Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 3 à 3 sur 6

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1911-07-04

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 126844

Description : 04 juillet 1911

Description : 1911/07/04 (Numéro 12666).

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5640220

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/06/2008

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 100%.


L'EUROPE ET L'ACTION ALLEMANDE Le Premier ministre anglais fera, ce soir, une déclarations 1. PAUL CÂMBOH A CONFERE LOIGUEMENT AVEC SIR EDWARD ËREY

Londres, 3 juillet.

Le sentiment de malaise qu'avait produit ici l'envoi de la canonnaère allemande 8. Agadir s'est calmé aujourd'hui. Ce revirement est dû d'abord à ce qu'on ignorait de quelle façon cette intervention intempestive (ce coup de Jarnac, comme on l'appelle dans les journaux anglais) serait accueillie en France, et ensuite aux nouvelles invérifiables, mais qu'on u su depuis être fausses, qui circulaient à la fin de 1 après-midi d'hier. C'est ainsi qu'on annonçait que le Paather, ne se contenant pas de jeter') ancre dans le port, avait ctébarqué des troupes à Agadir et qu'enfin le gouvernement français avait décidé de répondre du tac au tar en envoyant un croiseur rejoindre la cananniève Panier. Ces informations étant controuvées, l'incident perdait par là même beaucoup de sa gravité et une solution pacifique devenait évidemment plus facile.

Ce que sera cette solution ? On ne saurait le dire encore, le silence le plus complet étant observé au Foreign Office. Quel sera même le sens de la réponse que vont faire à la démarche allemande les gouvernements français, anglais et russe ? On ne le sait pas davantage, aucune nouvelles officielle du gouvernement anglais n'ayant été communiquée ce soir à la presse. Ce que ] on a appris, en revanche, c'est qu'une longue conférence a eu lieu aujourd'hui entre M. Cambon et le chef du Foreign Oftice et que les vues émises par notre ambassadeur à Londres, au nom du gouvernement français, y ont rencontra l'approbation la plus complète.

Je puis ajouter, d autre part, que dans le courant de l'après-midi, sir Edward Grey a eu, au sujet de la situation créée par l'intervention allemande, un Loy entretien avec M. Asquith, premier ministre, et que ce dernier fera, demain, it la Chambre des communes, des déclarations à ce sujet. Je n'ai pas besoin d'ajouter que ces déclarations sont anxieusement attendues dans les milieux politiques.

Dans la presse anglaise, la même unanimité qu'hier se manifeste, non seulement en ce qui concerne ta manœuvre allemande, mais encore au sujet de l'attitude qu'adoptera l'Angleterre dans la question. Cette attitude sera, en tous points, conforme il celle observée par la Grande-Bretagne à la conférence d Algésiras et sera favorable à la France.

« Quelque décision que prenne la France, écrit la Pall Mail Gazette, nous savons nettement quelle la prendra avec calme, et nous pouvons ajouter qu'elle trouvera en la Grande-Bretagne une amie loyale, et fidèle H-j Maroc, un article qui est'fort commenté. d'EUt comprendront que la situation de l'Angleterre exige des actes énergiques efft- caces l'Angleterre a à sauvegarder au

LA SOCIÉTÉ DANS LE NORD Bruxelles, :3 juillet.

Les juurnaux français et allemands ont annoncé qu'entre Maiibeuga et, Feignies, le bois des Lanières, d'une contenance d'environ deux cents hectares de terre, aurait été acheté par la société Krupp pour y établir des exploitations industrielles.

D'après certaine renseignements, que nous ne publions d'ailleurs que sous réserves. le bois des Lanières n'aurait pas été acheté par la Société Krupp, cCEssen. Cette acquisition, qui date de plusieurs mois, aurait été faite par un groupe français. Ce groupe se proposerait d'édifier sur ce terrain des usines pour la construction du matériel fixe et roula:nt de chemins de fer. PETITES INFORMATIONS ÉTRANGÈRES Lundi, juillet lùil.

Buenos-Ayres. L'état de sièpe est proclamé dans la capitale du Paraguay, on le congrès a éVi dissous.

Genève. Violent incendie dans une grande maison, dite caserne de Montbrillarif. On craint que l'immeuble entier, qui renferirto soixante ménages, ue deviennent la proie des Oammes. Lisbonne. I.-o projet de constitution prévoit deux Chambres et un président (le la République pour quatre ans.

Londres. fa grève des ports est terminée. New-York. La chaleur a fait de nombreuses victimes ici. de même qu'à Chicago.

Rome. Le bruit court que le pape s'opposerait il la nomination d'un nouvel ambassadeur d'Espapne auprès du Vatican.

NI 45. Feuilleton du Petit Parisien. LE PRINCE MASQUE GRAND ROMAN INÉDIT

DEUXIÈME PARTIE

LA REINE DU FAUBOURG III (suite)

•– Onze heures passées.

