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Titre : Le Robinson suisse, journal d'un père de famille naufragé avec ses enfants, par J. R. Wyss. Traduit par Mme de Montolieu, revu par l'abbé J*** [Jouhanneaud]

Auteur : Wyss, Johann Rudolf (1782-1830). Auteur du texte

Éditeur : (Limoges)

Date d'édition : 1878

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31672593p

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : Gr. in-8° , VI-238 p.

Format : Nombre total de vues : 252

Format : application/epub+zip

Description : Collection numérique : Fonds régional : Limousin

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5624965p

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Y2-74658

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/04/2010

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LE ROBINSON SUISSE. 29

conseils, les services mutuels, sont les agents qui aident au bien-être individuel et à l'activité heureuse et prospère.

FRITZ. Quand nous serons grands, c'est nous qui ferons tout l'ouvrage pénible; vous n'aurez plus qu'à vous reposer. ,

LE PÈRE. C'est- bien, cher Fritz, tu me donnes du courage. Qui sait les intentions de Dieu à notre égard? Ne dit-il pas jadis à un de ses favoris solitaires : « De toi je ferai descendre un grand peuple ? »

FRITZ. Ne pourrons-nous pas aussi devenir patriarches, si Dieu nous laisse la vie et s'il veut nous bénir ?

LE-PÈRE. Pourquoi non? Mais'viens,.mon petit patriarche en herbe, nous allons nous mettre à l'abri du soleil, pour que tu ne brûles pas avant de le devenir ; làlas, dans ce joli bois, nous nous reposerons, nous dînerons et nous retournerons. ensuite vers nos amis. »

Nous descendîmes vers un agréable bois de palmiers, que nous avions aperçu de la hauteur; mais, avant d'y arriver, nous fûmes obligés de passer au milieu d'une quantité de roseaux qui - étaient couchés pêle-mêle et gênaient beaucoup notre marche ; nous avancions lentement et avec précaution, parce qu'à chaque pas nous redoutions la blessure mortelle de quelque serpent caché dans les roseaux, car j'avais lu que c'était là leur retraite ordinaire. Nous fîmes une longue et grosse canne de roseau, pensant que je pourrais mieux me défendre avec cettearme qu'avec toute autre contre un ennemi rampant ; ce ne fut pas sans étonnement que j'aperçus bientôt un-jus glutineux qui sortait de la canne coupée. Curieux, j'en goûtai ; je le trouvai doux et agréable; de sorte qu'il ne me resta pas le moindre doute d'avoir découvert la plus belle plantation de canne à, sucre; j'en mangeai davantage, et je me sentis singulièrement rafraîchi et restauré par cet excellent jus. Je ne voulus pas communiquer tout de suite à mon Fritz cette heureuse découverte ; je préférai lui préparer la joie dé la faire lui-même. Comme il avait pris les devants de quelques pas, je lui criai de couper aussi une canne pour sa défense. Il le fit d'abord, et, sans rien remarquer, il s'en servit comme d'un bâton, avec lequel il frappait vaillamment à droite et à gauche devant lui ; le jus glutineux en sortit en plus grande abondance par ces secousses, et excita sa curiosité. Il s'arrêta et commença à en goûter; il en coula sur ses doigts, qu'il lécha l'un après l'autre ; puis il sauta, rît et cria : « 0 papa ! papa ! du sucre ! du sirop de la canne à sucre ! excellent ! excellent ! Quelle joie ce sera pour mes petits frères, qui aiment tant le sucre, et pour ma mère, lorsque je leur en.porterai ! » Il la coupa par morceaux, et les suça les uns après les autres, au point que le nectar coulait de toutes parts, et qu'il fut obligé de modérer son avidité. « Je te conseille de respirer un peu, lui dis-je; il ne faut jamais s'abandonner aux excès, à la sensualité, et l'on doit savoir se modérer, même dans les plaisirs permis.

FRITZ, Mais j'étais altéré, et ce jus est-si bon !

LE PÈRE. Tu t'excuses précisément comme les ivrognes, qui boivent immodérément parce qu'ils ont soif, disent-ils, et parce que le vin a un goût exquis ; cependant, quelque bonnes que soient leurs excuses, ils n'en perdent pas moins la raison.

FRITZ. Je veux du moins prendre une bonne provision de cannes à sucre avec moi, afin que, chemin faisant, nous puissions en sucer de temps en temps, et en régaler maman et mes frères.

LE PÈRE. Oui, j'approuve cela ; mais ne fais pas ton fardeau trop gros, car tu as déjà beaucoup à porter, et tu auras longtemps à marcher. » .. J'avais beau prêcher, il coupa au moins une douzaine des plus belles cannes,