L'ABBÉ CONSTANTIN
I
D'un pas encore vaillant et ferme, un vieux prêtre marchait sur la route poudreuse, en plein soleil. Il y avait déjà plus de trente ans que l'abbé Constantin était curé de ce petit village qui dormait là, dans la plaine, au bord d'un mince cours d'eau appelé la Lizotte.
L'abbé Constantin, depuis un quart d'heure, longeait le mur du château de Longueval ; il arriva devant la grille d'entrée qui s'appuyait, haute et massive, sur deux lourds piliers de vieilles pierres brunies et rongées par le temps. Le curé s'arrêta