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Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1911-04-18

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 126844

Description : 18 avril 1911

Description : 1911/04/18 (Numéro 12589).

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k563945b

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/06/2008

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ÉDITION DE PARIS

Le Pape, les Bulgares et la lupe-culotte

Les curieux de l'avenir ne manqueront pas de s'intéresser à la mémorable affaire de la jupe-culotte, qui passionna l'Europe entière au commencement de l'année et fut marquée, dans les principales villes de France et de l'étranger, par des incidents tumultueux, qu'on ne saurait justifier par des considérations plausibles.

Il est certain que le nouveau vêtement choquait les regards, parce qu'il manquait de grâce, d'élégance, n'étant ni masculin, ni féminin, et ne pouvant même pas se recommander de l'Auvergne. Cela, pourtant, excuse insuffisamment les manifestations discourtoises qui accueillirent partout cette bizarre tentative que le succès ne couronna point. Dans quarante ou cinquante ans d'ici, on en parlera comme d'une fantaisie ahurissante, et il se trouvera, j'en suis sûr, do graves érudits pour démontrer que ce ne fut qu'une mystification de carnaval, imaginée par d'ingénieux humoristes.

Mais ce qu'on ne dira pas, probablement parce qu'on n'y songera plus, c'est que la question de savoir si les femmes doivent, oui ou non, porter la culotte autrement qu'au figuré, date de loin, ayant été discutée et réglée, dès l'an 866, par le pape Nicolas ¡or, lequel se prononça pour l'affirmative, en réponse aux demandes des Bulgares convertis au catholicisme.

Cette histoire vaut la peine d'être contée.

Les Bulgares venaient de remplacer leurs dieux par celui des chrétiens. Le souverain de ces honnêtes gens avait même apporté tant de zèle à cette transformation que, voyant les grands du pays se soulever pour la défense de la vieille foi, il les fit mettre à mort, ainsi que leurs enfants, afin de leur apprendre à respecter sa liberté de conscience. Ceci lait, il conçut des inquiétudes, craignant de s'être montré un peu vif, et il 'envoya des ambassadeurs au pape Nicolas, dans le but de savoir s'il avait commis un péché en agissant avec une vigueur si excessive. A cette interrogation, il en joignit d'autres, parmi lesquelles figurait celle visant le port de la culotte par les femmes, les dames de Bulgarie tenant beaucoup à conserver'ce vêtement masculin.

Après plus de mille ans, le pape Nicolas nous apparaît comme un pontife f.nno.iliant.. sa.se. olein de bon sens pi.

de finesse. Il commença par blâmer le massacre des grands et de leurs enfants. Ces derniers, disait-il, étaient bien innocents des fautes de leurs pères. Il eut mieux valu persuader que tuer. Malheureusement, ressusciter les pauvres idolâtres étant impossible, le roi devait, tout au moins, se repentir et faire pénitence. Quant aux entêtés qui se refuseraient à embrasser la vraie religion, les exhortations restant vaines, il fallait simplement cesser de manger avec eux. Les instructions romaines, envisageant d'autres sujets, disaient qu'on était libre de prier pour avoir de la pluie néanmoins, il serait plus sage de charger les évêques et les prêtres de ce soin il n'était pas mal de prendre des bains, mais le Bulgare qui avait deux femmes ne devait garder que la première il ne fallait pas se nourrir avec le produit de la chasse d'un païen, et le ijeûne du vendredi était méritoire, etc. Le questionnaire des nouveaux chrétiens s'étendait aux points les plus divers. Le roi pouvait-il manger seul? Quelle dot convenait-il d'assurer à une jeune fille? Etait-il bien de s'adresser aux augures pour connaître les jours heureux ou malheureux? Devait-on essayer de guérir les maladies au moyen de pierres enchantées? Péchait-on en cherchant à deviner l'avenir en ouvrant un livre au hasard? Au lieu de la queue de cheval, dont les soldats, allant à la guerre se faisaient précéder, ne serait-il pas préférable d'arborer une bannière où une croix serait brodée? Le pape s'expliqua soigneusement sur chacune de ces questions, dans un sens qu'il est inutile d'indiquer.

