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Titre : Le Capitaine Fracasse, par Théophile Gautier. Illustrations par Gustave Doré

Auteur : Gautier, Théophile (1811-1872). Auteur du texte

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1877

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30490185d

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : In-4° , 396 p.

Format : Nombre total de vues : 414

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5626657q

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Y2-323

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 30/11/2009

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LA BAGUE D'AMETHYSTE.

327

La Râpée se laissa glisser et le Tyran le suivit. Arrivé au bas de l'arbre, ayant Hérode derrière lui, le spadassin discerna sur le bord du fossé un groupe en sentinelle, composé d'Agostin, -d'Azolan et de Basque.

— Amis, leur cria-t-il à haute voix, et tournant la tête, il dit à voix basse au comédien : « Ne sonnez mot et marchez sur mes talons, s

Quand ils eurent pris pied, La Râpée s'approcha d'Azolan et lui souffla le mot d'ordre à l'oreille. Puis, il ajouta :

— Ce compagnon et moi nous sommes blessés, et nous allons nous retirer un peu à l'écart pour laver nos plaies et les bander.

Azolan fit un signe d'acquiescement. Rien n'était plus naturel que cette fable. La Râpée et le Tyran s'éloignèrent. Quand ils furent engagés sous le couvert des arbres qui, bien que dénués de feuilles suffisaient à les cacher, la nuit aidant, le spadassin dit à Hérode :

— Vous m'avez généreusement octroyé la vie. Je viens de vous sauver de la mort, car ces trois gaillards vous eussent assommé. J'ai payé ma dette, mais je ne me regarde point comme quitte; si vous avez jamais besoin de moi, vous me trouverez. Maintenant, allez à vos affaires. Je tourne par ici, tournez par là.

Hérode, resté seul, continua à suivre l'allée, regardant à travers les arbres le maudit château où il n'avait pu pénétrer, à son grand regret. Aucune lumière ne brillait aux fenêtres, excepté du côté de l'attaque, et le reste du manoir était enseveli dans l'ombre et le silence. Cependant, sur la façade en retour, la lune qui se levait commençait à répandre ses molles lueurs et glaçait d'argent les ardoises violettes du toit. Sa clarté naissante permettait de voir un homme en faction promenant son ombre sur une petite esplanade au bord du fossé. C'était Labriche, qui gardait la barque au moyen de laquelle Mérindol, La Râpée, Azolan et Agostin avaient traversé le fossé.

Cette vue fit réfléchir Hérode.

— Que diable peut faire cet homme tout seul à cet endroit désert pendant que ses camarades jouent des couteaux ? Sans doute de peur de surprise ou pour assurer la retraite, il garde quelque passage secret, quelque poterne masquée par où, peut-être, en l'étourdissant d'un coup de gourdin sur la tête, je parviendrai à m'introduire en ce damné manoir et montrer à Sigognac que je ne l'oublie pas.

En ratiocinant de la sorte, Hérode, suspendant ses pas et ne faisant non plus de bruit que si ses semelles eussent été doublées de feutre, s'approchait de la sentinelle avec cette lenteur moelleuse et féline dont sont doués les gros hommes. Quand il fut à portée, il lui asséna sur le crâne un coup suffisant pour mettre hors de combat, mais non pour tuer celui qui le recevait. Comme on l'a pu voir, Hérode n'était point autrement cruel et ne désirait point la mort du pécheur.

Aussi surpris que si la foudre lui fût tombée sur sa tête par un temps serein, Labriche roula les quatre fers en l'air et ne bougea plus; car la force du choc l'avait étourdi et fait se pâmer. Hérode s'avança jusqu'au parapet du fossé et vit qu'à une étroite coupure du garde-fou aboutissait un escalier diagonal taillé dans le revêtement de la douve, et qui menait au fond du fossé ou du moins jusqu'au niveau de