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Titre : Le Robinson suisse, journal d'un père de famille naufragé avec ses enfants, par J. R. Wyss. Traduit par Mme de Montolieu, revu par l'abbé J*** [Jouhanneaud]

Auteur : Wyss, Johann Rudolf (1782-1830). Auteur du texte

Éditeur : (Limoges)

Date d'édition : 1878

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31672593p

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : Gr. in-8° , VI-238 p.

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Format : application/epub+zip

Description : Collection numérique : Fonds régional : Limousin

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5624965p

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Y2-74658

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/04/2010

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LE ROBINSON SUISSE. 41

ce qui nous ferait revenir à l'instant ; mais je la prévins que, vu tout ce que nous aurions à faire au vaisseau, il était très possible que nous fussions obligés d'y passer la nuit, et je lui promis, de mon' côté, de leur faire des signaux. Cette femme excellente et courageuse consentit à tout, malgré le danger qu'il pouvait y avoir pour elle à passer une nuit seule avec ses trois enfants ; mais elle préféra s'y résoudre, plutôt que de nous exposer à revenir pendant la nuit; elle nous fit même promettre de la passer sur nos cuves, et non pas sur le vaisseau. '

Nous ne prîmes avec nous que nos armes et leurs charges. Il devait y avoir sur le vaisseau encore assez de provisions pour nous nourrir ; le petit singe seulement fut admis, parce que Fritz était impatient de le régaler de lait de vache ou de chèvre.

En silence, et très émus, nous quittâmes le rivage, où nous laissions la moitié .e nous-mêmes ; Fritz ramait fortement, et je le secondais autant que possible, placé sur le derrière, avec une seconde rame, qui me servait aussi de gouvernail. Quand nous fûmes à une grande distance delà terre, environ au milieu delà baie, je remarquai qu'outre l'ouverture par où nous avions passé la première fois, elle en avait une seconde, par laquelle le ruisseau qui s'y jetait non loin de là formait un courant jusque très avant dans la mer.

Profiter de cette circonstance pour ménager nos forces fut ma première pensée^ et mon premier soin ; tout mauvais pilote que j'étais, je réussis pourtant à entrer dans ce courant, qui nous entraîna doucement, et nous porta jusqu'aux trois quarts du trajet qu'il y avait à faire pour arriver au vaisseau ; nous n'avions d'autre peine que de tenir le bateau dans une direction droite, jusqu'à ce qu'enfin la diminution graduelle du courant nous obligeât d'avoir de nouveau recours aux rames; mais nos bras étaient réposés et ils s'acquittèrent bien de ce devoir; nous entrâmes dans l'ouverture du vaisseau brisé, et nous y attachâmes notre petit bâtiment.

A peine fûmes-nous sortis des cuves, que Fritz prenant son petit singe dans les bras, le porta sur le tillac, où étaient toutes nos bêtes ; je le suivis promptement, et je me réjouis de la noble impatience qu'il témoignait de porter du secours.à ces pauvres créatures. Oh ! comme ces animaux abandonnés nous saluèrent par les cris naturels à chaque espèce ! Ce n'était pas autant le besoin de nourriture que le plaisir de voir des hommes qui leur fit manifester ainsi leur joie, car ils avaient encore dans leurs auges du fourrage et de la boisson. Le singe fut d'abord placé _ au pis d'une chèvre et le suça avec un plaisir et des grimaces qui nous amusèrent beaucoup. Nous allâmes ensuite rafraîchir, autant qu'il nous fut possible, l'eau et la nourriture des bestiaux, pour ne pas être interrompus dans nos autres fonctions ; nous ne négligeâmes pas non plus de nous réconforter par un bon repas.

Pendant que nous dînions avec appétit, je délibérai, avec mon fils, par où nous devions commencer ; à ma grande surprise, son avis fut d'arranger d'abord une voile à notre bateau. 4 Mais, lui dis-je, es-tu fou ? Comment cela te parait-il si important dans ce moment? Nous avons tant d'autres choses plus nécessaires à faire! Nous penserons à celle-là à loisir, d'autant plus qu'elle nous prendra.beaucoup de temps. » J'avais à coeur de pouvoir revenir le même soir auprès de ma famille;

« Vous avez raison, dit Fritz, mais il faut que je vous avoue que j'ai bien de la peine à ramer, quoique, je n'aie pas épargné mes forces; j'ai remarqué que le vent soufflait fortement de la mer, et malgré cela le courant nous portait en avant ; au retour, il ne nous aidera plus ; je pensais que le vent pourrait y suppléer. Notre bâtiment sera trop pesant quand nous l'aurons chargé de tout ce que