Déjà!

Oui, oui. Oh comme elles ont passé vite ces minutes bénies Maintenant il faut que je parte.

» Adieu, Christian.

Je vous reverrai bientôt?

Oui, bientôt.

Demain ?

Si vous voulez.

Pouvez-vous venir dans ce jardin, vers cinq heures ?

Je tàcherai.

Alors ici, demain ?

Oui.

Adieu, ma chère Alésia.

Adieu, Christian.

Une dernière pression de main, un dernier adieu, un dernier sourire et la jeune fillp s'éloigna.

Le jeune homme resta quelques instants immobile comme un homme qu'on vient de réveiller d'un songe.

Il la regardait disparaître parmi la foule. Longtemps il distingua la haute taille élê-

Maroc des intérêts commerciaux et stratégiques. L'accord anglo-français de 1904, qui les sauvegarde, n'avait pas prévu l'occupation par l'AîlernagiK-. du seul port convenable de la côte de l'Atlantique. »

EN AUTRICHE

Vienne, 3 juillet.

Commentant l'envoi d'une canonnière allemande à Agadir, la Ncue Presse, après avoir dit que c'est le plan de pénétration pacifique d'autrefois de la France au Maroc qui détermina l'empereur Guillaume à débarqner à Tanger, estime que la France, poursuivant maintenant un plan de pénétration militaire au Maroc. l'Allemagne y répond par renvoi du Panther et rappelle par lit qu-e le Maroc est indépendant.

La fieicii.post trouve naturel que l'Allemagne se prépare il toute éventualité et juge pour cela compréhensible l'apparition du pavillon allemand dans les eaux sud-marot'aines si la France est sincère dans sa promasse de ne pas faire de conquêtes et dt; retirer ses troupes de Fez. tout demeurera comme avant.

L'Extrablalt ne comprend pas que la me- mauvaises impression en France.

Le .Xeucs Tagblatt considère que l'Allema- gne s'est assuré, par l'occupation d'Agadir, j un otage pour ne pas être. dans les négociations ultérieures, dans une situation désuvantageuse.

EIHTÂlIE

Rome. 3 juillet.

Les principaux journaux s'abstiennent de tout nouveau commentaire sur Agadir, se bornant à reproduire sur cette question les articles des journaux français, anglais, allemand, et espagnols.

L'opinion dominante aujourd'hui dans la presse et les milieux politiques est que l'on serait à la veille d'un accord général sur le partage du en zone d'influences. Quelques journaux demandent quelle serait en ce cas la part de l'Italie ou la compensation qu'elle recevrait.

Tous les renseignements autorisés tendent à prouver que le ministre, NI. di San (liuliano, prit simplement acte lorsque l'ambassadeur allemand lui communiqua la nouvelle de l'envoi de la canonnière à Agadir. Une interpellation

.\1. Pourquery de Koisserin. député de Vaucluse, vieut d'aviser le président du Conseil qu'il désirait interpeller le gouvernement sur les événements d'Agadir. ijr. député de Yauclu.se déclare cependant qu'il attendra le retour du ministre des Affaires étrangères, une de Selves, la fixer, sion de cetle interpellation.

Onze vignerons renvoyés devant le jury Epernay, 3 juillet.

l,a chambre des mises en accusation a déféré au jury onze vignerons inculpés de sabotages, en avril dernier, dont l'instruction a été faite par le parquet d'Epernay. Le procureur général va prendre les mesures nécessaires pour soulever la question de suspicion légitime. Cette question sera réâlée par la cour de cassation, qui désignera le jury devant lequel seront traduits les meutpes. On parle de ceiui d'Eure-et-Loir. D'autre part, sept vignerorus qui ont bénéflci6 de non-lieu pour sabotage sont cttés, jeudi prochain, en correctionnelle, à Epernay, sous l'inculpation, c-ette fois, de violation de domicile.

Le déraillement de Pont-de-l'Arche Romilly-eur-Andelle, 3 juillet.

Un cultivateur du Manoir, nommé Zéphirin Grenier, demeurant à environ deux cents mètres du lien du déraillement, se rappelle bien que le soir de la catastrophe, étant couché, il entendit plusieurs individus passer vite près de sa maison et l'un d'eux donner fort coup de « tierlet ». Quelques instants après, le déraillement avait lieu.