Tout cela n'était pas très compliqué, et.point n'était besoin de longtemps réfléchir pour faire aux naïfs Bulgares une réponse claire et précise. Mais il y avait quelque chose qui tourmentait infiniment plus les excellents convertis, et leur conscience en était si troublée qu'ils insistèrent avec force sur ce délicat problème, posé pour la première fois au chef de la chrétienté.

Les femmes bulgares, prenant sans doute leur part des rudes travaux et des dangers de leurs maris, portaient la cu- lotte, tout comme les hommes, s'en trouvaient bien, et, malgré leur foi récente, n'entendaient pas abandonner le vète- ment commode auquel elles étaient habituées depuis leur enfance. Aucune règle catholique ne leur paraissait pros- crire cet habillement, et elles continuaient à s'en vêtir ainsi qu'avant la conversion de la nation.

Les époux, perplexes, ayant un vif souci du salut de ces dames, jugèrent ;que le pape seul devait décider en pareille matière, et ce fut ainsi que Nico- las I" eut se prononcer sur le port de la culotte par les femmes- «

Il le ût, on peut le dire, avec autant d'esprit que de bonne grâce, et non sans une certaine malice souriante.

« A mes yeux, dit-il, c'est là une question secondaire; c'est moins vos vêterrents que vos sentiments que je veux voir changer. Que vos femmes portent des pantalons au lieu de jupes, cela m'est égal ce dont je me soucie, c'est de la foi et des bonnes œuvres. Vous avez des habitudes qui ne sont pas celles des autres chrétiens vcs femmes portent la culotte, et vous craignez que cela ne vous soit compté comme péché, car vous savez que dans nos livres il est écrit que les culottes ont été faites non pour les femmes mais pour les hommes c'est pourquoi vous avez cru devoir venir me consulter.

» Ne vous inquiétez pas de cela agissez comme vous l'entendrez, conservez vos anciennes habitudes, ou adoptez les nôtres, puisque, en quelque sorte, vous devenez des hommes nouveaux en devenant des chrétiens et, après tout, ajoutait-il excellemment, que vous et vos femmes vous gardiez du vous aban'donniez la culotte, cela n'aidera en rien 'à votre salut ni accroîtra votre vertu. » C'était bien vrai Mais ce mot de vertu éveilla d'autres pensées dans l'esprit du pape Nicolas. Il se dit qu'en un pays encore barbare, la culotte pouvait avoir une heureuse influence sur la pureté des mœurs, et ce fut pourquoi il termina sa consultation de la manière suivante « Les premiers hommes avaient eu recours à des ceintures tant que vous avez été païens vous avez dû employer des culottes; maintenant que vous êtes chrétiens la foi nouvelle vous fortifiera contre le péché et vous donnera, à vous et à vos femmes, des culottes spirituelles. »

Il serait fâcheux de gâter par des commentaires ce mot délicieux du malin pontife sur les « culottes spirituelles Bornons-nous à constater que. le digne Nicolas ¡or se montra, de son temps, plus tolérant que les hommes du vingtième siècle, qui, eux, ne furent point spirituels dans la guerre qu'ils firent à la culotte 1

JB»H FROLLC

M. FALLIÈRES EN TUNISIE

Bizerte en fête Les escadres étrangères en rade sont prêtas à saluer le Président Bizerte, 17 avril.

L'affluence sera considérable, demain, à Bizerte le débarquement du Président, la revue des escadres ont attiré, dans notre ville, des milliers de voyageurs il n'y a plus, à l'heure actuelle, une seule place dans les hôtels.

La division de l'escadre italienne de Tarente, composée du cuirassé Benedetto-Brin, portant pavillon de l'amiral Aubry, du croiseur Roma et de l'aviso Coatit, venua de

Brindisi pour saluer M. Fallières, est arrivée ce matin à huit heures.

