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Titre : Le Capitaine Fracasse, par Théophile Gautier. Illustrations par Gustave Doré

Auteur : Gautier, Théophile (1811-1872). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1877

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30490185d

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : In-4° , 396 p.

Format : Nombre total de vues : 414

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5626657q

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-323

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/11/2009

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66 LE CAPITAINE FRACASSE.

I^ta. le navaja d'Agostin comptait de cannelures écàrlâtes; mais à lamine du drôle il était permis, sans manquer à charité, de les supposer nombreuses.

Tel était le personnage avec qui Chiquita entretenait des relations mystérieuses.

— Eh bien ! Chiquita, dit Agostin en passant avec un geste amical sa rude main sur la tête de l'enfant, qu'as-tu remarqué à l'auberge de maître Chirriguirri ?

— Il est venu, répondit la petite, un chariot plein de voyageurs; on a porté cinq grands coffres sous le hangar, qui semblaient assez lourds, car il fallait deux hommes pour chacun.

— Hum! fit Agostin, quelquefois les voyageurs mettent des cailloux dans leurs bagages "pour se créer de la considération auprès des hôtelliers; cela s'est vu.

— Mais, répondit Chiquita, les trois jeunes dames qui sont avec eux ont des galons en passementeries d'or sur leurs habits. L'une d'elles, la plus jolie, a autour du cou un rang de gros grains blancs d'une couleur argentée, et qui brillent à la lumière; oh ! c'est bien beau ! bien magnifique !

— Des perles ! bon cela, dit entre ses dents le bandit, pourvu qu'elles ne soient pas fausses 1 On travaille d'un si merveilleux goût à Mùrano, et les galants du jour ont des morales si relâchées !

— Mon bon Agostin, poursuivi Chiquita d'un ton de voix câlin, si tu coupes le cou à la belle dame, tu me donneras le collier.

— Cela t'irait bien, en effet, et congruerait merveilleusement à ta tignasse ébouriffée, à ta chemise en toile à torchon et à ta jupe jaune-serin.

— J'ai fait si souvent le guet pour toi, j'ai tant couru afin de t'avertir quand le brouillard s'élevàhV de'terre, ■ etque la'rosée mouillait mes pauvres pieds nus. T'ai-je jamais fait attendre ta nourriture dans tes cachettes, même lorsque la fièvre me faisait claquer du bée.comme une cigogne au bord' d'un marécage et que je pouvais à peine me traîner à; travers les ailiers et les broussailles ?

— Oui, répondit le brigand, tu es brave et fidèle; mais nous ne le tenons pas encore ce collier. Combien as-tu compté'd'hommès? ' ■ , : . '

—: Oh ! beaucoup. Un gros et fort avec une large barbe au milieu du visage, un vieux, deux maigres, un qui a l'air d'un renard et un autre qui semble un'gëntilhomme, bien qu'il ait des habits mal en point. '

— Six hommes, fit Agostin devenu rêveur en supputant sur ses doigts. Hélas ! ce nombre ne m'eût pas effrayé autrefois; mais je reste seul de mabande, Ont-il'des armés, Chiquita ? ' ,' '

— Lé gentilhomme a son épée et le grand maigre sa rapière.

— Pas de pistolets ni d'arquebuse. ?

— Je n'en ai pas vu, reprit Chiquita, à moins qu'ils ne les aient laissés dans le chariot; mais Chirriguirri ou la Mionnette m'aurait fait signe.

— Allons, risquons le coup, et dressons l'embuscade, dit Agostin en prenant sa résolution. Cinq coffres, des broderies d'or, un collier de perles, j'ai travaillé pour moins.

Le brigand et la petite fille entrèrent dans le bois de sapins; et, parvenus à l'endroit le plus secret, ils se mirent activement à déranger des pierres et des brassées de broussailles; jusqu'à ce qu'ils eussent mis à nu cinq ou six planches Saupoudrées d§ terre.