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Titre : Le Ménestrel : journal de musique

Éditeur : Heugel (Paris)

Date d'édition : 1834-12-14

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 44462

Description : 14 décembre 1834

Description : 1834/12/14 (A2,N3)-1834/12/20.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5621270n

Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

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Cette tendance générale vers la musique, que nous avons été les premiers à appeler de tous nos voeux, à seconder de, ; tous nos efforts, à signaler avec bonheur * a déjà enfanté un abus. C'est un grand triomphe pour l'art, sans doute, d'avoir su rallier les masses à son culte ; mais toujours en France on dépasse le but. Aujourd'hui, l'on ne se contente plus de faire figurer la musique parmi les élémens de l'éducation : de débonnaires pàrens, renchérissant sur la tendance générale , n'attendent pas que leurs enfans aient fait leurs premières dents pour les initier à la science harmonique. A peine sortis du berceau, on les place devant un piano. Aiissi voyez le phénomène qu'offrent depuis quelque temps les salons de la capitale l Des essaims de jeunes filles .dont la plus . âgée n'a pas douze ans, promènent sûr le clavier leurs-intrépides mains! Hier encore ces mains pressaient le s,ein de la nourrice, et aujourd'hui elles font danser l'âge mûr: elles, exécutent des quadrilles.

Oui, des quadrilles! car le temps des sonates de Nicolai et de Pleyel est passé, et toutes les études musicales abou* tissent à une contredanse.

-Vous ne sauriez croire le nombre de petites filles qui existent à Paris, qui pleurent pour une tartiné; et touchent du piano ; qui mangent de la bouillie le matin, et font danser lesoir. ' ;

On ne sait plus où se réfugier pour éviter ces petites pianistes

pianistes elles envahissent nos bals, encombrent nosroûts, apparaissent par bandes et par légions , et nous débordent dé toutes parts. A

En voici une qui s'asseoit devant l'instrument, avec,une gravitétoute doctorale : on dirait qu'elle accomplit un sacerdoce. Que va-t-elle nous faire entendre?.... Le quadrillede Venise.... Bien. La voilà remplacée par une autre : chacune son tour. Voyons, que jouera-t-elle?.... Le quadrille de Venise.

Tenez j en voici une troisième ! Sur quel motif va-t-elle nous faire danser ?.... Sur le quadrillé de Venise.

Toujours lé quadrille de Venise ! gaucherie énorme, mais inévitable^ dé la ||frt de ces artistes en herbe, sans goût, sans discernementî et dont l'oreille n'a pas de mémoire.

Et ne vous attendez pas à ce que ces virtuoses-lilliputiennes vous fassent danser en mesure ! Machines enjuponnées, étrangères au rhythme, privées du sens musical.elles pressent où ralentissent le mouvement du quadrille, selon que le passage est facile ou compliqué ; supplice de Tantale pour tout ce qui danse, supplice du martyr pour tout ce qui écoute : leur jeu ferait maudire la musique et ceux qui l'ont inventée. ;; Et les mamans, grands parens, oncles et tantes, de suivre .avec orgueil les doigts prodigieux qui enfantent de"si belles choses ! et les amis de la famille,'flatteurs patentés, d'apostiller de leurs niais suffrages l'aveuglement des parens. .

Voilà un des résultats de notre éducation musicale ; et, en le signalant en public, nous ne craignons pas qu'on nous accuse de provoquer une "réaction, ou de prêcher une halte dans les progrès de l'art. Nous indiquons un abus ,|et laissons à d'autres le Soin de le redresser.

En général, nous.sacrifions.tous un peu trop au dieu des quadrilles. Les concerts publics ont implanté en France un nouveau culte, dont M, Musard est le granîl-prêtre. Nous