La division de l'escadre angiaise de la Méditerranée, composée des cuirassés Swilsure, battant pavillon de l'amiral sir Edmund Poe, et Triumph, et du destroyer Hussard, venant de Malte, est arrivée à onze heures.

L'escadre a pris son mouillage dans le lac à côté de 1 escadre italienne et du cuirase Henri-IV.

C'est à neuf heures quinze que, d'après le programme. le Président de la République doit débarquer à Bizerte.

Aussitôt que le mouillage sera effectué. Mohamed e1 Nacer, bey de Tunis, et M. Alapetite, résident générale de France à Tunis, monteront à bord du bâtiment présidentiel et souhaiteront la bienvenue à M. Faîtières, qui. aussitôt après, recevra les amiraux et commandants des navires étrangers et leur rendra immédiatement leur visite, transporté par un contre-torpilleur.

Le Président quittera Bizerte à une heura et se rendra à bord d'un contre-torpilleur à Sidi-Abdallah, où il visitera l'arsenal. L'arrivée du chef de l'Etat à Tunis est prévue pour cinq heures.

EM COURS DE ROUTE

Toulon, 17 avril.

Le vice-amiral Bellue, commandant l'escadre présidentielle, a adressé, ce matin" a la préfecture maritime, le radiogramme suivant

« La traversée s'eff«tftue dans d'ezcellentes conditions. a

LES EXPLOITS DE «HICK CARTER» ¡Le policier cambrioleur a donne de ses nouvelles Mais Il n'est pas encore arrêté. Dans une lettre à un de ses anciens collègues, il menace de brûler la g. au premier agent qui se présentera devant lui.Las anciens collègues de Warzet et non Warzé à la sûreté et à la brigade mobile, qui ont reçu mission de le rechercher, ne se 1 dissimulent point que leur tàche est des plus délicates. Plutôt que de tomber Vivant entre les mains des limiers lancés à ses trousses, ce fantastique personnage est décidé à tout. Il l'a écrit à l'un de ses amis.

« Maintenant que je suis dans l'ornière jusqu'au cou, lui dit-il, dans une lettre mise à la poste rue Monge, je me sens capable de toutes les folies. Dis aux copains qu'ils ne s'y frottent pas, car je brûlerai la g. au premier qui se présentera devant moi. Comme on lé voit, Nick (farter est un gaillard décidé. Il possède, d'ailleurs, un jeu très complet de fausses barbes, de perruques et de costumes.

Dans sa garde-robe figurent des uniformes d'officier de marine, de gardon dit recette, de facteur des postes, votre de'" croaue-mobt ». Aussi ses camarades &?• désK-' gnaient-ils souvent sous le surnom de u Frégoli n.

Il a pu lui être facile de se rendre méconnaissable, en empruntant un déguisement quelconque.

A certain moment, Warzet avait exercé des surveillances dans le quatrième arrondissement. C'est en visitant les bouges de la rue AuBry-le-Boucher qu'il avait rencontré Lilas dont il n'avait pas tardé à faire sa maîtresse.

( FREGOLI ET LA Il MOUCHE » Précédemment, il avait daigné remarquer, dans le triste troupeau des filles qui, la nuit venue, envahissent le boulevard de Sébastopot et les rues avoisinantes, une fort jolie blonde, Emma Froget, fine comme un bibelot de Saxe et bien supérieure, inteliectuellement, à la majorité de ses compagnes.

Emma Froget, dite la « Mouche n, demeurait dans une chambre meublée de la rue Simon-le-Frano. 11 n'y avait pas même une année qu'elle faisait commerce de ses charmes. Naguère jnstitutrice dans une famille bourgeoise de la Plaine-Monceau, elle s'était laissé séduire par un commensal de la maison. Chassée; quand on avait connu sa faute, elle avait confié à une brave femme de province l'enfant une petite fille qui lui était née et, croyant s'étourdir, elle avait fait comme tant d'autres. La "ir 'Mouche pour ter, upe proie facile.