On a pu établir que la clef il boulions, portant les numéros 12 et 22, n'a pas été volée dans les chantiers voisins. 1x mardi précé- dant, un poseur, appelé Dumoutier, l'avait trouvée sur la voie et l'avait placée près du mur du pont.

gnnli'. silhouettes disparates qui en un instant se renouvellent aux approches de la rue de Rivoli.

quai elle eut disparu, il reprit la route du faubourg, lentement, le front penché, absorbé dans une profonde méditation. Arrivé à la hauteur de la maison où il possédait, sur la cour, une petite boutique, où il exécutait les remarquables reliures qui avaient émerveillé Alésia et dame Margotline, il resta quelques secondes indécis devant la grande porte cochére

Entrerait-il ? Ou bien poursuivrait-il sa route'?

Il entra et une fois chez lui, il s'assit devant sa table de travail.

Mais il ne travailla point.

La tète dans les mains, longtemps il réfléchit.

Puis, sans rien dire, Il se leva, sortit, prit le métro, descendit à la gars du Nord, où il se jeta dans un train de banlieue qui le conduisit à Enghien.

Une fois là, il songea qu'il n'avait pas déjeuné

Il s'installa à la terrasse d'un marchand de vin. Il commanda une côtelette, une salade et un fromage.

Mais il ne mangea que du bout des dents, et son repas vite expédié, il s'enfonça dans les bois, il s'égara dans leur profondeur, cherchant l'ombre et la solitude.

Quand il fut seul sous les grands arbres, quand il fut certain que les hôtes de la forêt, les biches, les merles ou les mésanges pourraient seuls surprendra ses pensées, s'il les exprimait en paroles, il lui arriva de laisser échapper à haute voix les sentiments dont son cœur débordait.

Il aimait déjà Alésia d'un amour exclusif et passionné.

LE MORT VIVANT

Léon Madet obtient l'annulation de son acte de décès

Moulins, 3 juillet.

Le tribunal civil de Moulins vient de se prononcer sur un cas curieux celui d'un jeune homme, à la santé robuste, qui, depuis une vingtaine d'années, était porté sur les registres de l'état civil comme étant décédé.

Léon Madet c'est le nom du jeune homme est né à Moulins, le 22 décembre 1888. Il fut élevé dans cette ville, puis employé au lycée Banville et enfin, à l'aris, au lycée Henri-IV, comme garçon de dortoir." Il travaillait dans cet établissement quand il voulut contracter un engagement au régiment d'infanterie coloniale. A cet effet, il écrivit v la mairie de Moulins pour demander son acte de naissance, mais une déconcertante surprise lui était réservée, on lui répondit que Léon Madet, né à Moulins, le. 22 décembre était décédé dans cette ville le 7 janvier 1892 ». Cetle étrange découverte ne mit cependant pas obstacle à son engagement, mais comme il n'était pas disposé à jouer éternellement le rôle de mort-vivant, il s'adressa au parquet de Moulins, afin d'obtenir la rectification de cette inconcevable erreur, Après une laborieuse enquête, la cause de l'erreur fut établie

Un enfant de trois ans, admis à l'hôpital civil de Moulins en décembre 1891, sous le même nom, Léon Madet, mais sans indication d'origine, y était décédé, le 7 janvier suivant. Lorsqu'il s'agit de dresser son acte de décès, on se reporta au registre des naissances de l'année 1888, où l'on ne trouva que la seule naissance de Léon Madet. Et tout naturellement, on emprunta les indications contenues dans cet acte pour les appliquer à l'enfant décédé.

C'est dans ces conditions que le tribunal civil de Moulins, sur les conclusions du ministère public, a rendu un jugement par le- quel il ordonne l'annulution de l'acte de décès dressé le 7 janvier 1892. Ajoutons que Léon Madet fait partie de la colonne expéditionnaire du général Moinier qui vient de se distinguer au Maroc.

LES SABOTAGES Clerniont-Ferr-ind. 3 juillet.

Sur la ligne de Bordeaux, entre Royat et | Durtol, plusieurs fils de manœuvres de barrières et des fils télégraphiques ont été couUne enquête est ouverte.

Arras, 3 juillet.

Au cours de la nuit, vers deux heures du matin, dix-sept fils électriques ont été coupés sur la voie ferrée, au kilomètre 193.350, à proximité du cimetière d'Arras.

Ces fils appartiennent moitié à l'Etat et moitié à la compagnie du Nord.

La gendarmerie enquête.

Prades, 3 juillet.

De nouveaux actes de sabotage ont été commis sur les chantiers du tunnel transpyrénéen de Puymorens, où la grève continue.

Une conduite d'eau a été rompue et plusieur.-3 fils, destinés au transport de l'énergie électrique, ont été coupés.

Le parquet et le sous-préfet de Prades sont rendus sur les lieux, pour ouvrir une enquête minutieuse sur les actes de sabotage qui se sont commis ces jours derniers et qui deviennent de plus en plus fréquents. On arrête à Brest un facteur indélicat Brest, 3 juillet.

Le procureur de la République a fait arrêter oe soir la facteur Hu'et, de la gare de Brest, inculpé de vols de colis postaux et de sabotage de feuilles d'expédition.

