BOLINO LE NÉGRIER
SOUVENIRS DE L'OCEAN INDIEN.
CHAPITRE I
OU IL N EST RIEN DIT AU LECTEUR DES ANTECEDENTS DU HÉROS DE CE LIVRE.
Un des premiers jours de mai 184., vers cinq heures du soir, quelques minutes après l'arrivée du train-poste de Paris au Havre, un jeune homme, de vingt-cinq à trente ans, sortit à pied de la gare de cette dernière ville, après avoir donné ses ordres à l'un des conducteurs d'omnibus. On devait remettre ses malles à l'hôtel de Normandie. Lui partait en avant, préférant marcher que d'attendre la distribution des bagages, qu'on n'avait alors aucune raison de faire au Havre plus promptement qu'ailleurs. Nous pensons qu'il en est encore de même aujourd'hui.
Du reste, le temps était admirable et, de la gare au centre de la ville, le chemin n'offrait qu'une promenade des plus agréables à celui qui venait de passer cinq heures enfermé dans un compartiment, côte à côte avec une vénérable douairière, dont la présence lui avait
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