Il est inadmissible, lui avait-il dit, qu'une fille comme toi risque, d'un instant à l'autre, d'être arrêtée par les « mœurs ». Je vais te prendre sous mon égide. UNE LETTRE ANONYME

Cette liaison dura deux mois. Un beau jour, une lettre anonyme, dévoilant les relations du policier et de la fille publique, parvint dans un commissariat.

Par mesure de prudence, Nick Carter rompit avec la Mouche ». Ce fut n Lilas qui succéda, dans les bonnes grâces du Don Juan de la n Tour-Pointue à cette infortunée créature.

Ajoutons que la « Mouche n était une intime amie de Berthe Roubin, qui fut tuée rue Quincampoix, dans les circonstances que nous rappelions hier.

A la direction générale des recherches, à la préfecture de police, les renseignements suivants nous ont été fournis

Warzet fut nommé inspecteur de la brigade mobile il y a deux ans. Il venait de quitter le régiment avec le grade de sergent c'était un de ces hommes qui nous sont imposés par l'autorité militaire et que, trop souvent, nous prenons dans nos services à notre corps défendant.

Le bruit courait; hier soir, à la préfecture de police, que l'inspecteur Warzet était recherché à Bruxelles.

La présence, en cette ville, d'un individu dont le signalement semble correspondre au sien, aurait été signalée. Mais est-ce bien de lui qu'il s'agit ? Cinq ouvriers sont blessés dans une rixe à Montrouge

Un soldat du 117e de ligne, en garnison au Mans, M. Edouard Giraud, en permission à Paris, passait, la nuit dernière, vers une heure, route d'Orléans, à Montrouge, lorsque, à la hauteur de la rue Hortense, il se trouva en présence de deux bandes d'indivi- dus qui, au nombre d'une vingtaine, en étaient venus aux mains. Déjà, deux hommes gisaient sur le sol un troisième, poursuivi par plusieurs agresseurs et inondé de sang, s'écroulait à son tour.

Dans l'impossibilité où il se trouvait de séparer les combattants, le militaire se borna à porter secours aux blessés, s'opposant à ce qu'on les maltraitât davantage. Puis il courut à la gendarmerie, d'où on le renvoya au poste de police de Montrouge. Quelques minutes après, M. Masseaux et M. Pillot, son secrétaire, intervenaient et faisaient procéder à l'arrestation de plusieurs personnages qui, selon toute apparence, avaient été mélés à l'affaire.

Entre temps, les blessés étaient pansés dans une pharmacie. Mais l'état de deux d'entre eux inspirant de vives inquiétudes, on les fit admettre à l'hôpital Broussais. C'étaient un jardinier de trente-quatre ans, Joseph Mougenot, demeurant 1 bis, route d'Orléans, qui avait été frappé de deux coups de couteau dans la région rénale, blessures jugées dès l'abord très graves, et Guyot, dit « Cyrano », vingt-trois ans, domicilié 102, route d'Orléans, qui avait la jambe gauche brisée.

Les jeunes gens arrêtés étaient également blessés. C'étaient René T. vingt-trois ans, demeurant route d'Orléans, atteint d'un coup de couteau à la joue gauche Arthur J. charretier, qui en avait reçu deux au sommet du crâne et Antonin C. domicilié rue de Bagneux, blessé à la tête. Après interrogatoire, ces trois personnages, qui n'ont pu donner sur leurs agresseurs et sur tes causes de la rixe que des données assez imprécises, ont été remis en liberté. Par contre, on recherche un individu. employé dans une entreprise de Montrouge, qui semble plus spécialement compromis en cette affadis,

La situation à Fez est grave mais non désespérée

Quatre de nos bataillons de l'armée coloniale vont renforcer les troupes de la Chaouïa

UNE VUE PITTORESQUE DU PALAIS DU SULTAN, A FEZ

Dans le cartouche le plan de Fez et de ses faubourgs a. kasbah des Cherarda b. fabrique d'armes c. vieux Mechouar d. Dar el Maghzen e. palais du sultan mosquée du sultan g. consulat allemand h. consulat anglais t, consulat français j, mosquée Moutey Idris k, nouveau Mechouar.