Un raid militaire de 300 kilomètres Vichy 3 juillct.

Ce matin. ]p départ a été donné dans leurs garnisons respectives uux éqnioe.s régimentaires nrenant part. au raid de kilomètres ayant. Vichy pour objectif. A dix heures du soir, le général. Chabaud, président du jury, avait reçu les renseignements suivants des étapes ci-après cuiraseiers. à Tournus 20e dragons, à Bourganeuf 8* chausseurs, à Pontdouche ic dragons, sur Dienné 13° chasseurs, iL Vienne 16e chasseurs, Clisery équipe du 17e dragons 1 partie de l'Etrat à 3 heures 30. Toutes les équipes sont en excellente condition. NOUVELLES EN DEUX MOTS Boulcvurd du Canal, à Marseille, on a découvert 1« cadavre d'un individu <\p mauvaises | mœurs. Il avait trois balles dans la tête. ne jeune femme de chambre a été blessoe | mortellement à la Rooln*-sui--Yon par son amant j domestique chez un entrepreneur de transports! v>^ Les membres des immir ipaljto.s dwiissionnaines de r<iiT.jndissemenl. réunis à Bar-surAulx\ ont proteste contre le projet tJe lui sur la protection des marques de fabrique.

J.e comit/' de défense viticole de la Gironde, i[iii vient df se réunir il Bordeaux. réclame le maintien, dans son intégralité, de la délimitation girondin?.

Il «v.-iit été pn.il'ondénier.t pénefré, dès la première rencontre, par le charme étrange que la jeune tille devait à son enfance merveilleuse sur les mers.

Et depuis qu'il la connaissait mieux il appréciait encore davantage le trésor que le hasard lui avait offert.

Il n'en finissait plus dans son long monologue de faire l'éloge .'le la délicieuse enfant. Mais ce qui, surtout, le ravissait le plus, c'était le sentiment qu'il avait inspiré à la jeune fille.

Elle m'aime, ne cessait-it de répéter. Elle m'airne pour moi-même. Elle accepte de mener auprès de moi une vie de travail et d'obscurité

» C'est Christian l'ouvrier, Christian, le pauvre artisan qui vit du labeur de ses mains, qu'elle aime

» Oh être aimé pour soi-même, sans aucune autre considération Certes, voilà bien ce que j'avais rêvé, ce que j'avais cru impossible, ce qu'enfin la destinée semble m'offrir

Il fit une pause.

Puis il reprit:

Puisque le bonheur vient à moi, pourquoi ne le prendrais-je pas

Mais à cette demande, il ne fit pas de réponse.

Son visage se recouvrit de tristesse et il marcha longtemps en silence, le front soucieux.

Soudain il dit:

Si j'enievais mon masque, certes Alésia m'aimerait encore cependant qu'adviendrait-il ?.

» Ilélas je ne puis l'épouser. Serai-je donc réduit à la perdre ou à la déshonorer ? Il ferma à demi les yeux et* silencieux et triste, il continua son chemin.

A PROPOS DES RETRAITES OUVRITRES Séance tumultueuse à Mouy Le sous-préfet légèrement blessé Clermont (Oise.\ 3 juillet.

Dans la soirée de dimanche avait lieu, à Mouy, salle du théâtre, une réunion organisée propos des retraites ouvrières, sous les auspices de M, Paul Rouet, sous-préfet de Clermont, avec le concours de M" Coulon, avocat à la cour d'appel de Paris, comme conférencier. L'audiloire, dans lequel se trouvaient nombra de libertaires, était violemment hostile à l'orateur et à la loi. La séance, qui dura plus de trois heures, fut extrêmement hou.leuse, Après 'le Coulon, M Leroux a pris la parole au num des ad versaires de la loi.

A l'issue de la séance, un peu après minuit, des pierres ont été lancées sur le souspréfet et le conférencier, à leur sortie du théâtre. M. Bou2t a été atteint, à deux reprises, au front et au cou.

A la mémc heure se tenait, à Liancourt, autre centre ouvrier, un meeting de protestation contre la loi, meeting organisé par la Confédération générale du travail. MM. Maxence Roldo-s et Merrheim. délégués dé cette organisation, y ont pris la parole, Des altercations assez vives se sont produites entre adversaires et partisans de la loi. L'ordre n'a cependant pas été troublé.

On annonce que les libertaires de Mouy organisent, pour vendredi prochain, une manifestation dans la rue.

MANIFESTATION A TROYES

Troyes, 3 juillet.

Cf. matin, les organisations syndicales et socialistes avaient fait afficher et distribuer partout un placard très violent, conviant lis ouvriers il une manifestation à la gare, à une heure et de!nie, à l'arrivée de M. Delory, député du Nord, et de M. Marck, trésorier de la C. G. T.

