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Titre : Le Capitaine Fracasse, par Théophile Gautier. Illustrations par Gustave Doré

Auteur : Gautier, Théophile (1811-1872). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1877

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30490185d

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : In-4° , 396 p.

Format : Nombre total de vues : 414

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5626657q

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-323

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/11/2009

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354 LE CAPITAINE FEACASSE.

L'entretien en était là quand l'élève de maître-Laurent Se'fit annoncer; il apportait un bulletin favoïable de'là santé de Vallombreuse/L'état, du blessé était aussi satisfaisant que possible; après la potion, une crise heureuse avait eu Heu, et le médecin répondait désormais de larvie du jeune ducSa gtiérisott n'était plus qu'une affaire de temps.

A quelques jours de là. Vallombreuse, soutenu par deux on trois oreillers, paré d'une chemise à collet en point de Venise, les cheveux séparés et remis en ordre, recevait dans son lit la visite de soh fidèle ami le chevalier de Vidalinc, qu'on ne lui avait pas encore permis de voir. Le prince était assis dans la ruelle, regardant avec une profonde joie paternelle le visage pâle et amaigri de son fils, mais qui n'offrait plus aucun Symptôme alarmant. La couleur était revenue aux lèvres, et l'étincelle de la vie brillait dans les yeux, Isabelle était debout près du chevet. Le jeune duc lui tenait la main entre ses doigts fluets, et d'Un blanc bleuâtre comme ceux des malades abrités du grand air et dit Soleil depuis quelque temps. Comme il lui était défendu de parler encore autrement que par monosyllabes, il témoignait ainsi sa sympathie à celle qui était la cause involontaire de sa blessure, et lui faisait comprendre combien il lui pardonnait de grand eoetir. Le frère avait che& lui remplacé l'amant, et ia maladie, en calmant sa fbttgue, n'avait pas peu contribué à cette transition difficile. Isabelle était bien réellement pour lui la comtesse de Lineuil, et non plus là comédienne de la troupe d'Hérode, tl fit signe de tête amical à Vidalinc, et dégagea un moment sa main de celle de sa soeur pour la M tendre. C'était tout ce que le médecin autorisait pour cette fois.

Au bout de deux ou trois semaines, Vallombreuse, fortifié par de légers aliments, put passer, quelques heures sûr Une chaise longue et supporter l'air d'une fenêtre ouverte, par où entraient les souffles balsamiques du printemps. Isabelle souvent lui tenait compagnie et lui faisait la lecture, fonction à laquelle son ancien métier de comédienne la fendait merveilleusement propre, par l'habitude de soutenir la voix et de varier à propos les intonations.

Un jour qu'ayant achevé un chapitre, elle allait en recommencer uh autre dont elle avait déjà lu l'argument, le duc de Vallombreuse lui fit signe de poser le livre, et lui dit :

— Ohèrê soeur, ces aventures sont les plus divertissantes dû monde, et l'auteur peut se compter parmi les plus gens d'esprit de la cour et de la ville; il n'est bruit que de son livre dans les ruelles; mais j'avoue que je préfère à cette lecture votre conversation charmante. Je n'aurais pas cru tant gagner eh perdant tout espoir. Le frère est auprès de vous en meilleure posture que l'amant; autant vous étiez rigoureuse à l'un, autant vous êtes douce à l'autre. Je trouve à ce sentiment paisible des charmes dont je ne me doutais point. Vous me révélez tout un côté inconnu de la femme. Emporté par des passions ardentes, poursuivant le plaisir que me promettait la beauté, m'exaltant et m'irritant aux obstacles, j'étais comme ce féroce chasseur de la légende que rien n'arrête; je ne voyais qu'une proie dans l'objet aimé. L'idée d'une résistance me semblait impossible. Le mot de vertu me faisait hausser les épaules, et je puis dire sans fatuité à la seule qui ne m'ait point cédé, que j'avais bien des raisons de n'y pas croire. Ma