Ainsi que nous le disions hier, les dépêches reçues à Madrid, et qui présentent Hafid cômme réduit aux abois, doivent être acceptées avec les plus grandes réserves. Lancées de Melj^fi, elles semblent bien avoir la même origine suspecte que la nouvelle, démentie en son temps, d'après laquelle le colonel Mangin avait été assassiné. Quoi qu'il en soit la situation dans laquelle se trouve le sultan est certes grave, mais elle n'est pas désespérée. Oh pensé d'ailleurs que les forces dont dispose Moukiy Hand vont se trouver notablement renforcées par suite de l'arrivée, que l'on espère prochaine, de la mehalla des Cherarda

Ajoutons que le gouvernement décidé, vu la situation actuelle au Maroc, de renforcer les troupes de la Chaouïa par l'envoi de quatre bataillons de l'armée coloniale. Ces troupes partiront pour Casablanca dans le plus bref délai.

La mehalla du commandant Brémond s'est de nouveau remise en marche Tanger, avril.

En apprenant les événements qui se déroulaient à Fez, le commandant Brémond

LES TROUBLES DE CHAMPAGNE

D f a j| plus do émentiers arrêtés

(DE NOTRE envoyé SPÉCIAL)

Eperna>. i7 avril.

La répression continue. Après la trêve forcée de la journée d'hier, elle a recommencé aujourd'hui, continuera demain et les jours suivants. Elle ne fessera que lorsque tous les coupables seront sous les verrous. Or, il y en a déjà plus de cent vingt dans les prisons d'Epernay, de Châlons-sur-Marne et de Reims.

De tous les fonctionnaires d'Epernay, il n'en est peut-être pas de plus occupé, en ce moment, que le gardien en chef de la prison. Le sévère bâtiment dont il assure la surveillance et l'administration, avec deux gardiens, est archibondé.

Depuis le 11 avril, on lui a amené quarante-trois personnes, inculpées pour les troubles. Comme il ne dispose que de trentequatre cellules, force a été à ce brave fonctionnaire de mettre en commun ceux de ses prisonniers qui lui paraissaient de moindre importance. Pour faire de la place, il a dû encore faire transférer à Châlons plusieurs individus arrêtés à l'occasion d'autres délits: Mais si l'ardeur du parquet ne se ralentit pas, ces expédients ne suffiront phis. Ce matin encore, les gendarmes d'Epernay écrouaient à la prison un nouveau lot de douze vignerons, arrêtée pour faits de pillage à Vinay et à Mouny.

De nouvelles arrestations ont été opérées, cet après-midi, à Av. et on en annonce, pour demain, vingt autres.

l'action judlciairm

Deux enquêtes suivent actuellement leurs $ours l'une est d'ordre judiciaire, l'autre relève de l'autorité administrative.

Ainsi que je vous l'ai dit, on est persuadé que les vignerons ont entretenu des relations

s'est décidé, le 12 avril, à quitter de nouveau le camp du Djebel-Tselfat e: à marcher au secours de Mouley Hafid. Les pluies, d'ailleurs, étaient moins fréquentes et la route conduisant à Fez était par cela même devenue plus praticable. Dès son départ, il fut attaqué, au cours de la matinée,, par les Cherarda dissidents, qui furent repoussés. L'engagement du 9'avril fut plutôt une escarmouche qu'un véritable combat. Les assaillaji.ts perdirent néanmoins onze des leurs.

Bien que les Oulad Djoumra soient passés du côté des Beni M'Tir, la région du Gharb est encore calme car les Hyaïna sont toujours hésitants. Il y toutefois lieu de crain- dre que Fez ne soit coupée de ses communi- cations par suite du départ de la colonne du commandant Brémond.

L'armement du «VInh-Long»

Toulon, 17 avril.

