Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 123 à 123 sur 252

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Le Robinson suisse, journal d'un père de famille naufragé avec ses enfants, par J. R. Wyss. Traduit par Mme de Montolieu, revu par l'abbé J*** [Jouhanneaud]

Auteur : Wyss, Johann Rudolf (1782-1830). Auteur du texte

Éditeur : (Limoges)

Date d'édition : 1878

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31672593p

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : Gr. in-8° , VI-238 p.

Format : Nombre total de vues : 252

Format : application/epub+zip

Description : Collection numérique : Fonds régional : Limousin

Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5624965p

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Y2-74658

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/04/2010

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 100%.


116 LE ROBINSON SUISSE.

connue, je n'ai pas osé goûter -de ses racines, quoique j'aie vu notre cochon en manger avidement.

LE PÈRE. TU as agi très sagement, mon fils; mais fais-moi voir ces racines, je suis bien aise que tu fasses attention à tout. Comment les as-tu découvertes ?

ERNEST. Je rôdais par-ci par-là, lorsque je rencontrai le cochon, qui, avec son museau, fouillait sous de petits arbrisseaux, et avalait, avidement quelque chose qui sortait de la terre ; je le chassai, et je trouvai à cette place un paquet de grosses racines que j'ai apportées à la maison, et que vous voyez là.

LE PÈRE. Si mon soupçon est fondé, tu as fait-là une excellente découverte, qui, avec les pommes de terre que nous avons déjà, peut nous préserver de la famine tout le temps que nous resterons ici. Je crois que ces racines sont ce qu'on appelle du manioc, dont on fait dans les Indes occidentales une espèce de pain ou de gâteau que l'on nomme cassave; mais pour cela il faut d'abord préparer la racine, qui,' sans cette précaution, serait un poison dangereux. Si tu as bien remarqué la place où tu as rencontré cette plante, et si nous en trouvons là ou ailleurs en assez grande quantité, nous essayerons cette préparation pour, en faire du pain, et je crois qu'elle réussira. »

Tout en parlant ainsi, nous avions déchargé notre claie, et je me mis en chemin avec mes fils pour en charger une autre et la conduire avant la nuit à nôtre habitation. Nous laissâmes ma femme et François pour nous préparer le souper, dont nous avions le plus grand besoin après une journée aussi fatigante; la tortue'était arrivée fort à propos. « Je te promets, me dit ma femme avec un sourire, que tu trouveras à ton retour de quoi reprendre des forces. »

En cheminant, Fritz me demanda si l'écaillé de notre tortue était de cette espèce précieuse dont on fait des boîtes et d'autres bijoux, et si ce n'était pas dommage de l'employer pour un bassin de fontaine.

« D'abord, lui dis-je, rien n'est dommage dans notre position ; isolés de tout ce qui peut être nécessaire aux besoins de la vie, ton bassin serait de diamant, que s'il nous est utile, il ne,vaut pas plus pour nous qu'une pierre brute. Ce n'est que par le luxe et le commerce que l'or et les pierres précieuses ont quelque valeur ; ensuite, pour te consoler, je te dirai que notre tortue, si bonne à manger, n'est pas de celles dont l'écaillé devient si belle. Cette dernière espèce, qui s'appelle caret, ne se mange point; sa chair est aussi malsaine et aussi mauvaise que celle de la tortue franche est saine et délicieuse. On prépare l'écaillé des tortues-carets par l'action du feu, qui sépare sa couche supérieure, et laisse la partie voûtée, qui est transparente et si belle à la vue. On peut aussi réunir toutes les rognures par la fonte, et s'en servir encore ; mais alors elle est moins belle et plus cassante. »

Quand nous fûmes arrivés près du radeau, nous chargeâmes sur la claie tout ce que nos bêtes pouvaient traîner. J'y mis d'abord deux caisses de nos propres effets, sûr que ce serait là ce qui ferait le plus de plaisir à ma femme, qui se servait à regret de ce qui ne lui appartenait pas ; et dans l'une d'elles je savais que je trouverais quelques livrés d'études. J'y mis ensuite quatre roues de char, le moulin à bras, qui me parut alors d'une grande importance, à cause de la découverte du manioc, et enfin toutes les bagatelles qui purent y trouver place.

La bonne mère nous reçut avec une affabilité extrême, lorsque nous arrivâmes tard et harassés à Falkenhorst avec tant de- choses utiles. « Viens, me dit-elle toujours en souriant; je veux, avant le souper, te présenter un verre d'une excellente boisson que tu ne t'attendais pas à trouver ici, et qui te remettra de tes, grandes fatigues ; viens, ajouta-t-elle en me menant sous l'arbre dans un endroit