que des