Le transport Vinh-Long a été sorti, cet après-midi, du bassin de Missiessy et conduit aux appontements, où il a été amarré. Il appareillera mercredi pour Marseiiie, où il embarquera les troupes à destination du Maroc. Les permissionnaires ont été rappelés et rallieront leur bâtiment à MarseiÙe.

suivies et un commerce de lettres très actif soit par l'intermédiaire de leur syndicat, soit par l'entremise de leurs délégués locaux, soit individuellement avec des groupements ou associations révolutionnaires, voire libertaires. Mais soupçonner une chose, en avoir même la certitude morale ne suffit pas. Il faut la démontrer, en faire la preuve matérielle.

Des bombas?

Quand on parle de bombes, les uns haussent les épaules, les autres disent « C'est bien possible » NI. Renaudin, chef de la brigade mobile, répond n J'espère trouver » Le parquet est optimiste.

Le général Abonneau, qui commande l'un des secteurs en lesquels le vignoble a été divisé, y croit fermement et sa conviction est basée sur un fait précis auquel on n'a peut-être pas prêté suffisamment d'attention. Dans la matinée de mercredi, alors que les incendies commençaient à s'allumer, des dragons, qui pal rouillaient dans les rues d'Ay, chargèrent une bande d'émeutiers qui les serraient de trop près. Soudain une détonation retentit, un dragon tomba, son cheval fut tué net; il avait été éventré. Ce n'était pas, comme tout d'abord on l'avait cru, une fusée paragréle ou une bombe à l'oxyde de carbone qui venait d'éclater. plosif puissant, pouvait avoir un pareil résultat. Le rapport que firent par la suite un vétérinaire et un médecin major ne laissent maintenant aucun dqute à ce sujet C'est ce fait, peut-être isolé, mais évidemment très grave, qui donne créance à cette supposition que les incendiaires d'Ay doivent détenir quelque part de la dvnamite ou tout autre produit du même genre. Mais, je le répète, c'est ce qu'il faut prouver!

LE TRAFIC DES DECORAT! OMS

Le marchand de palmes eut d'autres complices Le scandale s'étend. Diverses perquisitions ont été opérées hier. On annonce pour aujourd'hui plusieurs arrestations. M. Tortat est un magistrat infatigable. Alors qu'hier, le palais était complètement désert, en ce lundi de Pâques, et que tous ses collègues goûtaient les joies du repos, on le vit, comme à l'ordinaire, à son cabinet. Il y était rejoint, bientôt, par M. Borde, commi'ssaire de police du Faubourg-Montmartre, et les deux magistrats partaient pour Neuilly-sur-Setne, afin de pratiquer une perquisition au domicile de Me Guillaume Valensi, rue Chauveau.

L'inculpé, qu'assistait son avocat, Me de Moro-Giafreri, avait été extrait de la Santé et conduit chez lui en vue de cette opération. Le bâtonnier avait délégué M* Achille Raux, secrétaire du conseil,de l'Ordre, pour vérifier tous les dossiers et les pièces qui se trouvaient dans le cabinet d'avocat de M* Valensi avant qu'ils soient examines par les magistrats:

On sait que les documents que détiennent les avocats en qualité de défenseurs échappent à toute saisie. Des secrets peuvent, en effet, leur être confiés par des clients et il faut éviter à tout prix qu'ils soient divulgués. D'où la présence indispensable d'un représentant du bâtonnier à toute perquisition chez un avocat

Dans l'espèce, M» Achille Raux n'a eu à faire aucune réserve. Me Guillaume Valen»i n'avait d'avocat que le titre. Aucun dossier appartenant à un client n'était dans son cabmet,

Par contre, on a pu saisir de nombreux, brevets et le drapeau d'un ordre créé par Me Guillaume Valensi, dans les conditions qu'on lira d'autre part celui du Croissant rouge. I* drapeau, monté sur une hampe, est blanc, taché au milieu seulement à\m croissant et d'une étoile rouges.

Etendard et document ont été portés aussitôt au parquet. Ils seront déposés, au- jourd'hui, au greffe criminel ,jm. hier, était fermé.

A la suite de cette perquisition, M. Tortat s'est rendu au parquet, où il s'est entretenn avec le substitut Grandjean d'une demande d'examen mental de Me Guillaume Valensi, demande formulée par le frère du prévenu, médecin à Montfermeil. Aucune décision n'a encore été prise à ce sujet.