Immédiatement, le préfet fit prendre d'énergiques mesures d'ordre.

A deux heures, MM. Delory et Marck arrivèrent, entourés des chefs du parti socialiste de Troyes, est la foule les conduisit en cortège vers le cirque municipal, où la réunion se déroula sans incident. Les conférenciers combattirent violemment la loi sur les retraites ouvrières, nuis la sortie s'effectua vers six heures.

Les services d'ordre ont alors canalisé et dispersé les manifestants. Plusieurs arres- tutio-ns pour violences et outrages ont été ;opéréeSy;\

INSTRUCTIONS GOUVERNEMENTALES' Le ministre de l'Intérieur communique la note suivante

Le président du Conseil, décidé à n'admettre aucune rébellion, sous aucune forme, contre les lois, qui, régul!èrement votées, sont l'expression de la volonté nationale, avait donné des instructions formelles pour que les manifestations contre les retraites ouvrières annoncées hier dans différents centres ne fussent tolérées sous aucun prétexte.

Ces instructions ont été suivies en tous points, les organisateurs des manifestations se sont inclinés et aucun incident ne s'est produit. Les seules manifestations qui ont eu lieu étaient organisées pour demander l'amélioration des retraites ouvrières. » DRAMf PASSIONNEL

Le boulanger vitrioleur devant le jury du Loiret Orléans, 3 juillet

Les jurés du Loiret auront, demain, à se prononcer sur un drame passionnel des plus'saisissants, drame qui se déroula à la tin du printemps de l'année 1910 et eut pour théâtre la commun? des Choux, dans l'arronjlissement de Gien.

Les époux (Jazard, établis boulangers depuis plusieurs années à Montargis, ne faisaient pas bon ménage. L'homme était jatoux at accusait sa femme d'avoir des amants. De violences ecènes troublant à tout moment le foyer, Mme Gazard se retira chez sa mère, à ta Fraisière, commune des Choux, et- introduisit une instance en divorce.

L'ne ordonnance du président ayant confié il Gazard la garde de leur enfant, ce-Iuici allait faire de fréquentes visites à sa mère.

Qr, le 19 juin. alors que Mme Gazard venait de reconduire son lil-s il la ga.re, en compagnie de sa propre mère, elle s'aperçut que deux individus suspects suivaient, a bicyclette, }fUT voilure.

En retournant à la Fraisière, elle revit un de ces individus arrêté sur Je bord du chemin. Voulant savoir à quoi s'en tenir, la courageuse femme descendit de voiture et marcha vers l'inconnu, qui cherchait à dérober son visage et qui lui lança le contenu d'un récipient plein de vitriol.

Grièvement brûlée au cou, aux épaules et aux seins, la malheureuse n'hésita point à accuser soit mari d'avoir armé contre elle la main d'un criminel soudoyé par lui. Celui-ci, cependant, ne manqua point de protester avec énergie de son innocence. Toutefois, la suite de l'enquête ibiit par aboutir il l'arrestation d'un Bref. reconnu comme étant l'un des deux cyclistes qui avaient suivi, le 10 juin, la voiture de la victime.

il il fut établi que ce dernier avait élé l'intermédiaire qui avait procuré à Ga7»ird, moyennant une somme de francs, l'exécuteur criminel de l'horrible projet de vengeance qu'il avait conçu. Cet individu n'était aulre qu'un nommé Pichoux, repris do justice et souteneur avéré.

Arrive dans une clairière, devant une pièce d'eau où se reflétaient les plus beaux arbres de la forêt, il s'assit, il se coucha dans l'herbe, et longtemps, plongé dans un demisommeil, il rêva.

Toujours il vovait la même chose toujours il voyait Alésia venant à lui, pleine de grâce et de candeur. Quelle était adorable Aucune nymphe des bois n'avait jamais eu autant de grâce pudique, et jamais non plus aucune sirène des mers n'avait eu plus de charme, un teint plus éclatant, un corps plus harmonieux.

Et C.hristian, qui avait des connaissances littéraires, ajoutait

Vénus elle-même, sortant des flots, ne devait pas être plus belle

Ah la charmante et chère enfant Comme il la chérissait, comme il l'aimait Comme il lui aurait été doux de la prendre par la main, de la conduire à travers la clairière, au bord de cette eau pure où les biches venaient boire et qui n'aurait jamais retlété un plus charmant visage!

Comme il serait bon d'aller dans la vie appuyé à son bras, de dormir toutes les nuits la tête sur son coeur

Mais était-ce possible ?

Une angoisse lui étreignait le cœur quand il se posait cette question.

F'audra-t-il donc la perdre, dit-il dans un moment d'émotion douloureuse. Il se répondit

Non, non. Je la veux. C'est la seule chance de bonheur qui s'offre à moi. Je ne la laisserai pas échapper!

