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Titre : Le Robinson suisse, journal d'un père de famille naufragé avec ses enfants, par J. R. Wyss. Traduit par Mme de Montolieu, revu par l'abbé J*** [Jouhanneaud]

Auteur : Wyss, Johann Rudolf (1782-1830). Auteur du texte

Éditeur : (Limoges)

Date d'édition : 1878

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31672593p

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : Gr. in-8° , VI-238 p.

Format : Nombre total de vues : 252

Format : application/epub+zip

Description : Collection numérique : Fonds régional : Limousin

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5624965p

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Y2-74658

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/04/2010

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LE ROBINSON SUISSE. 215

Environ un mois après la grande expédition des harengs, qui avaient quitté nos parages, nous eûmes une autre visite, qui nous fut tout aussi profitable. La' baie du Salut et lès rivages voisins se trouvèrent pleins d'une quantité de gros poissons qui s'efforçaient de pénétrer dans l'intérieur du ruisseau pour déposer leurs oeufs entre les pierres et dans l'eau douce. Jack fut le premier qui guetta l'arrivée de ces étrangers. « Papa, s'écria-t-il, j'ai vu une quantité de baleines nager dans le ruisseau des Chacals ; mais elles viennent beaucoup trop tard si elles veulent manger des harengs : il n'y en a plus pour ces gourmandes-là.

LE PÈRE. J'ai grand peur, petit homme, que tes baleines ne soient, imaginaires comme les grands bras du monstre que tu voyais dans la mer : un régiment de baleines dans notre ruisseau me paraît très singulier; à peine pourrait-il en contenir une.

JACK. Mais venez, papa, venez voir vous-même; il y en a qui sont aussi grosses que vous, et si ces poissons ne sont pas des baleines, ce ne sont pas non plus des harengs, je le parie.

LE PÈRE. A la bonne heure ; tu permets au moins qu'on marchande avec toi ; mais du hareng à la baleine il y a une énorme différence. »

Nous profitâmes cependant de l'avertissement de Jack pour aller voir ces nouveaux venus. Nous descendîmes au bas du rivage, à l'embouchure du ruisseau. Je vis effectivement une quantité immense de très beaux poissons de mer s'approcher lentement pour chercher à remonter le ruisseau, où quelques-uns étaient déjà entrés; il y en avait de quatre à huit pieds de longueur. Au museau pointu •des plus gros, je les pris pour des esturgeons ; d'autres, moins grands, ressemblaient à des truites, et je jugeai que c'étaient des saumons; leur nombre était considérable, et leur marche plas fière et plus redoutable que celle des harengs. Mon petit Jack triomphait comme si c'eût été une armée à ses ordres. « Eh bien ! papa, me dit-il, vous conviendrez que c'est bien autre chose que vos petits harengs ! Un seul de ces drôles-là remplirait une tonne.

— Oui, sans doute, lui dis-je d'un ton sérieux. A présent, mon petit ami, je te prie de sauter dans l'eau et de me jeter ces poissons l'un après l'autre pour que je les sale et les fume. »

Il me regarda avec des yeux étonnés, et semblait douter que je parlasse sérieusement; puis tout-à-coup il prit son parti : «Oui, papa, de tout mon coeur; je reviens à l'instant. » Il courut, du côté de la caverne, d'où il revint bientôt avec des flèches, un arc, des vessies de chiens marins et un paquet de ficelle. « J'attraperai avec cela tous ces beaux messieurs, » me dit-il en me montrant ce qu'il apportait. Je le regardais avec intérêt et surprise, sans comprendre ce qu'il voulait faire; sa physionomie animée, ses mouvements prompts et gracieux, et sa contenance déterminée, m'amusaient infiniment. Il attacha ces vessies par le milieu avec une longue ficelle, dont il noua un bout à une flèche, à laquelle il avait fixé un crochet de fer; il laissa le paquet de ficelle à terre près du rivage, chargé des plus grosses pierres qu'il put soulever; il prit après cela son are et posa la flèche dessus... elle partit, et alla percer le plus gros des saumons. Mon petit chasseur fit un saut de joie. Au moment même, Fritz nous avait rejoints ; il fut témoin du triomphe de son frère, et n'en eut aucune jalousie. « Bien, Jack, lui dit-il; tu seras bientôt aussi bon tireur que moi. A mon tour à présent. » Il courut à la maison; et revint avec le harpon et le dévidoir. Ernest, qui l'accompagnait, voulut aussi se signaler contre quelques monstres marins. Nous fûmes bien aises de les voir arriver à notre secours : le saumon blessé se débattait tellement que, malgré nos efforts pour retenir la ficelle, nous avions peur qu'elle ne