Un brevet du Nicham

pour quatre-vingts franc$

Dams l'après-midi, Ni. qui était allé déjeuner chez lui. à Sceaux, et comptai bien en avoir terminé lendemain, était rappelé précipitamment Paris, par un express » du parquet du procureur de la République. Qua.s s'était-il donc passé? Ceci Un agent d'assurances, habitant Nouilly, M. Turnès, s'était présenté spontanément au palais, déclarant qu'il avait d'importantes révélations à faire au sujet des trafics de décorations reprochés à Me Valensi et ses complices.

M. Tortat, de retour à son cabinet, fit aussitôt introduire M. Turnès. Celui-ci fit alors le récit suivant

Sachant, dit-il, que Me Guillaume Valensi, avocat à la cour d'appel, prétendait disposer, à son gré, des distinctions de l'ordre du Nicham-Iftikar, et considérant que je possédais tous les titres nécessaires pour me faire nommer chevalier de cet ordre, je suis allé le voir. Il m'accueillit fort bien,me déclara qu'en efret j'avais tous les droits à obtenir ce que je désirais. Ensuite, il tne renvoya à son ami M. démenti, président de la Ligue nationale humanitaire, an me disant que ce dernier se chargerait de toutes les démarches nécessaires.

Je fis ainsi qu'il m'était indiqué. J'eus diverses entrevues avec M. Clémenti. Peu de temps auprès, le président de la Ligue nationale humanitaire me remettait le diplôme convoité. Mais, pour frais et démarches, on me réclama la somme de quatre-vingts francs,

Et à qui l'avez-voue versée ? questionna M. Tortat.

A M. Valensi.

Le juge d'instruction fit enregistrer soigneusement cette déposition par son greffier, et repartit pour Sceaux.

Nouvelle perquisition chez M. Clément! Peu après M. le commissaire Borde, accompagné de MM. Mouneyr3t et Colombet, ses secrétaires, et d'inspecteurs de son commissariat, se transportait au domicile de M. Qémenti, rue des Moines.

Nanti d'une commission rogatoire délivrée par M. le juge Tortat, il venait opérer une perquisition.

Mme Clémenti était absente. La magistrat aurait pu passer outre, mais il préféra attendre et se borna a laisser un de ses subordonnés devant la porte de l'appartement. Il revint vers sept heures et put enfin exécuter sa mission.

Il saisit une volumineuse correspondance, des documents de tous genres et des diplômes en blanc de divers-ordres.

Rentré à huit heures et demie il eon bnreau, M. Borde se mit immédiatement à l'étude de ces pièces qui, sans doute, apporteront d'utiles éléments à l'instruction. Dans la soirée, M. Grandjean, substitut du procureur de la République, est allé conférer avec le garde 'des Sceaux et l'a mis au courant des résultats des diverses perquisitions opérées dans la journée.

ARRESTATIONS ANNONCEES

D'après les bruits qui circulaient hier soir dans les milieux judiciaires, plusieurs arrestations auraient été décidées pour ce matin. M. Hamard, chef de la sûreté, a été. diton, chargé par le parquet de se rendre dans la banlieue pour appréhender un personnage dont le nom a été mêlé, par les journaux allemands, en même tempe que celui de M. Valensi, aux opérations de la fameuse agen.ce de Hambourg. Ce personnage serait également compromis, d'une façon directe, dans l'affaire Valensi-Clémenti, dont s'occupe M. le juge Tortat.

De son côté, M. Borde, commissaire du quartier du faubourg Montmartre, procéderait à deux autres arrestations.

Ajoutons que M. Clémenti a déclaré à M. le juge Tortat avoir reçu d'une femme, dont il a cité le nom, des diplômes de palmes qu'il avait remis à Valensi et où le nom du titulaire était laissé en blanc.

Ces diplômes portaient la signature dn chef de cabinet de M. Doumergue, ancien ministre de l'Instruction publique; mais *•