L'après-midi passe vite, quand travers bois un amoureux rêve et pense à l'élue de son cœur.

Christian Deville s'aperçut tout à coup qu'il était plus de six heures

Les trois gredins avaient, au cours de plusieurs entrevues, discuté et fixé les préparatifs et les détails.de leur abominable Pendant la période d'instruction, les trois criminels ont opposé de multiples dénégations, sout-enant, l'un n'avoir pa. ordonné son complice de détigurer sa femme, l'autre n'avoir pas accompagné le handit à bicyclette le jour du crime, le troisième n'avoir point défiguré sa victime, ainsi qu'il en avait reçu l'ordre.

Ce procès promet d'être, on le voit, fort passionnant, d'autant que Mme Gazard, soucieuse de sa réputation, viendra dire que le si elle fut coquette ce qui était son droit elle ne trompa pas, pour cela, son époux ».

Dans une lettre récente, elle a même manifesté l'intention de faire des divulgations scandaleuses à l'audience.

Gazard et Bret n'ont pas d'antécédents judiciaires. Gazard est même favorablement connu à Montargis.

Par contre, nous l'avons dit plus haut, Richoux a des antécédents déplorables. Le boulanger a confié à l'éminent Me Henri Robert le soin de sa défense.

AU JOURNAL OFFICIEL I/* Journal officiel publiera ce matin

Affaires étrangères. Décrets aux termes desquels sont nommés aux oonsuiats de France il. l'ara, Ni. de Franqiievilk1, consul de 2e classe chargé du vice-consulat de France à Constantza Innn installé): Constantza. M. I,ucciard, viceconsul de classe à Tétouan Télouan, M. Marchand, vice-consul de lr" classe à Larache. f'uwnas. Décret aux termes duquel la médaille douanière est contérée à M. Delanney, directeur général des douanes.

DANS /PARIS le temps

Hier, le temps a été nuageux.

Températures extrêmes de la journée, prises à la tour Saint-Jacques: 9°9 a 4 h. 5 du matin et 20°l à 2 h. 10 du soir.

Temps probable pour aujourd'hui nuageux, température plus doucc.

Une disparftlon

Le jeune Armand-Paul Pinet, âgé de douze ans. a quitté, depuis le 3 juin dernier, le domicile de ses oncle et tante, M. et Mme Daubignard, demeurant à Maisons-Lafritte. Malgré les recherches faites depuis cette époque, le jeune Pinet est resté introuvable. Voici son signalement: grand pour son âge, assez fort cheveux châtain foncé et coupés ras yeux gris, visage ovale, nez busqué vêtu d'un tacher noir d'écolier à fronces et empiècement, d'un pantalon de coutil gris demi-long et de chaussettes noices chaussé de brodequins et coiffé d'un béret marin bleu. Il doit avoir une chemise blanche de garçonnet marquée G. P.

En jouant aux petits Robinsons

des gamins brûlent une voiture

Des gamins de huit à dix ans jouaient hier soir, vers neuf heures, rue Elisa-Borey, à Mcnilmontant.

Une voiture de déménagement stationnait le long du trottair, Elle était vide et son propriétaire, M. Prost, entrepreneur, 71, rue des Amandiers, n'était pas là. Tout était pour le mieux.

Les petits galopins montèrent dans la voiture, y jouèrent à cache-cache. Mais c'était là un jeu bien banal et, à la longue, dénué de tout intérêt. Si l'on s'amusail aux « petits Robinsons V

Ce fut dit et bien vte fait. On ramassa les débris de paille perdus sous la voiture, on frotta une allumette et bientôt une flamme brilla, vive et claire, et monta justlu'au toit de la voiture.

Et tout à coup, la voiture prit feu à son tour. Les gamins n'eurent que le temps d'en descendre. Ils détalèrent à toutes jambes-et disparurent. On ne les a plus revus. M. Deslandes, commissaire de police, les fait rechercher. Entre terrassiers

Pour un rnatif ignore, deux ten-assieiK se prenaient, hier, de querelle, dans un débit de la rue Vilin. L'un et l'autre étaient fort surexcités. Si bien qu'un des antagonistes, Louis Clavier, trouva que le moyen d'en finir était de faire usage de son couteau. Et il en frappa si violemment en pleine poitrine son adversaire, Etienne Dinard, domicilié 12, rue du Sénégal, qu'on dut le faire admettre à l'hôpital Tenon.

Ije meurtrier è*st en fuite.

Eugène Martin, charretier, cinquante-cinq ans, demeurant li, impasse des Cailloux, Clichy, est tombé, hier, sous son tombereau, dont une roue lui x fracture une jambe. Il a été transporté à l'hôpital Xecker.

Un débardeur, Louis lollel, dévalisait, la nuit dernière des promeneurs qui .Jetaient endormies sur un banc du boulevard .Magenta. Arrèle il ful envoyé au dôpùt par M. souilliard, commissaire de police.

• (îeorgfis Derti. dix-sept ans. avait décidé de devenir cambrioleur. l'our ses débuts, il dévalisa lo propre domicile de .sa mère. 8. rue Princesse, en compagnie d'un de ses amis, Mau rice Colas, seize ans, demeurant, 5, rue Yisconti et d'une arnie, Juliette Subio, dite « Carmen Paul Nanty, cinquarite-dpiix ans, charretier, demeurant impasse Rigault, est mort subitement, la nuit dernière, à son domicile. C'est sa femme, couchée à son côté, qui, à son réveil, s'est aperçue que son mari avait cessé de vivre. Vers six hein<es et demie du soir. !\froe Duolos, quarante ans, couturière. boulevard de ̃Scbaslopol, sixième étage, a été grièvement brùl.'O sur diverses parties du corps par suite de 1 explosion d'une lampe il alcool.

Elle a été transportée l'Hôtel-Dieti.

.M. A la suite d'une discussion, hier soir. nie l^egcndrc. un nommé Casimir (ienel, dix-neuf ans. demeurant cité RiPnairné. a frappé d'un coup de couteau a l'aine gauche J.ouis BeHol. vingtcinq ans. rue I^egondre. Après pansement s j'hôpital, le blessé a été reconduit il son domicite.

Diable, se dit-il, je vait; être en retard je vais encore une fois 11-)4, faire sermonner. Il chercha à s'orienter, il se renseigna sur la gare la plus proche.

Il prit le train à Montmorency, et vingtcinq minutes après il était à Paris. A la gare du Nord, il sauta dans un fiacre, se fit conduire rue de Paradis.

Là, il s'engouffra sous une porte cochère, gravit trois étages, entra dans un oetit appartement. Un quart d'heure après il en ressortait.

Mais alors qu'il y était entré vêtu d'una veste de velours et d'un pantalon de mêmes étoffe, la tête coiffée d'un feutre mou, il en ressortit habillé d'une élégante jaquette, coiffé d'un chapeau melon, dans La tenue de ville d'un homme de très bonne société. Certes sous ce costume, il paraissait également à son avantage et cependant au premier abord Alésia aurait eu quelque peine à le reconnaltre tant son allure était élégante et distinguéet

II prit un long couloir, fit plusieurs détours, descendit deux escaliers et finalement sortit par un passage qui aboutissait dans la rue du faubourg Saint-Denis.

Une automobile passait.

Il fit signe au chauffeur, lui jeta une adresse.

A l'hôtel de Comorn, avenue Kléber. Rapidement, je suis pressé. Il y aura un bon pourboire pour vous.

Et il sauta lestement dans la voiture. Quand l'automobile fut arrivée à destination Christian Deville donna sans compter quelques pièces blanches au chauffeur. Puis il sonna à la grande porte de l'hôtel, et monta, sans dire un mot à personne, au second étage.

L'escalier monumentai était tout en mar-

CONTES DU PETIT PARISIEN Joutes belles! PAR

HENRY FÈVRE

Vous voyez cette dame me dit l'homme d'affaires, en me désignant sur le chemin une femme d'une corpulence importante, au teint de ce rose qui tend à la couperose, et dont le chapeau en pot de fleurs et l'équipement cossu déguisaient mal la campagnarde aisée. Quelqu'une, remarquai-je, de ces riches fermières, cuites de soleil, et dont la santé rustique fait craquer la cuirasse bourgeoise. Plus à l'aise en camisole et dans leur ménage qu'en toilette dans un salon, elles mettent leur orgueil dans leur basse-cour, leur coquetterie à empiler du linge, laborieuses comme des hommes et habiles, en guise d'éventail, à manier le battoir.

Eh l bien, dis-je, c'est une belle commère. Elle a dû être pas mal dans son temps.

Très jolie, dit l'homme d'affaires. C'était une beauté à dix-huit ans. Vous voyez ce qu'elle est devenue. Telle quelle, cette dame a été l'héroïne d'une histoire de testament que je vous raconterai, si vous voulez. Cela remonte à quelque temps, car cette dame frise la quarantaine. C'était la cadette d'un frère et d'une sœur, tous trois héritiers naturels de leur oncle, un M. Goussart, riche commerçant, qui avait fait à Paris une fortune et dont j'étais le conseiller. Ce M. Goussart, veuf et sans enfants, vivait au mieux avec la famille de ses neveu et nièces, des paysans d'ici, chez qui il allait tous les ans passer un mois de villégiature. Et tout le monde pensait, comme moi. qu'il leur laisserait ses biens tout simplement, à partager entre eux, le jour où son asthme l'emporterait.

Mais l'oncle Goussart était un type, du genre illuminé, enclin, surtout depuis que sa fortune lui en laissait le temps, à combiner des idées qui, sous le feu de l'inspiration, éclairaient en rouge sa grosse figure, comme une lanterne vénitienne. Parmi de plus ou moins baroques, il en produisit une que, dans le premier enthousiasme, il vint me confier et qui ne laissa pas de m'étonner sur le moment.

C'était à propos de son héritage. Le partager comme je le lui conseillais, également entre ses neveux, lui semblait trop vulgaire. En tout l'oncle Goussart aimait à se distinguer et il n'était pas fâché de laisser après lui, sur son tesment, les marques d'un esprit fort. L'or, me dit-il ce jour-là, comme entrée en matière, ne fait pas le bonheur,mais il a son pouvoir. Je voudrais que ma fortune servît vraiment à quelque chose. Et, à la distribuer par parts égales entre mes trois héritiers, élevés tous à la campagne avec des goûts modestes, je ne vois pas trop ce qu'ils y gagneraient chacun. Mon neveu Urbain, qui a étudié pour être instituteur, a complété ses études et va être nommé professeur dans un collège. Il a du mérite, c'est un travailleur, il est parvenu et il parviendra; il n'a pas besoin de moi la fortune même risquerait seulement de faire dévier peut-être une existence logique, qui court d'ellemême à son but. Ma nièce Hélène est une bonne fille, bien portante, qui bientôt doit se marier dans le pays. Elle fera une excellente femme de cultivateur. Elle a un défaut, ou un mérite, c'est d'être d'une bonté excessive. Aussi j'aurais peur qu'elle ne dépense son bien en largesses plus ou moins naïves. Elle est si modeste qu'un rien lui suffit. Et la bonté, qui trouve en elle-même sa satisfaction, n'a pas besoin de récompense cela même la gâterait. Enfin, j'ai résolu de laisser toute ma fortune à un seul de mes neveu ou nièces, pour qu'elle produise son plein effet. Et c'est la cadette, Louise, que j'ai choisie. Et pourquoi ? demandai-je au bonhomme.

Parce qu'elle est admirablement jolie. Oui, j'ai bien réfléchi, entre le mérite d'Urbain, qui n'a besoin de personne pour s'imposer la bonté d'Hélène, qui se suffit à elle-même, et la beauté, représentée par Louise c'est la beau-, té que j'ai élue. Le pourquoi, je vais vous le dire.

Ici l'oncle Goussart fit une pause et, prenant un ton mystérieux

Mon ami, une chose, depuis que j'existe, m'a frappé et m'indigne comme une injustice fondamentale, un reste des âges barbares, un vandalisme social pratiqué, à leur propre détriment, par les hommes sur la plus charmante moitié de notre race. Aussi, cela m'a toujours été un crève-cœur de voir avec quel aveuglement cruel les hommes laissent s'étioler et se faner, dès le principe, la beauté des femmes qui, avec celle des fleurs, est la parure de notre vie et l'enchantement de notre planète. On dirait que cette beauté n'a aucun prix

brr, et la chambre dans laquelle le jeune homme pénétra, vaste pièce prenant jour par deux fenêtres qui s'cuvraient sur l'avenue Kléber, était meublé de meubles Empire de toute beauté.

Une fois encore Christian Deville, aidé d'un valet de chambre, se déshabilla.

Il passa dans un cabinet de toilette, aux vastes dimensions, ouvrit plusieurs robinets d'où s'échappèrent des flots d'eau tiède et froide, prit une douche qui le remplit de bien-être.

Puis il s'habilla rapidement, mais avec soin.

Il endossa un habit à larges revers de soie et quand il eut terminé, il jeta un regard à la glace qui refléta son image de la fête aux pied;

En habit de soirée, il avait vraiment grand air. On eût dit, descendu d'une toile d'un maître du seizième siècle, un gentilhomme ou un prince de cette époque. En se voyant dans cette tenue, le jeune homme eut un sourire triste et un haussement d'épaules.

Il pensa à Alésia, à la charmante et douce créature, qui croyait aimer en lui un pauvre ouvrier, et il éprouva un regret et un remords.

Si elle me voyait ainsi, murmura-t-il. Il poussa un ofond soupir, et, de plus en plus triste, il s éloigna et descendit les marches du grand escalier jusqu'au premier étage seulement. Là, il ouvrit une porte et pénétra dans une pièce ou une femme l'attendait.

Enfin te voilà, dit-elle en l'apercevant. C'était une femme de haute taille, au visage fier et altier, qui paraissait avoir à peine quarante ans et qui ressemblait étonnemment à Christian Deville.